Quelque part sous les falaises craniènes

[Xerea]

En chemin, elle croisa à nouveau les Eva, Serpentine et ses cousins ainsi que Yorek. Elle crut également distinguer Zep au pied de la coline à l'est, suivit par une magicienne, vraissemblablement celle qui avait du le soigner. Elle essaya de leur adresser la parole mais elle ne crontôlait à nouveau plus rien.
Frustration! Colère! Elle invectiva alors la force divine qui s'était insinuée en elle avec une imagination qu'on ne lui soupçonnait pas. Puis elle aperçut les blessures de Yorek et Disthène. Cette vision lui fit retrouver une totale possession de ses moyens:

Hors de question que je les laisse mourrir! Vous.. Tu.. Quelque divinité que tu sois, tu m'as déjà empèché d'aller sauver une amie, ça ne se reproduira pas!

Et elle se hata vers les deux blessés mais elle fut repoussée par une poignée de squelettes comme on chasse une mouche d'une patisserie. Elle grogna: tant que les pantins de Malkiar leur tourneraient autour, elle n'avait aucune chance de les soigner. Et, voyant qu'elle n'arriverait pas à les sauver seule, Xerea fit appel à deux aventuriers qui combattaient un peu plus au sud, Zep et Shanna étant trop loin pour leurs prèter main forte.

Les deux guerriers en question, Chewbacca et Le Gipsy étaient plus interressés par un éventuel échange de runes que par une mission de sauvetage mais ils vinrent quand même; et c'était là le principal au yeux de la magicienne. Yeux qui étincellaient d'un éclat rouge surnaturel. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas été aussi remontée. Dans un sens, on pouvait plaindre les sbires du démon: ils allaient passer un sale quart d'heure.
Elle donna donc tout naturellement quelques directives afin que la petite troupe s'organise:

Finissez donc la goule que Chewbacca à entamé, elle est mal en point mais c'est toujours une menace potentielle. Disthène, prend une arbalète et descends-moi la vermine qui s'en prend à Serpentine et Zep.Fluorine, Serpentines, vous soignez avec moi, ok?

Oui mes cousins vont soigner avec toi, moi je me charge de l'artillerie légère ... On y va, planquez vos oreilles, les flèches et carreaux volent bas! répondit Disthène tandis que Xerea commençait à soigner Yorek.

Ce dernier soupira de bonheur sous l'effet du sortilège:
Aaahh... Ca faisait longtemps que j'ne m'étions pas senti aussi bien. C'est qu'c'est pas de la gnognotte ce sortilège!
Mais Xerea, pour les soigneurs, je croyons que z'allez avoir de l'aide, Zep nous a ramenné une ancienne connaissance des Sentinelles : j'apperçois Shanna au loin. J'pensons qu'elle s'ra pas contre nous aider, pour sur!
Mais attention les p'tits gars, je tiens encore le coup! ajouta-t-il.

Et comme pour prouver ses dires, il assèna un coup terrible sur la tête d'une goule.
Le premier qui dit que dans ct'histoire, c'est moi qui jouons le rôle de la pucelle en détresse qu'on vient secourir... et bin... heu... y se prend mon poing dans la figure, pour sur! non mais! J'aime pas être secouru et j'en ai pas b'soin non plus!


Xerea
Disthene
Yorek

[Xerea]

extrait du journal de Xerea

[...]
Difficile d'imaginer plus comique que la tête de Yorek quand Disthène l'a provoqué. Il faut dire qu'il l'avait cherché aussi: quelle idée que celle de nous ordonner de ne pas l'appeler ainsi! Il ne pouvais pas mieux faire pour nous inciter à le dire justement. Le plus drôle, c'est qu'il était empètré dans les monstres et que Disthène à pu se moquer de lui en tout impunité.

Quand il a pu se libérer, on était de nouveau en infériorité numérique. La situation était tendue mais heureusement, il n'a pas hésité un instant et est allé chercher du renfort. Il est revenu peu de temps après, tout le clan de la pleine lune derrière lui! J'avoue que je lui en suis reconnaissante mais je ne lui dirais pas: ça lui ferais trop plaisir . Et puis... il prend facilement la grosse tête.

Je crois que c'est à ce momment que j'ai réalisé que la présence divine qui me dirigeait s'était évanouie. Je ne sais toujours pas depuis combien de temps elle avait disparue mais le résultat était là: j'étais libre. Et ça, c'était important! J'étais telement euphorique que j'en aurais fait la bise à un morbelin! On ne se rend pas compte mais tant qu'on à pas été réelement possédé, on ne peut pas franchement apprecier la liberté à sa juste valeur.

J'étais toute à ma joie quand j'ai apperçu Zatak: j'ai honte mais je l'avais presque oublié (presque seulement!). Je me suis précipité pour l'aider et, à mon grand soulagement, Elle n'est pas revenue.
[...]

Avec l'aide de la tribu de la pleinne lune, on a fait qu'une bouché des sbires de l'autre guignol démoniaque. Tout c'est déroulé très rapidement: il y avait des projectiles magiques qui fusaient dans tout les sens et tout le monde criait, grognait et frappait l'adversaire. Une vrai boucherie...
Je commence à comprendre ce que Zatak voulait dire lorsqu'il disait qu'il n'y avait ni bien ni mal: chacun luttait pour sa survie que ce soit de notre coté ou de celui de Malkiar. Je suis rapidement arrivé à la constatation qu'il n'y a qu'un moyen d'y mettre un terme, c'est d'isoler ce qui nous pousse à nous combattre. Mais je me demande comment faire: cela semble être dans la nature même de l'homme que ce cache cette gangrène qui le pousse à détruire ses semblables (et ses non-semblables).

Quand j'ai fait part de mes idées à Zatak, il m'a parlé d'équilibre ou quelque chose dans le genre. J'avoue que je n'ai pas bien compris mais ces propos ne me semblaient pas dénués d'intelligence. Il faudra que je lui demande de m'expliquer tout cela quand j'aurais le temps.
[...]

[Yorek]

Quelques jours plus tard...

Les Sentinelles s'étaient présentées aux portes du dispensaire situé un peu plus au sud et remontaient tranquillement vers Yorek qui n'avait pu se résoudre à quitter le champ de bataille avant que le dernier adversaire soit tombé, que la victoire de leur camp soit évidente ou non.
C'est là bas qu'il retrouva Fystül: leurs retrouvailles furent brèves mais chaleureuse.
Un infant vampire, surement écoeuré par ce sentiment de joie et de confiance mutuelle, fut prit par la folle envie de jouer à la balle avec la tête de Fystül.

Toué, mon p'tit gars, si t'es pas enregistré, t'a plus qu'un peu interêt à filer doux et t'planquer au dispensaire: Vu que j'sommes pas mage, tu risquerais te r'faire une p'tite balade à pied avant que les soigneurs n'arrivent. J'savons qu' Xerea r'vient mais tu f'rais mieux eud'courrir au temple avant d'penser à aut' choses, pour sur! le prévint immédiatement Yorek qui sentait venir les ennuis.

Comme chacun sait, ces avares de prètres ne vous récussitent que si vous les avez avant tout grassement payés. Fystül se dirigea alors vers le batiment gris dont la silouhette se découpait dans le lointain: il ne voulait surtout pas courrir de le risque de marcher à nouveau seul. Qui donc aurait voulu?
Plus que jamais, à présent aguéri par les épreuves du passé, Fystül faisait preuve de prudence et discernement afin de déjouer les pièges du destin.
Et pourtant... C'est fou ce que le destin et la malchance peuvent être tenaces.


Yorek

[Yorek]

Xerea vit Fystül s’écrouler dans la boue, transpercé par une lame verdâtre qui avait subitement surgit du sol.
Son sang ne fit qu’un tour lorsqu’elle aperçut le coupable : sous le couvert d’une loyauté et d’une droiture fallacieuses, Kookies, un prêtre de Balgur, avait pu terrasser le malheureux sans qu’il ne voit le mal venir.

Les yeux de la magicienne n'étaient à présent plus qu’un maelström sans fond où se mêlaient des éclats bleus et verts, illuminé par intermittence d’étincelles de magie brute.
Sans plus attendre, elle se dirigea droit vers l’objet de sa haine qui, après le meurtre de l’innocent, pansait ses blessures dans la plus totale tranquillité, comme s’il ne s’était rien passé.

Toi ! La vermine immonde! lâcha Xerea d’une voix si froide et cristalline qu’elle en frissonna intérieurement, n’étant pas sure de pouvoir se contrôler si le sceaux cédait totalement.
Tu… Comment as tu… Tes crimes ne resteront pas impunis! Je te ferais expier ta faute ou alors je t’ensevelirais sous un déluge de pierres (armoires normandes) jusqu’à ce que tu cris grâce.


Yorek, la barbe toujours bien propre et bien peignée malgrés toute cette agitation arriva peu de temps après le drame, courrant dans le sillage de la magicienne.
Xerea ! Garde ton sang froid ! Il payera, mais il n’est pas nécessaire de le tuer.

Puis, se tournant vers Koukies, le nain reprit, d’une voix infiniment plus dure :
J’n’avons aucune estime pour les assassins qui s'cachent derrière une renommée factice. J’avons pour principe que quoi qu’l’on soit, quoi qu’l’on fasse, il faut s’assumer soit même. Pour cela, et parce que tu t’en prends à quelqu’un de faible (désolé Fystül ) et dans le besoin, ne t’attends pas à autre chose que du méprit d’not’ part.
Mais peut-être savais-tu qu’il transportait un petit chargement de runes pouces et c’est l’appât du gain qui t’as motivé...
Quoi qu’il en soit, nous avions grandement besoin de ces runes. J’espérons qu’t’as de quoi nous dédommager parce que même si j’avons plus de sang froid qu’Xerea, not’ patience a des limites.
Si tu ne peux pas réparer ta folie, j’ne te tuerons pas, mais j’te torturerons jusqu’à ce que Fystül revienne et décide lui-même de ton sort.


Xerea, les yeux toujours flamboyants, se retourna alors vers Yorek.
Oh mais je n’avais pas l’intention de le tuer, il payera pour ses fautes avant tout. L’idée de le faire crouler sous une montagne de déchet jusqu’à ce qu’il répare son crime me plait bien.

Et, joignant le geste à la parole, elle fit apparaître un chargement de cornes de mammouths au dessus de la tête de Koukies. L’assassin de Fystül prit le colis de plein fouet.
Puis, patiemment, la magicienne attendit que Koukies reprennent conscience. Elle espérait secrètement qu’il refuserait de réparer ses tords. Ainsi, elle pourrait se lâcher et lui envoyer quelque chose de plus lourd encore (ou de plus pointu ).
Oui… Puisse-t-il rester mauvais et borné, que je prenne de force compensation pour la mort de mon ami.

De l'histoire des runes, Xerea ne savait rien, mais puisque Yorek le disait... Et puis, en cet instant, peu importait qu'on lui eu caché quelque chose, tout ce qui comptait à ses yeux, c'était la vengeance de Fystül: il n'était pas dit qu'on pourrait s'en prendre à ses amis en toute impunité.
De toute façon, dans l'état de fureur presque transcendantal dans lequel elle se trouvait, elle était incapable de réfléchir.


Yorek
Xerea

[Yorek]

Koukies ne répondit rien. Il se contenta de les regarder d'un oeil vide. Ils se trompaient tous: c'était un crime motivé ni par l'argent, ni par la vocation de tueur. Il était tout simplement l'un de ses jeunes aventuriers qui sombrent dans le chaos contre lequel ils se battaient avec ardeur avant d'être contaminé par les sombres pouvoirs de Malkiar.
Koukies avait donc perdu la volonté de vivre. Il n'y avait rien de plus à ajouter. Rien... sauf peut-être qu'il ne voulait pas partir seul. C'était pour ça qu'il s'était jetté sur Fystül avec l'énergie du désespoir. Ignorant les Sentinelles, il garda le silence, sachant qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible.
Alors, pour ne pas qu'il prenne à nouveau la vie d'un des leurs, par colère et parce que Fystül avait donné son accord, Xerea et Yorek accordèrent à Koukies la délivrance qu'il attendait.

Quelle triste fin... Je... Je me sens coupable... Et pourtant, je sais que nous n'avions pas le choix confia Xerea à Yorek qui plantait son épée dans le sol afin de faire disparaitre toute trace de sang.

"Triste fin", ouaip, mais seule fin possib'. lui répondit-il, sentant que la magicienne avait besoin de réconfort. Nous n'pouvions pas eul' laisser emporter une autre vie dans sa tombe.

Mais Xerea avait du mal à s'en convaincre: ce n'était pas la mort d'un démon à laquelle elle avait contribué mais à celle d'un homme qui avait perdu toute volonté de vivre. Et cela, plus que tout, la travaillait profondément:
Un démon, j'aurais pu le banir de ces terres sans remords.
Un assassin, j'aurais pu lui faire passer l'envie de recommencer sans l'ombre d'une hésitation.
Mais un homme reste un homme, quand bien même il est à mis chemin entre le démon et l'assassin.

As-tu seul'ment vu son regard?

La magicienne acquiesca, se remémorrant ces yeux qui l'avait regardée sans vraiment la voir, comme si toute vie s'était éteinte en eux. Oui... un zombi...: seul l'esprit de Malkiar le dirigeait comme un vulgaire pantin. Xerea fit un sourire au nain: tout était dit. Il avait raison, Koukies n'était plus Homme depuis longtemps.
D'un commun accord avec Fystül, ils se dirigèrent ensuite vers le campement.

En chemin, perdu dans ses pensées, Xerea murmura à voix basse, plus pour elle même que pour ses compagnons:
Nous avons bien agit, mais je sais que j'étais bien loin de contrôler la situation. Ma colère me dépasse toujours... Je vais demander conseil à Zatak. Il saura peut-être que faire: c'est lui qui me ramène à la raison; habituelement...


Yorek
Xerea