Woinwoin venait d'arriver dans les souterrains, presque par hasard. Il s'était vu remettre un tonneau de bière, qu'on lui demandait d'apporter à l'auberge. Il s'enquit de cette tâche avec joie. Un rien le ravissait. Il se mit donc bravement en route.
Chemin faisant, il trouva un autre Tonneau perdu par quelque aventurier désordonné. Il le cala sous son bras resté libre, puis continua sa route.
Au bout de quelques jours, il se rendit compte qu'il avait oublié de demander à l'entrée où se trouvait l'auberge à laquelle il était censé remettre ce tonneau. Moment de panique, puis il se décida à surpasser sa crainte d'autrui, que sa "différence" avait créée depuis son enfance, et aborda une naine lui semblant moins patibulaire que les autres aventuriers qu'il pouvait voir.
"Tonneau... Auberge... Où ?"
La naine chercha un moyen simple de lui indiquer la direction de l'Est-Sud-Est, puis réalisa que c'était à peu près la direction du Soleil hivernal à son lever.
"Quand tu te réveilles, tu regardes où est le Soleil, et tu pars dans cette direction, toujours tout droit."
Elle l'observa discrètement jusqu'au matin suivant, pour s'assurer qu'il avait bien compris, puis retourna vaquer à ses occupations.
De son côté, Woinwoin réussit tant bien que mal à conserver sa direction, malgré des réveils souvent tardifs dûs à la fatigue consécutive au porter de tonneau permanent. Il marcha un long moment, parfois sans rencontrer âme qui vive pendant plusiers jours, et il ne s'en portait pas plus mal.
Une nuit, il fut réveillé en sursaut par une morsure à la hanche. Il se leva, arracha le rat resté à le mordre, et le piétina. En se retournant, il vit un autre rat, bien plus imposant, qui semblait tout disposé à en découdre. Malheureusement, aucun des deux adversaires ne semblait en mesure de porter atteinte à l'autre, et le combat semblait voué à l'interruption par épuisement des combattants.
C'est alors qu'un bruit sourd se fit entendre. Le sol trembla sur plusieurs dizaines de mètres. Le rat prit la fuite, Woinwoin restait là, essayant de comprendre ce qu'il se passait. Il ramassa ses tonneaux, et décida d'aller se rendre compte de ce qu'il se tramait.
En se rapprochant, il put constater ce qui s'était produit, bien que la cause en restât hors de sa compréhension. Ce qu'il vit attira son attention. Un trou se dressait devant lui. Il était pourtant convaincu de ne pas l'avoir vu plus tôt, en empruntant ce même chemin dans l'autre sens. En se penchant pour y mieux voir, un tonneau lui glissa de sous le bras, et arrêta sa chute en contrebas, dans le trou. Soucieux d'accomplir la mission qui lui avait été confiée, il n'hésita pas longtemps, et descendit, en s'assurant de pouvoir remonter après.
Il pénétra dans un couloir sombre, les murs taillés approximativement. Cet endroit ne semblait pas avoir été exploré depuis longtemps, et pourtant des traces de vie étaient visibles. Des traces de pas, plus exactement. Mais des traces étranges ne correspondant pas à celles pouvant être aperçues à la surface.
Une ombre, dans un coin ...
Et finalement, un cri rauque perceptible, au loin. Était-ce bien sage de s'aventurer en ces lieux tombés dans l'oubli ?(Note HRP: Ce paragraphe est fortement inspiré d'une des pages du site.)
Le bon sens, et la peur, lui dictèrent de rebrousser chemin, ce dont il se fit un devoir après avoir ramassé son tonneau. Hélas, la terre encore meuble en raison de l'éboulement récent ne lui permit pas de réaliser ce qu'il souhaitait de toute son âme: fuir. Au contraire, le sol l'entraînait irrémédiablement vers le bas. Que faire ?
Appeler à l'aide ? Il risquerait de voir arriver des inconnus, probablement encore plus dangereux. Il mit tous ses sens à l'affut, pour s'assurer que la voie était libre, puis se mit en route en espérant trouver un autre chemin pour remonter. Mais hormis un dédale de couloirs, il ne voyait rien. Par de sortie, pas de vie. Il se mit dans un coin pour passer la nuit.
Le voilà donc, se rendant compte que la solitude, malgré le fait qu'elle ne lui déplaise pas en temps normal, peut s'avérer encore plus difficiles dans certaines conditions. Il réalisa que depuis son enfance, bien qu'à l'écart, il avait toujours été à portée de la société. Et là, il se sentait comme oublié de cette société qu'il craignait, comme oublié de cette vie, avec pour seul objectif ces deux tonneaux. Il ne pouvait se résoudre à abandonner sa mission. Il décida de poursuivre dès le lendemain son exploration de ces lieux semblant vides, mais rendant une atmosphère lui inspirant la peur. Il était déterminé à trouver une sortie, ou une auberge, ou une vie, ou ... ou un espoir tout simplement.
Tombé dans l'oubli
Depuis plusieurs jours, il n'avait pas vu âme qui vive. Il évoluait dans un dédale de couloirs étroits, se demandant quelle réaction il pourrait avoir s'il venait à se trouver nez à nez avec des monstres. Bien évidemment, la fuite serait la plus judicieuse, mais fuir dans un couloir n'est jamais chose aisée.
Il tâchait pour le moment de comprendre vers ou menaient ces couloirs, s'attendant à rencontrer une impasse à tout moment. Il fallait à tout prix qu'il trouve une auberge.
Il avait bien entendu un bruit provenant de derrière lui, au loin. Un monstre suivant sa trace ? Un aventurier tombé lui aussi dans le même trou ? Qui sait ? Quoi qu'il en soit, il ne voyait aucune trace de vie, mais ne savait s'il devait s'en réjouir ou s'en plaindre.
Il progressait silencieusement, à l'affut de tout indice lui permettant de localiser la vie.
Il savait évidemment que ces souterrains existaient, mais à entendre les gens en parler, il avait cru qu'il y trouverait des aventuriers en abondance, et non pas des boyaux qui semblaient n'avoir pas été parcourus depuis des lustres. Probablement avait-il mal compris, comme souvent.
Il tâchait pour le moment de comprendre vers ou menaient ces couloirs, s'attendant à rencontrer une impasse à tout moment. Il fallait à tout prix qu'il trouve une auberge.
Il avait bien entendu un bruit provenant de derrière lui, au loin. Un monstre suivant sa trace ? Un aventurier tombé lui aussi dans le même trou ? Qui sait ? Quoi qu'il en soit, il ne voyait aucune trace de vie, mais ne savait s'il devait s'en réjouir ou s'en plaindre.
Il progressait silencieusement, à l'affut de tout indice lui permettant de localiser la vie.
Il savait évidemment que ces souterrains existaient, mais à entendre les gens en parler, il avait cru qu'il y trouverait des aventuriers en abondance, et non pas des boyaux qui semblaient n'avoir pas été parcourus depuis des lustres. Probablement avait-il mal compris, comme souvent.
À force de progresser dans ces couloirs vides, il arriva dans une grande salle, et en s'y avançant, il put distinguer des formes de vie.
Il vit un rat énorme. Encore plus gros que celui qui l'avait mis en échec quelques jours plus tôt.
Il vit également une chauve souris bien plus grande que ses consœurs qu'il avait pu entrevoir en surface.
Il vit aussi...
... Mais qu'était-ce ? Une forme humanoïde, à l'allure très résistante, mais au regard hagard. Il avait déjà entendu parler de trolls, mais cette créature n'avait rien d'un troll.
Cela semblait encore moins naturel que les monstres qu'il avait pu croiser.
Il se recula dans le couloir, prêt à fuir en cas de besoin, tout en tentant de se souvenir d'un indice lui permettant de déterminer à quel type d'ennemis il risquait d'avoir affaire. Sa seule certitude était que si combat il devait y avoir, il aurait à lutter à mains nues contre le glaive utilisé par cette créature. Mieux valait donc fuir.
À l'abri dans le couloir, il se souvint...
... il se souvint d'avoir entendu parler d'humanoïdes robustes, agiles, mais peu enclins à la réflexion. Il ce souvint que ces créatures étaient le fruit d'expériences magiques. Leur nom lui revint. Des orks. S'agissait il alors d'un Ork, là, devant lui ?
À n'en pas douter. La description était trop adaptée pour être fausse.
Il connaissait maintenant ses ennemis, et savait qu'il risquait de les rencontrer à tout instant.Il souhaitait cependant mener ses tonneaux jusqu'à l'auberge, avant de devoir risquer de les perdre.
Un Ork. Il avait donc vu un Ork. Il avait encore du mal à y croire, mais c'était pourtant la seule explication logique.
Il vit un rat énorme. Encore plus gros que celui qui l'avait mis en échec quelques jours plus tôt.
Il vit également une chauve souris bien plus grande que ses consœurs qu'il avait pu entrevoir en surface.
Il vit aussi...
... Mais qu'était-ce ? Une forme humanoïde, à l'allure très résistante, mais au regard hagard. Il avait déjà entendu parler de trolls, mais cette créature n'avait rien d'un troll.
Cela semblait encore moins naturel que les monstres qu'il avait pu croiser.
Il se recula dans le couloir, prêt à fuir en cas de besoin, tout en tentant de se souvenir d'un indice lui permettant de déterminer à quel type d'ennemis il risquait d'avoir affaire. Sa seule certitude était que si combat il devait y avoir, il aurait à lutter à mains nues contre le glaive utilisé par cette créature. Mieux valait donc fuir.
À l'abri dans le couloir, il se souvint...
... il se souvint d'avoir entendu parler d'humanoïdes robustes, agiles, mais peu enclins à la réflexion. Il ce souvint que ces créatures étaient le fruit d'expériences magiques. Leur nom lui revint. Des orks. S'agissait il alors d'un Ork, là, devant lui ?
À n'en pas douter. La description était trop adaptée pour être fausse.
Il connaissait maintenant ses ennemis, et savait qu'il risquait de les rencontrer à tout instant.Il souhaitait cependant mener ses tonneaux jusqu'à l'auberge, avant de devoir risquer de les perdre.
Un Ork. Il avait donc vu un Ork. Il avait encore du mal à y croire, mais c'était pourtant la seule explication logique.
Woinwoin se réveilla, le corps endolori. Dans un lieu inconnu. Il y vit des gens. Pour la première fois de sa courte existence, il était content de voir du monde. Il demanda :
"Je suis où ?"
Un homme s'approcha de lui, et lui expliqua qu'il se trouvait dans un dispensaire, et qu'ici il était en sécurité. Il lui expliqua qu'il pourrait se faire soigner de ses blessures, contre un peu d'argent.
Woinwoin fouilla ses poches, en sortit 10 Brouzoufs représentant toute sa fortune
"Argent."
Embarassé, l'homme lui répondit que sa hiérarchie lui interdisait de soigner les pauvres, mais qu'il pourrait probablement se faire offrir des sorts à l'extérieur du dispensaire.
Woinwoin resta un moment à se souvenir de sa rencontre avec les Orks.
Il se souvint de la course poursuite dans les étroits couloirs après avoir été aperçu.
Il se souvint de sa cachette dans le coin d'un mur, grâce à laquelle il avait pu fuir les Orks.
Il se souvint de la traversée d'un couloir un peu plus large, dans lequel il avait rencontré des chauves-souris.
Il se souvint d'avoir été mordu par l'une d'entre elles, et il sentait encore le venin actif dans son corps.
Il se souvint d'avoir réussi à fuir les chauve-souris, pour se cacher dans un coin.
Il se souvint de ses forces, l'abandonnant sous l'effet du poison, avant de s'endormir, pour se réveiller ici.
Une lumière filtrait à l'entrée du bâtiment. Une lumière naturelle.
Il décida de sortir pour profiter de ce Soleil qu'il n'avait pas vu depuis sa chute. Se remémorant la chute, il se dépita en constatant que ses tonneaux de bière avaient disparu.
Il s'arrêta sur le parvis du bâtiment. La lutte faisait rage autour de lui. De nombreux aventuriers faisaient leurs premières armes sur des monstres aussi forts qu'eux. Il retourna à l'intérieur ramasser une plume et un rebut de papier, et tenta de tracer un plan d'après ce dont il pouvait se souvenir des couloirs.
Le voyant s'acharner sans résultat, une âme charitable lui apporta un encrier, et lui proposa d'écrire sous la dictée.
"Dessiner carte." Répondit Woinwoin.
Rapidement, une queue de pomme montra une efficacité largement supérieure à la plume, pour tracer les traits. Woinwoin put ainsi tracer un plan de l'étage dont il avait entamé la visite.

Pour une raison inexplicable, il avait envie de retourner dans cet endroit qui l'avait fait souffrir. Pour une fois, il ressentait "les autres" comme une aide potentielle, plus que comme un danger. Il pensait qu'avec un peu d'aide, il pourrait survivre assez longtemps pour récupérer ses tonneaux, et trouver une auberge.
"En direction du Soleil, quand je me lève." Se remémorait-il.
C'est ainsi qu'il avait trouvé ce passage, c'est donc ainsi qu'il y retournerait. Il se décida à demander aux gens de l'accompagner, dès le lendemain.