[Chronique du Renard II] - Chronique du Déchu -

[Exirel]

Eléria mit ses dernières forces à marcher jusqu’au porte du dispensaire, laissant Amaï seul en face de quelque morbelin.

Sa conscience lui enjoignait de se dépêcher, de fuir loin d’ici, de trouver un refuge. Ce dispensaire ferait l’affaire, mais encore fallait-il l’atteindre.

Que c’était-il passé vraiment ce jour là ? Pourquoi tout ça...

***

- Amaï !!! Amaï !! Je te retrouve enfin !

Elle avait crié sa joie alors qu’elle était encore à plusieurs dizaine de mètre de l’ancien Renard. Alors qu’elle passait dans les environs, avant de remonté vers le Nord rejoindre les Cadets, Eléria avait cru apercevoir de loin une forme humanoïde en train de lutter contre d’autre monstre non-vivant de Malkiar. Elle s’était approchée, intriguée par ce combat, et avait reconnu sa façon de se battre, ces mouvements implacables et destructeurs, ces mouvements fous mais qui esquivaient tous les coups. C’était bien lui, Amaï Ethen, malgré cet accoutrement toujours aussi pitoyable, par rapport à ce qu’il avait été.

L’elfe ne s’était pas même retourné. Profitant d’une seconde d’inattention de son ennemis, il l’avait empalé sur sa lame, avant de rejeter le sac d’os tombant en poussière d’un simple coup de botte. Puis, il avait remit une sorte de capuche, du même état que le reste de ses habits, sur sa tête, et était resté dos tournés à la jeune archère.

Cette dernière se rapprocha, et tenta de supprimer ses derniers doutes.

- Amaï ! C’est bien toi ! Je suis si he...
- Ne me regarde pas. Laisse moi.
- Mais... Amaï... je...
- Tu n’entends pas ce que je te dis ! Laisse moi tranquille pour le moment...

Elle garda le silence quelque instant, interloqué, la tête penchée. Puis elle se mit à courir vers lui, et lorsqu’elle releva la tête, des larmes perlèrent sur le sol avant de s’évaporé rapidement, alors que la De Profundis encerclait de ses bras l’elfe aux paroles si dures à son égard. Elle posa sa tête contre son dos et laissa couler ses larmes.

- Amaï... qu’est-ce qui t’arrive...

Il ne répondit pas. Il se tourna lentement, se dégageant de l’étreinte d’Eléria, la pointe de l’épée vers le bas. Son regard était de braise. Dans l’ombre de sa capuche, Eléria ne pu distingué que quelques cerne noire autour de ses yeux, le teint pâle et la peau tendus, parcouru de léger spasme. Il la fixa quelque instant, qui parurent durée une éternité pour la jeune demoiselle, avant de se relâcher la tension dans son épée, baissant la tête en se mettant une main pour cache une partie de son visage.

- Pardonne moi Eléria... je... je ne vais pas très bien...

Il se retourna de nouveau avant qu’elle ne se rapproche de lui, la tête basse. Elle resta là, sans bouger.
***

Amaï frappa une dernière fois son ennemis. C’était une simple goule, un adversaire bien faible, et un monstre pathétique. Montrant ses restes de dents, elle tentait vainement de se défendre des assauts de l’elfe qui l’attaquait sans cesse, mais fini par se faire découper en deux.

Il retira sa lame du ventre de la créature, et essuya la lame sur les restes de tissus qui ornait le champ de bataille. Tout autour de lui se trouvait plusieurs cadavres de monstre, ainsi que les restes d’un aventurier malchanceux. Tout sentait la mort ici bas, et pire encore, le surnaturelle, ceux de la non-vie.

Tout à coup, il mit à genoux à terre. D’affreuse douleur parcourir son corps de la tête au pied, qui finirent par le faire crier. Des convulsions et des spasmes secouèrent sa carcasse, alors qu’il tentait de résister à cette malédiction.

Depuis combien de temps avait-il ces effets... Celui qui n’a pas de nom lui avait donné des éléments de réponse de pourquoi cela lui arrivait. C’était incontrôlable, insupportable, et même le démon ne semblait pas en être la source. Quelque chose d’autre agissait.

***

Amaï et Eléria avait discuté brièvement. Lui n’avait aucun but, et elle devait retrouvé un point de rendez-vous. Néanmoins, l’état actuel de l’elfe ne permettait pas de grand déplacement.

Elle prévint ses amis Cadets de son futur retard, puis ils prirent la route du Sud, vers le dispensaire le plus proche.

Quelque semaine plus tard, ils ressortaient, apparemment en meilleur forme, malgré l’obstination d’Amaï à garder ses vieux vêtements... ses haillons.

C’est ainsi qu’ils rencontrèrent le Parrain d’Eléria et sa cousine, lutant contre quelque monstre.

***

Eléria failli vomir. Un pied sur la première marche du dispensaire, l’autre un peu plus en avant, et les mains sur la porte, elle poussa de toute ses portes, avant de s’effondrer complètement sur le sol froid et gris de l’établissement.

Elle entendit un dernier cri, avant de sombrer totalement dans l’inconscient, transporter par des infirmiers accouru à la hâte, se remémorant les derniers instants, ce par quoi tout avait dérapé.

***

Au début, Galarion faisait un peu la tête de voir cet elfe si mal habillé, un ancien MdM de surcroît, et dans ses souvenirs, le « fiancé » de la sombre Toréador, puis il fini par s’y habituer.

Mais, alors qu’ils combattaient tous ensemble, dans une relative « bonne humeur », qu’était arrivé le drame.

Eléria n’arrivait pas à remettre les images exactes sur les sons, les odeurs. Elle se souvenait juste d’une grande force, puissante, destructrice, et profondément mauvaise.

Son parrain criant de déguerpir, elle pleurant. Pourquoi... pourquoi tous ça... Elle avait pris son arc, et avait foncé vers Amaï. La dernière image...

***

Eléria est dans une salle blanche, une vieille femme veille apparemment sur elle. Cette dernière se lève, et pose sa main sur la jeune fille.

- Ne vous inquiétez plus mademoiselle. Vous êtes seulement fatigué de vous être battu contre tous ces monstres, et la fièvre vous empêche de vous lever, pour le moment.

Elle murmura quelque chose.

- Non... il ne faut pas parler demoiselle. Il faut vous reposez !
- Aaaa... ... ...maïïïïïïïïï...
- Mademoiselle ?? Vous m’entendez ? Pff... elle délire complètement...

[Exirel]

Lorsqu'Eléria sortie une énième fois du dispensaire, elle retrouva Amaï. Il avait encore changé sa tenu vestimentaire, préférant cette fois ci masquer entièrement sa peau, ses mains, son visage, derrière des bandes de tissus enroulées autour de lui. Il était méconnaissable, et même ses plus anciens amis auraient du mal à le reconnaître.
C'était sa volonté, et Eléria ne lui fit aucune remarque. Néanmoins, elle lui demanda son avis sur la route à suivre : des rumeurs circulaient dans le dispensaire, sur le centre du Crâne. Peut-être serait-il bon d'aller voir... car avec un peu de chance, si cela concernait l'invocation de démon, la prise de risque inconsidéré, la folie d'un combat désespéré, il était à parier que les Cadets et surtout son Parrain auraient une tendance à faire partie de la "fête".
C'est ainsi que tous deux partirent, aider par la magie d'Amaï, et la vision acérée d'Eléria.

Moins d'une semaine plus tard, ils entraient dans le Crâne, et il ne fallut pas longtemps à Eléria pour retrouver son Parrain dans la foule des aventuriers venu là pour l'invocation.
Lorsque la barrière se ferma, Amaï se retrouva à l'extérieur.

Il avait pris du retard sur Eléria, qui, ayant pu concrétiser ses suppositions, mourraient d'envie de revoir son filleul et son parrain. Il l'avait donc aider en priorité, au détriment de sa propre marche. Mais qu'importe.

Plusieurs personnes vinrent lui rappeler le danger et la Barrière d'Invocation qui venait d'être errigé, et plusieurs émotions confuses virent le cerné, alors que Liselle, croyant avoir à faire à un simple vagabond, lui demandait de loin de ne pas rester ici. Il esquiva la réponse, en faisant un simple signe de la main. Ce ne fut pas aussi facile avec d'autre gens de l'escorte, mais il finit par aller là où il le voulait.

Il se retrouva donc à quelque dizaine de mètre d'Eléria, de l'autre coté de la barrière. Il avait ainsi une certaine vue d'ensemble... de l'extérieur. Il pu remarquer la présence de beaucoup d'amis d'Eléria : Galarion, Thingol, Belzelatar, Loric, BioutBiout, Siobhan, et d'autre encore dont il se souvenait vaguement avoir fait la connaissance il y a longtemps...

Cela le ramena à de cruel souvenir de ce dispensaire... de ces nuits après la discution d'Eléria... de Nenya qui l'ignorait... et se fut bientôt une vague de désespoir qui commença lentement à la submerger. Il s'en fallut de peu pour qu'il ne sombre encore dans une crise, mais un signe d'Eléria le fit tenir, il ne sut par quel miracle. Tout ceci n'était pas normal... trop de chose arrivaient en même temps. Et puis ces bruits d'invocation, censé appelé un Démon, ces bruits le perturbaient, l'inquiétaient... cette barrière même lui semblait être un mur acéré près à le découper à la moindre approche.

Il finit par s'éloigner assez loin, derrière un amoncellement de pierre et de rocher, où il trouva d'ailleurs quelque rune. Mais quelque chose l'intrigua... un spectre était apparu à l'Ouest... quelque chose se passait... mal... à l'invocation...

Lorsqu'il revint, il remarqua plusieurs choses : tout d'abords Eléria, touché et brûlée en de nombreux endroits, puis d'autres aventuriers, brûler plus ou moins fort eux aussi... Que c'était-il passé ? Et ce spectre... qu'était-ce ??

- Toi. Qui es-tu ? Dis moi ce qui se passe ici !

Erwän lança un regard affolé à l'individu qui lui parlait :

- Si seulement je savais ce qu'il se passe ! J'avais en moi cette force malsaine depuis trop longtemps, il fallait qu'elle sorte, je n'ai pas pu le contrôler, je suis tellement désolé !

Amaï aurait voulu répondre quelque chose, essayé d'en apprendre plus sur cette force malsaine, mais l'esprit disparut dans les brumes bien avant de pouvoir répondre à ses interrogations. L'elfe n'eut plus qu'à se diriger vers le pôle nord de la barrière, où se trouvait Eléria.

Il soigna du mieux qu'il put cette dernière par ses soins, la barrière ne le gênait plus comme avant, elle semblait avoir grandement faibli...
Il se passa quelque heure avant que le calme apparent ne reprenne des allures de chaos. Des boules de feu zébrèrent le plafond des souterrains de couleur chaude, jaune orangé et rouge, s'abattant avec fracas sur l'îlot d'aventurier autour du prêtre d'Io.

Cela venait du nord, et apparemment, d'une jeune fille... qui semblait comme possédée. Mais pas le temps de s'en occuper. Il fallait qu'il use de ses maigres dons de soigneur pour aider les Fous...
Après s'être affolé quelque peu, il finit par reprendre son calme. Il ne comprenait que peu de chose à la situation, mais le peu qu'il savait lui suffisait pour savoir quoi faire. Puis, alors qu'il avait fini de soigner Eléria, il la soigna, elle...

Liselle sentit la magie l'envahir, une magie bénéfique qui la soulagea... elle se tourna vers le mage et vit cette personne qu'elle avait averti quelques jours auparavant des dangers des lieux... ce dernier lui répondit d'ailleurs de la même façon qu'à la précédente rencontre : par un simple signe de main, toujours aussi expressif...
Elle allait le remercier de quelques mots, quand... alors qu'il levait la main et qu'un morceaux de tissus masquant son visage tomba, les pans de ses haillons s'écartèrent suffisamment pour qu'elle croise son regard...
Il se laissa dévisagé, laissant comme à son habitude l'autre choisir la suite de la rencontre. Mais, il changea néanmoins de posture... peut-être paraissait-il plus crispé... se mettant en alerte... mais ne bougea pas ni ne cilla d'un milimètre.
Liselle se figea... la bouche légèrement ouverte mais dont aucun son ne sortait... comme si elle venait de voir un fantome... Il lui semblait que son coeur avait manqué un battement...
Elle cligna des yeux pour être sûr... l'elfe resta un instant de trop, alors que tout son être lui disait qui partir maintenant et d'arrêter ça...

Elle fut la première à rompre le silence.

"Amai Ethen ?"

Amaï soupira.

"Liselle..."

Cette dernière manqua de tomber en reculant de quelque pas, alors qu'Amaï ne semblait pas en mener plus large qu'elle. Il resta droit, mais décontenancé, après cet instant... de faiblesse ? ... où il était resté un instant de trop à se laisser percer à jour.

"Cela... semble... te surprendre ?"

Il pesait chacun de ses mots, ayant conscience de l'importance que pourrait prendre cette scène.
Pendant ce temps, les questions fusaient dans la tête de Liselle : Qu'est-il devenu depuis tout ce temps... le bel Amai Ethen... qui a fait les heures glorieuses des Renards Mercenaires... Cet elfe en loques maintenant ? Est-ce vraiment possible ?...

"En... en effet..."

Et comment le considérer... il a été MdM ! Mais il n'en porte plus les blasons... Je ne sais plus rien de lui... qui fut un ami...

Il soupira. Tout était si compliqué...

"Rassure toi. Je ne vais pas empêcher ce que les fous font en ce moment. J'ai cru comprendre que tous ici s'inquiète de la présence... de personne... comme moi qui sont en dehors de cette mince barrière."

Il s'écoula un certain temps avant qu'elle ne lui réponde.

"Je ne crois pas que votre présence particulière soit réellement une source d'inquiétude... mais... enfin... à vrai dire, qu'en sais-je puisque j'apprends tout juste votre présence...
- Je suis, pourtant, arrivé au moment même où la barrière s'est élevée, m'empêchant de rejoindre Eléria..."

Tous deux marquèrent une pause. Chacun prenant le temps de mesurer ce qu'était devenu l'autre.
Ce fut lui qui rompit le premier ce silence pesant qui tentait de s'imposer.

" ... ... Je m'excuse... de vous avoir surpris...
- Je ne m'y attendais pas... Tant de temps est passé...
- Je ne compte plus...
- Tant d'événement aussi...
- En effet... *Soupir* Mais encore aucun où nous ayons pu nous revoir."

Le silence, encore une fois. Aucun des deux ne savaient si les mots qu'ils avaient en tête étaient les bons. Liselle se sentait quelque peu destabilisée par la soudaineté de la chose...

" Pourquoi cette tête là... je suis... si déplaisant à vos yeux ?
- Non du tout... Surprenant pour le moins... Vous semblez avoir beaucoup changé...
- Hm... certes..." dit-il en regardant ses mains et ses bras, comme pour constater une énième fois sa propre apparence actuelle. "Beaucoup... Mais vous même, il semble que ce soit le Divin qui vous ait touché... " dit-il en pensant Et moi par le Démon...
- En effet. J'ai trouvé ma voie et ma raison d'être...
- C'est... une bonne chose..."

Liselle remarqua un léger mouvement de lèvre sous le masque gris et poussiéreux d'Amaï. Aurait-elle rêvé une fois de plus, ou avait-il vraiment souri ?
Elle n'était pas sûre de l'avoir compris un jour, mais elle avait le sentiment qu'elle avait déjà raté sa seule chance d'y parvenir... Il était trop tard maintenant...

" Et je vois... que cette sacoche si lourde est toujours votre...
- Bien lourde en effet *sourire triste* et ça n'a pas toujours été chose aisé...Je me demande aujourd'hui si vraiment tout ceci en valait la peine... Mais je la garde... plus par habitude à présent...
- Peut-être... l'important est ce que vous êtes devenu aujourd'hui... même si... il est toujours triste de souffrir pour arriver à suivre sa propre voie, son propre chemin...
- Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Mais vous... pourrais-je en savoir davantage sur votre vie durant ce temps ?
- Et bien... je me souviens finalement de peu de chose du début... mais garde encore un souvenir puissant des derniers évènements. J'ai commis la faute de laisser Nenya me suivre, et ne me suis sortie de la Main que parce qu'elle m'a finalement tournée le dos, puis... je suis finalement devenu ce que vous voyez...
- C'est à dire ?
- Un simple elfe, qui préfère cacher son visage plutôt que d'attiser d'ancienne rancoeur.
- La célébrité, même au fond de ces souterrains est parfois lourde à porter..."

Sans vraiment comprendre pourquoi, il semblait à Liselle qu'elle reconnaissait malgré tout son ami... et qu'elle pouvait toujours l'appeler ainsi... du moins était-ce son sentiment...

" Tsss... ironie si réelle aujourd'hui... mais... peut importe, finalement. Pour le moment, j'accompagne Eléria, et préfère suivre ses pas plutôt que d'aller au hasard, c'est tout aussi bien ainsi, et je n'ai pas à me plaindre de ce qui m'arrive aujourd'hui.
- Un destin comme un autre... Semblable au mien finalement. Après avoir complété une bonne part de mon pèlerinage, je me suis liée aux pas de l'escorte...
- Jai appris cela, oui, tout comme la disparition d'Assassin..."

Les dernières paroles qu'il avait prononcé jetèrent un froid entre eux deux. Le silence s'installa, qui laissa un goût amer dans la bouche d'Amaï.

" Excusez moi... les personnes comme vous ne devrais pas avoir à supporter de tel souvenir...
- Moi pas moins ou plus qu'un autre...
- Hfm... cela reste dommage..."

Amaï chercha ses mots... il n'arrivait pas à exprimer ses pensées, si confuses et si claires à la fois...

- Comment définir... pourquoi faut-il que... toujours... ce soit ceux qui ne le méritent pas qui subissent tant de mal...
- Peut-être parce que les humains sont fait pour vivre ainsi.
- Je ne sais... cela fait trop longtemps que je ne suis plus rien...
- Arrête de penser ces mots, ce sont tes propres entraves...
- ...

Amaï ne sembla pas satisfait de ce qu'il venait de dire... comme si une autre pensée lui était venu, mais qu'il n'avait su l'exprimer pleinement... il cligna d'ailleurs des yeux avant de se ressaisir...

- En tout cas, Amaï, tu es troublé.
- Je sais.
- Cela ne te ressemble pas. C'est cette fille ?
- Non. Le souvenir d'un lien... rien de plus.
- ... les liens sont la seule chose qui peuvent transcender le temps et les apparences...
-... c'est toi qui me trouble cette fois-ci...

Il soupira, intérieurement aussi.

"Quoi qu'il en soit... je reste... bien mal habile à la discussion...
- Habile n'est pas le mot que j'aurais choisi... disposé me semble plus approprié... Mais de toute façon ce n'est guère ni l'heure ni le moment idéal..."

Amaï, prenant cela pour la fin de la discution, commença à remettre en place le tissus qui devait lui masquer mieux encore si cela était possible, les restes de son visage, pour ne finalement laisser que des trous pour les yeux...

- Tu as peur, Amaï.
- Je sais.
- Tu comptes fuir, encore une fois ?
- Tous ceux que j'approche finissent par en souffrir.
- Et ?
- Tu avais raison... le lien qui existait entre nous doit encore exister...
- Tsss... et ?
- ...
- Tu restes le même.

Liselle le dévisagea d'un regard interrogateur, avant qu'il ne se remette à parler.

"Les démons ne devraient pas revenir pour hanter les vivants... j'espère...j'espère... que vous aurez l'occasion de discuter avec Eléria lorsque tout sera terminé..."

Il esquissa un mouvement de recul...

- Néanmoins, cours.
- Pourquoi ?
- Cours.
- Il n'arrivera rien... j'en suis sûr...
- Ce n'est pas le problème...
- Qu...
- Quelqu'un agit de l'extérieur. Tu veux toujours sauver ceux que tu aimais ?
- ...
- Alors suis ton instinct, et remonte vers le Nord...

Lorsque Liselle commença à ouvrir la bouche pour parler, il parti vers le Nord, s'occuper du dehors de la barrière...

[Exirel]

Les péripéties de l’invocations étaient « terminée », pour le moment. Le démon avait été renvoyé, Velhäwen n’avait pas refait surface, et la trahison des frères de Sanguin avait remué beaucoup de monde et fait couler beaucoup d’encre et de salive. Eléria était partie vers le Sud, pour se calmer. Elle avait glisser quelque mot à Amaï en s’excusant, et il l’avait laissé allé.

Alors qu’il se demandait encore ce qu’il allait faire (retrouver Liselle, attendre ici, discuter avec l’Archidiacre, ou autre chose encore... les choix ne manquaient pas) il senti quelque chose de dérangeant en lui, un sentiment qu’il avait déjà connu par le passé.
Il ouvrit les portes d’un dispensaire, et s’enferma au plus profond de ce dernier...

Une dizaine de jours plus tard, il ressorti, et constata que le silence qui était advenu dans le Crâne était maintenant remplacer par le fracas des armes et les bruits d’un combat inégal. Il s’y jeta à corps perdu, sans même savoir avec qui il allait combattre...

C’est d’ailleurs un aventurier qui le remarqua d’abords. En l’observant se battre, il nota plusieurs mouvement qu’il avait déjà vu auparavant. Cette aisance dans le poignet, ces gestes furieux mais néanmoins contrôlé, et cette rage sous latente à l’encontre de ses adversaires.

C’était un certain Dominick, un humain de la guilde de Derym, qui avait déjà connu Nenya par le passé, et qui se souvenait aujourd’hui de lui et d’elle.
Peut-être ce souvenir trop difficile à porté avait fait oublier à Amaï les autres personnes présentes par le passé dans l’entourage de sa bien aimée détruite à jamais aujourd’hui...

Il engagea la discussion, essayant de faire revenir les souvenirs de sa rencontre avec l’elfe maudit, avec peu de succès. Néanmoins, les monstres eux finirent par mettre d’accords les deux aventuriers. Il fallait maintenant coopérer, ou mourir.

Comme à son habitude, Amaï proposa à celui qui semblait le connaître de partir loin d’ici et de sauver sa vie, qu’il n’y ait pas plus de mort inutile. Mais le courage, ou la folie, de Dominick le fit rester sur place.

Désormais ils combattent un flot incessant de mort vivant, jeune vampire goule et autre zombie, dos à dos et rendant coup pour coup.

[Exirel]

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que l’invocation de l’Archidiacre était terminée, mais Amaï était resté sur place.
Un long combat le poussa au bord de la mort, mais la présence inespérée d’un ancien ami de Nenya lui permit de tenir bon toute la durée du combat.
Ce fut long, ce fut rude, mais chacun des deux compagnons en tira une expérience inoubliable. Quelque part, Amaï pouvait désormais compter sur quelqu’un d’autre... ce serait toujours ça de pris pour étendre sa vision dans ces souterrains.

Il s’apprêtait à rejoindre le –4 lorsqu’un pressentiment le fit patienter quelque heure... et son intuition (ou celle du Démon) fut la bonne : un groupe de l’escorte d’Ecate et de Délia faisait son passage dans le Crâne, et semblait se diriger vers le temple du Dieu Guerrier, Balgur.

Il ne fut pas insensible à la présence de la fille de Nenya... il s’arrêta même quelque instant sur le bord de sa route pour l’observer quelque instant, mais cette dernière ne sembla pas remarquer sa présence. Mais une autre rencontre, celle ci un peu plus prévisible, fut intéressante...

Alors qu’il courait sous l’effet de son sort de célérité, il aperçut une silhouette féminine bien connu : Liselle, la Dynatotatoï de Balgur, se dirigeait vers le Temple. Elle en avait presque atteint les marches, mais il lui restait encore un peu de marche à faire.

Il la dépassa, et s’installa sur les marches du temple. Lorsqu’elle arriva à porté de voix, il lui dit, indiquant les portes grandes ouvertes du temple derrière lui.

« Je ne veux pas manquer ça... peut-être que ce sera intéressant... surtout avec la présence du Grand Démon rouge... »

Il réorganisa ses frusques et ses haillons, et se mit en position d’attente. Il semblait trouver un intérêt à être là... ce qui ne manqua pas de perturber Liselle.

Les abords du Temple du Balgur... Bien que dédie au dieu de la Guerre, tout est relativement tranquille, presque tranquille plutôt, des groupes disparates se réunissant la pour un évènement exceptionnel...

Soudain, un énorme geyser de feu sort du cœur du temple, traversant le toit en pierre de ce dernier pour aller se perdre dans le plafond... une violente explosion s'ensuit, puis le silence retombe, plus lourd encore, plus inquiétant, un silence que certains n'osent rompre, mais que d'autres mettent à profit pour essayer d'entendre ce bourdonnement étrange qui vient maintenant de l'intérieur du bâtiment...

A la grande horreur de tout le monde, une douzaine de démons sort du temple et s'éparpille en tous sens, semant la terreur chez les personnes présentes, donnant quelques coups plus dissuasifs que meurtrier aux personnes passant à porté. Ces démons, bien qu'à l'image des démons que certains avaient déjà vus, semblent plus grands, et surtout beaucoup plus taquins...

Ils s'amusent ainsi de leur entrée fracassante quand un rugissement, venu du tréfonds du temple, qui fait trembler le sol et les murs, les interrompt. Ils restent alors sur place en regardant l'entrée, comme des pantins attendant un signe de leur maître. Maître qui sort alors du Temple d'un pas pressé...

La vision de cauchemar qui s'offre alors aux yeux des spectateurs manquent de faire défaillir la plupart. Un immense démon rouge d'environ 8 mètres de haut vient de franchir le seuil du Temple. Tout en muscle, son faciès rappelant un croisement hybride entre un taureau, chien et un singe, il avance avec une célérité remarquable pour sa taille, ses quatre bras fendant l'air a ses cotes. Mais pour ceux qui ont déjà croise sa route, l'observation de ce monstre qu'il connaisse leur apprend quelque chose qui n'a rien d'encourageant: entre les articulations des deux bras supérieurs, de fines membranes de peau se tendent, striées de nerfs et de tendons rouges sang : des embryons d'aile. Le monstre continue d'évoluer, retrouvant petit a petit sa forme ancienne, sa puissance d'antan...

Faisant un rapide panorama des personnes présentes, le démon transforme son rugissement en rire démoniaque, tonitruant. Avisant le livre, son sourie s'élargit, et son regard s'allume de convoitise et de joie...

Je vous ai manqué ? demande-t-il avec un rictus en guise d'introduction...

Liselle se pressait tant qu'elle pouvait pour atteindre le temple de Balgur, mais visiblement elle ne serait pas la première... Elle étaient sur le point d'atteindre les premières marches, allant à la rencontre d'Amaï Ethen qui lui semblait être l'un des seuls visages amicales en ces lieux et à qui elle allait demander des détails sur les quelques mots mystérieux qu'il venait de lui adresser, quand un grondement assourdissant s'éleva du temple. Des démons ! N'en aurait-elle donc jamais fini ? Comme si sa dernière rencontre avec les serviteurs d'Ingo ne lui avait pas suffit...

Mais ses gestes, son regard, ses pensées et à peu de chose près, son coeur aussi se figèrent brusquement, quand elle découvrit le démon majeur en personne... Que Balgur les protège... Elle s'attendait à beaucoup de chose... Mais...

Lorsqu'il vit Ingo, il failli rire au éclat...

Ainsi donc la fête serait un ignoble bal macabre...

Il regarda une dernière fois en direction de Liselle, puis fixa son attention sur la scène. Déjà des ordres étaient donnée... des bruits qui cours et autre... toute cette agitation était un spectacle des plus amusant. Peut-être faudra-t-il qu'il songe à s'écarter un peu pour mieux voir la scène. Mais pour le moment, les marches du temple était le meilleur endroit...

Quelque instant plus tard, une voie venue de loin se fait entendre dans la tête de mort. C’était York qui, à travers ses mains mises en porte voie, s'adressait directement au Démon Ingeloakastimillizan :

« IngeeEEeelooOOOoo !!! M'entendez vous ???? Je m'appelle York... Vermisseau mage de l'Ordre d'Hermes... »

Quelques secondes s'écoulent

« Peut-on savoir quelle est l'objet de votre visite en ces lieux ?
Vous intéresseriez vous à notre troupe hétéroclite qui accompagne deux jeunes filles à travers les souterrains ?
Pourquoi vous donner tout ce mal ? IngeeeeEeeelooo... »

[Exirel]

Evitant les coups sans réelle conviction des démons, Korgrim sauta quelques marches, mais les créatures ne cherchèrent pas à engager le combat. Tout du moins ils en furent interdits car l'enceinte du temple protégeait ses occupants. Korgrim s'assura que son épée coulissait bien dans son fourreau et laissant son épée dans son dos, il rejoignit Mythrion et s'assura qu'il n'avait rien. Il aperçut Athalante recroquevillée derrière un poteau, pétrifiée par la peur et courut la rejoindre pour l'aider à se relever.

Il fixait toujours du coin de l'oeil le démon gigantesque, même s'il ne l'avait jamais vu, sa réputation parlait pour lui. C'était ça le pressentiment qui le tiraillait depuis un moment déjà...

Sun dans quoi est ce que tu m'as embarqué encore ? pensa Korgrim. Si je revois ta tête de poseur je te rosse mon ami.

Il questionna en murmurant la jeune femme :

« Tu n'as rien ? »

Ne reste pas près d'un mur, si le sol tremble il pourrait te tomber dessus et surtout reste debout pour pouvoir réagir si quelque chose t'arrive."

Il se pencha pour l'aider à se relever et se soutenir et aperçut York qui tentait de s'adresser à la créature...

N'attire pas son attention. pensa t'il très fort... C'est la dernière chose à faire.

Serrant les dents, il commença à regrouper ses amis et à préparer leurs affaires en vue du combat qui attendait la petite troupe.

La réaction de chacun était un spectacle dont Amaï ne cessa de se délecter... tout semblait être organiser par un grand architecte... tout semblait se rejoindre à la perfection pour se bal qui opposerait Balgur et ses Fidèles aux Deux Puissantes...

Certains défièrent le Grand Rouge, d’autre se préoccupèrent des Deux Puissantes... d’autres encore priaient dans leur coin, alors que d’autres encore étaient terrorisé. La peur se lisait sur beaucoup de visage... sur l’un il pu voir la folie, une Naine apparement, qui portait un tonneau de bière, détail pittoresque qui ne manqua pas de faire rire le Grand Rouge.

Regardant les différentes, Ingeloakastimillizan partit d'un grand rire, et répondit à certains:

"Misérable humain, toi qui dit que nous profanons ce Temple, sais-tu seulement de quoi tu parles? Penses-tu que Balgur se soucie du bord qu'on ses fidèles? C'est plus vous, pathétiques créatures, qui souillez ce lieu !!!! (Avisant Delia et Ecate) Je ne vois ici que deux personnes qui y soient plus ou moins en sécurité, vous devriez donc vous montrer plus modestes, cloportes. Quant à avoir soif, si tel était le cas, votre sang étancherait sans problème non seulement ma gorge mais aussi ce qui me tient désormais lieu d'âme...

Mais je ne suis pas venu la pour vous écraser comme les insectes que vous resterez à jamais. Il existe dans ce Temple un ouvrage auquel je m'intéresse, et je venais simplement m'assurer que je serais le premier à pouvoir le consulter... (avec un grand sourire carnassier) A moins que quelqu'un n'ait quelque chose à y redire, bien évidemment !!!"

Voyant que ses démons commençaient à essuyer le feu d'attaques éparses, il leur fit signe de se regrouper... Tout en réfléchissant, il marmonnait à voix basse... "Mmm, voila qui pourrait être amusant... peut-être... oui..."

[Exirel]

Le Grand Rouge était sorti du temple, et marmonnait avec ses amis de la même engeance. L’elfe, assis en dehors du temple, observa les gens passé d’un endroit à un autre, montant les marches du temple pour rentrer, d’autre sortant du temple et observa la scène.

Puis à un moment il se leva, et regarda autour de lui... son regard se fixa encore une fois sur Liselle. Il s'approcha un peu, et lui parla comme s'il était à coté d'elle...

- Demoiselle... si l'envie vous prenait de courir en tout sens, peut-être pourrais-je vous aider à aller plus vite encore... Demandez, je vous dois bien ça...

Liselle s'approcha de lui... Elle venait de demander une cérémonie à Balgur et sortait pour prendre un peu le frais, le calme, et les dernières nouvelles sur les démons...

- Je vous remercie messire... Mais pour l'heure je n'en vois guère l'utilité. *elle s'asseoit non loin de lui et reprend après un soupir* Me direz-vous plutôt ce qui nous vaut votre présence en ces lieux en un moment si grave ?

- Moi ?? Oh rien, comme toujours... Quelque chose me disait que le Crâne avait d'autre secret à découvrir... peut-être suis-je ici par hasard. Peut-être suis-je ici par raison...

Et vous que croyez-vous qui vous amène ici parmi les suivants d'un Dieu aux facettes biens multiples ?

- Un rêve... Un appel...

Liselle n'en dit pas plus et le silence s'installa... Elle semblait bien inquiète, mais plus encore que cet inquiétude légitime, Amaï Ethen eut l'impression de lui découvrir comme une aura de solitude. La jeune femme connaissait encore bien du monde dans ces souterrains hostiles mais le départ de la seule personne qui l'accompagnait réellement laissait une marque visible et profonde. Elle pouvait à présent paraître plus sereine éventuellement, et sa nouvelle vocation n'y était certes pas étrangère, mais elle était également beaucoup plus lointaine, presque inaccessible parfois, comme si cette solitude pesante la faisait quitter un peu le monde des hommes...

Il haussa un sourcil, et rajusta sa ceinture après avoir ranger son épée. Elle se désintéressa de la scène, et continua son observation des démons, assise.

Il la regarda faire quelque instant, et se déplaça sans un bruit. Il s'assit à coté d'elle, alors qu'elle semblait encore perdu dans ses souvenirs.

- Je vois là bas ceux de Balgur qui devraient être vos semblables. Ici je vois ceux des Deux Puissantes qui sont presque vos ennemis...
Vous me voyez en rire, mais cela ne me plait guère en réalité... car ici, il n'y a aucun ami pour vous.

[Exirel]

Ingeloakastimillizan, tout en réflechissant, entend les échos d'une vois dans le lointain, et se souvient alors des paroles de York. De sa voix grave et crissante a la fois, indescriptible, il n'a aucun mal a faire parvenir ses paroles en retour a York:

"Je ne crois pas que me donner du mal soit nécessaire pour m'occuper de vous si le besoin s'en fait sentir, elfe, et je ne suis pas oblige de répondre a tes question quant a mes motivations... les deux jeunes filles que tu accompagnes, si elles sont bien ce que je décèle en elles, n'en sont pas pour autant une menace pour moi... ceci dit, peut-être que leur briser tous les os du corps pour ensuite les crucifier, pantins désarticules, a chacun des battants de la porte du Temple de Balgur serait une bonne méthode pour faire pardonner mon entrée un peu destructrice, ne penses-tu pas?"

A l'idée qu'il vient d'émettre, Ingo ne peut s'empêcher un sourire rêveur...

De loin, c'était impressionnant à voir : les aventuriers d'un coté, entre le temple et divers portail magique, la cohorte des Deux Puissantes, les suivants du Dieu de la Guerre, et de l'autre coté, une formation en triangle des Démons : Ingo au milieu, et 3 ou 4 démons tout autour de lui, 4 démons à sa droite puis 4 démons à sa gauche...

Quelle belle formation... était-ce pour se battre ou pour faire comme lui à observer ?

York c'était approché du temple et voyait maintenant Ingelo, un frisson effroyable lui traversa le dos, et il se mit à regretter d'avoir osé lui parler... Il jetta un coup d'oeil à l'intérieur du temple, regarda les visages de chacun tous plus ou moins anxieux, puis apperçu Siobhan qui sortait du passage magique pour venir elle aussi au combat.

Il hésita quelques secondes... peut-être n'avait il pas rien à perdre... mais c'était déjà trop tard, il fallait continuer...
Il prit son courage à deux mains et répondit alors au Malin:

" Je ne suis pas obligé de répondre à ta question Ingelo... pourtant que tu me demandes mon avi me flatte, et je prendrais la peine de te répondre : Non.

Mais venons en au fait. Ainsi encore une fois c'est un livre que tu viens chercher... Ta puissance ne te donne pas de limite ! Prend le alors...Qu'attends tu ?"

Liselle se leva sur ces mots... Elle avait gardé le silence tout ce temps et attendait prudemment de voir ce que voulait vraiment le démon mais les paroles de York la forcèrent à réagir...

- York je vous serais reconnaissante de ne pas disposer ainsi de la propriété de Balgur. Ce livre est pour le moment à sa place dans ce temple et n'a pas de raisons d'en sortir.

Puis elle se tourna vers Ingo, puisant dans son courage pour s'efforcer de le regarder dans les yeux sans toutefois y parvenir vraiment. Mais elle n'ajouta rien à son intention, plongée qu'elle était dans ses réflexions. Comment et pourquoi lui en interdiraient-ils la consultation ? Et quand bien même Ingo déciderait de le lire, ce qui en soi était déjà surprenant, que pourrait-il bien en tirer ? La folie bibliophile des démons de ces derniers mois commençait sérieusement à l'agacer... Mais pas encore tout à fait autant que le sentiment de ne décidemment rien comprendre... C'était comme s'il se passait quelque chose qu'elle ne voyait pas...

Au moins ni l'un ni l'autre n'avait oublié qu'ils étaient là pour quelque chose, et que le démon n'était finalement qu'un imprévu bien amusant...

[Exirel]

La situation avait semblé bloqué à nombre d’aventurier... et Amaï commença à se désintéressé de tout ce remue ménage. De ci de là on voyait Chevalier de Justice, Croisé de Falis, Prêtre de Balgur et autre représentant de l’illustre Main du Mal, s’organiser pour différente chose, attaquer les démons, discuter entre eux, ou plutôt, se chamailler entre eux, attaquer les démons... ce genre de chose.

Tant et si bien qu’au final, personne ne fit attention à un petit démon dans le temple. Amaï n’eut que le temps de le voir sortir pour remettre quelque chose au Grand Rouge, qui proclamait déjà un discourt qui n’intéressa pas l’elfe. Il se dirigea vers l’intérieur du temple, et observa les ornementations du temple...

Dans le plus pur style Balgurien, assez sombre finalement, des représentations du Dieu Guerrier, de combat et de héros à la fière allure. Il réfléchit quelque instant...

- Dis moi Démon... ais-je raison de penser ce à quoi je pense au sujet du Grand Rouge ?
- Hm... je le crois oui. Je sais bien des choses, et d’autre que je ne sais pas. Mais à en croire ce qu’il vient de dire...
- Il a dit quoi ?
- Tu n’écoutais pas ??
- Pas vraiment non. Tu sais bien pourquoi je suis ici...
- Eux ne le savent pas... en tout cas, il a pris le livre, et a réussit à le lire... il a ensuite lancé un ultimatum aux gens des Deux Puissantes, pour récupérer un anneau...
- En effet, sans que tu n’ais à me le dire, je crois que les conclusions s’imposent... je me demande s’ils comprendront...
- Ou pas... les deux possibilités sont intéressantes n’est-ce pas ? Au fait... méfie toi. Contrôle toi. Certaine chose qui agissent ici sont... puissante. Trop peut-être...
- J’y penserais...
- Moi je n’y penserais pas à ta place. Ce n’est pas moi l’ami de Liselle... mouarf !
- L’ami ? Tsss... tu me déçois...
- Je sais je sais... mais je trouve tout cela si amusant...
- Ouais... tais-toi, on vient me parler.

Il rouvrit les yeux, et revint au présent, s’habituant en quelque instant au changement de vision... ses discutions avec le Démon était de plus en plus réelle, mais le retour au monde physique était devenu plus difficile...

- Mon ami, pourrais-je vous demander votre aide ? Je crois que cette fois, un sort de célérité sera le bienvenu... Sur moi d'abord... Puis sur Kerdo si vous le pouvez...

Il la regarda, feignant de ne pas avoir comprit. Ses yeux étaient d’un rouge pâle... il se ressaisi et lui répondit par de courte parole sans importance, acceptant d’offrir ce qu’il avait promis.

Quelque instant plus tard...

Il commença son incantation... tout à coup, quelque chose le perturba. Liselle pu même remarqué qu'il cacha sa main dans un pan des restes de sa cape pour terminer l'incantation, qui avait du mal à prendre... Mais le sort fonctionna, et au final, Liselle et Kerdo se retrouvèrent sous le sort de célérité...
Il avait une petite idée de ce qu'ils allaient faire... et se dit que cela pourrait devenir amusant...
Si seulement il n'avait rien d'autre à faire qu'observer ça... il en aurait presque rit...

[Exirel]

- Uhhhh… ma tête ! Qu’est-ce qui c’est passé ??
- Tu te souviens pas ?
- Non.
- Une crise.
- …
- Tu n’as tué personne.
- Et où sommes nous ?
- Au -3 toujours. Dans le crâne... je crois que tu as eu la présence d’esprit d’entrer dans une sorte de temple ou un truc du genre... en tout cas y a personne.
- Ah...
- Ouvre les yeux, idiot...
- Bon ça ira...

Amaï se releva. Il faisait sombre, il n’y avait que les braises d’un petit feu pour éclairage, mais ses yeux étaient depuis longtemps habitué à bien pire. Il pris une torche qui traînait dans ses affaires, et essaya de l’allumer. Il repensa à ce qui s’était passé avant qu’il ne perde le fil de sa mémoire. L’invocation... c’était terminé depuis longtemps, par un évènement assez dramatique d’ailleurs. Puis le temple de Balgur, le grand rouge...

Dans les brumes de son esprit, quelques images rapides lui revinrent. Liselle lui demanda ses services magiques, une histoire étrange d’anneau et de fidèle de Balgur. Tout devait être lié, mais pour le moment, cela ressemblait à un immense puzzle auquel manqueraient les pièces capitales. Encore une fois il avait des pertes de mémoire, suite à une crise. Cela devenait de plus en plus fréquent d’ailleurs, et il n’avait jusqu’à présent trouvé aucun remède.

Il soupira, et pris la route. Enfin la route... il mit un pied devant l’autre, usant de sa magie de célérité pour ramasser des runes en chemin, franchir les zones dangereuses pleine de monstre et autre inconvénient de parcours. Il marcha tant et si bien qu’il descendis jusqu’au mur sud du souterrain, et tomba sur une étrange bâtisse. De la magie s’en dégageait assez fortement : un centre de maîtrise magique. Il regarda sa bourse, et constata qu’au moins, il avait été prévoyant... il en profita pour passer du temps à s’entraîner. Il repris la route moins de deux jours plus tard.

Errant au hasard, il se retrouva proche du Crâne. Il devait avoir parcouru un sacré bout de chemin pour être retourné à son point de départ. Une chose avait changé néanmoins... il remarqua à plusieurs reprises des individus portant l’insigne de la Main. Un insigne qu’il connaissait bien maintenant... il en avait gardé les souvenir. Finalement, lorsqu’il arriva dans le Crâne, il constata la présence de deux nouveaux temples, qu’il nota sur sa carte. S’en tenant loin, il préféra ignorer cet endroit pour le moment, et descendre plus bas.

L’escalier qui menait au -4 expulsait une odeur nauséabonde, aux relents de morbelin crevé. Sorti des escaliers, c’était pire encore, à l’odeur s’ajoutait les bruits caractéristiques des combats entre aventurier et engeance de Malkiar. Il soupira, et repris sa marche.

Il avança sans but plusieurs jours. Tout autours de lui ce n’était que massacre de monstre, et parfois d’aventurier. Il s’en désintéressa. La tête basse, il réfléchissait. Quelque fois, il lui revenait des images décousus de ce dont sa mémoire refusait de se souvenir. Quelque fois, il sombrait dans une sorte d’état second, dont il se réveillait une ou deux heures plus tard sans savoir ce qui lui était arrivé. C’est ainsi qu’il fit une bien étrange rencontre...

[Exirel]

« Crrrrrrooooaaa. »

C’était la seule chose qu’elle était capable de dire. Enfin de dire... si on peut dire ça d’un animal haut de quelque centimètre, vert et gluant, aux envies irrépressible d’avaler le premier insecte volant ou rampant de ces souterrains maudits.

D’ailleurs, elle n’avait plus même conscience de qui elle était, de ce qu’elle faisait là, et pourquoi cet espèce de truc à deux pattes semblait vouloir s’acharner à lui planter un autre truc plus grand qu’elle, long, rigide et froid.

Quelque jours plus tard, enfin pour elle, maintenant (à quelque seconde près, on revenait à maintenant très souvent, le principe de « mémoire » étant particulièrement méconnu), elle sentit quelque chose l’attrapé et la soulevé au-dessus du sol. Elle battit des pattes arrière pour se libérer, sans succès.

On l’embrassa. Hein ? On QUOI ??? L’embrassait ???

« CrôôôôôaaaaaaGaaaaa… Hein ?? Amaï ?? Qu’est-ce que ??? »

Eléria était maintenant debout, parfaitement conscience de qui elle était, et de ce qui venait de lui arriver. Amaï venait de l’embrasser... elle... mais...
Elle devint rouge pivoine comme elle ne l’avait jamais été pour quiconque, et avant même qu’elle n’eut le temps de dire quoi que ce soit, il se mit à parler.

« Bon, c’est fini tes bêtises. Je vais pas être là pour toi tout le temps. Il est où ton Parain que je lui apprenne à s’occuper de toi un petit peu. »

Il avait dit cela comme si rien ne s’était passé. Il regardait dans une autre direction d’ailleurs. Tout autour d’eux, il y avait de l’eau, et au loin, des bruits de combats.

« Amaï... je...
- Quoi ?
- Où sommes nous ?
- Je sais pas. On va à l’Ouest.
- Tu... tu es sûr ?

En guise de réponse, il ne lui accorda pas même un regard, et prépara un sort de rapidité.

[Exirel]

Eléria se réveilla dans un soubresseau, espérant que rien de grave n’était arrivé durant son sommeil. Elle était allongé dans une couverture, visiblement, pas la sienne. A coté d’elle, un feu crépitait joyeusement, derrière lequel elle observa deux yeux rouges d’un éclat intense.

« Amaï... tu ne do... »

Elle s’arrêta net devant ce qu’elle venait de voir. Amaï, croyant que personne ne l’observait, remettait son gant droit, et avait eu juste le temps de voir sa main, qui, par elle ne se doutait que trop du pourquoi, était devenu noire, et dont les ongles ressemblaient de plus en plus à des griffes. Il s’empressa de remettre sa cape par dessus.

- Non. Je n’en ai pas besoin.
- Ton... ton bras...
- Quoi ? Ne t’occupe pas de ça.
- Comment veux-tu que je ne m’en occupe pas ! Je suis toujours ton amie, je m’inquiète pour toi !
- Inquiète toi plutôt de savoir ce que devient ton filleul. Ce jeune elfe a du devenir fort depuis notre dernière rencontre... huhuhu...

Elle ne dit rien. Elle ne savait pas quoi ajouter. Il est vrai que cela faisait longtemps qu’elle n’avait eu de nouvelle ni de Thingol, ni de Galarion. Elle leur écrirait une lettre à chacun dès que possible.

- Aller, rendors toi. Il reste encore un peu de temps avant que nous ne devions reprendre la route.
- Mgmmm... alors laisse moi me rapprocher de toi.

Il grommela alors qu’elle s’approchait à quatre patte.

- Je comprends pourquoi ton parrain te laisse toute seule. En deux ans tu n’as pas changé de méthode...

Elle stoppa sa démarche, retourna en arrière et s’enroula dans la couverture.

- Si c’est tout ce que tu penses de moi après tout ce temps...
- Non. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
- Ah bon ? Et qu’est-ce que tu as voulu dire ? Que je n’avais pas changé ? Que j’étais resté la même ? La « catin dépravée » comme ils m’appelaient ? J’ai tout fait pour changer depuis qu’on est ici. J’ai tenu ma promesse que tu m’as faite faire la dernière fois que ça a mal tourné !
- Pourquoi tu repenses à ça maintenant ?
- Parce que... parce que... j’en ai marre... j’en ai marre d’être amoureuse tout le temps et de ma tenir sage pour rien au final. Avant...
- Je sais. Et qui t’as sortie de « avant » justement ?
- La même personne pour qui j’ai tenu ma promesse, et la même personne qui aujourd’hui ne me fait même pas confiance !
- Parce que tu me fais confiance peut-être ?
- Tu en doutais ?

Il se passa quelque instant avant qu’il ne réponde un « Rendors toi », et qu’il ne tourne son regard vers les flammes.

[Exirel]

Carole, cherchant une cible pour ses flèches, le remarqua de loin, à sa silhouette et à sa façon de marcher. Sa première réaction fût de pousser un pt cri et de courir à sa rencontre.
Mais, arrivée à quelques centimètres, elle se braqua. Et cacha du mieux qu’elle le pouvait son enthousiasme.

Elle se souvenait du surnom qu’ils lui avaient donné. Petite fille. Bon, et puis pourquoi le cacher. Ils connaissaient tous deux sa spontanéité. Elle baissa la tête légèrement pour pouvoir passer sous la capuche d’Amaï et plonger son regard dans le sien.

- Bonjour Amaï ! Comment allez-vous ? Je vois que vous avez pu quitter le dispensaire. Cela me ravit. Les Moines avaient un peu trop tendance à me renvoyer mes missives sans même un pt mot. J’ai craint pour votre vie. Que faites-vous dans l’antre du scorpion ? Vous vous êtes égaré ou vous cherchez quelque chose ? Et votre compagnon ? Est-il toujours aussi bavard ?
D’ailleurs, cela me fait penser que je dois vous remercier pour avoir accepté de prêter votre main afin que nous puissions dialoguer lui et moi par missive. Cela nous a permis de finir notre charmante conversation.
Désirez-vous vous sustenter ? Mon mari et moi serions ravis de vous avoir à notre table. Peut-être même, que vous accepterez de faire un petit bout de chemin avec nous ? Venez sous la grande tente que nous en parlions à trois autour d’un bon repas. Heu, à quatre. Pardonnez-moi.

*C’est à ce moment qu’elle vit une autre silhouette qui lui remémorait des souvenirs…

- Cinq même ! Eléria, je suis ravie de te revoir... Que fais-tu si loin des DPs ? Il ne leur est rien arrivé au moins ? Galarion ? Il va bien ? Et toi ?

*La prenant par les épaules, elle l’emmena avec elle sous la tente à la suite de son mari et Amaï.

[Exirel]

Il marchait comme à son habitude, ayant perdu de vue la personne qui l’accompagnait depuis quelque jour. Il ne fut néanmoins pas surpris de voir le visage de Carole débarqué, l’air joyeuse, dans le champ de vision réduit que lui offrait sa capuche. Il se contenta de soupiré, presque heureux que cela soit caché par ce qui lui recouvrait le visage.
Il n’eut pas plus de réaction lorsqu’elle l’emmena par le bras sous la tente, prenant son amie par l’épaule par la même occasion, qui ne semblait pas être de meilleurs humeur que l’elfe.

Il soupira une énième fois lorsque leur hôtesse eut fini de poser toutes ses questions, puis retira sa capuche. Il avait encore une fois entièrement caché son visage en dehors de ses yeux, par diverses couches de tissus, à l’image même du reste de son corps. Il portait des gants qui lui recouvraient les bras jusqu’au coudes, un vieux pantalons et des bottes usées par les voyages, tout étant dans les teintes grises et ocres sales, recouvert des poussières caractéristiques d’un long voyage. Néanmoins, un détail attirait l’œil, Carole fut certainement la première à le remarquer. Ses yeux, d’un éclat rouge sang, n’était plus qu’une surface lisse uniforme, à moins de considérer les deux points noirs au centre de ses yeux, comme les restes désuets de ses pupilles.

- Bonjours à toi, Petite Fille. Merci de ton hospitalité, pour mon amie Eléria et moi même. Non je ne suis pas perdu, je suis là où mes pas m’ont porté, accompagné, comme tu le constates, dit-il en se tournant vers celle qu’il avait appelé Eléria, mais dis-moi, ne risques-tu rien en nous invitant de la sorte ? Tes compagnons n’ont peut-être pas envie de souffrir la présence d’un « autre » tel que j’en amène avec moi...

*Eléria eut un léger soubresaut, et allait dire quelque chose, avant qu’un cri ne retentisse, comme pour prouver les dires de l’elfe à la voix si étrange, charmeuse et désagréable à la fois.

Carole observait Amaï. Elle avait appris qu’il avait été enfermé dans un dispensaire mais personne n’avait su lui dire pourquoi. Peut-être cela avait un rapport quelconque avec ce regard de sang qu’il avait. Il ne le lui dira pas. Mais peut-être que son « Autre » comme il l’appelait, lui expliquera. Elle pencha sa tête. Elle était pensive.
Plus elle le regardait et plus son cœur se serrait. Cet homme lui donnait des émotions qu’elle avait du mal à cacher. Non, surtout pas de la pitié. Ce n’était pas du tout cela. De la tendresse… Elle avait envie de lui donner un peu de tendresse. Un rien d’amour. Il avait quelque chose en lui, très profondément caché, qui perturbait sa sensibilité. Mais quoi ?
Pendant qu’elle réfléchissait, tout en lui parlant, elle ne pu s’empêcher d’entendre un petit bruit.

- Je vous entends souffler. C’est d’un désagréable ! Vous étiez dans mes souvenirs une personne un tantinet plus aimable. Du moins avec moi.
Que vous arrive-t-il ? Non, ne me dites rien, je vous reposerai la question en tête à tête.
Eléria ? Nous nous connaissons, pour sur ! Elle était aux côtés de Galarion lorsqu’il fût mon maître d’armes. De mon souvenir, elle a un caractère assez piquant mais j’y suis habituée maintenant.

Pour ce qui est de votre « Autre » et des Gileads, il va de soi, que je leur en parlerai avant de vous jeter dans l’arène. Mais je ne pense pas qu’ils soient contre. Je vous demanderai juste une petite faveur, ne pas vous approcher trop de Topgun Blue. Il est comme vous en ce moment mais si différent à la fois.

Allez, restez un peu avec nous. J’ai tant de choses à vous raconter. Si toute fois, vous vous arrêtez de souffler

MMmmmm, ce cri ? Oh, juste un nain qui exprime sa joie !

*Elle sorti de dessous la tente et alla droit vers Chaton qui jouait avec un petit scorpion.*

Ne t’ai-je pas demandé de tenir éloigné le Blue ?

*Elle repartit en direction de la tente en prenant au passage un pichet de vin elfique pour ses hôtes. Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’elle parla du « nain exprimant sa joie ». Enfin il sourit... c’était plutôt l’autre qui le fit sourire. Il repris vite son attitude de marbre. Si Carole l’avait vu souriant, ce n’était pas le cas pour le moment.

- Très bien. Je suppose que je n’ai pas besoin de refuser poliment.
Eléria est peut-être fatiguée du voyage, nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de faire des poses ces derniers jours, par ma faute. Si vous voulez bien m’excuser... dit-il en sortant de la tente. Il se sentait fatigué, mais quelque part, plus serein qu’à son habitude d’être ici pour le moment.

[Exirel]

*Eléria n’avait pas émit un seul mot depuis qu’ils étaient rentré sous la tente. Après le départ d’Amaï, Carole vint lui parler en tête à tête quelque instant.

- Qui a-t-il Eléria ? Tu me sembles bien grisâtre. Quelque chose ne va pas ? Et comment se fait-il que tu ne sois plus avec tes compagnons ?

- Si ça ira. Juste un peu de fatigue... Quant à mes compagnons... et bien je suppose qu’ils sont au -5 comme il l’avait prévu. Je n’ai pas pu les rejoindre à temps. Oh j’y pense, pourrais-tu me prêter de quoi écrire deux lettres s’il te plait ?

*Elle laissa un petit laps de temps, et avant que Carole ne reprenne la parole.

- Pardonnez si je suis « piquante »... mais aujourd’hui j’ai plus envie de me faire petite qu’autre chose. Evitez autant que possible de lui rappeler sa condition... je crains que ce ne ce soit aggraver pendant son cloisonnement au temple, et il refuse de m’en parler. Peut-être aurez vous plus de chance... mais je vous en prie, ne lui demandez plus de faire appel à l’ « autre ».

Le regard de la De Profundis exprimait une certaine tristesse, mais surtout une profonde inquiétude. Les deux femmes discutèrent quelque instant, puis Carole demanda à ce qu’on montrer à Eléria la tente qui lui serait réservé.

[Exirel]

Le soir même, ils dînèrent tous ensemble. A maï ne fit pas la moindre remarque, Eléria non plus. Le soir même se déroula un petit conseil restreint, composé des chefs des Gileads, de Carole et d’Eléria. Il fut question de la présence d’Amaï. Eléria remercia les Gileads de les laisser les accompagner, et fut impressionnée par les paroles de Carole, cette dernière plaçant ses priorités d’une manière qu’elle ne l’aurait pas cru possible.

Le lendemain, Carole, après beaucoup d’hésitation, entra dans la tente d’Amaï.

- Une question me turlupine. Vous n’êtes bien sur, pas obligé d’y répondre. Je dirais même que cela ne me regarde pas, mais je m’inquiète pour vous. Voilà, j’ai appris par un prêtre de mes connaissances, que vous aviez demandé à être enfermé dans la cellule d’un Temple. Cela me tracasse. Que vous arrivait-il pour que vous demandiez une telle chose ?
De plus, je ne vous trouve pas en grande forme… Puis-je quelque chose pour vous aider ?

*Elle était vraiment inquiète. Les yeux de l’elfe avaient encore rougis depuis leur rencontre et cela la tracassait. Ce dernier était sur le lit, les yeux clos en train de réfléchir, et elle vint s’asseoir à coté de lui.

- Si, je vais vous répondre. Tu poses beaucoup de question, Petite Fille, je suppose que tu acceptes d’en entendre les réponses. Ainsi je vais être franc.
Pourquoi une telle chose ? Je pense que vous le savez déjà, il suffit de voir votre regard observant mes yeux. Pour être bref, je n’ai pas tant que ça envie de tuer ce qui se trouve sur mon passage, lorsque je ne peux me contrôler. Le temple est un bon endroit pour s’enfermer et retenir ce qui me pousse à de telle chose.
Et quant à ma « grande forme »... je crois que c’est la réponse qui va le plus te décevoir. Tu ne peux rien faire. Je ne te demande pas de m’aider, je sais que cela serait te faire perdre ton temps inutilement. Il semble que... je sois condamné.

*Disant cela, il avait commencé à détacher les lanières de cuirs sur son gant droit, puis, il le retira complètement. Sa main était devenue complètement noire. Pas cette couleur de peau foncée des hommes des terres inconnues du Sud, mais la couleur sombre et chargée de symbole. Et, comme pour ponctuer sa dernière phrase, son dernier mot, il retira ce qui lui masquait encore le visage. Sa mâchoire était légèrement déformée, pour laisser la place à la proéminence des deux canines supérieures, tandis que le reste de ses dents étaient devenu légèrement pointu. De même que son bras, sa peau était noire jusqu’au haut de son cou.

- Excuse moi de te montrer cela, mais c’est ainsi que je suis.

*Ecoutant ses paroles et voyant sa peau, elle eu du mal à cacher ses émotions. Elle se leva d’un coup, s’éloigna quelque peu, se retourna pour ne pas lui montrer la larme qui coula sur sa joue. Elle se reprit bien vite. Tout ce que vit Amaï, fut sa main frotter d’un geste net sa joue. Elle revint vers lui, se rassit à ses côtés et pris ses mains noires dans les siennes.

- Je me doutais bien… Ce que vous me dites là est ce que je redoutais. Mais, sachez que je ne suis pas prête à vous laisser tomber si facilement.

Je vous fais confiance. Vous êtes de ces rares hommes qui ont un honneur juste. Vous préférerez vous éloigner si l’un de nous prendrait le moindre risque à être à vos côtés. Je voudrais que nous trouvions une solution autre que celle-là. Une autre solution que de vous voir vous éloigner ou vous enfermer au loin. Ce n’est pour moi pas une solution. Cela ne fera qu’augmenter la séparation que vous avez instaurée entre les aventuriers et vous. Même entre vous et Eléria, vous avez mis une séparation. Cela se voit. Et pourtant, elle est, je pense, la personne la plus proche de vous.
Lors d’une prochaine crise, ne pourrait-on pas vous contrôler ? Ou au moins, vous enfermer dans une de nos tentes ? Vous trouverez cela peut-être humiliant mais au moins, vous resterez près de nous. Il va de soi que seules une ou deux personnes ne vous verront dans votre état de crise. Et uniquement, celles que vous me désignerez…

Pour ce qui est de votre aspect extérieur, sachez que cela ne modifie en rien les sentiments d’affection que j’éprouve à votre égard.

*Ce rendant compte de ses paroles, un peu trop expansives à son goût, elle détourna son regard.

- Pardonnez-moi ! Je voulais tout simplement dire que votre enveloppe n’est pas ce qui m’importe le plus. Mais restez couvert pour mes compagnons. Il ne sert à rien de les inquiéter plus qu’ils ne le sont déjà pour leur chef.

Nous allons bientôt rejoindre mon Archidiacre, ajouta-t-elle. Peut-être pourra-t-il vous examiner ? Vous devez encore vous dire que je suis bien naïve. Moi, je dis que c’est une force de ne point baisser les bras. Je reste persuadée qu’il y a une solution à tout. Il faut juste que vous le vouliez… Est-ce que vous le voulez ? Je pense que c’est la première question que j’aurais dû vous poser…