Journal de Merrick.
Delain, le 23 mai.
Ca y est. Nous venons d'entrer dans les souterrains. La porte était effectivement en mauvais état, et s'est ouverte dans un grincement épouvantable, laissant s'échapper une odeur nauséabonde. D'après le prêtre qui nous a accompagné, elle est restée fermée plus de 7 siècles. Effectivement, il y a de quoi sentir le renfermé.
Pour une fois que je peux trouver un boulot honnête et bien payé, je ne vais pas cracher dessus. Cela fait bientôt 8 mois que je suis en fuite, et le fait de ma planquer dans un souterrain n'est pas fait non plus pour me déplaire.
Nous avons parcouru quelques centaines de mètres avant de faire un campement, et j'en profite pour écrire un peu mon histoire. Ca m'étonnerait que cela intéresse beaucoup de monde, mais sait-on jamais, un jour je serais peut-être célèbre, et mes enfants pourront tirer quelque menue monnaie de ces écrits.
Tout a vraiment commencé il y a 8 mois donc. J'étais en train de me balader de ville en ville pour trouver du travail, pour changer. C'était l'époque des moissons, et je n'ai eu aucun mal à trouver un fermier qui accepta de me donner quelque brouzouf en échange de quelques coups de faux. L'avantage de mon métier d'itinérant et qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer, et les changements sont fréquents. C'est pourquoi, lorsqu'elle est arrivée, avec ses cheveux d'or et son sourire tel un soleil, je n'ai rien fait pour cacher mon attirance. Je n'ai pas été vraiment discret, et maintenant que j'y repense, je ne suis pas surpris que son père nous ait trouvé dans la paille le soir même. Et puis, comment pouvais-je deviner qu'il était aussi mon employeur ? En tout cas, il était beaucoup moins aimable que le jour de l'embauche. Plus j'y repense, plus je pense que la fourche qu'il tenait entre ses mains, et la bave à la commissure des lèvres y étaient pour quelque chose.
J'ai connu plusieurs pères enragés par la perte de la virginité de leur fille. Au vu des manières expertes de celle-ci, son père aurait du se fâcher il y a bien longtemps. Sa fourche a failli me transpercer de part en part, et j'ai du réagir. Ce fut plus un réflexe qu'autre chose. De toutes façons, si on embroche le père de la femme avec qui on est en train de coucher, vaut mieux que ce soit un réflexe. Toujours est il que ma dague s'est enfoncée sans problème dans son ventre, et les cris de sa fille m'ont vrillé les tympans.
Je n'ai pas l'habitude de l'action, mais j'ai rapidement compris que je ne resterai pas le bienvenu dans ce bled. Je me suis rhabillé en courant pour fuir les fermiers qui venaient voir ce qui se passait.
Puis j'ai erré de petit boulot en petit boulot, jusqu'à tomber sur ce prêtre, qui nous offre 100 brouzoufs à moi et mes compagnons pour dératiser une cave. Franchement, je coirs que j'ai de la chance d'être tombé sur un abruti pareil. Dans 3 jours, le boulot est fini, et je pourrais me poser un peu.
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Merrick
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Delain, le 24 mai.
Nous avons encore progressé de quelques centaines de mètres à la lueur de nos torches, avec mes deux compagnons. Ils sont pas vraiment causants, mais au moins, ils sont efficaces en combat. Il y a Ghuails, le nain. Il a tué 12 rats aujourd'hui. Je crois que le seul mot qu'il a prononcé est "han" lorsqu'il a abattu sa hache sur la vermine. Il mange autant qu'une horde de piranhas affamés. Je vais essayer de ne pas le contrarier.
Il y a ensuite Selena. Belle elfe. Comme s'il existant des elfes moches. Mais tellement inaccessible. Elle est aussi redoutable à l'épée qu'elle est belle. Si j'ai bien compté, elle en est à 14 rats et une chauve souris. Car, je ne l'ai peut être pas précisé, mais il y a aussi des chauves souris. L'entrée en était à peu près dégagée, mais plus on avance, plus elles sont aggressives.
Pour le boulot, j'ai tué mes 10 rats. Mais je tiens à préciser qu'ils étaient plus gros que ceux des autres. Ils doivent avoir abondance de nourriture tellement ils sont gras. Le seul problème est que la cave est plus grande que prévue. Je pense qu'i nous faudra deux ou trois jours de plus pour tout finir de nettoyer.
Nous avons encore progressé de quelques centaines de mètres à la lueur de nos torches, avec mes deux compagnons. Ils sont pas vraiment causants, mais au moins, ils sont efficaces en combat. Il y a Ghuails, le nain. Il a tué 12 rats aujourd'hui. Je crois que le seul mot qu'il a prononcé est "han" lorsqu'il a abattu sa hache sur la vermine. Il mange autant qu'une horde de piranhas affamés. Je vais essayer de ne pas le contrarier.
Il y a ensuite Selena. Belle elfe. Comme s'il existant des elfes moches. Mais tellement inaccessible. Elle est aussi redoutable à l'épée qu'elle est belle. Si j'ai bien compté, elle en est à 14 rats et une chauve souris. Car, je ne l'ai peut être pas précisé, mais il y a aussi des chauves souris. L'entrée en était à peu près dégagée, mais plus on avance, plus elles sont aggressives.
Pour le boulot, j'ai tué mes 10 rats. Mais je tiens à préciser qu'ils étaient plus gros que ceux des autres. Ils doivent avoir abondance de nourriture tellement ils sont gras. Le seul problème est que la cave est plus grande que prévue. Je pense qu'i nous faudra deux ou trois jours de plus pour tout finir de nettoyer.
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Merrick
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Delain, le 30 mai
Bon dieu, on est presque arrivé à la sortie. Je dois avouer qu'on a fait plus vite au retour qu'à l'aller. Faut dire aussi qu'on avait pas vraiment le choix. Je ne sais même pas par où commencer.
Nous avons été surpris par des rats. Une véritable horde de rats. On s'y attendait un minimum, alors, on a fait tout ce qu'un aventurier digne de ce nom aurait fait : on est rentré dans le tas. Je me rappelle avoir pensé que si on était payés au rat tué, alors, on serait bientôt riche. C'est alors qu'on l'a entendu.
On aurait dit un feulement de tigre. Tous les rats ont cessé d'essayer de nous mordre, et se sont enfuis. Comme je n'ai pas vraiment manqué de présence d'esprit, j'ai vite réalisé que ce n'était pas notre ardeur au combat qui avait provoqué cette débandande.
J'ai entendu Selena murmurer quelque chose en elfique avant de me retourner.
Je n'ai d'abord vu que ses yeux. Deux yeux jaunes, reflétant le mal à l'état pur. C'était le plus gros rat que j'ai jamais vu. Il faisait plus d'un mètre de haut, et ses canines étaient longues comme mon avant bras. Soudain, il envoya valser Selena d'un coup de patte. Elle tomba violemment contre un pilier. J'ai eu à peine le temps de réaliser que j'entendais le cri de guerre de Ghuails. J'en fus glacé d'effroi. Sa hache s'abbatit avec vigueur sur le monstre, mais son cuir était tellement épais que la blessure ne fut pas mortelle comme nous nous y attendions. Je chargeai alors avec mon épée, et je vis du coin de l'oeil Selena se relever en s'appuyant sur son épée, le visage ensenglanté. Du coup, j'ai trouvé sa beauté toute relative.
Le combat dura longtemps, et même si nous nous en sommes sortis vainqueurs, nous étions bien amochés. Malgré notre état, nous décidames de nous éloigner un peu avant de prendre du repos. Nous avons donc continué notre route, en restant sur nos gardes. Je pensais que nous étions restés silencieux jusqu'à maintenant, mais je me trompais. Je sais désormais ce qu'est le vrai silence. Celui dicté par la peur.
Nous avons avancé quelques heures avant de trouver un autel. Sur cet autel, il y avait un livre. Sa couverture était couverte de poussière. Je le ramassai, l'ouvrit et ne compris rien. Les caractères étaient à moitié effacés, et il ne s'agissait pas de la langue commune. Selena passa la tête par dessus mon épaule.
_ C'est du vieil elfique. Cela fait des siècles que cette langue à disparue.
_ Ah ? Interessant, répondis-je. (oui, je sais dans certaines situations, les mots manquent).
Une voix rocailleuse s'éleva près de nous.
_ Il nous faut partir.
C'était Ghuails.
_ Oh, dis-je, merveilleux. Le problème est que nous n'avons pas fini notre tache, alors, franchement, laisse-moi réfléchir.... hum.... non, je crois que je vais rester.
Il me brandit alors une épée sous le nez.
_ Tu vois ça imbécile ? C'est une épée de morbelin ! Et le sang dessus est encore frais ! Tu sais ce que ça veut dire ?
_ Mais.... c'est impossible, les morbelins ne vivent pas dans des caves ! Comment pourrait-il y en avoir ici ?
_ Je n'ai pas l'intention de le découvrir. Je m'en vais.
_ Allons mon grand (il tourna vers moi un regard noir. Oui, je sais, je ferais biende me la fermer de temps en temps). Tu crois vraiment que des morbelins viendraient dans une vulgaire cave, certes grande, mais une cave ?
C'est alors que Selena est intervenue.
_ Vous avez déjà vu des caves aussi grandes ? Avec une porte aussi majestueuse que celle-ci ?
Derrière l'autel se trouvait une porte en marbre d'une épaisseur incroyable, entièrement couverte de runes. Je pensai qu'il faudrait au moins un troll pour ouvrir un battant. Cette pensée ne me rassurait pas vraiment, puisqu'elle était ouverte. Et pas depuis longtemps à en juger l'absence de poussière au sol.
A ce moment, nous entendimes de nouveau un feulement grave, comme celui du rat. Il était proche. Trop proche. Un autre lui répondit.
Nous nous regardames, et je tentais de trouver une répartie fulgurante pour rattraper mon manque de tact.
_ Eh merde.....
Alors, on a fait tout ce qu'un aventurier digne de ce nom aurait fait : on a fui....
Bon dieu, on est presque arrivé à la sortie. Je dois avouer qu'on a fait plus vite au retour qu'à l'aller. Faut dire aussi qu'on avait pas vraiment le choix. Je ne sais même pas par où commencer.
Nous avons été surpris par des rats. Une véritable horde de rats. On s'y attendait un minimum, alors, on a fait tout ce qu'un aventurier digne de ce nom aurait fait : on est rentré dans le tas. Je me rappelle avoir pensé que si on était payés au rat tué, alors, on serait bientôt riche. C'est alors qu'on l'a entendu.
On aurait dit un feulement de tigre. Tous les rats ont cessé d'essayer de nous mordre, et se sont enfuis. Comme je n'ai pas vraiment manqué de présence d'esprit, j'ai vite réalisé que ce n'était pas notre ardeur au combat qui avait provoqué cette débandande.
J'ai entendu Selena murmurer quelque chose en elfique avant de me retourner.
Je n'ai d'abord vu que ses yeux. Deux yeux jaunes, reflétant le mal à l'état pur. C'était le plus gros rat que j'ai jamais vu. Il faisait plus d'un mètre de haut, et ses canines étaient longues comme mon avant bras. Soudain, il envoya valser Selena d'un coup de patte. Elle tomba violemment contre un pilier. J'ai eu à peine le temps de réaliser que j'entendais le cri de guerre de Ghuails. J'en fus glacé d'effroi. Sa hache s'abbatit avec vigueur sur le monstre, mais son cuir était tellement épais que la blessure ne fut pas mortelle comme nous nous y attendions. Je chargeai alors avec mon épée, et je vis du coin de l'oeil Selena se relever en s'appuyant sur son épée, le visage ensenglanté. Du coup, j'ai trouvé sa beauté toute relative.
Le combat dura longtemps, et même si nous nous en sommes sortis vainqueurs, nous étions bien amochés. Malgré notre état, nous décidames de nous éloigner un peu avant de prendre du repos. Nous avons donc continué notre route, en restant sur nos gardes. Je pensais que nous étions restés silencieux jusqu'à maintenant, mais je me trompais. Je sais désormais ce qu'est le vrai silence. Celui dicté par la peur.
Nous avons avancé quelques heures avant de trouver un autel. Sur cet autel, il y avait un livre. Sa couverture était couverte de poussière. Je le ramassai, l'ouvrit et ne compris rien. Les caractères étaient à moitié effacés, et il ne s'agissait pas de la langue commune. Selena passa la tête par dessus mon épaule.
_ C'est du vieil elfique. Cela fait des siècles que cette langue à disparue.
_ Ah ? Interessant, répondis-je. (oui, je sais dans certaines situations, les mots manquent).
Une voix rocailleuse s'éleva près de nous.
_ Il nous faut partir.
C'était Ghuails.
_ Oh, dis-je, merveilleux. Le problème est que nous n'avons pas fini notre tache, alors, franchement, laisse-moi réfléchir.... hum.... non, je crois que je vais rester.
Il me brandit alors une épée sous le nez.
_ Tu vois ça imbécile ? C'est une épée de morbelin ! Et le sang dessus est encore frais ! Tu sais ce que ça veut dire ?
_ Mais.... c'est impossible, les morbelins ne vivent pas dans des caves ! Comment pourrait-il y en avoir ici ?
_ Je n'ai pas l'intention de le découvrir. Je m'en vais.
_ Allons mon grand (il tourna vers moi un regard noir. Oui, je sais, je ferais biende me la fermer de temps en temps). Tu crois vraiment que des morbelins viendraient dans une vulgaire cave, certes grande, mais une cave ?
C'est alors que Selena est intervenue.
_ Vous avez déjà vu des caves aussi grandes ? Avec une porte aussi majestueuse que celle-ci ?
Derrière l'autel se trouvait une porte en marbre d'une épaisseur incroyable, entièrement couverte de runes. Je pensai qu'il faudrait au moins un troll pour ouvrir un battant. Cette pensée ne me rassurait pas vraiment, puisqu'elle était ouverte. Et pas depuis longtemps à en juger l'absence de poussière au sol.
A ce moment, nous entendimes de nouveau un feulement grave, comme celui du rat. Il était proche. Trop proche. Un autre lui répondit.
Nous nous regardames, et je tentais de trouver une répartie fulgurante pour rattraper mon manque de tact.
_ Eh merde.....
Alors, on a fait tout ce qu'un aventurier digne de ce nom aurait fait : on a fui....
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Merrick
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Nous avons couru un long moment avant de nous arrêter. Ghuails était épuisé et commençait à boitiller, quand à moi, je ne me rappelai pas avoir étté aussi éssoufflé un jour. Selena se tourna vers nous. Un trace de sang séché zébrait son visage, le séparant en deux. Ses longs cheveux, d'habitude si soyeux, étaient en bataille, certains encore collés à son dos par une vilaine blessure causée par le rat.
Malgré tout ça, ses yeux étaient brillants, et je défie quiconque de pouvoir résister à son regard.
_ Il suffit, dit-elle. Nous ne pouvons continuer ainsi, sinon, nous serons trop épuisés en cas de mauvaise rencontre. Il nous faut camper ici.
_ Oui, nous devons nous reposer, dit Ghuails.
Selena profita du calme relatif pour nous soigner, grâce à sa magie ancestrale, et une fois en meilleur état, nous décidâmes d'établir des tours de garde. Ghuails commença, puis Selena, et je terminai. Malgré notre tension nerveuse, j'avoue que j'apprécie énormément de m'être fait réveiller par une elfe. Si cela s'était passé dans des circonstances normales, ç'aurait été le plus beau jour de ma vie.
Rien ne vint à notre rencontre cette nuit là.
Nous étions sur le point de partir quand je baissai les yeux. Le sol était vide, mais constellé de taches de sang.
_ Ghuails, toi qui a un bon sens de l'orientation, sais tu si nous sommes passés par ici ces derniers jours ?
_ Oui, bien sur.
_ Nous avons bien tué des rats ici ?
_ Oui, tu le vois au traces de sang d'ailleurs.
_ Où sont les cadavres ?
Le silence s'épaissit encore, si tant est que ce soit possible.
Ce fut Selena qui le rompit.
_ Il ne faut partir vite. Je ne sais pas ce qui se passe, mais nous ne sommes pas de taille.
Une remarque fugace me traversa l'esprit. J'ouvris la bouche pour dire "surtout Ghuails", mais la refermai aussitôt. L'heure n'était plus aux fanfaronnades, et je ne voulais pas avoir l'occasion de découvrir si la susceptibilité des nains était une légende ou non.
Le retour s'est passé sans encombre, et nous sommes arrivés en face de la porte qui nous avait permis d'entrer. Elle s'ouvrit sans problèmes, et nous sommes sortis au grand jour. Ghuails la referma ensuite d'un violent coup de pied, et nous nous sommes dirigés vers le temple où le prêtre nous avait embauché.
Lorsqu'il nous vit rentrer, il vient vers nous, et resta figé devant nos visages.
"Mes amis, vous devez vous reposer".
Je suis maintenant dans une chambre, bien au chaud, et nous avons rendez vous demain à la première heure pour raconter notre histoire.
Malgré tout ça, ses yeux étaient brillants, et je défie quiconque de pouvoir résister à son regard.
_ Il suffit, dit-elle. Nous ne pouvons continuer ainsi, sinon, nous serons trop épuisés en cas de mauvaise rencontre. Il nous faut camper ici.
_ Oui, nous devons nous reposer, dit Ghuails.
Selena profita du calme relatif pour nous soigner, grâce à sa magie ancestrale, et une fois en meilleur état, nous décidâmes d'établir des tours de garde. Ghuails commença, puis Selena, et je terminai. Malgré notre tension nerveuse, j'avoue que j'apprécie énormément de m'être fait réveiller par une elfe. Si cela s'était passé dans des circonstances normales, ç'aurait été le plus beau jour de ma vie.
Rien ne vint à notre rencontre cette nuit là.
Nous étions sur le point de partir quand je baissai les yeux. Le sol était vide, mais constellé de taches de sang.
_ Ghuails, toi qui a un bon sens de l'orientation, sais tu si nous sommes passés par ici ces derniers jours ?
_ Oui, bien sur.
_ Nous avons bien tué des rats ici ?
_ Oui, tu le vois au traces de sang d'ailleurs.
_ Où sont les cadavres ?
Le silence s'épaissit encore, si tant est que ce soit possible.
Ce fut Selena qui le rompit.
_ Il ne faut partir vite. Je ne sais pas ce qui se passe, mais nous ne sommes pas de taille.
Une remarque fugace me traversa l'esprit. J'ouvris la bouche pour dire "surtout Ghuails", mais la refermai aussitôt. L'heure n'était plus aux fanfaronnades, et je ne voulais pas avoir l'occasion de découvrir si la susceptibilité des nains était une légende ou non.
Le retour s'est passé sans encombre, et nous sommes arrivés en face de la porte qui nous avait permis d'entrer. Elle s'ouvrit sans problèmes, et nous sommes sortis au grand jour. Ghuails la referma ensuite d'un violent coup de pied, et nous nous sommes dirigés vers le temple où le prêtre nous avait embauché.
Lorsqu'il nous vit rentrer, il vient vers nous, et resta figé devant nos visages.
"Mes amis, vous devez vous reposer".
Je suis maintenant dans une chambre, bien au chaud, et nous avons rendez vous demain à la première heure pour raconter notre histoire.
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Delain, temple d'Io, le 31 mai.
Lecteur, toi qui lis ces lignes, tu dois penser que c'est l'oeuvre d'un fou. Moi même je suis prêt à le croire. Une telle chose ne peut arriver, et pourtant....
Comme prévu, j'ai retourve ce matin mes compagnons d'infortune. Nous avions tous pris un bain. Ghuails avait la barbe peignée et tressée, et Selena avait retrouvé sa beauté. J'avais pour ma part enfilé une longue robe noire, sur laquelle était passée une cote de mailles. On aurait pu dire que nous étions en tenue d'apparat, prêts à la fête, si nos yeux n'avaient décrit le contraire.
C'est alors que le prêtre arriva, accompagné. Il se présenta, etpour la première fois, nous entendimes son nom.
"Bonjour messires et madame. Je m'appelle Ziam, et voici Marlin, le chef de notre ordre. Sachez pour commencer que nous avons entendu du bruit derrière les portes, et nous sommes extrêmement mécontents. Vous aviez pour mission de tout dératiser, et cela n'a pas été fait. En conséquence, vous ne recevrez pas votre paye. Nous avons déjà été trop bons de vous laisser dormir entre nos murs. Nous avons prévu de transférer nos archives dans cette cave la semaine prochaine, et votre incompétence nous en empêchera."
Je vis les mains de Ghuails se serrer, et ses jointures devirent blanches.
_ Pauvre lemming décérébré ! Vous nous avez envoyé à la mort !
_ Gardez votre langue, nain stupide ! Un enfant serait venu à bout de ces quelques rats !
_ Comment osez vous ! Des rats géants et des morbelins !
_ Des morbelins ? Comme c'est intéressant ! Et puis pourquoi pas des trolls aussi ? Je sais que votre peule de barbares est attiré par l'alcool, mais vous devriez éviter d'en consommer avant les combats !
Le reste fut très rapide. On entendit le bruit d'une hache, et je vis Ghuails se lancer vers Ziam. Il fut bloqué par Selena qui l'empâche de tuer le prêtre. J'eus la vague sensation qu'il ne fallait pas rester inactif, et je dégainai mon épée aussi vite que possible.
Ziam, blanc comme un linceul, réussit à bafouiller "merci madame...."
_ Ne me remerciez pas, répondit-elle froidement. J'aurais du le laisser vous tuer, et j'aurais aimé le faire moi même, mais j'ai l'impression que notre collaboration est loin d'être finie. Ce qu'il dit est vrai. Nous avons vu des choses incroyables.
C'est alors que Marlin prit la parole.
_ Allons, mes enfants, vous délirez ! Ce que vous dites est impossible !
Je me rappelai alors le livre. Je le sortis de mon sac, et le jetai sur la table.
_ Nous avons trouvé ceci près des monstres, sur un autel.
_ Un autel ? Dans cette cave ? Voyons ceci.
Marlin prit le livre, enleva une couche de poussière et l'ouvrit.
_ Hum, c'est du vieil elfique, voyons ce qu'il est dit....
Il lit à voix basse pendant quelques instants, et releva la tête, encore plus livide que Ziam.
_ Par le souffle d'Io, c'est... c'est...
Il se tourna vers nous
_ Restez ici, je vous en prie, ne partez pas, quand à vous Ziam, venez avec moi, nous avons à parler. Réunissez immédiatement tous les grands prêtres. Et faites venir aussi les dirigeants de toutes les autres religions.
Lecteur, toi qui lis ces lignes, tu dois penser que c'est l'oeuvre d'un fou. Moi même je suis prêt à le croire. Une telle chose ne peut arriver, et pourtant....
Comme prévu, j'ai retourve ce matin mes compagnons d'infortune. Nous avions tous pris un bain. Ghuails avait la barbe peignée et tressée, et Selena avait retrouvé sa beauté. J'avais pour ma part enfilé une longue robe noire, sur laquelle était passée une cote de mailles. On aurait pu dire que nous étions en tenue d'apparat, prêts à la fête, si nos yeux n'avaient décrit le contraire.
C'est alors que le prêtre arriva, accompagné. Il se présenta, etpour la première fois, nous entendimes son nom.
"Bonjour messires et madame. Je m'appelle Ziam, et voici Marlin, le chef de notre ordre. Sachez pour commencer que nous avons entendu du bruit derrière les portes, et nous sommes extrêmement mécontents. Vous aviez pour mission de tout dératiser, et cela n'a pas été fait. En conséquence, vous ne recevrez pas votre paye. Nous avons déjà été trop bons de vous laisser dormir entre nos murs. Nous avons prévu de transférer nos archives dans cette cave la semaine prochaine, et votre incompétence nous en empêchera."
Je vis les mains de Ghuails se serrer, et ses jointures devirent blanches.
_ Pauvre lemming décérébré ! Vous nous avez envoyé à la mort !
_ Gardez votre langue, nain stupide ! Un enfant serait venu à bout de ces quelques rats !
_ Comment osez vous ! Des rats géants et des morbelins !
_ Des morbelins ? Comme c'est intéressant ! Et puis pourquoi pas des trolls aussi ? Je sais que votre peule de barbares est attiré par l'alcool, mais vous devriez éviter d'en consommer avant les combats !
Le reste fut très rapide. On entendit le bruit d'une hache, et je vis Ghuails se lancer vers Ziam. Il fut bloqué par Selena qui l'empâche de tuer le prêtre. J'eus la vague sensation qu'il ne fallait pas rester inactif, et je dégainai mon épée aussi vite que possible.
Ziam, blanc comme un linceul, réussit à bafouiller "merci madame...."
_ Ne me remerciez pas, répondit-elle froidement. J'aurais du le laisser vous tuer, et j'aurais aimé le faire moi même, mais j'ai l'impression que notre collaboration est loin d'être finie. Ce qu'il dit est vrai. Nous avons vu des choses incroyables.
C'est alors que Marlin prit la parole.
_ Allons, mes enfants, vous délirez ! Ce que vous dites est impossible !
Je me rappelai alors le livre. Je le sortis de mon sac, et le jetai sur la table.
_ Nous avons trouvé ceci près des monstres, sur un autel.
_ Un autel ? Dans cette cave ? Voyons ceci.
Marlin prit le livre, enleva une couche de poussière et l'ouvrit.
_ Hum, c'est du vieil elfique, voyons ce qu'il est dit....
Il lit à voix basse pendant quelques instants, et releva la tête, encore plus livide que Ziam.
_ Par le souffle d'Io, c'est... c'est...
Il se tourna vers nous
_ Restez ici, je vous en prie, ne partez pas, quand à vous Ziam, venez avec moi, nous avons à parler. Réunissez immédiatement tous les grands prêtres. Et faites venir aussi les dirigeants de toutes les autres religions.
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Merrick
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Delain, temple d'Io, le 2 juin.
Par tous les dieux du ciel, qu'est ce que je fais ici ? Pourquoi ai-je dit oui ?
Nous avons assisté mes compagnons et moi à une réunion inter-services, si l'on peut dire. Tous les chefs religieux de la ville de Delain ont été réunis sur demande de Marlin. Et nous avons été invités à cette réunion. Enfin, invités est un mot qui ne convient pas vraiment. Lorsque Marlin nous a demandé d'être présent, l'un de nous a osé dire qu'il avait autre chose de prévu, et que somme toute, pas qu'il aimait pas le gratin de curetons, mais il préférerait largement être ailleurs, disons dans un quartier mal famé en train de dépenser dans des débauches inimaginables l'argent que le temple d'Io ne manquerait pas de leur donner après cette mission somme toute beaucoup plus dangereuse qu'à l'origine.
Marlin leva un œil noir vers moi et répondit :
"_Messire Merrick, savez pourquoi on dit Io l'aveugle ?
_ Non, vraiment, je n'en ai pas la moindre idée et…
_ C'est tout simplement parce que les prêtres de ce Dieu ont acquis un savoir faire inimaginable dans les tortures raffinées liées aux globes oculaires, vous me suivez ?
_ Mais en fait, laissez moi réfléchir…. Oui, je n'ai rien de prévu à cette date là, je suis disponible, et je me joindrai avec plaisir à votre petite sauterie.
_ A la bonne heure. Maintenant, je compte sur vous tous pour être présents demain à la première heure. Et si possible dans une tenue correcte.
C'est ainsi que nous nous retrouvâmes dans la grande salle, richement décorée de tapisseries soyeuses et aux meubles en bois rares. Je me suis demandé d'où pouvait bien venir une telle richesse, sans toutefois oser poser la question à haute voix. Selena s'approcha de moi, assez pour que je puisse l'entendre alors qu'elle parlait à mi-voix.
"_ A mon souvenir, il n'y a pas eu de réunion de prêtres depuis plus de 150 ans, lors du grand incendie.
_ Merci pour l'info. Je suis pas certain d'être rassuré, alors.
_ Comme tu dis. Je ne sais pas ce qu'il y a en bas, mais si ça arrive à réunir tout le monde, alors ce ne sont pas de simples rats.
_ J'avais pas remarqué. A ton avis, que fait-on ?
_ On attend qu'ils soient tous là et qu'on nous accorde la parole. Si tu veux mon avis, tu n'es pas prêt de voir ton déjeuner.
_ Comment t'as su que je pensais à ça ?
_ Facile. On commence à te connaître."
Je ne sais toujours pas si c'était une moquerie ou une marque d'amitié.
Les prêtres commencèrent à arriver. Je vis entrer des prêtres de Nepos, reconnaissables au trident cousu sur leur robe, de prêtres de Hâsst, qui laissèrent distraitement trainer un regard tout autour de la pièce, des représentants de Garkas dans leur robe rouge, des prêtresses de Silicia, dont seule la partie inférieure du visage était visible sous leur longue robe noire, des adorateurs de Balgur, les seuls à garder une arme sous leur uniforme, ainsi que d'autres représentants de dieux que je n'arrivai pas à reconnaître.
Ils s'installèrent autour de la grande table. Puis, le prêtre de Garkas prit la parole.
_ Marlin, je n'ose imaginer que vous nous avez fait perdre notre temps pour des broutilles. Alors, venons en au fait. Pourquoi ?
_ Chers amis, comme vous le savez, nous avons fait l'acquisition d'une vieille cave abandonnée, près du monastère, où nous avions prévu de ranger quelques archives, et nous avons demandé à ces trois aventuriers, ici présents, de nous aider à dératiser ce lieu, et… mais le plus simple est qu'ils vous racontent eux même ce qu'ils ont vu.
Par tous les dieux du ciel, qu'est ce que je fais ici ? Pourquoi ai-je dit oui ?
Nous avons assisté mes compagnons et moi à une réunion inter-services, si l'on peut dire. Tous les chefs religieux de la ville de Delain ont été réunis sur demande de Marlin. Et nous avons été invités à cette réunion. Enfin, invités est un mot qui ne convient pas vraiment. Lorsque Marlin nous a demandé d'être présent, l'un de nous a osé dire qu'il avait autre chose de prévu, et que somme toute, pas qu'il aimait pas le gratin de curetons, mais il préférerait largement être ailleurs, disons dans un quartier mal famé en train de dépenser dans des débauches inimaginables l'argent que le temple d'Io ne manquerait pas de leur donner après cette mission somme toute beaucoup plus dangereuse qu'à l'origine.
Marlin leva un œil noir vers moi et répondit :
"_Messire Merrick, savez pourquoi on dit Io l'aveugle ?
_ Non, vraiment, je n'en ai pas la moindre idée et…
_ C'est tout simplement parce que les prêtres de ce Dieu ont acquis un savoir faire inimaginable dans les tortures raffinées liées aux globes oculaires, vous me suivez ?
_ Mais en fait, laissez moi réfléchir…. Oui, je n'ai rien de prévu à cette date là, je suis disponible, et je me joindrai avec plaisir à votre petite sauterie.
_ A la bonne heure. Maintenant, je compte sur vous tous pour être présents demain à la première heure. Et si possible dans une tenue correcte.
C'est ainsi que nous nous retrouvâmes dans la grande salle, richement décorée de tapisseries soyeuses et aux meubles en bois rares. Je me suis demandé d'où pouvait bien venir une telle richesse, sans toutefois oser poser la question à haute voix. Selena s'approcha de moi, assez pour que je puisse l'entendre alors qu'elle parlait à mi-voix.
"_ A mon souvenir, il n'y a pas eu de réunion de prêtres depuis plus de 150 ans, lors du grand incendie.
_ Merci pour l'info. Je suis pas certain d'être rassuré, alors.
_ Comme tu dis. Je ne sais pas ce qu'il y a en bas, mais si ça arrive à réunir tout le monde, alors ce ne sont pas de simples rats.
_ J'avais pas remarqué. A ton avis, que fait-on ?
_ On attend qu'ils soient tous là et qu'on nous accorde la parole. Si tu veux mon avis, tu n'es pas prêt de voir ton déjeuner.
_ Comment t'as su que je pensais à ça ?
_ Facile. On commence à te connaître."
Je ne sais toujours pas si c'était une moquerie ou une marque d'amitié.
Les prêtres commencèrent à arriver. Je vis entrer des prêtres de Nepos, reconnaissables au trident cousu sur leur robe, de prêtres de Hâsst, qui laissèrent distraitement trainer un regard tout autour de la pièce, des représentants de Garkas dans leur robe rouge, des prêtresses de Silicia, dont seule la partie inférieure du visage était visible sous leur longue robe noire, des adorateurs de Balgur, les seuls à garder une arme sous leur uniforme, ainsi que d'autres représentants de dieux que je n'arrivai pas à reconnaître.
Ils s'installèrent autour de la grande table. Puis, le prêtre de Garkas prit la parole.
_ Marlin, je n'ose imaginer que vous nous avez fait perdre notre temps pour des broutilles. Alors, venons en au fait. Pourquoi ?
_ Chers amis, comme vous le savez, nous avons fait l'acquisition d'une vieille cave abandonnée, près du monastère, où nous avions prévu de ranger quelques archives, et nous avons demandé à ces trois aventuriers, ici présents, de nous aider à dératiser ce lieu, et… mais le plus simple est qu'ils vous racontent eux même ce qu'ils ont vu.
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Cedor Dark
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Merrick
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Je me tournai vers Ghuails. Il n'avait manifestement pas envie de prendre la parole, ce qui ne m'étonna pas outre mesure. Je regardai alors Selena, qui me fixa au fond des yeux. J'aurais pu m'évanouir devant la profondeur de son regard. Elle non plus ne semblait pas vouloir parler, et je réalisai qu'elle était la seule représentante à cette table de la race elfique, connue pour rejeter l'idée d'adorer d'autres Dieux que la nature. Cela ne lui donnait pas un avantage par rapport à la brochette de gens réunis ici.
Je me levai donc.
_ Bonjour à tous. Je m'appelle Merrick. Comme vous a dit Marlin, nous sommes entrés dans le petit cagibi en bas et…
Le regarde de Selena se fit meurtrier, et je compris, trop tard hélas, que l'heure n'était décidément pas aux fanfaronnades.1
_ Bon en fait arrêtons de plaisanter. Cette cave est immense, j'ai jamais vu ça.
Je ne sais combien de temps je restai à raconter notre histoire, ni ce que j'ai dit, mais lorsque je finis, leurs visages étaient soucieux.
Le prêtre de Balgur se leva et prit la parole.
" Marlin, je comprends que ceci vous gêne, mais pourquoi nous convoquer ici pour quelques rats géants, que des guerriers plus habiles que ceux ci ne mettraient que quelques heures à défaire ? Nos emplois du temps sont surchargés, et vous devriez savoir qu'on ne nous dérange pas pour si peu.
_ Ce n'est pas tout, dit-il. Ils ont aussi ramené un livre, écrit en vieil elfique. Ce livre était sur un autel devant une porte, qui était ouverte.
_ Et alors ?
_ D'après ce livre, cette porte était une porte magique qui refermait le souterrain ou Malkiar a été enfermé.
Un silence pesant tomba sur la pièce comme un hippopotame obèse lancé depuis le vingtième étage. Comme personne ne parlait, on entendit la voix de Ghuails prononcer :
" Bon d'accord, on a trouvé l'entrée d'une prison. Mais depuis le temps que c'est fermé, votre Malkiar, il doit plus en rester grand chose, non ?"
A voir la tête des prêtres, je dois avouer que je suis heureux de ne pas avoir fait moi même cette remarque.
Depuis, le prêtresse de Silicia nous a expliqué qui était Malkiar. D'après elle, il se serait réveillé de son long sommeil et c'est lui qui aurait invoqué les monstres que nous avons vu. Selena lui a demandé pourquoi il invoquait des rats alors que sa puissance semblait incroyable, et nous avons donc eu droit à la bonne nouvelle du jour. Son réveil est progressif, et si personne ne l'arrête, les monstres vont croître petit à petit en puissance, jusqu'à engendrer des horreurs telles que seules les invocations du démon seront une menace pour le pays. S'un autre côté, si nous allons le combattre, les aventuriers tombés à la bataille seront aussi une source de force pour Malkiar. En gros, soit on attend bêtement que l'autre vienne nous détruire, soit on avance et on a de grandes chances d'accélérer la chose. J'aime être maître de mon destin.
Les délibérations ont duré longtemps. Plusieurs heures. Puis les prêtres sont sortis. Déjà que d'habitude, leur visage ne transpire pas la gaîté par tous les pores, ils ressemblaient tous à ce moment à des personnes à qui on aurait annoncé la condamnation à mort. Ce qui, après réflexion, est probablement la cas.
Marlin nous a informé à la suite que chaque prêtre allait convoquer de nombreux aventuriers pour descendre en nombre dans la "cave", et nous a demandé si nous comptions redescendre. Ils comptent faire une croisade. Je connais trop ce genre de choses. Tous les petites frappes recherchées par les milices, les violeurs, les mendiants, les voleurs se joindront aux aventuriers pour échapper au gibet. Un ramassis de la bassesse humaine, naine et elfique, mélangée à quelques vrais aventuriers, qui comprendront rapidement qu'une bonne maîtrise de l'épée à deux mains est souvent inutile contre un poignard dans la gorge pendant le sommeil. Très peu pour moi. Selena et Ghuails n'ont pas encore donné leur réponse.
Je me levai donc.
_ Bonjour à tous. Je m'appelle Merrick. Comme vous a dit Marlin, nous sommes entrés dans le petit cagibi en bas et…
Le regarde de Selena se fit meurtrier, et je compris, trop tard hélas, que l'heure n'était décidément pas aux fanfaronnades.1
_ Bon en fait arrêtons de plaisanter. Cette cave est immense, j'ai jamais vu ça.
Je ne sais combien de temps je restai à raconter notre histoire, ni ce que j'ai dit, mais lorsque je finis, leurs visages étaient soucieux.
Le prêtre de Balgur se leva et prit la parole.
" Marlin, je comprends que ceci vous gêne, mais pourquoi nous convoquer ici pour quelques rats géants, que des guerriers plus habiles que ceux ci ne mettraient que quelques heures à défaire ? Nos emplois du temps sont surchargés, et vous devriez savoir qu'on ne nous dérange pas pour si peu.
_ Ce n'est pas tout, dit-il. Ils ont aussi ramené un livre, écrit en vieil elfique. Ce livre était sur un autel devant une porte, qui était ouverte.
_ Et alors ?
_ D'après ce livre, cette porte était une porte magique qui refermait le souterrain ou Malkiar a été enfermé.
Un silence pesant tomba sur la pièce comme un hippopotame obèse lancé depuis le vingtième étage. Comme personne ne parlait, on entendit la voix de Ghuails prononcer :
" Bon d'accord, on a trouvé l'entrée d'une prison. Mais depuis le temps que c'est fermé, votre Malkiar, il doit plus en rester grand chose, non ?"
A voir la tête des prêtres, je dois avouer que je suis heureux de ne pas avoir fait moi même cette remarque.
Depuis, le prêtresse de Silicia nous a expliqué qui était Malkiar. D'après elle, il se serait réveillé de son long sommeil et c'est lui qui aurait invoqué les monstres que nous avons vu. Selena lui a demandé pourquoi il invoquait des rats alors que sa puissance semblait incroyable, et nous avons donc eu droit à la bonne nouvelle du jour. Son réveil est progressif, et si personne ne l'arrête, les monstres vont croître petit à petit en puissance, jusqu'à engendrer des horreurs telles que seules les invocations du démon seront une menace pour le pays. S'un autre côté, si nous allons le combattre, les aventuriers tombés à la bataille seront aussi une source de force pour Malkiar. En gros, soit on attend bêtement que l'autre vienne nous détruire, soit on avance et on a de grandes chances d'accélérer la chose. J'aime être maître de mon destin.
Les délibérations ont duré longtemps. Plusieurs heures. Puis les prêtres sont sortis. Déjà que d'habitude, leur visage ne transpire pas la gaîté par tous les pores, ils ressemblaient tous à ce moment à des personnes à qui on aurait annoncé la condamnation à mort. Ce qui, après réflexion, est probablement la cas.
Marlin nous a informé à la suite que chaque prêtre allait convoquer de nombreux aventuriers pour descendre en nombre dans la "cave", et nous a demandé si nous comptions redescendre. Ils comptent faire une croisade. Je connais trop ce genre de choses. Tous les petites frappes recherchées par les milices, les violeurs, les mendiants, les voleurs se joindront aux aventuriers pour échapper au gibet. Un ramassis de la bassesse humaine, naine et elfique, mélangée à quelques vrais aventuriers, qui comprendront rapidement qu'une bonne maîtrise de l'épée à deux mains est souvent inutile contre un poignard dans la gorge pendant le sommeil. Très peu pour moi. Selena et Ghuails n'ont pas encore donné leur réponse.
