Journal de Merrick

Réservé aux puristes...
[Le Conteur]
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Message par [Le Conteur] » 28 mai 2004 03:36

Mais il est intenable :lol: ... Pitié modérez le!!! ;)

Bon si tu es gentil et que tu m'envoies un Mp je t'expliquerai pourquoi c'est une peau de morbelin ;)... Un indice : plus de peau de Romarin en stock... Balin on peut pas y remédier :lol: ???

Désolé pour le modo qui va devoir nettoyer nos bêtises, mais j'ai pas pu m'empêcher ;)...

Le[Con]teur
L'Histoire s'écrit à rebours... Je vois dans vos yeux l'impatience de connaitre la suite...
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Merrick
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Message par Merrick » 15 juil. 2004 17:40

Delain, niveau souterrain 6. Le 15 juillet.

Voici plus d'un an que je suis entré. Tout s'est sensiblement passé comme je le prédisais. Tout le monde est entré, des plus purs paladins qui n'ont jamais égrogé d'autre que des hérétiques de toute leur vie, à la plus basse engeance de l'humanité capable de trucider des aventuriers à tour de bras. J'ai vu fleureir en quelques jours des dispensaires, des marchands, et même des échoppes. La bière y coule à flots et n'y est pas chère. Vu la qualité de celle-ci, le prix en est bien trop élevé. De la pisse de chat fermenté. Mais comme il n'y a rien d'autre...

Et surtout, ils sont entrés. Eux.
La Main du Mal.
Jeanne.

J'ai entendu tout d'abord des rumeurs les concernant peu après mon entrée. Je crois que c'était le moment ou nous avons ouvert la porte qui amène vers le second niveau. Nous nous reposions à l'auberge de chez Momo avant de préparer les aventuriers à une nouvelle descente. Certains venaient me voir pour me demander des conseils. Les fous. Comme si le fait d'avoir mis les pieds le premier ici me donnait un quelconque avantage. Enfin si, ne soyons pas médisants. Cela me permet de vendre mes conseils pour gagner quelques brouzoufs. De toutes façons, ils vont se faire tuer, alors autant que je reste à l'auberge, non ? Et puis cet argent durement gagné me permet de me payer quantités de futs d'urine féline trafiquée, ainsi que de la compagnie féminine. Oui, même ça. Même ça dans les souterrains. Heureusement, ça égaye un peu les journées, si tant est que l'on puisse parler de journées quand on ne voit plus le soleil.
Il est arrivé un jour, je me rappelle encore son visage. Jeune et beau. Le genre qui doit pas payer souvent pour avoir de quoi batifoler dans son lit. Une grosse armure, et l'air sur de lui. Un peu jeune. Le pauvre.
- Est-ce toi qu'on appelle Merrick ?
- Ca dépend pour quoi jeune homme !
- Bonjour. Je me nomme Althéos. Je fais partie d'une guilde, le "De profundis". Notre objectif est de chasser Malkiar.
- Félicitations !!! Enfin quelque chose d'original ! A part ça ?
- Nous avons entendu dire que la porte vers le -2 serait bientôt ouverte. Veux-tu te joindre à nous ? Réfléchis bien à mon offre, peu de gens ont l'immense honneur de m'accompagner.
- Ouah ! Et ça se mouche pas avec le coude çà Monsieur, dis-je en rigolant. Non, sans moi. Vas y jeunot. Et quand tu verras Malkiar, passe lui bien le bonjour de ma part avant de mourir. Moi, je reste à ma bière.
- Je vois ça, et à vos dames. Si vous changez d'avis, nous partons demain soir.
- Mais oui ! Mais oui ! J'y penserai !!

Je replongeai dans la boisson, jusqu'au moment ou je sentis des mains passer dans mon dos. Des mains féminines, sans aucun doute.
Je me trounai pour voir Mykrina, une semi elfe qui... enfin qui travaillait là quoi.
- Salut Merrick. Alors, tu viendras me voir aujourd'hui ?
- Certainement ma belle ! Et prépare toi, je suis en forme aujourd'hui !
- Il vaut mieux, j'ai appris que tu avais du succès !
- Ah ? Et comment ça ?
- Oui, une belle jeune femme te recherche, depuis quelque temps.
- Ah bon, elle veut voir un dieu des ébats....
- Certainement, et elle semble bien te connaitre, me dit-elle avec un clin d'oeil.
- Oui, je sais, elles ne m'oublient jamais. Et connaitrais tu son nom à cette demoiselle ?
- Ouais, elle me l'a dit. Jeanne qu'elle s'appelle. Jeanne Delamain, qu'elle m'a dit, et elle m'a dit qu'elle te cherchait avec tous ses potes en souvenir du bon vieux temps. Elle m'a dit que tu te rappelais d'elle. Mais qu'est ce qu'il y a mon chou ? T'es tout pâle. Ca va pas ?

Je me levai en titubant. Comment ai-je pu penser que j'étais à l'abri.

"Je crois que j'ai trop bu ma belle." Je lui jetai quelques pièces. "Tiens, je te paye quand même."

Je pris mon épée, couverte par une épaisse couche de poussière, et sortis vivement de l'auberge. Ils attendaient dehors, autour d'un feu à quelques centaines de mètres de l'auberge.

Lorsque j'approchai, il ne se retourna même pas.

"Blade, Bricogne, laissez moi vous présenter Merrick, qui je pense va nous accompagner au second sous-sol", dit Althéos.
"Oui, et même plus bas s'il le faut" rémondis-je d'une voix enrouée.
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Message par Merrick » 16 juil. 2004 10:45

Comme prévu, le lendemain, nous étions devant les escaliers descendants, entourés de nombreux badauds qui étaient venus observer les vaillants aventuriers qui allaient une fois de plus plongers dans l'inconnu. D'autres équipes se tenaient elles aussi prêtes à descendre. Sur de nombreux visages, on pouvait lire la peur à l'état brut. Leurs yeux n'arrivaient pas à rester en place. D'autres étaient murés dans leur silence, la main sur la garde de l'épée.

Althéos, se tourna vers nous. Aucune expression n'était visible sur son visage.
"En bas de cet escalier se trouve une porte. Elle est pour l'instant fermée, mais un équipe de mineurs est en train de la détruire. Quand elle sera ouverte, rien ne nous dit que quelque chose ne remontera pas. Nous allons laisser passer un peu de temps avant de descendre. Ensuite, si rien ne vient, nous descendrons. Impossible de savoir ce qui nous attend. Quoiqu'il arrive, il est impératif de rester groupés. Des questions ?
- Oui. Quelqu'un a pensé à amener quelque chose à boire ?
- Oui, Merrick, dit Bricogne. J'ai une gourde remplie d'eau fraiche si tu veux.
- Mouais. Je préfèrerais quelque chose d'un peu plus fort, mais tant pis. On va attendre."

Au bout de quelques heures, un grand bruit nous apprit que la porte avait cédé. Un nuage de poussière remonta par l'escalier. Il fut immédiatement suivi d'une puanteur atroce. L'odeur était tellement forte qu'elle en devenait presque visible.

"Ca y est, les mineurs ont réussi. Ils ne devraient pas tarder à remonter."

Les secondes s'écoulèrent. Puis on entendit un bruit venant de l'escalier. Un jeune aventurier s'en approcher, et à ce moment, un objet jaillit, et vint le frapper à l'abdomen, sans trop de force heureusement. Il se pencha et le ramassa, avant de le laisser tomber avec une moue de dégout. C'était un bras d'un des mineurs.

Althéos rugit "Merde, y'a du grabuge, les DP on descend !"

Et nous courûmes dans cet escalier. Arrivés en bas, nous vimes les corps des mineurs baignant dans leur sang. 5 créatures tournèrent la tête vers nous, leurs yeux lançant des éclairs.

Des commandos morbelins.
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Message par Merrick » 16 juil. 2004 10:56

A l'époque, ces monstres provoquaient une certaine frayeur chez les aventuriers. Rencontrer seul un de ces horribles bestieux équivalait à une mort quasi certaine. Depuis, nombreux sont ceux qui ont acsquis de meilleures techniques de combat, permettant de désolidariser la tête du corps de ces infâmes créatures.

Conscient du fait qu'en tant que premier entré dans les souterrains, je portais la responsabilité du groupe sur les épaules, je m'approchai doucement d'Althéos et lui chuchotai à l'oreille : "Ces monstres sont très forts. Pour pouvoir les vaincre nous devons nous organiser. Voici ce que je propose, nous allons... eh, Althéos, reviens ! Blade ! Bricogne ? Mais vous faites quoi là ?". Déjà, mes 3 compagnons se ruaient vers les ennemeis, prêts à les tailler en pièce. Je dégainai moi aussi mon épée, et réalisai qu'ils allaient se faire tuer. Tous. Ils n'avaient aucune chance. Le repli serait la meilleure solution. Je fis un pas en arrière au moment ou l'épée de Blade découpa un bras d'un des assaillants. Au même moment, Althéos en décapité un autre, pendant que Bricogne planta son épée au... Non, je peux pas le dire. Enfin, il s'arrangea pour porter un coup dans un endroit particulièrement sensible de l'anatomie masculine. Le morbelin etouffa un cri de douleur, avant de tomber face la première. Blade acheva sa cible en évitant un coup d'un autre commando. Nous étions 4, ils n'étaient plus que 2. Je décidai de montrer l'exemple en en tuant un moi aussi. Il allait frapper Althéos. Le fait qu'il me tourne le dos ne change rien, je l'ai bel et bien occis. Le dernier, se voyant enouré se jeta sur Bricogne, et se retrouva cloué par 4 pointes d'épée.

Althéos se tourna vers moi. "Oui, Merrick, tu me parlais ?"
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Jeanne
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Message par Jeanne » 24 juil. 2004 01:36

Jeanne resta des jours durant à ne rien faire. Elle aiguisait patiemment ses lames, préparait son équipement. Quand ces satanés bandits répondraient-ils enfin ! Elle voyait ses chances de retrouver Merrick s’éloigner, et la rage déformait ce visage étrange que certains hommes, même sobres, trouvaient beau. Une semaine d’une attente douloureuse passa. Aucune nouvelle. Dès lors si l’Organisation refusait à la jeune fille son aide, elle irait seule. Elle prit la route de nuit. Son monde était désormais celui des tavernes où les ivrognes parlent trop, des voleurs à la tire de bas étage et des mendiants purulent… La nuit porte conseil, elle offre à l’esprit les plus noirs desseins. Elle n’avait pas envie de se ravir de quoi que soit. Elle pensait à Merrick. Elle pensait à sa cible.

Le jour, elle dormait. Quelques gardes venaient la bousculer, la prenant pour une traînée ou pour un vagabond. Mais lorsque sa cape découvrait ses habits bourgeois, le ton devenait plus sobre, plus condescendant. On la renseignait plus volontiers, on lui indiquait les lieux où elle pouvait trouver un sommeil digne de sa condition. Quand elle entendait ses mots imbéciles, elle se demandait pourquoi les hommes se croyaient obligés de vous renvoyer le reflet de votre existence. Elle n’avait plus aucune condition. Sa seule obsession était Merrick. Elle pensait à sa cible.

Elle chercha longtemps ses compagnons. Les hommes de main de son père avaient disparu. Depuis l’escarmouche avec son maudit amant, elle n’avait plus aucune nouvelle. Les survivants de cette nuit là avait pris le parti de devenir des fantômes. Que faire dès lors ? A elle seule, elle avait peu de chance de trouer la peau de cette vermine. Il fallait qu’elle trouve une solution. Il lui fallait un moyen de retrouver et de faire payer dans les plus atroces souffrances Merrick. Elle pensait à sa cible.

A la porte du quartier sud, elle s’arrêta quelques secondes. La ville basse était réputée pour être peu accueillante. Mais l’Auberge du Cygne Noir était la seule piste qu’elle avait. Retrouver ses compagnons était une priorité. Devant sa propre hésitation, elle réalisait qu’elle n’était pas encore de la race des êtres perdus du monde dans lequel elle voulait entrer. Elle avait peur, sa bouche était sèche, ses yeux s’agitaient nerveusement. Elle avait une appréhension… Non, elle avait peur. Merrick. Ce seul nom suffit à la faire basculer définitivement dans une autre vie. Errance, sang et douleur. Elle franchit la porte en veillant à ne pas réveiller le garde qui ronflait allégrement. Décidément, elle détestait les gardes. Elle pensait à Merrick.


En poussant la porte de l’Auberge, elle rabaissa machinalement sa capuche sur son front. « Allez » se dit-elle. Elle entre d’un pas décidé… Personne ne fit attention à elle. L’Auberge du Cygne Noir était comble. Comme toutes les nuits, les brigands, les lupins et les assassins venaient y dépenser leur or et attendre leurs clients. Quelques gros visages bourgeois, emmitouflé dans des habits vieillis maladroitement et encadré par de grands gaillards, tentaient de se faire discret. Personne n’était dupe. L’atmosphère était lourde, l’air irrespirable. Le gras d’une cuisine immonde, la sueur de ces être qui ne se lavent jamais et le vice passaient par les narines pour frapper directement au cœur. Elle avait envie de vomir. Les plus sales étaient sans doute les filles de joies qui allaient de table en table, toujours une dague à la main, pour repousser les inconvenants et couper quelques bourses.

Elle balaya la salle d’un coup d’œil circulaire. Les visages étaient hideux, les mains parfois encore pleines de sang. Beaucoup riaient, d’autres chantaient, certains restaient paisiblement assis. Tous buvaient. Elle ne reconnut aucun des hommes de son père. Elle s’approcha du bar. Un gros homme dégoulinant riait d’un ton macabre. « Il est mort… Mais si je te dis, par un de ses hommes. Non seulement il se tapait la fille mais il a eut le père. Je sais pas combien il était payé, mais il a du toucher gros. » Son interlocuteur était un vieil ivrogne assez âgé. Il souriait d’un air avide, laissant place à une bouche réduite à une dentition sommaire. Une molaire, en or. Rien de plus. « Enfin bon, la place est libre. Dommage j’ai plus mes vingt ans. Ca aurait pu être juteux. En tout cas c’est pas sa gamine qui pourrait reprendre le flambeau. On dit qu’elle a pris une flèche dans le cou… Zou ! Transpercée de part en part. On a pas vu son cadavre, mais ce qu’il en reste sert plus à grand chose… Ca aurait pu faire une belle catin… Rentable et docile. Une seule nuit avec moi et… » A l’approche de Jeanne, le tenancier de cet horrible décharge humaine s’était tu… « qu’est ce que je peux faire pour toi gamin ? Une femme ou à boire ? Les deux peut-être ? » Et s’adressant à toute la salle « Encore que la boisson ici, faut être drôlement plus bâti que toi pour l’encaisser. » Il rit avec quelques membres de l’assistance, assis à la table juste ne face du comptoir.

Elle rejeta sa capuche en arrière, en signe de défi. « Je cherche quelques hommes pour un contrat. La durée est longue. La cible introuvable. » Le gros homme eut un geste de recul, surpris de voir une femme s’aventurer si tard dans sa taverne. Mais il ne parut pas reconnaître en elle la fille du "Borgne". Puis il éclata de rire et haussa le ton pour se faire entendre de tous. « La Dame souhaitera trouver de compagnons pour partir à l’aventure… Quelqu’un pour lui faire connaître l’aventure ? »

Tous les yeux étaient braqués sur elle. Un grand, ivre, était passé derrière elle et se tenait entre la jeune fille et la porte de l’auberge. Il la saisit par le bras pendant que deux de ses compagnons s’étaient approchés d’elle. « Alors tu veux partir à l’aventure ? On va t’emmener avec nous… » Et s’adressant à l’aubergiste : « Elle est quand même plus fraîche que la vieille Agnès ».

Elle essayait de se retirer de l’étreinte mais l’homme était d’une taille colossale. Sa main agrippait douloureusement son bras gauche. « Vous ne savez pas qui je suis ?!!!". Je vous interdis de me traiter de la sorte… En entendant le nom de son père mumurmuré de table en table, quelques roublards qui s’amusaient de la scène blêmir un peu.… Le plus petits de ses nouveaux propriétaires laissa éclater un rire immonde. Au bout du bar, un homme discret releva la tête, observa Jeanne avant de porter son verre à sa bouche. Il portait un petit tatouage sur le poignet. Le petit homme reprit comme un défi, en s'adressant à la noble assemblée: « Elle est la fille d’un cadavre… » Et il la gifla violemment.

« Allez, les gars lancez le spectacle ». La voix venant du fond fut suivie par un écho assourdissant « Un spectacle, un spectacle… » Toutes ces faces ignobles frappaient du poing sur la table, riaient de bon cœur en attendant que les trois brigands s’en prennent à elle, devant tout le monde… Qu’avait-elle encore fait ? Quelle idée de venir ici… Elle saisit sa dague et voulu l’enfoncer dans la jambe du lourdaud, mais le troisième, un elfe, lui saisi le bras. « Alors mignonne, on est farouche » Il lui tordit le poignet, lui faisant perdre la dague sous la force de l’étreinte. Elle était perdue…

A deux tables de là, cinq hommes et une femme drapée discutaient. Seule la femme observait la scène, horrifiée. Son visage pourtant dur, trahissait un réel dégoût. Elle prit le bras de l’homme assis à ses côtés « fais quelque chose : ». L’homme tourna lentement la tête vers jeanne. Il observa neutre, avant de dire lentement et distinctement : « Je ne suis pas payé. Je ne fais jamais rien sans être payé pour. Elle n’aurait pas du mettre les pieds ici… » Le femme serra le bras plus fort. « Fais quelque chose Kaali !!! ». Devant l’insistance et le visage suppliant de son amie, l’homme se leva et s’approcha doucement de la scène.

« Bon, les rats, c’est ma cliente, et je n’apprécie pas qu’on importune mes clients. Un client heureux paye bien ! » Les trois hommes tournèrent le visage vers cet étrange personnage. Ses yeux étaient déterminés et sombres, son visage dépourvu d’expression. « De quoi je me mêle l’ami… Elle est à nous ! T’attendras ton tour. Allez du vent, moi j’aime pas qu’on me coupe dans ces moments là, ça noie mon inspiration. »

« Je vais être contraint de te couper… » Avant même de finir sa phrase, il avait tiré son épée de son fourreau, et d’un geste chirurgical, il coupe la main de l’elfe qui tenait la jeune fille. Un filet de sang jaillit alors que sa victime tombait à genou dans un râle écœurant… « Ahhhh… MA MAIN !!!!! IL A COUPE MA MAIN »… Le plus petit se précipite sur le mercenaire qui nettoyait sa lame sur le dos d’un ivrogne endormi, alors que l’armoire projeta Jeanne contre le mur. Avant même que l’homme ait pu tirer son épée courte de son fourreau, une flèche s’était logée dans son crâne. A la table de la bienfaitrice, un elfe tenait un arc court et retirait lentement une autre flèche de son carquois posé au sol.

Le gros, surpris, ne pris pas le temps de demander son reste et enfonça violemment la porte. Kaali observa la salle, silencieuse, craignant une réaction hostile. Personne ne bougeait. Ces brigands n’aimaient pas se frotter aux mercenaires et aux bandits. Ils étaient presque pétrifiés. Le silence fut brisé par l’homme au tatouage qui posa violemment son verre sur le comptoir et s’avança vers Jeanne. Kaali le suivait des yeux. L’elf le mit en joue.

L’homme relava la jeune fille et lui dit à l’oreille : «Cela fait plusieurs jours que je vous cherche. Ne faites plus jamais perdre de temps à l’Organisation. Voilà vos instructions. » Sur ce il glissa une missive dans la doublure de la jeune fille encore choquée et disparut dans l’embrasure de la porte grinçante. « Attendez » cria t-elle, mais le mystérieux homme avait disparu dans la nuit. Elle se retourna vers le groupe des mercenaires qui s’apprêtaient à sortir, vigilants. « Merci ». Kaali jeta un coup d’œil indifférent à la jeune fille avant de franchir le seuil de la porte. Ses compagnons sortirent un par un, suivi de la femme qui lui sourit. « Partez, le coin risque de s’animer ». Jeanne jeta un dernier coup d’œil à la salle qui l’observait d’un œil inquiétant… Elle courut rattraper le groupe qui sortait.

Elle les rattrapa facilement. Ils n’avaient pas l’air très pressés. « Je vous engage ! Je cherche des hommes pour un contrat. Je paie bien. » Kaali se tourna vers elle, un peu agacé. « Jeune fille, si tant est que tu aies eu les moyens de t’offrir nos services, nous n’avons un autre voyage en perspective. Et nous n’avons plus le temps. Alors oublies nous et rentres chez toi. »
La femme s’approcha de Jeanne et lui dit doucement « excuses le ma petite. Il n’est pas méchant… Il est juste comme ça. Nous partons pour les souterrains de Delain, il paraît qu’un démon tente d’échapper à sa prison et prépare son réveil. Un Démon légendaire. » Les autres avaient prit de l’avance; la femme se pressa pour les rejoindre. Elle se tourna vers Jeanne « prends soin de toi et ne t’aventures plus dans ce genre de lieu. » Et il disparurent, laissant Jeanne seule, avec une missive et un amant à tuer.

La missive du Conseil-Inter Royaumes était pour le moins surprenante.

« Bien reçue votre message. Nous vous demandons de ne plus utiliser ces canaux. Nous vous joindrons quand nous le jugerons nécessaire. Pour votre vengeance, elle sera accomplie au nom de la Main. Peu importe votre père, c’est l’Organisation qui est salie dans son honneur. Allez au nord de la route de Kâar. Dans deux lunes, vous devriez voir un convoi d’une vingtaine d’hommes passer. Vous les reconnaîtrez. Ils sont étrangement armurés. Vous leur montrerez cette missive. Les instructions y sont récapitulées. Considérez votre vie et votre avenir entre nos mains. Vous aurez ce que vous voulez mais nous appartenez dès à présent. Les deux dirigeants du convoi seront vos maîtres. Ils disposeront de vous selon leurs desseins. Ne ratez pas le rendez vous.

Fqjfdlqslkdf [une signature illisible]

Pour le Conseil Inter-Royaumes.


Elle avait trouvé ses compagnons. Elle pensait à Merrick.
Merrick, reviens à la maison !!!!
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Message par La Fleche » 29 juil. 2004 22:54

Une suite, une suite !!!! :mrgreen:
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Jeanne
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Message par Jeanne » 01 août 2004 09:39

Les portes de la route de Kâar étaient animées, surtout la nuit. Les convois de marchandises ou d'esclaves passaient par là, ainsi que les groupes de brigands, de mercenaires et d'indésirables. Ils entraient par là dans la ville basse, là où rien n'est impossible, surtout le pire.

Jeanne attendait avec appréhension le moment où elle verrait poindre le groupe de guerriers qu'on lui envoyait. Elle s'imaginait déjà encadrées par ces tueurs sanguinaires, surentrainés et organisés, dirigés d'une poigne de fer par un de ces capitaine reconverti en bandit. Elle pensait déjà à cet instant où Merrick serait face à son destin... Un large sourire assombrissait son visage d'ange lorsqu'elle se ressassait son doux rêve, sa lame sur la gorge de son amant, un coup sec, un filet brun de son sang putrifié par la corruption...

Le lendemain elle dormait toujours aux portes. Elle avait vu passé nombre d'aventuriers, nombre de brigands, nombre d'animaux... mais rien qui ne ressemblait à ce qu'on lui avait promis. La nuit tombée, désespérée, elle prit la route, lentement, cherchant à croiser le chemin de ses compagnons toujours invisibles.

L'étrange vie de Jeanne se résumait ainsi : elle n'obtenait ce qu'elle désirait que lorsqu'elle n'y croyait plus... Et elle y croyait encore, et encore, plus que jamais. Un feu lointain apparut au loin. Elle pressa le pas vers ce qu'elle croyait être son salut...

Tirant la leçon de sa mésaventure de l'Auberge, elle prit le soin d'approcher discrétement du campement et de se cacher derrière une carriole, dont les côtés étaient recouverts de grandes plaques. On pouvait y lire :

FFBB – Fédération de Blood Bowl

Autour du feu trois personnages étranges. Un gaillard à forte corpulence et dont la tête jurait avec le reste du corps, et un sourire figé et idiot, qui laissait présagé un pervers, mais un pervers puissant. A ses côtés se trouvait une elfe... Non un elf... Non une elfe... Enfin quelque chose d'elfique qui lorsqu'il parlait laissait sortir deux voix différentes, qui bien souvent ne semblaient pas s'accorder. Un schyzophrène ou un possédé. Le troisième larron était un nain, petit et laid, mais avait l'oeil vif et dégageait une sorte d'aura qui tenait les deux autres et les rats des champs en respect. C'était le cerveau du groupe, nul doute, et son sourire était sadique. Jeanne se rassura en se rappellant qu'on lui avait promis vingt hommes et non trois. Elle avait échappé au pire.

Elle tendit l'oreille pour écouter leur conversation tout en observant ces étranges personnages. Plus elle les regardait, et plus elle se demandait ce que pouvait être le Blood Bowl, et ce qu'avait fait ces gens pour mériter d'être ainsi... Une équipe de bras cassés, horribles et inquiétants.

Le Nain, énervé – Encore en retard bordel! Je vais lui en mettre une à ce vieux Liloo... Pas foutu de comprendre quoi que ce soit. J'aurai jamais du lui dire sept lunes. Cet cervelle de nabot ne sait pas compter...!!!

L'ElfE, d'un ton cynique – Ca pour une cervelle de nabot, c'est une cervelle de nabot! N'empêche que tu ne saurais pas plus compter si tu n'étais pas un vieux rat avare!!!

La Nain, furieux – Miss Terry, la ferme où je te plante mon épée dans le crâne!!!

L'Elf, inquiet – ZeBoss arrêtes, tu sais bien que je suis coincé dans le même corps qu'elle... Et toi l'allumeuse tu te tais!!!

L'Humain – N'est qn'and qu'on mange?

L'ElfE – Tais toi gros plein de soupe! Tu crois pas que t'es assez énrome comme ça... t'as déjà mangé le cheval pendant qu'on était à la chasse! A cause de toi on est coincé sur la route!

Le Nain, excédé – On t'as pas dit de te taire toi! Mistery fais quequ'chose... Si tu la fais pas taire je vous fait taire tout les deux... Groron tirera la charrue lui-même!

L'Humain – Ah non z'veux pas!

L'Elf – On te filera les sous vêtements de Miss Terry... De toute façon c'est pas la bonne taille!

L'humain semblait satisafait de la proposition et un léger filet de bave coulait de sa bouche. Jeanne constata qu'en effet aucune bête n'était attelé... Elle commençait vraiment à s'inquiéter pour sa vie. Certes ils étaient comiques avec leur style bien à eux, mais tout de même, un humain si énorme soit-il n'a jamais avalé un cheval en se plaignant de ne pas avoir assez mangé...

L'ElfE excédée – Vous êtes des brutes imbéciles! Vous ne serez jamais de mon rang!

Le Nain, n'en pouvant plus sasit l'Elf-ElfE à la gorge et commença à serrer de toute ses forces. La scène était irréelle, un grand elf totalement éfféminé portaient des habits d'hommes pour moitié, des vêtements de femme pour l'autre, et pour ornement un collier formé de deux petites pattes velues mais puissantes, incrusté d'une tête toute rouge. A côté de cette créature composite, une grosse boule regardait fixement le feu, ailleurs, dégoulinant de bave et les yeux vides...

Le Nain, essouflé – Je vais la tuer, je vais la tuer!!!

L'Elf, d'une vois étouffée – Mais tu m'étouffes aussi... Groron à l'aide... Plaquage numéro 10, 70 centimètre droite, 1m85 haut, coéquipier derrière...

A ce signal et malgré le son étouffé, l'humain se dressa d'un bond, chose que Jeanne aurait crue impossible pour un être d'une telle corpulence, lança violemment son énorme poing droit sur le nain qui s'envola avant de retomber lourdement. Le coup s'était arrêté à quelques centimètes du visage de Mistery. Si ces êtres étranges avaient des qualités, elles s'exprimaient d'une étonnante efficacité en cet instant. L'Elf-ElfE avait évalué parfaitement la trajectoire, l'humain monstrueux avait frappé avec une précision extrême et le Nain... était déjà debout, se frottant à peine la tête malgré la violence du coup.

Le Nain, calmé – Bon on va attendre que le groupe envoyé par le Conseil arrive. Bordel c'est pas normal d'envoyer les membres du Pouce en pleine saison faire je ne sais quelle diablerie... J'ai une league à faire avancer moi!

L'ElfE, un peu effrayée mais sur un ton invariablement hautain – J'ai le prétendu acte de vente des souterrains. Ca bleufferait pas un être intelligent, mais des joueurs de Blood Bowl, sans problème.

L'Humain, vexé – Qu'qu'elle a la ta'ette contre les jn'ueurs? T'en v'neu n'une?

Le Nain, pensif – De toute façon Liloo et Sunfire sauront les mener jusqu'à l'objectif. J'espère juste que cette pourriture de Marauder Blanc viendra pas foutre son boxon... Déjà qu'il cherche à me faire tomber...

Jeanne était terrorisée... Cette fois c'était certain. On lui avait envoyé des hommes de main au rabais. Si ceux là étaient des chefs, que seraient les vingts autres? Pour la première fois depuis longtemps, Jeanne pria tous les dieux que cette histoire ne soit qu'un terrible cauchemard...
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goldulf
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Message par goldulf » 22 sept. 2005 14:18

hum quitte à faire remonter du bon mais alors du tres bon du fond du forum...


une humble question : que se passe t il apres ?
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Message par Merrick » 22 sept. 2005 14:21

Fouyaya !!! Que du vieux (eeeuuhhh... non, je parlais pas pour toi Jeanne !)

Qu'est ce qui se passe après ? Il se passe que le Merrick il faut qu'il trouve du temps et surtout de l'inspiration pour continuer tout ça !
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goldulf
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Message par goldulf » 22 sept. 2005 14:24

Certes certes mais au vu de la qualité et du plaisir pris à suivre ces aventures perso je suis pret à attendre un bon moment .
Juste savoir que ce n est pas finni et qu un jour il y aura une suite me rassure et me fait plaisir :)
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Merrick
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Message par Merrick » 05 oct. 2005 14:55

Delain, beaucoup plus tard.

Cela fait maintenant plusieurs mois que j'avais oublié ce carnet au fond de ma besace. Je l'ai ressorti par hasard aujourd'hui. Enfin, non. Disons qu'il est tombé de mon sac pendant que le secouais pour trouver quelques brouzoufs afin de me payer une bière chez Momo. C'est encore le seul endroit où la bière est de qualité.

Mais je m'égare.

Beaucoup de temps a passé. Trop de temps peut être. Surement.

Il est passé plusieurs mois, peut être même un an, mais c'est difficile à dire. Le jour et la nuit n'ont plus de sens ici, et l'appréciation du temps est laissé à chacun. Plus personne n'est capable de se mettre d'accord sur une date, ou sur une heure. Alors pour ne vexer personne, Momo reste ouvert en permanence, ce qui fait la joie de certaines pauvres âmes, dont moi.

Je vois aujourd'hui, mes mains calleuses, ma barbe jusqu'à mon torse, et je ne me reconnais pas. Je ne suis plus le jeune homme qui se cachait ici, mais j'ai l'impression d'êtreun vieillard usé. Certes, mon corps se défend toujours bien, même si certains exercics spécifiques me manquent, mais même si mon esprit arrive à lancer des sorts de plus en plus puissants, j'ai l'impression d'être ailleurs.

Mes pires impressions, mes plus fortes angoisses se réalisent toutes les unes après les autres. J'ai horreur de dire "vous voyez, j'avais raison", et pourtant....

J'avais raison.

Oh dieux, j'avais raison.

Que sommes nous en train de faire ? Qu'avons nous commencé que nous ne saurons terminer ? Plus ce temps passe, plus je subis cette absence de jour et de nuit, plus je vois l'issue s'éloigner et disparaitre. Il est trop tard pour nous tous.

Bien trop tard.
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Message par Merrick » 05 oct. 2005 15:22

Par où puis je reprendre mon récit ? Tellement de choses se sont passées.

Je pense que j'ai réalisé que tout allait de travers lorsque j'ai été tué, la première fois, il y a si longtemps.
J'avais passé du temps à apprendre à me battre contre ces monstres ignobles qui peuplent ce nouveau monde, tout en réfléchissant à ce qui serait notre avenir à tous. J'imaginais déjà que certaines personnes mal intentionnées viendraient nous rejoindre pour se faire oublier des extérieurs. Je n'imaginais pas alors que ça irait aussi loin, mais ce n'est pas le sujet.

Il parait que je jouis d'une certaine réputation en tant que premier entré. Foutaises.

C'est pas la réputation qui me sert à me payer à boire.

Il en a toujours été ainsi. Certains pensent peut être que c'est une chance.

Je n'ai jamais demandé cette notoriété. Si j'avais pu me planquer bien peinard dans mon coin, je m'en serais mieux porté. Mais le destin, cet infatigable joueur en a décidé autrement.

Un jour, alors que je venais de tuer ma quantité de rats reglementaires pour la journée, je vis s'approcher de moi quelques aventuriers.

"Hé, c'est bien toi Merrick ?" me héla l'un d'eux.
- Oui. Et à qui ai-je l'honneur ?
- Je m'appelle Perf, et voici mon ami Red.
- Enchanté, dis-je en remettant mon épée au fourreau pour leur serrer la main
- il parait que tu es le premier entré ici ?
- Oui, j'ai ce déplaisir là. Hélas. Ca fait déjà quelques semaines.
- T'as du en voir des choses
- Bof, des monstres tous aussi repoussants les uns que les autres."

A y repenser maintenant, j'ai bien vu que Perf passait dans mon dos pendant que Red me parlait. Je n'y ai prêté aucune attention. J'étais encore jeune et innocent, et je ne m'imaginais pas ce qui allait suivre.

"- Alors comme ça, tu as du trouver plein de trésors ici, il parait que l'or se trouve partout ?
- Oui, il m'est arrivé d'en trouver, mais pas des quantités astronomiques quand même.
- Et tu dois être super fort aussi, depuis le temps que tu es là ?"
Je répondis par un sourire.
"- Oh, tu sais, ce n'est pas parce que je suis ici depuis plus longtemps que je suis forcément plus costaud que l'un d'entre vous....
- Ah. Alors tu vas nous donner ton or, hein ?"

Je ne sais pas ce qui m'a le plus surpris. Le ton de sa voix, son regard, ou bien la douleur. J'ai senti une immense brulure au niveau du dos et du sternum. J'ai baissé les yeux pour y voir une pointe d'épée ressortir sous mes vêtements. Malgré la douleur, je crois que j'ai voulul dégainer, mais mon bras n'a pas suivi. J'ai senti le sang emplir ma bouche.

Red à dégainé son épée, pour me la passer lui aussi à travers le corps, et tout s'est brouillé.
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Message par Merrick » 05 oct. 2005 16:10

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Message par Merrick » 05 oct. 2005 16:25

... le noir ...

... l'abîme ...

Autant je peste conte l'absence de repères qui nous permettraient de mesurer le temps, autant je crois que ce moment a duré une éternité.
La douleur était omniprésente, et emplissait mon esprit. J'avais l'impression que chaque pore de ma peau était lentement arraché, que mon coprs écorché était trempé dans du gros sel.

Au bout d'un moment (une seconde ? une heure ? un an ?), mon esprit a commencé à se calmer et à accepter la souffrance. Elle a reflué dans un coin de mon esprit, sans pour autant se faire oublier. J'ai accepté le fait de ne plus avoir à respirer. Je me rappelle avoir été étonné d'être encore "conscient" malgré une évidente absence de corps physique. Absence d'autant plus surprenante que la douleur était encore présente.

Au vu de la douleur, je me rappelle avoir pensé que l'enfer existait bel et bien, et qu'on venait de m'offrir un aller simple. Je m'attendait plus ou moins à voir (non, sentir, voir c'est pour ceux qui ont encore des yeux) des démons, armés de tridents, qui pousseraient mon âme vers un puits incandescent.
Finalement, les démons, j'en verrai, mais plus tard.
J'ai senti une chaleur vers laquelle je me suis dirigé. Cette chaleur était la seule chose, le seul repère dans ce monde sans sens. Elle était la seule vérité, la seule sensation à laquelle se raccrocher. Alors, sans réfléchir, je me suis laissé guider vers elle, jusqu'à la rejoindre.

Et là, j'ai su que la douleur que j'avais ressentie n'était rien.

Je ne sais pas ce qui est le pire. Je ressens encore l'air s'engouffrer dans mes poumons. J'ai eu l'impression qu'ils étaient minuscules, et que l'air absorbé allait les faire exploser. Je n'avais plus la force d'expirer, par peur de la douleur dans ma gorge. Le froid de la table sur laquelle je reposais m'a brûlé le dos. La lumière crue des torches m'a aveuglé, lançant dans mes yeux des éclairs de douleurs incroyables.

Et pire que tout, le sang.

J'ai ressenti dans chacune de mes veines l'afflux du sang qui reprenait. Du fond de moncoeur jusqu'au bout de mes doigts. J'ai eu l'impression d'avoir le corps gelé et qu'on me jetait tout entier dans une bassine d'eau bouillante.

L'enfer que je m'étais promis arrivait. On m'avait redonné un corps pour pouvoir mieux me faire souffrir.

Et puis, j'ai recraché l'air.

Mes yeux se sont calmés, et à la place de démons, j'ai vu un petit homme barbu et tonsuré.

"Messire, calmez vous, tout va bien...."
"...."
"Voilà, il faut respirer lentement...."

Petit à petit, en regardant autour de moi, j'ai compris que je me trouvais dans un dispensaire. Ainsi donc, j'étais revenu d'entre les morts.
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Message par Merrick » 05 oct. 2005 16:41

Le prêtre m'a aidé à me relever. Les habits que je portais n'étaient pas les miens. Je n'avais plus d'arme.

"Allons mon enfant, tout va bien se passer maintenant. Puis-je savoir votre nom ?
- Me.... Médéric. Je m'appelle Médéric.
- Très bien, monsieur Médéric. Je dois vous apprendre que vous avez été tué, et que nous avons redonné à votre corps, vous comprenez ?
- Oui....
- Malheureusement, nous n'avons pu récupérer la totalité de vos biens matériels. Comprenez vous ?
- Oui....
- Très bien. Alors veuillez signer ici. C'est une décharge afin de nous dispenser de toute responsabilité quand à la perte de vos valeurs. Je vous conseille la prochaine fois de laisser vos brouzoufs à la banque, c'est plus sur."

Je signai machinalement. Merrick.
Quel con.
Ca sert de mentir et de donner un faux nom pour signer avec son vrai nom quelques swecondes après. Du grand Merrick ça.

Son regard tiqua sur la signature.

"Encore un peu désemparé hein ? C'est normal, les monstres vous tuent et...
- C'étaient pas des monstres. Enfin, pas au sens où vous l'entendez."

Le silence se fit.

"Vous voulez dire que c'étaient...
- Oui. Des hommes."

Je vis poindre dans son regard quelque chose que j'ai vu trop souvent. Des larmes. Des larmes de désespoir.

"Alors ça y est, ils ont commencé. Je m'y attendais. Paix à nos âmes."

Lorsqu'il me tourna le dos, ses épaules s'étaient affaissées. Je crois que c'est lui qu ia compris le plus tôt ce que cet acte signifiait.

J'ai été le premier, encore une fois.
Le destin m'a encore choisi pour cible.

Mais je n'ai pas été le dernier, loin de là. Le signal était lancé.

Les aventuriers aussi pouvaient être tués.

Je sais que beaucoup d'entre nous ont fui les extérieurs car c'étaient des criminels.
Il ne faut pas être bien intelligent pour comprendre que ce qui se passait dehors allait aussi arriver dedans. Le tout était que certains commencent.

Et dire qu'on craignait un mal venu des profondeurs. Tellement focalisés sur celui-ci, on a tourné le dos à la lumière, et on n'a pas vu arriver le pire.

Que les dieux nous pardonnent pour ce qui a été fait. Je prie chaque jour que cela puisse être défait, mais le doute s'ests installé en moi, tel un poison, et ne me quitte pas.

Le temps passe, je viens d'user une bougie à écrire tout cela, et il me reste tellement à dire. Tellement.

Il faut que je dorme. Je ne sais pas si j'aurai la force de continuer demain.
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