La complainte du mercenaire

[Niko]

"HAAARRRRrrrr !!! POURQUOI ????"

Ce hurlement primaire s'entendit très loin et même un étage plus bas parait-il. Aknoth, mercenaire arrivé tout droit de la cote des épées à Féérune, criait sa peine.

"Pourquoi ?" se répétait-il sans cesse. Nulle réponse.

Aknoth avait croisé plusieurs fois une douce elfe pacifiste. A deux reprises il essaya de nouer un contact. A la vue de ce combattant lourdeau et peu éduqué, l'elfe n'avait jamais vu qu'un misérable assassin.

Pourtant bien plus tard, à la troisième tentative se fut la bonne. Ils firent alors connaissance, la douce elfe prenant conscience de la gentillesse dont pouvait faire preuve malgré tout cet homme armé et tâché de sang.

Ils parlèrent longuement, échangeant des politesses, complimentant, proposant, refusant, chacun dans leur rôle. L'elfe se disait contre les combats, quelle que soit leur nature, et se refusait à intégrer un groupe de mercenaires qui pouvaient tuer d'autres aventuriers si on le leur demandait.

Aknoth lui assura que cela était là une partie minime de son activité, qu'il aidait volontier les gens, que les meurtres étaient perpétrés au nom d'un autre et que les mercenaires en étaient innocents. Les mains sales mais le coeur propre. Il avait presque réussi à la convaincre et ils voyagèrent ensemble quelques temps. L'entente fut cordiale et peut être même un peu plus. Lorsqu'elle partit, c'est le coeur plein qu'il se dirent adieu.

Pourtant, peu après, elle revint déjà. Aknoth était ravi et se prit à penser qu'il pouvait être la cause de ce retour. Cela aurait été trop beau. Puis, un beau jour tout bascula. La confiance que développait l'elfe envers le mercenaire fut détruite en quelques heures.

Un aventurier présomptueux un quelque peu avare, à qui une première remarque avait déjà été faite, récidiva dans son manque de générosité envers un ami d'Aknoth. Le sang des mercenaires ne fit qu'un tour et 2 aventuriers furent blessés et tués.

Cette fois s'en était trop. La jeune elfe s'en fut, dépitée. Elle n'avait pu supporter la vision du sang et de la mort que venaient de lui offrir les mercenaires fééruniens. Aknoth n'avait pas tué, et pourtant il avait organisé le massacre. Les mains propres mais le coeur sale...

Elle décida donc de partir et de rompre le contact. Quelques missives furent échangées encore après ce prompt départ. Aknoth avait senti comme depuis le début d'ailleurs, une part d'elle même qui était attirée par lui, mais qui ne parvenait pas à prendre le dessus. Depuis le début de leur "relation", il voyait la lutte intérieure qui se jouait et avait réussi à faire pencher la balance de son côté, pendant un temps.

Désormais ce n'était plus le cas, bien au contraire.

"Pourquoi ?

Pourquoi deux êtres ne pourraient-ils s'aimer pour ce qu'ils sont et non pour ce que la guerre des souterrains les pousse à faire ? Pourquoi un mercenaire et une pacifique elfe ne pourraient-ils s'aimer ? Pourquoi leurs conditions et leurs aspirations devraient-elles restreindre leurs sentiments ?"

Car sentiments il y avait, Aknoth en était sur.

Aknoth ne changerait pas, il avait une mission, un métier. Cette tendre elfe compatissante et généreuse ne changerait pas non plus. Mais pourtant resterait toujours quelque part cet amour qui peut être jamais le jour ne verrait...

"POURQUOI ???"

Ainsi hurlait Aknoth, cette triste complainte à qui voulait l'entendre.

[Niko]

"Ah ma chère Elfe... Elle ne m'a pas compris. Suis-je donc si bête pour ne pas me faire comprendre ?

Peut-être devrais-je poser cette épée et livre des livres à la place... Je deviendrais plus intelligent et tout deviendrais plus facile, et surtout moins salissant..."

Aknoth cherchait une compagne, une correspondante, une amie... Mais il ne voulait pas d'une guerrière, d'une amazone, aucunement sa jumelle. L'Elfe n'aimait pas sa façon de vivre, mais peut être aimerait-elle l'homme seul, sans ses atours et ses actions.

S'ils ne pouvaient être bien ensemble au même endroit, alors ils seraient surement bien en étant éloignés. Ils deviendraient plus proches de leurs esprits respectifs. Loin des yeux, seule survivrait la partie la plus pure de leur relation.

De loin, par missives interposées, Aknoth deviendrait un homme comme les autres, ni meilleur ni plus mauvais.

Voici donc ce qui l'attendait : le sacrifice. Le mercenaire devrait sacrifier son amour pour laisser la place à un platonisme salvateur.

Il était impulsif et était bien vite tombé amoureux, sans oser le dire, de cette Elfe si accomodante. A côté de lui c'était une Déesse. Il ne salirait donc point son honneur et resterait son fidèle ami dévoué, mais éloigné.

"Tendre amie, je vous comprends et n'offenserais point votre être par ma présence ou mes actions. Je demeurerais loin et serais votre confident. Je serais votre familier. Il y aura désormais deux Aknoth, celui qui tue ici, et le tendre votre qui sera là bas, auprès de vous par la pensée. Il ne sera ni armé ni violent. Il n'y aura en moi que prévenance et respect pour vous. Si vous n'acceptez les actes de mon enveloppe corporelle, alors acceptez les mots de mon être."

Voici donc Aknoth résigné, mais convaincu.

"On abandonne pas si facilement nous autres guerriers !"

[Wiiip]

Je suis partie, cela fait quelque temps déjà ... Mais lui n'a toujours pas compris.

Ces hommes ... Toujours si pressés, si brutaux ...
Il se moque de moi, braillant son amour à qui veut l'entendre.
Pourtant il n'a que faire de celle qu'il pretend aimer. Il se fiche de ses sentiments, esperant peut etre réobtenir par la force ce qu'il a brisé.
Tout cela est ridicule.
Il ne voit donc pas qu'il pourrait bien être guerrier ou pasteur ? C'est son egoisme, sa cruauté, son ambigüité que je regrette.
Il m'a trahi. Je ne veux pas accompagner un etre qui ne voit les autres que pour volailles ...

De ce que je suis devenue, peu lui chaut. Que cette deception me fasse tant souffir ... Je suis perdue, toute seule, sans même un peu d'espoir ou de bonne volontee... Vide.

Quant à l'amour ...
Est-ce moi qui suis ridicule ? Ou bien lui ...
Je n'y avais alors même songé...
Et bien soit, qu'il m'aime, son amour sera a son image, egoiste et solitaire. Qu'il cherisse qui il veut, qu'il continue son combat, il n'a pas besoin de moi.

Je lui laisse pourtant une possibilité de se racheter, je le lui dois vraiment, il etait si gentil ... Si fourbe ...
Mais cela supposerait qu'il sache ecouter les autres, qu'il possède une quelconque conscience ...

Alors faites ce que vous voulez, tant que votre ame restera grise et seche. Votre jumelle, c'etait une ame aussi grise que je vous proposais, puisque de toute facon, vous ne sauriez rendre la votre aimable ...

Le masque aussi est brisé. Cessez de me parler des apparences ...

[Niko]

Les hommes n'ont jamais compris les femmes ni les humains, les elfes.

Comment alors un humain pourrait comprendre une elfe ? Aknoth était désemparé. Il n'avait rien fait. Il avait juste parlé avec Wiiip, lui proposant aide et soutient.

Très vite elle avait été gentillement charmée et disait ne pas mériter tant de gentillesses. Pour lui cela n'avait rien d'un rituel de séduction, il avait été naturellement prévenant envers elle, et ce gratuitement malgré son métier de mercenaire.

Puis vint le jour ou Wiiip vit ses amis tuer un aventurier. Quelque chose se brisa en elle lorsqu'elle vit Aknoth donner son accord pour cela malgré sa promesse.

Il avait certes rompu sa promesse, mais cela faisait-il de lui le gredin, le fourbe qu'elle voyait désormais. Aknoth l'avait laissé en paix quelques temps, s'inquiètant régulièrement de son silence, tâchant de rattraper son geste. Mais rien n'y faisait, l'elfe restait sourde à ses propositions d'aide.

Il crut un moment qu'en restant un confidant éloigné il pourrait montrer la meilleure face de lui même et convaincre à nouveau sa douce amie qu'il pouvait être bon. Mais il s'était trompé, encore...

Alors il s'adressa à elle en ces mots :

"Qu'ai-je donc tant fait pour vous aider ou prendre de vos nouvelles qui me fasse paraitre égoiste ? Comment puis-je par mes actes vous prouver mes mots ? Je ne vous réclame pas d'éprouver ce que me dictent mes promptes sentiments, je souhaite juste votre présence, ne serait-ce que par missives interposées. J'avais une amie, et égoistement cette fois je l'avoue, j'aimerais la retrouver.

Lorsque vous me trouviez trop gentil, c'était là des actes et des mots naturels pour moi. Vous vous trompiez en me trouvant trop prévenant, désormais vous sombrez dans l'excès inverse. Je vous écoute donc, dites moi ce que vous attendez de moi."

Ainsi Aknoth restarait comme promis son fidèle ami, si elle le lui permettait encore.

[Wiiip]

Je me suis perdue ...
Telle une toute petite libellule, posee sur feuille au milieu d'un torrent.
J'avais pris peur, ai voulu m'envoler ... Mais le torrent à voulu me garder, mes ailes toutes mouillées ont refusé de me porter plus loin.
Je pourrais m'en aller si je le voulais, mais la riviere est bien aussi jolie que lorsque je me suis approchée. Je prefère alors lui faire confiance, je ferme les yeux, je m'accroche à cette feuille, et je me laisse bercer.

J'ai été tellement mechante, je le regrette à présent.
Je crois que j'ai encore fait une betise, je ne sais pas. J'ai demandé quelque chose, et je dois assumer le present, en prendre soin. Je n'aime pas les responsabilitées.

Que vais je devenir mon petit radeau ? Je peux y rester, je peux etre heureuse, la riviere semble tellement jolie. Et puisqu'elle me promet de ne plus etre si froide... Je veux croire qu'elle est encore plus jolie ensuite.

Mais, fait attention, jolie riviere, à ne plus m'oublier. Tu pourrais me faire mal, ou bien laisser secher mes ailes.

[Niko]

[quote=Aknoth]Chère Wiiip,

Elfe de mon coeur, que ne puis-je tant faire pour devenir l'humain du votre...

Si vous êtes prête à me suivre et courrir le risque de me voir tuer quelqu'un coupable ou non du pire des crimes, alors je serais prêt à tout pour vous.

Je ne peux m'engager à ne plus jamais tuer car mes amis ont parfois besoin de moi pour se défendre, mais je puis vous promettre de faire preuve de plus d'humanité et de pardon envers ceux qui m'offensent.

Nous allons voyager ensemble, et vous pourrez juger ma conduite à nouveau. Mes amis seront présents ou ne le seront pas, mais seuls mes actes importeront. S'il le faut, je nommerais un second chef de guilde afin qu'il dirige les opérations plus barbares auxquelles je ne participerais pas.

Vous resterez toujours entièrement libre de partir, de me fuir, je ne vous poursuivrais pas. Je suis par contre impulsif et empreint de trop de spontanéité pour m'empêcher de vous écrire si vous partez.

Dans tous les cas j'espère vous satisfaire et vous montrer bientôt l'homme que vous souhaitez voir. Je partirais en croissade avec Aernox sauver une amie d'elle même. C'est une histoire compliquée, et si Aernox parvient à la convaincre de revenir à lui, alors peut être pourrais-je faire de même avec vous.

L'avenir nous le dira, et j'espère que le mien sera à vos côtés.

Sincèrement,

Aknoth.[/quote]
Ainsi se présentait la missive qu'avait envoyé Aknoth à Wiiip. Il s'était engagé dans une voix plus pacifique, sacrifiant une partie de lui même pour ne laisser apparaitre que la meilleure, celle qui plaisait à sa bien aimé. Il s'était nommé Aknoth, chef du bras protecteur. Par cette action, il rejetait les vengeances et autres actes plus barbares comme le racket, les menaces et toute action violente dont il avait usé par le passé.

Il allait se concentrer sur une autre partie de son travail, la protection de ses amis et les contrats de sauvetages des aventuriers en détresse.

Pour ne pas influer sur l'avenir de la guilde, il avait ensuite nommé Ombror, chef du bras vengeur. Ce dernier s'occuperait d'organiser les assassinats, les attaques et les mauvais coups en tout genre si l'occasion se présentait.

Ainsi Aknoth et Ombror seraient à eux 2, la face blanche et la face noire de la guilde. Pour Wiiip, Aknoth venait de promettre de rester toujours blanc.

Tout deux venaient de prendre une option sur l'avenir, de parier sur l'autre. Une confiance qu'ils s'étaient à nouveau donné mutuellement, un bien bel engagement qui ravissait Aknoth au plus haut point.

Malgré le silence et les refus, il avait insisté, joué de son charme et avait enfin réussit à imposer son meilleur côté. Docteur Jeckyl avait définitivement vaincu mister Hyde pour le bonheur de son elfe préférée.

Il sétait promi de la convaincre et il l'avait fait. Maintenant, il venait de promettre de rendre heureuse sa compagne de route, et il devait y parvenir à tout prix. La rivière serait toujours brillante, calme et protectrice. Un vrai petit paradis pour libellules.

[Niko]

Le temps passa et Wiiip et Aknoth se rapprochèrent. Elle le suivait et le soignait, lui proposais son aide et se jetait pour opposer son corps seul face aux monstres qui pouvait la blesser elle ou ses amis.

Il enchaina plusieurs combats seul contre des monstres puissants et accompagnés de leur marmaille habituelle. Il réussit à prouver son caractère protecteur et ainsi Wiiip l'elfe pacifiste décida d'entrer dans la guilde des mercenaires fééruniens. Elle tenait ainsi à marquer son attachement à Aknoth et il lui en était vraiment reconnaissant. Il n'en attendait pas tant.

[Niko]

Le temps s'écoulait tranquillement, laissant faire les choses. Ainsi Wiiip semblait de plus en plus conquise. Aknoth de son côté brûlait de mille feu devant la délicate elfe...

[Niko]

Wiiip et Aknoth restaient proches pendant les combats, mais les monstres n'étaient pas très nombreux. Aknoth avait donc utilisé ses dernières runes sans trop de retenue pour aider des amis. A côté des combats, une chasse à la rune avait été organisée. Chacun se préparait ou était déjà parti en courant pour prendre de vitesse les autres participants.

Niko et Fabibo s'en donnait à coeur joie, se partageant le territoire et les tâches. Chacun avait une mission bien définie et le butin fut partagé. Pendant ce temps, Wiiip, plus timide n'osa pas les suivre et resta en arrière près d'Aknoth.

Mais soudain, sorti de nulle part survint un invocateur morbelin. Peu après, il invoqua la puissance de Malkiar et fit venir à lui plusieurs gelées. En quelques heures à peine, toutes se jetèrent sur Wiiip la blessant grièvement. Aknoth voyant cela hurla à ses amis de venir l'aider. Il était à court de runes et se débattait pour achever un monstre récalcitrant. Les duels sont toujours longs, surtout à 1 contre 3...

Malgré tous ses appels, tout le monde était trop fatigué, trop occupé ou trop loin. Enfin, dans la soirée arriva Andréalphus. Mais il ne put que s'asseoir à côté d'Aknoth pour contempler la triste véritée :

Ya quelques temps
Mort Commando Archer Morbelin d'élite (n° X) a tué Wiiip .

Aknoth était désepéré, il avait failli à sa mission. Il était si proche et pourtant incapable d'agir. Rongé par la vision de sa tendre amie morte sous ses yeux impuissants, Aknoth envoya de nombreuses missives aux dispensaires du niveau pour retrouver Wiiip.

Mais rien ne lui revint. C'est finalement 3 jours plus tard qu'il eut enfin des nouvelles. Wiiip n'était pas loin, mais très faible. Il lui fallait la rejoindre vite pour la réconforter et la protéger pendant son voyage pour rejoindre les rares survivants du dernier combat.

Comment faire pour aller aussi vite d'un point à un autre ? C'est là que l'idée lui vint, il demanda à quelques morbelins qui passaient par là de lui rendre un petit service : le téléporter auprès de sa belle. Ainsi fut dit, ainsi fut fait :

Plus tard
Mort Commando Archer Morbelin d'élite (n° Y) a tué Aknoth .

Et voici qu'à présent nos deux amis, suivis de Fabibo, Comete, Saturne, Haley et Aventurier Mystérieux (et bien d'autres dans les temples voisins) voyagaient à nouveau côte à côte pour rejoindre les 4 derniers survivants du groupe initial de 15 mercenaires plus un ami.

Mercenaire un jour, mercenaire toujours !

Edit: précision des quotes

[Niko]

Les jours se suivent et se ressemblent. Les évènements deviennent jumeaux.

Voila que par la force des choses Aknoth se sépare à nouveau de celle qu'il chérit. Il l'avait pourtant escorté jusqu'en un lieu sécurisé. Là elle était en sécurité et tant pis pour sa vie à lui. Si la sienne pouvait en sauver une autre, bien plus importante, alors cela était une bonne chose.

Mais par un malheureux concours de circonstances, elle se retrouva dehors elle aussi. Aknoth ne put que se laisser emporter par les tourments de la guerre une fois encore.

Assaillit par le doute et le désespoir, il craignait que ces séparations, ces luttes, cette violence et tout ce sang ne finisse par ternir le doux pacifisme de Wiiip. Elle si fragile, si facile à blesser. "POURQUOI ???" se reprit-il à hurler. Le mercenaire recommençait à douter. Son activité était-elle définitivement en conflit avec ses aspirations sentimentales ??

Si Aknoth avait prié un Dieu, il lui aurait demandé une réponse, l'aurait accusé. Bien qu'il ne croyait en aucune image, un signe lui fut envoyé. Alors qu'il marchait lentement la tête baissée, le tourment dans le coeur, il sentit une présence. Il s'arrêta et se retourna. Derrière lui il vit Wiiip.

La divine providence venait de les faire se retrouver encore, à peine avaient-ils été séparés. Il est désormais clair dans l'esprit un instant troublé du mercenaire que leur destin est lié.

Les choses n'arrivent pas sans raisons. Jusqu'à présent les gens mourraient parce qu'on le payait pour ça. Maintenant il sait que Wiiip et lui sont liés. Bien qu'elle n'ait pas encore exprimé de sentiments particuliers à son égard, les évènements ne faisaient que confirmer toutes ses théories. Quelque chose les relie et les rapproche.

"Mon destin est de rester à son près. Si la force de mes sentiments m'a fait la retrouver hier, qu'elle m'ait rejoint à son tour aujourd'hui ne peux signifier qu'une seule chose..."

Il se prit à sourire, et s'arrêta. Il regarda un long moment les courbes du visage de l'elfe. Sa peau semblait plus fraiche qu'un jeune fruit et un délicat parfum se dégageait en permanence de sa chevelure ondulée. L'espace d'un instant, le temps de compta plus, les bruits des combats disparurent avec leurs protagonistes. Aknoth, subjugué par l'apparition soudaine de celle qui occupait toutes ses pensées, vit pousser de l'herbe et des fleurs. Il se prit à rêver et se retrouva dans un ailleurs féérique. Wiiip l'elfe pacifiste était lassivement allongée dans l'herbe au pied d'un des grands arbres qui entourent chateau-suif sur la cote des épées.

Elle sourriait tendrement en laissant ses cheveux se faire bercer par la brise marine que l'on sentait jusque dans les plaines.

Lorsqu'il revint à lui, il dit ceci : "Wiiip, je crois savoir comment fleurir cet endroit. Venez avec moi douce amie".

[Niko]

Wiiip et Aknoth avancèrent donc jusqu'au point de rendez-vous.

Là un commanditaire leur donna un jeu de runes. Il voulait obtenir par magie un bouquet de fleurs pour sa bien aimée. Alors qu'ils s'apprêtait à effectuer une bien agréable mission, survint le groupe des nihilistes de la mdm.

Ils virent des aventuriers tomber un par un sous leurs coups. Pourtant personne ne faisait rien, nulle action, nulle vengeance. Le néant. Ils étaient là en train de tuer sous nos yeux et nous allions nous faire massacrersans bouger ?

S'en fut trop pour Aknoth. Il alla se poster sur un promontoir et hurla à qui voulait l'entendre :

"un groupe d'assassins sévit juste ici. Si nous ne faisons rien, nous allons mourir les uns après les autres. Pourtant nous sommes bien plus nombreux qu'eux. Unissons-nous et repoussons les !!"

Très rapidement, plusieurs aventuriers répondirent présents. Des relations amicales ou de travail d'Aknoth organisèrent un rapide voyage pour venir sur place. L'humain se calma et alla voir Wiiip. Il lui expliqua qu'il faisait cela pour la sauvegarde de tous, qu'il voulait être un vrai protecteur.

Mais Wiiip ne lui donna pas sa bénédiction. Elle avait promis de le suivre et le ferait, mais la mort n'est jamais la meilleure solution. Aknoth pris de remords se mit à hésiter. Finalement, le lendemain, alors que l'assault se discutait toujours "maintient-on l'heure prévue ? négocie-t-on ?", la chef de ligne des nihilistes vint parler à Aknoth.

j'ai pesé le pour et le contre, nous allons nous retirer au temple au sud.

bravo pour avoir reussi une levee, si il y avait plus de heros du bien comme toi, il n'y aurait plus de place pour nous, mais c encore loin d'être le cas mouhahahaha

-NB- la naine sans barbe

La nouvelle fit rapidement le tour des aventuriers. Personne ne serait tué, la paix était rétablie. Aknoth encore méfiant ne se vanta pas de cette victoire temporaire. Pourtant au fond de lui il savait que Wiiip saurait apprécier ce geste.

Sauver des vies sans avoir à en prendre d'autres, c'était là une chose nouvelle pour Aknoth qui venait de réussir, avec plus ou moins de chance, à prouver à celle qu'il aime qu'il avait vraiment évolué.

Merci de m'avoir fait changer, merci de m'avoir ouvert les yeux.

Wiiip, petit nuage plein d'espoir, je vous dois beaucoup.

[Wiiip]

Tristes combats ...
Est-il raisonnable que nous dussions souffrir de pouvoir perdre un être qui nous est cher pour ces futiles batailles nées du cœur des hommes, voyant là une heureuse façon de passer le temps ; alors que nous aurions déjà tant à faire à lutter contre les créatures de ces lieux, et simplement s’offrir quelque instants de repos et de bonheur ...

Vous m’avez fait peur, peur de perdre ces fragiles instants en votre compagnie, peur de vous voir encore sous votre plus sombre jour.
Je tremble encore à l’idée que c’ait pu advenir, que c’ait pu tout détruire, que l’on ait pris un tel risque, sans même que vous le regrettiez.

Pourtant, vous triomphez de la plus belle façon. A l’instar du héros, vous avez pris les risques, et remportez la plus grande des victoires.
Que dire alors, venant de moi, bien sûr vous méritez, héros, que j’apaise votre cœur.

Je n’ai pourtant pas de raisons d’être bien plus heureuse, ce n’est pas moi qui ai reçu quelque chose, et n’avez pas changé, et je le sais bien, ne changerez jamais.
Vous faites seulement un peu attention pour pouvoir me faire plaisir.
Si vous réussissez,
j’ai eu tellement peur.

Pourquoi suis-je toute rouge alors, et si contente à présent. Mon esprit est confus, je ne sais plus raisonner.
Je continuerais ainsi, fermer les yeux lorsque les rivages sont tristes, et profiter de ces instants où me cœur se ravit d’en voir de si jolis.

[Niko]

Aknoth marche tranquillement, il rêve sans doute. S'arrêtant, il plante comme à son habitude son épée dans le sol, y appuie ses deux mains sur le pommeau afin d'y poser son menton une fois assit sur un rocher. Pensif il regarde au loin.

Une vive lueur à quelques lieues de lui l'éveille de ses songes. Il tourne la tête. Un halo lumineux bleuté et doré s'illumine. La lumière devient plus forte, une silouette se dessine en son milieu. La lumière faiblit alors et la silouette s'approche, prenant forme.

Une elfe avance doucement. Son pas est léger, silencieux comme la feuille morte vogant jusqu'au sol. Elle porte une longue robe finement décorée. Les plis du tissu laissent transparaitre des courbes d'une rare harmonie. Son visage se dessine dans le velour d'un fruit, ses yeux brillent des feux des astres célestes et sa cheveulure ondule comme les champs de d'orge sous les vents de la moisson.

Elle dégage une beauté franche mais discrète. Nulle prétention, nulle arrogance, nulle supériorité. Ses mouvements et son vol plus que ses pas dégagent une grâce indiscible.

Aknoth l'observe. Il est subjugué. Cette elfe est non seulement incroyablement belle à ses yeux, mais tout son être y trouve écho. Le moindre de ses actes, un battement de paupières, une mèche ondulée qui virvolte, est sujet à émotion.

Lentement, Wiiip s'avance.

[Niko]

Plusieurs mois se sont écoulés depuis qu'Aknoth a convaincu Wiiip de le suivre.

Elle était toujours restée sur la réserve, craignant un nouvel écart du mercenaire. Pourtant, il avait su se tenir, et avait même réussit plusieurs fois à démontrer sa volonté de faire le bien en épargnant ou en sauvant des vies.

Aknoth avait su prendre une place plus importante dans le coeur de Wiiip. Toujours très respectueux il n'osait déclarer ses sentiments pour ne pas froisser l'elfe en lui jetant au visage les délires d'un humain sentimentaliste.

Pourtant, plus tard c'est elle qui s'est approchée de lui pour poser sa tête sur son épaule lors d'une soirée au coin du feu. C'est elle qui vint l'embrasser pour le féliciter d'une action d'éclat et c'est encore elle qui lui réclama de la tutoyer. Finalement, à force de réserve, Aknoth était presque devenu timide, et c'est Wiiip qui avait prit l'initiative.

Qui porte donc la culotte ici ?

Aknoth s'assit un instant et réfléchit.

"Voila maintenant qu'elle est plus entreprenante que moi... Elle commence à attendre ce que je n'ai jamais osé faire par respect croyais-je. Finalement ne suis-je pas plus courageux pour découper un basilic que pour parler aux femmes ? Elle me sourit sans cesse, se moquant de moi lorsque je courbe le genou.

Serait-elle prête à me donner la réponse ? Hum... Il va peut être falloir que j'envisage de lui poser la question. Est-elle vraiment prête à l'entendre ?"

Plus le temps passait et plus la complainte du mercenaire ressemblait à un conte romantique...

[Niko]

Une journée ordinaire, une journée comme les autres... Et pourtant... Aknoth ne court pas, il avance puis s'arrête pour attendre Wiiip. Il la laisse se reposer puis repart mais jamais il ne sort de son champ de vision. On n'ôte pas à sa vue le plaisir de comptempler une telle créature...

Plus rien n'est comme avant, désormais il ne se quittent plus. Depuis peu, ils partagent leurs nuits, se rapprochant des murs de lave pour installer leur couche et s'assurer ainsi qu'aucun froid ne viendra troubler leur sommeil.

Aknoth est transfiguré, désormais tout son être se concentre sur celle qu'il aime, celle qui l'aime. Il a quitté ses compagnons de toujours, ceux qui sont partis travailler comme mercenaires accomplir de basses besognes pour leurs ennemis d'hier.

Beaucoup moins mercenaire, beaucoup plus féérunien, Aknoth souhaite aujourd'hui changer une part de sa vie : sa part de sollitude.

"Wiiip, depuis trop longtemps je ne t'offre pas ce à quoi tu as droit. Nous vivons ensemble, nous mangeons ensemble, nous combattons ensemble et nous dormons. Il ne manque qu'une chose à cela. Nous unir officiellement.

J'espère que tu sais déjà à quel point mon coeur t'est acquis, mais je t'offre là un moyen d'avoir une preuve officielle de mon engagement envers toi.

Wiiip, sainte parmis les saintes, soigneuse et protectrice, toi que jamais une mauvaise pensée ne traverse, acceptes-tu de devenir ma femme ?"