Capture
Effectivement, son mari ne tarda pas. Et avec lui une escouade de soldats d'Okhrim...
La famille de Tessa avait reconnu Gaebril. Les nouvelles impositions prélevées par l'oncle Tyurn les avaient amenés au bord de la bancroute, et ils comptaient bien profiter de la récompense pour la capture de Gaebril, sain et sauf. Ainsi, patiemment, ils l'avaient soigné et avaient attendu son rétablissement, pour finir par le livrer aux autorités.
Gaebril, acculé, n'eut pas la force de résister. Les gardes l'enchainèrent aussitôt, pieds et poings liés. Le capitaine lança au père de Tessa une bourse pleine d'or et fit sortir Gaebril hors de la maison avec une violente bousculade. Dehors, un chariot de la garde l'attendait. On attacha ses chaînes à l'arrière, le laissant ainsi marcher vers Okhrim à la traîne du fourgon.
Tourmentes
Les hors la loi
Le convoi qui ramenait Gaebril à Okhrim avançait lentement mais sûrement. Les gardes à cheval toisaient le prisonnier d'un air mauvais et pensaient déjà à la prime qu'ils allaient toucher pour sa capture. Les discussions sur leurs futurs investissements allaient bon train lorsque la première flèche fusa.
Elle alla transpercer la gorge du cocher, qui tomba à la renverse en tirant sur les rênes. Les chevaux s'emballèrent et se mirent au galop, projetant Gaebril à terre et le trainant dans le sillage du fourgon. Un homme à cheval surgit du côté de la route, vint à la hauteur du chariot et sauta pour prendre la place du défunt conducteur. Il parvint rapidement à maîtriser l'attelage, et Gaebril, le nez encore dans la poussière, l'en remercia.
Les autres gardes hébétés, qui étaient restés sur place, tétanisés, furent massacrés. Une pluie de flèches mit définitivement fin à leurs rêves de richesses. En quelques minutes, le convoi qui ramenait Gaebril à Okhrim avait été décimé. Les assaillants sortirent de leur cachette et constatèrent avec satisfaction les dégâts infligés. On pilla le chariot et dégagea les maigres richesses qu'on put trouver. L'homme qui avait arrêté le fourgon vint enlever les chaînes de Gaebril et lui tendit la main pour le relever.
" - Qui es-tu et pourquoi t'ont-ils emprisonné ?
- Gaebril, je suis recherché pour meutre.
- Tu es le neveu de Tyurn ! s'exclama-t-il. Celui dont il veut voir la tête au bout d'une pique ! Eh bien les ennemis de mes ennemis sont mes amis, énonça-t-il avec un sourir de bienvenue. Je me nomme Kyle, j'étais un honnête paysan jusqu'à ce que ton oncle décide de nous noyer sous les impôts. Nous avons pris les armes contre celui qui nous saignait à blanc et maintenant, nous vivons comme des hors-la-loi, nous sommes en quelque sorte une épine dans le pied de ce dictateur. "
Le convoi qui ramenait Gaebril à Okhrim avançait lentement mais sûrement. Les gardes à cheval toisaient le prisonnier d'un air mauvais et pensaient déjà à la prime qu'ils allaient toucher pour sa capture. Les discussions sur leurs futurs investissements allaient bon train lorsque la première flèche fusa.
Elle alla transpercer la gorge du cocher, qui tomba à la renverse en tirant sur les rênes. Les chevaux s'emballèrent et se mirent au galop, projetant Gaebril à terre et le trainant dans le sillage du fourgon. Un homme à cheval surgit du côté de la route, vint à la hauteur du chariot et sauta pour prendre la place du défunt conducteur. Il parvint rapidement à maîtriser l'attelage, et Gaebril, le nez encore dans la poussière, l'en remercia.
Les autres gardes hébétés, qui étaient restés sur place, tétanisés, furent massacrés. Une pluie de flèches mit définitivement fin à leurs rêves de richesses. En quelques minutes, le convoi qui ramenait Gaebril à Okhrim avait été décimé. Les assaillants sortirent de leur cachette et constatèrent avec satisfaction les dégâts infligés. On pilla le chariot et dégagea les maigres richesses qu'on put trouver. L'homme qui avait arrêté le fourgon vint enlever les chaînes de Gaebril et lui tendit la main pour le relever.
" - Qui es-tu et pourquoi t'ont-ils emprisonné ?
- Gaebril, je suis recherché pour meutre.
- Tu es le neveu de Tyurn ! s'exclama-t-il. Celui dont il veut voir la tête au bout d'une pique ! Eh bien les ennemis de mes ennemis sont mes amis, énonça-t-il avec un sourir de bienvenue. Je me nomme Kyle, j'étais un honnête paysan jusqu'à ce que ton oncle décide de nous noyer sous les impôts. Nous avons pris les armes contre celui qui nous saignait à blanc et maintenant, nous vivons comme des hors-la-loi, nous sommes en quelque sorte une épine dans le pied de ce dictateur. "
Les projets de Kyle
Le feu de camp crépitait, baignant l'atmosphère de lueurs jaunes orangées. Sa lumière dansait sur le visage de Gaebril, qui le scrutait depuis quelques temps, perdu dans ses pensées. Kyle vint s'assoir près de lui et interrompit sa rêverie :
"- Cela fait maintenant quelques jours que tu es avec nous, et personne ne sait quels sont tes projets... ". Gaebril tourna lentement la tête vers lui et le dévisagea longuement. Ses projets ? Il n'en avait pas, si ce n'était fuir le plus loin possible d'Okhrim. Devant son mutisme, Kyle enchaîna :
"- Car, vois-tu, notre groupe en a un important." Il laissa à nouveau un temps de silence, avant de reprendre son monologue :
"- Les impôts que ton oncle nous obligeait à payer nous ont contraint à abandonner nos terres et à vivre dans la misère. Regarde autour de toi ! Nous dormons tous à la belle étoile, à la chaleur d'un feu de bois de fortune. Nous avons tout perdu lorsque nous avons décidé de fuir nos maisons, tout sauf notre pugnacité et notre volonté de mettre à bas le régime de Tyurn ! Si nous avons tout sacrifié, c'est dans l'espoir de regagner une vie meilleure. Dans notre lutte, tu peux nous aider.
- Comment ça ?
- Nous sommes tous des paysans. Si ce n'est quelques archers, nous ne savons pas nous battre, ni manier d'épée. Tu pourrais nous former."
Gaebril capta l'étincelle d'espoir qui brilla un instant dans les yeux de Kyle. Cette étincelle qui aurait très bien pu être synonyme d'ambition, de pouvoir ou de richesse. Il repensa aussi à ce qu'il était, à sa malédiction, et trancha aussitôt la question, avec un petit serrement au coeur :
"-Je ne peux rester plus longtemps avec vous. Votre combat n'est plus le mien désormais. Il va vous falloir vous débrouiller seuls.
-Hum... Ta réponse me déçoit. Mais crois-tu que je te laisse seulement le choix ? " répondit-il en ricanant.
Le feu de camp crépitait, baignant l'atmosphère de lueurs jaunes orangées. Sa lumière dansait sur le visage de Gaebril, qui le scrutait depuis quelques temps, perdu dans ses pensées. Kyle vint s'assoir près de lui et interrompit sa rêverie :
"- Cela fait maintenant quelques jours que tu es avec nous, et personne ne sait quels sont tes projets... ". Gaebril tourna lentement la tête vers lui et le dévisagea longuement. Ses projets ? Il n'en avait pas, si ce n'était fuir le plus loin possible d'Okhrim. Devant son mutisme, Kyle enchaîna :
"- Car, vois-tu, notre groupe en a un important." Il laissa à nouveau un temps de silence, avant de reprendre son monologue :
"- Les impôts que ton oncle nous obligeait à payer nous ont contraint à abandonner nos terres et à vivre dans la misère. Regarde autour de toi ! Nous dormons tous à la belle étoile, à la chaleur d'un feu de bois de fortune. Nous avons tout perdu lorsque nous avons décidé de fuir nos maisons, tout sauf notre pugnacité et notre volonté de mettre à bas le régime de Tyurn ! Si nous avons tout sacrifié, c'est dans l'espoir de regagner une vie meilleure. Dans notre lutte, tu peux nous aider.
- Comment ça ?
- Nous sommes tous des paysans. Si ce n'est quelques archers, nous ne savons pas nous battre, ni manier d'épée. Tu pourrais nous former."
Gaebril capta l'étincelle d'espoir qui brilla un instant dans les yeux de Kyle. Cette étincelle qui aurait très bien pu être synonyme d'ambition, de pouvoir ou de richesse. Il repensa aussi à ce qu'il était, à sa malédiction, et trancha aussitôt la question, avec un petit serrement au coeur :
"-Je ne peux rester plus longtemps avec vous. Votre combat n'est plus le mien désormais. Il va vous falloir vous débrouiller seuls.
-Hum... Ta réponse me déçoit. Mais crois-tu que je te laisse seulement le choix ? " répondit-il en ricanant.
Le réveil du monstre
Kyle fit un petit signe et deux brutes approchèrent pour encadrer Gaebril.
" - Tu es bien ingrat, nous qui t'avons sauvé la vie... dit Kyle, avec une note de regret dans la voix. Je vais te répéter ma question, mais cette fois réfléchis bien. Je n'ai pas envie de t'abimer, ce serait dommage, après les efforts que j'ai fourni pour te libérer de tes bourreaux. Alors, acceptes-tu de nous aider ?
Après un coup d'oeil aux deux lourdeaux, Gaebril répondit :
- Je dois vous quitter rapidement, pour des raisons qui ne regardent que moi. Je ne pense pas que vous voudriez savoir lesquelles.
- Ah oui ? Très bien..."
On lui prit aussitôt les deux bras. Ses gesticulations, si virulentes furent-elles, n'ébranlèrent en aucune façon les deux rocs qui le maintenaient prisonnier. Kyle sortit un couteau, dont l'acier étincella à la lumière du feu. Il s'approcha du captif, arracha sa chemise, et regarda Gaebril droit dans les yeux. Il promena lentement sa lame sur la poitrine de Gaebril, laissant derrière elle une trainée sanguinolante. La douleur et la sensation de brûlure étaient insuportables.
" - Alors, le sieur Gaebril veut-il bien réviser son jugement ? ironisa Kyle.
Rien ne lui fut répondu. Si Kyle avait été un peu plus observateur, peut-être aurait-il pu sauver sa vie. Il aurait remarqué que quelque chose clochait avec les yeux de Gaebril devenus d'un blanc laiteux, propre à ceux des non-voyants. Mais il continua sa petite torture, sans même se douter du Mal qu'il réveillait.
En effet, Kyle avait rendu Gaebril fou furieux. Mal lui en prit, car il venait de libérer la pure force animale d'un démon ô combien majeur. Ainsi, le Vent Noir souffla sur le campement.
Kyle fit un petit signe et deux brutes approchèrent pour encadrer Gaebril.
" - Tu es bien ingrat, nous qui t'avons sauvé la vie... dit Kyle, avec une note de regret dans la voix. Je vais te répéter ma question, mais cette fois réfléchis bien. Je n'ai pas envie de t'abimer, ce serait dommage, après les efforts que j'ai fourni pour te libérer de tes bourreaux. Alors, acceptes-tu de nous aider ?
Après un coup d'oeil aux deux lourdeaux, Gaebril répondit :
- Je dois vous quitter rapidement, pour des raisons qui ne regardent que moi. Je ne pense pas que vous voudriez savoir lesquelles.
- Ah oui ? Très bien..."
On lui prit aussitôt les deux bras. Ses gesticulations, si virulentes furent-elles, n'ébranlèrent en aucune façon les deux rocs qui le maintenaient prisonnier. Kyle sortit un couteau, dont l'acier étincella à la lumière du feu. Il s'approcha du captif, arracha sa chemise, et regarda Gaebril droit dans les yeux. Il promena lentement sa lame sur la poitrine de Gaebril, laissant derrière elle une trainée sanguinolante. La douleur et la sensation de brûlure étaient insuportables.
" - Alors, le sieur Gaebril veut-il bien réviser son jugement ? ironisa Kyle.
Rien ne lui fut répondu. Si Kyle avait été un peu plus observateur, peut-être aurait-il pu sauver sa vie. Il aurait remarqué que quelque chose clochait avec les yeux de Gaebril devenus d'un blanc laiteux, propre à ceux des non-voyants. Mais il continua sa petite torture, sans même se douter du Mal qu'il réveillait.
En effet, Kyle avait rendu Gaebril fou furieux. Mal lui en prit, car il venait de libérer la pure force animale d'un démon ô combien majeur. Ainsi, le Vent Noir souffla sur le campement.
Carnage
Gaebril ouvrit les yeux. Le jour s'était levé, la journée promettait d'être belle. Il contempla un petit moment le ciel sans nuage, laissant une douce brise caresser son visage souriant. C'était agréable de rester ainsi allongé, oubliant ainsi tout ses soucis...
Il se souvint cependant de son altercation avec Kyle la veille. S'il savait comment elle avait commencée (sa poitrine douloureuse en témoignait), la suite n'avait été pour lui qu'un effroyable mal de tête. Peut-être l'une des brutes de Kyle l'avait-il assomé ? L'hypothèse aurait été plus vraisemblable si on l'avait attaché... Or il était libre comme l'air.
Il décida de se lever pour comprendre ce qu'il en était et ne put que contempler l'étendue des dégâts. Au sol gisaient des dizaines de corps aux visages grimaçants, à jamais figés dans des rictus de terreurs. Nulle blessure n'était apparente, aucune goutte de sang n'avait coulé et pourtant tout ces cadavres étaient bel et bien là, comme si la troupe de Kyle était morte de peur.
Terealz siégeait, tout sourire, au milieu du massacre. Son trône du moment n'était autre que le corps du chef de la bande.
"- Alors, tu as vu les grandes choses qu'on peut faire semble ?"
Emporté par la joie du moment, Terealz se leva, remit sur pied une jeune fille fort belle si elle avait encore été vivante et entama un rythme de valse avec elle. La tête de la danseuse dodelinait d'affreuse façon à chaque nouveau pas de Terealz et cette danse macabre retourna les sangs de Gaebril.
Gaebril ouvrit les yeux. Le jour s'était levé, la journée promettait d'être belle. Il contempla un petit moment le ciel sans nuage, laissant une douce brise caresser son visage souriant. C'était agréable de rester ainsi allongé, oubliant ainsi tout ses soucis...
Il se souvint cependant de son altercation avec Kyle la veille. S'il savait comment elle avait commencée (sa poitrine douloureuse en témoignait), la suite n'avait été pour lui qu'un effroyable mal de tête. Peut-être l'une des brutes de Kyle l'avait-il assomé ? L'hypothèse aurait été plus vraisemblable si on l'avait attaché... Or il était libre comme l'air.
Il décida de se lever pour comprendre ce qu'il en était et ne put que contempler l'étendue des dégâts. Au sol gisaient des dizaines de corps aux visages grimaçants, à jamais figés dans des rictus de terreurs. Nulle blessure n'était apparente, aucune goutte de sang n'avait coulé et pourtant tout ces cadavres étaient bel et bien là, comme si la troupe de Kyle était morte de peur.
Terealz siégeait, tout sourire, au milieu du massacre. Son trône du moment n'était autre que le corps du chef de la bande.
"- Alors, tu as vu les grandes choses qu'on peut faire semble ?"
Emporté par la joie du moment, Terealz se leva, remit sur pied une jeune fille fort belle si elle avait encore été vivante et entama un rythme de valse avec elle. La tête de la danseuse dodelinait d'affreuse façon à chaque nouveau pas de Terealz et cette danse macabre retourna les sangs de Gaebril.
Un survivant
Alors que Terealz poursuivait ses quelques pas de danse avec sa cavalière du moment, un mouvement attira l'oeil de Gaebril. Un jeune garçon venait de se lever, et contemplait le champ de cadavres. Ses yeux hébétés prouvaient la gravité de son état de choc, il mit son pouce en bouche et ne bougea plus d'un iota.
Pendant ses extravagances, Terealz remarqua l'intérêt que Gaebril portait à quelque chose derrière lui. Il abandonna sa partenaire, qui chut au sol dans un bruit sourd de craquement d'os, et se retourna. Un sourir naquit aussitôt aux commissures de ses lèvres. "Oh le pauvre petit louchon ! Viens voir le papa Terealz, il va te réconforter... Tu as perdu tes parents ? Attends, on va surement les retrouver ! ". Il empoigna les cheveux d'un corps dont il souleva la tête et demanda : "Tiens, ce n'est pas elle ta maman ? ". Sur ce, il partit dans un fou rire de dément.
Gaebril assistait à la scene, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Son sentiment d'impuissance grandit encore lorsqu'il vit l'épée de feu jaillir de la main de Terealz. "Désolé, mon petit, mais je n'aime pas faire les choses à moitié". Et il abaissa son arme.
Celle-ci vint se heurter à une boule d'énergie qui avait entouré le garçon dès que Terealz avait armé son coup. Une lumière éblouissante naquit lors du choc, si bien que Gaebril dut se protéger les yeux et détourner le regard. Terealz ne put contenir l'énergie libérée par le globe protecteur et lacha son arme, qui se désintégra aussitôt à terre. Encore surpris de ce qui venait de se passer, il dut ensuite faire face à quelques projectiles magiques qui arrivaient sur lui à une vitesse phénoménale. Sa parade fut simple : il se volatilisa.
Gaebril accomoda à nouveau sa vision et put voir l'homme qui venait de sauver la vie du garçon, ou plutôt l'elfe puisqu'il avait les oreilles pointues caractéristiques de cette race, peu présente en Drakhan. Sa chevelure blanche argentée et sa longue cape flottaient encore dans son aura magique, qu'il cessa bientôt d'alimenter. Il tourna ses yeux dorés vers Gaebril.
Alors que Terealz poursuivait ses quelques pas de danse avec sa cavalière du moment, un mouvement attira l'oeil de Gaebril. Un jeune garçon venait de se lever, et contemplait le champ de cadavres. Ses yeux hébétés prouvaient la gravité de son état de choc, il mit son pouce en bouche et ne bougea plus d'un iota.
Pendant ses extravagances, Terealz remarqua l'intérêt que Gaebril portait à quelque chose derrière lui. Il abandonna sa partenaire, qui chut au sol dans un bruit sourd de craquement d'os, et se retourna. Un sourir naquit aussitôt aux commissures de ses lèvres. "Oh le pauvre petit louchon ! Viens voir le papa Terealz, il va te réconforter... Tu as perdu tes parents ? Attends, on va surement les retrouver ! ". Il empoigna les cheveux d'un corps dont il souleva la tête et demanda : "Tiens, ce n'est pas elle ta maman ? ". Sur ce, il partit dans un fou rire de dément.
Gaebril assistait à la scene, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Son sentiment d'impuissance grandit encore lorsqu'il vit l'épée de feu jaillir de la main de Terealz. "Désolé, mon petit, mais je n'aime pas faire les choses à moitié". Et il abaissa son arme.
Celle-ci vint se heurter à une boule d'énergie qui avait entouré le garçon dès que Terealz avait armé son coup. Une lumière éblouissante naquit lors du choc, si bien que Gaebril dut se protéger les yeux et détourner le regard. Terealz ne put contenir l'énergie libérée par le globe protecteur et lacha son arme, qui se désintégra aussitôt à terre. Encore surpris de ce qui venait de se passer, il dut ensuite faire face à quelques projectiles magiques qui arrivaient sur lui à une vitesse phénoménale. Sa parade fut simple : il se volatilisa.
Gaebril accomoda à nouveau sa vision et put voir l'homme qui venait de sauver la vie du garçon, ou plutôt l'elfe puisqu'il avait les oreilles pointues caractéristiques de cette race, peu présente en Drakhan. Sa chevelure blanche argentée et sa longue cape flottaient encore dans son aura magique, qu'il cessa bientôt d'alimenter. Il tourna ses yeux dorés vers Gaebril.
Un enfant spécial
Après avoir jeté un coup d'oeil à Gaebril, l'elfe à la chevelure blanche se dirigea vers l'enfant traumatisé. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur et appliqua ses mains sur les tempes du garçon. Celui-ci ne cilla pas et gardait même son regard perdu, déconnecté de la réalité, qui avait été pour lui effroyable. L'elfe, concentré, semblait sonder son âme lorsqu'il ecarquilla tout à coup les yeux et fut rejeté violemment en arrière. Gaebril, alarmé, le rejoignit et l'aida à se relever.
"- Eh bien, que s'est-il passé ?" demanda Gaebril, plutôt anxieux. L'elfe regarda à nouveau l'enfant et revint à Gaebril.
"-Je ne sais pas, j'avoue que je ne comprend pas. On dirait que.... ". Il réfléchit quelques instants, laissant Gaebril suspendu à ses lèvres et reprit :
"-Mais au fait, veuillez pardonner mon manque de politesse. Je ne me suis pas présenté : je m'appelle Morgenese". Gaebril, un peu surpris, serra sa main tendue et se présenta lui aussi :
"-Moi c'est Gaebril. Vous n'avez pas finie votre phrase... dit-il en souriant
-Ah oui... J'ai été surpris lorsqu'il a repoussé l'épée de feu de Terealz d'une façon si étonnante...
-Comment, ce n'était pas vous ?
-Non, j'ai juste invoqué quelques projectiles... Voyez-vous, d'après ce que j'ai vu de cet enfant, on dirait qu'il annihile la magie."
Gaebril le regarda alors avec le regard bovin de l'incompréhension. Il se rendit ensuite compte que Morgenese avait mentionné directement le nom de Terealz.
"-Et vous connaissez Terealz ?" demanda-t-il.
Après avoir jeté un coup d'oeil à Gaebril, l'elfe à la chevelure blanche se dirigea vers l'enfant traumatisé. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur et appliqua ses mains sur les tempes du garçon. Celui-ci ne cilla pas et gardait même son regard perdu, déconnecté de la réalité, qui avait été pour lui effroyable. L'elfe, concentré, semblait sonder son âme lorsqu'il ecarquilla tout à coup les yeux et fut rejeté violemment en arrière. Gaebril, alarmé, le rejoignit et l'aida à se relever.
"- Eh bien, que s'est-il passé ?" demanda Gaebril, plutôt anxieux. L'elfe regarda à nouveau l'enfant et revint à Gaebril.
"-Je ne sais pas, j'avoue que je ne comprend pas. On dirait que.... ". Il réfléchit quelques instants, laissant Gaebril suspendu à ses lèvres et reprit :
"-Mais au fait, veuillez pardonner mon manque de politesse. Je ne me suis pas présenté : je m'appelle Morgenese". Gaebril, un peu surpris, serra sa main tendue et se présenta lui aussi :
"-Moi c'est Gaebril. Vous n'avez pas finie votre phrase... dit-il en souriant
-Ah oui... J'ai été surpris lorsqu'il a repoussé l'épée de feu de Terealz d'une façon si étonnante...
-Comment, ce n'était pas vous ?
-Non, j'ai juste invoqué quelques projectiles... Voyez-vous, d'après ce que j'ai vu de cet enfant, on dirait qu'il annihile la magie."
Gaebril le regarda alors avec le regard bovin de l'incompréhension. Il se rendit ensuite compte que Morgenese avait mentionné directement le nom de Terealz.
"-Et vous connaissez Terealz ?" demanda-t-il.
Un cruel destin
"- Bien sûr, je le connais... Nous avons féquenté tous les deux les bancs de la même école de magie. Il était d'ailleurs doué, peut-être même plus que moi, mais son impatience à maîtriser les sorts les plus puissants l'a tourné vers les chimères des forces occultes, qui avaient du lui proposer monts et merveilles en échange de ses services... Une nuit, il s'est enfui sans que personne ne puisse rien y faire. Il a vite commencé à faire parler de lui dans la région, pillant et volant, on disait même qu'il maîtrisait des sortilèges du cinquième cercle et qu'il commandait une bande de démons. Les autorités de mon école de magie étaient horrifiées par le monstre qu'elles avaient crée et ont chargé un bon nombre de magiciens de le mettre hors d'état de nuire. Malheureusement, ils ont largement sous estimé leur ennemi et à quel point son âme était tournée vers le mal. Je suis aujourd'hui le seul survivant...
- Comment a-t-il pu tuer autant de mages ? Il n'a pas l'air si puissant que celà, tu as réussi à le mettre en fuite tout à l'heure !
- Détrompe toi et ne fait pas la même erreur que tous ceux qui ont perri. Terealz n'a jamais été vraiment présent, tu as toujours vu de lui une image résiduelle : à travers elle, il est capable de communiquer, de lancer certains sorts, voir même de tuer à distance, sans jamais qu'il soit vraiment présent physiquement - la preuve, tu l'as vu apparaitre et disparaitre à sa guise, non ? Cette image n'est cependant pas très puissante et peut facilement être vaincue. Ce n'est pas le cas du vrai Terealz, qui se terre maintenant aux fin fonds des souterrains de Delain. Le bougre a rejoint les forces de Malkiar le Rouge et a à nouveau gagné en puissance. "
Morgenese regarda le champ de cadavre autour d'eux, puis revint à Gaebril.
"- Tu en es la preuve.
- Comment celà ?
- Je connais le mal qui t'habite. Il est issu d'une malédiction qui ne peut être lancée par n'importe qui et je ne l'aurais jamais cru capable de la maîtriser, même après avoir vu tomber nombre des miens sous sa magie. Son pacte avec le Rouge doit maintenant vraiment être scellé pour qu'il ait accès à de tels sorts sans être consummé par les flux magiques...
- Pouvez vous m'en guérir ?"
Morgenese éclata de rire
"- Tu n'as pas écouté ce que je viens de dire ? Je n'ai malheureusement pas les compétences pour contrer les effets du Vent Noir. Tout au plus retarder l'échéance.
- Quelle échéance ?
- Et bien le démon majeur, le Vent Noir, qu'il a placé en toi va peu à peu prendre le pas sur toi, jusqu'à ce que ton âme soit totalement dévorée. A ce moment, il déchirera ton enveloppe physique dont il n'aura plus besoin pour naître au grand jour.
- Quel pessimisme ! Je ne peux me résoudre à attendre ma fin sans rien faire ! Je suis sûr que l'on trouvera une solution.
- Je l'espère, je l'espère. D'autant plus qu'il serait catastrophique de laisser naître un tel démon ! Vois ce qu'il est capable de faire ! Pour notre salut, nous devons nous joindre à la lutte contre Malkiar qui a commencé. Les flux magiques sont maintenant orientés vers Delain, et ils deviennent puissants. Des mages et guerriers de renom sont déjà sur place et les divinités regagnent en puissance dans les souterrains. Une confrontation cruciale s'annonce et peut-être ces éléments conjugués pourront venir à bout du Vent Noir et de Terealz. Et ce petit garçon, je n'ai jamais vu son pareil. Peut-être la providence nous l'envoie-t-elle. Du moins devons nous y croire pour ne pas perdre tout espoir. "
Là dessus, ils se turent et commencèrent à rassembler les cadavres en un tas immonde. Lorsque ce fut fait, Morgenese sortit de sa besace quatre runes qu'il assembla. De ses mains jaillirent alors des flammes ardentes qui vinrent consummer les traces du Vent Noir.
"- Bien sûr, je le connais... Nous avons féquenté tous les deux les bancs de la même école de magie. Il était d'ailleurs doué, peut-être même plus que moi, mais son impatience à maîtriser les sorts les plus puissants l'a tourné vers les chimères des forces occultes, qui avaient du lui proposer monts et merveilles en échange de ses services... Une nuit, il s'est enfui sans que personne ne puisse rien y faire. Il a vite commencé à faire parler de lui dans la région, pillant et volant, on disait même qu'il maîtrisait des sortilèges du cinquième cercle et qu'il commandait une bande de démons. Les autorités de mon école de magie étaient horrifiées par le monstre qu'elles avaient crée et ont chargé un bon nombre de magiciens de le mettre hors d'état de nuire. Malheureusement, ils ont largement sous estimé leur ennemi et à quel point son âme était tournée vers le mal. Je suis aujourd'hui le seul survivant...
- Comment a-t-il pu tuer autant de mages ? Il n'a pas l'air si puissant que celà, tu as réussi à le mettre en fuite tout à l'heure !
- Détrompe toi et ne fait pas la même erreur que tous ceux qui ont perri. Terealz n'a jamais été vraiment présent, tu as toujours vu de lui une image résiduelle : à travers elle, il est capable de communiquer, de lancer certains sorts, voir même de tuer à distance, sans jamais qu'il soit vraiment présent physiquement - la preuve, tu l'as vu apparaitre et disparaitre à sa guise, non ? Cette image n'est cependant pas très puissante et peut facilement être vaincue. Ce n'est pas le cas du vrai Terealz, qui se terre maintenant aux fin fonds des souterrains de Delain. Le bougre a rejoint les forces de Malkiar le Rouge et a à nouveau gagné en puissance. "
Morgenese regarda le champ de cadavre autour d'eux, puis revint à Gaebril.
"- Tu en es la preuve.
- Comment celà ?
- Je connais le mal qui t'habite. Il est issu d'une malédiction qui ne peut être lancée par n'importe qui et je ne l'aurais jamais cru capable de la maîtriser, même après avoir vu tomber nombre des miens sous sa magie. Son pacte avec le Rouge doit maintenant vraiment être scellé pour qu'il ait accès à de tels sorts sans être consummé par les flux magiques...
- Pouvez vous m'en guérir ?"
Morgenese éclata de rire
"- Tu n'as pas écouté ce que je viens de dire ? Je n'ai malheureusement pas les compétences pour contrer les effets du Vent Noir. Tout au plus retarder l'échéance.
- Quelle échéance ?
- Et bien le démon majeur, le Vent Noir, qu'il a placé en toi va peu à peu prendre le pas sur toi, jusqu'à ce que ton âme soit totalement dévorée. A ce moment, il déchirera ton enveloppe physique dont il n'aura plus besoin pour naître au grand jour.
- Quel pessimisme ! Je ne peux me résoudre à attendre ma fin sans rien faire ! Je suis sûr que l'on trouvera une solution.
- Je l'espère, je l'espère. D'autant plus qu'il serait catastrophique de laisser naître un tel démon ! Vois ce qu'il est capable de faire ! Pour notre salut, nous devons nous joindre à la lutte contre Malkiar qui a commencé. Les flux magiques sont maintenant orientés vers Delain, et ils deviennent puissants. Des mages et guerriers de renom sont déjà sur place et les divinités regagnent en puissance dans les souterrains. Une confrontation cruciale s'annonce et peut-être ces éléments conjugués pourront venir à bout du Vent Noir et de Terealz. Et ce petit garçon, je n'ai jamais vu son pareil. Peut-être la providence nous l'envoie-t-elle. Du moins devons nous y croire pour ne pas perdre tout espoir. "
Là dessus, ils se turent et commencèrent à rassembler les cadavres en un tas immonde. Lorsque ce fut fait, Morgenese sortit de sa besace quatre runes qu'il assembla. De ses mains jaillirent alors des flammes ardentes qui vinrent consummer les traces du Vent Noir.
Zerkal
Ils marchèrent sans relâche quelques jours encore et finirent par arriver à Zerkal. Ils franchirent les portes de la ville avec le flux habituel de voyageurs venant chercher le repos et la protection qu'offrait ses remparts, si bien que leur entrée dans Zerkal put se faire incognito, sans que personne ne puisse reconnaitre le prince d'Okhrim ou ne pose de question sur l'enfant muet qui l'accompagnait.
Zerkal était plus petite que la ville natale de Gaebril, mais elle possédait néanmoins un choix assez considérable d'auberges, selon Morgenese. Ils prirent ainsi la direction de celle la plus proche et se retrouvèrent bientôt devant l'enseigne "Au cochon fumant", qui présentait l'animal dans une position fort sympathique. Ils entrèrent et prirent place dans la salle commune de l'auberge, où un ménestrel chantait la gloire d'on ne savait quel chevalier sans peur et sans reproche. Aussitôt assis, un gros bonhomme vétu d'un tablier blanc vint se quérir de leur commande.
" - Mettez nous donc un cruchon de bière bien fraiche, votre meilleur ragout et une chambre pour la nuit ! " répondit Morgenese à l'air interrogateur du tenancier.
Tous trois dévorèrent littéralement leur repas, et malgré leur envie d'écouter la représentation du ménestrel, tombèrent de sommeil aussitôt leurs estomacs remplis. Ils gagnèrent donc leur chambre, et s'endormirent aussitôt la tête posée sur l'oreiller.
Ils marchèrent sans relâche quelques jours encore et finirent par arriver à Zerkal. Ils franchirent les portes de la ville avec le flux habituel de voyageurs venant chercher le repos et la protection qu'offrait ses remparts, si bien que leur entrée dans Zerkal put se faire incognito, sans que personne ne puisse reconnaitre le prince d'Okhrim ou ne pose de question sur l'enfant muet qui l'accompagnait.
Zerkal était plus petite que la ville natale de Gaebril, mais elle possédait néanmoins un choix assez considérable d'auberges, selon Morgenese. Ils prirent ainsi la direction de celle la plus proche et se retrouvèrent bientôt devant l'enseigne "Au cochon fumant", qui présentait l'animal dans une position fort sympathique. Ils entrèrent et prirent place dans la salle commune de l'auberge, où un ménestrel chantait la gloire d'on ne savait quel chevalier sans peur et sans reproche. Aussitôt assis, un gros bonhomme vétu d'un tablier blanc vint se quérir de leur commande.
" - Mettez nous donc un cruchon de bière bien fraiche, votre meilleur ragout et une chambre pour la nuit ! " répondit Morgenese à l'air interrogateur du tenancier.
Tous trois dévorèrent littéralement leur repas, et malgré leur envie d'écouter la représentation du ménestrel, tombèrent de sommeil aussitôt leurs estomacs remplis. Ils gagnèrent donc leur chambre, et s'endormirent aussitôt la tête posée sur l'oreiller.
Enlèvement
Tous dormaient paisiblement lorsque leurs ennuis débutèrent. Un tremblement imperceptible commença par gagner la pièce entière et s'emplifia jusqu'à jeter à terre la plupart des ornements muraux de leur chambre. Après la chute d'un vase qui vint se briser en mille morceaux avec fracas, ils furent éveillés, juste à temps pour contempler ce qui allait se dérouler sous leurs yeux, sans qu'ils puissent rien faire.
Ainsi, ils restèrent bouche bée devant l'ouverture d'une brèche dans l'espace, qui s'agrandit devant eux de façon sinistre. Elle laissa d'abord apparaître un paysage de désolation, où le sol n'était que cendres et où l'eau des rivières avait cédé sa place à de la lave en fusion. Lorsque la fenêtre donnant sur l'antichambre de l'enfer fut assez grande, deux élémentaires de feux en surgirent, brandissant leur poings enflammés, et se précipitèrent vers l'enfant. Morgenese et Gaebril, après un petit moment de latence pour sortir de la torpeur du sommeil, voulurent s'interposer et découvrirent avec horreur qu'ils étaient complètement paralysés, dans l'incapacité d'esquisser le moindre geste. Ils comprirent l'origine de leur état lorsqu'ils virent Teralz franchir à son tour le passage.
Dehors, on commença à frapper à la porte, en demandant ce qu'il pouvait bien se passer dans la chambre. Terealz ignora superbement les protestations des autres clients de l'auberge, fit signe aux élémentaires de s'emparer de l'enfant et s'avança vers Morgenese.
"Tu es le seul de notre académie que je n'ai pas encore tué... Qu'est-ce qui m'empêche de le faire maintenant ?" lui demanda-t-il avec un sourire de satisfaction. Sur ces mots, une épée de feu jaillit de sa main. Sa lame vint se poser doucement sur la gorge d'un Morgenese impuissant.
On entendit un retentissant "bordel, qu'est-ce qu'il foutent à l'intérieur ?", puis la porte vola en éclat, sous la force de la poussée d'une personne de petite taille, à coup sûr un nain. A la vue des monstres qui se tenaient dans la pièce, celui-ci brandit un braquemart monumental. Terealz tenta bien d'user de sa magie pour l'immobiliser, mais le nain repoussa sans mal son assault magique. Avec un rictus qui découvrait ses dents, Terealz ordonna à l'un des élémentaires d'attaquer. L'autre se précipita vers la brèche, emmenant l'enfant avec lui. Tous deux disparurent fort vite dans l'antichambre de l'enfer. Le nain accueillit l'autre monstre avec une jolie passe d'arme, tournoya autour de son adversaire, lança quelques coups d'estoc et de taille précis et finit par décapiter l'élémentaire qui n'avait pas bien compris ce qui lui arrivait. Il vint ensuite poser la pointe de son épée sur la nuque de Terealz, qui menaçait toujours Morgenese.
Tous dormaient paisiblement lorsque leurs ennuis débutèrent. Un tremblement imperceptible commença par gagner la pièce entière et s'emplifia jusqu'à jeter à terre la plupart des ornements muraux de leur chambre. Après la chute d'un vase qui vint se briser en mille morceaux avec fracas, ils furent éveillés, juste à temps pour contempler ce qui allait se dérouler sous leurs yeux, sans qu'ils puissent rien faire.
Ainsi, ils restèrent bouche bée devant l'ouverture d'une brèche dans l'espace, qui s'agrandit devant eux de façon sinistre. Elle laissa d'abord apparaître un paysage de désolation, où le sol n'était que cendres et où l'eau des rivières avait cédé sa place à de la lave en fusion. Lorsque la fenêtre donnant sur l'antichambre de l'enfer fut assez grande, deux élémentaires de feux en surgirent, brandissant leur poings enflammés, et se précipitèrent vers l'enfant. Morgenese et Gaebril, après un petit moment de latence pour sortir de la torpeur du sommeil, voulurent s'interposer et découvrirent avec horreur qu'ils étaient complètement paralysés, dans l'incapacité d'esquisser le moindre geste. Ils comprirent l'origine de leur état lorsqu'ils virent Teralz franchir à son tour le passage.
Dehors, on commença à frapper à la porte, en demandant ce qu'il pouvait bien se passer dans la chambre. Terealz ignora superbement les protestations des autres clients de l'auberge, fit signe aux élémentaires de s'emparer de l'enfant et s'avança vers Morgenese.
"Tu es le seul de notre académie que je n'ai pas encore tué... Qu'est-ce qui m'empêche de le faire maintenant ?" lui demanda-t-il avec un sourire de satisfaction. Sur ces mots, une épée de feu jaillit de sa main. Sa lame vint se poser doucement sur la gorge d'un Morgenese impuissant.
On entendit un retentissant "bordel, qu'est-ce qu'il foutent à l'intérieur ?", puis la porte vola en éclat, sous la force de la poussée d'une personne de petite taille, à coup sûr un nain. A la vue des monstres qui se tenaient dans la pièce, celui-ci brandit un braquemart monumental. Terealz tenta bien d'user de sa magie pour l'immobiliser, mais le nain repoussa sans mal son assault magique. Avec un rictus qui découvrait ses dents, Terealz ordonna à l'un des élémentaires d'attaquer. L'autre se précipita vers la brèche, emmenant l'enfant avec lui. Tous deux disparurent fort vite dans l'antichambre de l'enfer. Le nain accueillit l'autre monstre avec une jolie passe d'arme, tournoya autour de son adversaire, lança quelques coups d'estoc et de taille précis et finit par décapiter l'élémentaire qui n'avait pas bien compris ce qui lui arrivait. Il vint ensuite poser la pointe de son épée sur la nuque de Terealz, qui menaçait toujours Morgenese.
Cadarn
L'épée de feu de Terealz se volatilisa aussitôt que celui-ci sentit la pointe froide s'appuyer sur sa nuque. Il leva les mains en signe de rédition et se retourna vers le nain, qui le menaçait encore de sa fière épée.
"-Hé là, l'ami ne nous emportons pas ! Vous ne voulez quand même pas risquer de verser le sang , dit-il en se reculant davantage de son adversaire
-Qui êtes vous et que s'est-il passé ici ? répondit-il en s'apercevant trop tard que Terealz s'était glissé hors de portée de son arme, tout en discutant.
- Vous êtes bien un nain, aussi bête que ses pieds puants ! " ricana Terealz tout en invoquant un nouvelle épée de feu.
Le nain reprit sa position de combat, de profil, l'épée tendue en avant et fit un signe de défi de sa main libre. Il croisa rapidement le fer avec Terealz, la rencontre de leurs lames provocant continuellement des gerbes d'étincelles qui venaient mourir sur le sol de la chambre. Aucun des deux combattant n'avait encore pris l'avantage, mais on voyait dans leurs yeux que la lutte était terrible, et que seuls de véritables maîtres d'armes auraient pu soutenir cette densité d'attaques. Chaque coup fut parré avec brio, jusqu'à ce que Terealz crée un autre passage de sa main libre. Repoussant les assaults du nain, il réussit à se glisser à l'intérieur de cette porte de sortie qui fut finalement salvatrice pour lui. En effet, tout au long du combat, sa puissance magique avait décru, laissant sur la fin Morgenese et Gaebril libres de leurs mouvements. Gaebril vint sérer la main du nain et s'émerveilla :
"- Eh bien, quel combat ! Voila des techniques que je n'avais encore jamais vues ! Et vous nous avez sûrement sauvé la vie. Comment vous appelez-vous ?
- Cadarn", répondit le nain en rengainant soigneusement son arme.
L'épée de feu de Terealz se volatilisa aussitôt que celui-ci sentit la pointe froide s'appuyer sur sa nuque. Il leva les mains en signe de rédition et se retourna vers le nain, qui le menaçait encore de sa fière épée.
"-Hé là, l'ami ne nous emportons pas ! Vous ne voulez quand même pas risquer de verser le sang , dit-il en se reculant davantage de son adversaire
-Qui êtes vous et que s'est-il passé ici ? répondit-il en s'apercevant trop tard que Terealz s'était glissé hors de portée de son arme, tout en discutant.
- Vous êtes bien un nain, aussi bête que ses pieds puants ! " ricana Terealz tout en invoquant un nouvelle épée de feu.
Le nain reprit sa position de combat, de profil, l'épée tendue en avant et fit un signe de défi de sa main libre. Il croisa rapidement le fer avec Terealz, la rencontre de leurs lames provocant continuellement des gerbes d'étincelles qui venaient mourir sur le sol de la chambre. Aucun des deux combattant n'avait encore pris l'avantage, mais on voyait dans leurs yeux que la lutte était terrible, et que seuls de véritables maîtres d'armes auraient pu soutenir cette densité d'attaques. Chaque coup fut parré avec brio, jusqu'à ce que Terealz crée un autre passage de sa main libre. Repoussant les assaults du nain, il réussit à se glisser à l'intérieur de cette porte de sortie qui fut finalement salvatrice pour lui. En effet, tout au long du combat, sa puissance magique avait décru, laissant sur la fin Morgenese et Gaebril libres de leurs mouvements. Gaebril vint sérer la main du nain et s'émerveilla :
"- Eh bien, quel combat ! Voila des techniques que je n'avais encore jamais vues ! Et vous nous avez sûrement sauvé la vie. Comment vous appelez-vous ?
- Cadarn", répondit le nain en rengainant soigneusement son arme.
Arrivée à Delain
Les trois nouveaux compères décidèrent de faire route ensemble jusque Delain. En effet, Cadarn, un prêtre de Balgur, avait quitté son monastère pour prendre part à la lutte contre le démon qui sévissait dans les sous sols de la ville et dont les serviteurs allaient même jusqu'à apparaitre à la lumière du jour. Et ils n'étaient pas trop de trois pour affronter les dangers qui les attendaient là-bas.
Quelques jours de marche les menèrent à un poste de garde hormandien, quelque peu surélevé par rapport à la ville de Delain. Ils purent ainsi bénéficier d'une vue à la fois splendide et inquiétante. Au loin, ils pouvaient contempler les murs blancs étincelants du palais et de la préfecture royale, ainsi que d'autres bâtiments plus beaux les uns que les autres... Mais autour, tout n'était que désolation : des fumées noires s'élevaient de gigantesques brasiers crématoires, des monstres dont ils étaient loin d'imaginer l'existance s'attaquaient à des villageois appeurés, détruisant tout sur leur passage. La folie s'était même emparée de certains humains qui pillaient presque aussi bien que les monstres.
" - La corruption de ces terres est plus avancées que je ne croyais, regretta Morgenese. Il va falloir maintenant redoubler de vigilance si nous voulons arriver un jour à nos fins. En attendant, profitons de l'abris de ce poste de garde pour nous reposer. Nous en aurons bien besoin, pour nous rendre à la préfécture au milieu de tout ce bazard... "
Les trois nouveaux compères décidèrent de faire route ensemble jusque Delain. En effet, Cadarn, un prêtre de Balgur, avait quitté son monastère pour prendre part à la lutte contre le démon qui sévissait dans les sous sols de la ville et dont les serviteurs allaient même jusqu'à apparaitre à la lumière du jour. Et ils n'étaient pas trop de trois pour affronter les dangers qui les attendaient là-bas.
Quelques jours de marche les menèrent à un poste de garde hormandien, quelque peu surélevé par rapport à la ville de Delain. Ils purent ainsi bénéficier d'une vue à la fois splendide et inquiétante. Au loin, ils pouvaient contempler les murs blancs étincelants du palais et de la préfecture royale, ainsi que d'autres bâtiments plus beaux les uns que les autres... Mais autour, tout n'était que désolation : des fumées noires s'élevaient de gigantesques brasiers crématoires, des monstres dont ils étaient loin d'imaginer l'existance s'attaquaient à des villageois appeurés, détruisant tout sur leur passage. La folie s'était même emparée de certains humains qui pillaient presque aussi bien que les monstres.
" - La corruption de ces terres est plus avancées que je ne croyais, regretta Morgenese. Il va falloir maintenant redoubler de vigilance si nous voulons arriver un jour à nos fins. En attendant, profitons de l'abris de ce poste de garde pour nous reposer. Nous en aurons bien besoin, pour nous rendre à la préfécture au milieu de tout ce bazard... "
La préfecture
Quelques jours de marche furent nécessaires pour atteindre la préfecture royale, au centre du territoire de Delain. Comme nos amis l'avaient craint, le voyage ne fut pas de tout repos. Ils durent se frayer tant bien que mal un passage au milieu des nombreux rats, morbelins et autres engeances plus détestables les unes que les autres. Mais ces quelques combats avaient forgé un peu plus leur expérience lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination.
Devant la préfecture, une multitude d'aventuriers de tout bord attendaient patiemment leur tour afin d'ajouter leur nom à la longue liste des volontaires pour lutter contre le démon Malkiar. Souvent vêtus de haillons et équipés d'épées rouillées qu'ils avaient volée sur quelque cadavre, ils représentaient sûrement le dernier espoir pour sauver la ville... Ils prirent leur place dans la longue file qui serpentait jusqu'à l'entrée du bâtiment administratif et quelques heures plus tard se retrouvèrent devant l'officier chargé de l'enregistrement. Cadarn et Morgenese s'inscrirent sans aucun problème, mais lorsque Gaebril prononça son nom, un homme venu de nulle part s'approcha de lui et lui mit son poing dans la figure.
Quelques jours de marche furent nécessaires pour atteindre la préfecture royale, au centre du territoire de Delain. Comme nos amis l'avaient craint, le voyage ne fut pas de tout repos. Ils durent se frayer tant bien que mal un passage au milieu des nombreux rats, morbelins et autres engeances plus détestables les unes que les autres. Mais ces quelques combats avaient forgé un peu plus leur expérience lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination.
Devant la préfecture, une multitude d'aventuriers de tout bord attendaient patiemment leur tour afin d'ajouter leur nom à la longue liste des volontaires pour lutter contre le démon Malkiar. Souvent vêtus de haillons et équipés d'épées rouillées qu'ils avaient volée sur quelque cadavre, ils représentaient sûrement le dernier espoir pour sauver la ville... Ils prirent leur place dans la longue file qui serpentait jusqu'à l'entrée du bâtiment administratif et quelques heures plus tard se retrouvèrent devant l'officier chargé de l'enregistrement. Cadarn et Morgenese s'inscrirent sans aucun problème, mais lorsque Gaebril prononça son nom, un homme venu de nulle part s'approcha de lui et lui mit son poing dans la figure.
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Turìn Turàmbar
- Petit joueur
- Messages : 13
- Inscription : 29 janv. 2005 14:23
- Contact :
Rencontre
Turìn avait longtemps hésité avant d’entrer dans l’imposant bâtiment. L’idée de donner son identité dans ce lieu rempli de malandrins ne l’enchantait guère. Finrod et lui étaient arrivés dans les souterrains depuis maintenant une semaine mais ils n’avaient pas encore eu confirmation que leur piste était bonne... Avaient-ils pu précéder Oriana ? Turìn en doutait, le groupe avait une certaine avance sur eux.
C’est Finrod qui avait eu l’idée de venir consulter les registres de la Préfecture. Des centaines d’aventuriers arrivaient chaque jour à l’entrée des souterrains et venaient s’inscrire sur les registres royaux en espérant quelque récompense le jour où Malkiar serait défait. Si Oriana avait pu échapper à ses ravisseurs une fois dans les souterrains elle aurait sans doute eu l’idée de venir ici. Si elle avait pu échapper à ses ravisseurs…
Ils patientaient depuis maintenant plusieurs heures mais le temps avait fait son œuvre puisqu’il ne restait que quelques personnes entre le guichet et eux. Un petit groupe hétéroclite constitué d’un homme, d’un elfe et d’un nain était justement en train de donner leurs noms à l’officier chargé des registres. Lorsque l’homme prononça son nom, le sang de Turìn ne fit qu’un tour. Gaebril ! Se pouvait-il que ? Non, ce ne devait être qu’une coïncidence…
Turìn n’avait jamais vu Gaebril d’Okhrim et l’homme qui se tenait au guichet n’avait pas grand-chose de noble. Ses vêtements était sales et déchirés et il semblait frappé d’une fatigue intense. Ses longs cheveux étaient noués à la mode de Drakkan mais rien ne laissait présager qu’il s’agissait du prince d’Okhrim. Soudain les yeux de Turìn se posèrent sur l’anneau qui maintenait noués les cheveux du jeune homme. Il était assez large pour que des armes y fussent gravées. Turìn n’eut aucun mal à reconnaître une main gantée d’acier serrant trois éclairs rouges : l’emblème de la Foudre, feu Alaric le duc d’Okhrim !
Il se rua sur le parricide et lui décocha un coup de poing magistral.
Turìn avait longtemps hésité avant d’entrer dans l’imposant bâtiment. L’idée de donner son identité dans ce lieu rempli de malandrins ne l’enchantait guère. Finrod et lui étaient arrivés dans les souterrains depuis maintenant une semaine mais ils n’avaient pas encore eu confirmation que leur piste était bonne... Avaient-ils pu précéder Oriana ? Turìn en doutait, le groupe avait une certaine avance sur eux.
C’est Finrod qui avait eu l’idée de venir consulter les registres de la Préfecture. Des centaines d’aventuriers arrivaient chaque jour à l’entrée des souterrains et venaient s’inscrire sur les registres royaux en espérant quelque récompense le jour où Malkiar serait défait. Si Oriana avait pu échapper à ses ravisseurs une fois dans les souterrains elle aurait sans doute eu l’idée de venir ici. Si elle avait pu échapper à ses ravisseurs…
Ils patientaient depuis maintenant plusieurs heures mais le temps avait fait son œuvre puisqu’il ne restait que quelques personnes entre le guichet et eux. Un petit groupe hétéroclite constitué d’un homme, d’un elfe et d’un nain était justement en train de donner leurs noms à l’officier chargé des registres. Lorsque l’homme prononça son nom, le sang de Turìn ne fit qu’un tour. Gaebril ! Se pouvait-il que ? Non, ce ne devait être qu’une coïncidence…
Turìn n’avait jamais vu Gaebril d’Okhrim et l’homme qui se tenait au guichet n’avait pas grand-chose de noble. Ses vêtements était sales et déchirés et il semblait frappé d’une fatigue intense. Ses longs cheveux étaient noués à la mode de Drakkan mais rien ne laissait présager qu’il s’agissait du prince d’Okhrim. Soudain les yeux de Turìn se posèrent sur l’anneau qui maintenait noués les cheveux du jeune homme. Il était assez large pour que des armes y fussent gravées. Turìn n’eut aucun mal à reconnaître une main gantée d’acier serrant trois éclairs rouges : l’emblème de la Foudre, feu Alaric le duc d’Okhrim !
Il se rua sur le parricide et lui décocha un coup de poing magistral.
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Turìn Turàmbar
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Présentations
Gaebril se rua sur son agresseur et tenta de le faire tomber. Turìn, visiblement en meilleure forme, n’eut aucun mal à contenir son adversaire. Les deux hommes se tenaient par le col, les yeux dans les yeux. Autour d’eux, tout le monde s’était arrêté pour observer la scène. Les gardes royaux postés à l’entrée du bâtiment avaient posé la main sur la garde de leur épée et attendaient que le combat reprenne pour intervenir.
Finrod posa sa main sur l’épaule de Turìn et lui souffla à l’oreille :
« Es-tu devenu fou ? Qu’est-ce qui te prend d’agresser ainsi un inconnu ? »
Sans quitter Gaebril des yeux et en raffermissant sa prise sur le col de ce dernier, Turìn répondit dans un grincement de dents :
« Un inconnu ? Tu n’as donc pas reconnu la source de tous nos ennuis ? L’homme responsable de notre présence ici.
- Tu veux dire que ?...
- Je te présente Gaebril d’Okhrim, ex-héritier du duché d’Okhrim et assassin du Duc Alaric La Foudre. Le Parricide en personne… »
Finrod ouvrit grand les yeux et ne put réprimer un frisson. Si les histoires qu’ils avaient entendues durant leur voyage étaient vraies, l’homme qui se tenait devant eux était capable de tout. D’aucuns le disaient pris de folie, tuant toutes les personnes qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. En quelques mois, le Parricide était devenu le croque-mitaine de toute la région nord de Drakkan.
L’elfe qui accompagnait Gaebril les interrompit :
« Messieurs, je crois que nous ferions mieux d’éviter de nous battre ici. Inscrivez-vous sur les registres royaux et sortons. Je crois comprendre que vous avez beaucoup de chose à vous dire… »
Gaebril, dont le visage était toujours aussi inexpressif, et Turìn se séparèrent.
A la suite des trois compagnons, Finrod et Turìn donnèrent leurs noms au guichet. Lorsque Turìn demanda à l’employé si une certaines Oriana était venue s’inscrire ici, celui-ci sortit le registre portant la lettre O et l’ouvrit. Il parcourut les noms des nouveaux arrivants jusqu’à trois mois auparavant mais celui d’Oriana ne s’y trouvait pas.
Turìn se dirigea vers la sortie d’un pas lent. Toujours aucune trace de sa sœur… Il récupéra son arme auprès du garde en faction et retrouva Finrod qui discutait avec les deux compagnons de Gaebril. Ce dernier était à l’écart, ses yeux vides fixant l’horizon.
Il s’avança vers Finrod qui se tourna vers lui :
« Turìn, je te présente Morgenese et Cadarn. Ils sont entrés dans les souterrains avec le Parri.. avec Gaebril. Nous cherchons un meilleur endroit pour discuter. Il semblerait qu’il y ait une auberge à quelques lieues d’ici. Qu’en penses-tu ? »
Turìn sourit en direction du nain et de l’elfe.
« Allons-y… »
Gaebril se rua sur son agresseur et tenta de le faire tomber. Turìn, visiblement en meilleure forme, n’eut aucun mal à contenir son adversaire. Les deux hommes se tenaient par le col, les yeux dans les yeux. Autour d’eux, tout le monde s’était arrêté pour observer la scène. Les gardes royaux postés à l’entrée du bâtiment avaient posé la main sur la garde de leur épée et attendaient que le combat reprenne pour intervenir.
Finrod posa sa main sur l’épaule de Turìn et lui souffla à l’oreille :
« Es-tu devenu fou ? Qu’est-ce qui te prend d’agresser ainsi un inconnu ? »
Sans quitter Gaebril des yeux et en raffermissant sa prise sur le col de ce dernier, Turìn répondit dans un grincement de dents :
« Un inconnu ? Tu n’as donc pas reconnu la source de tous nos ennuis ? L’homme responsable de notre présence ici.
- Tu veux dire que ?...
- Je te présente Gaebril d’Okhrim, ex-héritier du duché d’Okhrim et assassin du Duc Alaric La Foudre. Le Parricide en personne… »
Finrod ouvrit grand les yeux et ne put réprimer un frisson. Si les histoires qu’ils avaient entendues durant leur voyage étaient vraies, l’homme qui se tenait devant eux était capable de tout. D’aucuns le disaient pris de folie, tuant toutes les personnes qui avaient le malheur de se trouver sur son passage. En quelques mois, le Parricide était devenu le croque-mitaine de toute la région nord de Drakkan.
L’elfe qui accompagnait Gaebril les interrompit :
« Messieurs, je crois que nous ferions mieux d’éviter de nous battre ici. Inscrivez-vous sur les registres royaux et sortons. Je crois comprendre que vous avez beaucoup de chose à vous dire… »
Gaebril, dont le visage était toujours aussi inexpressif, et Turìn se séparèrent.
A la suite des trois compagnons, Finrod et Turìn donnèrent leurs noms au guichet. Lorsque Turìn demanda à l’employé si une certaines Oriana était venue s’inscrire ici, celui-ci sortit le registre portant la lettre O et l’ouvrit. Il parcourut les noms des nouveaux arrivants jusqu’à trois mois auparavant mais celui d’Oriana ne s’y trouvait pas.
Turìn se dirigea vers la sortie d’un pas lent. Toujours aucune trace de sa sœur… Il récupéra son arme auprès du garde en faction et retrouva Finrod qui discutait avec les deux compagnons de Gaebril. Ce dernier était à l’écart, ses yeux vides fixant l’horizon.
Il s’avança vers Finrod qui se tourna vers lui :
« Turìn, je te présente Morgenese et Cadarn. Ils sont entrés dans les souterrains avec le Parri.. avec Gaebril. Nous cherchons un meilleur endroit pour discuter. Il semblerait qu’il y ait une auberge à quelques lieues d’ici. Qu’en penses-tu ? »
Turìn sourit en direction du nain et de l’elfe.
« Allons-y… »