Là ou va l'églantine.......

[shavy35]

A l'heure ou ma main tremble au rythme de ma respiration saccadée , je sais que je suis le dernier de mon ordre , et j'en prends d'autant plus conscience que mes yeux se fermeront bientôt , et sans nul regret , sur mes chroniques inachevées.
L'oeuvre d'une vie restera à jamais confidentielle . Je m'y suis resolu dés la mort de mon apprentie , Ethel Findurial , brillante harpiste et éléve assidue .
Ah , le sacrifice n'était pas assez grand ? Pourquoi ne pas m'accorder un sursaut de vie pour finir les chroniques de l'Eglantine ? N'ai je pas suffisament ecrit avec le sang de mes ennemis , mes amis , mes proches ....la femme que j'aimais ?
J'ai tout perdu pour ce but insensé , tout !
Le voile me saisit , flagrance de mort , douceur du velours , que Sarriel entende ma supplique ...puisses t-on un jour trouver le secret de l'Eglantine ..............cette raison de vivre qui m'a tué ........

[eridian]

AH! Maudit soit le trouble qui n'en finit pas de me hanter.
Depuis ce jour, je ne trouve plus qu'un demi-repos.
C'est sans cesse accompagné de cette meme mélodie lanscinente
que me viens ce rêve.
Cela dure depuis... un an je crois.
Je n'etais pas a ma place, cette auberge puante, ce bouge miteux me dégoutait.
Ce jour là, le patron, Björg, me jeta dehors m'exortant de trouver les herbes aromatiques dont il a besoin pour le repas du lendemain.
" et ne reviens pas bredouille cette fois !!
ou ne reviens jamais, cretin que tu es!!"
"Bah..." me dis-je.
Cependant j'étais perdu.
"Est ce ma faute si ces maudites herbes..."
C'est là, que je le vis!
Logé dans le tronc décharné d'un vieux chêne malade.
Ce paquet entouré de linges usés.
Un parchemin; que je m'empressai de dérouler comme si ma vie en dépendait.
Grand mal m'en prit.
Ce ne sont que les dernieres lignes d'un mourrant.
Désespéré : je n'avais aucune de ces herbes aromatiques et la nuit allait tomber....
Sans m'en rendre compte sur le moment, je pris ma flute et entonnai cet air que mon père jouait le soir au coin du feu.
La nuit était tombé depuis deux heures quand le sommeil me gagna...

[shavy35]

Dans un demi sommeil propre à ceux de ma race , je perçus un galop lointain dans la rosée de la nuit .
M'ébrouant les cheveux comme pour me rappeler de ma condition de barde errant , malodorant et pouilleux , je jetais un oeil à l'orée de la forêt .
Et je le vis .
Majestueux , ses bois dressés vers le ciel nuageux de cette nuit sans lune , un cerf au pelage argenté , ses grands yeux onyx rivés vers ma misérable carcasse .........
Que je me sentis à ce moment là amoindri !
Instinctivement , je serrais mes misérables possesions contre moi , ultime refuge de l'infortuné face à cette force de la nature .
Mais le cerf argenté ne fit rien ou plutot rien ne temoignait chez cette apparition la moindre agressivité ....
Ce face à face me semblait alors interminable quand soudain perçant la frondaison des arbres deux silhouettes bondirent , hurlantes dans la clairiere , entre moi et le divin cervidé .
Une silhouette trapue et une autre élancée , presque trop maigre , mais surtout toutes deux trop lentes pour le cerf qui dans dans un éclair d'argent disparut dans les tenebres des sous bois .
-Bougre d'imbécile ! invectiva la petite masse trapue .2 jours de traque pour rien !! Assarto espèce de ........................
-Que faire ? Cette créature est un démon ou un de ces dieux de la forêt ........c'est lui qui nous a baladé , Bardak !! Tout du long , cette bestiole nous a promené ni plus ni moins !!
Abasourdi par l'indifférence avec laquelle ces deux olibrius s'insultaient copieusement , je me relevais doucement prêt à disparaitre à la faveur de l'obscurité .
Hélas pas avec la célérité requise ...
-Hé ? Toi la-bas ! me cria le nain ( car s'en était bien un )
Je feins mal la surprise par un "plait-il "bien senti
-Tas pas une idée de l'endroit où on pourrait crécher au sec , par ici ?
les deux s'avancèrent vers moi , l'air jovial , l'un la main dans sa gibeciere , tendant aussitot une gourde de peau , l'autre extirpant un pain gris et un morceau de lard .
-et où partager un verre à la santé du dieu cerf ?
Tout sourire , je tendis la main vers le tronc noueux de mon refuge nocturne .
- La ou pousse l'églantine n'est pas meilleur refuge pour les desoeuvrés !!dis je en désignant le petit buisson de cette arbuste lové contre le vieux chêne.

[shavy35]

...Je mis longtemps à m'endormir , mes nouveaux compagnons à mes cotês , le nain Bardak , trouvère nain , et louis d'assarto , noble désargenté en quête d'aventures .
Là ou pousse l'églantine .....cette phrase , je l'avais déja lu ......sur ce parchemin et la réplique m'est revenue , cinglante et impromptue ...........

[eridian]

ainsi tout débuta :
J'étais là, incapable du moindre geste dans le coin de cette pièce, sombre.
Un feu crépitait joyeusement dans la cheminée et ses flammes apportaient au décor des reflêts jaunes et rouges au gré de leur danse.
Ma vue se troublait parfois,
Je distinguai pourtant un homme, un vieillard même à en juger par la longue chevelure blanche qui couvrait ses épaules.
Il écrivait, tout en marmonant. Quoi? je ne savais...
Tantôt s'étirant, tantôt faisant craquer ses doigts fins et usés.
De violentes quintes de toux rythmaient chacune de ses phrases.
Qui était ce ?
Dès lors je fouillai la pièce du regard espérant y trouver un quelconque repère : Des instruments de musique, des partitions étalées sur le sol ajoutaient au désordre de l'endroi.
Un mouvement furtif me tira soudain de mes investigations :
Là-bas entre ces deux étagères, ma vue se troublait une nouvelle fois et toujours impossible de bouger.
Ce qui n'était au départ qu'un rêve pris rapidement des atours de cauchemar. En effet, la faible lumière qui balayait langoureusement les murs dévoila une vision d'horreur dépassant l'entendement :
Haute de deux mêtres cette créature dont les yeux semblaient s'ouvrir sur un univers entier, s'avança vers le vieillard.
Je voulu crier, prévenir, mais aucun son ne sortait de ma bouche.
Elle s'approcha encore s'arrétant juste dans le dos du vieil homme.
Il ne broncha pas, peut être ne savait-il pas ...
Soudain la créature ouvrit sa cape
une lumière aveuglante me força à fermer les yeux.
Qd je les rouvris, le vieillard et la créature avaient tous deux disparus.
Soulagé d'être passé inaperçu je m'épongeais le front.
Je pouvais bouger!!
Tremblant de peur je cru que mes jambes ne me porteraient pas juqu'au fauteuil.
Du vieillard, il ne restait plus qu'une lettre cachetée ou figurait ceci :
"à Eridian et à Bardak pour la compagnie églantine"
Je me réveillai dans un cri, beignant dans ma sueur.
Il me fallu quelques minutes pour réaliser que c'était un rêve CE RÊVE qui revient chaque nuits. mon nom sur cette lettre et BARDAK je ne connais pas. pourquoi? je ne sais.
Tant de questions.
Les oiseaux chantaient et un rayon de soleil vint me réchauffer le corps :
j'étais assis contre l'arbre serrant dans mes mains convulsées....

[shavy35]

Le temps passa suite à ma rencontre avec ces deux acolytes , plus vite et de maniere plus agréable ; au gré des saisons , et à leur côté j'appris beaucoup de cette vie d'aventure et d'errance , oubliant ainsi mes obligations ...
Héritier d'une famille de bardes elfes de renom , moi , Ferryl Findurial , j'ai décidé trés tôt de prendre ma vie en main ...........En fait je n'ai plus d'obligations depuis la mort de ma mère ...ainsi en ai-je décidé .
Pourtant avant de croiser la route du cerf d'argent , j'étais en route pour la vie que , dés ma naissance , on avait décidé pour moi.
Loin , trop loin , tout ceci n'est plus mon affaire ........plus rien ne me rattaches aux miens ..........
Bardak aussi a subi le courroux et l'imcompréhension des siens et de longues nuitées et tours de garde sous les étoiles , ont rapprochés les deux parias que nous sommes devenus . Fils d'artisan , il ne vivait que pour le rythme des tambourins nains de Drakcarsis et non pas pour la forge familiale . Son père , fier et vieillissant , prit un apprenti et bannit un fils .Depuis Bardak ne vit que pour son art , la confection d'instruments à percussion , et les gestes naines qu'il écrit ...hum ..dans un style tout à lui !!
Louis d'assarto est juste un bon vivant avec un joli brin de voix , propre à déclamer poemes et pousser la chansonette du moment que l'attend de quoi rincer son gosier .....il demeure une encyclopédie vivante de chansons à boire ..........
Oui alors que se lève le jour , je suis fier de mes choix , ceux -là même pour lesquels ma race me juge et me condanne à cette exil volontaire .

[eridian]

je me remis tant bien que mal de mon emoi.
je pris une grande inspiration et desserrais lentement la main.
la vérité fut aussi brutale qu'un soufflet :
les mots que j'avais vu cette nuit ornaient l'en-tête de la lettre.
il fallait que je saches.
"mais qu'est ce donc que cette farce?".
me demandais-je .En effet, je n'etais pas au bout de mes surprises :
les mots ,ou que sais-je d'autres, n'en étaient pas ou ne semblaient pas en être.
les symboles, non les caractères ne souffraient aucune coupure.
les phrases, ou que sais-je d'autres n'étaient pas ponctuées.
les lignes que je parcourais n'avaient rien a voir avec ce que j'ai pu lire jusqu'à présent.
de longues heures durant, mon esprit de novice fut assailli de questions
auquelles je ne pouvais apporter la moindre réponse.
aux premieres heures de l'après-midi mon estomac se fit une joie d'interrompre ma réflexion.
je me levais donc et me mis en quête de nourriture.
j'errais déja depuis de longues minutes mon ventre gargouillait tant et si bien qu'il me trahissait dans ma chasse.
je débouchais enfin sur une clairière, au centre se dressait une humble chaumière. aucun signe ne permettait de conclure à une quelconque présence, je m'approchais à petit pas.
bien qu'ayant frappé plusieurs fois aucune réponse ne me parvenait, je pris la décision d'entrer malgré tout.
l'intérieur était sombre, une fois mon regard accoutumé, je distinguais faiblement l'intérieur :une couche plus que sommaire laissée en désordre occupait le mur opposé.
les murs etaient couverts de parchemins huileux représentant des symboles étranges. des étagères contenaient les livres (peu de livres) des cierges a moitié consumés et la paroi de gauche etait trouée d'un âtre encore fumant et dégageant une odeur âcre.
l'habitant de cette gargotte ne doit pas être bien loin.
j'en profitai pour me désaltérer et je trouvais à coté de la cruche maintenant vide deux morceaux de viande séchée.
ainsi sustenté je me mis en quête de fouiller cette maison de fond en comble.
les éléments qui demeuraient le plus à ma portée étaient les livres :
"Traité des runes de rêgnes"
"Grimoire de magie hermétique"...
un raclement de gorge me fit sursauter.
ainsi pris en défaut je fis volte face pour découvrir un homme, jeune.
il semblait avoir mon age à moins que son accoutrement ne me trompe.
"la magie t'interresses?"
"s'introduit-on ainsi chez les gens?" renchérit-il derechef.
ces remarques me laissèrent sans voix.
"je... je...."
"et en plus tu t'es permis de me priver de repas."
"et comment se nomme cet intrus qui se permet tant d'inconséquence?"
"e... eridian monsieur."
"HA! HA! HA!, Bjorg te cherche partout mon garcon il promet à qui veut l'entendre que tu prendras la plus belle correction de toute ta vie".
"qu'es tu donc venu faire chez moi?"
me demanda t'il
"je .. je me suis perdu et j'avais faim monsieur"
"je vous en pris ne me faites pas de mal je vais aller vous chercher de l'eau et du gibier!!"
je voulu fuir et ne plus souffrir cette scène d'humiliation.
mais l'homme me bloquait la sortie.
dans la précipitation je laissai tomber ma lettre.
il la ramassa :
" tiens donc , comment te trouves tu en posséssion d'un tel parchemin?"
me demanda-t'il d'une voix sévère.
"je doutes que tu y ais pu comprendre grand chose."
"elle t'es adressée..."
"je ne sais mon seigneur je vous en prie laissez moi réparer ma faute"
"OH! OH!"
"non! mon cher ami tu vas rester la. et ne m'appelles plus monsieur :mon nom est vulcana D'absyan et je suis magicien.
cette lettre est écrite en langage hermétique et je suis le seul dans les environs à pouvoir te venir en aide."
"assieds toi et ecoute moi bien."
de la lettre qui m'était adressée, il ne lut que "ce qui m'interressait"
voici, en quelques mots, ce que je pus comprendre :
outre le fait qu'elle etait ecrit par un vieux barde mourrant (la seule chose
écrite en langage commun était les noms des destinataires et l'en tête.)
elle mentionnait également un nom : "la compagnie églantine"
le magicien m'expliqua qu'il me fallait trouver un luthier et le convaincre de me suivre.
je devais trouver un lieu semble t'il :"là ou pousse l'églantine..."
rassembler une troupe de musiciens et composer une harmonie capable d'en dévoiler les secrêts.
"mais comment ?!!" je m'insurgeais ainsi :
"cela ne se peut! vous vous trompez!!"
le mage leva la main et se fixa :
"tais toi quelqu'un viens", me dit-il
en effet des voix se faisaient entendre a l'entrée de la clairiere.
"Assarto j'ai faim, que t'as t'il donc pris?"
"et cet elfe qui nous empeche de tuer le moindre animal!"
"enfin BARDAK soit raisonnable tu voies bien que nous ne sommes pas perdus!!"...

[shavy35]

Bardak ne déroguait pas à ceux de sa race au niveau de son caractère .Le ventre vide et le gosier sec depuis 2 jours avait donné lieu à des jérémiades , des jurons à l'encontre de tout ce qui se raprochait de prêt ou de loin à la vie rupestre .
Mais cette chaumière abandonnéé , au sein d'une clairiere opportune , allait changer la donne pour moi et mes deux compagnons .
Sans aucune précaution , nous nous retrouvames sur le perron de la modeste batisse .
A peine avions nous entrepris de lever le loquet de la porte , que celle -ci s'ouvrit d'un coup , dévoilant deux hommes , l'un arbhorant un sourire satisfait et une robe de mage , l'autre l'air incréduble .
- Entrez donc , voyageurs , ces derniers temps mon hameau fait journée porte ouverte ......
- Messire , ne vous meprenez pas sur nos intentions , notre condition de bardes errants , nous pousse , il est vrai , à un certain sans-géne , une saine familiarité , mais jamais au vol ou au brigandage. Un simple abri pour la nuit , qq vivres , nous suffiront , car le denuement de toutes ces necessités est grand dans ces contrées inhospitalières
- En gros on a la dalle et on est crevé , crut bon de rajouter Bardak
L'homme ne s'en froissa pas bien au contraire , et malgré son jeune age , il partit dans un rire sonore , propre aux sages vieillissants qui n'en ont que rarement l'occasion , lorsque au même moment le ventre de d'Assarto gronda de fureur .
Rires communicatifs qui prit à partie tout les autres .
Le mage du nom de Vulcana D'absyan était l'un de ces ermites sorciers , isolé pour certainement parfaire en toute quietude ses connaissances , et c'est autour du feu , aprés un repas chiche , mais bienvenue , que nous liâmes connaissances avec Vulcana et le jeune Eridian .
Ce dernier discuta longuement avec Bardak et , chose étrange , je pensais alors que cette complicité naissante était si naturelle qu'ils semblaient se connaitre depuis toujours .
L'avenir allait , à mon grand étonnement , me donner raison .

[shavy35]

Ce soir là les présentations prirent une tournure des plus inattendues , car cette rencontre allait scéllé notre destin à tous les 5 , ainsi que nos compagnons d'infortune à venir.
Vulcana était l'un de ces hommes posés qui cache un fin stratège , car je ne sais comment il vient à parler du parchemin de l'églantine , mais la surprise que Eridian et moi ne purent cacher lui sembla toute naturelle.
D'un bond je me levais , blessé dans mon amour propre , comme si à cet instant , le sorcier lisait en moi comme dans un livre ouvert .
"Comment , comment ?" balbutiais-je " Comment connaissais vous la compagnie de l'églantine ?par quel prodige ?............."
Je perçus le trouble d'Eridian , qui machinalement mis la main dans son sac de cuir .
- Je le tiens du dernier membre de l'ordre de l'eglantine , jeune elfe, me repondit le sorcier , son regard vissé dans le mien , inébranlable.
- C'est impossible , cet ...cet homme est mort à des lieues d'ici ...loin trop loin ....Il n'aurait jamais trahi son ordre par .........
Je réalisais alors que je criais de dépit , plus que je ne parlais .....le passé ..ce passé qui veut me faire endosser un rôle que je ne veux pas ...et voila que je le dévoilais devant de parfaits inconnus.
- Calme toi Ferryl , me dit Bardak en se levant doucement , je suis sur que le sorcier a une explication à nous fournir , car je ne suis pas dupe sur cet acceuil , courtois il est vrai, mais à mon goût trop prémédité ...
-Ma foi , si messire s'attendait à notre visite , il aurait pu prevoir , 3 pichets de vin supplémentaires , rajouta Assarto en inspectant le fond du cruchon .
Cet remarque incongrue eut comme effet de détendre l'atmosphere .
- Il est vrai que je m'attendais à votre venue , je ne le nis pas . Comme je m'attendais à votre indignation Ferryl Findurial , fils d'Ethel , car il est dit :
Du refus de l'un , scelle le destin de l'autre ,
l'églantine s'éteint dans sa couche ocre ,
jetant sur la compagnie un éternel opprobre.
Du refus de l'elfe viendra le destin du nain ,
du doute de l'humain viendra le lendemain ,
ou l'eglantine fleurira au matin ..

Combien de fois ais-je entendu cette prophétie .........
Perdu dans mes souvenirs une voix s'eleva à mes cotés , Eridian finit le couplet :
- Car là ou pousse l'églantine n'est pas meilleur refuge pour les desoeuvrés .
Son regard plein d'assurance se figea sur Vulcana , qui opina de la tête . Je compris alors tout ce que j'avais occulté en apprenant cette chanson de geste .............
La compagnie Eglantine était devant moi ....et bien malgré moi , j'en faisais maintenant parti.

[eridian]

Je fixais ce billet que mon père m'avait légué l'année de mes dix ans :
L'année de sa mort, la maladie vint le happer aussi soudainement que le vent souffle une bougie.
Dès lors, mon apprentissage fût confié à l'aubergiste du village et je vous en passe les détails tant j'aimerais oublier moi même cette période de ma vie.
Peu avant d'exhaler son dernier soupir, mon père me fit appeler :
-"Approche fils, j'ai quelquechose à te confier."
-"Prends ceci", me dit-il, désignant le pli posé sur le chevet.
Et il récita les derniers vers de la prophétie.
puis il entrepris de me conter cette histoire :
La légende de la ville de DELAIN :
-"Disons que ça s'est passé il y a 1473 ans..."
Une quinte de toux vint ponctuer la fin de l'histoire.
-"Tu comprendras .... Trouves...FINDURIAL..."
Son corps se raidit soudain et son âme s'ouvrit enfin au secrêts du monde.

-"Il délirait!!" je m'insurgeais ainsi.
-"J'ai demandé à Björg de m'expliquer mais celui-ci ne voyait en moi que le bénéfice d'une main d'oeuvre gratuite."

Cependant la nuit tombait peu à peu. Les premières étoiles veillaient déjà
alors que l'astre solaire disparaissait sous la frondaison des arbres.
Vulcana, qui se tenait debout à la fenêtre m'interrompis :
-"Vous comprendrez bien assez tôt, je vous le promets !"
-"Moi même je n'en sais guère davantage."
-"Dès demain nous nous mettrons en quête de ce luthier."
-"Nous irons trouver Ulnar, un nain!!" dit-il en jetant un clin d'oeil à Bardak.

Nous restions là une heure à se poser des questions auxquelles nous ne trouvions de réponses.
Assarto ronflait déjà depuis vingt minutes lorsque, dans une vague somnolence, une douce mélodie vint me bercer, cette mélodie que je connais bien et qui annonçait pour la deuxieme fois de ma vie ce rêve qui me hante encore et encore...

[eridian]

La nuit etait encore bien noire lorsque vulcana nous tira de nos songes.
-"Allez la compagnie, il ne faut pas trainer, nous avons du pain sur la planche!!"
-"où ça?" demanda le nain passant avidement sa langue sur sa lêvre supérieure.
-"AH AH! c'est une façon de parler" se moqua Assarto,
-"Mon pauvre c'est pas gagné avec toi!!"
Rancunier et querelleur, le nain voulu faire taire son comparse trop moqueur à son goût. Mais Ferryl ne voyait pas la scène du même oeil :
-"Et vous prétendez former une troupe artistique bande de barbares!!"
-" OUAIS et nous au moins on joue pas du pipeau!!!"
Les rires repartirent de plus belle.
je restais assis dans mes couvertures encore quelques minutes afin de réchauffer mon corps et profiter du même coup d'une douceur protectrice,
comme pour exorciser mon cauchemar.
Mais le magicien impatient cette fois ci nous somma de hâter le mouvement.
Le soleil n'était toujours pas levé que nous nous mettions en route.
Apres avoir vérifier nos paquetages, vulcana vérrouilla la porte et lança
je ne sais quel sortilège de garde.
-"En route mes amis!! Ulnar sera bien surpris de nous voir!!"
-"nous allons passer par les montagnes du diamant"
Je remarquai discrètement la triste mine d'Assarto :
-"on va passer sur mon ancien domaine..."
-"Que c'est-il passé?" demanda Ferryl
-"Disons que je n'étais pas à la hauteur de mes engagements!"
-"un soir de beuverie nous avons été attaqué par une horde de morbelins. Mais chose surprenante ils avaient des warlocks avec eux. D'habitude ils ne sortent pas au grand jour."
-"je n'ai pu défendre mes terres, nous les avons repoussé mais nous avions subi trop de perte."
-"un traitre de mes gens fît un rapport au ROI et il me retira mes terres."
-"depuis ma citadelle est occupée par ces créatures et constitue un poste avancé morbelins sur les terres du roi."
-"Il faudra éviter de trop s'en approcher !!" conclut Vulcana.
Je fut soulagé de cette réponse.
Le soleil se levai enfin et nous marchions depuis une heure.
L'elfe, soudain se figea, silencieux
-"chuut!!"
la troupe se fixa.
au loin en effet on pouvait entendre un leger grincement.
cela ne venait pas dans notre direction.
mais c'etait le plus sinistre grincement que j'ai jamais entendu.
Nous restions ébahis devant la démonstration d'agilité qu'il nous fit à ce moment :
d'un bond il rejoignît les branches basses d'un pin assez dense. et deux secondes plus tard il etait deja hors de vue.
le grincement continuait à me glacer le dos tout en se faisant de plus en plus lointain.
Quinze minutes plus tard ferryl reparu le visage sombre.
Décidement je croyait que les elfes n'etaient pas capables d'aussi sinistres attitudes.
-"Lorsque grince la charrette de l'Ankou, la mort est proche."
-" ces viles créatures, pour la plupart des aventuriers ayant voué leur âme au démon, sentent la mort de loin."
-"Une chance qu'ils ne viennent pas vers nous!!" lança Vulcana rassuré.
-"Hâtons nous néanmoins nous devons trouver le luthier avant deux jours.".

[shavy35]

Jamais ces deux jours ne me parurent aussi longs , poursuivi par un grincement lointain mais lancinant ....oui la mort rodait alors que nous cheminions dans les forêts sombres de Merlakador , lieu hanté par les ombres dannés , mort sous les coups des créatures demoniaques , qui surgissent des profondeurs de Delain .
C'est là mon lieu de pélerinage , le seul endroit ou je ne peux contenir ma peine ..le dernier où ma mère m'a été enlevée à jamais .
L'ankou annonce tjs des événement terribles , et parfois il fait office de hérault et de bourreau ....nous pressions le pas pour éviter d'en connaitre la justice expédititive .
Bardak nous dit que la chair des innocents , attire ces démons et heureusement , nul d'entre nous ne semblait etre blanc comme neige .
Eridian paraissait plus determiné que jamais , comme si un but avait été donné à sa vie .....
Pour ma part je me doutais bien que l'un des nains , bardak ou ce Ulnar prendrait ma place dans la compagnie , car plutot que de faire subir ma lacheté à tous , j'avais préféré l'annoncer au grand jour , et ainsi fuir mes responsabilités...sur la tombe de ma mère , je voulais apparaitre sans attache , mais avec une indefectible foi dans ce qu'avait été sa destinée ..
Tous ici nous avions un rôle à jouer , la complainte de l'églantine nous le signifier à chacun de nos pas .....
A l'aube du deuxième jour , nous étions en vue de la communauté naine de Karak Aldin , vassale du roi . Enfin la compagnie allait trouver le dernier membre de notre formation initiale ...
Dans les ténébres des sous bois que nous quittions , je crus dicerner des formes fantomatiques ...et des rales de dépit comme pour nous signifier que l'innéluctable n'était que partie remise ...................

[shavy35]

Jadis mon père me désignait l'horizon au dela des montagnes , un regard rempli de fierté , le front barré par le poids des soucis :
-Tu vois me disait-il, un jour louis tout t'appartiendra .....c'est ton héritage Mais moi je ne voyais que l'éclat de son épée dans le crépuscule .
Maintenant je n'ai plus rien , et le temps est passé sur la fierté des Assarto , comme une presse , une presse à vins , broyée par l'indigence du dernier de ses descendants .
C'est le coeur serré que je vois au loin la forteresse de mes ancêtres , et chacun de mes compagnons me regardent avec un mélange de pitié et de compassion ........Un jour peut-etre le grande salle entendra de nouveau résonner le cor de Despilo , signe de libération et de la fierté d'un père ............

[eridian]

-"Bah!! fait pas cette tête !!
on en verra d'autres!!!"
-"Eh!! Assarto arrete de broyer du noir c'est pas bon pour le bide ces choses la."
-"Hein? je.. tu disais quoi? Louis sortait d'une quasi transe mélancolique et regardait le nain d'une mine déconfite, mise en valeur par son teint blafard.
-" Désolé mais l'éxil m'est bien difficile à supporter.
de sombres images me hantent : mes meilleurs hommes, des amis même, ensorcelés pour certains transpercés de part en part pour d'autres.
Tout a été si vite, nous n'étions pas préparés..."
-"AHA cessez donc avec le passé!!! crièrent ensemble les deux magiciens.
-"vous allez nous porter la poisse, nous n'avons pas besoin de chats noirs, d'autant plus que nous ne sommes pas arrivés."
-"il reste deux jours de marche et il nous faut un abri pour la nuit!!". Continuai je sortant de mes songes. nous sortiment de la penombre sylvestre pour devaler à flanc de colline le chemin qui nous menerait bientot au fond de la "Vallée Brumeuse".
-"L'entree de la cité se trouve sur l'autre versant. intervint vulcana."
la pente etait abrupte par endroits et plus douce en d'autres.
Les roches calcaires s'effritaient sous les effets conjugués de nos pas et de l'humidité.
Nous avons marché ainsi pendant un temps interminable.
Des oiseaux noirs, de mauvaises augures, croassaient quelque part.
Soudain Ferryl nous intima de stopper:
nous faisions face à l'entrée d'un canyon!
-"Nous avons du nous égarer dans cette purée de poix!!" ragea Bardak frigorifié par la fraiche moiteur ambiante.
-"Ce n'est pas ce qui me préoccupe!!" renchérit l'elfe d'un ton sans réplique.
-"nous ne sommes pas seul..."
Comme si la roche elle même était douée de parole, un grondement sourd montait autour de nous et la terre se mit à trembler.
Dans un énorme fracas de poussière et de pierres les parois des deux falaises commencaient à s'effondrer nous prenant complètement au dépourvu.
Les plus lestes aggripèrent le nain qui s'était avancé d'un pas téméraire. Il le ramenèrent en arrière sans crier gare.
ils s'écroulerent tous trois de tout leur long dans le chemin.
L'elfe coincé sous le nain eut le souffle coupé quelques instants.
Se relevant :
-"Petit mais grassouillet à ce que j'ai pu sentir!!"
-"Nul ne t'a commandé de te meler de mes affaires longues oreilles, je m'en serais sorti seul!!!"
...je vous laisse deviner la suite...
-"Bardak!! je te signale que j'y suis aussi pour quelque chose et que nous sommes dans la meme galè...." TCHACK!!
-"AAAAhhhh!!!"
Une flêche enflamée se planta dans mon pied droit; me clouant sur place.
Les autres eurent un instant d'hésitation mais aussitot des hurlements sadiques résonnèrent dans la gorge et des silhouettes par trop reconnaissables se detachèrent du nuage blanc.
-"Des morbelins !! hurla Assarto."
vulcana incantait déjà et bien que planté à cet endroit je décidai de vendre chèrement ma peau.
L'elfe vint arracher la flêche d'un coup sec tandis qu'une douce lueur sortait des doigts du jeune mage.
Un nouveau souffle coulait dans mes veines :
-"POUR L'EGLANTINE!!!!!!...."

[shavy35]

Les fleches morbelines sont connues pour avoir deux chances de vous tuer , l'une par la blessure , l'autre par l'infection ...C'est en faisant cas de la seconde que je me precipitai sur le jeune Eridian . Sous couvert de nos autres compagnons , ses blessures ne seraient bientôt que des marques supplémentaires de sa valeur guerriere .
Vrombissant dans l' ai r , l'épée d'assarto jouait son air de mort , tranchant dans le vif de la chair morbeline ; dans un fracas sourd , d'os brisés et metal sur la roche , Bardak rythmait ses coups de hache d'un "Patapom " laconique ; Vulcana , une main tendue vers ses compagnons , l'autre bardée d'une épée couverte de cristaux apparus par enchantement n'était pas en reste....Nous ne mîmes pas longtemps à rejoindre notre cohorte , Eridian assurant ses coups sous les incantations de Vulcana , et moi prodiguant mes soins ..par le biais des sylphes des vents .
Le combat pencha clairement en notre faveur , jusqu'à ce que les tambours tribaux morbelins retentissent à flanc de colline .
- Par la barbe fournie de mes aieux , s'ecria Bardak , les renforts de ces vermines arrivent ...
- Nous nous sommes frottés à une bande d'éclaireurs , malédiction , rajouta Assarto
- Il faut dire que 5 morbelins , ça ne represente pas une menace plausible , ironisa vulcana .
- Regardez , s'ecria eridian , designant le haut de l'etroit conduit rocheux , emergeant de la brume .
Une silhouette solitaire , étincelante dans la lumiere blafarde se tenait là , brandissant un instrument .
Un vagissement puissant envahit les collines et l'etroite vallée .
- Le cor de Despilo !! s'ecria Assarto , Nous sommes sauvés , l'avant garde naine et des gardes d'Hormandre ne sont pas loin !!!
Sous mon regard interrogateur , Assarto designa les collines , dans lequelles le tambour avait laissé place à des petits cris de panique ...
Devant l'imcompréhension de mes autres compagnons , Vulcana prit la parole :
- oui , oui , je me rappelle le cor de Despilo est un instrument légendaire , qu'utilisaient les souverains de delain , pour signaler à leur vassaux leur arrivée ...il panique toute créature de sang morbelin ... c'est pour ça que tu l'as reconnu du premier coup , mon ami , dit il en regardant Assarto ...
Hatons nous maintenant , notre arrivée est attendue maintenant et les terres d'Hormandre tardent de nous accueillir ...