Il ne se passe d’habitude pas grand-chose dans le coin, alors comme l’homme fait mine de se raviser et reporter tout son attention vers sa choppe, un nain bourru l’interpelle, le sommant de raconter ce qu’il sait sur la chose. L’homme hésite puis d’un ton quasi monocorde entame le début de son récit.Labrute a écrit :Orizante ! On peut dire que je connais bien cette affaire. Ca oui. Vous approchez pas de cette bestiole, c’est le malheur ! La fortune ! Et le malheur…
Accompagnant ces dernières paroles le ton de Labrute changeait. Désormais son excitation était bien palpable. L’ensemble des occupants de la pièce s’était éveillé. La plupart commandaient une nouvelle chope qu’ils emportaient avec eux près du conteur d’un soir et se mettaient à leur aise autour de lui pour l’écouter, prenant de temps à autre de petites gorgées du fameux breuvage. On avait diminué l’éclairage des torches, seuls maintenant faisaient échos les agitations nocturnes du dehors.Labrute a écrit :Je m’appelle Labrute et ça va faire bientôt 6 années que je parcours ces dédales. Au bout de tout ce temps j’ai réussi à rassembler une petite équipe de fiers guerriers autour de moi. Je dois dire que l’histoire la plus incroyable qui m’est arrivé c’est bien celle qui a lié mon chemin à celui d’Orizante.
Tout a commencé il y a de ça 4 années. Je me baladais dans les égouts sous jacents au premier niveau quand je suis tombé sur un premier os. Un tibia droit à en juger par sa forme. A cette époque là, je n’avais aucune idée de ce que pouvais représenter un tel objet et j’étais loin de me douter que bientôt, mon destin y serait étroitement mêlé et que je devrai affronter bien des dangers pour parvenir à le garder !!!
Labrute a écrit :Oui, bien des dangers, des pires monstres aux plus odieux aventuriers. C’est qu’au début j’étais seul avec bonobo-chan ! Je ne me rendais pas tout de suite compte de l’importance de l’os mais me décidait tout de même à le garder. Le ramenant avec moi à l’auberge centrale on m’apprit qu’il appartenait à un certain Orizante, squelette frappé d’on ne sait quelle malédiction et traînant, tel un spectre, dans les alentours du village. Il fallait voir la chose et, s’il se montrait inoffensif, lui remettre sa propriété par un quelconque moyen !
Je trouvais Orizante le lendemain, rodant autour du village. Pour tout squelette à dire vrai n’étaient qu’un crâne se déplaçant en faisant claquer ses mâchoires « clac ! clac ! clac ! …». Je ne savais pas trop quoi dire ! Comprenez-moi ! Je lui ai simplement agité l’os sous ses orbites creuses. Si un crâne vide pouvait se déplacer de la sorte, je n’en attendais pas moins d’un quelconque sortilège lui permettait de voir le monde alentour ! Notre monde est peuplé de tant de bizarreries ! La réaction ne se fit pas attendre. Des sortes de poussières de magies multicolores s’allumèrent dans le noir insondable de ses orbites. La créature arrêta le claquement de sa mâchoire… Pris de panique, je voulus donner un formidable shoot au crâne et en profiter pou prendre la fuite ! Mais voilà que mon pied le traverse complètement !!! Emporté dans mon élan, je m’affale à quatre pattes, les yeux à quelques centimètres du crâne !!!! Un souffle froid m’envahit tout à coup. Et si la créature avait des intentions hostiles ? Une lente voie caverneuse émergea alors du crâne…