Chroniques d'une boulette annoncée

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Les Ombres
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Chroniques d'une boulette annoncée

Message par Les Ombres » 18 avr. 2010 17:01

[HRP : je me suis éclaté à décrire le passé pré-Souterrains de mon nouveau premier personnage, introduction à la suite (et aux prochains personnages déjà). Mes excuses pour le style, pas très creusé et hachement variable (faut dire qu'entre 2h du mat', 9h et 17h y a une différence d'esprit), et j'espère que ça vous amusera autant que ça m'a amusé ^^]

Ce Nain a beaucoup voyagé. Du Pays Nain qui l'a vu naître, il est ensuite allé en compagnie de marchands en Lothkira, en Orlanthi, ainsi qu'à l'immanquable marché aux armes de Delainville. Tout au long de sa vie, les affaires c'était son truc. Un vrai requin dans les eaux troubles des marées d'or. Le tournant de sa vie, ce fut cependant son naufrage dans ces impitoyables flots d'argents.
Quelques semaines après avoir quitté discrètement le petit port de Belenclume sur un navire marchand qui devait le mener avec la commande du plus gros contrat de sa vie en Orlanthi, il dut faire face à l'abordage de pirates étonnamment mieux équipés et organisés que les bandits auxquels il avait l'habitude d'être confronté. Capturé de même qu'une bonne partie du reste de l'équipage, il fut vendu comme esclave – marchand devenu marchandise, situation combien ironique – sur un marché clandestin se tenant dans une calanque, perdue au milieu des côtes escarpées de Drakkan. Son acheteur, un certain Thaurædhel, eu tout le loisir de le jauger lors de son retour à Morloth, et c'est sans doute grâce à cela qu'à peine la traversée terminée il lui confia des tâches autrement plus gratifiantes que les mines ou les chantiers de son domaine personnel. Ainsi Naugiaur fut-il rapidement chargé de superviser certains travaux, puis même d'en organiser. Mais il était loin de douter qu'il finirait vite avec les charges d'intendance pour repartir à l'aventure, toujours sous les ordres de Thaurædhel.
Un jour, l'ordre de réunir une petite équipe d'hommes compétents pour la fouille d'une ruine précise dans le Désert des Mille Morts le surprit alors qu'il commençait juste à comprendre une partie des projets de son maître. C'est ainsi que notre marchand reprit la mer avec une poignée de sept aventuriers reconnaissants, sous l'œil inquisiteur de Deloth Chandaiâ, un homme dévoué à la cause – encore inconnue – de son maître et qui seul décidait de la marche à suivre. Ils accostèrent sur la côte de Lothkira, passèrent brièvement dans une ville se réapprovisionner, et arrivèrent un mois plus tard sur les lieux qu'indiquait le plan du maître Thaurædhel. Rien. Rien qu'une étendue rocailleuse sur des lieues à la ronde et, au nord, les silhouettes de massifs hostiles à demi-noyés dans de sombres cieux. Plusieurs jours de fouilles sur place ne révélèrent ni entrée discrète, ni entrée cachée, ni même une petite ruine qui aurait pu dire qu'ils étaient sur la voie de quelque chose. Et d'ailleurs, personne ne savait vraiment quoi chercher, à part Deloth, mais ils n'y trouvèrent rien, sinon la mort pour trois d'entre eux, l'un, tombé dans les ténèbres d'une fourbe crevasse, le second foudroyé par la morsure venimeuse d'un serpent du cru, le troisième retrouvé sur le sol, le crâne fendu, sans explication. Au cinqième jour, lors du bilan des fouilles…
« Le secteur Nord-Ouest n'a rien donné non plus.
- Par Le Rouge ! Grouillez-vous de me trouver ces foutues ruines ! Je vous préviens que si demain vous n'avez pas de meilleure nouvelle je hâterai votre retour auprès de vos regrettés compagnons…
- Êtes-vous seulement certain qu… »
Notre Nain vit alors surgir de la tente principale la tête de Dænor, l'Elfe qui était ce soir chargé des nouvelles. Le corps suivit au bout d'une poignée de secondes. Puis ce fut le tour de la tête et du corps, bien raccordés eux, du chef des opérations.
« Naugiaur ! C'est ta tête qui suivra si rien n'avance, toi qui m'a foutu des pantins pareils ! »
Saisissant alors la pioche de Dænor, Deloth frappa de rage sur le sol. Répondant au regard incrédule du Nain, il lança :
« Ta tombe ! Je creuse ta tombe pauvre pourriture de Na-aaAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaah *pof*
- Ça pour tomber il tombe sacrément bien. »
Le sbire Deloth venait de trouver son entrée, à quelques dizaines de mètres plus bas. N'écoutant que leur courage, les deux compagnons restants en profitèrent pour décamper, tandis que Naugiaur, curieux, se décida à jeter un œil dans la tente du patron avant de suivre lui aussi son courage. Il trouva sous l'oreiller une dent, ainsi que le plan sur lequel se fondaient les fouilles. Il était assorti de quelques notes dont l'écriture lui rappelait celle de Thaurædhel. Elles expliquaient que se trouvait ici la ruine d'un temple datant du Royaume de Faerie où se trouvaient rédigés les anciens rituels démoniaques. Les consignes étaient claires : il fallait retrouver le parchemin du Réveil du Démon et la relique qui lui était attachée. Une fois en bas, le Nain dépouilla le corps du chef de l'expédition (il portait une de ces breloques d'amulettes pourries qu'on vend une fortune aux touristes), et découvrit sans mal sur un piédestal la relique en question, une magnifique chope argentée, au dessus d'un grimoire codé arborant en titre « Euqainoméd Noitalipmoc Enu - Snoméd Sed Eriomirg » écrit par un certain Luc El Snad Zeva'l Suov. Il comprit avoir touché au but sans saisir cette mystérieuse langue, et, une fois ressorti le bouquin et la chope sous le bras, prit la direction du sud. Il y aura bien à Delain un péquin assez bête pour acheter le livre une fortune (sans la chope s'entend), histoire de le relancer dans les affaires.
En fait non. Ce livre avait l'étrange pouvoir de provoquer des crises de fou rire d'incrédulité chez les guildes marchandes, et des crises de panique totale chez les guildes des mages, si bien qu'il n'y avait jamais personne en état de négocier quoi que ce soit en face. Par malchance, la nouvelle parvint aux oreilles de Thaurædhel et il finit rapidement poursuivi. Fuyant vers le sud, il réussit à brouiller sa piste non loin de Delainville et en profita pour tenter une dernière fois de fourguer le bouquin à une somme « honnête ». Lorsqu'il s'adressa à l'Académie avec cette fois la requête de « parler affaires avec le responsable », il fut accueillit par un archimage qui ne sauta par au plafond ni par la fenêtre à la vue du livre. Au contraire, ses yeux s'illuminèrent d'une joie sans pareille.
« Monsieur, vous détenez ici même la solution au plus grand mal qui ronge ce monde. Avez-vous déjà entendu parler des Souterrains de Delain ?
- Ça, pour sûr mon bon monsieur, un formidable filon pour la vente d'équipement ! Si seulement on pouvait récupérer les bénéfices un jour…
- Vous devez donc avoir connaissance des frémissements souterrains annonçant le retour de Malkiar le Rouge.
- Euh… Ouaip, ça me dit un truc.
- Le livre que vous tenez entre les mains permettrait d'emprisonner ce démon dans un autre plan d'existence et d'en sceller l'entrée ! Imaginez-vous seulement ?!
- On pourrait remonter mon pognon ?
Mais c'est tout l'or du Monde que vous pourriez réclamer pour cela !
- Ça se négocie.
- Hélas, sans l'amulette de Lecture et la Chope à Pouvoir, il n'y a guère que quelques sorciers au monde qui seraient en mesure d'accomplir cela…
- Vous voulez parler de ces trucs ?! Nan mais la chope je pensais la gar…
- PAR MES AÏEUX !
Moins fort papy ! Donc vous me les prenez combien ? Euh… Papy ?
Et une immense bibliothèque brûla. Enfin vous pigez, le vieux vient de mourir. Sur le rebord de la fenêtre ouverte, un Nain au sourire elfi… maléfique je veux dire, brandissait sa seconde hache de lancer.
Il s'en était fallu de peu que Naugiaur finisse sa vie à deux doigts de la fortune. Heureusement, il avait gardé de bons réflexes. Il courait à moyennes enjambées (Nain oblige) vers la plus proche entrée des Souterrains, où l'attendaient gloire et fortune.
Иностранец
Humbert Humbert
Lolita
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