La grande omelette

[magicbaleine]

La grande omelette…

Dans les profondeurs des souterrains, les combats font rage, comme il se doit... Mais les duels s’interrompent parfois, pour laisser place à quelques échanges verbaux.

Ainsi, dans les extérieurs, Guidora et Shalane avaient discuté avec un morbelin : il avait juste eu le temps de crier qu’il était forcé de se battre, que « le maître » contrôlait tout ! Espérant en apprendre davantage, les deux femmes ouvrirent grandes leurs oreilles. Mais un aventurier passant par là, n’ayant pas entendu la pauvre créature, l’avait achevé sans autre forme de procès…
Ou peut-être était-ce un mercenaire du camp adverse, qui ne voulait pas que le morbelin n’en dise plus…

Pour en apprendre davantage, elles descendirent donc enfin à l’étage inférieur. C’est alors qu’un capitaine Morbelin, qui passait négligemment par là, décida de s’en prendre à Shalane !

Secourant son amie, Guidora arriva en courant, et porta un coup au Morbelin qui l’avait blessée: « Eh là, le Morbelin ! On arrête tout de suite de frapper et on écoute ! Nhihihihi, comme diraient vos camarades Morbelins rencontrés là-haut! Retirez-vous tout de suite du combat et nous stoppons également nos attaques contre vous. Pourquoi avez-vous frappé? Shalane n'avait rien fait de mal contre vous ou l'un de vos soldats ! Si c'est le "Maître" qui vous oblige à vous battre, reprenez donc en main votre destin. »

[L'Inconscience]

« Hin hin! ricana le morbelin. "N'ye ne chuis pas le Maître aveuglément comme la plupartch des troufionch que n'yenvois au combat: il y a bien longtemps que n'ye chuis libre de mes mouvements! Mais n'yaime le goût du chang et l'expréchion de terreur chur le vijage de mes proies! N'yhin-hin-hin!»

Visiblement en proie à la folie, le morbelin passa une langue râpeuse sur ses lèvres, se délectant à l'avance du plaisir que lui apporterait la mort de Guidora.
« N'ye l'ai bien en main mon dechtin! Et le tiench auchi: tu vas mourir! De la mainch du capitaine Syfe ! »

[magicbaleine]

Puisque son adversaire persistait, Guidora n'avait d'autre choix que de l'attaquer. Pourtant, comme à son habitude, elle ne pouvait se résoudre à tuer sans laisser une dernière chance de survie. Lorsqu’il fut sur le point de mourir, elle pointa son épée en direction de la gorge de son adversaire:
« Capitaine Morbelin, vous avez assez prouvé vos qualités de guerrier. Si vous tenez à garder votre destin en main, rompez le combat. D'autres duels vous attendent. A condition de quitter ce secteur... »

[Niko]

Mus par un appel inaudible, une grande partie des enfants de T'ren arrivaient en un point précis. Ils arrivaient des quatre coins de l'étage en réponse à l'appel qu'avaient reçu les guides. Pourquoi ici ? Il se se passait rien, tout juste un petit portail démoniaque déversait quelques morbelins trop peu nombreux pour les armes des aventuriers déjà massés en nombre tout autour.

Pourtant si, il se passait bien quelque chose d'amusant, une certaine Guidora criait à qui voulait l'entendre de ne pas tuer le capitaine Syfe, parce que le morbelin en question voulait se rendre. L'occasion était trop belle, immédiatement Leodrielle et Niko voulurent le torturer pour lui soutirer des secrets sur les trésors morbelins. La naiveté des aventuriers est sans borne, pourquoi laisser vivre celui qui demande grace, et qui reviendra vous poignarder dans le dos ?

le dernier morbelin que j'ai écouté et aidé m'a emmené dans un traquenard ! Il m'a emmené voir sa grand mère (à qui il portait un pot de confiture) qui devait m'offrir une belle cape, et c'était un piège...

N'ayez jamais confiance, il ne cherche qu'à sauver sa vie, et quand ce sera fait, il reviendra avec des renforts !

Demandez lui des trésors plutot. Allez vide tes poches, donne moi un oeuf de basilic ou je te brule sur place !

*Niko commence à invoquer une large boule de feu dans sa main gauche, tandis que dans son dos sa main droite semblait émettre aussi beaucoup de lumière*

[L'Inconscience]

" - N'hiiiiiii!"

Le morbelin geignit en se recroquevillant sur lui-même. Le capitaine tremblant de tous ses membres, vous assistez à un pitoyable spectacle où la créature se retrouve dépouillée de toute dignité... Pour un peu il en salirait son pantalon.

" - Ne le laichez pas me faire du malch! N'ye n'y chuis pour rien ch'il est tombéch dans un piège moi!" sanglota-t-il. "Ch'est un chtupide aventurierch qui a du chuivre un lutin des chouterrains! Mais n'ye n'ai rien fait!"

[Niko]

Devant un si pitoyable spectacle, le mage hésita un moment à achever ce piètre capitaine. Quel exemple montrait-il à ses troupes ? Niko se concentra et commença à concentrer des énergies magiques puissantes entre ses mains, mais les dissipa bientôt.

Chaque fois qu'il avait été en relation avec un mobelin, il les avait vu mentir, trahir, changer d'avis, tout ça pour pouvoir sauver leur vie. A coup sur le capitaine Syfe devait vouloir sauver la sienne, et il faisait semblant de pleurer trop fort pour attirer les regards sur lui.

Ca avait marché, Niko ne le tua pas. Il s'approcha du capitaine pendant que les autres membres du groupe discutaient de son sort. Il attrapa le capitaine par l'épaule et le relèva avec une force surprenante pour un mage. Un mage ayant d'ailleurs plus l'allure d'un guerrier. Il le secoua un peu, mais le morbelin continua à se plaindre et à attirer l'attention. Vexé, mais persévérant le magicien réussit à prendre le morbelin à part et lui fit une proposition. Puisque les menaces ne suffisaient pas à lui faire changer sa stratégie, alors peut être qu'un petit échange...

[magicbaleine]

Shalane, observait l'étrange scène autour de la petite créature geignante, ramassée sur elle-même. Tous étaient très occupés par le sort à lui réserver.
Un guerrier à plumes voulait même son .... skâlpp? Un truc du genre... Si cela n'avait été un morbelin au sol, sûr qu'un étranger aurait pris les aventuriers pour des voyous en train de s'acharner sur leur victime sans défense. Elle frissonna à cette pensée.

- Bon, alors on va le laisser respirer un peu, c'est MON prisonnier, répliqua Guidora. Soyons clairs ! Pas question de me le brûler sur place ni autre torture du genre.

Entendant le gémissement du morbelin, Guidora leva alors les yeux et comprit ce qui se passait :

- Trêve de plaisanteries, si Sieur Niko veut porter à bras le corps mon prisonnier, pas de problème, mais il va falloir descendre le long de cette route ! Déjà, Capitaine Syfe, commencez par renvoyer vos troupes, surtout cet archer Morbelin qui nous canarde. Et votre arme, déposez-la au sol.
Avant que je ne doive vous réduire encore un peu votre vie: ne croyez pas que j'ignore que vous récupérez votre souffle pendant cette discussion !
A moins que vous ne préfériez que je vous abandonne à vos nouveaux amis ! A vous de voir.

Guidora regarda avec insistance le Morbelin, pour lui faire comprendre qu'elle disait vrai et qu'elle n'allait pas s'éterniser ici. Quelque chose lui disait que cela allait mal finir toute cette histoire.

[Niko]

Le répis laissé aux morbelins pendant les tractations leur permis de se refaire une santé et de se regrouper. Les menaces du mage de T'ren eut aussi comme effet de leur remonter le moral, et les combats reprirent subitement envers ceux qui leur avaient laissé la vie sauve.

Lorsque le capitaine Syfe entendit la surprenante proposition faite par Niko, il préféra s'éloigner, mais ne pouvant laisser passer une telle occasion envoya un émissaire. Certains purent alors voir un jeune morbelin peu rassuré s'approcher du groupe des Enfants de T'ren, en marge des combats et procéder à une transaction pas assez discrète. Une rapide discusion fut menée. Personne ne put entendre disctinctement de quoi il s'agissait, mais visiblement, le morbelin et l'humain avait convenu un rendez au nord dans quelques temps.

Le mage semblait satisfait, et le morbelin partit en courant avec un objet de forme allongé sous une cape, qu'il vint délivrer au capitaine Syfe. Ce dernier en sortit une longue épée visiblement de très bonne facture. Il la rengaina et disparu rapidement en marmonnant de sombres plans à propos d'une future promotion.

[L'Inconscience]

Avant de partir, le capitaine Syfe s'entretint un moment avec l'aventurier mais seules quelques bribes de la conversation parvinrent aux oreilles des aventuriers. Il était question de commandement, de basilic et de femelles. Bref, autant dire pas grand chose. Toutefois ils comprirent qu'un rendez-vous avait été fixé sur les escaliers du nord d'ici une lune.

Puis le capitaine s'esquiva et disparu dans la mêlée.



Syfe parti, les troupes morbelines se retrouvèrent livrées à elles-même, sans tête pensante pour les diriger. Et bien que désormais dépourvues d'organisation, l'absence de chef laissa les morbelins libres de recourir à toute la sauvagerie dont ils pouvaient faire preuve.
Bref, les aventuriers durent faire preuve de prudence, force et détermination pour s'en sortir.

[magicbaleine]

Annexe 1: Toute la négociation, ou presque …

Se faisant dominer sur le champs de bataille, le morbelin changea brusquement de comportement: « Ch'est d'accord, ch'est d'accord! N'ye m'en vais, ch'est promisch! Laichez moi la vie chauve, n'ye vous en prie! »

Elevant la voix, Guidora s'adressa alors aux aventuriers les plus proches: « Le Capitaine Morbelin Syfe a décidé de se rendre, et de quitter le champ de bataille. S'il se fait soigner, évidemment, nous pourrons craindre qu'il ne revienne nous frapper ensuite. Pour ma part, je le laisse partir, ainsi que je m'y suis engagée, et vous invite à faire de même. »
Se tournant vers Syfe, elle ajouta: « Capitaine Syfe, prenez garde, tous les aventuriers n'ont pas entendu mon appel et certains pourraient vous prendre rapidement pour cible. Ne traînez donc pas dans les parages... »

Suspendant leurs assauts, Iphicles et ses compagnons considérèrent Guidora un peu perplexes :
« - La proposition du morbelin est quelque peu étrange. Une demande de reddition s'accompagne rarement d'un sauf conduit pour s'enfuir s'il n'y a contre partie. A part permettre à une menace de survivre, qu'avons nous à gagner à lui laisser la vie sauve ? S'adressant au capitaine : hey toi, l'aspirant sergent. Donne nous une bonne raison de ne pas te transformer en pelote d'épingle.
- Moi, Céphée, je dis. Capturons-le et livrons-le à la milice. Ils sauront certainement en tirer des informations utiles à notre survie à tous !

- Je comprends que vous n'ayez guère envie de le laisser partir, avec ou sans contrepartie, répondit Guidora en secouant la tête. Mais en ce qui me concerne, j'ai déjà vu ce que pouvait donner un bain de sang aveugle, en étant justement du côté des proies ! J'ai cru que la vengeance guiderait mes pas, et je me trompais. Regardez-le: il y a quelques minutes, assoiffé de sang, enragé. Et maintenant, à notre merci. Que connaîtra-t-il d'autre, si nous ne lui montrons pas nous-même qu'il existe un autre chemin? Un geste complètement gratuit peut apporter beaucoup. »

Se faisant, Guidora baissa son arme, tout en se plaçant de manière à garder un oeil sur ses interlocuteurs, morbelin ou pas.
- « Et vous, Capitaine Syfe, qu'avez-vous à en dire?

- Youhouuuwouuuuu !!!!! Scanda Coyote Furtif. Moi Dire prendre scalp à capitaine ! Et planter crâne sur une pique pour montrer morbelins que eux rien à faire ici ! Whououououu hiiiiiiiiii! »

Le capitaine s'agita nerveusement.
« - Non, non, n'ye ne chuis pas méchant, n'ye vous achure!! Pitié, ne me tuéch pas. N'ye chuis capitaine, n'ye peux demanderch aux troupes préjentes de ne pas vous attaquerch. Hein? Ch'est intérechant hein?!! »
Crachotant quelques invectives en direction de Coyotte Furtif et Céphée qui voulaient le livrer à la milice, le morbelin ajouta:
« - Ecoutez Guidora, elle est chage!

- Le dernier morbelin que j'ai écouté et aidé m'a emmené dans un traquenard ! annonça Niko, qui venait se joindre à la discussion. Il m'a emmené voir sa grand mère (à qui il portait un pot de confiture) qui devait m'offrir une belle cape, et c'était un piège... N'ayez jamais confiance, il ne cherche qu'à sauver sa vie, et quand ce sera fait, il reviendra avec des renforts ! Demandez-lui des trésors plutôt. Allez vide tes poches, ou je te brûle sur place ! »
Sur ce, Niko commença à invoquer une large boule de feu dans sa main gauche, tandis que dans son dos sa main droite semblait émettre aussi beaucoup de lumière…

Coyote, voyant les flashs lumineux qui émergeaient des poings fermés, ne put s'empêcher de sautiller...
- Oumm bakaoumm BAA! Oumm bakaoumm BAA! Oumm bakaoumm BAA!

- N'hiiiiiii! Le morbelin geignit en se recroquevillant sur lui-même. Le capitaine tremblait de tous ses membres, pitoyable spectacle où la créature se retrouve dépouillée de toute dignité... Pour un peu il en salirait son pantalon.
- « Ne le laichez pas me faire du malch! N'ye n'y chuis pour rien ch'il est tombéch dans un piège moi! sanglota-t-il. Ch'est un chtupide aventurierch qui a du chuivre un lutin des chouterrains! Mais n'ye n'ai rien fait!

- Alors ils viennent ces trésors ? grommella Niko, dans la barbe qu'il n'avait pas…

- Bon, alors on va le laisser respirer un peu, c'est MON prisonnier, répliqua Guidora. Soyons clairs ! Pas question de me le brûler sur place ni autre torture du genre. S'il y en a que ça intéresse de l'escorter plus loin, qu'ils viennent. Déjà, Capitaine Syfe, commencez par renvoyer vos troupes, surtout cet archer Morbelin qui nous canarde, et reculez un peu sur la route, qu'on soit tranquilles... Et votre arme, déposez-la au sol. Avant que je ne doive vous réduire encore un peu votre vie: ne croyez pas que j'ignore que vous récupérez votre souffle pendant cette discussion ! »

Céphée se tourna alors vers ses compagnons, pour les consulter du regard.
« - Ça, par contre, c'est un argument. Je préfère affronter un basilic (même géant) que les foudres de Guidora. Elle plaisante pas, la demoiselle. Là, je serais capitaine morbelin, je commencerais à flipper. Nous pourrions peut-être escorter le prisonnier plus loin? Qu’en pensent les chefs ?

- Merci, Sieur Céphée ! Enfin une bonne volonté, soupira Guidora...

- Vous êtes naïfs, grogna Niko, laissez-le partir et il reviendra vous poignarder dans le dos... Quand on tient son ennemi par la gorge il faut en profiter. Si ça ne vous rapporte rien quel est l'intérêt de le laisser partir ?

Coyote était en train de récupérer la flèche plantée dans le dos du morbelin qui était au sol, achevé à l’instant : « Beaucoup à faire ici, Syfe est capitaine, mais pas capitaine de tous morbelins. Nous avoir capitaine et troupe sur le dos. Ami Céphée, protégeons amis en priorité ! Laissons grande squaw torturer capitaine morbelin !

Un nouveau gémissement du morbelin attira alors l’attention de Guidora. Profitant de la discussion, Niko s'était approché de Syfe et l'avait soulevé à quelques centimètres du sol dans un geste menaçant. Personne n’entendit ce que le mage lui raconta. Mais en revanche, les pleurnicheries du morbelin, elles, parvinrent aux oreilles de tous. Pour un peu sa voix aurait pu briser du verre tant la peur l'avait fait monter dans les aigus!
« - N'yyiiiii! Comment tu veuch que n'ye trouvech une telle choje! N'ye chuis pas shaman moi! N'yiiiii. Lâchez-moooi! »

Entendant le gémissement du morbelin, Guidora leva alors les yeux et comprit ce qui se passait : « Bon, trêve de plaisanteries, si Sieur Niko veut porter à bras le corps mon prisonnier, pas de problème, mais il va falloir descendre le long de cette route ! Capitaine Syfe, si vous n'avancez pas, je vais vous abandonner à vos nouveaux amis ici présents et partir seule ! A vous de voir.

- humpf... Un tel pleutre ne mérite pas tant de magnagnanimité... maganimité... Magnagni... Pas tant de pitié ! » susurra Niko.

Coyote pensait que c'était vraiment bizarre que Buffalo n'ai pas fait une remarque sur le fait que le capitaine Syfe était en réalité une femme morbeline...
Coyote pensait vraiment que Buffalo aurait du profiter de la situation, avec son tact habituel....

C’est alors que, réagissant aux cris de leur capitaine, les morbelins environnant s'attroupèrent enfin autour de lui et s'attaquèrent aux aventuriers les plus proches. Guidora et Slyp en prirent un coup, surpris par cette attaque-éclair dont ils n’avaient rien vu venir. Mais pourquoi cet assaut? Certains diront qu'il s'agissait d'une fourberie de plus de la part des morbelins. D'autres diront que c'était une juste réponse aux actes de Niko…
Le fait est que la vérité est à demi masquée dans les troubles évènements qui ponctuent le morne quotidien de l'aventurier en ces souterrains.
Mais faut-il perdre espoir? Etait-ce une véritable reddition ou les soupçons de Niko étaient-ils fondés? Seuls l'expérience et le temps nous le diront.

« Je l'avais dit que j'en étais sur que j'étais certain de me douter que j'avais raison ! Les morbelins sont des gredins ! Les morbelins sont des coquins ! Le Kâ-pi-tai-neu il â pâ d'or-gan-NEUH !!! chanta Niko ! Allez, amusez-vous à ce petit combat. Ce sont des cibles bien trop faciles pour moi, je vous laisse vous régaler… »

[L'Inconscience]

Annexe 2: le "presque" manquant: la suite de la négociation (partie 1/6)

Essayant d'être plus discret que la dernière fois, niko contacta de nouveau le capitaine:
" - Mon offre reste valable. Ta vie contre un œuf de basilic. Mes soins ou mes projectiles magiques et autres boules de feu...?"


Le morbelin répondit tout aussi discrètement avec une superbe miraculeusement retrouvée (à croire qu'il jouait la comédie? )
" - Hin hin. N'ye te diraisch bien ok mais n'ye ne chais vraimench pas où trouverch un œuf de basilic là tout de chuite maintenant... Mais chi tu me choignes, n'ye te dirais où en trouverch une bonne dijainne!"

Le capitaine tenta de compter sur ses doigts puis abandonna.
" - Euh... P'tètre pach autant mais au moinsch chinq n'ye dirais!"


Niko prit alors le temps de jauger la proposition:
" - Hum... 5 oeufs de basilics...
Appâte moi avec des indices, je voudrais pas me faire avoir encore une fois..."


Une lueur d'intelligence brilla alors dans le regard du morbelin. Faisant preuve d'une habileté d'esprit fort rare chez les siens, il rétorqua:
" - Hum... Des choins...
Appâtes moich avec des chorts, n'ye voudraich pas me faire avoirch encore une fois..."

Comme dirait les humains, il lui rendait un chien de sa chienne.

[magicbaleine]

Annexe 2: le "presque" manquant: la suite de la négociation (partie 2/6)


Un peu plus loin, les morbelins qui s'étaient jetés au secours de leur capitaine menaient la vie dur aux aventuriers...


Devant l'ardeur des Morbelins à défendre leur chef, Guidora ne put s'empêcher d'admirer leur loyauté ! Elle n'avait pas souhaité s'attaquer au premier Commando qui s'était approché de si près, sans signe d'agression, et en avait été déconcentrée: elle n'avait pas vu que d'autres morbelins étaient aussi présents ! Quelle erreur !

Pourtant, il lui sembla sûr et certain qu'ils auraient déjà pu l'achever s'ils l'avaient voulu. Mais non, tous ceux qui l'avaient égratignée, s'étaient immédiatement mis en retrait, comme pour faire passer un message... Souriant malgré la douleur, Guidora jeta un regard à la ronde: tout espoir n'était effectivement pas perdu, d'unir un jour les forces ici présentes !
Baissant volontairement la garde en signe de non-agression, Guidora commença alors à reculer, gardant un oeil sur les soldats qui lui faisaient face.

"Voilà qui règle le problème !" se dit-elle avec amusement. Elle s’écria : « je salue votre honneur, Capitaine Syfe, ainsi que votre troupe. Finalement, c'est vous me teniez en votre pouvoir, et vous me laissez la vie sauve... Au plaisir de vous recroiser un jour, et n'oubliez pas de garder votre destin en main ! » La guerrière se retourna alors, et après un dernier signe de la main, partit pour rejoindre ses camarades.

Le capitaine morbelin hoqueta de surprise: « Mais non! Nous ne chommes pas des tendres! Il manqueraich plus qu'une rumeurch pareille che propage!! Ch'est mon dechtin de combattre! »
Puis son petit cerveau bien maigre réalisa que faire croire qu'ils avaient retenus leurs coups était plus valorisant que d'avouer qu'ils n'avaient pas assez de forces dans leurs petits bras.
"- Hin-hin! Ch'est cha, fuis devant moich!" tenta-t-il de se rattraper.

- Argh ! jeta Guidora, en stoppant net sa fuite. Mais cela change tout alors, si les morbelins donnent la permission de tuer, hin hin... Par contre, va falloir demander du renfort sur ce coup, y sont nombreux.

Shalane, qui avait été rejointe par sa soeur de lien, acquiesça et se mit tout de suite à l'ouvrage. Se concentrant et invoquant l'énergie divine, elle soigna d'abord son camarade Abuelos, puis la guerrière enragée. Elevant la voix, Guidora fit alors volte-face et cria: «Puissance des Eaux, déchaîne-toi ! A l'attaaaaaaaaque !»

Le capitaine, qui s'apprêtait à affronter un nouvel adversaire, entendit la guerrière sonner la charge. Il n'en fallut pas plus pour lui faire voir rouge. Il prit trois hommes avec lui et leur donna pour ordre de tuer tout ce qui bougerait !
Et ils se ruèrent à la rencontre de Guidora. Trois aventuriers leur faisaient barrage: Shalane, Abuelos et Draven. Les morbelins les renversèrent comme s'il s'agissait de vulgaires quilles que l'on fait tomber à l'aide d'une boule (un jeu très populaire auprès de la cours d'Hormandre III). Mais les trois aventuriers qui firent barrage malgré eux tinrent bon et le commando de morbelins n'atteint pas Guidora... pour l'instant.
Qui gagnerait cette mortelle partie de chat?

[L'Inconscience]

Annexe 2: le "presque" manquant: la suite de la négociation (partie 3/6)


Syfe s'étant lancé sans réfléchir à la poursuite de Guidora, Niko se retrouva seul...
" - Ah ! Même pas le temps de dormir pour récupérer avant de te soigner que déjà tu fuis...
Mes soins ne t'intéressent plus ? Et une épée ça t'intéresse ? Je peux t'offrir la meilleure épée qui soit. elle est vraiment redoutable, et avec tu seras le plus grand capitaine de tous les souterrains. 5 oeufs de basilics contre cette épée ! "

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Le capitaine, tout à sa fureur, en avait oublié Niko.

D'un côté s'éloigner de cet inquiétant personnage était rassurant et en accord avec son instinct de survie.
Mais de l'autre côté une belle épée bien efficace pourrait faire de lui un général d'armée. Et comme même le plus petit morbelin a de l'ambition (surtout Syfe à vrai dire), il fit quelques signes à un morbelin, lequel se chargerait de l'accord.
Ainsi il ne risquerait pas sa peau ET il prendrait du galon! Muahaha! Un sentiment d'intense satisfaction personnelle submergea alors le capitaine Syfe.


Le morbelin en question, un simple soldat visiblement peu heureux d'avoir été choisi pour faire le messager, s'adressa alors à Niko:
" - Heych! Toi là-bach! L'capitaine a dich que tu avais quelquech choje pour lui en échange de quoi n'ye dois te révèlerch un checret."

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Le magicien sortit une énorme épée qu'il tenait à une main avec une grande aisance. Il passa un dernier coup de chiffon dessus pour la faire briller et la posa dans les mains du morbelin venu lui parler, non sans lui murmurer quelques conseils pour sa survie en cas de tromperie.

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Guidora, quant à elle, avait réussi à se jeter contre Syfe et ce dernier avait failli chuter. Mais il tint bon et, profitant de sa petite taille, il fit rouler la guerrière sur son dos avant de laisser le sol la réceptionner à cailloux ouverts. L'humaine laissa échapper son arme. Peut-être le choc? Syfe la ramassa et cracha: « Pfeu... che n'est pas avech une pareillech breloque que n'ye vais devenirch général en chef! »

De dépit, il jeta l'arme aux pieds de la guerrière avant de se retourner. Il n'avait pas le temps de faire mumuse avec elle: un bien grand destin l'attendait. Il fit signe à ses troupes de les achever et commença à s'éloigner.... en direction de Niko !

[magicbaleine]

Annexe 2: le "presque" manquant: la suite de la négociation (partie 4/6)


Un grognement menaçant sembla provenir de la gorge de Guidora...

Elle se releva. Ramassa son arme, banale épée de Morbelin, mais très maniable.
Voyant le Capitaine Syfe se détourner, elle se dit que puisqu'elle lui avait proposé la vie sauve, il n'avait qu'à en profiter ! Du moins quelques minutes…

Décidant alors de s'occuper du cas du Commando Morbelin qui l'assaillait encore, elle l'écorcha de sa lame, mais rata son enchaînement : « Argh ! Seigneur des Eaux, nous allons avoir besoin de ton aide. C'est que c'est difficile de faire entendre raison à ces morbelins... Pas un qui écoute ! Mais je continuerai, puisque telle est ta volonté. Cette fois, pas de tergiversations inutiles: Commando Morbelin, déguerpis de mon chemin, et pas de nhihihi ni de che-ne-sais-quoi-d'autre ! »

Or, ce furent les dernières paroles de la guerrière novice. Elle ne vit pas le dernier coup qui la mena droit vers un dispensaire…
Mais, était-ce dû à l'invocation du Seigneur des Eaux ? Elle atterrit dans le dispensaire le plus proche, juste à côté de Mandine qui sortait à l’instant des soubassements, dans lesquels elle s’était égarée!!!

Les deux amies se firent signe, comprenant que leur divinité ne les laisserait pas tomber, et que leur devoir les appelait à se dépêcher de rejoindre Shalane, restée seule en bas ! Finalement, sans ce coup du sort qui avait éjectée Guidora du combat, Mandine n’aurait peut-être jamais su où retrouver ses sœurs de lien !

[L'Inconscience]

Annexe 2: le "presque" manquant: la suite de la négociation (partie 5/6)


Le morbelin que Syfe avait envoyé pour faire l'échange avec Niko n'était pas un nain, c'est un fait évident. Mais cela étant, il perçut tout de même (et à juste titre) la valeur de l'objet tendu par Niko. Il déglutit en le prenant et constatant à quel point le regard du mercenaire se faisait dur lorsqu'il recommandait de ne pas le tromper.

Lorsqu'il vit son capitaine revenir, il se hâta de lui céder la place. Syfe, lui, était nullement impressionné. Un sourire appréciateur aux lèvres, il palpa la lame avec une tendresse amoureuse.
" - A moich le commandement!"


Puis réalisant que Niko était toujours là, il lui dit:
" - N'ye peux te conduirch juchqu'à un endroit où les bajilics vont lorchque les femelles chont pleines. Mais n'ye ne chait pas pourquoich, ils n'y cheront que dans une lune".

Le morbelin, peu féru de biologie animale, ne savait pas qu'il s'agissait là d'un phénomène naturel de migration avant la ponte, de la même manière que certains poissons de mer remontent les fleuves pour pondre en eau douce.

" - Chi tu esch intéreché, rendez-vous près des echcaliers che trouvant au nord, dans une lune."

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Niko restait méfiant, mais l'information semblait trop détaillée pour être un canular. Après quelques minutes à jauger le morbelin, il sourit finalement:
" - Parfait ! Rendez vous dans une lune sur l'escalier descendant au Nord Est. Mais souviens toi bien de ta promesse, que toi ou tes hommes soyez au rendez vous!"