Un vieux parchemin poussiéreux...

Réservé aux puristes...
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Kakita Ryojin
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Message par Kakita Ryojin » 28 juil. 2005 18:30

Un matin grisâtre et pluvieux d’hiver, le page se présenta aux portes du manoir principal des Baronnies d’Efrill. Il fut accueilli sans grand enthousiasme par les serviteurs car il portait les couleurs de l’Inquisition de la Très Sainte Eglise Unifiée. Le fait qu’il s’obstina à ne vouloir remettre le pli dont il était le porteur qu’au Baron en personne éveilla encore plus la méfiance du Maître d’Hôtel qui accepta finalement de le conduire auprès de son employeur.

Une fois dans le bureau richement décoré, il s’avança en silence vers l’homme d’âge mur qui l’occupait après l’avoir solennellement salué. Sans mot dire, il lui tendit un vélin protégé des intempéries par une gaine de cuir finement ouvragée, ensuite, il fit un pas de côté attendant d’être congédié. « Qu’on serve à manger et à boire à cet homme » ordonna posément le destinataire du message « et qu’on lui prépare une couche et un bain s’il le désire ! ». A ces mots, le Maître d’Hôtel fit signe au coursier de le suivre et referma la porte du bureau derrière eux.

Visiblement étonné, le Baron d’Efrill ouvrit précipitamment l’étui, décacheta le parchemin et se mit à le lire. Il s’agissait d’une missive officielle émanant des plus hautes instances de l’Inquisition, la calligraphie en était parfaite, le travail d’un scribe très probablement :

Au très estimé Baron Eudon-Tristan d’Efrill,

Nous, l’Inquisition de la Très Sainte Eglise Unifiée, avons la regrettable obligation de vous faire parvenir les informations sous mentionnées. Sachez qu’un de nos agents s’occupe actuellement des implications liés aux évènements que nous allons énumérer par le menu, il se rendra sur vos terres sous peu et nous attendons une entière collaboration de votre part.


L’étonnement fit vite place à l’inquiétude et Eudon ne pu s’empêcher de penser directement à Nenya. Il maudissait chaque jour la faiblesse dont il avait fait preuve à la laissant quitter les terres familiales une année et demi auparavant. Anxieux, il reprit la lecture du document.

Baron, vous n’êtes pas sans savoir que votre fille a été repérée à proximité des ruines de la cité de Delain il y a plus de dix-huit mois. Nos agents ayant obtenu la confirmation qu’elle y avait alors regagné les souterrains s’y infiltrèrent afin d’enquêter sur son compte. Comme vous le savez très certainement, Sa Majesté Hormandre III et l’Académie de la Très Sainte Eglise Unifiée ne peuvent tolérer que les membres de l’aristocratie tentent de s’extraire à leurs devoirs.

Regagner les souterrains est très souvent une vaine tentative de se libérer des contraintes et obligations légales auquel tout vassal est tenu à l’égard de ses suzerains. Nous souhaitions nous assurer que votre fille n’oubliait pas que la juridiction du Palais et de l’Académie ne s’arrêtait pas aux portes des grottes de l’Innommable. Io sait si nous avons eu raison ! Après une vie faite de tribulations en tout genre au sein d’une guilde d’alignement favorable au Palais, les Renards Mercenaires, votre fille regagna brièvement notre estime en servant les Maîtres-Marchands, Dame Bella et Darn Tarazak, eux-mêmes étroitement liés à sa Majesté Hormandre III.

Malheureusement, pour une raison que nous ignorons, Nenya a commis l’irréparable en rejoignant une organisation criminelle notoire, la Main du Mal. Cette association d’assassins et de brigands sans foi ni loi connaît des ramifications dans tous les royaumes humains et s’est créé une branche solide et active dans les souterrains. Non contente de rejoindre ces criminels, votre fille a fondé une branche d’élite de la guilde, les Templiers Crépusculaires, et a été intégrée au Haut Conseil de la Main du Mal. Nenya d’Efrill a donc multiplié les délits à l’encontre du Palais sans aucune considération pour le noble héritage qui était le sien. Mais, pire que tout, elle a renié sa nature d’enfant des Dieux du Grand Panthéon en recevant de son plein gré le sombre baiser de la nuit, intégrant de ce fait le clan des vampires Toréador.

Abasourdis par les turpitudes dont était capable votre fille, nos agents ont hésité à la suivre, craignant pour leur vie. Heureusement, ou plutôt malheureusement en ce qui vous concerne, ils ont tenu bon et on fini par découvrir que votre enfant maudite avait été choisie pour être le réceptacle de chair de l’avatar d’une déesse impie dont le nom doit être tu par respect pour les Grands Dieux du Panthéon officiel. Blasphèmes et parjures parsemèrent donc la destinée de votre fille qui s’abîma également dans la lecture d’un ouvrage proscrit que nos agents tentèrent vainement de détruire. Dans leur grande mansuétude, les Dieux décidèrent malgré tout d’offrir le salut de la mort à votre fille en la personne d’une serviteur zélé de Balgur nommé Kaali.

Sachez Baron que nous nous interrogeons réellement au sujet des circonstances qui ont mené votre fille à se comporter de la sorte. Peut-être l’éducation qu’elle a reçue n’y est elle pas tout à fait étrangère. Notre agent fait donc route vers vos Baronnies afin de s’en assurer.

Veuillez recevoir la bénédiction de la Très Sainte Eglise Unifiée.



La rage au ventre, Eudon chiffonna le parchemin et le fourra dans sa poche. Dans l’empressement le plus total, il rassembla quelques affaires, s’habilla à la hâte et fit appeler son Maître d’Hôtel. Il lui expliqua devoir partir sur les traces de sa fille afin de comprendre ce qui avait bien pu lui arriver. Il expliqua à son serviteur ce qu’il conviendrait de faire lorsque l’inquisiteur se présenterait, puis, discrètement, afin que nul ne puisse le suivre ou avoir vent de son départ avant un certain temps, le Baron d’Efrill quitta son manoir et prit résolument la direction des souterrains de l’antique cité de Delain.
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 28 juil. 2005 18:31

Assis au sein de l’étrange structure translucide dans laquelle ils prenaient quelques jours de repos après avoir exploré le plan secondaire dans lequel les avait propulsé la magie sous influence du De Profundis, Darn et Aenarion s’interrogeaient à nouveau sur la possibilité de regagner les souterrains :

- « Tu nous as fourré dans cette misère », fit Darn d’une voix maussade, « à toi de nous en sortir ! »
- « Puisque je te dis que j’ai absolument pas fait exprès d’ouvrir ce portail gros, j’étais défoncé, j’me souviens à peine de ce qui s’est passé ! » lacha Aenarion en grimaçant.
- « J’vais te dire moi ce qui c’est passé, tête de brique ! Tu nous a fait rentrer dans un endroit pourri dont nul n’a entendu parlé. On ne sait même pas si on est encore dans les souterrains… »
- « Au moins on est pas les seuls » se hasarda l’elfe
- « Pas les seuls ? » La patience du Maître-Marchand atteignait manifestement ses limites. « Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre d’être ici avec des percutés comme ton chef de guilde ou ton mentor ? Parlons en d’ailleurs de ton mentor, si elle t’avait mieux enseigné la magie, peut-être bien qu’on en serait pas là ! »
- « Fais preuve de respect à l’égard d’Eladämri, est ce que je cause gras sur le dos de Sanguin moi ? » fit le De Profundis en gesticulant.

Les deux amis se regardèrent un instant en silence puis éclatèrent de rire. Darn fit craquer ses phalanges et se leva d’un bond. Il s’écarta de l’elfe et le toisa de toute la hauteur qu’il pouvait déployer :
- « Essaye de te souvenir Peri, y’a pas un truc auquel tu pensais au moment de foirer ton sort ? » questionna le nain.
- « Mmmh… »
- « Fais un effort, merde quoi ! »
- « J’pensais à toi ma biche »
- « Peri j’vais t’en coller une si tu te concentres pas un peu ! » tonna Darn

Le De Profundis voulut répondre et couvrir son ami de sarcasmes plus ou moins ineptes mais soudain, un éclair de lucidité lui traversa le cerveau :

- « Son Altesse ! » hurla t’il « comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? C’est à Son Altesse Maître Diablotin que je pensais. Je désirais tellement découvrir l’endroit où il avait été banni suite à son décès que j’ai du créer une variante foireuse de mini-portail. Avec un peu de chance, on trouvera sa trace par ici… »
- « Une trace de ton fichu diablotin ? Une variante foireuse de mini-portail ? » grinça le caravanier « je me fous des détails, ça te donne une idée de la façon dont on peut sortir d’ici ? »
- « Pas la moindre mais au moins on sait presque à coup sur pourquoi on a atterri ici ! » fit triomphalement l’elfe.
- « Suuuuuuuuper ! Tu préfères que j’enlève mes gantelets pour te frapper ? »
- « Rooh Darn tu va nous claquer une artère si tu continues à t’énerver comme ça. Pourquoi es tu donc si pressé de sortir d’ici ? »

Le nain serra les poings, son visage virait au pourpre et un observateur avisé aurait pu remarqué les poils de sa barbe se hérisser :

- « Parce que contrairement à toi et à toute ta bande d’inadaptés des profondeurs, j’ai de nombreuses affaires urgentes qui m’attendent. Il est impératif que je prenne contact avec les caravaniers afin de régler certains problèmes des échoppes. Je dois également mettre en route le recrutement de la nouvelle génération de Maître-Marchands. J’ai des obligations envers le Palais, envers les membres de ma guilde, envers ma famille… »
- « Ca va c’est bon, arrête ton plaidoyer, j’ai pigé ! » siffla Aenarion en haussant les sourcils « je vais de ce pas me mettre à la recherche d’une solution pour nous permettre de sortir d’ici, promis ! »

La colère de Darn retomba aussi vite. Il frotta vigoureusement sa barbe et se dirigea vers la porte de l’étrange dispensaire :

- « J’vais voir si ces drôles de grosses créatures rodent encore dans le secteur histoire de me dégourdir un brin, de ton côté, pourquoi tu commencerais pas les recherches ? »
- « Parce que tu tiendras pas dix minutes sans moi dehors, gros ! » persifla l’elfe en se croisant les bras derrière la tête.

Sans prêter attention au cynisme de son compagnon, Darn franchit la porte non sans lui avoir adressé un inélégant geste du majeur.
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 22 sept. 2005 16:07

Appuyé sur une colonne finement ouvragée, Aenarion marmonnait en elfique à l’adresse du sol vers lequel il pointait nonchalamment l’index. A ses côtés, faisant les cent pas en grommelant, Darn cachait son impatience avec peine :

- « Peri, t’en mets un temps ! Tu m’as certifié qu’on sortirait d’ici sous peu… »
- « Chut, j’me concentre ! » l’interrompit l’elfe d’une voix sourde « plus tu causes moins j’ai de chance d’y arriver alors mets la en veilleuse tu veux ?! »

Le nain fronça les sourcils, voulut répliquer quelque chose mais se ravisa. Il s’éloigna de quelques pas en direction de l’entrée de l’étrange dispensaire, réajusta son armure de plates et s’apprêta à invoquer sa hache élémentaire lorsque le De Profundis émit un cri familier laissant les mains du nain à peine effleurées par le givre de la hache de guerre :

- « Yâ bâbâ yâââh ! »
- « Qu’est ce que t’y prend ? » maugréa le Maître-Marchand
- « Ca y est, j’ai compris les arcanes du sort. Il suffit de faire comme ça en psalmodiant ces quelques paroles » fit Aenarion joignant le geste à la parole.

Darn tapota sur l’épaule du mage mettant un terme à l’invocation et laissant son compagnon perplexe :

- « La dernière fois que tu as expérimenté un truc de la sorte on s’est retrouvé ici…t’es bien sûr de ce que tu fous là ? »
- « Mais ouais t’inquiètes ! J’étais défoncé l’autre fois, je suis clean maintenant » fit le De Profundis ponctuant sa phrase d’un sourire éclatant.
- « Tu seras plus jamais toi-même avec tout ce que t’as pris Peri me prend pas pour une brelle ! »
- « Depuis quand t’y connais quelque chose toi ? T’es alchimiste ou herboriste ? Non…bon alors tu me lâche la grappe, tu zieute l’ensorceleur talentueux que je suis et t’en prend de la graine, pigé ? »

Un sourire mauvais se dessina sur le visage du nain qui se retint difficilement d’envoyer une sacrée paire de claques à son insolent ami.

- « J’t’ai mouché là hein gros ? » triompha l’elfe en commençant à gesticuler à nouveau.

Rubicond, Darn sentit la goutte de trop faire déborder le vase de sa patience. Il riva son regard dans celui de l’elfe et lui adressa une expression sans appel : encore une vanne et tu dégustes !.

- « Bon bon, trêves de palabres. Il est grand temps que j’entame l’énoncé de la formule… » fit Aenarion dont le sourire narquois s’était légèrement estompé.

Reprenant soudainement une attitude sérieuse, le De Profundis récita les phrases magiques qu’il avait mémorisées à force d’étude et de pratique les agrémentant d’ajouts personnels censés permettre au sort de traverser les plans. Sous les yeux de Darn, un cercle noirâtre commença à se dessiner à quelque distance d’eux. L’air environnant semblait s’y engouffrer et ses limites paraissaient grandir peu à peu. Le nain laissa échapper un cri d’étonnement lorsque, ayant atteint son extension maximale, le passage laissa apparaître l’image de la grande salle dallée du Masque de Mort. La vision qu’il en avait était trouble et ondulante, comme si l’image était perçue à travers une nappe d’eau claire. Au même instant, l’elfe arrêta de psalmodier l’incantation :

- « Et voilà l’travail ! » fit il en sautant sur place « j’me suis dit que t’irais bien saluer ta famille, j’ai perçu leur présence en tentant de définir un point de chute idéal. »
- « Ré-Münde et Husquar-Vana sont au troisième sous-sol ? » questionna Darn étonné.
- « Ouais comme nous dans deux secondes » répliqua son interlocuteur visiblement assez fier de lui.

Darn garda le silence quelques minutes, contemplant l’orée du passage à ses pieds. Puis, il se retourna vers son ami, l’appréhension se lisait sur son visage buriné.

- « T’as pas confiance gros ? Tu veux que j’y ailles en premier c’est ça ? »
- « Bâââh ! Pour ce que ça changera…j’en ai tellement marre d’être ici que je préfère tout tenter plutôt que de rien faire. »
- « Alors vas y en premier parce que moi je suis jamais sur de rien en matière de magie ! » ricana l’elfe « je te regarde mon lapin… »

Sans plus se faire prier et au grand étonnement de son ami, Darn sauta au beau milieu du cercle et disparut sans un bruit. Penché sur sa création, Aenarion constata qu’apparemment, le nain était parvenu à bon port. Il se tenait désormais aux côtés des membres de sa famille et d’anciens amis tels que Carmelo et Fano. Rassuré sur l’efficacité de ses manœuvres magiques peu orthodoxes, le De Profundis fit un pas en avant et se laissa tomber dans le passage.

- « Beurk, ça grouille de Chevaliers de Justice là en bas mais j’préfère ça à l’ennui sidérant de cet endroit » murmura t’il comme pour lui-même.

Quelques instants plus tard, il se trouvait également au beau milieu du Crâne, entouré de morts-vivants à l’odeur douteuse. Partout, on ne parlait que de l’inauguration du premier temple de Falis. Amusé par les évènements, Aenarion fit signe à Darn qu’il consentait à l’aider à tailler en pièces les créatures de Malkiar qui rodaient alentour. Le nain tressaillit d’impatience en faisant apparaître sa hache de glace et en sentant couler en lui les flux magiques dont le gratifia son ami. De son côté, le De Profundis remarqua, entre les dalles de l’étage, la présence d’un champignon rosâtre qu’il ne connaissait pas. Un sourire barra son visage et une lueur brilla dans son regard…
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 31 oct. 2005 11:38

Une inquiétude grandissante s’empara d’Eudon quand il quitta le poste de garde en ruines et s’aventura dans la carrière infestée d’insectes et de créatures agressives qui constituait les Extérieurs. A peine avait il quitté le royaume de Delain par peur de devoir à subir les interrogatoires iniques des inquisiteurs royaux qu’il se retrouvait projeté dans un enfer de violence et de sang. De tous côtés, de jeunes aventuriers étaient acculés par des créatures dont la férocité ne pouvait que faire écho à la malveillance du maître des lieux.

Légèrement abasourdi et égaré, le père de Nenya n’en demeurait pas moins résolu d’en apprendre plus au sujet du destin funeste qu’avait connu sa fille. Aussi, malgré ses appréhensions et l’aversion qu’il avait à côtoyer les masses populaires et grossières d’aventuriers qui semblaient prendre plaisir à dératiser un vieux cratère moisi et corrompu, il se lança aux côtés d’un petit groupe qui repoussait une meute de loups tout en crocs et en griffes.

Alors qu’il tentait de venir à bout d’un énorme molosse écumant de rage, Eudon sentit une énergie nouvelle parcourir son corps. Jetant un regard à la ronde, il aperçu une vieille dame qui lui adressa un sourire bienveillant. Tout au long du combat, l’aînée lui prodigua des soins et un soutient magique des plus efficace. Celle qui se faisait appeler Maman Delain l’aida donc à emporter haut la main sa première confrontation avec une créature corrompue de l’Innommable. Quand il se fut quelque peu aguerri, le Baron d’Efrill fit ses adieux à l’ancêtre et prit résolument la direction d’un escalier descendant persuadé que les réponses à ses questions était dans les étages inférieurs.

C’est lors des prémices de son voyage qu’il rencontra ses compagnons de route et apprit à apprécier le quotidien à leurs côtés. Il était évident que la survie au sein de l’enfer des souterrains passait par l’entraide et Eudon en eu la preuve à maintes reprises alors qu’il cheminait au sein du Pays des Premiers Pas. Officialisant leur petit groupe, Helia, une charmante elfe en quête de savoir magique, fonda la guilde des De Altivagus rassemblant quelques uns de ces semblables dont Lirivet, Fenerel et Delekth et deux nains nommés Arpitan et Arfindol.

Malgré l’entrain avec lequel les De Altivagus s’étaient lancés à l’aventure, leur survie était essentiellement tributaire de l’aide inestimable que leur apportèrent deux aventuriers : Sabin et Purée. Très vite, Eudon comprit que l’aisance dont faisait preuve les deux guerriers lorsqu’il s’agissait d’affronter les séides du Démon trahissait une grande expérience et une connaissance avancée des souterrains. Certes, les deux hommes ne payaient pas de mine mais, à plus d’une reprise, ils sauvèrent la mise du Baron d’Efrill et de ses compagnons leur permettant, au terme de quelques fâcheux évènements, de rejoindre le Pays des Pas Perdus.
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 31 oct. 2005 12:21

Une douleur lancinante dans la joue, Aenarion se redressa avec peine pour constater que Darn le regardait, un sourire amusé aux lèvres. Enfin, ça avait l’air d’être Darn mais depuis quelques jours l’elfe n’était plus sur de rien. La mousse rose s’était avérée des plus efficaces et avait mis en veilleuse le cerveau du De Profundis.

- « Ca dépote grave ce truc… » baragouina t’il en se redressant.
- « C’est ce que me disent tous les morbelins sur lesquels je tombe ! » fit Darn en faisant craquer ses phalanges.

Une expression dubitative traversa le visage de l’elfe qui tenta de déchirer la brume mentale dans laquelle il surnageait :

- « Tu m’as frappé gros ? T’as pas fait ça quand même ? »
- « Fallait bien Peri, tu délirais grave ! T’était à nouveau en train de rabâcher des histoires sans queue ni tête au sujet de diablotins, j’ai pris les devants, j’avais pas envie que tu nous expédies encore n’importe où ! »

Le nain se recula de quelques pas, comme pour mieux regarder son compagnon. Aenarion se tenait debout mais paraissait avoir toutes les peines du monde à le rester. Ses yeux étaient vitreux et il avait le teint pâle.

- « Tu sais où on est au moins ? »
- « Certainement pas dans la lit de ta mère Darn, ça sentirait plus mauvais ! » grinça l’elfe.

Rubicond, le Maitre-Marchand dressa le poing en direction du De Profundis, à ses côtés, Husquar-Vana et Ré-Münde qui n’avaient pu s’empêcher d’entendre l’elfe retroussaient leurs manches. On ne s’en prenait pas à une matrone naine sans en payer les conséquences !

- « Ouais c’est ça amenez vous, j’suis tellement défoncé que je sentirais rien ! » fit Aenarion en titubant.

Sauvant in extremis l’indélicat, Peredhil rappela tout le monde à l’ordre :

- « Vous lui donnerez la fessée plus tard les Tarazak, on a du pain sur la planche ! » ordonna t’il en désignant la horde de monstres qui s’avançaient vers eux.

A quelques lieux, une dizaine de démons entourés de diablotins et d’élémentaires de feu lorgnaient sur leur petit groupe avec malveillance. Apercevant les créatures à son tour, Aenarion fronça les sourcils :

- « Fait chaud ici, puis ça sent le souffre ! Eh Darn, j’sais où on est ! »
- « Ta gueule Peri ! Fais quelque chose, t’as intérêt à redescendre sur terre là sinon on va morfler grave, c’est du gros dossier ce qui arrive. »

Mourant d’envie d’évoquer à nouveau la mère Tarazak en réaction aux dernières paroles de son ami, Aenarion tenta de rassembler ses esprits. Soudain, en flashs étourdissants, les derniers évènements lui revinrent en mémoire : le départ du Crâne suite à l’arrivée massive de troupes de la Main, l’arrivée dans le Pays des Gelées et la longue attente des porteurs de médaillons, l’ennuyant combat contre une escouade de morbelins qui se refusaient à les laisser descendre et, finalement, l’arrivée dans l’Antichambre aux côtés de la Compagnie des Astres, du chef des Mercenaires et de quelques De Profundis.

- « Tout bien réfléchi, j’crois pas que je reprendrais de ce truc rose que j’ai trouvé dans le Crâne. » se murmura t’il à lui-même.

Alors qu’il se concentrait pour épauler Darn au combat, l’elfe eut le regard attiré par une forme gracieuse qui se dandinait lascivement aux côtés d’un des démons. Effectivement, les troupes de Malkiar semblaient s’être quelque peu féminisée. Des succubes et des démonettes s’élançaient au combat au côté des démons musculeux et malveillants que connaissaient déjà les aventuriers.

- « Quel gâchis de devoir tuer ces beautés ! » lâcha Fano le caravanier, « J’en ramènerai bien une à la maison moi ! »
- « Elles sont bien gaulées c’est un fait » constata Carmelo en serrant fermement sa hache « enfin, n’oublions pas qu’elles mangeraient nos entrailles avec plaisir si elles en avaient l’occasion ! »

Toutes en courbes alléchantes et en mouvements suggestifs, les succubes étaient sans conteste les plus charmantes créatures qu’avaient pu rencontrer les aventuriers qui avaient foulé les souterrains. Les démonettes, de nature plus hybride, étaient moins agréables à regarder mais il émanait d’elle une aura de perversion qui en faisait faillir plus d’un. Aenarion les regarda en se frottant les yeux puis sortit un sachet de sa besace et en engloutit le contenu avec avidité :

- « Va falloir mettre la main à la pâte à ce que je vois, yâ bâbâ yâââh ! »
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 14 nov. 2005 11:19

Un soupir soutenu manifesta soudainement aux compagnons d'Aenarion l'ennui qu'il éprouvait à occir quelques malheureux diablotins. Sans prêter la moindre attention au combat, il invoqua un passage magique en direction du Nord :

- " On bouge les filles ! Ne me dites pas que vous avez l'impression de combattre d'odieux démons sanguinaires en mettant quelques claques à ces diablotins anémiques..."

Les Tarazak acquiescèrent et Carmelo fut le premier à s'engouffrer dans le passage qui franchissait un énorme mur de lave. Il ne tarda pas à leur hurler des nouvelles, d'assez mauvaises nouvelles :

- " VENEZ VIIIITE ! Y'a un sacré comité d'accueil ici ! "

Darn jura et adressa un regard accusateur à son ami :

- " T'en as pas marre de faire n'importe quoi ? Tu balançes un passage comme ça, sans avoir la moindre idée de ce qu'il peut se passer derrière ce mur. En plus, Carmelo a une acuité visuelle de taupe presbyte, je suis prêt à parier un tonneau de ale naine que c'est un véritable bataillon des Enfers qui nous attend là derrière..."

Les cousins Tharazak qui avaient emprunté le passage sans trop prendre garde pestèrent à leur tour accusant Aenarion d'inconscience et de préméditation d'homicide. Seuls Fano, Peredhil, Husquar et Ré-Münde demeurèrent cois et se lancèrent à l'assaut de l'inconnu.

- " Darn t'es pénible, t'es jamais content ! On va quand même pas passer nos journées à éviter le danger. On prend ce passage, on serre les fesses, on croise les doigts et ça ira tout seul ! " fit le De Profundis avec un large sourire aux lèvres.

Maugréant à nouveau, le Maître-Marchand s'exécuta suivi de l'elfe qui incantait déjà un sortilège destinée à renforcer les prouesses magiques de son ami de l'Ordre d'Hermès. Carmelo n'avait pas exagéré la situation, un maelström de monstres entourait le petit groupe. En tout sens, on pouvait apercevoir des diablotins, des élémentaires, des harpies et des basilics géants mais, et c'est là qu'était la véritable menace, huit démons imposants chargèrent les aventuriers de concert, accompagnés qu'ils étaient par le ballet sensuel de quelques succubes et démonettes.

Le combat fut extrêmement rude. Collés dos à dos, Peredhil et Aenarion usèrent sans relâche de leurs pouvoirs magiques, soignant, rafermissant, accélérant leurs compagnons. Les guerriers se déchainèrent, faisant pleuvoir de violents coups sur les démons tout en se protégeant des attaques pernicieuses des autres créatures. Soudé, le petit groupe parvint sans perte à faire passer tous les démons de vie à trépas. Alors qu'il ne leur restait qu'à assainir la zone en démembrant les créatures mineures, Peredhil prit la parole :

- " Nous nous sommes bien battus. Malheureusement, je vois s'avancer au Nord les Mercenaires Féeruniens ! "

- " Pourquoi malheureusement ? " fit Aenarion en s'allumant une pipe distraitement.

Darn lui donna un violent coup de coude :

- " Regarde un peu la salle où l'on se trouve. Elle est couverte de runes, t'as pas l'impression qu'elles nous reviennent de droit étant donné qu'on la vidée de ses occupants ?"

- " Ouuuuuuuaaaaaaah ! Mais vous êtes des vrais acharnés vous ! Un peu de politesse et de diplomatie suffira à faire comprendre la situation à ces mercenaires qui, je n'en doute pas, feront preuve d'élégance."

Darn se prit la tête dans les mains et soupira à son tour. Peredhil regarda Aenarion puis porta son attention vers le Nord :

- " Espérons que tu ais raison l'ami, je n'ai guère envie que la situation tourne au vinaigre ! "
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 02 janv. 2006 12:19

Les Mercenaires firent preuve d'élégance, ce ne fut pas le cas de tout le monde !

Alors que les Tarazak et les mages qui les accompagnaient bourlinguaient sans but dans les salles torrides de l'Antichambre, vint un jour où d'autres mercenaires crurent bon de venir s'approvisioner au pied du groupe. Husquar, d'un naturel si doux, apostropha les facheux avec véhémence. Encore à moitié groggy, Aenarion n'en reconnu pas moins de vieilles connaissances : Sion et Ula, les compagnons d'Ed-Jak, d'illustres inconnus avant qu'ils ne se mettent à dispenser la mort aux côtés des Mercenaires.

Par le passé, le De Profundis avait eu à se plaindre du comportement peu courtois de ces individus. Néanmoins, soucieux d'éviter l'irréparable, il s'adressa aux Mercenaires sur un ton qui se voulait humoristique et conciliant. Son trait d'esprit n'eut pas l'effet escompté et parut déplaire aux ramasseurs intempestifs. Les Tarazak se renfrognèrent et dégainèrent leur panoplie de cymérien. Peredhil commença à marmonner ses incantations, péniblement imité par Ranzula. De son côté, Fano en appela au souffle de l'air qui se matérialisa en ses mains sous la forme d'un arc à la courbure élégante. Aenarion bourra sa pipe et tira dessus sans modération.

Alors que les effluves de champigon maçérés lui montaient au cerveau, Sion eut la facheuse idée de lui exposer son point de vue en ces termes : Aenarion !

Non content d'avoir une langue bien pendu pour une si belle bouche, tu as la mémoire courte...
Je me rappelle très bien la dernière fois que nous nous sommes croisé... Ta langue était aussi longue, tes fourberies aussi faibles, et tes compagnons aussi nombreux... Surtout ne change pas ce dernier point, il semblerait que cela devienne usuel que ce soit ton unique gage de survie à chacune de nos rencontres.

Il y a cependant une chose pour laquelle tu as raison. Notre dernière rencontre fut mouvementée. Mais c'est par ta langue, qu'il faudrait finir par te couper une bonne fois pour toute, qui était tout aussi ineptique et asceptique que celle de ce jour...
Il est des choses qui ne changent pas en ce bas monde !

Aenarion, ne craint pas spécialement les mercenaires, craint les humains...

Sinon, en effet nous n'avons peur de rien. Dit moins agressif cela aurait eu autant d'impact...
puis, il emprunta un passage magiquement invoqué par Ula.

A ces mots, un air circonspect se dessina sur les traits du De Profundis. Darn s'approcha de lui : Il t'insulte là Peri ! . Ah ouais ? fit l'elfe. Ouais !! répondirent les nains en choeur. Devant tant d'entrain, l'elfe ne put résister. Il considéra la pauvre Ula restée sur place et la prit pour cible. Elle accusa les projectiles presque sans broncher mais succomba sous les assauts du gros Maître-Marchand et des flèches enchantées de Fano, le caravanier pizzaiollo. A défaut d'être utile, ça défoule soupira l'elfe en remplissant à nouveau sa pipe et contemplant ses compagnons s'élançer en direction d'un portail.

Les jours qui suivirent furent ternes et monotones. Seule une brève rencontre avec les membres du Fightclub accompagné des Bardes égaya le quotidien de la petite troupe qui s'ennuyait à en périr...
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Message par Kakita Ryojin » 19 oct. 2007 11:36

Après un bond dans le temps assez considérable

Aenarion lança un regard circonspect autour de lui, il n'avait pas la moindre idée d'où il pouvait se trouver. Une odeur d’encens flottait encore dans l’air mais était couverte par des remugles pestilentiels qu’il ne connaissait que trop bien : ça puait le morbelin. Ses neurones claudiquaient vaille que vaille, pas la moindre petite connexion synaptique, l’elfe était sévèrement dans la panade. Sans la moindre élégance, il tenta de se redresser et s’aperçu qu’il était avachi contre une colonne poussiéreuse. Il baissa un regard éteint sur son torse que recouvrait une écaille de chitine. Mis à part cet inestimable présent de son maître Eladamri, son équipement semblait avoir disparu, pas la moindre rune, plus d’arc – de la si bonne camelote elfique soupira le De Profundis. En fait, pas la moindre trace de quoi que ce soit à portée de vue.

- ‘tin ch’suis dans le coltard moi ! J’aurais bien besoin d’un petit résumé. Aux dernières nouvelles je crois que je m’étais mangé une sacrée claque d’ogre et que j’étais en chômage technique. J’ai l’impression qu’on m’a fait les poches… à moins que ça fasse le coup à chaque fois qu’on déguste, je me souviens plus, merde ça fait trop longtemps.

En titubant, Aenarion fit quelques pas dans le dispensaire que malgré son état déplorable il ne tarda pas à reconnaître :

- Fichtre, c’est retour à la case départ ! Je me demande si c’est pas ici qu’on a vu la culotte d’Ambre Delune pour la première fois avec Soreclis, à moins que ce ne soit le piercing secret de Nyctalope, mmmh ça fait une paye, me souviens plus ! Quelle déchéance, je suis tellement sevré que j’arrive plus à penser normalement et je fais quoi là ? Je parle tout seul comme un névrosé…mouais et en plus, je me réponds !

Se penchant vers les dalles soigneusement disposées au sol, l’elfe passa son doigt dans les interstices les séparant, leur couleur verdâtre avait attiré son attention. Son instinct d’herboriste était encore relativement vif. Grattant le sol, il parvint à récupérer quelques fragments de lichen cavernicole :

- C’est pas de l’Ermuth mais au moins ça me remettra sur le droit chemin pour un p’tit temps , susurra t’il.

Très vite la verdure fit effet. Le De Profundis eut quelques impressions visuelles des plus désagréables, un mélange détonnant d’ogres déchaînés et de naines nues et lascives qu’il accepta pourtant sans broncher comme substitut de mémoire :

- Pas étonnant que je finisse dans la panade après une expérience pareille. Franchement, je me demande bien ce qui était pire ? Enfin, tant que j’ai pas vu Darn à poil, j’ai l’espoir de conserver une once de santé mentale…

-------------------------------------------------------------------------------------


- AaaAaaaAaa’tchaaaaaaaa !

Tout en reniflant et se débarrassant tant bien que mal de son casque à ailettes, Darn s’employa à se mettre debout. A peine y fut il arrivé qu’il regretta d’avoir ôté son heaume. Ebahi, il constata qu’il était nu comme un ver et dans un dispensaire qui plus est. Il fronça les sourcils, se gratta le crâne et tenta de remettre de l’ordre dans ces esprits.

Au terme d’une longue introspection, il parvint à rassembler des bribes de mémoire : mu par une irrésistible envie d’explorer les étages les plus dangereux des souterrains, son groupe avait vite quitté l’Antichambre et s’était enfoncé jusqu’au Pays des Ogres nouvellement découvert. Là, il avait remis son tablier de Maître-Marchand et fondé le clan Tarazak. Ses compagnons et lui s’étaient aussi alliés aux CoC, une ménagerie hétéroclite mais diablement efficace.

Ensuite, le trou noir. Le nain se rappela vaguement un assaut massif d’ogres, Aenarion complètement défoncé tentant vainement de le soigner puis, plus rien ! A en juger par l’état de la salle dans laquelle il se trouvait, il avait du resté couché là pendant longtemps, trop longtemps certainement. Il se sentait courbaturé et las mais qu’importe, il aspirait à reprendre du service.
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Message par Kakita Ryojin » 29 oct. 2007 11:37

Collectionnant les imprévus et les revers du Destin, les De Altivagus finirent par tomber s'éparpiller et oublier ce qui les avait réuni. La guilde se dissolu et Eudon se retrouva seul, errant dans le Masque de Mort.

Si il avait bel et bien pris connaissance d'importantes parties de l'histoire de la vie de Nenya dans les souterrains grâce aux récits détaillés de Liselle, il ne s'en sentait pas moins déboussolé. La fameuse aventurière lui proposa de la rejoindre dans l'Antichambre de l'Enfer où les fidèles de Balgur courraient après leur propre chimère. Avec politesse, le Baron d'Efrill déclina l'invitation et reprit la route des étages supérieurs.

Deux jours auparavant, il avait été contacté par une jeune elfe du nom de Pompolatch. Cette dernière venait de rejoindre les souterrains en compagnie de deux amies et sollicitait son aide. Elle connaissait Eudon depuis de nombreuses années. En effet, étant du même âge que Nenya, elle avait suivi la même formation à l'Académie pour jeunes filles de la baronnie.

Eudon savait parfaitement que sa fille et Pompolatch entretenaient une correspondance soutenue. Animé par l'espoir d'en apprendre encore plus sur sa fille, il se décida à regagner les Extérieurs afin d'y prêter main forte aux nouvelles venues.
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Message par Kakita Ryojin » 07 nov. 2007 16:15

L'arrivée massive des monstruosités d'halloween prit Eudon de court. Alors qu'il venait à peine de rejoindre les jeunes aventurières qu'il s'était offert de protéger, il assista impuissant à leur massacre impitoyable sous un déluge de substances toutes plus douteuses les unes que les autres.

Passablement choqué, il se résolu à prendre la route du dispensaire ayant recueilli les âmes de ses nouvelles connaissances. Accompagné d'Esther Necrolia, une archère de ses amies, il pressa donc le pas, mettant nonchalamment à mort au passage un membre insignifiant du pitoyable Ordre des Shinobi ayant osé s'attaquer à Vulvette, la pauvre magicienne débutante.

Une journée s'écoula avant qu'il ne reçoive une réponse à la lettre qu'il avait adressée à Liselle afin d'obtenir de plus amples informations concernant sa fille Nenya. La missive du triumvir du Conseil Souterrain du Culte Balgurien le laissa sans voix :

« Messire,

A votre demande, je vais donc vous raconter ce que j'ai pu savoir du destin de votre fille et je m'excuse par avance de n'avoir pas de souvenirs plus heureux à vous faire partager. Si la précision de mon récit ne vous suffit pas, d'autant que je ne puis pas vous garantir son exactitude, seul Amaï Ethen pourra vous en dire plus, mais il a quitté les souterrains depuis longtemps à présent et je ne sais où vous pourriez le contacter.

Comme je vous le disais dans une lettre précédente, Nenya avait rejoint la guilde des Renards Mercenaires peu de temps après son arrivée dans les souterrains. C'était alors une guilde respectable et qui avait un poids certain dans les profondeurs connues à l'époque. Elle était dirigée par un elfe, un chevalier honnête et loyale, qui luttait activement contre les forces démoniaques présentes dans les souterrains. Il avait pour nom Amaï Ethen et je crois que Nenya a concu pour lui une affection profonde, qui s'est muée peu à peu en un amour franc et sincère. Je ne sais pas à partir de quand exactement celui-ci lui a été rendu, mais au fil du temps, il me semble que le seigneur Amaï Ethen s'est pris pour votre fille de sentiments réciproques.

Malheureusement, les souterrains favorisent davantage les malédictions que les histoires d'Amour. Alors qu'Amaï Ethen essayait de sauver la vie d'un de ses compagnons, un démon s'est, de ce que je sais, invité dans son corps et a obligé le chef des Renards Mercenaires à se battre constamment contre lui-même. De ce jour, il n'a plus été le même et s'est renfermé peu à peu. Il a donc décidé de quitter sa guilde et ses responsabilités pour parcourir seul les souterrains, à la recherche, peut-être, d'un remède à son mal... et Nenya a refusé de l'abandonner.

De ce que j'ai compris, ils ont voyagé ainsi quelques mois et ont décidé de rejoindre la guilde de la Main du Mal afin de s'adapter à la nouvelle personnalité d'Amaï et de peut-être mieux la comprendre. Pour Nenya, le sacrifice était consenti de bonne grâce mais n'était pas suffisant. Pour mieux comprendre l'obscurité qui avait envahi son compagnon et pour pouvoir mieux l'aider dans cette épreuve, elle a réclamé d'elle-même le baiser d'une vampire... et par amour pour Amaï, elle est donc définitivement devenue une créature de la nuit.

Son histoire ne s'arrête pas là... La Main du Mal avait alors en sa possession un ouvrage maudit, appartenant au culte d'Ecatis, déesse de la Justice et de la Vengeance. Je ne sais comment ni pourquoi, mais Nenya a eu accés à ce livre et en est devenue la gardienne. Je crois qu'elle était attirée par lui, alors qu'elle semblait être une des rares personnes qui pouvaient résister à son pouvoir. Elle l'a lu et elle a embrassé peu à peu la religion d'Ecatis, s'éloignant peu à peu d'Amaï Ethen... et la déesse a jeté son dévolu sur elle pour renaître.

En effet, Nenya est tombée enceinte, sans qu'Amaï n'y soit pour rien. Les déesses soeur de la Justice se sont incarnées dans deux enfants, portés par deux de leurs fidèles. Nenya a été celle qu'Ecatis a choisi. Elle a mis au monde une petite fille, l'avatar de la déesse.

Je crois que c'est à partir de ce moment que Nenya a réellement changé. Bien sûr, d'avoir embrassé la Main du Mal et la Nuit ne l'avait pas laissée indemne. Elle n'était plus alors la jeune fille un peu timide et aimable qui était entrée dans les souterrains quelques années auparavant... Mais elle est malgré tout longtemps restée fidèle à certaines valeurs et à ses amitiés. En revanche, j'ai le sentiment que la naissance de sa fille l'a laissée très différente. Malheureusement, je n'ai eu que peu d'échos de sa vie ensuite. Je sais qu'elle ne s'est plus que très peu préoccupé d'Amaï ce qui n'a pas arrangé le mal de celui-ci...

J'ignore ce qui l'a conduite à croiser la route du groupe de Mercenaires qui a eu raison d'elle. Elle est morte, suite à une mauvaise rencontre... Dans les souterrains, vous l'avez peut-être déjà expérimenté, c'est une chose coutumière mais pas nécessairement fatale. Les soigneurs des dispensaires sont passés maître dans l'art de récupérer les âmes des aventuriers. Pourtant, celle de Nenya, peut-être à cause de sa nature particulière, n'a jamais été retrouvée.

Voici le récit de ce que je sais de l'histoire de Nenya. J'espère ne pas avoir mal fait en vous le livrant. J'espère que vous le comprendrez et que vous l'accepterez. Par ailleurs, je reste prête à vous répondre si cela ne vous suffisait pas.

Liselle. »


A peine, eut-il achevé la lecture de cette missive, qu'Eudon répondit à Liselle. Il la remercia et se présenta comme son éternel débiteur. C'est en continuant silencieusement sa route vers l'Ouest, qu'arrivant à la Préfecture, il eut la grande surprise de tomber nez à nez avec la jeune fille. Elle était accompagnée d'un grand nombre de membres du Conseil Souterrain du Culte Balgurien.

Apparemment impressionné, Eudon s'avança dans la Préfecture à la rencontre des aventuriers qui s'y tenaient rassemblés. Il éclaircit brièvement sa voix puis les interpela :

- " Mesdemoiselles, Messieurs, je vous salue. Je me prénomme Eudon. J'erre dans ces souterrains depuis quelques années sans grand but, celui d'en apprendre plus sur ma fille mis à part. J'ai connu une éducation des plus martiales et ai parfois prié votre dieu pour qu'il parraine mes combats et m'épaule à la guerre quand je défendais les frontières de mes terres"

Eudon marqua une courte pause puis reprit assez vite, comme pour éviter d'être interrompu :

- " à ce jour, je me sens relativement désemparé ! En effet, j'éprouve le besoin de me raccrocher à des convictions plus fortes, j'ai le sentiment que c'est en mettant mon expérience au service des autres et en confrontant mon avis avec celui d'autrui que je progresserai. En conséquence de quoi, j'aimerais que vous acceptiez de m'entretenir au sujet de votre Conseil et de ses visées en ces souterrains."

Eudon se tut alors et afficha un sourire timide.

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La partie en italique est de la plume de Liselle.
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Message par Kakita Ryojin » 08 nov. 2007 15:51

Kiven haussa quelque peu les sourcils en écoutant le discours d'Eudon, et regarda les membres du triumvirat d'un air interrogateur.
Son visage se rembrunit assez vite, témoignant de son anxiété devant les révélations qui lui avaient été faites. Néanmoins, il répondit à Eudon :

- « Bien le bonjour, Messire Eudon. Je me nomme Kiven, envoyé de la Citadelle de Balgur afin d'officialiser le culte naissant de ces Souterrains. Malheureusement, il semble que des troubles plus sérieux n'entachent nos discussions du moment... »

Kiven hésite à en dire plus, mais se ravise alors, jugeant qu'exposer tout celà à un inconnu pouvait être dangereux. Il regarde alors les membres du triumvirat d'un air interrogateur, leur laissant le choix de tenir au courant l'aventurier qu'il ne connaissait pas, et questionna enfin :

- « Qu'en est-il de ma demande ? »


Sans même se présenter, Predoz émit un petit rire dédaigneux. Même s'il était troublé par le fait que Luciana de Myzar puisse être encore en vie, il n'en perdit finalement pas pour autant son arrogance si insupportable

- « Et en voila un de plus, habillé de guenilles qui plus est... Et même pas Balgurien... Vraiment, j'ai du mal à comprendre ce qu'on est venu faire ici... J'espère seulement pour vous que vos suppositions sont justes... »


Greta, qui n'avait pas encore adressé la parole aux émissaires, considéra l'arrivée du nouveau venu comme une échappatoire à la tension croissante de la conversation, et s'adressa a celui-ci.

- « Salut a toi, Eudon ! Tu pouvais pas mieux tomber pour avoir des informations sur not' Conseil... Mes deux frères d'armes et moi-même somme les porte-paroles de notre organisation, et Tenebrae2 que voila est un membre actif de celle-ci ! La raison d'notre Conseil est simple : établir une cohérence et une unité au sein des fidèles de Balgur dans les souterrains. Nous accueillons parmi nous tout aventurier qui manifesterait une passion pour not' Dieu. Nos objectifs sont multiples, et la présence d'ces émissaires en fait partie... Ils représentent des instances balguriennes extérieures aux souterrains. Pour d'plus amples explications, il me semble qu'il faudrait qu'on prenne un peu l'temps de t'expliquer. On aurait tellement d'choses à en dire ! Aurais-tu des questions qui t'viendraient en tête ? Ca pourrait ainsi également être l'occasion de renseigner ces messieurs sur nos occupations.

Greta plaça un regard en coin vers les émissaires pour accompagner sa dernière réplique.


Liselle adressa à Eudon un regard d'excuses et se tourna vers les émissaires en baissant la voix, tandis que Greta s'occupait de lui expliquer les principes de leur Conseil avec son enthousiasme habituel.

Passablement refroidi par l'intervention de Predoz, Eudon se tint à quelque distance du petit groupe qui s'anima de conversations feutrées.

Lorsqu'ils lui donnèrent l'impression d'avoir terminé de deviser, le Baron d'Efrill s'avança à nouveau vers eux avec la ferme intention de poser quelques questions à la naine Greta au sujet du culte balgurien et de ses modalités d'application dans les souterrains quand Liselle s'approcha de lui.

D'un ton bienveillant, elle lui proposa de les accompagner vers le temple de Balgur. Eudon fut séduit par cette idée. Cependant, il avait accepté de prêter main-forte à trois jeunes aventurières et ne pouvait s'en dédire. Il adressa un regard chaleureux à Liselle :

- "Dame Liselle, j'aurais énormément apprécié de vous accompagner. Malheureusement, cela dépend fort de la direction que vous prenez. En ces lieux divisés par les cours d'eaux mes mouvements ne sont pas aussi libres qu'ils pourraient l'être. Etant du bon côté de la rivière pour rejoindre mes protégées (et Gandelyne étant bientôt ramenée à moi grâce à Finrod), je ne peux me permettre de la traverser une fois encore. En un mot comme en cent, tout dépend d'où se situe le temple en question ! "

- « Au Nord Est, en zone de non-droit. Finrod devrait, si tout va bien, nous ouvrir très prochainement un passage magique afin de traverser la rivière », répondit Liselle.

La jeune femme guetta la réaction d'Eudon, un peu inquiète à l'idée que sa motivation pour le culte soit déjà douchée par une rivière... L'image que cela donnerait aux émissaires ne serait alors pas des meilleures. Aussi, elle s'empressa d'ajouter :

- « Mais il est plus que probable que nous revenions ensuite ici en ce qui nous concerne : nous devons rejoindre nos compagnons dans les profondeurs et le grand escalier est la seule route dont nous disposons pour cela ».


A ces mots d'explication, un sourire traversa le visage d'Eudon :

- " Voilà qui est parfait ! Lorsque Finrod aura ramené ma bonne Gandelyne à nos côtés, nous prendrons la route en votre compagnie jusqu'au temple. Cela nous laissera donc le temps d'aborder diverses questions plus sereinement. De plus, si vous me dites que vous projetez de retraverser la rivière par la suite, tout est parfait. Au terme de ce voyage, je serai donc en mesure de rejoindre mes deux autres protégées ! "

Greta avait suivi la conversation d'un regard inquiet, d'abord, mais petit a petit un sourire épanoui était apparu sur ses lèvres.

- « Eh bah, voila qui est parfait !! Messire Eudon, ca s'ra un plaisir de discuter avec vous des différentes questions qui vous titillent ! Qui plus est, vous avez l'air de connaitre Liselle et d'être dans ses bonnes grâces. Et quelqu'un qu'est dans les bonnes grâces d'Liselle ne peut pas être mauvais ! »

Greta tendit une main rendue calleuse par les années d'entrainement et de combat :

- « Bienv'nue parmi not' troupe ! »

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le texte en vert est de la plume de Kiven
Le texte en rouge est de la plume de Predoz
Le texte en bleu est de la plume de Greta
Le texte en italique est de la plume de Liselle
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Message par Kakita Ryojin » 09 nov. 2007 14:52

Tous étaient réunis dans la grande salle de la Préfecture quand, avec l'aide de Finrod Felagund, une grosse naine joufflue les rejoignit, s'adressant avec emphase à l'elfe qui venait de l'aider à traverser la rivière :

- "Mon bon Messire Finrod, me v'la de l'autre côté de la rive ! Comme ça me fait bien du plaisir de retrouver mon Eudon ! Dans notre race, on sait y faire en cordialité alors où-ce que et quand-ce que vous avez besoin de moi je ferai en sorte de vous aider, foi de Gandelyne ! Moi qui suis pourtant peu sensible, j'ai été bien émue par votre beau geste, mon bon Messire. Merci beaucoup !"

A peine arrivée, la naine se dirigea vers le Baron d'Efrill et lui glissa quelques mots à l'oreille alors que ce dernier lui remettait un paquetage en souriant :

- "Comme c'est agréable d'être avec vous, Messire Eudon ! Pis, merci bien pour l'armure et la hache ! Z'allez être fier de moi au moment où-ce que je vais les utiliser ! Je pensais vous faire une gâterie. Z'avez le teint vraiment frais en plus. Pfiouf moi je n'ai jamais vu de si beau garçon savez-vous !

Greta remarqua bien evidemment l'arrivée de Gandelyne et la salua chaleureusement

- "Tiens !! Une compatriote... Ca fait bien longtemps qu'j'n'avais pas vu de naine !! On a l'impression qu'tous les membres de notre race dans ces souterrains se voient affligés d'attributs masculins.. Bien le bonjour à toi !
J'ai cru comprendre qu't'étais sous la protection de c'monsieur Eudon.. Nous v'nons de le rencontrer, mais il me semble être fort aimable et gaillard !! Pour ma part, j'suis Greta, Triumvir du Conseil Souterrain du Culte Balgurien et à la tête de l'Inquisition Balgurienne... Je suis ici avec des frères d'armes et des invités."


Lorsqu'ils furent tous réunis, les aventuriers s'avancèrent à l'endroit d'où Finrod avait invoqué un passage et, en silence, prirent la route du Nord-Est.

--------------------------------------------------------------------------------------
Le texte en jaune est de la plume de Gandelyne la Vérule
Le texte en bleu est de la plume de Greta
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Message par Kakita Ryojin » 09 nov. 2007 15:18

Au terme d'un voyage ennuyant et de détours conséquents, Aenarion parvint à se frayer un chemin du dispensaire du Château au Grand Escalier de la Moria par le biais du Pays des Pas Perdus. Éreinté et sevré depuis bien trop longtemps, il rejoignit finalement Darn dans la salle centrale du septième sous-sol où le nain s'évertuait à ramasser les runes qui jonchaient le sol :

- " Eh Darn, ça roule ? Tu me prépares un petit cadeau ?" siffla l'elfe en respirant avec peine.

Le nain adressa un regard éteint et légèrement comateux à son compagnon de toujours :

- " Et puis quoi tête de brique ! Je les récolte pour les vendre au premier venu. Mieux vaut ça qu'un sortilège pourri que tu ne manqueras pas de lancer à ta première défonce ! "

- " T'es trop injuste mon gros. Viens pas dire que je t'ai jamais tiré d'affaire quand même ! La magie t'en a bien profité quand même !?"

- " Déserre ton collant Peri, j'déconnais, les v'là tes breloques de mage. "

Le fracas d'une troupe montant quatre à quatre l'escalier de la Moria interrompit les deux amis. Darn se raidit et invoqua sa hache de glace, Aenarion soupira, dirigea ses mains vers le sol et se mit à réciter quelques incantations : "Je vais invoquer quelques diablotins" pensa-t'il "ça vient toujours bien à point pour foutre le bordel ces petites bêtes".

Alors qu'il était sur le point de mettre un terme à son invocation, le De Profundis fut interrompu par une voix qu'il ne connaissait que trop bien:

- " T'es encore fracassé ou t'as toujours pas capté qu'invoquer tes merdes de démons pour foire foraine ne sert strictement à rien ?"

Peredhil Rana-Câthay venait d'émerger de l'escalier et toisait les deux amis d'un air satisfait. Aenarion voulu rétorquer mais fut interrompu par l'arrivée bruyante du frère et de la sœur de Darn, Husquar-Vana et Ré-Münde qui exprimèrent à grands renforts de cris leur joie de retrouver leur ainé.

A leur suite, les Atomiques et les plus expérimentés des CoC se présentèrent dans la salle centrale. L'heure n'était plus à l'oisiveté. Très vite, le voyage fut préparé et on prit la route du Sud, en direction de l'échoppe de la Halle aux Armures. Une fois sur place, les aventuriers furent confrontés à l'incompétence indicible du gérant mais repartirent malgré tout avec une armure correcte pour Darn.

Après s'être frayé un chemin à travers des créatures douteuses à l'odeur peu engageante, le groupe d'aventuriers regagna la salle centrale. Avant de redescendre dans le Pays des Ogres, une rencontre était prévue : Khagrim le Dément était disposé à vendre des armures de plate. L'échange se déroula tout d'abord sans accroc et Aenarion eut vite la chance de revêtir une armure finement ciselée.

Malgré tout, l'atmosphère était pour le moins tendue : dans un espace relativement confiné, se trouvaient réunis des aventuriers parmi les plus coriaces des souterrains. Le groupe de chasse des Chevaliers de Sang et Blasés faisait face aux CoC, Atomiques, Clan Tarazak et alliés. Tout aurait pu se passer sans dérapage si un inconscient nommé Grubas qui accompagnait le premier groupe ne s'en était pris au familier de Sabin.

La réponse fut cinglante et sans appel, sous les coups rageurs des CoC, le meurtrier et ses deux comparses, Ërgos et Brünele, trouvèrent la mort. Leur punition fut avalisée par leurs compagnons et, le dépit et la rancœur mis à part, la situation retrouva un calme relatif.

Légèrement à l'écart au moment des faits, Aenarion émit un léger sifflement à l'égard de Darn :

- "Ça rigole pas ici hein gros ? Je vais peut-être pas invoquer des rats tout de suite alors !"

- "Lumineux comme idée Peri, si seulement tu pouvais en avoir plus souvent des comme ça !" lâcha le nain en contemplant avec satisfaction la nouvelle hache de guerre dont il avait fait l'acquisition à l'échoppe.
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Message par Kakita Ryojin » 12 déc. 2007 15:54

Le trajet au sein du Pays des Ogres en direction du tunnel qu'avait longuement creusé CoC, Atomiques, Clan Tarazak et consort fut relativement bref et, très vite, la petite troupe s'y enfonça et reprit ses activités minières.

Appuyé contre le mur mousseux du couloir que ses compagnons creusaient depuis plusieurs lunes, Aenarion bourra sa pipe avec désinvolture. Il lança un regard éteint à Darn qui suait à grosses gouttes en maniant la pioche et tira une grosse bouffée de l'âcre substance qu'il avait déniché entre deux dalles.

Très vite, sa tête se mit à tourner et il ne put s'empêcher de ricaner bêtement :

- " Eh gros " fit il à l'ainé du Clan Tarazak " t'as entendu que les maçons de la nuit ont bien avancé dans leur chantier ? "

Darn se tourna avec un air maussade :

- " J'ai eu vent de quelques rumeurs à ce sujet. Pourquoi tu me parles de ça, qu'est ce que t'en as à foutre ? "

Le De Profundis se gratta la tête, retira sur sa pipe et s'esclaffa :

- " Je m'en tamponne de leur truc mais p'têt bien qu'Erynmiriel et Eldena sont avec eux...........ça me déplairait pas de les revoir ces p'tites sauvageonnes ! "

Le nain fronça les sourcils et cracha :

- " Faudrait déjà que t'arrives à te lever avant de penser à partir, gros déchet ! "

Lançant un regard noir au nain, le De Profundis s'éloigna légèrement du groupe à la recherche de lichen cavernicole. Soigneusement, il passait ses mains le long des anfractuosités de la roche quand, soudain, il repéra une fissure qu'il avait jusqu'alors ignorée.

Sans plus réfléchir que cela, il s'y engagea. L'odeur qui y régnait était pestilentielle et n'était pas sans rappeler l'haleine fétide et poisseuse des héros ogres nécromantiques des abysses. L'elfe retint son souffle et se mit à farfouiller dans le petit espace sur lequel s'ouvrait la fissure.

Tâtonnant dans l'obscurité, il finit par mettre la main sur une petite alcôve. Elle contenait une baguette irisée dont émanait une faible magie. Interloqué, Aenarion s'en saisit et la fourra nonchalamment dans sa besace.

Après s'être assuré que rien de fumable ne se trouvait dans le secteur, il réemprunta la fissure et regagna la galerie creusée par ses compagnons. Auscultant la baguette, il finit par comprendre qu'elle permettait de repérer des lieux invisibles à l'œil nu mais se rendit également vite compte qu'elle était d'une fragilité déconcertante.

Gonflé de fierté, il l'exhiba devant les mineurs et les exhorta à creuser plus vite. Darn lui lança un regard mi énervé mi amusé et laissa retomber sa pioche de plus belle. Soudain, sous les coups dévastateurs de Ré-Münde, un pan de mur s'effondra et laissa apparaitre ce à quoi les compagnons ne croyaient plus : un escalier s'enfonçant dans les profondeurs.

Peredhil partit d'un grand cri de joie et s'apprêta à donner quelques consignes mais, avant qu'il ait pu conseiller à tous de temporiser quelque peu, en bon De Profundis, Aenarion dévala les marches quatre à quatre au son d'un tonitruant "Yâ bâbâ yââââh !" coiffant son parrain Soreclis au poteau.

L'escalier en question desservait une salle assez impressionnante. Par endroits, le sol était couvert de restes de tapisserie. D'un point de vue purement architectural, elle n'était pas sans rappeler le Pays des Ogre mais quelque chose de légèrement différent l'en distinguait néanmoins.

- " On dirait un hall d'entrée " chuchota l'elfe quand, il s'aperçut qu'à quelques toises deux ogres nécromantiques des abysses s'approchaient de lui. D'un bond, Aenarion remonta et avertit ses compagnons de la situation.

Très vite, les uns après les autres, ils empruntèrent les escaliers tout en conversant dans l'excitation la plus totale des découvertes qu'ils pourraient faire à cet étage.
Yâ bâbâ yâââh ! !

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Kakita Ryojin
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Message par Kakita Ryojin » 19 déc. 2007 12:27

Malheureusement, très vite le sens inné de l'organisation qui caractérise les De Profundis créa une situation relativement dangereuse : Aenarion et Soreclis se mirent à gambader au sein de l'étage, avides de découvertes. Jeanne, chaude comme jamais, leur emboita le pas et arpenta le hall d'entrée à grandes enjambées. Le chaos le plus total s'était emparé du petit groupe.

Descendant à son tour, Peredhil observa la scène consterné. Il porta ses mains à sa bouche et hurla aux ahuris qui trottinaient en tout sens :

- " Eh les lemmings ! Vous êtes complètement tarés ou quoi ? Les portails qui pulsent à cet étage m'ont tout l'air d'être permanents et, depuis le temps que vous trainez dans ces souterrains, vous ne savez toujours pas qu'ils ont tendance à cracher des monstres proportionnellement aux nombres d'aventuriers présents à l'étage ? "

- " Hein quoi, j'entends rien avec ces grognements d'ogre ! " fit Aenarion occupé à gesticuler avec sa baguette pointée vers un mur.

- " On vient de débouler en masse et les ogres vont débarquer comme des fous aussi ! " hurla l'archimage de l'Ordre d'Hermès.

A peine Peredhil eut il le temps d'avertir ces compagnons qu'une véritable armée d'ogres grondait dans la grande pièce. Les membres les plus futés du groupe étaient restés non loin de l'escalier et ne risquaient donc rien. Cependant, certains se tenaient bien trop près des ogres, les héros berserkers et les nécromantiques allaient s'en donner à cœur joie.

Dans la débandade qui s'ensuivit, Jeanne minauda pour qu'on engage un héros berserker qui s'en prenait à son familier. S'en prêter véritablement attention à ce qu'impliquait son geste, Darn mit un large coup de hache à l'ogre. Cela suffit à attirer son attention sur le nain qui était déjà aux prises avec une autre créature des plus belliqueuses.

En moins de quelques minutes, le destin de l'ainé du Clan Tarazak fut scellé. Aenarion, médusé, vit les ogres mettre son ami en pièces. Le premier coup du berserker atteignit Darn dans le ventre et lui fit courber l'échine. Le second le projeta au sol et lui fit cracher quelques dents. Roué de coups, le nain se protégeait tant bien que mal jusqu'à ce qu'un pied démesuré se pose sur son torse et lui écrase la cage thoracique en un horrible bruit d'os brisés et de chair arrachée.

Nävis des mini-CoC tomba également au combat alors que le reste du groupe parvenait à quitter la salle et commença à échafauder un nouveau plan d'attaque.

C'est avec une douleur lancinante dans la poitrine que Darn se réveilla dans le dispensaire de la grande salle est de la Moria. Ébahi, il s'aperçut que rien ne manquait dans son équipement. Il chassa de sa tête les épouvantables images de son exécution par les ogres déchainés et se mit en route vers la salle médiane du domaine des trolls.

Là, il croisa Vorbis le RADIS et ses compagnons. Alors qu'il terminait d'échanger quelques runes avec Natsumi et Vorbis, au détour d'un couloir, Darn aperçu une personne qui ne lui était pas inconnue. Il s'agissait de la Mestre Marchande Khazâd, celle qui avait eu l'audace et l'impertinence d'insulter sa sœur Ré-Münde. Le nain eut tout d'abord un sursaut de rancune et sentit bouillonner en lui les affres de l'honneur familial bafoué. Cependant, malgré son caractère emporté, Darn savait qu'il lui arrivait plus que fréquemment de placer l'honneur sur un piédestal incongru et exagéré. Il retira son casque, laissa sa hache pendre à son côté et lança une œillade amicale à la naine:

- Dame Khazâd, je tiens à m'excuser. Mes derniers propos à votre égard n'étaient pas des plus reluisants. Bien que je ne sois pas toujours d'accord avec vos assertions, je me dois d'avouer qu'il est bien logique que vous n'approuviez pas toujours les miennes ! Pour réparer mon comportement, accepteriez mon aide ? Je suis disposé à vous accompagner dans vos tribulations et à vous protéger de ma hache. Mes amis ne pourront pas tout de suite venir me chercher en cet étage et il me semble donc utile de ne pas rester à végéter pour autant ! "

Khazâd eu un sursaut en voyant Darn. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, ils ne s'étaient pas quitté en bons termes. Lorsque que Darn eu fini de parler Khazâd resta sous le choc. Pas un instant elle n'aurait cru que celui-ci se serait excusé. Après quelques secondes pour se remettre du choc, Khazâd bredouilla quelques mots:

- " euh, oui , bien sûr ... euh ... c'est à dire que je m'apprêtai à me rendre au pays des ogres. J'ai là-bas quelques clients qui m'attendent. euh ... Si c'est sur votre chemin, vous pouvez m'accompagner " fit elle en désignant l'escalier le plus au nord à quelques lieux de leur position.


Darn eut un mouvement de recul:

- " Au pays des Ogres " fit il consterné " Je ne me dédirai pas de mes mots mais sachez que notre espoir de survie en ces lieux est bien maigre à moins de bénéficier d'une importante escorte ! Je suis robuste mais pas assez que pour vos protéger de toutes les horreurs qui y rodent ! "

- "Je ne suis pas folle au point de descendre seule aux pays des ogres. J'ai de l'équipement à livrer à Gauvain. Lui et sa troupe vont se rendre au village des ogres. Si vous voulez vous joindre à nous, je peux demander si vous pouvez vous joindre à nous. Qu'en dites-vous ?" fit la naine

Finalement, Darn du se résigner à ne pas accompagner la marchande. En effet, il devait l'autre victime de l'exploration désastreuse de la nouvelle salle. Alors qu'il était sur le point de terrasser un troll des cavernes en duel grâce à l'aide providentielle d'une potion qu'il transportait depuis longtemps, Darn lança un regard par dessus son épaule et aperçu Bardamu sortir d'un passage. Il fit un pas en arrière après avoir fait virevolter sa hache dans le gras de son opposant.

- " Tiens donc, mais qui voilà ? Alors on s'apprête à s'offrir un petit voyage de plaisance dans le Pays des Ogres ? Pour ma part, j'ai été ramené aux frontières par un héros ogre berserker un peu trop zélé. Aussi, je me trouve contraint à m'occuper ici ! Je dépéris grands dieux ! "

Darn sembla hésiter un instant, puis continua à s'adresser à son interlocuteur :

- " C'est que je ne sais trop quoi vous dire suite aux récents évènements. D'un côté, je meurs d'envie de vous demander de vous accompagner, de l'autre, je ne sais trop comment réagiraient ceux que je côtoie normalement. Quel est donc votre avis sur la question ? "

« mmm…Un héros Ogre Berserker ? »

Bardamu s’approcha de Darn, ignorant absolument le combat dans lequel il était empêtré, il lui parla comme s’ils étaient installés à une table d’auberge, sirotant tranquillement un verre :

« Tu crois que tu le reconnaîtrais ton Héros ? »

Le nain leva la main juste à temps pour stopper la hache de Darn qui allait s’abattre sur lui :

« Waow ! Un peu plus et tu me décapitais ! Vise mieux nom de Dieu ! Donc je disais…On pourrait le chasser ton Héros ? Qu’est ce qu’il portait ? Il avait des bijoux ? Des pantalons ? Des jupons ? C’était une fille ou un garçon ? Rohhhh…FIGHTERS ? ? ! ! ! HORDEUX ? ? ! ! ! Z’ETES OU BORDEL ? AMENEZ VOUS ! ! Y A DU MOUVEMENT ICI ! ! »

Soudain, la lueur d’enthousiasme mourut dans le regard de Bardamu …

« Mon avis sur la question ? Attends…Je veux bien chasser ton Héros mais tes amitiés, c’est toi qui les gères hein…J’ai déjà assez de mal avec les miennes ! Pis tes amis sont des…hum…euh…Bref…Oublions ça…»

Bardamu cracha dans sa main et la tendit au Tarazak, enfonçant son regard sombre et intense dans celui du bagarreur :

« Alors, on se la fait cette chasse au Héros ? Mais attention, si tu nous entourloupes, c’est toi qu’on chassera… »


Terminant le troll des cavernes d'un geste désinvolte, Darn adressa un regard soutenu à Bardamu. Sans plus de manière, il serra la main qu'on lui tendait et un sourire se dessina sur son visage.

- " Evidemment que je reconnaitrais cette tête de bouse d'Ogre ! Cela dit, le traquer nous mènerait irrémédiablement aux côtés de mes compagnons qui explorent actuellement une portion nouvellement découverte du Pays des Ogres. Je ne suis donc pas sur qu'il s'agisse là de la meilleure chose à faire. Certains d'entre eux ont la rancune tenace et à vrai dire je m'en cogne l'os de savoir si c'est justifié ou pas. J'apprécie mes compagnons car ils m'ont maintes fois prouvé leur valeur, cela ne signifie pas pour autant que je partage l'ensemble de leurs opinions. Je ne vous cache pas que rester à végéter ici me pèle le jonc au plus au point. Aussi, je ne rechignerais pas à une petite chasse à l'ogre en votre compagnie ! "

Sa main encore serrée par celle de Darn, Bardamu haussa un sourcil mi intrigué mi amusé...

"Dis moi Darn ? Tu parles toujours autant ou c'est ma bouille qui t'inspire ? Ok, laissons ton Héros...Puis, avec un peu de chance, il s'occupera aussi de tes amis !"

Un éclat de rire plus loin, Bardamu se laissa porter par ces courtes pattes jusqu'à l'escalier.


Tout en s'avançant vers l'escalier, Celebfin et Darn en vinrent à l'accord que les Hordeux et Fighters le laisseraient à l'entrée du tunnel et continueraient leur route afin d'éviter tout épisode dommageable ou mauvaise rencontre.
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Le texte en bleu est de la plume de Khazâd.
Le texte en rouge est de la plume de Bardamu
Yâ bâbâ yâââh ! !

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