Un vieux parchemin poussiéreux...

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Message par Kakita Ryojin » 03 oct. 2004 19:44

Lançant un regard complice à Darn, Aenarion réunit quelques runes et en appela à leur pouvoir. Une énergie crépitante se mit à courir les longs de ses bras, et, il sentit une chaleur bienfaisante poindre vers ses mains. D'un geste élégant, il les dirigea vers BelErüan, un des rares Chevaliers de l'Ordre de Belgariade encore vivant dans le Masque de Mort. Le sort de Grand Soin mit un terme à l'hémoragie du frèle aventurier.

Le De Profundis songea que Darn n'aurait jamais du emmener les OCB avec lui et Pepe Genepy, en effet, les serviteurs de Malkiar nombreux et puissants au troisième sous-sol avaient eu raison d'eux. Seuls restaient l'elfe qu'il venait de soigner, et, un homme nommé BelZaron et un nain appelé Torïn. De leurs côté, un peu plus au Sud, Soreclis et Pepe luttaient vaillamment alors que Blade s'était éloigné pour aller secourir Dame Eladämri que quelques monstres vicieux avaient pris par surprise.

La situation était tendue, mais, guère inextricable, Sylphin était un puissant mage, et, il s'affairait à aider au mieux les efforts des guerriers, alors que Rheynart et Dame Seraphine, réçemment arrivés, mettaient tout leurs talents au service de la lutte contre les séides de l'Inommable. Darn, quant à lui, jubillait. Il n'avait pas combattu de la sorte depuis bien longtemps, et, les cris d'agonie de ses ennemis faisaient naitre sur son visage, d'ordinaire sévère, des sourires de ravissements. Il avait confié à Aenarion qu'il venait de trouver deux nouvelles recrues pour la guilde, et, qu'il entendait fonder une compagnie marchande d'élite afin de retrouver les idéaux premiers de la Caravane : le commerce, et, les livraisons même risquées.

C'est ainsi que le Maître-Marchand présenta Belzebuth et Gargoth à son ami tout en lui expliquant que leur ami Satanik, des Soigneurs Neutres, serait également de la petite troupe. Un cri perçant arracha le Régent à sa discussion, et, l'incita à ramener toute son attention sur le combat en cours. Aidé de la magie du De Profundis, il écrasa, en un cliquetis ridicule, un squelette qui avait osé s'approcher trop de lui.

Nettoyer le Masque de Mort, malgré les risques que cela comportait, était au final un réel plaisir !
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Message par Kakita Ryojin » 06 oct. 2004 23:58

La mine sombre, Blade s'approcha soudain de Soreclis. "J'ai de bien tristes nouvelles" l'entendit dire Aenarion à son parrain, " De nombreux Transfuges de Nordock, et un Phénix sont morts de la lame de ces abominables assassins de la Main du Mal ". Affichant un air dédaigneux, Soreclis répondit à Blade : " Il faut qu'ils payent ", " Ils vont crever ! " grogna Pepe Genepy dans sa barbe. Evoluant en silence autour du groupe, Eladämri semblait se préparer à lancer un sort.

Aenarion et Sylphin que Blade avait mandés en urgence, se lançèrent un regard interrogatif. Le chef des De Profundis s'avança vers eux, un sourire carnassier aux lèvres. " Nous allons venger l'honneur de nos alliés " fit Blade d'un ton rude " Un peu plus au Sud, au delà de ce mur, le sinistre Ash Mo voyage en compagnie de ses chiens de garde : Béron, Marche Neige et Roc en dur. Nous allons tuer les Mercenaires, et, capturer la Hache ! Des questions ? "

Aenarion eut comme un sourire, et, se contenta de ricaner en faisant non de la tête. Soudain, Eladämri déchaina sa puissance, une énergie crépitante s'échappa de ses bras tendus, et, vint lècher le sol au pied du groupe de chasse de Blade. A cet endroit, le pavé commença à se distordre, et, un passage apparu dans une lumière violacée. " On fonçe ! " lança Soreclis qui s'attribuait à l'amusement de tous les prérogatives du chef de meute.

A peine émergés de l'autre côté du mur nord du Crâne, Sylphin et Eladämri firent usage de leur magie sur Marche Neige, le mage elfe qui ne quittait jamais Béron. Il accusa une salve d'énergie magique, et, vit, avec effroi, son armure fondre doucement, ensuite, sans même pouvoir pousser un cri, il succomba sous les coups vindicatifs de Pepe Genepy après que Soreclis l'ait chargé en riant à gorge déployée.

En appelant à nouveau à leur magie puissante, Sylphin et Eladämri affectèrent le chef des Mercenaires. Aenarion banda son arc, mais, Blade fit un geste de la tête : " Celui là est pour moi ! " hurla-t'il en se ruant sur Béron qu'il trucida dans une gerbe de sang. Exhortés par le trépas de ce dernier, Sylphin déchaina ses pouvoirs sur Roc en dur, le nain repoussa les projectiles magiques, mais, à son tour, il vit son armure se ramollir. Toujours furieux, Pepe Genepy le chargea violemment, le laissant presque mort.

Aenarion, bailla tout en contemplant avec satisfaction l'oeuvre de ses compagnons, et, constata que, dans la foulée de l'exécution de Béron, Blade écrasa Fridorik, un membre de la Main qui tentait de passer inaperçu, comme un insecte. Puis, il fut interpellé par Soreclis : " Piou, tue moi le nain vite fait ! ". Aenarion n'eut pas à se faire prier, il banda son arc elfique, et, d'une flèche bien ajustée, il transperça le crâne de Roc en dur qui tomba dans un bruit sourd.

Blade s'avança alors vers Ash Mo qui regardait le groupe d'un oeil torve, et, se penchant sur les Mercenaires et Fridorik agonisants, il parla d'une voix haute et claire : "Ash Mo, considère toi comme prisonnier, ou tu subiras le même sort que tes compagnons. Fridorik, tu te meurs car tu as utilisé des techniques de fourbe pour faire croire que tu n'es pas un sbire de la Main. Mercenaires, à trop vouloir jouer avec le feu, on se brule. Aucune rancune personnelle, mais un contrat est un contrat ! " Puis, s'adressant aussi à tout ceux qui avaient assisté au combat : " Si quelqu'un vient se servir, il subira le même sort, et je pense que notre efficacité n'est plus à faire. Sachez que tout cela est dû à la mort de nos alliés de la Légion phénix et des Transfuge de Nordock. Leur honneur doit être lavé, et toi, la Hache, tu seras notre torchon ! Suis nos ordres, et on verra pour la suite !"

Ash Mo fanfaronna quelque peu, mais, très vite, Aenarion et Soreclis, le remirent à sa place à grands revers de main. Les De Profundis avaient frappé fort, des choses allaient évoluer, le changement était au programme, et, ils allaient en être les vecteurs.
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Message par Kakita Ryojin » 11 oct. 2004 23:04

L'absence d'Amai pesait de plus en plus sur Nenya, et, c'est avec une infinie morosité qu'elle gravit quatre à quatre les marches du Grand Escalier reliant les Extérieurs à l'Antichambre de l'Enfer. Accompagnée de Sunfire, Slaine et Puck, elle émergea en pleine lumière, elle sentit sa peau commencer à chauffer, et, elle ne dut sa survie qu'à la vitesse de réaction de son gnome de familier qui invoqua autour d'elle une sphère protectrice. La bulle d'énergie la mettait temporairement à l'abri des rayons de l'astre solaire.

Puck, visiblement excité à l'idée de semer la terreur dans les niveaux supérieurs, courut aux trousses de deux jeunes elfes en bâvant. Nenya, dépitée, haussa les épaules, et, suivit nonchalement Sunfire et Slaine plus modérés que leur barbare de compagnon nain. Une soif terrible tenaillait la vampire, et, elle dut étancher sa soif au détriment d'un jeune nain qui osa s'aventurer près d'elle. Elle avala goulument jusqu'à sa dernière étincelle de vie, et, sentit monter en elle une force grisante.

C'est alors que les compagnons virent, non loin de leur position, les membres d'une guilde de brigands, les Barracudas. Sans se faire prier, Puck et Sunfire tuèrent un de leur leader alors que Nenya terrassait Symon le fou, son second. Ensuite, alors qu'elle allait terminer de décimer cette guilde qui osait prétendre répendre le mal dans les Souterrains, un sot répondant au nom d'Alphonse Elric attaqua son familier. Enervée, la vampire qui avait bien pris soin d'avertir les aventuriers qui l'entouraient du danger de s'en prendre à son familier, démembra l'humain à mains nues tout en faisant un repas copieux du sang qui s'échappait en bouillonant des plaies de l'imprudent.

"Je deviens un être bestial !" songea-t'elle, "l'absense d'Amai a sur moi de bien pires effets que mes besoins de fille de la nuit, puisse-t'il me revenir vite !".

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Message par Kakita Ryojin » 16 oct. 2004 10:15

"J'comprend rien du tout ! " cracha Darn en empochant les runes qu'il venait de contempler interdit pendant plus d'une heure. Le Maître-Marchand tentait vainement de se mettre à la pratique de la magie, car, il avait amassé une quantité astronomique de runes nécessaires à l'apprentissage du sort de célérité. Malheureusement, la finesse que nécessite les arts runiques étaient à des lieux de l'esprit rude et pragmatique du nain.

Aux côtés de ses cousins Tharazak, une branche éloignée de la famille Tarazak, Darn qui venait de réunir une petite compagnie marchande, prenait du plaisir en ratissant des champs de runes, et, en fauchant la racaille malkiarienne au Nord du grand Crâne. Quand il s'agissait de faire entendre raison à un troll ignare à force d'estocs et de tailles d'épée redoutable, le Régent était comme un poisson dans l'eau, mais, dès qu'il s'agissait de comprendre le fonctionnement de ces damnés caillous, et, de les agencer avec succès, c'était un calvaire.

Pourtant, Le-Vrai Darn (un de ces cousins Tharazak dont les parents jaloux du splendide nom du lointain cousin de l'enfant, avaient cru bon de lui donner le même patronyme, mais, ' en mieux ') était parvenu à maîtriser la magie curative et celle de vitesse. Certes il lui avait fallu du temps, mais, la chose semblait possible. Sa confiance quelque peu restaurée par cette constatation, Darn regarda à nouveau ses runes songeur, et, exécuta un cobra d'un geste distrait et machinal.
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Message par Kakita Ryojin » 16 oct. 2004 10:30

" O - R - G - A - N - I - S - A - T - I - O - N ! " cria Blade avant que ses troupes s'engouffrent vers le quatrième sous-sol, trainant Ash Mo en laisse derrière eux. Une fois arrivés au pied des escaliers, et, enfin accompagnés du cadet Momo, les De profundis constatèrent que les monstres étaient légions, et, décidèrent d'un commun accord de leur apprendre la politesse. Chacun y allait de sa petite action d'éclat, et, Ash Mo en faisait souvent les frais. Néanmoins, quand il fut blessé par une floppée de gelée affamée, Aenarion fut le premier à faire appel aux runes pour le soigner, et là, comble du comble, en soignant un des pires individus des souterrains, il comprit souvent les principes de fonctionnement du sort de soins supérieurs. Il ne manqua pas d'en remercier le Dépravé en tirant un peu moins sur sa laisse.

Soudain, au loin, les compagnons entendirent Sylphin crier : " Je ramène des ruuuunes, mais, malheureusement, les basiliiiiiiics qui allaient avec aussi ! ". Confiants, les De Profundis congratulèrent leur ami, et, s'apprêtèrent à accueillir les lézards comme il se devait. De son côté, Blade se sépara du groupe, et, du remonter dans le Masque de Mort afin d'y épauler Eladämri en difficulté. Et, comme si le sort s'acharnait sur le groupe dès que Blade le quittait, très vite la situation prit une tournure catastrophique : les monstres se déchainèrent et affluèrent de partout. Sylphin décida de créer un passage pour permettre à tous les aventuriers de fuir, mais, s'y engouffrant en dernier, il succomba sous les coups vicieux de plusieurs basilics affamés.

Le passage conduisit le petit groupe vers l'est, et, là ils apprirent que Nyctalope n'était pas très loin, mais, qu'elle aussi venait de succomber. A peine arrivé, Aenarion cru bon de s'éloigner pour aller se remplir les poches de runes, laissant ses compagnons à proximité du temple de Balgur où ils commencèrent à combattre gaiement. Une fois la moisson faite, et, des hordes de monstres évitées avec succès grace à un passage au centre d'entrainement du Masque de Mort, l'elfe se rapprocha de temple du Dieu de la guerre, et, constata avec effroi que Momo venait d'y trouver la mort et que ses compagnons survivants, Nyctalope, Soreclis et le prisonnier Ash Mo, s'y tenaient baricadés.

En zigzagant entre les créatures de l'Infâme, Aenarion entra à son tour dans le temple, et, tous se mirent à converser au sujet de la suite des opérations. Très vite, Soreclis décida de se rendre dans l'échope Quick and Dirty au Nord-Est. Sans trop réfléchir, Aenarion l'y suivit. Ils y croisèrent Gavron, un De Profundis qu'ils n'avaient plus vu depuis belle lurette, mais, une fois arrivés sur place, ils se demandèrent ce qu'il en était de Nyctalope et Ash Mo. Soreclis et Aenarion se regardèrent en ricanant, et, commencèrent à fomenter un complot dont eux seuls avaient le secret...
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Message par Kakita Ryojin » 20 oct. 2004 11:33

Alors qu'elle s'avançait dans les Premiers Pas, Nenya était obligée d'adresser un message clair à tous les aventuriers qu'elle croisait : La créature qui m'accompagne est mon familier, l'attaquer, c'est m'attaquer, et, c'est mourir par la même occasion. Soyez doncs prudents chers amis. Si vous ne vous préoccupez pas de lui, je ne me préoccuperais pas de vous ! D'habitude, le ton employé par la vampire suffisait à éloigner les aventuriers, et, coupait court à toute tentative de communication.

Une toute jeune fille, qui n'avait semble-t-il, pas entendu la guerrière, s'avança soudain vers la créature, les mains en avant en signe de paix, lorsqu'une grande femme derrière elle l'attrapa par le col. La femme se pencha vers l'enfant et lui désigna du doigt la guerrière aux cotés de la créature, en murmurant quelques mots, d'un ton sans appel. A regrets, l'enfant se détourna, reprenant sa route vers l'est... suivie de la grande femme brune.

Voyant la fillette s'avancer en toute quiétude, Nenya eut une réaction des plus étranges, une réaction qu'elle n'avait pas eu depuis des lustres, depuis que son aimé Amai Ethen s'était retiré dans un temple afin de lutter contre le démon qui le possédait, elle sourit à l'enfant.

Puis, voyant la réaction de l'humaine qui l'accompagnait, elle comprit qu'elle inspirait la crainte. Ne pouvant se résigner à cet état de fait, Nenya se mit à genoux, et, souriant toujours, elle adressa la parole à Emy : " Tu peux venir voir mon familier si tu veux, il est gentil ! " Ensuite, se tournant vers Sombrelune : " N'ayez crainte Dame, je suis une personne pausée et honnête, vous n'avez strictement rien à craindre de moi, d'ailleurs, un peu de compagnie me ferait le plus grand bien ! Je sais que le blason que je porte, et, ma condition particulière peuvent éveiller la crainte, ou, le mépris, mais, ayez confiance, l'enfant ne risque rien, et, il est si rare qu'ils puissent connaître la gaieté en ces lieux, pourquoi l'en priver ? "

Entendant la guerrière lui adresser la parole, Emmy se retourna. L'inconnue prononçait des paroles qui se voulaient rassurantes, mais la jeune fille hésitait, son regard interrogateur fixé sur la femme brune qui l'accompagnait. Méfiante, Sombrelune fixait tour à tour l'obscurité et la guerrière, la jaugeant du regard. Enfin, elle se décida à parler. "Va" dit-elle à sa protégée.
Le visage de la jeune fille s'illumina alors d'un sourire éclatant, qui traduisait sa jeunesse.
Tandis qu'elle s'approchait doucement du familier, sa dame de compagnie répondait à la guerrière. "Ne m'appelez pas Dame, j'ai l'impression que vous parlez à ma mère. Je me nomme Sombrelune." "Je ne crains ni ne méprise personne... hormis ceux trop couards pour voyager seuls." A ces mots, son regard durcit. Elle prend une "grande" respiration afin de se calmer, et poursuit : "Votre blason vous dessert, et je me méfie de la force des mots...
Mais vous avez l'air de veiller sur cette créature, autant qu'il a l'air de veiller sur vous. Et pour cela, j'ai du respect." "Je vois à votre blason que vous êtes maîtresse de votre guilde. Est-ce dur ? Emmy s'est mis dans la tête d'en fonder une, avec un de nos compagnons de route, et je crains que ce ne soit une charge bien lourde pour une si jeune fille, toute comtesse soit-elle."

Pendant ce temps, Emmy s'agenouilla auprès du familier sans le toucher, et lui adressa la parole : "Bonjour. Comment vous appelez-vous ?" demande-t-elle très poliment, attendant que la créature fasse le premier pas.


Alors qu'Emmy s'avançait vers lui, l'étrange petit être à la singulière apparence réajusta ses lunettes avec une lenteur calculée. Puis, une fois que l'enfant fut à proximité, il toussota avant de répondre à sa question. On aurait juré qu'il singait un éclaircissement de gorge. "Bonjour, mes hommages ! Je me nomme Turil, je suis au service de Nenya d'Efrill, ma maîtresse et protectrice. Je ne suis qu'un être monstreux pour beaucoup, et, il n'est pas rare que l'on m'attaque sans raison, mais, en vérité, je n'ai de monstrueuse que l'apparence ! "
Turil toussotte à nouveau. " Et vous petite elfe, que faites vous donc en ce sombre endroit ? "

Ravie de constater que la jeune fille s'adressait à son familier, Nenya porta son attention sur Sombrelune. "Sombrelune, veuillez m'excuser si j'ai employé à votre égard un ton quelque peu usé, mais, j'ai appris qu'en ces souterrains la politesse est parfois la meilleure des armes ! Néanmoins, étant donné que vous m'autorisez à user de votre prénom, je ferai fi des 'dame' et autres termes du même accabit. Faites en autant à mon égard."

Jetant un regard discret vers l'Est comme si elle s'attendait à y voir apparaître quelqu'un, Nenya continua : "Je comprends parfaitement que vous ayez une certaine méfiance à mon égard, mais, je n'ai que des mots à donner pour vous rassurer. A mon humble avis, vous êtes trop fraichement arrivée dans ces souterrains que pour avoir entendu parler de moi. Ma réputation ne peut donc faire foi, espérons que mes actes envers vous le pourrons. En ce qui concerne la gestion d'une guilde, tout dépend des moyens dont vous disposez et des visées qui sont vôtres..." Nenya s'arrêta alors, comme pour laisser à son interlocutrice le temps de répondre...


"Les moyens dont nous disposons ?" Elle tend le bras, désignant la jeune fille. "Son enthousiasme, quelques bonnes volontés et un peu d'or. Mais l'idée n'est pas de nous, et elle-même ignore encore ce à quoi elle va s'engager." Visiblement, l'idée en question enchante fort peu Sombrelune.
Toujours agenouillée près du familier, Emmy leva la tête vers les deux femmes : "C'est la première fois que j'en vois un içi. Dehors, il n'y a que les grands magiciens qui en ont." S'adressant à la créature, elle ajoute :
"J'espère que j'en aurai un plus tard."
A quelques pas, une jeune femme elfe observait avec stupeur Sombrelune et Nenya. "J'en reviens pas, elle a adressé plus de trois mots à la même personne" peut-on lire dans les yeux de cette elfe.



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Les parties en italique sont de la plume de Sombrelune et d'Emmy

En même temps ailleurs
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Message par Kakita Ryojin » 21 oct. 2004 17:16

Lorsque Turil dit n'être qu'un "être monstrueux" pour beaucoup, Emmy se récria :"Mais pas du tout". Aussitôt, elle mit la main devant sa bouche, confuse de lui avoir coupé la parole. "Pardon" murmure-t-elle. Une fois que le familier eut fini, elle répondit : "Je me nomme Emmy. Des bandits ont pénétré le château et ils m'ont enlevée. J'ignore pourquoi ils m'ont amenée ici, quand je me suis réveillée, j'était toute seule. J'ai longtemps cherché la sortie, jusqu'à ce que ma dame de compagnie me retrouve."

"Enlevée ? A vos parents ?" fit Turil d'un ton dubitatif. Ces êtres humains n'ont vraiment aucune mesure, en voilà une idée : enlever une enfant à sa famille..."
Puis, lançant un regard interrogateur à sa maîtresse, Turil continua : Ma maîtresse s'est montrée fort distraite. Le gnome avança de quelques pas, et, d'un geste théatral désigna un homme à la forte carrure resté légèrement en retrait : voici Snakouz, le compagnon de voyage de Dame Nenya. Vous pouvez lui faire confiance comme à elle... !"

D'un voix forte, l'ancien renard prit la parole : "Ravis de vous rencontrer, vous ne me voyez pour le moment mais je vous assure que je puis vous observer. D'où je suis, j ai une vue imprenable sur la grande batisse où se trouve Dame Nenya et les diverses escaliers alentours. Cependant, un signe de ma Dame ou de son familier et je peux lui porter assistance. Nous avons malheureusement beaucoup d'ennemis qui ne comprennent notre situation conflictueuse.Ainsi, suis je le plus souvent à ses côtés !!"


Emmy se releva et fit un gracieux salut de la tête à l'attention de Snakouz. Tout en bavardant, les trois amies avançaient vers l'est en compagnie de Nenya et Turil. Arrivés à un long bâtiment. Il n'y avait pas âme qui vive à proximité, et tout les guichets étaient vides. Pendant que Sombrelune alla se renseigner, Ryuonna commenca à monter la garde.
Emmy s'adressa à Turil : "Je suis très contente de vous avoir rencontré. C'est la première fois que j'approchais un familier d'aussi près." Elle baissa les yeux, regarda ses mains, et se lanca : "Je dois vous avouez que je ne pensais pas que les familiers étaient aussi... pouvaient converser avec quelqu'un d'autre que leurs maîtres. J'espère que je ne vous ai pas vexé." Soudain, l'arrivée d'une elfe et d'un demi-elfe la fit se lever. Rosissant légèrement, elle s'adresse tout à la fois à Nenya, Snakouz et Turil : "Dame, Messires, vous avez déjà rencontré Dominick. Et voici sa soeur : Marsupilamie." Elle se tourne vers Dominick et Marsupilamie, et leur présente de la même façon ses interlocuteurs "


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Les parties en italique sont de la plume d'Emmy, Ryuonna ou Snakouz
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Message par Kakita Ryojin » 24 oct. 2004 19:53

Le message d'Eluma était des plus clairs : sa petite compagnie était dans la mouise la plus totale. Surpris par une déferlante de monstres, ils accusaient leurs assauts meurtriers et incessants. Recevant la missive alors qu'il réussit enfin à associer deux runes complémentaires, Darn Tarazak, fatigué par la pratique de la magie décida qu'un bon vieux combat de derrière les fagots ferait le plus grand bien à sa petite troupe. Aussi, il donna ses ordres et partit sans tarder vers l'Ouest.

Là, Blade, deux mercenaires, et, le groupe de la Dame des Aventuriers aventureux faisaient face à une véritable armée de monstres. Heureux de retrouver le chef des De Profundis qu'il estimait beaucoup, Darn se rua dans le combat au côté de ce dernier et de Roc-en-dur. Gargoth et Bel-zebhut, les deux nouveaux colporteurs de la Caravane le suivirent sans broncher, et, se mirent à l'oeuvre sans se faire prier, ils onissaient les séides de Malkiar tout autant que Darn. Brutaux et impitoyables, les trois cousins germains du Maître-Marchand, les triplés Tharazak se joignirent également à l'escarmouche du Nord alors que les Aventuriers Aventureux combattaient un peu plus au Sud en rangs compacts.
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Message par Kakita Ryojin » 02 nov. 2004 12:26

Tous s’étaient mis d’accord : le centre de maîtrise magique serait la prochaine destination. Traînant Ash Mo derrière eux, Soreclis et Aenarion s’élancèrent vers le Sud-Ouest. Un peu plus loin, Nyctalope les avertit qu’elle les y rejoindrai plus tard. Au terme de quelques fâcheuses mésaventures, ils parvinrent tous à se retrouver à l’école de magie, même Ash étonnamment docile. Là, Nyctalope et Aenarion se concertèrent avant de suivre l’enseignement d’un mage humain afin de mieux comprendre les subtilités de la magie hermétique. Alors que Soreclis et Ash Mo bataillaient aux portes de l’édifice, les De Profundis et leur otage furent rejoints par un des leurs : Prof semblait s’avancer seul, et, à la vue de ses compagnons son air contrarié laissa place à la jovialité qu’on lui connaissait.

Une fois qu’ils eurent appris ce qu’ils voulaient savoir, les deux mages sortirent rejoindre leurs amis, et, les trouvèrent aux prises avec une impressionnante masse de monstres. Outre l’amoncellement de gelées bien typique, quelques démons mineurs s’étaient joints à la fête. D’un œil distrait, Aenarion constata également qu’un couple qu’il avait entrevu par le passé s’approchait d’eux traqué par des créatures avides de sang. Liselle et Assassin, non sans prévenir, se portèrent à leurs côtés, et, bientôt, tous se retrouvèrent acculés contre les portes de l’école de magie. Comme si la situation n’était déjà pas assez délicate, des graines qu’aucun d’entre eux n’avaient remarqué jusque là se mirent à germer avec une rapidité déconcertante.

Un rictus au coin des lèvres, Aenarion regarda les abominations végétales prendre forme, il ne les connaissait que trop bien, elles l’avaient accueilli lors de sa première descente dans les souterrains. Très vite, les citrouilles tueuses et les Jack O’Lantern tournèrent leur regard torve vers les aventuriers dont les assauts répétés des gelées et démons retenaient déjà l’attention et mobilisaient les forces. Liselle, attaquée de toutes parts, interrogea ses compagnons du regard en indiquant le bâtiment protégé derrière eux. Aenarion haussa les épaules, même s’il ne faisait qu’user de ses soins pour aider les guerriers, le combat ne lui semblait pas désespéré. En guise de réponse, Soreclis abattit un des démons mineurs qui les asticotait un peu trop : « On est des De Profundis, on reste ! » conclut-il.
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Message par Kakita Ryojin » 02 nov. 2004 13:07

Avec la ferme intention de se dérouiller de trois longues semaines de marche, Nenya et Snakouz empruntèrent l’étroit escalier qui menait du centre du Pays des Pas Perdus vers le Masque de Mort. Arrivés au pied des marches, tous deux invoquèrent leur épée flamboyante et commencèrent leur moisson de mort. Ils furent stupéfaits de voir à quel point le troisième sous-sol était désormais aux mains des deux fois nés : à perte de vue, des momies plus ou moins poussiéreuses, des squelettes et des goules convergeaient vers les aventuriers réunis sur l’escalier. Alors qu’ils combattaient dos à dos, épaulés par la magie du familier de la vampire, les Maîtres des Crépusculaires, accueillirent avec le sourire la première descente de leurs nouveaux compagnons dans le Masque de Mort : Emmy, Dominick, SombreLune et Ryuonna affichaient un air étrange fait d’une appréhension mêlée de craintes, et, Nenya pouvait sentir l’angoisse monter en eux. Avec quelques mots simples, Snakouz les rassura et les informa sur les créatures nouvelles auxquelles ils allaient devoir faire face.

Soudain, alors qu’elle repoussait un simulacre d’être humain vêtu de lambeaux épars et à l’odeur épouvantable, Nenya sentit soudain son être entier tressaillir. Elle avait perçu une aura très particulière, juste derrière elle : celle d’un enfant de la nuit. Tranchant net le zombi dans une gerbe de flamme, la vampire se retourna pour parer le coup puissant d’un humanoïde aux traits blanchâtres. Elle l’interrogea du regard. Comment un vampire pouvait-il aussi ostensiblement en attaquer un autre ? Comme pour répondre à sa question, le Nosferatu ouvrit la bouche et tenta de se lancer au cou de la jeune fille, elle le saisit à la gorge et le questionna sur ses agissements. L’infant émit un grognement en signe de réponse, ulcérée, Nenya le transperça de part en part, elle venait de tuer l’un des siens. Une douleur sourde vrilla ses tempes, et, son épée disparu de sa main. Turil se tourna vers elle : « Maîtresse vous souffrez ? ». Nenya fit un geste de la main en direction d’Emmy : « soigne la elle, moi, je me porte comme un charme ! ». Secouant légèrement la tête, la Toréador se concentra à nouveau sur le combat, espérant secrètement qu’elle n’aurait plus jamais à occir l’un des siens.

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On en apprend d'avantage sur Amai ici => post du 11 Novembre
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Message par Kakita Ryojin » 02 nov. 2004 18:23

Arrivée à la rescousse des Aventuriers Aventureux, la petite compagnie de Darn combattait avec l’allégresse des jours fastes. Peu à peu, le combat prenait une tournure des plus positives : les monstres tombaient comme des mouches, et, les aventuriers semblaient échapper à leurs coups. Darn se félicita d’avoir constitué cette nouvelle caravane. Gargoth et Bel-zebuth, même s’ils se montraient parfois un peu inexpérimentés, étaient des personnes sur qui l’on pouvait compter, et, leur potentiel était grand. Les frères Tharazak étaient pareils à eux mêmes : efficaces, taiseux et revanchards. Le Maître-Marchand se sentait bien parmi eux, et, le faisait savoir aux serviteurs de Malkiar en leur octroyant à la volée de larges coups d’épée. Quand les monstres sortis du portail furent exterminés, Puyd, le chef des Aventuriers Aventureux, le glaive encore sanguinolant, s'écarta du petit groupe de monstres survivants désormais encerclés de toutes parts.


"Ouf, par les roubignoles de Malkiar, j'aurais pas cru m'en sortir vivant de c't'affaire. Ma pauvre cotte de maille va avoir sèrieusement besoin d'être retapée après tout ça.
Mmmm le moment est bien choisi pour un petit discours voyons voir "

Puyd farfouilla dans sa poche
Ah zut mes papiers sont tombés pendant la bagarre, va falloir improviser là. Allez courage bonhomme

Bon cette escarmouche contre les forces de Malkiar touche à sa fin et notre petite compagnie unie par l'épreuve va se défaire et reprendre sa route.
Une fois encore honneur courage et camaraderie triomphirent... euh... phèrent, enfin vaincquè..., prévali..., euh gagnèrent dans cette lutte sans merci contre les forces des ténèbres maléfiques de l'obscurité ténèbreuse.
Au nom de tous les Aventuriers Aventureux (dont je suis d'ailleurs, faut pas oublier, le chef) je tiens à dire un grand merci à tous ceux qui se sont élancés, n'écoutant que la flamme inaltérable de leur courage, pour nous prêter main forte alors nous étions, il faut malgré tout bien le dire, sans exagération d'aucune sorte, en un mot comme en cent, en somme, dans la mouise, ou, comme dit toujours mon vieux père, bien profond enfoncé dans la fosse à purin.

Valeureux caravaniers aux homonymies troublantes, honorables mercenaires aux lames ensanglantées, ainsi que Blade dont l'héroïsme s'est encore une fois manifesté, nous sommes vos débiteurs désormais. Puisse le vent de l'Aventure vous être favorable et porter toujours plus loin ç travers les cieux l'héroïque et assourdissant murmure du récit de vos exploits.

Bon maintenant je propose qu'on s'ensauve rapidement une fois que c'est tout nettoyé, parce j'ai point envie de me trouver ici quand toutes ces carcasses de basilic vont commencer à putréfassier et à consécutivement empuantir l'air ambiant. En ce qui me concerne j'aimerais bien vider une ou deux chopines vous en pensez quoi ?


Guillerets, Darn et ses compagnons prirent donc la route du Sud avec les Aventuriers Aventureux, malheureusement, ils se trouvèrent vite embourbés dans un nouveau flot de monstres, et tout fut à refaire ! La bière allait attendre, l’heure était au combat !

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La partie en italique est de la plume de Puyd
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Message par Kakita Ryojin » 18 nov. 2004 19:46

Profitant d’une courte expédition vers le magasin runique du Masque de Mort, Nenya et Snakouz se mirent en tête de pallier au manque de repos dont ils souffraient depuis qu’ils avaient quitté les Extérieurs. A proximité du bâtiment où s’entassaient les pierres magiques, les templiers crépusculaires établirent un bivouac de fortune. Autour d’un feu crépitant, ils conversèrent longuement. La Toréador expliqua à son compagnon de voyage comment elle avait échappé à une confrontation suicidaire avec les Epées du Vent au grand complet alors qu’elle souhaitait juste échanger quelques mots avec Aeliae. Heureusement, Sulril qui servit d’intermédiaire eut la bienséance de permettre à la jeune vampire de ne pas se voir exécutée sans autre forme de procès en lui conseillant de s’éloigner du groupe d’elfes. Il permit également à Nenya d’échanger quelques missives avec Aeliae, et, ces dernières eurent un effet très positif sur le moral de deux femmes.

Alors qu’ils terminaient leur repas et préparaient leur couches, Nenya eut une pensée pour Amai. Elle souffrait de le savoir reclus, torturé par le démon qui avait élu domicile dans son esprit. Parfois, elle perdait même totalement espoir, s’imaginant ne jamais le revoir. Heureusement, malgré son caractère peu loquace, Snakouz était un excellent compagnon de voyage, et, un combattant redoutable avec lequel la vampire prenait un réel plaisir à combattre. De plus, Turil, le gnome familier, prenait de plus en plus d’assurance, et, n’hésitait désormais plus à donner sans cesse son avis sur les décisions que les Crépusculaires prenaient suscitant parfois des crises de rire tant son point de vue était particulier. Au terme de la veillée, Nenya se retira seule, et, laissa Turil et Snakouz tenter d’apprendre à parler au familier qu’avait récemment invoqué l’humain. Elle s’allongea sur son matelas de voyage, et, croisant les mains derrière la tête, laissa voguer son esprit sans entrave.

La première chose qui s’imposa à elle fut l’odeur de non-vie qui planait à cet étage. Sans savoir réellement pourquoi, cela la rendait folle. Elle ne se montrait jamais aussi ardente en combat que lorsqu’elle affrontait des morts-vivants, seuls ses frères de race éveillaient chez elle un trouble particulier, et, elle tentait de les combattre le moins possible, s’étonnant néanmoins de leur comportement bestial et de leur propension à refuser de communiquer. Ensuite, alors qu’elle se réjouissait presque de repartir vers le Nord afin d’entraver la marche macabre des hordes d’Outre-tombe, elle eut soudain une impression des plus désagréables. Elle sentit tout à coup comme une présence à ses côtés, mais, il n’y avait pas âme qui vive à plusieurs lieux à la ronde, juste Turil et Snakouz qui bavassaient dans l’insouciance la plus totale. Malgré tout, Nenya en était sure : quelqu’un ou quelque chose se tenait presque à côté d’elle.

Alors qu’elle commençait à incanter sa lame de flammes, elle comprit ! Elle sut, comme instinctivement d’où émanait la présence, et, une expression d’anxiété sur le visage, elle s’empara du De Veriis Mysteriis dans sa besace. Le livre était parcouru de légers tremblements, comme s’il respirait. Nenya eut un rictus de dégoût en posant le livre sur ses genoux tout en s’assaillant. Jetant un regard à la dérobée vers son compagnon pour s’assurer qu’il ne la voyait pas, elle tenta d’ouvrir le grimoire au hasard, mais, rien n’y fit, il se refusait à être ouvert. Passablement énervée, et, intriguée par les pulsations grandissantes qui faisaient presque paraître le livre vivant, la vampire passa son doigt délicat sur la tranche de l’ouvrage, perpendiculairement aux pages. Comme par enchantement, le De Veriis s’ouvrit alors, comme s’il avait souhaité ne montrer qu’une page particulière à sa porteuse.

Le souffle court, Nenya posa son regard sur le livre, et, constata que les deux pages qu’elle contemplait étaient ornées d’une gravure à l’iconographie dense et ésotérique. Elle ressentit immédiatement un malaise en regardant l’illustration sans pour autant comprendre ce qu’elle voyait réellement. Elle crut y voir une deux jeunes femme dans un brasier, mais, l’instant d’après, elle y voyait une épouvantable scène de cannibalisme, perpétrée par des personnes qu’elle ne connaissait que trop bien. L’estomac au bord des lèvres, la Toréador tenta de refermer le grimoire, mais, elle n’y parvint pas tant il semblait exercer une force terrible afin de demeurer ouvert. Soudain, alors qu’elle s’était presque résignée à le jeter au loin, une épouvantable voix aigrelette se fit entendre : « Accepte moi ! Accepte moi ! ». Epouvantée, Nenya se retourna vers ses compagnons, ils semblaient ne rien avoir entendu. Puis, se retournant, elle constata que le De Veriis était à nouveau fermé.

Elle poussa un soupir de soulagement, et, s’épongea le front d’un revers de manche, « ainsi, même moi je peux avoir peur » songea t’elle redécouvrant une sensation qu’elle croyait typiquement humaine. « Ce livre est épouvantable, mais, s’il n’a pas réussi à m’avoir jusqu’à maintenant, il n’y parviendra pas ! ». Nenya se recoucha alors, et, pensa brièvement à Snakouz que le livre avait littéralement transfiguré. Son statut de vampire l’en protégeait elle partiellement ? A vrai dire, elle l’ignorait totalement, mais, elle avait la ferme conviction d’éviter que le De Veriis Mysteriis ne prenne l’ascendant sur elle, et, dans la mesure du possible sur les autres, au moins pour l’instant. Elle souhaitait comprendre, elle souhaitait savoir, et, elle était persuadé que le jour viendrait où l’opportunité lui en serait offerte.

Tentant autant que faire se peut d’avoir l’air détendue, elle s’adressa à ses compagnons : « Turil, Snakouz, arrêtez d’agacer cette bestiole, et cessez vos bavardages, on a de la route à faire et une horde de putrides à disloquer demain matin, vous devriez dormir, je prend le premier tour de garde ! »
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Message par Kakita Ryojin » 25 nov. 2004 20:23

Zigzaguant comme lui avait si bien enseigné son parrain, Aenarion s’éloigna des combats qui faisaient rage aux Pays des Gelées, talonné qu’il était par Co, un des ecclésiastes du Créateur Caillou. Tout deux prenaient un malin plaisir à ramasser les runes que la mansuétude et la bienveillance du Dieu Caillou avaient placé sur leur route improbable. Ayant à plusieurs reprises manifesté son respect à la déité en question, le De Profundis pu compter sur l’aide de Co lorsqu’un commando morbelin d’élite eut l’idée de taquiner l’elfe : alors qu’Aenarion esquivait tant bien que mal les attaques furieuses du peau-verte avant de prendre ses jambes à son cou, l’adepte de l’Omniscient Caillou usa de haute magie pour refermer les plaies béantes dont l’enragé avait couvert le corps du De Profundis.

Sa besace remplie de pierres de magie, Aenarion eut l’idée d’emprunter l’escalier tout proche afin d’accéder au Masque de Mort, et, de traverser celui-ci à la recherche d’un second escalier menant au Pays des Gelées afin d’éviter les dangereux bans de morbelins. Soudain, lui revint à l’esprit l’otage du groupe de chasse de Blade : Ash Mo le Dépravé. Aux dernières nouvelles, ce dernier avait suivi le mouvement de fuite vers le Nord-Est en compagnie de Soreclis, mais, Aenarion n’en savait pas plus, et, à vrai dire, cela le tracassait assez peu. Se tenant au plan qu’il avait élaboré, il prit le direction de l’escalier qui menait à l’œil gauche du Crâne. Arrivé au sommet de celui-ci, l’elfe fut frappé par l’effervescence qui régnait dans le Masque de Mort.

Les aventuriers affluaient de tout côtés en direction du temple de Galthée. Etonné, Aenarion héla un humain affilié aux Aventuriers Aventureux. Il lui expliqua que la cérémonie de mariage d’Aeliae et de Sulinwë des Epées du Vent battait son plein et que les invités étaient nombreux. Ignorant tout de ces deux personnes, le De Profundis haussa les épaules, reléguant aux oubliettes de son esprit cette information de peu d’intérêt à ces yeux. Alors qu’il allait prendre la direction du haut mur du Nord du Crâne afin d’y invoquer un passage pour rejoindre Blade, Skwi et son mentor Eladämri qui l’avaient contacté entretemps, Aenarion fut interpellé par une voix des plus familières :

- « Eh oh Peri ! C’est que t’essayerais même de me filer en douce au nez et à la barbe sans me saluer, faux frère ! »

Le De Profundis n’eut même pas à se retourner pour identifier son interlocuteur, et, c’est de dos qu’il entama la discussion à son tour :

- « Impossible de passer sans te remarquer Darn, j’te sens d’ici ! Faudrait être doté de l’odorat d’une amibe pour ne pas repérer un Tarazak à dix lieux à la ronde ! »
- « QUOI ? » tempêta le Maître-Marchand, « A ta place, je la ramènerai un peu… »
- « Pleurniche pas vieille barrique, depuis quand on peut plus railler ta famille de videurs de tonneau invétérés ? » l’interrompit Aenarion en se retournant en mimant un ventre proéminent.
- « Grmmbl grrrbl ! T’es une plaie Peri, on peut jamais parler sérieusement avec toi, et puis, j’en ai vraiment par dessus la… »
- « J’suis content de te voir Darn, ça fait une paye tu me manquais presque ! »

Le Régent de la Caravane voulut renchérir, mais, il fut stoppé net par les dernières paroles de son ami. Il se gratta le sommet du crâne, toussota, et, d’un ton nettement plus posé, répondit :

- « Moi aussi, je suis heureux qu’on se retrouve enfin sale drogué ! »
- « Eh ben voilà ! On s’embrasse ? » railla l’elfe en se dirigeant vers le nain d’un pas léger.
- « Plutôt laisser Connu embrasser Ré-Münde » lacha Darn un sourire aux coins des lèvres. « Qu’est ce que tu fous par ici ? T’es invité au mariage ? »
- « Non, je suis ici par le plus grands des hasards. Il est bien ce mariage ? »
- « C’est un mariage, un mariage d’elfe ! Ca répond à ta question ? »
- « Mouais ! Toujours aussi porté sur la délicatesse et l’amour à ce que je vois, à croire que ton cœur est aussi en plates complètes » plaisanta le De Profundis
- « Bon, si c’est pour me balancer toute une tripotée de joyeusetés de la sorte, tu peux tracer ta route Peri ! »
- « Te bile pas Darn, j’te taquine ! Tu traînes trop avec les officiels de l’autre souverain de pacotille là, pour finir tu seras aussi bas de plafond qu’eux ! »
- « T’en r’met une couche…j’vais vraiment t’en coller une si tu continues ! »

Aenarion mima un frisson, en sautillant sur place :

- « T’as vu comme je tremble ? Non bon sans blague, dans ta dernière lettre, tu me parlais de runes Main, tu les as toujours ? »
- « Ca se pourrait, j’ai des runes élémentaires aussi ! Mais, t’en verras pas la couleur si t’as pas des runes femelles à m’échanger ! »
- « Par Adamnan-na-Brionnah, qu’est ce que tu pourrais bien faire avec des runes femelles ? »
- « Je m’investis dans l’apprentissage de la magie de célérité ! » répliqua Darn avec sérieux.

C’est à ce moment précis qu’un blanc tomba dans la conversation : médusé, Aenarion se tenait coi face à Darn qui tentait d’arborer un air neutre afin de paraître sûr de lui. Petit à petit, un sourire se dessina sur les traits du De Profundis, et, après quelques minutes de silence pesant, il partit d’un rire franc et sonore :

- « Tu connais même pas la différence entre une rune et un bol de soupe, et, tu voudrais te mettre à la magie ! C’est franchement la meilleure de l’année celle-là ! » cria Aenarion, « achevez moi, je fais trépasser de rire ! »

Rubicond, Darn s’élança sur l’elfe, et, le saisit par la tunique à hauteur des côtés flottantes de ce dernier :

- « C’est décidé, je te met une trempe, petit ! » hurla-t’il élevant son poing
- « C’est bon, Darn, c’est bon, je plaisantais » souffla Aenarion en étouffant un nouveau fou-rire, « les voilà tes runes femelles, montre ta marchandise ! »
- « J’ai deux runes pouce, et quelques autres Main, puis, j’ai des élémentaires, ça te convient ? » fit le Maître-Marchand qui se calmait aussi vite qu’il s’énervait
- « Tope là vieux frère, ça marche ! »

L’accord conclu, les deux amis échangèrent encore quelques mots, puis, Aenarion annonça à Darn son intention de rejoindre Blade au Nord du Crâne, en profitant pour l’inviter. Darn eut l’air intéressé par la proposition, mais, il déclina l’offre :

- « Je viendrais sans doute, mais, pour l’instant, Ré-Münde à besoin de moi ici. De plus j’ai deux jeunes à surveiller depuis peu » fit le Régent en désignant Gargoth et Bel’Zebuth
- « On se voit plus tard alors ? » lacha le De Profundis en invoquant la magie de célérité
- « C’est ça ! Et, fais gaffeà toi Peri ! »
- « T’inquiètes ! Dis, Darn pour courir plus vite c’est facile : tu lances le sort puis t’avances en mettant un pied devant l’autre…Ca ira tu crois ? » ricana l’elfe en s’éloignant à grandes enjambées

Darn leva le poing en direction de son ami :

- « La prochaine fois qu’on se verra tu te foutras moins de moi, tiens le toi pour dit ! »

Le nain ne sut pas si Aenarion l’avait entendu tant il courait vite, et, haussant les épaules, un sourire sur le visage, il quitta les abords du temple de Galthée afin de rejoindre sa sœur et son frère Husquar-Vana. Apparemment des Chevaliers de Justice allait avoir besoin d’un coup de main.

- « Enfin un peu d’action ! » murmura-t’il en s’éloignant « j’en venais presque à espérer que ce Ventarion et sa troupe de décharnés tentent de s’en prendre à Ré-Münde moi… »

De son côté, Aenarion retrouva Blade, Skwi et son mentor Eladämri. Depuis qu’il s’était quitté, l’elfe avait encore considérablement étoffé son grimoire, et, le De Profundis fut stupéfait de constater l’aisance avec laquelle Eladämri comprenait les arcanes magiques. Persuadé de profiter d’une influence positive quand il associait les runes à ses côtés, il décida de mettre le rude combat dans lequel ils étaient impliqués à profit en tentant de peaufiner sa compréhension de la magie hermétique et du sort offensif du troisième cercle qui y était lié.
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Message par Kakita Ryojin » 09 déc. 2004 18:57

Se débarrasser des monstres qui peuplaient le Nord du Crâne ne prit pas plus d’une semaine à Blade, Skwi, Eladämri, Akitene, Aenarion et Darn qui après un léger détour s’était décidé à rejoindre son vieil ami. Une fois la zone nettoyée, ils se concertèrent. Les sorciers de l’Ordre d’Hermès avaient à faire à l’Est, ils rejoignirent Daelis Masathyr et disparurent en silence.

- « Je me demande ce qu’ils manigancent … » lâcha Darn d’un ton neutre.
- « On s’en fout » conclut Aenarion coupant net toute discussion sur le sujet « c’est des frimeurs ! »
- « De frimeurs qui puent la patate pourrie qui pue le sac à patates… » ajouta Skwi en ricanant.

Blade opina en silence songeant à ce qu’il allait bien pouvoir faire avec cette bande de boulets. Après un bref conciliabule, ils décidèrent de se donner les moyens de descendre dans l’Antichambre de l’Enfer afin de rejoindre le gros des De Profundis. Pendant qu’Aenarion et Blade s’étaient retirés afin de planifier une opération qu’ils souhaitaient mener à bien au cinquième sous-sol, les nains s’entraînèrent au combat à mains nues. Ce dernier vira très vite au concours d’insultes et le Maître-Marchand fut stupéfait de constater qu’en la matière, Skwi était des plus performants. Lorsque tous furent enfin prêts, ils empruntèrent un passage ouvert par Aenarion et s’engouffrèrent l’esprit léger dans l’escalier menant au Pays de Gelées. Là, ils se dispersèrent et convinrent de se retrouver dans l’antre du scorpion le plus vite possible. Aenarion et Darn y arrivèrent les premiers et après avoir pris connaissance des possesseurs des deux autres médaillons, ils descendirent dans l’antre avec la ferme intention d’en ramener le médaillon.
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Message par Kakita Ryojin » 09 déc. 2004 18:59

Plus les jours s’écoulaient, plus Nenya sentait le livre acquérir une volonté propre. Elle luttait de toutes ses forces pour qu’il ne tente pas d’annihiler la sienne afin de lui dicter sa conduite comme il l’avait fait avec Snakouz et Sunfire. La vampire puisait en sa nature d’enfant de la nuit pour contrer l’influence maudite du De Veriis Mysteriis mais les récentes révélations de Sunfire et les visions épouvantables prodiguées par le grimoire ne facilitaient pas ses tentatives de résister à la corruption.

Elle commençait à se montrer de plus en plus silencieuse et même les plaisanteries de Turil ne parvenaient plus à lui arracher un sourire. Obnubilée par ce qu’elle avait récemment appris au sujet d’Ecatis, Nenya ne savait trop comment réagir. Elle avait voulu tuer Sunfire après qu’il lui ait exposé ses songes, mais, s’était résignée sachant qu’au final cela n’aurait rien changé : il avait lu le livre, avait été touché par ses maléfices et était désormais au service d’une puissance qui dépassait l’entendement.

Le cas de Snakouz était légèrement différent. Là où Sunfire conservait l’esprit qui avait toujours été le sien, Snakouz avait été entraîné dans les abîmes insondables dont le De Veriis n’était que la maigre partie immergée. Il était un compagnon de voyage excellent et Nenya n’en aurait souhaité aucun autre en l’absence d’Amai. L’humain parlait peu mais se comportait comme s’il avait toujours connu la vampire, sentant sans doute instinctivement en elle la présence pernicieuse des pouvoirs du livre.

Il n’ignorait pas qu’elle portait le De Veriis tentant d’épargner aux souterrains son ignoble influence même s’il n’en comprenait pas les raisons et il ne souhaitait nullement le lire à nouveau. Il évoluait désormais entre la dure réalité du quotidien et le monde halluciné dans lequel il avait été happé, et, bizarrement, il en tirait une force grandissante.

Un soir, alors qu’ils s’étaient arrêtés afin d’acheter quelques runes pour permettre à la Toréador de parachever son apprentissage et que cette dernière se tenait à l’extérieur de l’échoppe, tentant d’expliquer à Turil les raisons de son comportement variable, elle sentit soudainement une présence hostile derrière elle. Elle n’eut pas le temps de se retourner, une lourde lame naine la toucha au flanc. Nenya s’écroula plus en guise d’esquive que sous la violence du choc, elle profita de sa chute pour faire volte face.

Face à elle, tout sourire et arrogance, une petite dizaine d’aventuriers la toisaient d’un air agressif. Ils portaient l’insigne des Cruns Deguns. La vampire n’eut pas le temps de parler, elle fut victime d’une pluie de coups et ses agresseurs firent même appel à la puissance d’un certain Io pour la blesser davantage. Recroquevillée pour éviter autant que faire se peut qu’ils puissent la toucher dans les organes vitaux, Nenya les entendit grogner des menaces à son encontre. Ils parlaient de vengeance mais elle n’y comprenait rien.

A ses côtés, Turil, impuissant, regardait sa maîtresse être exécutée avec violence et lâcheté. La douleur était telle qu’elle crut qu’elle allait perdre connaissance mais dans sa sacoche, elle sentit le De Veriis palpiter comme s’il jouissait de sa souffrance. C’est à ce moment que, surgissant de la boutique runique, Snakouz s’élança vers elle. Il fit rempart de son corps pour la protéger, parvint à la saisir par la taille bénéficiant de l’effet de surprise et laissa les Cruns Deguns sur place en emportant Nenya plus morte que vive dans l’édifice voisin.

Il la coucha dans l’arrière boutique avec l’autorisation du marchand et se chargea d’interroger les assaillants sur les motifs de cette attaque. Une méprise totale et une haine latente envers la Main du Mal avaient suffit à éveiller chez les Cruns Deguns l’envie de tuer. Dégoûté et abasourdi, Snakouz ne s’attarda pas à leurs côtés. Il retrouva une Nenya fiévreuse et l’entendit prononcer un nom d’une voix torturée : « Liselle… »
Yâ bâbâ yâââh ! !

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