Le petit groupe arriva sur le dispensaire sud de la Moria. Là, Athalante eut la surprise de voir arriver Khazâd, la Maitresse Marchande, en tête d’une longue troupe. La naine se précipita sur Athalante et sur Aerielle et les salua avec un sourire et une courtoisie qui laissèrent de prime abord Athalante pantoise. En effet, lorsqu’Athalante était Chevalier de Justice, Khazâd faisait régulièrement des intrusions dans la Citadelle de Lumière en beuglant à qui mieux mieux contre les Chevaliers de Justice, toujours pour d’excellentes raisons, selon elle. Plus d’une fois, ces éclats de voix avaient irrité l’ancienne Paladine qui avait dû prendre sur elle pour garder son calme et répondre avec civilité. Ce temps-là était révolu, c’est pourquoi Athalante s’étonna avec sarcasme de la soudaine amélioration de Khazâd. La naine prit le parti d'en rire, et engagea bientôt une conversation d'ordre commerciale avec la Contrebandière callipyge.
Peu après, Athalante, qui s’entraînait à sa magie, aperçut Korgrim donner une « leçon » par la parole et par l’épée à une Caravanière imprudente. La jeune femme ne s’en émut pas le moins du monde et poursuivit ses exercices, écoutant d’une oreille distraite les voix s’élever des différents coins du dispensaire. Soudain, une remarque la fit tout de même tiquer. Vorbis le Teigneux discutait avec Iuchi de la raison qui avait pu motiver Korgrim :
« - Iuchi, je me demande bien pourquoi est-ce que ce type essaie de nous adresser la parole ?
- Je ne sais pas Vorbis, peut-être pour essayer de nous inspirer un peu de pitié en étalant sa stupidité devant nous ?
- Ouais, ou alors c'est peut-être le genre de trucs qui excite sa putain ? »
- Hum… tu devrais parler un peu moins fort, je n’ai pas vraiment envie que tu fasses ce genre de suggestions un peu crues devant ma fille… »
La jeune femme laissa provisoirement l'étude des arcanes de la magie et se dirigea vers Vorbis le Teigneux. Elle intervint d'une voix calme et douce.
"- Pardonnez-moi, Seigneur, j'ai cru ouïr de votre part un qualificatif des plus injurieux. Je ne sais qui vous visiez, de moi ou d'Aerielle, en lançant ce genre d'insultes. Sachez que ce qualificatif ne peut en aucun cas nous correspondre à l'une ou l'autre. En effet, ni Aerielle ni moi n'avons Korgrim pour amant. Certes il le fut, en ce qui me concerne. Mais ce n'est plus le cas depuis bien longtemps.
Je vous prie donc instamment de retirer votre injure qui n'a pas lieu d'être, Seigneur Vorbis."
Le nain réfléchit longuement avant de répliquer :
« - Oh oh... me voici donc informé des derniers épisodes de la passionnante histoire de vos pulsions post pubères. Que c’est émouvant… et pourtant faut pas m’en vouloir de pas verser de p’tite larme sur vos jérémiades de vierge effarouchée.
Exact ou pas vous avez largement gagné ce titre qui m’semble assez bien représenter tout le respect que j’ai pour les traîtres, assassins et voleurs dans vot’ genre… Non, soyez pas modeste, vous avez gagné ce qualificatif de haute lutte après de longues périodes d’entraînement aux plus méprisables des besognes. »
Athalante écouta le discours contradictoire de Vorbis, avant de regarder longuement Korgrim. La jeune femme se disait que Korgrim avait peut-être raison, au fond. Tant d'orgueil, de prétention...
Son regard se voila de commisération, elle regarda le nain avec pitié :
"- Quelle triste solitude doit être la vôtre pour être aussi intolérant et aussi aigri, n'avez-vous donc jamais aimé ?"
Puis, presque agacée de s'être laissée aller à de la compassion, elle eut un geste impatient avec de conclure de façon brusque :
"- Peu importe, finalement. Oubliez ma question et brisons-là, Seigneur Vorbis. Cette conversation est absurde."
Puis l'humaine brune laissa là Vorbis et rejoignit Aerielle. Ils se remirent bientôt en route et commencèrent à gravir l’interminable grand escalier. Cette longue ascension laissa à Athalante tout le loisir de réfléchir aux derniers évènements. Ses illusions sur les races dites civilisées se fissuraient une à une. Pourquoi les Chevaliers de Justice croyaient-ils en la bonté et en la rédemption alors que manifestement, ce qui guidait les aventuriers était simplement l’avidité, la puissance, le pouvoir et l’égoïsme ? Ruminant ses sombres pensées, Athalante déboucha enfin au Pays des Pas Perdus, et décida de laisser là ses réflexions afin de se reposer un peu.
Elle sortit son écritoire et répondit à Liselle et à Nastywoks. Athalante accueillait ces moments de correspondance comme on reçoit un gobelet d’eau fraîche dans l’Antichambre de l’enfer.
Récit raconté avec la participation de Vorbis le Teigneux et de Iuchi Ozogi.
Venael de Falis
Le petit groupe ne s’attarda pas bien longtemps. Ils franchirent un passage afin de gagner Le Premier Contact. En arrivant devant l’escalier montant, ils virent un enchanteur aux prises avec une multitude de bestioles de toute sorte. Le Disciple du lapin rose semblait en mauvaise posture. Athalante n’avait jeté qu’un œil distrait sur l’elfe, mais l’arrivée soudaine de deux aventurières capta son attention. Momochan et Nouchka déboulèrent des escaliers, se ruèrent sur Dum, l’enchanteur, passèrent leurs lames à travers son corps, le dépouillèrent prestement et repartirent aussitôt à l’assaut des escaliers. Ce nouvel évènement confirma les désillusions d’Athalante sur la nature humaine. A son tour, elle gravit les escaliers et repéra aussitôt les deux assassins qui comptaient leur butin, à l’abri derrière un Garde d’Hormandre. On était en zone de droit. Personne ne pouvait leur donner de leçon. Cette pensée jeta un profond désarroi dans l’esprit de la jeune femme. Etait-ce cela la justice en ces Souterrains ? Pourquoi Falis autorisait-elle cette sorte de justice ? Ou alors, est-ce que la justice était seulement la raison du plus fort, du plus rapide, du plus malin qui prévalait ? Alors qu’elle s’abîmait dans ses réflexions, une femme qu’elle n’avait jamais vue se présenta à Athalante et lui demanda :
« - Nous ne nous connaissons pas, mais mon Bien aimé, Kaïo, m'a parlé de vous.
Je suis surprise de vous voir accompagner Korgrim, de si près... Vous avez quitté les CDJ....
Etes-vous plongé définitivement du côté du Mal? Vous apportez votre aide à votre époux, quitte à participer à ses massacres?
Mon groupe ne cherche pas de soucis avec la Main, je serais soulagée si vous ne faites que passer votre chemin, nous avons sans doute toutes deux bien d'autres choses à faire de plus urgent que de se taper dessus. »
Athalante envisagea longuement la personne qui lui faisait face. Elle fronça les sourcils, quelque peu, avant de faire un sourire poli.
"- Bonjour dame Zelda. Je suis surprise que Kaïo se souvienne de moi et ai pris la peine de vous entretenir à mon propos. Ne vous connaissant pas, je ne vois pas pourquoi je vous tiendrais au courant des évènements qui jalonnent ma vie. Sachez toutefois que personne ici ne peut prétendre au titre de "mon époux". Quoiqu'il en soit, je ne vois pas pourquoi vous estimez que je vous veuille du mal. Pourquoi pensez-vous donc cela ?
Enfin, mes compagnons sont libres de leur mouvement. Visiblement, Korgrim ne tient pas à vous donner une leçon, mais s'il en avait eu envie, je ne vois pas en quoi j'aurais pu l'en empêcher. Il fait ce qu'il veut et ce qu'il fait m'indiffère."
Sur ces paroles, elle suivit le reste du groupe qui avait pris un peu d’avance. La jeune femme se demandait pourquoi elle devait rendre des comptes sur ce qu’elle faisait ou ne faisait pas à de parfaits inconnus. De quel droit avaient-ils la prétention de juger ses actes ? Pourquoi n’appliquaient-ils pas d’abord ces préceptes moraux sur leur propre personne, avant de juger et critiquer les autres ? Ils arrivèrent enfin dans l’échoppe où Aerielle avait à faire. Athalante en profita pour acheter de nouveaux vêtements. Sa vieille robe rouge, qu’elle portait presque continuellement depuis trois ans n’avait plus aucune forme et s’élimait. Athalante n’eut pas beaucoup de choix et prit ce qu’elle pouvait, même si elle avait beaucoup hésité. Par provocation envers ces gens qui se permettaient de la juger sans la connaître, elle prit une tenue voyante.
« - Au moins, ils auront de quoi jaser ! » pensa-t-elle, sarcastique.
Récit raconté avec la participation de Zelda
« - Nous ne nous connaissons pas, mais mon Bien aimé, Kaïo, m'a parlé de vous.
Je suis surprise de vous voir accompagner Korgrim, de si près... Vous avez quitté les CDJ....
Etes-vous plongé définitivement du côté du Mal? Vous apportez votre aide à votre époux, quitte à participer à ses massacres?
Mon groupe ne cherche pas de soucis avec la Main, je serais soulagée si vous ne faites que passer votre chemin, nous avons sans doute toutes deux bien d'autres choses à faire de plus urgent que de se taper dessus. »
Athalante envisagea longuement la personne qui lui faisait face. Elle fronça les sourcils, quelque peu, avant de faire un sourire poli.
"- Bonjour dame Zelda. Je suis surprise que Kaïo se souvienne de moi et ai pris la peine de vous entretenir à mon propos. Ne vous connaissant pas, je ne vois pas pourquoi je vous tiendrais au courant des évènements qui jalonnent ma vie. Sachez toutefois que personne ici ne peut prétendre au titre de "mon époux". Quoiqu'il en soit, je ne vois pas pourquoi vous estimez que je vous veuille du mal. Pourquoi pensez-vous donc cela ?
Enfin, mes compagnons sont libres de leur mouvement. Visiblement, Korgrim ne tient pas à vous donner une leçon, mais s'il en avait eu envie, je ne vois pas en quoi j'aurais pu l'en empêcher. Il fait ce qu'il veut et ce qu'il fait m'indiffère."
Sur ces paroles, elle suivit le reste du groupe qui avait pris un peu d’avance. La jeune femme se demandait pourquoi elle devait rendre des comptes sur ce qu’elle faisait ou ne faisait pas à de parfaits inconnus. De quel droit avaient-ils la prétention de juger ses actes ? Pourquoi n’appliquaient-ils pas d’abord ces préceptes moraux sur leur propre personne, avant de juger et critiquer les autres ? Ils arrivèrent enfin dans l’échoppe où Aerielle avait à faire. Athalante en profita pour acheter de nouveaux vêtements. Sa vieille robe rouge, qu’elle portait presque continuellement depuis trois ans n’avait plus aucune forme et s’élimait. Athalante n’eut pas beaucoup de choix et prit ce qu’elle pouvait, même si elle avait beaucoup hésité. Par provocation envers ces gens qui se permettaient de la juger sans la connaître, elle prit une tenue voyante.
« - Au moins, ils auront de quoi jaser ! » pensa-t-elle, sarcastique.
Récit raconté avec la participation de Zelda