[Chronique du Renard II] - Chronique du Déchu -
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Perte de temps.
* La main glaciale d’Amaï tenait toujours celle de Carole entre les mains. Il ne répondit pas tout de suite, observant le contraste des couleurs que formaient les quatre mains.
Il s’était attendu à bien d’autre réaction, il s’était déjà résigné à la voir quitter la tente, prise par la peur de ce qu’il venait de dévoiler. Mais non. Elle était toujours là. Il retint un soupir, et parla à nouveau.
- Je répondrais à ce que vous me dites dans l’ordre. Confiance... un bien joli mot. Je n’en ai pour personne, pourquoi devriez-vous me donner la votre ? La dernière personne ne qui j’avais confiance est morte. Définitivement. En cendre...
Mon honneur... peut-être. Je n’ai pas envie de remettre en cause tout ce que l’on me dit, c’est devenu trop pénible. Quant à la séparation...
* Il soupira, et sembla réfléchir.
- Eléria est une... amie... oui, c’est ainsi qu’elle veut que je l’appelle. Mais je ne sais même plus ce que ce mot veut dire pour moi. Je ne ressens que si peu d’émotion.
Je crois que je lui fais du mal, plus qu’autre chose.
Chut... laissez moi terminer, dit-il alors qu’il cru voir Carole désirant reprendre la parole.
Et ne détournez pas le regard par peur de la réaction que j’aurais à vos paroles. Je n’ai, de toute façon, que peu de réaction. Je ressens finalement, si peu de chose. Quelques sentiments, généralement dans l’excès, mais qui finalement ne représente rien.
* Il ferma les yeux, comme pour se souvenir des mots qu’elle avait prononcée.
- Arrêtez de vous excusez pour tout ce que vous dites. Cessez d’avoir peur de ce que vous aller dire en ma présence. Les mots ne me font plus peur depuis longtemps. Et quant à vos compagnons, je ferais réellement mieux de partir avant que quelque chose n’arrive.
L’Archidiacre... non, je ne désire pas le rencontrer. Qu’irait-il examiner, si ce n’est un monstre ? Il aura beau être tout puissant, qu’y pourra-t-il à par décréter ce que je vous ai déjà annoncé.
*Sa voix, un moment monocorde, devenait par instant grésillante, puis grave, sur une gamme de sonorité très variable. Bien que son ton restait le plus neutre possible, les sonorités trahissaient à elles seules les différentes opinions qu’il en avait.
- Je ne suis finalement pas certain de vouloir me sauver. Petite Fille, ne pleurez pas ce qui n’en vaut certainement pas la peine. Le jour où il sera trop tard pour moi, j’espère avoir assez de conscience pour disparaître à jamais. Vous ne devriez pas vous attacher à une personne telle que moi. Combien de fois devrais-je vous le dire.
*Il avait finalement dit ça sans aucune émotion dans la voix. Il ne semblait pas se soucier de grand-chose. A l’inverse de Carole, il ne montrait pas le moindre signe d’inquiétude, de joie, de peine, ou de quoi que ce soit d’autre. Ce fut certainement la chose la plus désagréable dans son regard, devenu parfaitement neutre. Il fini par retirer l’une de ses mains de celles de Carole, et il remit en place ce qui lui masquait le visage.
Elle s’énervait. Il l’énervait. Ses propos l’énervaient. La rage au ventre, elle se leva et le frappa. Oubliant même jusqu’à le vouvoyer.
- Tu m’énerves ! Il est temps que tu te secoues un peu. T’es là, assis sur cette couche en train de me parler de sentiments que tu n’éprouves plus, d’amitiés que tu ne connais plus, d’émotions que tu ne ressens plus. Et pourtant, tu m’en parles.
Perdrais-tu ton temps à me parler si c’était vraiment le cas ?
Perdrais-tu ton temps à m’expliquer certaines choses si c’était le cas ?
Perdrais-tu ton temps à mes côtés si c’était le cas ?
ET si c’est mon désir d’être attachée à toi, qu’est ce que cela peut bien te faire ?
Tu m’énerves !
Je t’interdis de quitter le campement. Il est trop tard de toute façon, les Gileads t’ont accepté parmi eux.
*Elle le frappa encore… Elle n’acceptait pas sa défaite. Oui, elle lui avait laissé le choix mais elle ne pouvait se résigner à le laisser crever comme un vulgaire rat… Elle n’était même pas prête à le regarder mourir alors si en plus elle ne devait rien faire. Cela non, elle ne le pouvait.
*Elle sortit… Mais juste avant, elle se retourna vers lui.
- Restez, je vous en prie !
*Il encaissa les coups, sans rien dire. Que pouvais-t-il rajouter ?
Il la regarda sortir, puis termina de remettre ses bandages en place, essuyant le sang qui lui coulait des lèvres.
- Je crois que tu es prisonnier ici maintenant.
- Tais-toi.
- Pourquoi ? Parce que tu doutes de toi cette fois ?
- Oui.
- Laisse moi te dire une chose : el...
- TAIS-TOI !
*Sa voix, dissonante, à la fois gutturale et frôlant les aigus, raisonnait encore dans la tente.
- Elle a raison.
*Si son corps avait pu le faire, alors des larmes auraient coulé le long de ses joues froides.
Il s’était attendu à bien d’autre réaction, il s’était déjà résigné à la voir quitter la tente, prise par la peur de ce qu’il venait de dévoiler. Mais non. Elle était toujours là. Il retint un soupir, et parla à nouveau.
- Je répondrais à ce que vous me dites dans l’ordre. Confiance... un bien joli mot. Je n’en ai pour personne, pourquoi devriez-vous me donner la votre ? La dernière personne ne qui j’avais confiance est morte. Définitivement. En cendre...
Mon honneur... peut-être. Je n’ai pas envie de remettre en cause tout ce que l’on me dit, c’est devenu trop pénible. Quant à la séparation...
* Il soupira, et sembla réfléchir.
- Eléria est une... amie... oui, c’est ainsi qu’elle veut que je l’appelle. Mais je ne sais même plus ce que ce mot veut dire pour moi. Je ne ressens que si peu d’émotion.
Je crois que je lui fais du mal, plus qu’autre chose.
Chut... laissez moi terminer, dit-il alors qu’il cru voir Carole désirant reprendre la parole.
Et ne détournez pas le regard par peur de la réaction que j’aurais à vos paroles. Je n’ai, de toute façon, que peu de réaction. Je ressens finalement, si peu de chose. Quelques sentiments, généralement dans l’excès, mais qui finalement ne représente rien.
* Il ferma les yeux, comme pour se souvenir des mots qu’elle avait prononcée.
- Arrêtez de vous excusez pour tout ce que vous dites. Cessez d’avoir peur de ce que vous aller dire en ma présence. Les mots ne me font plus peur depuis longtemps. Et quant à vos compagnons, je ferais réellement mieux de partir avant que quelque chose n’arrive.
L’Archidiacre... non, je ne désire pas le rencontrer. Qu’irait-il examiner, si ce n’est un monstre ? Il aura beau être tout puissant, qu’y pourra-t-il à par décréter ce que je vous ai déjà annoncé.
*Sa voix, un moment monocorde, devenait par instant grésillante, puis grave, sur une gamme de sonorité très variable. Bien que son ton restait le plus neutre possible, les sonorités trahissaient à elles seules les différentes opinions qu’il en avait.
- Je ne suis finalement pas certain de vouloir me sauver. Petite Fille, ne pleurez pas ce qui n’en vaut certainement pas la peine. Le jour où il sera trop tard pour moi, j’espère avoir assez de conscience pour disparaître à jamais. Vous ne devriez pas vous attacher à une personne telle que moi. Combien de fois devrais-je vous le dire.
*Il avait finalement dit ça sans aucune émotion dans la voix. Il ne semblait pas se soucier de grand-chose. A l’inverse de Carole, il ne montrait pas le moindre signe d’inquiétude, de joie, de peine, ou de quoi que ce soit d’autre. Ce fut certainement la chose la plus désagréable dans son regard, devenu parfaitement neutre. Il fini par retirer l’une de ses mains de celles de Carole, et il remit en place ce qui lui masquait le visage.
Elle s’énervait. Il l’énervait. Ses propos l’énervaient. La rage au ventre, elle se leva et le frappa. Oubliant même jusqu’à le vouvoyer.
- Tu m’énerves ! Il est temps que tu te secoues un peu. T’es là, assis sur cette couche en train de me parler de sentiments que tu n’éprouves plus, d’amitiés que tu ne connais plus, d’émotions que tu ne ressens plus. Et pourtant, tu m’en parles.
Perdrais-tu ton temps à me parler si c’était vraiment le cas ?
Perdrais-tu ton temps à m’expliquer certaines choses si c’était le cas ?
Perdrais-tu ton temps à mes côtés si c’était le cas ?
ET si c’est mon désir d’être attachée à toi, qu’est ce que cela peut bien te faire ?
Tu m’énerves !
Je t’interdis de quitter le campement. Il est trop tard de toute façon, les Gileads t’ont accepté parmi eux.
*Elle le frappa encore… Elle n’acceptait pas sa défaite. Oui, elle lui avait laissé le choix mais elle ne pouvait se résigner à le laisser crever comme un vulgaire rat… Elle n’était même pas prête à le regarder mourir alors si en plus elle ne devait rien faire. Cela non, elle ne le pouvait.
*Elle sortit… Mais juste avant, elle se retourna vers lui.
- Restez, je vous en prie !
*Il encaissa les coups, sans rien dire. Que pouvais-t-il rajouter ?
Il la regarda sortir, puis termina de remettre ses bandages en place, essuyant le sang qui lui coulait des lèvres.
- Je crois que tu es prisonnier ici maintenant.
- Tais-toi.
- Pourquoi ? Parce que tu doutes de toi cette fois ?
- Oui.
- Laisse moi te dire une chose : el...
- TAIS-TOI !
*Sa voix, dissonante, à la fois gutturale et frôlant les aigus, raisonnait encore dans la tente.
- Elle a raison.
*Si son corps avait pu le faire, alors des larmes auraient coulé le long de ses joues froides.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Humour noir
*Le lendemain, le campement était toujours en alerte, les scorpions arrivant de plus en plus nombreux dans les parages. Amaï avait passé la nuit et une partie de la journée dehors, dans le nord, avant de revenir sous la tente qu’on lui avait prêté. Le soir, il reçu la visite de Carole, une bassine d’eau chaude à la main et une besace sur l’épaule.
- Tenez, de l’eau chaude. Et de quoi vous lavez, dit-elle sans autre préambule.
*Elle sortie de la besace un paquet de linge et de bandage.
- Je vous ai trouvé aussi des bandages propres pour vous cacher. Je les ai passé au préalable dans un bain de ma composition qui fera du bien à votre peau. Celle-ci doit pouvoir respirer de temps à autre et sous ces bandages, cela lui est impossible. Oh, cela ne changera rien à votre état mais votre peau se sentira plus à l’aise, dit-elle en soutenant son regard interrogateur. Je ne m’excuserai pas pour mes mots. Je les crois juste. Si vous devez mourir à petit feu, que ce soit au moins dans la dignité. Je vous ai connu bien plus combatif qu’aujourd’hui. De plus, on m’a toujours dit que tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir.
*Il ne réagit pas plus, fermant les yeux.
- Je me dis aussi que si vous transposiez toute l’énergie que vous employez à repousser tout le monde vers une énergie positive, vous pourriez bien nous faire un petit miracle. Oh oui, mon humour est assez noir aujourd’hui ! Dit-elle en se retournant vers la sortie.
Voulez-vous dîner avec nous ? C’est la seule distraction que nous ayons dans cet Antre.
*Il pencha la tête de coté, fronçant un sourcil, un brin moqueur...
- Il est bien d’avoir de l’humour, et de croire aux mots que l’on prononce...
Mais je me demandais si votre mauvaise humeur avait autre chose à voir avec ceux que j’ai prononcé... il est déjà fâcheux que cela soit par ma faute, mais si d’aventure il en était d’autre raison, il serait juste que vous m’en parliez à votre tour...
*Sa voix n’avait rien de commun avec ce à quoi elle avait eu droit auparavant. Plus rapide, le débit en était beaucoup plus fluide. Cela lui rappelait étrangement la voix que prenait le démon pour lui parler.
- D’autant que j’ai réfléchi... pardon... nous avons réfléchi à votre proposition... et bien qu’il soit particulièrement injuste de devoir rester ici sans rien payer, il semble que ce soit la seule proposition acceptable en cet instant.
*Il sauta du lit, d’un geste souple et sans bruit, pour se rapprocher de Carole. Elle n’eut qu’à peine le temps de s’en rendre compte qu’il était déjà à quelque centimètre d’elle, ses yeux à la hauteur des siens. Elle aurait senti son souffle s’il n’était pas arrêté par les tissus.
- C’est que vous cessiez immédiatement de pleurer pour cet idiot d’elfe qui est, toutefois, notre ami...
- Tenez, de l’eau chaude. Et de quoi vous lavez, dit-elle sans autre préambule.
*Elle sortie de la besace un paquet de linge et de bandage.
- Je vous ai trouvé aussi des bandages propres pour vous cacher. Je les ai passé au préalable dans un bain de ma composition qui fera du bien à votre peau. Celle-ci doit pouvoir respirer de temps à autre et sous ces bandages, cela lui est impossible. Oh, cela ne changera rien à votre état mais votre peau se sentira plus à l’aise, dit-elle en soutenant son regard interrogateur. Je ne m’excuserai pas pour mes mots. Je les crois juste. Si vous devez mourir à petit feu, que ce soit au moins dans la dignité. Je vous ai connu bien plus combatif qu’aujourd’hui. De plus, on m’a toujours dit que tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir.
*Il ne réagit pas plus, fermant les yeux.
- Je me dis aussi que si vous transposiez toute l’énergie que vous employez à repousser tout le monde vers une énergie positive, vous pourriez bien nous faire un petit miracle. Oh oui, mon humour est assez noir aujourd’hui ! Dit-elle en se retournant vers la sortie.
Voulez-vous dîner avec nous ? C’est la seule distraction que nous ayons dans cet Antre.
*Il pencha la tête de coté, fronçant un sourcil, un brin moqueur...
- Il est bien d’avoir de l’humour, et de croire aux mots que l’on prononce...
Mais je me demandais si votre mauvaise humeur avait autre chose à voir avec ceux que j’ai prononcé... il est déjà fâcheux que cela soit par ma faute, mais si d’aventure il en était d’autre raison, il serait juste que vous m’en parliez à votre tour...
*Sa voix n’avait rien de commun avec ce à quoi elle avait eu droit auparavant. Plus rapide, le débit en était beaucoup plus fluide. Cela lui rappelait étrangement la voix que prenait le démon pour lui parler.
- D’autant que j’ai réfléchi... pardon... nous avons réfléchi à votre proposition... et bien qu’il soit particulièrement injuste de devoir rester ici sans rien payer, il semble que ce soit la seule proposition acceptable en cet instant.
*Il sauta du lit, d’un geste souple et sans bruit, pour se rapprocher de Carole. Elle n’eut qu’à peine le temps de s’en rendre compte qu’il était déjà à quelque centimètre d’elle, ses yeux à la hauteur des siens. Elle aurait senti son souffle s’il n’était pas arrêté par les tissus.
- C’est que vous cessiez immédiatement de pleurer pour cet idiot d’elfe qui est, toutefois, notre ami...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Entretien avec le Démon
*Carole se tut sur le moment, légèrement troublée par ce regard qui plongeait en elle sans aucune pudeur, lorsqu’elle remarqua que ce n’était plus Amaï, mais l’autre, qui lui parlait, et qui semblait trouver la situation plutôt comique. Elle lui répondit enfin, restant à quelques centimètres de lui, sa voix se faisant plus calme, plus douce.
- Non, il n’y a pas d’autres raisons que votre réaction qui m’ait mise de si mauvaise humeur. Certes, beaucoup d’évènements se sont déroulés autour de moi ces derniers temps mais je pense que mon humeur est au beau fixe.
J’ai d’ailleurs fait une rencontre assez étrange et agréable à la fois alors que les circonstances n’étaient pas des plus agréable. Si vous le désirez, je vous conterai cela…
Peut-être suis-je un peu sur les nerfs car certaines choses m’échappent. Mais non, je ne passerai pas ma mauvaise humeur sur vous alors que vous n’en êtes pas concerné…
Je ne pleure pas pour Amaï. Je pleure pour son âme. Elle est belle, je le sens. Et je voudrais qu’il retrouve un peu d’elle…
Mais, ne devriez-vous pas le laisser prendre le dessus ? J’ai l’impression qu’il est de plus en plus mal à chaque fois que vous réapparaissez. Ai-je raison ? Je vous rappelle que s’il perd sa vie, vous perdez votre existence.
Pourquoi ai-je constamment cette impression que la situation vous est plaisante ?
Est-ce de moi que vous vous moquez ? Dit-elle sans quitter le regard de l’elfe.
*Il sembla réfléchir quelque instant, puis repris la parole sur un ton... enjoué.
- Faites faites... racontez moi... je suis toujours curieux de savoir ce qui se passe dans ce monde merveilleux, délicieuse Petite Fille... et pour votre mauvaise humeur, faites la passer sur qui vous voulez, moi, un autre, peu importe, personnellement je m’en moque un peu... ce n’est pas l’important. L’important est de savoir si cela vous servirait ou non.
Mais que de joli mot usé pour un tel être, qui, loin de se soucier de lui-même, ne se soucie guère des autres... enfin, peut-être arriverez vous à le faire changer. Peut-être que je l’espère, peut-être pas... mon existence liée à la sienne fait que je ne peux avoir d’avis réel sur la question. De sa survie dépend la mienne, certes, et je compte bien rester en vie. Enfin je crois... Suis-je réellement vivant d’autre part ?
Mais ce n’est pas la question... la question c’est : « suis-je nocif pour lui ? »
Bien sûr ! Il faudrait me tuer pour qu’il se porte mieux... enfin cela ne durerait pas. C’est maintenant trop tard pour que notre séparation nous soit bénéfique. Néanmoins, je vous rassure, ou vous assure à vous de voir, que ma présence prioritaire en cet instant n’aggrave en rien la situation... A partir du moment où il l’accepte, il est alors plus fort pour lutter ce contre quoi il lutte pour s’en sortir...
Mais je vois une question... qui est derrière tout ça ? Une quelconque force inconnue et très puissante, ancienne, de ces souterrains... trouvez-là, et il aura sa solution... heureuse ou malheureuse...
Mais chut... il n’en sait pas plus, et lui rappeler qu’il a une chance de s’en sortir en descendant encore plus profond, et donc, en craignant encore plus de subir une crise, et donc en risquant encore plus la vie de ses amis, il ne le supporte pas... Alors chut... il ne faudrait pas qu’on lui dise, il serait obligé de l’admettre...
Héhéhé... je sais j’aurais du vous dire ça avant... mais le savais-je avant ? Le savais-je ou ne le savais-je point ? Huhu... je ne sais plus.
Oh... et il me semble que pour votre mauvaise humeur, cet elfe est la cible parfaite. Il le mérite d’un part, et d’autre part, ce n’est qu’ainsi qu’il pourra accepter qu’on lui révèle la vérité qu’il cache en lui-même... votre dernière gifle fut salvatrice...
- Non, il n’y a pas d’autres raisons que votre réaction qui m’ait mise de si mauvaise humeur. Certes, beaucoup d’évènements se sont déroulés autour de moi ces derniers temps mais je pense que mon humeur est au beau fixe.
J’ai d’ailleurs fait une rencontre assez étrange et agréable à la fois alors que les circonstances n’étaient pas des plus agréable. Si vous le désirez, je vous conterai cela…
Peut-être suis-je un peu sur les nerfs car certaines choses m’échappent. Mais non, je ne passerai pas ma mauvaise humeur sur vous alors que vous n’en êtes pas concerné…
Je ne pleure pas pour Amaï. Je pleure pour son âme. Elle est belle, je le sens. Et je voudrais qu’il retrouve un peu d’elle…
Mais, ne devriez-vous pas le laisser prendre le dessus ? J’ai l’impression qu’il est de plus en plus mal à chaque fois que vous réapparaissez. Ai-je raison ? Je vous rappelle que s’il perd sa vie, vous perdez votre existence.
Pourquoi ai-je constamment cette impression que la situation vous est plaisante ?
Est-ce de moi que vous vous moquez ? Dit-elle sans quitter le regard de l’elfe.
*Il sembla réfléchir quelque instant, puis repris la parole sur un ton... enjoué.
- Faites faites... racontez moi... je suis toujours curieux de savoir ce qui se passe dans ce monde merveilleux, délicieuse Petite Fille... et pour votre mauvaise humeur, faites la passer sur qui vous voulez, moi, un autre, peu importe, personnellement je m’en moque un peu... ce n’est pas l’important. L’important est de savoir si cela vous servirait ou non.
Mais que de joli mot usé pour un tel être, qui, loin de se soucier de lui-même, ne se soucie guère des autres... enfin, peut-être arriverez vous à le faire changer. Peut-être que je l’espère, peut-être pas... mon existence liée à la sienne fait que je ne peux avoir d’avis réel sur la question. De sa survie dépend la mienne, certes, et je compte bien rester en vie. Enfin je crois... Suis-je réellement vivant d’autre part ?
Mais ce n’est pas la question... la question c’est : « suis-je nocif pour lui ? »
Bien sûr ! Il faudrait me tuer pour qu’il se porte mieux... enfin cela ne durerait pas. C’est maintenant trop tard pour que notre séparation nous soit bénéfique. Néanmoins, je vous rassure, ou vous assure à vous de voir, que ma présence prioritaire en cet instant n’aggrave en rien la situation... A partir du moment où il l’accepte, il est alors plus fort pour lutter ce contre quoi il lutte pour s’en sortir...
Mais je vois une question... qui est derrière tout ça ? Une quelconque force inconnue et très puissante, ancienne, de ces souterrains... trouvez-là, et il aura sa solution... heureuse ou malheureuse...
Mais chut... il n’en sait pas plus, et lui rappeler qu’il a une chance de s’en sortir en descendant encore plus profond, et donc, en craignant encore plus de subir une crise, et donc en risquant encore plus la vie de ses amis, il ne le supporte pas... Alors chut... il ne faudrait pas qu’on lui dise, il serait obligé de l’admettre...
Héhéhé... je sais j’aurais du vous dire ça avant... mais le savais-je avant ? Le savais-je ou ne le savais-je point ? Huhu... je ne sais plus.
Oh... et il me semble que pour votre mauvaise humeur, cet elfe est la cible parfaite. Il le mérite d’un part, et d’autre part, ce n’est qu’ainsi qu’il pourra accepter qu’on lui révèle la vérité qu’il cache en lui-même... votre dernière gifle fut salvatrice...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
L'histoire d'une jeune elfe...
*Elle sembla ne pas comprendre tout de suite.
- Vous voulez dire que son mal est autre que vous ? Que votre présence lui est limite bénéfique ? Je ne comprends pas vos dires. Veuillez ne pas m’en tenir rigueur mais tout cela m’est confus.
Je dois bien admettre que vous perdre me serait aussi pénible que de le perdre lui. Je n’ai aucune envie de vous voir disparaître. Ni l’un, ni l’autre. Vous êtes tout deux et pour des raisons très différentes attachants à mes yeux. Le regard que me lance Amaï lorsque vous êtes en lui à le dont de m’éblouir. La combinaison de vos êtres doit agir en moi.
Donnez-moi des réponses. Dites-moi ce qu’il serait bon pour lui. Pour vous…
*Il ne répondit pas à ses premières questions, il semblait attendre avec impatience la suite du récit de la Dame. Ses yeux en tout cas brillaient d’une lueur qu’elle ne lui connaissait que lorsqu’il avait envie d’écouter les paroles qu’elle allait lui dire.
- Je vous conte ce qui c’est passé depuis notre séparation ? Juste après mon mariage ? Vous comprendrez peut-être pourquoi je ne respire pas le bonheur total. Pourquoi, je n’arrive pas à m’épanouir... Mais venez, asseyons-nous. Vous êtes trop près de moi... lui proposa-t-elle alors qu’ils étaient toujours à quelque centimètre l’un de l’autre.
*Il l’accompagna jusqu’au bord du lit, et après qu’elle se fut elle-même assise, il s’y allongea, de sorte à pouvoir voir son visage d’un coté, et l’entrée de la tente en même temps.
Puis elle parla. Longtemps. Il l’écouta donc, et même s’il resta particulièrement immobile, ses yeux exprimaient un profond intérêt pour son récit.
- Donc, juste après mon mariage, Claymore et moi partîmes en voyage de Noce vers le Pays des Gelées. Nous fumes très vite rejoint par ses compagnons. Tout allait bien jusqu’à cette nuit, où il m’apprit que nous n’aurons jamais d’enfant, prononça-t-elle alors que des larmes faisaient leurs apparitions. Tout d’abords, il me raconta qu’il n’en voulait pas. Puis, tout doucement, son discours se modifiait, il m’expliqua qu’une elfe et un nain, ne pouvaient avoir de descendance ensemble. Que cela ne c’était jamais vu. Je dois bien avoué n’y avoir jamais songé mais cela fut pour moi une malédiction. Il m’avoua également qu’il prenait des précautions depuis que nous nous connaissons pour que je ne puisse avoir un enfant de lui. Je le pris comme une trahison de sa part. Il m’avait caché jusqu’alors, ce que j’estime devoir savoir. Ma féminité en pris un coup. Vous rendez-vous compte, je ne serai jamais maman ! Je ne porterai jamais en moi un petit être. Et même si je compris très vite que ce n’était pas lui qui ne désirait pas d’enfant, mais la nature, je n’acceptai pas cette nouvelle.
Je quittai le campement, prétextant un problème entre escorteurs et quelques KAA. Ce qui était une réalité. J’étais en effet en pleine discussion avec un chef de groupe KAA qui se trouvait dans un dispensaire et prenait avec ses compagnons un malin plaisir de tuer tout escorteurs passant près d’eux. Nos discutions allaient bon train. Je trouvais que les escorteurs manquaient de prudence de toute façon car malgré nos mises en garde, ils continuaient à passer près du dispensaire.
Pendant mon trajet vers le Sud et l’escorte, des douleurs au ventre se firent de plus en plus fortes. Mon humeur, se fit de plus en plus morose.
Mon mari ne s’inquiéta pas de mon départ. Ou ne me fit pas part de son inquiétude.
Toujours est-il qu’arrivé au campement de l’escorte, j’envoyé une missive à ce KAA, lui demandant si ma venue au dispensaire serait sans crainte, et je pris la route. Sans un mot à quiconque. J’avais besoin d’être loin des personnes que je connaissais. Besoin de voir quelqu’un de différent. Besoin d’éloignement. Mais seule, je ne peux survivre dans ces souterrains. Mon corps est trop faible… Et ce KAA m’offrait l’hospitalité. Même sa protection. Mes maux de ventre se faisaient toujours plus violent.
Arrivée au dispensaire, le KAA m’offrit son compagnon comme garde du corps. Il s’occupa de moi avec douceur. Comme mon mari ne le fit jamais. Il m’écouta, me borda, s’inquiéta de ma bonne santé, prit de son temps pour moi.
Une nuit, je me réveillé en sursaut. Mon ventre ne me faisait plus mal. Mais j’avais une terrible impression d’avoir perdu quelque chose d’important. Je découvris très vite que mon entre jambes était en sang. Les draps étaient ensanglantés. Cette vision me fit horreur. Je couru dans la chambrée de mon ami. Qui comme à son habitude et avec une patience d’ange s’occupa de moi. Me donnant de l’eau pour me nettoyer et calma mes craintes.
Au début, je cru qu’un homme m’avait prise en couche pendant mon sommeil et avec violence. Mais il me jura que cela était impossible. Que son familier montait la garde !
*Elle fit une courte pause dans son récit. Amaï n’avait pas bougé, il l’écoutait, avide de savoir la suite.
- Il osa me dire ce que je ne voulais entendre. Il m’obligea à regarder la vérité en face. Je devais avoir perdu un enfant.
Cela, je ne voulu l’admettre ! Cela ne pouvait être possible. Et pourtant, ce ne pouvait être autre chose...
Je me fis auscultée par un moine qui me confia que je n’avais à ce jour jamais été enceinte…
Cela me rassura mais je ne m’expliquai pas ce qui m’était arrivée.
Mon moral quant à lui se fit meilleur ! Je me calmais doucement et mon esprit pu enfin réfléchir. Ce qui m’était arrivé avait été un symbole. Une manière que la nature avait trouvée pour me faire comprendre que je ne serai jamais mère. Comme un choc qu’elle m’envoyait. Une épreuve. Une horrible épreuve !
Mon compagnon et moi en discutèrent longtemps. Il m’affirma que mon mari avait raison. Que notre union en un seul être ne serait certainement jamais possible. Et que pour ma survie et celle de l’enfant, de toute façon, il valait mieux ne pas en désirer. Je l’acceptais. J’étais à nouveau prête à rejoindre mon mari.
Avant mon départ, Mon ami m’offrit un présent. En gage de notre amitié et un laissé passé si je désirais me rendre dans son campement pour l’y revoir… C’est ce bracelet que je porte au poignet.
Depuis ce jour, je ne suis plus moi-même. Parfois, je réagis étrangement. Le goût du sang m’est agréable, je tiens tête à mon mari, j’ai laissé tomber mon rôle de Pilier…
Et cette envie d’être mère est toujours présente. Elle part comme elle revient.
D’après mon époux, mon bracelet s’instillerait à chaque fois que l’amour prendrait le dessus sur les ténèbres. Je n’en sais trop rien. Je n’ai jamais rien remarqué. Mais j’ai toute confiance en mon ami KAA. Il est impossible qu’après avoir fait tout cela pour moi, il m’ait donné un présent démoniaque. D’autant que ses mots furent : Ceci est pour vous Dame Carole, un gage de mon amitié et de ma bienveillance envers vous. Je vous enjoins à ne pas le quitter, il veillera sur vous et vous aidera dans les moments de doutes.
Voilà une partie de mon histoire de ces derniers jours... Un mélange de désespoir, d’amitié, de haine et d’amour. Autant de sentiments qui s’entremêlent et qui me font douter de moi
*Lorsqu’elle eut terminé, il n’osa, ou décida de ne pas prononcer une seule parole. Il se passa donc quelque instant sans que rien ne vienne troublé le silence, en dehors des bruits habituels du campement, qui semblait si lointain désormais.
- Carole... dit-il, d’une voix calme et posée, à l’opposée de celle qu’il avait avant qu’elle ne raconte son histoire, il est des choses redoutables. Amaï serait triste de les apprendre. D’ailleurs je n’ai pas pu m’empêcher de les lui laisser entendre.
Néanmoins... je ne saurais être de bon conseil. Si tu as foi en cette amitié, conserve là. Mais... par habitude je sais que, ce qui sous le plus beau des soleils se présente, n’est pas forcément aussi doré qu’on se le représente, et que quelque part derrière un individu se cache son ombre. Malgré les mots, malgré la confiance, je t’enjoints à te méfier de tout... et j’ai bien dit : de tout. Il n’est pas nécessaire de reporter ta méfiance sur une seule personne, à laquelle ton éducation, et celle de tout les gens bien pensant, te ferait bien vite penser... Et nous ne sommes pas exempt de cette règle. Je dis nous, car Amaï sera le premier à être d’accord avec ce que je suis, et ce qu’il est.
- Je vois que vous ne me connaissez pas encore tout à fait bien. Ne croyez pas que je donne ma confiance aussi facilement. Et entre mes mots et mes pensées parfois un fossé se creuse. Lorsque je dis que j’ai confiance en quelqu’un, il faut la plupart du temps entendre « j’espère pouvoir lui faire confiance ». Sachez également que je reste toujours sur mes gardes…
Cela est horrible lorsqu’on y pense mais, je n’ai pas le choix. Je sais qu’il est facile de vouloir abuser de ma gentillesse et de ma crédulité. Cela dit, est bien triste celui qui croit en ma naïveté au point d’en profiter. Certes, je l’utilise comme une arme.
Si je vous ouvre mes portes, c’est uniquement parce que je sais que vous n’en parlerez jamais à personne. Cela n’a aucun intérêt pour vous. Ma vie n’a aucun intérêt pour vous. Et moi, ça me fait du bien de parler à qq. Mon mari quant à lui me découvre au fur et à mesure. Cela est mieux !
Tout cela pour vous faire comprendre que ce que je vous conte là, personne ne l’entend de ma bouche. Même ma rencontre avec ce KAA et ce qui m’arriva ne fut jamais dévoilé. Même à Claymore. Comprenez-vous ce que cela veut dire ?
Parlons-en de mon ami KAA. Si je veux rester honnête avec moi-même, je vous dirais que j’ai espéré qu’il me tue. Oui, si je l’ai rejoint, c’est certainement dans l’espoir qu’il abrège mes souffrances intérieures. Mais il a fait mieux que cela, il les a apaisées. Il est pourtant d’une noirceur que même Altias le Noir voudrait pour ses sous-fifres. Il n’a même pas essayé de me convertir au mal pourtant, il est prêcheur de l’Ankou… Il n’a pas essayé de me cacher qui il était, il c’est montré tel qu’il est. C’est pourquoi, j’ai confiance en son amitié. Mais je n’oublie pas qu’il reste un assassin.
*Il se redressa sur le lit. Il avait maintenant les yeux presque à la hauteur de ceux de la Dame.
- Peut-être qu’Amaï aura d’autre chose à vous dire... dit-il, alors que sa voix se faisait lointaine et distance. Lui aussi désormais...
*Elle ne comprit pas les derniers mots de sa phrase, mais elle reconnu immédiatement le changement.
- Certes... mais je n’ai que peu de chose à dire. Vous avez le courage d’affronter tout cela... et vous tenez encore debout.
*Il susurrait plus qu’il ne parlait à voix haute.
- C’est tout à votre honneur... mais il y a cependant une question que je me pose...
Pourriez vous, si cela devait se faire, accepter des excuses que je pourrais vous faire pour mon attitude qui vous fait perdre votre temps et votre énergie de façon si inutile ?
- Quand à vous Amaï, dit-elle d’un ton beaucoup plus froid, vous désirez encore que je vous frappe ? Vos paroles sont bien plus exaspérantes que vos gestes. Nous verrons bien si vous me faites perdre mon temps. Et puis même, qui vous dit que je n’ai pas de temps à perdre justement ? Ou que j’ai besoin de m’accrocher à vous, à vos soucis ?
Arrêtez de vous persuader que cela est inutile, continua-t-elle, la voix plus douce, que vous êtes inutile ! Et même si votre vie est fortement raccourcie, ne croyez-vous pas qu’il est temps pour vous de réapprendre à profiter à nouveau plutôt que d’attendre cette mort qui manifestement n’a pas l’air si pressée de vous rendre visite ?
- Vous voulez dire que son mal est autre que vous ? Que votre présence lui est limite bénéfique ? Je ne comprends pas vos dires. Veuillez ne pas m’en tenir rigueur mais tout cela m’est confus.
Je dois bien admettre que vous perdre me serait aussi pénible que de le perdre lui. Je n’ai aucune envie de vous voir disparaître. Ni l’un, ni l’autre. Vous êtes tout deux et pour des raisons très différentes attachants à mes yeux. Le regard que me lance Amaï lorsque vous êtes en lui à le dont de m’éblouir. La combinaison de vos êtres doit agir en moi.
Donnez-moi des réponses. Dites-moi ce qu’il serait bon pour lui. Pour vous…
*Il ne répondit pas à ses premières questions, il semblait attendre avec impatience la suite du récit de la Dame. Ses yeux en tout cas brillaient d’une lueur qu’elle ne lui connaissait que lorsqu’il avait envie d’écouter les paroles qu’elle allait lui dire.
- Je vous conte ce qui c’est passé depuis notre séparation ? Juste après mon mariage ? Vous comprendrez peut-être pourquoi je ne respire pas le bonheur total. Pourquoi, je n’arrive pas à m’épanouir... Mais venez, asseyons-nous. Vous êtes trop près de moi... lui proposa-t-elle alors qu’ils étaient toujours à quelque centimètre l’un de l’autre.
*Il l’accompagna jusqu’au bord du lit, et après qu’elle se fut elle-même assise, il s’y allongea, de sorte à pouvoir voir son visage d’un coté, et l’entrée de la tente en même temps.
Puis elle parla. Longtemps. Il l’écouta donc, et même s’il resta particulièrement immobile, ses yeux exprimaient un profond intérêt pour son récit.
- Donc, juste après mon mariage, Claymore et moi partîmes en voyage de Noce vers le Pays des Gelées. Nous fumes très vite rejoint par ses compagnons. Tout allait bien jusqu’à cette nuit, où il m’apprit que nous n’aurons jamais d’enfant, prononça-t-elle alors que des larmes faisaient leurs apparitions. Tout d’abords, il me raconta qu’il n’en voulait pas. Puis, tout doucement, son discours se modifiait, il m’expliqua qu’une elfe et un nain, ne pouvaient avoir de descendance ensemble. Que cela ne c’était jamais vu. Je dois bien avoué n’y avoir jamais songé mais cela fut pour moi une malédiction. Il m’avoua également qu’il prenait des précautions depuis que nous nous connaissons pour que je ne puisse avoir un enfant de lui. Je le pris comme une trahison de sa part. Il m’avait caché jusqu’alors, ce que j’estime devoir savoir. Ma féminité en pris un coup. Vous rendez-vous compte, je ne serai jamais maman ! Je ne porterai jamais en moi un petit être. Et même si je compris très vite que ce n’était pas lui qui ne désirait pas d’enfant, mais la nature, je n’acceptai pas cette nouvelle.
Je quittai le campement, prétextant un problème entre escorteurs et quelques KAA. Ce qui était une réalité. J’étais en effet en pleine discussion avec un chef de groupe KAA qui se trouvait dans un dispensaire et prenait avec ses compagnons un malin plaisir de tuer tout escorteurs passant près d’eux. Nos discutions allaient bon train. Je trouvais que les escorteurs manquaient de prudence de toute façon car malgré nos mises en garde, ils continuaient à passer près du dispensaire.
Pendant mon trajet vers le Sud et l’escorte, des douleurs au ventre se firent de plus en plus fortes. Mon humeur, se fit de plus en plus morose.
Mon mari ne s’inquiéta pas de mon départ. Ou ne me fit pas part de son inquiétude.
Toujours est-il qu’arrivé au campement de l’escorte, j’envoyé une missive à ce KAA, lui demandant si ma venue au dispensaire serait sans crainte, et je pris la route. Sans un mot à quiconque. J’avais besoin d’être loin des personnes que je connaissais. Besoin de voir quelqu’un de différent. Besoin d’éloignement. Mais seule, je ne peux survivre dans ces souterrains. Mon corps est trop faible… Et ce KAA m’offrait l’hospitalité. Même sa protection. Mes maux de ventre se faisaient toujours plus violent.
Arrivée au dispensaire, le KAA m’offrit son compagnon comme garde du corps. Il s’occupa de moi avec douceur. Comme mon mari ne le fit jamais. Il m’écouta, me borda, s’inquiéta de ma bonne santé, prit de son temps pour moi.
Une nuit, je me réveillé en sursaut. Mon ventre ne me faisait plus mal. Mais j’avais une terrible impression d’avoir perdu quelque chose d’important. Je découvris très vite que mon entre jambes était en sang. Les draps étaient ensanglantés. Cette vision me fit horreur. Je couru dans la chambrée de mon ami. Qui comme à son habitude et avec une patience d’ange s’occupa de moi. Me donnant de l’eau pour me nettoyer et calma mes craintes.
Au début, je cru qu’un homme m’avait prise en couche pendant mon sommeil et avec violence. Mais il me jura que cela était impossible. Que son familier montait la garde !
*Elle fit une courte pause dans son récit. Amaï n’avait pas bougé, il l’écoutait, avide de savoir la suite.
- Il osa me dire ce que je ne voulais entendre. Il m’obligea à regarder la vérité en face. Je devais avoir perdu un enfant.
Cela, je ne voulu l’admettre ! Cela ne pouvait être possible. Et pourtant, ce ne pouvait être autre chose...
Je me fis auscultée par un moine qui me confia que je n’avais à ce jour jamais été enceinte…
Cela me rassura mais je ne m’expliquai pas ce qui m’était arrivée.
Mon moral quant à lui se fit meilleur ! Je me calmais doucement et mon esprit pu enfin réfléchir. Ce qui m’était arrivé avait été un symbole. Une manière que la nature avait trouvée pour me faire comprendre que je ne serai jamais mère. Comme un choc qu’elle m’envoyait. Une épreuve. Une horrible épreuve !
Mon compagnon et moi en discutèrent longtemps. Il m’affirma que mon mari avait raison. Que notre union en un seul être ne serait certainement jamais possible. Et que pour ma survie et celle de l’enfant, de toute façon, il valait mieux ne pas en désirer. Je l’acceptais. J’étais à nouveau prête à rejoindre mon mari.
Avant mon départ, Mon ami m’offrit un présent. En gage de notre amitié et un laissé passé si je désirais me rendre dans son campement pour l’y revoir… C’est ce bracelet que je porte au poignet.
Depuis ce jour, je ne suis plus moi-même. Parfois, je réagis étrangement. Le goût du sang m’est agréable, je tiens tête à mon mari, j’ai laissé tomber mon rôle de Pilier…
Et cette envie d’être mère est toujours présente. Elle part comme elle revient.
D’après mon époux, mon bracelet s’instillerait à chaque fois que l’amour prendrait le dessus sur les ténèbres. Je n’en sais trop rien. Je n’ai jamais rien remarqué. Mais j’ai toute confiance en mon ami KAA. Il est impossible qu’après avoir fait tout cela pour moi, il m’ait donné un présent démoniaque. D’autant que ses mots furent : Ceci est pour vous Dame Carole, un gage de mon amitié et de ma bienveillance envers vous. Je vous enjoins à ne pas le quitter, il veillera sur vous et vous aidera dans les moments de doutes.
Voilà une partie de mon histoire de ces derniers jours... Un mélange de désespoir, d’amitié, de haine et d’amour. Autant de sentiments qui s’entremêlent et qui me font douter de moi
*Lorsqu’elle eut terminé, il n’osa, ou décida de ne pas prononcer une seule parole. Il se passa donc quelque instant sans que rien ne vienne troublé le silence, en dehors des bruits habituels du campement, qui semblait si lointain désormais.
- Carole... dit-il, d’une voix calme et posée, à l’opposée de celle qu’il avait avant qu’elle ne raconte son histoire, il est des choses redoutables. Amaï serait triste de les apprendre. D’ailleurs je n’ai pas pu m’empêcher de les lui laisser entendre.
Néanmoins... je ne saurais être de bon conseil. Si tu as foi en cette amitié, conserve là. Mais... par habitude je sais que, ce qui sous le plus beau des soleils se présente, n’est pas forcément aussi doré qu’on se le représente, et que quelque part derrière un individu se cache son ombre. Malgré les mots, malgré la confiance, je t’enjoints à te méfier de tout... et j’ai bien dit : de tout. Il n’est pas nécessaire de reporter ta méfiance sur une seule personne, à laquelle ton éducation, et celle de tout les gens bien pensant, te ferait bien vite penser... Et nous ne sommes pas exempt de cette règle. Je dis nous, car Amaï sera le premier à être d’accord avec ce que je suis, et ce qu’il est.
- Je vois que vous ne me connaissez pas encore tout à fait bien. Ne croyez pas que je donne ma confiance aussi facilement. Et entre mes mots et mes pensées parfois un fossé se creuse. Lorsque je dis que j’ai confiance en quelqu’un, il faut la plupart du temps entendre « j’espère pouvoir lui faire confiance ». Sachez également que je reste toujours sur mes gardes…
Cela est horrible lorsqu’on y pense mais, je n’ai pas le choix. Je sais qu’il est facile de vouloir abuser de ma gentillesse et de ma crédulité. Cela dit, est bien triste celui qui croit en ma naïveté au point d’en profiter. Certes, je l’utilise comme une arme.
Si je vous ouvre mes portes, c’est uniquement parce que je sais que vous n’en parlerez jamais à personne. Cela n’a aucun intérêt pour vous. Ma vie n’a aucun intérêt pour vous. Et moi, ça me fait du bien de parler à qq. Mon mari quant à lui me découvre au fur et à mesure. Cela est mieux !
Tout cela pour vous faire comprendre que ce que je vous conte là, personne ne l’entend de ma bouche. Même ma rencontre avec ce KAA et ce qui m’arriva ne fut jamais dévoilé. Même à Claymore. Comprenez-vous ce que cela veut dire ?
Parlons-en de mon ami KAA. Si je veux rester honnête avec moi-même, je vous dirais que j’ai espéré qu’il me tue. Oui, si je l’ai rejoint, c’est certainement dans l’espoir qu’il abrège mes souffrances intérieures. Mais il a fait mieux que cela, il les a apaisées. Il est pourtant d’une noirceur que même Altias le Noir voudrait pour ses sous-fifres. Il n’a même pas essayé de me convertir au mal pourtant, il est prêcheur de l’Ankou… Il n’a pas essayé de me cacher qui il était, il c’est montré tel qu’il est. C’est pourquoi, j’ai confiance en son amitié. Mais je n’oublie pas qu’il reste un assassin.
*Il se redressa sur le lit. Il avait maintenant les yeux presque à la hauteur de ceux de la Dame.
- Peut-être qu’Amaï aura d’autre chose à vous dire... dit-il, alors que sa voix se faisait lointaine et distance. Lui aussi désormais...
*Elle ne comprit pas les derniers mots de sa phrase, mais elle reconnu immédiatement le changement.
- Certes... mais je n’ai que peu de chose à dire. Vous avez le courage d’affronter tout cela... et vous tenez encore debout.
*Il susurrait plus qu’il ne parlait à voix haute.
- C’est tout à votre honneur... mais il y a cependant une question que je me pose...
Pourriez vous, si cela devait se faire, accepter des excuses que je pourrais vous faire pour mon attitude qui vous fait perdre votre temps et votre énergie de façon si inutile ?
- Quand à vous Amaï, dit-elle d’un ton beaucoup plus froid, vous désirez encore que je vous frappe ? Vos paroles sont bien plus exaspérantes que vos gestes. Nous verrons bien si vous me faites perdre mon temps. Et puis même, qui vous dit que je n’ai pas de temps à perdre justement ? Ou que j’ai besoin de m’accrocher à vous, à vos soucis ?
Arrêtez de vous persuader que cela est inutile, continua-t-elle, la voix plus douce, que vous êtes inutile ! Et même si votre vie est fortement raccourcie, ne croyez-vous pas qu’il est temps pour vous de réapprendre à profiter à nouveau plutôt que d’attendre cette mort qui manifestement n’a pas l’air si pressée de vous rendre visite ?
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Fin désagréable.
*A l’étonnement de Carole, Amaï se mit à rire. Un petit rire doux, mais dont les dissonances donnaient à réfléchir sur sa nature.
- Décidément, Petite Fille, nous aurons, quelque soit la discussion, du mal à nous comprendre... peut-être devrais-je reformuler mes dires...
Je pensais à... mon attitude depuis que je suis arrivé ici. Je... ne cherche pas d’excuse, mais j’essaye de vous apporter une explication, et finalement, une explication pour moi-même.
Depuis que je suis arrivé, je n’ai eu de cesse de vous compliquer la vie, alors que vous tentez, je ne cherche plus à savoir pourquoi, à sauver la mienne.
Je... crois... que je n’ai plus envie d’être certain de la fatalité de mon existence. Peut-être serait-il mieux... pour vous tous... que j’accepte pleinement ce que vous m’apportez.
Frappez moi encore si mes mots vous sont désagréables... mais, après tout, si vous avez besoin de vous accrocher à cela... peut-être...
*Il se releva, se retrouvant derrière elle sur le lit.
- Peut-être en avez-vous besoin, comment pourrais-je refuser cela ?
*Carole sursauta en le sentant derrière elle. Non pas de peur… Elle ferma les yeux et murmura
- Je ne veux pas que vous fassiez cela pour moi. Mais je voudrais juste que vous repreniez vos esprits depuis trop longtemps égarés.
- Quel intérêt ? Quelle utilité ? De faire tout cela, si ce n'était qu'uniquement pour vous ? Je doute que vous arriveriez à grand chose si c'était là l'unique raison... et quand bien même, si je le faisais pour quelqu'un d'autre, alors cela ne servirait à rien.
Disons que vous êtes d'une aide, dit-il en se retenant de terminer sa phrase.
- Cela me rassure ! Si vous le permettez, je m'en vais rejoindre mon mari. La nuit est tombée déjà. Il doit m'attendre impatient. Comme je le suis de le rejoindre. Passez une nuit douce !
*Elle se retourna, et tenta de lui donner un rapide baiser sur la joue, ressentant le froid glacial de sa peau. Il émit un grognement sourd, attrapa sa main avec une vivacité surprenante, fronça les sourcils en la regardant. Il serrait fort, peut-être un peu trop...
- Je... dit-il d’une voix sourde, en lui relâchant le bras légèrement. Je n’ai pas besoin de dormir.
*Il détourna le regard en tournant la tête, et libéra son bras complètement.
- Dépêchez vous, il doit s’inquiétez de ne pas vous voir revenir plus tôt.
*Elle fit une grimace.
- Vous n'étiez pas obligée de me broyer la main, dit-elle en sortant assez violemment de la tente, sans même un regard un arrière et tenant son poignet endolori.
- Décidément, Petite Fille, nous aurons, quelque soit la discussion, du mal à nous comprendre... peut-être devrais-je reformuler mes dires...
Je pensais à... mon attitude depuis que je suis arrivé ici. Je... ne cherche pas d’excuse, mais j’essaye de vous apporter une explication, et finalement, une explication pour moi-même.
Depuis que je suis arrivé, je n’ai eu de cesse de vous compliquer la vie, alors que vous tentez, je ne cherche plus à savoir pourquoi, à sauver la mienne.
Je... crois... que je n’ai plus envie d’être certain de la fatalité de mon existence. Peut-être serait-il mieux... pour vous tous... que j’accepte pleinement ce que vous m’apportez.
Frappez moi encore si mes mots vous sont désagréables... mais, après tout, si vous avez besoin de vous accrocher à cela... peut-être...
*Il se releva, se retrouvant derrière elle sur le lit.
- Peut-être en avez-vous besoin, comment pourrais-je refuser cela ?
*Carole sursauta en le sentant derrière elle. Non pas de peur… Elle ferma les yeux et murmura
- Je ne veux pas que vous fassiez cela pour moi. Mais je voudrais juste que vous repreniez vos esprits depuis trop longtemps égarés.
- Quel intérêt ? Quelle utilité ? De faire tout cela, si ce n'était qu'uniquement pour vous ? Je doute que vous arriveriez à grand chose si c'était là l'unique raison... et quand bien même, si je le faisais pour quelqu'un d'autre, alors cela ne servirait à rien.
Disons que vous êtes d'une aide, dit-il en se retenant de terminer sa phrase.
- Cela me rassure ! Si vous le permettez, je m'en vais rejoindre mon mari. La nuit est tombée déjà. Il doit m'attendre impatient. Comme je le suis de le rejoindre. Passez une nuit douce !
*Elle se retourna, et tenta de lui donner un rapide baiser sur la joue, ressentant le froid glacial de sa peau. Il émit un grognement sourd, attrapa sa main avec une vivacité surprenante, fronça les sourcils en la regardant. Il serrait fort, peut-être un peu trop...
- Je... dit-il d’une voix sourde, en lui relâchant le bras légèrement. Je n’ai pas besoin de dormir.
*Il détourna le regard en tournant la tête, et libéra son bras complètement.
- Dépêchez vous, il doit s’inquiétez de ne pas vous voir revenir plus tôt.
*Elle fit une grimace.
- Vous n'étiez pas obligée de me broyer la main, dit-elle en sortant assez violemment de la tente, sans même un regard un arrière et tenant son poignet endolori.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Transe maudite.
*Amaï se déplaça rapidement jusqu'à la sortie du campement, en espérant que personne ne s'intéresse trop à lui, ou pire encore, qu'il tombe sur Carole, ou Eléria... depuis les dernières discussions qu'il avait eu avec les deux jeunes femmes, il se sentait bien plus mal encore en leur présence.
Tout était si compliqué. Tout était toujours si compliqué, lorsqu'il se trouvait au milieu d'autres aventuriers. Tous ces regards, tous ces gestes d'inquiétudes, de peur, ou même de simple curiosité. C'était fatiguant, comme tout le reste.
Il regarda ses mains gantées, ainsi que les vêtements un peu plus propre qu'à l'habitude, qu'il portait. Après le départ de Carole, il avait hésité quelque temps, puis, fermant sa tente du mieux qu'il eut pu, il se lava, et utilisa les bandes de tissus propres pour recouvrir la plupart de son corps : une partie des jambes, sa poitrine, ses bras, et son visage. Il n'avait cette fois ci, plus laissé que le contour de ses yeux à nue. Le reste était recouvert de longs tissus gris, enroulé tout autour de lui, masquant les dernières parcelles visibles de sa peau, ainsi que la cotte de maille qu'il portait.
Il se demanda s'il faisait vraiment froid. Il avait remarqué qu'il ne ressentait plus la chaleur depuis qu'il était sorti du temple, la dernière fois. Encore un effet de sa transformation... jusqu'à quand cela durerait-il ? Combien de temps cela prendrait-il ?
Carole voulait l'aider, mais c'était impossible. Il le savait. Bien sûr, il devait y avoir la solution dans les profondeurs des souterrains, il en avait discuté avec le Démon, mais cela représenterait encore bien plus de danger pour les autres, et certainement pour lui même. Il se savait condamner... pourquoi ne pourrait-il pas y avoir un moyen d'en finir, définitivement ? Vivre ne l'intéressait pas, mais il ne pouvait plus mourir, à moins de libérer quelque chose qui ne devait pas être libéré. Mais Elles ne voulaient pas. Elles voulaient le sauver, trouver une autre solution, "La" solution...
Il s'arrêta de marcher pour regarder un peu mieux les alentours. Il y avait des commandos morbelins à la mine patibulaire sur sa droite, et, un peu plus loin, un petit groupe d'aventurier qui ouvrait l'avant-garde du groupe pour leur prochaine destination. Il se demanda si ce n'était pas le bon moment pour fuir. Après tout, ils ne devaient pas être loin de la porte du Loup. De là, il pourrait toujours remonter, et disparaître à nouveau aux yeux des autres...
Mais non, il ne pouvait pas faire ça ! Il ne pouvait plus maintenant... il avait donné sa parole à Carole qu'il ne fuirait pas... qu'il resterait avec elle et ses compagnons. Et puis Eléria aurait été plus que furieuse.
Il s'assit en tailleur sur un rocher assez volumineux pour cela, et ferma les yeux.
- Décidément, ce seront toujours les femmes ton point faible.
- Parle pour toi, dit-il en souriant cyniquement à la remarque du Démon.
- Tsss... toujours aussi aimable. Pourquoi n'essayerais-tu donc pas de t'amuser ?
- Je n'en ai pas envie. Je n'en ai pas besoin.
- Cela ne semblait pas te gêner lors de l'apparition d'Ingo. Tu rayonnais même de voir les mésaventures de ceux qui étaient au temple.
- Exact. Mais c'était bien différent. Cela ne me concernait pas. Je n'entraînais alors aucune conséquence.
- Pourtant... ta colère lorsqu'ils ont crié sur Lisell...
- C'était différent.
- C'était pareil. Tu as un faible pour les femmes... avoue le...
- Qu'en sais-tu vraiment ? Que connais-tu de mes relations avec les femmes, à part celle avec Nenya ?
- Ce que j'en vois tous les jours...
- Broutille ! Je n'y puis rien, si les seules personnes qui acceptent encore de me voir comme potentiellement amical, se retrouvent être des femmes !
- Ainsi donc te voilà plus lucide... ton problème c'est que tu ne supportes plus les regards des autres...
- C'est faux.
- Ou alors c'est simplement de la frustration de ne plus pouvoir toucher aux femmes...
- C'est faux ! Retire ce que tu viens de dire ! Tu ne peux pas comprendre ça ! Je me souviens de ce que tu m'as raconté sur la femme qui t'a envoyé dans les limbes, mais ce n'était pas pareil ! Je les aimais, toutes les deux, et elles en sont mortes ! Regarde ce qu'est devenu Nenya ! Regarde ce qu'est devenu Iris !
- Ahhh... tu reparles d'Iris maintenant...
- Je... ça ne te regarde pas !
- Ah ? Pourtant, tu en connais des choses sur moi... je ne sais finalement pas grand chose de ce que tu as vécu avant... tu ne veux vraiment pas me raconter ?
- Vas au diable...
- J'en suis un. Maintenant, racontes moi... ma curiosité est sans limite...
- Tu as envie de me forcer la main peut-être ? Tu t'en crois encore capable ?
- Parce que tu te crois capable de te défendre ? C'est parce que je ne suis pas pressé de devoir faire face à la réalité que je ne le fais pas. Pas parce que tu imposes encore un bien faible barrière entre ton esprit et le mien... la preuve en est que nous interchangeons nos personnalités sans que cela ne se remarque... ou à peine...
*Amaï ne répondit pas. Il se sentait fatigué. Le Démon avait certainement raison sur plusieurs points et il n'avait pas envie de s'opposer à lui plus que ça. Il commença à sombrer dans ses propres réflexions, ignorant la voix du démon qui se faisait de plus en plus lointaine.
- Amaï ? Amaï ? AMAAAAAAÏ !!
*Il rouvrit les yeux, Eléria était au-dessus de lui. Il était étendu au sol, les bras en croix, à moitié avachi au rocher contre lequel il était adossé. Il avait froid, très froid, et il avait mal au crâne, comme si on l'avait compressé en plusieurs endroits.
Tout était si compliqué. Tout était toujours si compliqué, lorsqu'il se trouvait au milieu d'autres aventuriers. Tous ces regards, tous ces gestes d'inquiétudes, de peur, ou même de simple curiosité. C'était fatiguant, comme tout le reste.
Il regarda ses mains gantées, ainsi que les vêtements un peu plus propre qu'à l'habitude, qu'il portait. Après le départ de Carole, il avait hésité quelque temps, puis, fermant sa tente du mieux qu'il eut pu, il se lava, et utilisa les bandes de tissus propres pour recouvrir la plupart de son corps : une partie des jambes, sa poitrine, ses bras, et son visage. Il n'avait cette fois ci, plus laissé que le contour de ses yeux à nue. Le reste était recouvert de longs tissus gris, enroulé tout autour de lui, masquant les dernières parcelles visibles de sa peau, ainsi que la cotte de maille qu'il portait.
Il se demanda s'il faisait vraiment froid. Il avait remarqué qu'il ne ressentait plus la chaleur depuis qu'il était sorti du temple, la dernière fois. Encore un effet de sa transformation... jusqu'à quand cela durerait-il ? Combien de temps cela prendrait-il ?
Carole voulait l'aider, mais c'était impossible. Il le savait. Bien sûr, il devait y avoir la solution dans les profondeurs des souterrains, il en avait discuté avec le Démon, mais cela représenterait encore bien plus de danger pour les autres, et certainement pour lui même. Il se savait condamner... pourquoi ne pourrait-il pas y avoir un moyen d'en finir, définitivement ? Vivre ne l'intéressait pas, mais il ne pouvait plus mourir, à moins de libérer quelque chose qui ne devait pas être libéré. Mais Elles ne voulaient pas. Elles voulaient le sauver, trouver une autre solution, "La" solution...
Il s'arrêta de marcher pour regarder un peu mieux les alentours. Il y avait des commandos morbelins à la mine patibulaire sur sa droite, et, un peu plus loin, un petit groupe d'aventurier qui ouvrait l'avant-garde du groupe pour leur prochaine destination. Il se demanda si ce n'était pas le bon moment pour fuir. Après tout, ils ne devaient pas être loin de la porte du Loup. De là, il pourrait toujours remonter, et disparaître à nouveau aux yeux des autres...
Mais non, il ne pouvait pas faire ça ! Il ne pouvait plus maintenant... il avait donné sa parole à Carole qu'il ne fuirait pas... qu'il resterait avec elle et ses compagnons. Et puis Eléria aurait été plus que furieuse.
Il s'assit en tailleur sur un rocher assez volumineux pour cela, et ferma les yeux.
- Décidément, ce seront toujours les femmes ton point faible.
- Parle pour toi, dit-il en souriant cyniquement à la remarque du Démon.
- Tsss... toujours aussi aimable. Pourquoi n'essayerais-tu donc pas de t'amuser ?
- Je n'en ai pas envie. Je n'en ai pas besoin.
- Cela ne semblait pas te gêner lors de l'apparition d'Ingo. Tu rayonnais même de voir les mésaventures de ceux qui étaient au temple.
- Exact. Mais c'était bien différent. Cela ne me concernait pas. Je n'entraînais alors aucune conséquence.
- Pourtant... ta colère lorsqu'ils ont crié sur Lisell...
- C'était différent.
- C'était pareil. Tu as un faible pour les femmes... avoue le...
- Qu'en sais-tu vraiment ? Que connais-tu de mes relations avec les femmes, à part celle avec Nenya ?
- Ce que j'en vois tous les jours...
- Broutille ! Je n'y puis rien, si les seules personnes qui acceptent encore de me voir comme potentiellement amical, se retrouvent être des femmes !
- Ainsi donc te voilà plus lucide... ton problème c'est que tu ne supportes plus les regards des autres...
- C'est faux.
- Ou alors c'est simplement de la frustration de ne plus pouvoir toucher aux femmes...
- C'est faux ! Retire ce que tu viens de dire ! Tu ne peux pas comprendre ça ! Je me souviens de ce que tu m'as raconté sur la femme qui t'a envoyé dans les limbes, mais ce n'était pas pareil ! Je les aimais, toutes les deux, et elles en sont mortes ! Regarde ce qu'est devenu Nenya ! Regarde ce qu'est devenu Iris !
- Ahhh... tu reparles d'Iris maintenant...
- Je... ça ne te regarde pas !
- Ah ? Pourtant, tu en connais des choses sur moi... je ne sais finalement pas grand chose de ce que tu as vécu avant... tu ne veux vraiment pas me raconter ?
- Vas au diable...
- J'en suis un. Maintenant, racontes moi... ma curiosité est sans limite...
- Tu as envie de me forcer la main peut-être ? Tu t'en crois encore capable ?
- Parce que tu te crois capable de te défendre ? C'est parce que je ne suis pas pressé de devoir faire face à la réalité que je ne le fais pas. Pas parce que tu imposes encore un bien faible barrière entre ton esprit et le mien... la preuve en est que nous interchangeons nos personnalités sans que cela ne se remarque... ou à peine...
*Amaï ne répondit pas. Il se sentait fatigué. Le Démon avait certainement raison sur plusieurs points et il n'avait pas envie de s'opposer à lui plus que ça. Il commença à sombrer dans ses propres réflexions, ignorant la voix du démon qui se faisait de plus en plus lointaine.
- Amaï ? Amaï ? AMAAAAAAÏ !!
*Il rouvrit les yeux, Eléria était au-dessus de lui. Il était étendu au sol, les bras en croix, à moitié avachi au rocher contre lequel il était adossé. Il avait froid, très froid, et il avait mal au crâne, comme si on l'avait compressé en plusieurs endroits.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
L'histoire d'un premier amour.
- Qu'est-ce...
- Tais-toi ne parle pas ! Je t'ai vu sur le rocher, tu étais dans une sorte de transe, et puis tout à coup tu as été parcouru de spasme. J'ai couru jusqu'à toi et t'ai redescendu au sol. Tu tremblais de partout, en émettant des bruits bizarres. J'ai eu peur que... j'ai eu peur que...
*Elle n'osa terminer sa phrase. De ses yeux coulaient quelques larmes qu'elle n'arrivait plus à réprimer. Elle se pencha sur lui, et passa ses bras autour de son cou, posa sa tête contre son épaule, et resta là, sur lui, en fermant les yeux.
- Je suis... fatigué...
- Chut... ne parle pas... repose toi... je suis là moi...
- Je ne peux pas... tu es en danger...
- Chut... chut...
*Il fallut plusieurs minutes pour qu'Amaï se sente assez fort pour faire accepter à Eléria qu'il pouvait se relever. Elle l'aida néanmoins, surveillant le moindre de ses gestes.
- C'est grave Amaï. Cela ne t'est jamais arrivé avant ?
- Non. Et cela ne m'est jamais arrivé "avant"... dit-il d'un air maussade, la voix grave et glaciale.
- Si c'est grave. Peut-être devrais-tu accepter l'aide de Carole et de son Archidiacre... peut-être qu'il...
- Il n'y connait rien ! répondit-il d'un souffle, manquant de crier sur Eléria. Il n'y connait rien, et je n'ai pas envie de revoir ce vieux fou incapable !
- Pourquoi tu cries ? cria-t-elle à son tour. Qu’est-ce que t’as à la fin ? Tu veux pas qu’on te sauve c’est ça ? Tu crois que c’est juste pour toi ? Mais moi j’ai besoin de toi ! Depuis trop longtemps tu me tiens éloignées ! Et tes autres amis c’est la même chose !
*Il s’adossa contre le rocher, ne sachant plus quoi répondre.
- Pourquoi on en est arrivé là ? Tu peux me dire Amaï ? Depuis Nenya tu as complètement changé... tu étais heureux même...et puis tout a changé... qu’il y a-t-il de si différent entre nous ? Qu’est devenue notre amitié ? N’a-t-elle plus aucune valeur à tes yeux ?
- Je ne sais pas... il y a beaucoup de chose...
- Et c’est une raison pour tout laisser tomber ? Est-ce ce que tu as en toi qui t’empêche d’accepter la confiance qu’on te porte ?
- Non...
- Cela vient de quoi ? Du Démon ? Je croyais que c'était autre chose... à moins que cela ne vienne de Nenya justement ?
- En partie, dit-il en soupirant, mes raisons de vivre était quasiment inexistante. Sa disparition détruisit tout ce qui en restait...
- Tu... attends... ne me dis pas que... pas à moi que tu vas faire croire que...
- Iris est morte. Depuis je n’ai ni patrie, ni attache. J’ai déjà tout perdu une fois à cause de l’amour que j’ai porté à une femme. Il est arrivé la même chose avec Nenya, j’ai tout perdu, tout. Absolument tout.
- Oh... je... ne savais pas. Tu ne me parles jamais de ton passé... je ne pensais pas...
- Je sais. Sa t’étonne je suppose... mais... oui c’est la perte de l’amour qui fait qu’aujourd’hui je n’ai qu’à peine l’envie de me battre. J’ai tout perdu deux fois. Je suis lassé de cela.
- Racontes moi.
- Te raconter quoi ?
- Tout. Qui était Iris ? Comment l’as-tu rencontré... aide moi à te comprendre...
- Je...
- Non je veux savoir. Cela suffit le temps où tu ne disais rien ! Je t'ai laissé ainsi très longtemps. Je sais qu'avant tu ne me disais jamais rien sur tes inquiétudes parce que tu t'occupais de moi. Maintenant c'est terminé, je suis grande et j'ai mûri. J'ai le droit de savoir !
- Je suppose que je n'ai plus le choix... asseyons-nous.
*Amaï s’exécuta rapidement, s’asseyant en tailleur tout en s’adossant au rocher derrière lequel ils se trouvaient tous les deux, et alors qu’il attendait qu’Eléria en fasse de même, il eut la surprise de la voir s’installer sur ses jambes croisées, se servant de lui comme dossier de chaise, et alors qu’il émettait un grognement sourd et désapprobateur, elle se décontracta, pris les mains de l’elfe, et les plaças autour de sa taille, négligeant une fois de plus les protestations d’Amaï qui se faisaient de plus en plus inquiétantes.
- T-tu le fais exprès !
- Parfaitement. Tu vois là je me sens en parfaire sécurité, aussi il est temps que tu te réhabitues à un peu de chaleur humaine... arrête de grogner et racontes moi ton histoire...
- Eléria ! Grr... lâche moi au moins les mains...
- Non. Raconte moi.
*Il répondit par un petit sifflement aigue. Ses mains étaient crispés et avait du mal à accepter qu’on les tienne de la sorte. Finalement, fermant les yeux tentant de rester le plus décontracté possible, il commença à parler.
- Cela commence il y a longtemps. J’étais jeune, je n’avais pas 40 ans à l’époque. Dans ma tribu, c’était l’âge de l’adolescence, même si certain commençait déjà à montrer des signes d’adultes responsables. Nous vivions dans la forêt, caché du village d’humain qui se trouvait à plusieurs kilomètres en lisière de la forêt. Je m’en souviens comme si c’était hier, pourtant, c’était il y a plus de 200 ans...
- Amaï... t-tu as...
- Plus de 250 ans oui, mais les elfes de mon peuple peuvent vivre bien au-delà...
Bon, et comme je l’ai dit, je n’ai jamais vraiment aimé que deux femmes dans ma vie, vous connaissez tous les deux...
- Tous les deux ?
- Je raconte aussi pour l’autre. Tu vas continuer à m’interrompre tout le temps ?
- Non, pardon, reprends où tu en étais...
- Donc...elle s’appelait Iris. Un bien joli prénom, qu’elle portait à merveille. C'était d'ailleurs ce qui m'avait attiré chez elle : ses yeux si doux, ampli d'une joie secrète pour la vie qui lui était offerte. Je suis tombé amoureux d’elle, et l’ai surveillé en cachette lorsqu’elle se promenait dans la forêt pour ramasser diverses plantes. J'avais... peur, oui c'était ça, de l'approcher. Disons que... nos lois, elles vont te paraître étrange aujourd'hui, nous interdisaient tous contacts avec les humains. Je n’ai compris que trop tard l’utilité de telles lois...
*Il fit une légère pause, pour reprendre son souffle et laisser les souvenirs lui revenir. Des images furtives du passé, de son propre passé, qu'il gardait enfouit, loin de la curiosité du Démon, loin de ses propres pensées.
- C'est le hasard qui nous a fait nous rencontrer. Un groupe de chasseur malhabile poursuivait un sanglier... nous les laissions faire car ils n'entraient pas profondément dans la forêt, et c'était pour qu'ils aient à manger. Mais malheureusement, la bête, blessé, en furie, se dirigeait droit vers elle, innocente du danger. Je me suis interposé alors que la bête surgissait d'une haie, et lui ai sauvé la vie.
Quelle ironie... l'elfe qui sauve la jeune et belle demoiselle en détresse... risible...
*Eléria fit la moue. Ce n'était pas vraiment le genre d'ironie à laquelle elle goûtait. Elle le laissa continuer sans rien dire, évitant de le perturber une nouvelle fois.
Il fit un effort de mémoire. Avec les images lui venait le son désormais. Les bruits de la cuisine des parents d'Iris, tandis que cette dernière se trouvait à son chevet. Sa peur sur le moment.
- Je me suis réveillé chez elle, dans un lit douillé, elle était assise à mon chevet en attendant que je me réveille. C’est la première fois que nous avons pu parler... sa voix était... si belle... en tout cas c'est le souvenir que j'en ai. Jusque là, rien de mal ne s'était passé, c'est par la suite que les choses ont totalement échappé au cours normal...
J'éprouvais de plus en plus de sentiment pour elle. J'avais beau me les cacher, c'était ainsi. Ma mère s'en est inquiétée, voyant que je changeais peu à peu. Mes paroles, ma façon de regarder les choses s'en était trouvée changée.
J'avoue avoir mis du temps à lui avouer mes sentiments... tu dois avoir du mal à m'imaginer tremblant d'inquiétude et d'appréhension, comme tous ces jeunes prétendants que tu t'amusais à faire tourner en bourrique.
- Amaï ! Arrêtes un peu de dériver ! dit-elle avec le sourire au lèvre. Ca au moins c'était un souvenir agréable... pensa t'elle.
*Amaï lui avait de plus en plus de mal à se rappeler son passé. Cela lui était douloureux, ces souvenirs du temps ancien où il exprimait des sentiments, où ses émotions ne se limitaient pas à de la survie, de la rancœur ou de l'agressivité...
C'est après avoir soupiré, et une voix plus monocorde que jamais qu'il reprit son récit.
- Enfin... il s’est passé certaine chose que je ne vous raconterais pas, c’est sans importance. Disons que j’étais heureux, et insouciant. Je n’ai pas pris garde aux avertissements de mon frère, à ceux de ma mère, et à ce que je pouvais voir au village humain où je me rendais parfois. Tout ceci ne fut donc pas sans problème, certains étaient jaloux, d’autres méfiant, d’autres craignaient que cela n’apporte le malheur. Combien alors ils avaient raison d’ailleurs...
Pour que tu comprennes, il faut que je te donne un petit aperçu de la situation.
D'un côté, le village humain. Tous d'abords ils se sont montrés curieux, voyant un étranger, qui plus est, un elfe, peuple qui se montrait rarement dans ces contrés, qui était venu quelque fois. Puis ils ont été méfiant... des rumeurs circulaient, peut-être provoqué par la jalousie de certain. Iris était certainement la plus belle des demoiselles, et ses prétendants nombreux.
De l'autre coté, mon peuple, la tribu elfe. Ma mère tout d'abord s'est inquiété, elle me voyait à chaque fois un sourire niais aux lèvres. Je ne lui avais rien raconté, mais elle avait deviné depuis bien longtemps.
*Sa mère... le visage fin et pâle, aux cheveux ondulants gracieusement sur ses épaules et dans son dos, habillé de tissus tissé de sa propre main, aux parures d'or et d'argent... l'image le frappa de plein fouet. Il eut un haut le cœur en revoyant avec tant de netteté ce qu'il pensait avoir oublié depuis si longtemps. Il aurait presque pu sentir le parfum qu'elle dégageait, et ressentir la chaleur et la sagesse dans ses yeux d'un bleu profond...
Sa voix se fit triste, mélancolique.
- Mon frère aussi s'en aperçu, mais lui, bien loin de voir le bonheur rayonnant sur mon visage, se mit à voir la traîtrise à ma tribu, à nos lois... je le soupçonne d'avoir été jaloux de moi aujourd'hui, dès la première fois qu'il a entendu parlé d'Iris. Mais à l'époque, j'étais... jeune... terriblement insouciant. Je ne voyait en lui que l'arrogance qui s'élevait parmi mon peuple.
Peuh... tous ces elfes qui disaient que la forêt était profanée par les humains...
Ils ont toujours cru que c'était leur unique propriété, et certain utilisèrent les rumeurs à mon sujet pour en faire un cheval de bataille.
*De nouveau il s'arrêta. Eléria respirait doucement entre ses mains, il pouvait en sentir le rythme par ses mains posées sur son ventre. Il se crispa quelque peu.
- Je n'ai rien vu... rien... pour moi tout était beau, tout chantait la joie, transpirait la bonne humeur. Aveugle... stupide et aveugle...
Je croyais pouvoir la protéger, la tenir loin de tout ça. J'ignorais les signes avant coureur des problèmes à venir. J'ignorais jusqu'aux conseils de ma mère !
Un soir, je revins au village humain, pour venir chercher Iris à la tombée de la nuit. Je suis arrivé comme à mon habitude, sous couverts des haies, et c'est là que j'ai vu les prémices des drames à venir. Une troupe d'humain, torches à la main, étaient réunis sur la place. Je me suis approché pour les écouter... il parlait d'une jeune fille qui avait disparut... enlevé par... par... par un elfe !
*Sa voix se rempli d'amertume. Il accéléra le rythme de ses mots, alors qu'il émettait par moment des sons aigus sur l'accentuation de ses paroles.
- Il criait à la haine contre mon peuple ! Il accusait les elfes des pires choses ! Les rabaissant plus bas que terre, les jugeant comme des monstres ignobles ! Et le pire... c'était que... qu'il s'agissait d'Iris qui avait été enlevé ! Iris ! Par un elfe !
Mais le pire était à venir... je n'avais pas alors pleinement conscience de l'ironie mordante de la chose. Quel joyeux farceur qu'est le Destin lorsqu'il se met en marche !
Je suis retourné dans la forêt, j'ai cherché pendant de longue minute à retrouver des traces du passage d'un elfe dans les environs. Par miracle, ou par malchance peut-être, je l'ai retrouvé... j'avais sorti mon arc, j'étais près à tirer, je n'avais aucune conscience de ce que je faisais vraiment...
Dans une clairière, qui se trouvait au pied d'une falaise, se trouvait... se trouvait...
*Eléria retint son souffle, elle avait l'impression qu'il était près à fondre en larme, qu'il allait explosé tout à coup... mais il reprit rapidement.
- Je me souviens... je me suis battu contre lui. Il l'avait attaché à un arbre surplombant la falaise, elle était au-dessus du vide, juste au-dessus de moi. Il ricanait en me voyant ainsi. C'était ignoble... c'est même lui qui m'a attaqué le premier, sournoisement, alors que je demandais des explications. La colère m'avait déjà prise, l'emportement et la fougue firent le reste. La lutte fut sans merci... sur la fin, il se mit à courir vers le haut de la falaise, moi à ses trousses... j'ai eu la peur de ma vie, je croyais qu'il était partie la tuer, qu'il allait commettre quelque chose d'irréparable... je... je ne sais pas pourquoi... j'ai...
*La De Profundis commença à regretter de s'être mise dans une telle position...
Il était effrayant, complètement absorbé par son récit, sa voix suivait le rythme de sa colère, le timbre en devenant vite difficile à supporter, tantôt grave, tantôt aigu.
- J'ai bandé mon arc... j'ai tiré. Une fois, deux fois, jusqu'à ce qu'il s'effondre et qu'il cesse de hurler... je l'avais tué ! Eléria ! J'ai tué mon propre frère ! Je suis un fratricide !
*Elle se mit sur le côté, mis sa main sur la joue d'Amaï et essaya de le calmer.
- Amaï... reste calme... allons reprends toi... tu n'es pas obligé de tout me dire... Am...
- Si, il le faut ! Tu dois tout savoir...
*Il reprit sa respiration, essayant de reprendre un peu de son calme, sans grand succès.
- Je... c'est... Iris... je l'ai détaché, aussi vite que j'ai pu, puis j'ai accouru sur la dépouille de mon frère, que j'ai recouvert de ma cape. Je l'ai transporté, et nous avons essayé de rejoindre le village. Je devais les prévenir de ce qui s'était passé. Je devais tout dire devant les autres avant que les humains n'arrivent... mais... c'était trop tard. Le mal était fait, et les humains sont beaucoup plus prompts à céder à la colère que les elfes...
Nous avons rencontré un groupe d'éclaireur de ma tribu, ils étaient tous nerveux, arc à la main, quelque chose n'allait pas. Je me suis avancé, et j'ai déposé le corps de mon frère... m'agenouillant. Ils ont hurlé, crié, conspué. Personne ne comprenait, pas même moi, la situation dans laquelle j'étais...
Plusieurs levèrent leur arc et... non... pourquoi...
*Eléria regarda son ami avec inquiétude. Il avait les yeux totalement rouges, au bord des larmes qui ne venaient pas. Elle ne voulait pas qu'il continue à se faire du mal comme ça, mais c'était peut-être sa seule chance d'en savoir plus... elle essaya de le rassurer mais il continua sans changement.
- Iris s'avança devant moi et la dépouille de mon frère, écartant les bras en signe de protection. Elle n'avait pas peur... pourquoi... pourquoi... POURQUOI !!!!!!!!!!
Elle est morte ! Ils ont tiré ! Ceux de mon propre peuple ! Tiré sur elle ! Ils avaient eut peur des torches des humains qui arrivaient en grand nombre derrière eux ! Ces mêmes humains, qui, voyant que j'étais penché sur le corps d'Iris en sang, me prirent pour son assassin, et répliquèrent à leur tour ! La bataille... le sang... les cris ! Tout est redevenu clair à mon esprit !
*Il hurla, se tenant la tête entre les mains. Eléria était totalement paniqué, ne savait plus quoi faire. Il n'y avait personne autour d'eux, et Amaï ne semblait pas pouvoir se contrpoler. Elle essaya encore de le rassurer, le serrant dans ses bras comme elle le pouvait, lui disant des mots qu'elle espérait apaisant mais rien n'y fit. La douleur était trop grande, les souvenirs refoulés depuis trop longtemps.
Quelque minute plus tard, il se calme, n'émettant plus qu'un râle de temps en temps... Eléria penché sur lui, espérant que tout ceci n'était qu'un cauchemar, que ce n'était pas vrai...
Puis elle sursauta presque lorsque sa voix reprit. Monocorde, presque normale, comme si rien ne s'était produit.
- Un véritable massacre. Je me suis réveillé que quelques jours plus tard, blessé, ne croyant pas encore au cauchemar qui s'était déroulé devant mes yeux. Je ne fut choqué par la réalité que lorsque je fus jugé par mes pairs... devant tous les anciens du village. J'avais tué mon frère, provoqué presque une guerre entre elfe et humain... j'étais responsable de tout cela, et je plaidais coupable.
*Il fit une pause. Cette fois ci ses yeux n'exprimaient plus rien. Pas même un soupçon des restes de la crise qu'il venait de traverser.
- Après ça... après ça... je fus condamné à l’exil pour 100 ans. J'ai pu voir la tombe d'Iris, sur la colline à coté du village, en parant.
Lorsque je suis revenu, la guerre avait apporté son lot de malheur, transformant la belle forêt de mes ancêtres en un marécage boueux, et le village d’Iris en champ de vieille ruine... J’ai vraiment tout perdu ce jour là... ce jour maudit...
*Le silence se fit. Aucun des deux ne le rompit, et il se passa ainsi plusieurs minutes.
Eléria fini par soupirer, en retirant les mains d’Amaï, pour se relever, en surveillant du coin de l’œil les alentours tandis qu’il en faisait de même. Elle se tourna alors vers lui et l’enlaça, essuyant une larme, mais sans pleurer.
- Tu as peut-être tout perdu la première fois. Mais cette fois ci, il te reste des choses. Il te reste à t’en souvenir.
*Il ne sut quoi répondre, il venait de réprimer une violente réaction de son corps lorsqu’elle s’était approchée si près de lui à nouveau. Il ne répondit toujours rien lorsqu’elle se dégagea, et qu’elle recula de quelque pas en arrière.
- Je... je vais te laisser. Je ne regrette pas de t’avoir poser la question. Merci de m’avoir répondu, je vais aller prendre le temps d’y réfléchir.
*Elle ne savait pas non plus quoi dire d’autre. Elle ne se sentait pas aussi chamboulé par ce qu’il venait de lui dire, mais elle ressentait le besoin de se retrouver seule, pour réfléchir. Faire une pause, assimiler ce qu’il avait dit et trouver des conclusions efficaces. Aussi le laissa-t-elle sans d’autre mot, après un signe de tête.
Il s’affala de nouveau au sol, posant son épée à coté de lui et s’en désintéressa, alors qu’il fixait le vide devant lui de son regard perçant. Il n’entendit rien dans sa tête pour une fois et en fut reconnaissant, tandis qu’il se replongeait dans de vieux souvenir qu’il venait à peine de redécouvrir dans sa mémoire.
- Tais-toi ne parle pas ! Je t'ai vu sur le rocher, tu étais dans une sorte de transe, et puis tout à coup tu as été parcouru de spasme. J'ai couru jusqu'à toi et t'ai redescendu au sol. Tu tremblais de partout, en émettant des bruits bizarres. J'ai eu peur que... j'ai eu peur que...
*Elle n'osa terminer sa phrase. De ses yeux coulaient quelques larmes qu'elle n'arrivait plus à réprimer. Elle se pencha sur lui, et passa ses bras autour de son cou, posa sa tête contre son épaule, et resta là, sur lui, en fermant les yeux.
- Je suis... fatigué...
- Chut... ne parle pas... repose toi... je suis là moi...
- Je ne peux pas... tu es en danger...
- Chut... chut...
*Il fallut plusieurs minutes pour qu'Amaï se sente assez fort pour faire accepter à Eléria qu'il pouvait se relever. Elle l'aida néanmoins, surveillant le moindre de ses gestes.
- C'est grave Amaï. Cela ne t'est jamais arrivé avant ?
- Non. Et cela ne m'est jamais arrivé "avant"... dit-il d'un air maussade, la voix grave et glaciale.
- Si c'est grave. Peut-être devrais-tu accepter l'aide de Carole et de son Archidiacre... peut-être qu'il...
- Il n'y connait rien ! répondit-il d'un souffle, manquant de crier sur Eléria. Il n'y connait rien, et je n'ai pas envie de revoir ce vieux fou incapable !
- Pourquoi tu cries ? cria-t-elle à son tour. Qu’est-ce que t’as à la fin ? Tu veux pas qu’on te sauve c’est ça ? Tu crois que c’est juste pour toi ? Mais moi j’ai besoin de toi ! Depuis trop longtemps tu me tiens éloignées ! Et tes autres amis c’est la même chose !
*Il s’adossa contre le rocher, ne sachant plus quoi répondre.
- Pourquoi on en est arrivé là ? Tu peux me dire Amaï ? Depuis Nenya tu as complètement changé... tu étais heureux même...et puis tout a changé... qu’il y a-t-il de si différent entre nous ? Qu’est devenue notre amitié ? N’a-t-elle plus aucune valeur à tes yeux ?
- Je ne sais pas... il y a beaucoup de chose...
- Et c’est une raison pour tout laisser tomber ? Est-ce ce que tu as en toi qui t’empêche d’accepter la confiance qu’on te porte ?
- Non...
- Cela vient de quoi ? Du Démon ? Je croyais que c'était autre chose... à moins que cela ne vienne de Nenya justement ?
- En partie, dit-il en soupirant, mes raisons de vivre était quasiment inexistante. Sa disparition détruisit tout ce qui en restait...
- Tu... attends... ne me dis pas que... pas à moi que tu vas faire croire que...
- Iris est morte. Depuis je n’ai ni patrie, ni attache. J’ai déjà tout perdu une fois à cause de l’amour que j’ai porté à une femme. Il est arrivé la même chose avec Nenya, j’ai tout perdu, tout. Absolument tout.
- Oh... je... ne savais pas. Tu ne me parles jamais de ton passé... je ne pensais pas...
- Je sais. Sa t’étonne je suppose... mais... oui c’est la perte de l’amour qui fait qu’aujourd’hui je n’ai qu’à peine l’envie de me battre. J’ai tout perdu deux fois. Je suis lassé de cela.
- Racontes moi.
- Te raconter quoi ?
- Tout. Qui était Iris ? Comment l’as-tu rencontré... aide moi à te comprendre...
- Je...
- Non je veux savoir. Cela suffit le temps où tu ne disais rien ! Je t'ai laissé ainsi très longtemps. Je sais qu'avant tu ne me disais jamais rien sur tes inquiétudes parce que tu t'occupais de moi. Maintenant c'est terminé, je suis grande et j'ai mûri. J'ai le droit de savoir !
- Je suppose que je n'ai plus le choix... asseyons-nous.
*Amaï s’exécuta rapidement, s’asseyant en tailleur tout en s’adossant au rocher derrière lequel ils se trouvaient tous les deux, et alors qu’il attendait qu’Eléria en fasse de même, il eut la surprise de la voir s’installer sur ses jambes croisées, se servant de lui comme dossier de chaise, et alors qu’il émettait un grognement sourd et désapprobateur, elle se décontracta, pris les mains de l’elfe, et les plaças autour de sa taille, négligeant une fois de plus les protestations d’Amaï qui se faisaient de plus en plus inquiétantes.
- T-tu le fais exprès !
- Parfaitement. Tu vois là je me sens en parfaire sécurité, aussi il est temps que tu te réhabitues à un peu de chaleur humaine... arrête de grogner et racontes moi ton histoire...
- Eléria ! Grr... lâche moi au moins les mains...
- Non. Raconte moi.
*Il répondit par un petit sifflement aigue. Ses mains étaient crispés et avait du mal à accepter qu’on les tienne de la sorte. Finalement, fermant les yeux tentant de rester le plus décontracté possible, il commença à parler.
- Cela commence il y a longtemps. J’étais jeune, je n’avais pas 40 ans à l’époque. Dans ma tribu, c’était l’âge de l’adolescence, même si certain commençait déjà à montrer des signes d’adultes responsables. Nous vivions dans la forêt, caché du village d’humain qui se trouvait à plusieurs kilomètres en lisière de la forêt. Je m’en souviens comme si c’était hier, pourtant, c’était il y a plus de 200 ans...
- Amaï... t-tu as...
- Plus de 250 ans oui, mais les elfes de mon peuple peuvent vivre bien au-delà...
Bon, et comme je l’ai dit, je n’ai jamais vraiment aimé que deux femmes dans ma vie, vous connaissez tous les deux...
- Tous les deux ?
- Je raconte aussi pour l’autre. Tu vas continuer à m’interrompre tout le temps ?
- Non, pardon, reprends où tu en étais...
- Donc...elle s’appelait Iris. Un bien joli prénom, qu’elle portait à merveille. C'était d'ailleurs ce qui m'avait attiré chez elle : ses yeux si doux, ampli d'une joie secrète pour la vie qui lui était offerte. Je suis tombé amoureux d’elle, et l’ai surveillé en cachette lorsqu’elle se promenait dans la forêt pour ramasser diverses plantes. J'avais... peur, oui c'était ça, de l'approcher. Disons que... nos lois, elles vont te paraître étrange aujourd'hui, nous interdisaient tous contacts avec les humains. Je n’ai compris que trop tard l’utilité de telles lois...
*Il fit une légère pause, pour reprendre son souffle et laisser les souvenirs lui revenir. Des images furtives du passé, de son propre passé, qu'il gardait enfouit, loin de la curiosité du Démon, loin de ses propres pensées.
- C'est le hasard qui nous a fait nous rencontrer. Un groupe de chasseur malhabile poursuivait un sanglier... nous les laissions faire car ils n'entraient pas profondément dans la forêt, et c'était pour qu'ils aient à manger. Mais malheureusement, la bête, blessé, en furie, se dirigeait droit vers elle, innocente du danger. Je me suis interposé alors que la bête surgissait d'une haie, et lui ai sauvé la vie.
Quelle ironie... l'elfe qui sauve la jeune et belle demoiselle en détresse... risible...
*Eléria fit la moue. Ce n'était pas vraiment le genre d'ironie à laquelle elle goûtait. Elle le laissa continuer sans rien dire, évitant de le perturber une nouvelle fois.
Il fit un effort de mémoire. Avec les images lui venait le son désormais. Les bruits de la cuisine des parents d'Iris, tandis que cette dernière se trouvait à son chevet. Sa peur sur le moment.
- Je me suis réveillé chez elle, dans un lit douillé, elle était assise à mon chevet en attendant que je me réveille. C’est la première fois que nous avons pu parler... sa voix était... si belle... en tout cas c'est le souvenir que j'en ai. Jusque là, rien de mal ne s'était passé, c'est par la suite que les choses ont totalement échappé au cours normal...
J'éprouvais de plus en plus de sentiment pour elle. J'avais beau me les cacher, c'était ainsi. Ma mère s'en est inquiétée, voyant que je changeais peu à peu. Mes paroles, ma façon de regarder les choses s'en était trouvée changée.
J'avoue avoir mis du temps à lui avouer mes sentiments... tu dois avoir du mal à m'imaginer tremblant d'inquiétude et d'appréhension, comme tous ces jeunes prétendants que tu t'amusais à faire tourner en bourrique.
- Amaï ! Arrêtes un peu de dériver ! dit-elle avec le sourire au lèvre. Ca au moins c'était un souvenir agréable... pensa t'elle.
*Amaï lui avait de plus en plus de mal à se rappeler son passé. Cela lui était douloureux, ces souvenirs du temps ancien où il exprimait des sentiments, où ses émotions ne se limitaient pas à de la survie, de la rancœur ou de l'agressivité...
C'est après avoir soupiré, et une voix plus monocorde que jamais qu'il reprit son récit.
- Enfin... il s’est passé certaine chose que je ne vous raconterais pas, c’est sans importance. Disons que j’étais heureux, et insouciant. Je n’ai pas pris garde aux avertissements de mon frère, à ceux de ma mère, et à ce que je pouvais voir au village humain où je me rendais parfois. Tout ceci ne fut donc pas sans problème, certains étaient jaloux, d’autres méfiant, d’autres craignaient que cela n’apporte le malheur. Combien alors ils avaient raison d’ailleurs...
Pour que tu comprennes, il faut que je te donne un petit aperçu de la situation.
D'un côté, le village humain. Tous d'abords ils se sont montrés curieux, voyant un étranger, qui plus est, un elfe, peuple qui se montrait rarement dans ces contrés, qui était venu quelque fois. Puis ils ont été méfiant... des rumeurs circulaient, peut-être provoqué par la jalousie de certain. Iris était certainement la plus belle des demoiselles, et ses prétendants nombreux.
De l'autre coté, mon peuple, la tribu elfe. Ma mère tout d'abord s'est inquiété, elle me voyait à chaque fois un sourire niais aux lèvres. Je ne lui avais rien raconté, mais elle avait deviné depuis bien longtemps.
*Sa mère... le visage fin et pâle, aux cheveux ondulants gracieusement sur ses épaules et dans son dos, habillé de tissus tissé de sa propre main, aux parures d'or et d'argent... l'image le frappa de plein fouet. Il eut un haut le cœur en revoyant avec tant de netteté ce qu'il pensait avoir oublié depuis si longtemps. Il aurait presque pu sentir le parfum qu'elle dégageait, et ressentir la chaleur et la sagesse dans ses yeux d'un bleu profond...
Sa voix se fit triste, mélancolique.
- Mon frère aussi s'en aperçu, mais lui, bien loin de voir le bonheur rayonnant sur mon visage, se mit à voir la traîtrise à ma tribu, à nos lois... je le soupçonne d'avoir été jaloux de moi aujourd'hui, dès la première fois qu'il a entendu parlé d'Iris. Mais à l'époque, j'étais... jeune... terriblement insouciant. Je ne voyait en lui que l'arrogance qui s'élevait parmi mon peuple.
Peuh... tous ces elfes qui disaient que la forêt était profanée par les humains...
Ils ont toujours cru que c'était leur unique propriété, et certain utilisèrent les rumeurs à mon sujet pour en faire un cheval de bataille.
*De nouveau il s'arrêta. Eléria respirait doucement entre ses mains, il pouvait en sentir le rythme par ses mains posées sur son ventre. Il se crispa quelque peu.
- Je n'ai rien vu... rien... pour moi tout était beau, tout chantait la joie, transpirait la bonne humeur. Aveugle... stupide et aveugle...
Je croyais pouvoir la protéger, la tenir loin de tout ça. J'ignorais les signes avant coureur des problèmes à venir. J'ignorais jusqu'aux conseils de ma mère !
Un soir, je revins au village humain, pour venir chercher Iris à la tombée de la nuit. Je suis arrivé comme à mon habitude, sous couverts des haies, et c'est là que j'ai vu les prémices des drames à venir. Une troupe d'humain, torches à la main, étaient réunis sur la place. Je me suis approché pour les écouter... il parlait d'une jeune fille qui avait disparut... enlevé par... par... par un elfe !
*Sa voix se rempli d'amertume. Il accéléra le rythme de ses mots, alors qu'il émettait par moment des sons aigus sur l'accentuation de ses paroles.
- Il criait à la haine contre mon peuple ! Il accusait les elfes des pires choses ! Les rabaissant plus bas que terre, les jugeant comme des monstres ignobles ! Et le pire... c'était que... qu'il s'agissait d'Iris qui avait été enlevé ! Iris ! Par un elfe !
Mais le pire était à venir... je n'avais pas alors pleinement conscience de l'ironie mordante de la chose. Quel joyeux farceur qu'est le Destin lorsqu'il se met en marche !
Je suis retourné dans la forêt, j'ai cherché pendant de longue minute à retrouver des traces du passage d'un elfe dans les environs. Par miracle, ou par malchance peut-être, je l'ai retrouvé... j'avais sorti mon arc, j'étais près à tirer, je n'avais aucune conscience de ce que je faisais vraiment...
Dans une clairière, qui se trouvait au pied d'une falaise, se trouvait... se trouvait...
*Eléria retint son souffle, elle avait l'impression qu'il était près à fondre en larme, qu'il allait explosé tout à coup... mais il reprit rapidement.
- Je me souviens... je me suis battu contre lui. Il l'avait attaché à un arbre surplombant la falaise, elle était au-dessus du vide, juste au-dessus de moi. Il ricanait en me voyant ainsi. C'était ignoble... c'est même lui qui m'a attaqué le premier, sournoisement, alors que je demandais des explications. La colère m'avait déjà prise, l'emportement et la fougue firent le reste. La lutte fut sans merci... sur la fin, il se mit à courir vers le haut de la falaise, moi à ses trousses... j'ai eu la peur de ma vie, je croyais qu'il était partie la tuer, qu'il allait commettre quelque chose d'irréparable... je... je ne sais pas pourquoi... j'ai...
*La De Profundis commença à regretter de s'être mise dans une telle position...
Il était effrayant, complètement absorbé par son récit, sa voix suivait le rythme de sa colère, le timbre en devenant vite difficile à supporter, tantôt grave, tantôt aigu.
- J'ai bandé mon arc... j'ai tiré. Une fois, deux fois, jusqu'à ce qu'il s'effondre et qu'il cesse de hurler... je l'avais tué ! Eléria ! J'ai tué mon propre frère ! Je suis un fratricide !
*Elle se mit sur le côté, mis sa main sur la joue d'Amaï et essaya de le calmer.
- Amaï... reste calme... allons reprends toi... tu n'es pas obligé de tout me dire... Am...
- Si, il le faut ! Tu dois tout savoir...
*Il reprit sa respiration, essayant de reprendre un peu de son calme, sans grand succès.
- Je... c'est... Iris... je l'ai détaché, aussi vite que j'ai pu, puis j'ai accouru sur la dépouille de mon frère, que j'ai recouvert de ma cape. Je l'ai transporté, et nous avons essayé de rejoindre le village. Je devais les prévenir de ce qui s'était passé. Je devais tout dire devant les autres avant que les humains n'arrivent... mais... c'était trop tard. Le mal était fait, et les humains sont beaucoup plus prompts à céder à la colère que les elfes...
Nous avons rencontré un groupe d'éclaireur de ma tribu, ils étaient tous nerveux, arc à la main, quelque chose n'allait pas. Je me suis avancé, et j'ai déposé le corps de mon frère... m'agenouillant. Ils ont hurlé, crié, conspué. Personne ne comprenait, pas même moi, la situation dans laquelle j'étais...
Plusieurs levèrent leur arc et... non... pourquoi...
*Eléria regarda son ami avec inquiétude. Il avait les yeux totalement rouges, au bord des larmes qui ne venaient pas. Elle ne voulait pas qu'il continue à se faire du mal comme ça, mais c'était peut-être sa seule chance d'en savoir plus... elle essaya de le rassurer mais il continua sans changement.
- Iris s'avança devant moi et la dépouille de mon frère, écartant les bras en signe de protection. Elle n'avait pas peur... pourquoi... pourquoi... POURQUOI !!!!!!!!!!
Elle est morte ! Ils ont tiré ! Ceux de mon propre peuple ! Tiré sur elle ! Ils avaient eut peur des torches des humains qui arrivaient en grand nombre derrière eux ! Ces mêmes humains, qui, voyant que j'étais penché sur le corps d'Iris en sang, me prirent pour son assassin, et répliquèrent à leur tour ! La bataille... le sang... les cris ! Tout est redevenu clair à mon esprit !
*Il hurla, se tenant la tête entre les mains. Eléria était totalement paniqué, ne savait plus quoi faire. Il n'y avait personne autour d'eux, et Amaï ne semblait pas pouvoir se contrpoler. Elle essaya encore de le rassurer, le serrant dans ses bras comme elle le pouvait, lui disant des mots qu'elle espérait apaisant mais rien n'y fit. La douleur était trop grande, les souvenirs refoulés depuis trop longtemps.
Quelque minute plus tard, il se calme, n'émettant plus qu'un râle de temps en temps... Eléria penché sur lui, espérant que tout ceci n'était qu'un cauchemar, que ce n'était pas vrai...
Puis elle sursauta presque lorsque sa voix reprit. Monocorde, presque normale, comme si rien ne s'était produit.
- Un véritable massacre. Je me suis réveillé que quelques jours plus tard, blessé, ne croyant pas encore au cauchemar qui s'était déroulé devant mes yeux. Je ne fut choqué par la réalité que lorsque je fus jugé par mes pairs... devant tous les anciens du village. J'avais tué mon frère, provoqué presque une guerre entre elfe et humain... j'étais responsable de tout cela, et je plaidais coupable.
*Il fit une pause. Cette fois ci ses yeux n'exprimaient plus rien. Pas même un soupçon des restes de la crise qu'il venait de traverser.
- Après ça... après ça... je fus condamné à l’exil pour 100 ans. J'ai pu voir la tombe d'Iris, sur la colline à coté du village, en parant.
Lorsque je suis revenu, la guerre avait apporté son lot de malheur, transformant la belle forêt de mes ancêtres en un marécage boueux, et le village d’Iris en champ de vieille ruine... J’ai vraiment tout perdu ce jour là... ce jour maudit...
*Le silence se fit. Aucun des deux ne le rompit, et il se passa ainsi plusieurs minutes.
Eléria fini par soupirer, en retirant les mains d’Amaï, pour se relever, en surveillant du coin de l’œil les alentours tandis qu’il en faisait de même. Elle se tourna alors vers lui et l’enlaça, essuyant une larme, mais sans pleurer.
- Tu as peut-être tout perdu la première fois. Mais cette fois ci, il te reste des choses. Il te reste à t’en souvenir.
*Il ne sut quoi répondre, il venait de réprimer une violente réaction de son corps lorsqu’elle s’était approchée si près de lui à nouveau. Il ne répondit toujours rien lorsqu’elle se dégagea, et qu’elle recula de quelque pas en arrière.
- Je... je vais te laisser. Je ne regrette pas de t’avoir poser la question. Merci de m’avoir répondu, je vais aller prendre le temps d’y réfléchir.
*Elle ne savait pas non plus quoi dire d’autre. Elle ne se sentait pas aussi chamboulé par ce qu’il venait de lui dire, mais elle ressentait le besoin de se retrouver seule, pour réfléchir. Faire une pause, assimiler ce qu’il avait dit et trouver des conclusions efficaces. Aussi le laissa-t-elle sans d’autre mot, après un signe de tête.
Il s’affala de nouveau au sol, posant son épée à coté de lui et s’en désintéressa, alors qu’il fixait le vide devant lui de son regard perçant. Il n’entendit rien dans sa tête pour une fois et en fut reconnaissant, tandis qu’il se replongeait dans de vieux souvenir qu’il venait à peine de redécouvrir dans sa mémoire.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Une Carole passait par là...
*Néanmoins, lorsqu’il remarqua que Carole passait juste à coté, son regard se fixa sur elle. La dernière personne avec qui il venait de discuter lui avait donné une impression de profond vide. Il se dit qu’il était peut-être temps de reprendre contact avec la réalité. En tout cas, même s’il se disait qu’il allait le regretter, il se leva, sans prendre la peine de reprendre son arme, et lui fit un signe de main, qui se voulu pour le moins amical. Sa voix ne semblait en rien trahir ses états d’âmes, lorsqu’il lui adresse la parole sur un ton à moitié entre le respect et l’ironie.
- Bonjour, Petite Fille. Vôtre balade est-elle agréable ? Je me disais que cela faisait bien longtemps que je n’avais eu droit à vos regards assassins et à votre enthousiasme ravageur...
*Elle resta pantoise, il était vrai qu’elle était restée bien longtemps dans son coin. Le nez dans ses missives. Elle en avait oubliée toutes ses politesses.
- Oh oui, je suis navrée. Je vous demande de rester à nos côtés et ensuite, je vous laisse là, seul. Bien, que je ne crois pas que cela vous dérange tant que cela, je tiens à m’expliquer toute fois pour ce manquement à votre égard.
J’ai quitté ma Guilde ! Cela a eu pour effet de bouleverser quelque peu les escorteurs et leurs missives n’arrêtent pas d’affluer. J’ai même appris que certains d’entre eux désiraient se révolter envers les Piliers pour mon retour. Pourtant, cette décision, seule, je l’ai prise et seule j’en suis responsable.
Et seule, je me dois de l’assumer…, ajouta-t-elle d'une petite voix.
De plus, cette décision m’a fortement affectée !
Elle ne fut pas prise de gaieté de cœur, et même si l’Archidiacre la comprise et m’a donné sa bénédiction, moi, je ne l’accepte pas totalement.
Voilà, pourquoi mon éloignement. Ce n’était point impolitesse et délaissement. Juste un besoin de me retrouver et un manque de temps…
Changeons de sujet, celui-ci n’a pas grand intérêt !
- Bonjour, Petite Fille. Vôtre balade est-elle agréable ? Je me disais que cela faisait bien longtemps que je n’avais eu droit à vos regards assassins et à votre enthousiasme ravageur...
*Elle resta pantoise, il était vrai qu’elle était restée bien longtemps dans son coin. Le nez dans ses missives. Elle en avait oubliée toutes ses politesses.
- Oh oui, je suis navrée. Je vous demande de rester à nos côtés et ensuite, je vous laisse là, seul. Bien, que je ne crois pas que cela vous dérange tant que cela, je tiens à m’expliquer toute fois pour ce manquement à votre égard.
J’ai quitté ma Guilde ! Cela a eu pour effet de bouleverser quelque peu les escorteurs et leurs missives n’arrêtent pas d’affluer. J’ai même appris que certains d’entre eux désiraient se révolter envers les Piliers pour mon retour. Pourtant, cette décision, seule, je l’ai prise et seule j’en suis responsable.
Et seule, je me dois de l’assumer…, ajouta-t-elle d'une petite voix.
De plus, cette décision m’a fortement affectée !
Elle ne fut pas prise de gaieté de cœur, et même si l’Archidiacre la comprise et m’a donné sa bénédiction, moi, je ne l’accepte pas totalement.
Voilà, pourquoi mon éloignement. Ce n’était point impolitesse et délaissement. Juste un besoin de me retrouver et un manque de temps…
Changeons de sujet, celui-ci n’a pas grand intérêt !
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Une Guerre à la fois...
*La voix de Carole trahissait que trop bien l'importance que cela revêtait pour elle, et bien plus encore que ce qu'elle voulait admettre. Elle essaya de changer le sujet, en parlant des préparatifs du campement.
- Que pensez-vous de cette guerre que nous nous apprêtons à mener ? Pensez-vous comme moi qu’elle est inutile ? Qu’elle nous mènera à notre perte ? Nous ne sommes même pas préparé à lui faire face. Et puis savent-ils seulement qui ils vont avoir devant eux ? En ont-ils bien conscience ?
Je suis, vous le savez, vous en avez déjà fait les frais, d’un naturel optimiste mais là, est-ce mon humeur de ces derniers jours ou une cruelle réalité mais je n’y crois qu’à moitié.
*Il avait écouter ses états d'âmes, comme à son habitude, tout du moins ce qu'elle croyait en laisser transparaître, avec ce regard mi curieux mi malicieux. Un sourire s'esquissa intérieurement alors qu'il l'entendait changé le cour de la discussion sur autre chose.
- Et bien... cette guerre ne m'intéresse pas. Je vous accompagne, car je n'ai pas autre chose à faire, mais cela ne me regarde pas. Au mieux je m'occuperais de la vie d'Eléria... accessoirement, si votre mari venait à faire défaut, de la votre. Mais n'attendez pas grand-chose de moi...
*Il paru pensif pendant quelque instant, laissant croire qu'il allait laisser la parole, mais il reprit bien vite.
- Disons que cette guerre là ne m'intéresse pas. Mais ce qui m'intéresse plus, c'est celle que vous menez pour vous en sortir... surtout si vous vous dites seule... n'y a-t-il personne avec vous ? En tout cas, je suis toujours votre serviteur... que se soit pour vous écouter, vous agacer ou vous amuser, voir même vous servir de poteau d'entraînement...
- Que pensez-vous de cette guerre que nous nous apprêtons à mener ? Pensez-vous comme moi qu’elle est inutile ? Qu’elle nous mènera à notre perte ? Nous ne sommes même pas préparé à lui faire face. Et puis savent-ils seulement qui ils vont avoir devant eux ? En ont-ils bien conscience ?
Je suis, vous le savez, vous en avez déjà fait les frais, d’un naturel optimiste mais là, est-ce mon humeur de ces derniers jours ou une cruelle réalité mais je n’y crois qu’à moitié.
*Il avait écouter ses états d'âmes, comme à son habitude, tout du moins ce qu'elle croyait en laisser transparaître, avec ce regard mi curieux mi malicieux. Un sourire s'esquissa intérieurement alors qu'il l'entendait changé le cour de la discussion sur autre chose.
- Et bien... cette guerre ne m'intéresse pas. Je vous accompagne, car je n'ai pas autre chose à faire, mais cela ne me regarde pas. Au mieux je m'occuperais de la vie d'Eléria... accessoirement, si votre mari venait à faire défaut, de la votre. Mais n'attendez pas grand-chose de moi...
*Il paru pensif pendant quelque instant, laissant croire qu'il allait laisser la parole, mais il reprit bien vite.
- Disons que cette guerre là ne m'intéresse pas. Mais ce qui m'intéresse plus, c'est celle que vous menez pour vous en sortir... surtout si vous vous dites seule... n'y a-t-il personne avec vous ? En tout cas, je suis toujours votre serviteur... que se soit pour vous écouter, vous agacer ou vous amuser, voir même vous servir de poteau d'entraînement...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Cette guerre ne m'intéresse pas !
- Cette guerre ne m’intéresse pas non plus. Sans compter que je vais me trouver face à quelqu'un que j’apprécie. Mes flèches risquent de trembler alors que je sais que sa lame, elle, n’hésitera certainement pas. Mais que voulez-vous, je ne peux laisser mon mari y partir seul. Il m’est inconcevable de rester bien sagement à la maison alors que le nain que j’aime se trouve lui sur un champ de bataille.
Et puis très franchement, il n’est pas question que je tue un être humain ! Quel qu’il soit !
*Elle paru émue. Elle aimait garder ses problèmes pour elle. Sa petite conscience personnelle. Non pas par choix mais elle estimait que les autres avaient aussi leurs petits soucis et qu’il ne fallait pas les encombré avec les siens. De plus, en tant que Pilier de l’escorte, elle c’était fait le devoir de ne jamais montrer ces émotions qui ne sont que faiblesses à ses yeux. Certes, elle n’était plus Pilier, même plus escorteuse mais l’habitude...
Seul son mari jusqu’alors, connaissait ses états d’âme sans même avoir besoin de lui en souffler mot. Juste un regard lui suffisait pour comprendre ses émois.
Cela la troubla d'autant plus !
Bien sûr elle aimait lui raconter ses petits déboires. Il était d’un facile. Il l’écoutait sans broncher et répondait souvent avec cette impression qu’il vous balance un truc sans importance. Pourtant, Carole sentait par le sens de sa réponse, qu’il l’avait écoutée et, quelque part, comprise. Mais de là à tout lui confier...
Elle regarda autour d’elle. Son mari, affairé qu’il était, ses compagnons, les nouveaux comme les anciens.
- Cette guerre que je mène contre moi-même ? Me suis-je trop ouverte à vous pour que vous la ressentiez si fortement ? Oui, j’ai un peu du mal en ce moment. J’ai l’impression de tout faire de travers. Et cela, sans regretter ma moindre parole ou mon moindre geste. Mais je me perds ! Trop de choses arrivent en même temps. J’ai quitté l’escorte ! Alors qu’elle était tout pour moi. Ma décision fut bien réfléchie et non, je ne la regrette pas mais elle me détruit de l’intérieur.
*Elle s’arrêta ! Elle n’était pas encore prête à avouer qu’elle avait été faible. Elle coupa la conversation avec un naturel décontractant. Bien sur qu’elle savait qu’Amaï sans rendrait compte mais au moins, cela lui laisserait plus de temps à accepter sa défaite
- Mais dites-moi, comment vous sentez-vous ? Pas de crise en approche ? Avez-vous reparlé à Eléria depuis votre arrivée à nos côtés ? J’ai l’impression qu’elle a besoin de vous parler un peu...
- Eléria ? Oh... non je ne crois pas. En tout cas pas maintenant. Elle était là à l'instant d'ailleurs... je suppose qu'elle est allé se promener dans son coin pour... hm... comment dire... assimiler... oui c'est cela, pour assimiler tout ce que je viens de lui raconter.
*Il regarda en l'air en fronçant les sourcils, dans une imitation presque simiesque d'une réaction humaine d'intense réflexion.
- Bref... je vous raconterais peut-être un jour si j'en ai l'occasion. En tout cas je n'ai pas de petit problème particulier en plus pour le moment... et quant à cette guerre, peut-être serait-il temps de prendre les choses en main correctement...
Je ne saurais dire ce qu'il faut vraiment... pour sûr oui je la perçois... mais quant à en trouver les solutions. C'est bien complexe oui, bien complexe... d'autant que je ne sais pas tout, loin de là. Elle n'est pas perdue de toute façon...
*Il lui lança un regard narquois, tandis que se dessiner au travers de son masque de tissus les signes d'un sourire.
- N'est-ce pas ? Vous en avez la force... après tout c'est votre propre bataille dont on parle...
Et puis très franchement, il n’est pas question que je tue un être humain ! Quel qu’il soit !
*Elle paru émue. Elle aimait garder ses problèmes pour elle. Sa petite conscience personnelle. Non pas par choix mais elle estimait que les autres avaient aussi leurs petits soucis et qu’il ne fallait pas les encombré avec les siens. De plus, en tant que Pilier de l’escorte, elle c’était fait le devoir de ne jamais montrer ces émotions qui ne sont que faiblesses à ses yeux. Certes, elle n’était plus Pilier, même plus escorteuse mais l’habitude...
Seul son mari jusqu’alors, connaissait ses états d’âme sans même avoir besoin de lui en souffler mot. Juste un regard lui suffisait pour comprendre ses émois.
Cela la troubla d'autant plus !
Bien sûr elle aimait lui raconter ses petits déboires. Il était d’un facile. Il l’écoutait sans broncher et répondait souvent avec cette impression qu’il vous balance un truc sans importance. Pourtant, Carole sentait par le sens de sa réponse, qu’il l’avait écoutée et, quelque part, comprise. Mais de là à tout lui confier...
Elle regarda autour d’elle. Son mari, affairé qu’il était, ses compagnons, les nouveaux comme les anciens.
- Cette guerre que je mène contre moi-même ? Me suis-je trop ouverte à vous pour que vous la ressentiez si fortement ? Oui, j’ai un peu du mal en ce moment. J’ai l’impression de tout faire de travers. Et cela, sans regretter ma moindre parole ou mon moindre geste. Mais je me perds ! Trop de choses arrivent en même temps. J’ai quitté l’escorte ! Alors qu’elle était tout pour moi. Ma décision fut bien réfléchie et non, je ne la regrette pas mais elle me détruit de l’intérieur.
*Elle s’arrêta ! Elle n’était pas encore prête à avouer qu’elle avait été faible. Elle coupa la conversation avec un naturel décontractant. Bien sur qu’elle savait qu’Amaï sans rendrait compte mais au moins, cela lui laisserait plus de temps à accepter sa défaite
- Mais dites-moi, comment vous sentez-vous ? Pas de crise en approche ? Avez-vous reparlé à Eléria depuis votre arrivée à nos côtés ? J’ai l’impression qu’elle a besoin de vous parler un peu...
- Eléria ? Oh... non je ne crois pas. En tout cas pas maintenant. Elle était là à l'instant d'ailleurs... je suppose qu'elle est allé se promener dans son coin pour... hm... comment dire... assimiler... oui c'est cela, pour assimiler tout ce que je viens de lui raconter.
*Il regarda en l'air en fronçant les sourcils, dans une imitation presque simiesque d'une réaction humaine d'intense réflexion.
- Bref... je vous raconterais peut-être un jour si j'en ai l'occasion. En tout cas je n'ai pas de petit problème particulier en plus pour le moment... et quant à cette guerre, peut-être serait-il temps de prendre les choses en main correctement...
Je ne saurais dire ce qu'il faut vraiment... pour sûr oui je la perçois... mais quant à en trouver les solutions. C'est bien complexe oui, bien complexe... d'autant que je ne sais pas tout, loin de là. Elle n'est pas perdue de toute façon...
*Il lui lança un regard narquois, tandis que se dessiner au travers de son masque de tissus les signes d'un sourire.
- N'est-ce pas ? Vous en avez la force... après tout c'est votre propre bataille dont on parle...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Cette bataille est mienne !
"Ma bataille pensa-t-elle. Oh oui, qu’elle est mienne" pensa fugitivement Carole.
- Je n’en ai certes pas encore trouvé le bout mais elle n’est pas insurmontable. Peut-être dois-je la gérer morceau par morceau.
Il me faut voir mon Archidiacre. Cela m’aiderait déjà. Lui pourra peut-être trouver des réponses à mes questions. Au moins, au sujet de l’enfant. Cet enfant que mon mari ne désire pas sous prétexte qu’il n’est pas possible pour une elfe et un nain d’avoir une descendance.
*Son attitude changea précipitamment. Amaï découvrit qu’une très légère couleur verdâtre était apparue sur son bracelet.
- Enfin, cela dit, il a raison. Un enfant, ni elfe, ni nain ne trouverait sa place, et puis que ferais-je d’un enfant dans ces souterrains ? J’arrive à peine à prendre soin de moi.
Pourtant, cette idée hante mon esprit chaque jours.
Il a ce goût nouveau pour le sang qui me trouble également. Je vous l’ai dit, je ne tuerai jamais un être humain. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, j’ai goûté avec délectation au sang de Blue. Son petit goût sucré alléchait mes papilles gustatives comme jamais auparavant. Je me suis surprise à lécher mes doigts remplis de son sang.
Mais, je ne devrais pas vous parler d’attirance pour le sang. Cela doit vous être pénible. Je me trompe ?
- Oh... ça n'a pas beaucoup d'importance. Le sang à ce goût que j'ai appris à aimer... c'est une autre histoire. Mais vous alliez dire quelque chose ?
- Oui. Il y a l’escorte aussi... Comment ai-je pût me perdre à ce point ! Je l’ai laissée filée entre mes doigts...
*Elle s’arrêta ! Elle avait encore du mal à en parler. Elle en avait le désir mais pas encore la force... C’était sa défaite ! Il lui fallait l’accepter.
Elle chassa l’escorte de sa tête et repensa à l’enfant. Son regard se porta sur Amaï ou du moins la seule partie qu’elle pouvait voir, ses yeux. Elle avait il y a peu émit des désirs à son encontre. La dualité que formait Amaï et son Autre l’attirait. Elle en avait conscience, au point d’en avoir informé son mari qui malgré tout, lui faisait confiance, la laissant aller jusque sous sa tente. Il avait bien raison, elle était perturbée mais pas au point de... Non, pas à ce point... Elle secoua sa tête et fronça ses sourcils.*
- Et votre bataille ? Arriverez-vous à la combattre ? Seul ? Ou même à deux ?
Oui, je vous ennuie avec mes questions mais moi, c'est vous qui m'intéressez...
- Ah... grande question n'est-ce pas, et non pas ennuyeuse, mais dont la réponse est hasardeuse. Pour le moment il semble y avoir une trêve. Pour l'instant j'évite les réponses aux questions, quand je n'esquive pas tout bonnement les questions.
*Il la laissa dévisager ses yeux, manquant à plusieurs reprises de fuir son regard. Ce n'était pas son habitude, aussi Carole eut pu s'en interroger. Mais il repris, en baissant la tête très légèrement, et en regardant sur le côté.
- T-très honnêtement... je ne pourrais vous dire. Je ne sais pas moi-même. Peut-être... c'est bien en ce sens après tout que vous vous dirigez. Même si je ne saurais dire s'il est convenable que vous y passiez autant de temps en ces moments troubles...
*Il se passa quelque seconde où seul le bruit du campement proche était audible, et puis un éclaireur annonça la venu de quelque aventurier amicaux... la nouvelle commençait à se répandre.
- Je n’en ai certes pas encore trouvé le bout mais elle n’est pas insurmontable. Peut-être dois-je la gérer morceau par morceau.
Il me faut voir mon Archidiacre. Cela m’aiderait déjà. Lui pourra peut-être trouver des réponses à mes questions. Au moins, au sujet de l’enfant. Cet enfant que mon mari ne désire pas sous prétexte qu’il n’est pas possible pour une elfe et un nain d’avoir une descendance.
*Son attitude changea précipitamment. Amaï découvrit qu’une très légère couleur verdâtre était apparue sur son bracelet.
- Enfin, cela dit, il a raison. Un enfant, ni elfe, ni nain ne trouverait sa place, et puis que ferais-je d’un enfant dans ces souterrains ? J’arrive à peine à prendre soin de moi.
Pourtant, cette idée hante mon esprit chaque jours.
Il a ce goût nouveau pour le sang qui me trouble également. Je vous l’ai dit, je ne tuerai jamais un être humain. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, j’ai goûté avec délectation au sang de Blue. Son petit goût sucré alléchait mes papilles gustatives comme jamais auparavant. Je me suis surprise à lécher mes doigts remplis de son sang.
Mais, je ne devrais pas vous parler d’attirance pour le sang. Cela doit vous être pénible. Je me trompe ?
- Oh... ça n'a pas beaucoup d'importance. Le sang à ce goût que j'ai appris à aimer... c'est une autre histoire. Mais vous alliez dire quelque chose ?
- Oui. Il y a l’escorte aussi... Comment ai-je pût me perdre à ce point ! Je l’ai laissée filée entre mes doigts...
*Elle s’arrêta ! Elle avait encore du mal à en parler. Elle en avait le désir mais pas encore la force... C’était sa défaite ! Il lui fallait l’accepter.
Elle chassa l’escorte de sa tête et repensa à l’enfant. Son regard se porta sur Amaï ou du moins la seule partie qu’elle pouvait voir, ses yeux. Elle avait il y a peu émit des désirs à son encontre. La dualité que formait Amaï et son Autre l’attirait. Elle en avait conscience, au point d’en avoir informé son mari qui malgré tout, lui faisait confiance, la laissant aller jusque sous sa tente. Il avait bien raison, elle était perturbée mais pas au point de... Non, pas à ce point... Elle secoua sa tête et fronça ses sourcils.*
- Et votre bataille ? Arriverez-vous à la combattre ? Seul ? Ou même à deux ?
Oui, je vous ennuie avec mes questions mais moi, c'est vous qui m'intéressez...
- Ah... grande question n'est-ce pas, et non pas ennuyeuse, mais dont la réponse est hasardeuse. Pour le moment il semble y avoir une trêve. Pour l'instant j'évite les réponses aux questions, quand je n'esquive pas tout bonnement les questions.
*Il la laissa dévisager ses yeux, manquant à plusieurs reprises de fuir son regard. Ce n'était pas son habitude, aussi Carole eut pu s'en interroger. Mais il repris, en baissant la tête très légèrement, et en regardant sur le côté.
- T-très honnêtement... je ne pourrais vous dire. Je ne sais pas moi-même. Peut-être... c'est bien en ce sens après tout que vous vous dirigez. Même si je ne saurais dire s'il est convenable que vous y passiez autant de temps en ces moments troubles...
*Il se passa quelque seconde où seul le bruit du campement proche était audible, et puis un éclaireur annonça la venu de quelque aventurier amicaux... la nouvelle commençait à se répandre.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
- Oh... mais n'est-ce pas une mièvre guerrière qui s'avance là ?
- Uhuh... ta façon de définir m'étonnera toujours.
- Autant qu'elle t'amuse en tout cas, j'en suis fort aise.
- Tsss... c'est ennuyeux tout cela.
- Oui en effet.
*Amaï avait jeté un regard léger au petit attroupement qui se faisait, malgré lui, juste à coté de sa personne, Carole n'ayant pas trouvé mieux que de se décaler juste derrière lui.
"Maître Amaï, je suis heureux de vous retrouver en si bonne compagnie, j’espère que les moines du temple vous ont bien soignés pendant mon absence, vous semblez aller mieux."
*Les mots raisonnaient dans sa tête quelque instant, vide de sens à ses oreilles. Il le regarda de travers, en montrant le plus grand désintérêt possible.
- Arrête, on dirait que tu fais semblant de faire peur.
- Bah, je déteste les politesses formelles. A qui croit-il donner du "Maître Amaï" ? Parole peut-être mielleuse, mais j'en ai entendu bien d'autre en mon temps.
- Ouais, moi aussi.
- Par contre, Elle, elle est intéressante.
- Oh, toujours la Mièvre Guerrière ?
- Je rajouterais Solitaire devant mièvre. Ca se sent, ça pue même à plein nez...
- Bah, et pourtant elle n'est pas si seule que ça.
- Pas tant que ça en effet, l'autre idiot la perturbe c'est le moins que l'on puisse dire... mais nous verrons bien.
- Oui nous verrons. M'enfin c'est pas vraiment intéressant...
- Non en effet, pas maintenant.
*Amaï, voyant que rien d'autre ne se passait, décida d'aller s'occuper ailleurs... aller savoir à quoi...
- Uhuh... ta façon de définir m'étonnera toujours.
- Autant qu'elle t'amuse en tout cas, j'en suis fort aise.
- Tsss... c'est ennuyeux tout cela.
- Oui en effet.
*Amaï avait jeté un regard léger au petit attroupement qui se faisait, malgré lui, juste à coté de sa personne, Carole n'ayant pas trouvé mieux que de se décaler juste derrière lui.
"Maître Amaï, je suis heureux de vous retrouver en si bonne compagnie, j’espère que les moines du temple vous ont bien soignés pendant mon absence, vous semblez aller mieux."
*Les mots raisonnaient dans sa tête quelque instant, vide de sens à ses oreilles. Il le regarda de travers, en montrant le plus grand désintérêt possible.
- Arrête, on dirait que tu fais semblant de faire peur.
- Bah, je déteste les politesses formelles. A qui croit-il donner du "Maître Amaï" ? Parole peut-être mielleuse, mais j'en ai entendu bien d'autre en mon temps.
- Ouais, moi aussi.
- Par contre, Elle, elle est intéressante.
- Oh, toujours la Mièvre Guerrière ?
- Je rajouterais Solitaire devant mièvre. Ca se sent, ça pue même à plein nez...
- Bah, et pourtant elle n'est pas si seule que ça.
- Pas tant que ça en effet, l'autre idiot la perturbe c'est le moins que l'on puisse dire... mais nous verrons bien.
- Oui nous verrons. M'enfin c'est pas vraiment intéressant...
- Non en effet, pas maintenant.
*Amaï, voyant que rien d'autre ne se passait, décida d'aller s'occuper ailleurs... aller savoir à quoi...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Revenant de sa tente où elle avait déposée une petite bassine d'eau propre et quelque linge, Eléria fut agréablement surprise de voir Liselle, ainsi qu'un homme qu'elle ne connaissait pas, arrivée au pas de course jusqu'au campement. En tout cas, ils semblaient tous se connaître un petit peu.
L'étranger était Topgun Red... il y avait-il un lien de parenté avec Green et Blue ?
- Bonjour à vous tous... fit-elle le souffle court. Ne craignez rien, je ne fuyais aucun danger.
Il ne s'agit que d'un pari quelque peu ridicule.
Elle entendit Carole murmurer quelque chose à son mari, tandis qu'elle-même s'approcha de la Balgurienne pour l'accueillir.
- Dame Liselle, c'est toujours un plaisir de vous revoir. En effet on ne vous croirait pas en danger...
Les retrouvailles entre Red et ses amis se passèrent dans la joie et la bonne humeur, bien qu'Eléria tiqua légèrement lorsque le Nonce s'adressa à Amaï, ce dernier ne lui en ayant rien dit. Elle effaça ses inquiétudes d'un geste en s'insérant dans la discussion, arrivant à la rescousse d'une Liselle devenue la proie des questions embarrassante de Carole.
C'est ainsi que les deux femmes partirent vers la tente de la De Profundis, en discutant, tandis que de leur coté, Carole et Red faisait de même dans l'autre direction.
L'étranger était Topgun Red... il y avait-il un lien de parenté avec Green et Blue ?
- Bonjour à vous tous... fit-elle le souffle court. Ne craignez rien, je ne fuyais aucun danger.

Il ne s'agit que d'un pari quelque peu ridicule.

Elle entendit Carole murmurer quelque chose à son mari, tandis qu'elle-même s'approcha de la Balgurienne pour l'accueillir.
- Dame Liselle, c'est toujours un plaisir de vous revoir. En effet on ne vous croirait pas en danger...
Les retrouvailles entre Red et ses amis se passèrent dans la joie et la bonne humeur, bien qu'Eléria tiqua légèrement lorsque le Nonce s'adressa à Amaï, ce dernier ne lui en ayant rien dit. Elle effaça ses inquiétudes d'un geste en s'insérant dans la discussion, arrivant à la rescousse d'une Liselle devenue la proie des questions embarrassante de Carole.
C'est ainsi que les deux femmes partirent vers la tente de la De Profundis, en discutant, tandis que de leur coté, Carole et Red faisait de même dans l'autre direction.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Deux connaissances
- Merci Eléria, lui fit-elle avec un sourire un peu timide… Mais ne vous sentez pas obligée de m’accueillir, je ne voudrais pas vous encombrer et je n’ai pas l’habitude de dormir sous une tente depuis que je suis dans les souterrains…
- Moi non plus je n'en ai pas l'habitude. Vous ferez comme bon vous semblera... je risque d'ailleurs de ne pas y être souvent moi même...
Mais il y a des choses qui peuvent intéresser une femme... une bassine d'eau, quelque serviette propre... bref un luxe dans ces souterrains.
Hm... n'ayez aucune crainte, je ne poserais pas de question. Et je ne dirais rien à votre frère. Il est un peu stupide des fois...
*Liselle ne demanda rien non plus... Même si elle se demandait où Eléria pouvait bien passer son temps... Quant au luxe des souterrains, elle ne dirait pas non, même si elle avait eu tout le loisir de prendre des bains au temple de Balgur. En revanche, sa dernière remarque la vexa presque... et elle s'engagea dans une voie bien dangereuse...
- Mais je n'ai pas peur ! De... de quoi aurais-je peur ?! Et je n'ai pas de compte à rendre à Galarion ! Je... Je crois que vous vous méprenez !
*Elle soupira profondément, montrant un léger signe d'exaspération. Elle invita Liselle à entrer la première sous la tente : cette dernière (la tente pas Eléria) était en effet très classique : un lit de camp, un tabouret où se trouvait un paquet de linge propre, et une bassine d'eau. Le lit n'était pas fait mais les couvertures se trouvaient au bout, pliées, non utilisées.
- Je ne me méprends pas. Je sais juste que Galarion prendrait mal si je lui écrivais même innocement que vous êtes arrivé, accompagné d'un homme, devenant plus rouge et se vexant bien rapidement dès la moindre remarque à ce sujet.
*Sur ces mots, elle fit mine de sortir de la tente, la mine désabusée.
Liselle se mordit la lèvre inférieure face à la pique incisive de la jeune femme... Elle l'avait bien cherché, mais elle n'avait pas tout à fait raison... Alors la Kyroi poursuivit Eléria et la rattrapa...
- Attendez Eléria... Attendez... Je m'excuse, je ne voulais pas être désagréable... S'il vous plaît, rentrez...
*La De Profundis s'arrêta sur le pas de l'entré de la tente, le regard tourné vers ailleurs.
- Je reconnais que je n'ai pas tout à fait la conscience tranquille, et c'est bien idiot de le nier quand c'est si visible... Mais vous vous trompez pour Galarion je pense... J'ai acquis depuis longtemps le droit de faire ce que je veux de ma vie... De toute façon, elle ne vaut plus rien pour mon nom. Et mon frère serait sans doute curieux d'en savoir plus, mais il s'abstiendrait bien de me juger...
- Moi non plus, soupira t-elle, je voulais pas être désagréable. J'accepte vos excuses si vous acceptez les miennes.
*Elles revinrent toutes deux sous la tente.
- Je me trompe peut-être sur Galarion. De toute façon il ne semble pas s'inquiété, il a bien d'autres aventures à vivre. Mais passons... vous n'avez peut-être pas envie de parler de ces futilités. Dites moi, comment ça se passe ? Rien de désastreux ne vous est arrivé à nouveau ? Autant que je me souvienne, vous étiez, souvent avec Amaï d'ailleurs, fréquemment dans les pires complots de ces souterrains...
- Ma foi... Je ne crois pas ? Quoique depuis notre rencontre avec Klatroëllezul, il s'est passé de nombreuses choses pas forcément heureuses... La traitrise de Sanguin a fini par donner raison à Malkiar et je suis morte de la main des Nihilistes par sa faute... Suite à quoi, il y a eu le drame avec les fillettes de Falis et d'Ecatis... Peut-être Amai vous a-t-il raconté ? Heureusement, ça ne s'est pas fini aussi tragiquement que je le craignais... Quoi d'autre ? Les responsabilités au sein du culte de Balgur... une fierté... qui me mènent aujourd'hui dans une guerre... *Baisse les yeux, visiblement ennuyée, puis les relève assez vite*. Et accessoirement j'ai fait l'étrange expérience d'une vie de crapaud... Mais cela non plus ne s'est pas trop mal fini
*Liselle s'arrêta un instant... et regarda Eléria en prenant soudain conscience qu'elle était la première personne depuis bien longtemps à lui demander des nouvelles et à s'inquiéter pour elle... excepté Topgun bien sûr mais il n'y avait sans doute pas le même intéressement... Elle sentit soudain son coeur se gonflait de mélancolie... Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus eu personne à qui parler. Personne à qui confier ses soucis, ses doutes, ses joies aussi... Elle souri timidement à la jeune femme, comme un remerciement pour lui avoir permis l'espace d'un moment de parler d'elle, puis elle reprit :
- Et vous-même ? Racontez moi un peu ce qui vous est arrivé ? Comment se fait-il que vous ne soyez plus avec Galarion ? Avez-vous décidé d'attacher finalement vos pas à Amai ? Je ne le reconnais plus... Il semble... si distant... si étrange... Il a beaucoup changé je crois...
- Hm...
*La De Profundis invita Liselle à s'asseoir sur le lit, tendit qu'elle-même déposait sur le coté les linges du tabouret pour prendre place.
- Oui en effet, il a changé. Enormément, et bien plus que je ne le craignais... je suppose que c'était inéluctable depuis sa... comment dire... cohabitation... avec l'autre. Enfin... vous savez, il est très instable, mais... mais je sens qu'on peut encore lui parler, il n'est pas fou. Enfin, je l'espère...
Et sinon sur moi... oh, il n'y a pas grand-chose à dire. Votre frère à eu l'obligeance de s'occuper de l'intégration des Cadets, et ils sont tous descendu au -5 pour fêter leur entré dans la guilde. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelle, mais je ne peux blâmer personne, je n'ai pas encore pris le temps de leur envoyer la moindre lettre... j'aurais dû je sais...
Oh et j'y pense, j'ai aussi fait cette étrange expérience... c'est... comment dire... j'ai eu envie d'attraper les insectes pendant une bonne semaine après ça... eurk... heureusement que ça n'a pas duré. D'ailleurs, qui vous a sauvé de votre charme ? Serait-ce ce charmant Galthéen qui vous en a délivré ?
- Moi non plus je n'en ai pas l'habitude. Vous ferez comme bon vous semblera... je risque d'ailleurs de ne pas y être souvent moi même...
Mais il y a des choses qui peuvent intéresser une femme... une bassine d'eau, quelque serviette propre... bref un luxe dans ces souterrains.
Hm... n'ayez aucune crainte, je ne poserais pas de question. Et je ne dirais rien à votre frère. Il est un peu stupide des fois...
*Liselle ne demanda rien non plus... Même si elle se demandait où Eléria pouvait bien passer son temps... Quant au luxe des souterrains, elle ne dirait pas non, même si elle avait eu tout le loisir de prendre des bains au temple de Balgur. En revanche, sa dernière remarque la vexa presque... et elle s'engagea dans une voie bien dangereuse...
- Mais je n'ai pas peur ! De... de quoi aurais-je peur ?! Et je n'ai pas de compte à rendre à Galarion ! Je... Je crois que vous vous méprenez !
*Elle soupira profondément, montrant un léger signe d'exaspération. Elle invita Liselle à entrer la première sous la tente : cette dernière (la tente pas Eléria) était en effet très classique : un lit de camp, un tabouret où se trouvait un paquet de linge propre, et une bassine d'eau. Le lit n'était pas fait mais les couvertures se trouvaient au bout, pliées, non utilisées.
- Je ne me méprends pas. Je sais juste que Galarion prendrait mal si je lui écrivais même innocement que vous êtes arrivé, accompagné d'un homme, devenant plus rouge et se vexant bien rapidement dès la moindre remarque à ce sujet.
*Sur ces mots, elle fit mine de sortir de la tente, la mine désabusée.
Liselle se mordit la lèvre inférieure face à la pique incisive de la jeune femme... Elle l'avait bien cherché, mais elle n'avait pas tout à fait raison... Alors la Kyroi poursuivit Eléria et la rattrapa...
- Attendez Eléria... Attendez... Je m'excuse, je ne voulais pas être désagréable... S'il vous plaît, rentrez...
*La De Profundis s'arrêta sur le pas de l'entré de la tente, le regard tourné vers ailleurs.
- Je reconnais que je n'ai pas tout à fait la conscience tranquille, et c'est bien idiot de le nier quand c'est si visible... Mais vous vous trompez pour Galarion je pense... J'ai acquis depuis longtemps le droit de faire ce que je veux de ma vie... De toute façon, elle ne vaut plus rien pour mon nom. Et mon frère serait sans doute curieux d'en savoir plus, mais il s'abstiendrait bien de me juger...
- Moi non plus, soupira t-elle, je voulais pas être désagréable. J'accepte vos excuses si vous acceptez les miennes.
*Elles revinrent toutes deux sous la tente.
- Je me trompe peut-être sur Galarion. De toute façon il ne semble pas s'inquiété, il a bien d'autres aventures à vivre. Mais passons... vous n'avez peut-être pas envie de parler de ces futilités. Dites moi, comment ça se passe ? Rien de désastreux ne vous est arrivé à nouveau ? Autant que je me souvienne, vous étiez, souvent avec Amaï d'ailleurs, fréquemment dans les pires complots de ces souterrains...
- Ma foi... Je ne crois pas ? Quoique depuis notre rencontre avec Klatroëllezul, il s'est passé de nombreuses choses pas forcément heureuses... La traitrise de Sanguin a fini par donner raison à Malkiar et je suis morte de la main des Nihilistes par sa faute... Suite à quoi, il y a eu le drame avec les fillettes de Falis et d'Ecatis... Peut-être Amai vous a-t-il raconté ? Heureusement, ça ne s'est pas fini aussi tragiquement que je le craignais... Quoi d'autre ? Les responsabilités au sein du culte de Balgur... une fierté... qui me mènent aujourd'hui dans une guerre... *Baisse les yeux, visiblement ennuyée, puis les relève assez vite*. Et accessoirement j'ai fait l'étrange expérience d'une vie de crapaud... Mais cela non plus ne s'est pas trop mal fini
*Liselle s'arrêta un instant... et regarda Eléria en prenant soudain conscience qu'elle était la première personne depuis bien longtemps à lui demander des nouvelles et à s'inquiéter pour elle... excepté Topgun bien sûr mais il n'y avait sans doute pas le même intéressement... Elle sentit soudain son coeur se gonflait de mélancolie... Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus eu personne à qui parler. Personne à qui confier ses soucis, ses doutes, ses joies aussi... Elle souri timidement à la jeune femme, comme un remerciement pour lui avoir permis l'espace d'un moment de parler d'elle, puis elle reprit :
- Et vous-même ? Racontez moi un peu ce qui vous est arrivé ? Comment se fait-il que vous ne soyez plus avec Galarion ? Avez-vous décidé d'attacher finalement vos pas à Amai ? Je ne le reconnais plus... Il semble... si distant... si étrange... Il a beaucoup changé je crois...
- Hm...
*La De Profundis invita Liselle à s'asseoir sur le lit, tendit qu'elle-même déposait sur le coté les linges du tabouret pour prendre place.
- Oui en effet, il a changé. Enormément, et bien plus que je ne le craignais... je suppose que c'était inéluctable depuis sa... comment dire... cohabitation... avec l'autre. Enfin... vous savez, il est très instable, mais... mais je sens qu'on peut encore lui parler, il n'est pas fou. Enfin, je l'espère...
Et sinon sur moi... oh, il n'y a pas grand-chose à dire. Votre frère à eu l'obligeance de s'occuper de l'intégration des Cadets, et ils sont tous descendu au -5 pour fêter leur entré dans la guilde. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelle, mais je ne peux blâmer personne, je n'ai pas encore pris le temps de leur envoyer la moindre lettre... j'aurais dû je sais...
Oh et j'y pense, j'ai aussi fait cette étrange expérience... c'est... comment dire... j'ai eu envie d'attraper les insectes pendant une bonne semaine après ça... eurk... heureusement que ça n'a pas duré. D'ailleurs, qui vous a sauvé de votre charme ? Serait-ce ce charmant Galthéen qui vous en a délivré ?
Dernière modification par Exirel le 15 févr. 2006 23:37, modifié 1 fois.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
- Exirel
- Dieu du forum
- Messages : 2082
- Inscription : 30 juil. 2003 16:35
- Localisation : Souterrain de Delain
- Contact :
Deux copines
A l'évocation du beau jeune homme qui l'avait accompagnée, Liselle ne pu réfréner le rouge qui lui montait aux oreilles.
- En effet. Mais il ne s'est rien passé d'autres je vous assure !
- Je n'en doutais pas, répondit-il de la manière la plus poli possible. Néanmoins, les apparences sont plutôt trompeuse en la matière...
Ce à quoi la Balgurienne ne su quoi répondre, mais Eléria ne s'embla pas s'en inquiéter et lui sourit gentiment.
- Ce n'est pas très grave...
- Sans doute dois-je avouer que ce... baiser ne m'a pas laisser indifférente ? Mais ai-je vraiment besoin de l'avouer ?
- Sans doute... Je ne peux pas répondre à votre place... Je sais qu'au début ça ne laisse pas indifférente, et les affres des sentiments sont trompeurs...
- Et... peut-on rester indifférente à son premier baiser.
Les joues de la guerrière s'enflammèrent en voyant l'air mi amusé mi choqué de la De Profundis.
- Oh... et bien... Non que je trouve ça drôle... Mais... enfin... en tout cas, c'est un beau choix pour un premier baiser...
Liselle n'eut pas le temps de se demander pourquoi elles parlaient de tout ça, qu'Eléria lui posait encore une autre question.
- D'autres ??
- Oui... d'autre... C'est généralement ce qui arrive après un premier baiser...
- Oh...
- Ne... ne me dites pas... non... Il y en a bien eu au moins un autre ?
- Je... Enfin c'est assez gênant...
Eléria soupira très légèrement. Liselle lui rappelait tant de chose, et la voir ainsi l'amusait autant que lui inspirait une légère inquiétude. Des liens tacites étaient en train de naître entre les deux femmes, et l'archère pris les devant en posant sa main sur celles de Liselle, croisées sur ses genoux.
- Rassurez vous, ce sont des choses qui arrive... Et mes questions sont indiscrètes, alors n'y répondez pas...
- Je dois vous paraître bien ridicule n'est-ce pas...
- Hm... en fait non, j'aimerais avoir connu mon premier baiser dans ce genre de condition...
- Sans doute ne vous seriez-vous pas attendu à cela d'une personne... si importante dit-on, que moi...
- Je m'attendais à voir la Soeur de mon parrain... qui, même si c'est un... charmant guerrier... n'en ai pas moins un homme de grande éducation... mais une éducation dont une partie est... moins développée... dira-t-on... Je me suis toujours demandé comment il faisait pour être parfois si aveugle. Et puis bien souvent c'est un grand gamin.
- Vous savez... nous nous sommes retrouvés seuls bien tôt ! Dit une Liselle pour défendre son frère qu'elle adorait tant.
- Oui, je sais... Il m'a raconté bien des choses...
- Livrés à nous même à l'adolescence
- Oui... Il est parfois très responsable... bien plus qu'il ne le montre...
La pointe de mélancolie que ressentit Eléria ne dépassa pas les méandres de son cœur, son visage encore sous contrôle.
- Mais vous... c'est un peu l'inverse... A ce que m'en a raconté Amaï, vous portez sur vos épaules toujours beaucoup trop de chose. Vous êtes une femme comme les autres pourtant... enfin je veux dire... Ne le prenez pas mal, ajouta t-elle alors que Liselle levait un regard surpris vers elle. Mais vous même vous l'avez dit... on ne s'attend pas à ce qu'une personne qui a autant d'importance puisse... Avoir... une vie "normale"... à coté...
- Une vie normale... un bien grand mot... Je ne fais que mon devoir... Je ne pourrais de toute façon plus avoir de vie normale...
- Justement... non, je ne crois pas. Vous ne pourrez pas faire votre devoir si vous n'avez pas une vie en dehors de vos obligations... Je vois vos insignes de Balgur... mais autant que je sache, vous n'êtes pas cloîtré dans les murs d'un couvent... Alors profitez en. En tout cas, ne faites pas l'erreur que certains ont fait... prenez le temps de vivre...
Il se passa un léger moment de flottement, alors que les deux femmes méditaient légèrement les paroles de la De Profundis.
- Vous parlez comme si vous aviez plusieurs vies derrière vous.
- C'est... c'est sans importance, dit-elle un peu plus froid qu'elle ne l'aurait voulu. Liselle senti l'embarra de sa compagne de discussion, et voulu s'excuser. Finalement, Eléria reprit de plus belle.
- Je connais peu de personne qui oserait poser des questions à une Kyroi de Balgur aussi connue que vous... Sauf peut-être Amaï et Carole... qui ne se privent de rien. Et le ton de léger reproche qu'elle utilisa fi baisser les yeux à Liselle, qui se remémorait certainement des moments d'embarras à tenter d'esquiver les traîtresses questions de Carole.
- La charge religieuse pousse à la solitude de par sa nature, je le crains...
- Peut-être... peut-être... Mais ici vous êtes entouré de personne qui ne semblent pas vraiment s'en soucier. Moi même... j'avoue que ça m'importe peu. Bien que ce soit plus parce que vous êtes la sœur de mon Parrain que grâce à autre chose.
Il n'en fallu pas plus pour dériver sur Galarion. Eléria ne savait comment réagir en face de la sœur de son parrain, ce dernier l'énervant à peu près autant qu'elle l'appréciait. Quant à la Kyroi, elle ne tarissait ni d'éloge ni d'admiration pour son frangin en armure, au grand désespoir de l'Archère qui dû se retenir de lui expliquer gentiment que les histoires d'honneurs et autre ne l'intéressait pas vraiment. Les deux femmes ergotèrent quelque peu sur la noblesse et l'honneur des dames, les mariages forcés, et de famille. Liselle aborda d'ailleurs un point de l'histoire d'Eléria sur la famile.
- En avez-vous encore ?
- Non... sauf si on considère Amaï comme un père... ou un frère... Enfin quelque chose du genre. Quoi qu'avec lui je me demande toujours qui joue le rôle du parent de l'autre.
- Le connaissez-vous depuis longtemps ?
- Depuis... depuis que j'ai 14 ans...
Soudainement, Eléria ressenti le choc d'une image : celui du visage d'Amaï, souriant et rayonnant, du jour où il l'avait sauvé d'un morbelin, alors qu'elle n'avait qu'à peine 14 ans. Cela faisait si longtemps qu'elle croyait avoir oublier ce visage, souriant, encore rempli d'un certain amour pour la vie et pour les autres...
- Oui... longtemps on peut dire. Il a remplacé ma famille depuis ce jour...
- Que lui arrive-t-il exactement ? Je ne sais plus rien de lui. Des rumeurs ont laissé entendre, qu'un... démon... le possédait, est-ce vrai ?
- C'est... la stricte vérité... Ou plutôt... il... cohabite... avec... un... ... démon...
C'est... très... étrange... Peut-être avez vous eu l'occasion de lui parler, sans même le savoir...
- De lui parler ?
- Hm... vous ne savez... vraiment... rien ? Dit-elle en voyant l'ignorance de la Balgurienne.
- Je... je crains que non. Je n'ai que peu parler à Amai cette dernière année... J'imagine qu'il a du beaucoup souffrir de la mort de Nenya
Eléria se fit plus petite, ramenant ses mains sur ses genoux. Elle parla à voix basse.
- Il a beaucoup souffert... Le... l'autre comme nous l'appelons... cohabite avec Amaï, avec son esprit, dans le même corps et ils peuvent échanger leur personnalité... à peu près comme ils le désirent... on ne sait jamais à qui on s'adresse vraiment…
C'est plus souvent Amaï... et quand c'est le démon il ne met pas longtemps à le révéler... Chacun a... comme ils le disent eux même... déteint sur l'autre
Liselle resta pensive quelque instant.
- Je ne sais quoi dire.
- Alors ne dites rien... le mieux serait encore que vous lui parliez...
Il est... étrange... oui, mais il ne refuse pas... pas encore... le dialogue.
- Mais que pourrais-je bien lui dire ? Que je regrette de ne pas avoir été là quand ils auraient pu avoir besoin de moi ?
- Il vous rirait au nez... Il ne semble pas se soucier de ça... J'ai... j'ai parfois l'impression qu'il n'a plus aucune émotion... Il doute même de mon amitié envers lui... Pourtant...
Ses yeux la piquèrent un peu, elle se retint encore et continua sur le même ton.
- Pourtant... il accepte tout ce qu'on lui dit... il répond toujours aux questions... il... agit... il agit de manière étrange, on ne sait jamais comment il va réagir.
- En effet c'est ce qu'il semble.
- Et puis... il a cette façon... de... comment dire... je... c'est... enfin c'est étrange, vous verrez... on a toujours l'impression qu'il sait ce que vous voulez dire mais qu'il attend juste patiemment que vous le disiez vous même... comme s'il savait... s'il lisait dans les pensées... et le plus agaçant... ou le plus déstabilisant... c'est qu'il refuse qu'on l'aide, mais trouve toujours le moyen pour vous faire parler de vos problèmes... C'est insupportable... on a l'impression de ne plus avoir aucun secret... aucun problème dont il ne soit pas au courant...
Et je ne sais pas de quoi ils parlent tout le temps avec Carole.
- Carole... Elle aussi semble avoir changée... être devenue plus triste... :S
- Oui... Amaï refuse de me dire quoi que ce soit à son sujet. Et à chaque fois que je l'ai vu sortir d'une entrevue avec lui, soit elle pleurait, soit elle avait l'air chamboulée...
Vous voyez... je ne sais pas s'il est dangereux... Mais en tout cas... Enfin...
Elle chercha ses mots, sous le regard interrogateur de Liselle.
- Tout a changé en lui... son physique même a changé...Et il a une manière d'influencer les choses qui sont autour de lui... Je lui fais confiance... mais... Mais...
- Mais ?
- Mais j'ai peur... parfois...
Sa voix s'étrangla dans un souffle d'impuissance, tandis qu'elle réprimait une violente envie de lâcher ses larmes. Liselle posa sa main sur celle d'Eléria, qui était encore près de la sienne. Elle sursauta, et la guerrière cru l'avoir gênée, mais elle retint sa main tout de même au dernier moment.
- Ne vous inquiétez pas... je suis sûre que vous comptez encore beaucoup pour lui...
- Je... Peut-être... je ne peux pas vous dire... Je n'ai pas envie de vous conseiller de lui parler directement... Mais... en tout cas je sais qu'il est généralement disposé à discuter...
Et je crois... je crois que c'est le seul moyen de comprendre...
- L'aimez-vous ? Lui dit-elle, doucement, pour ne pas l'effrayer.
- Comme... comme la personne qui a été toute ma famille pendant plus de 7 ans... Mais... mais ce n'est pas l'amour auquel on pourrait penser...
C'est certainement la personne qui compte le plus à mes yeux en cet instant... mais ce n'est pas de l'amour qui puisse exister entre un homme et une femme... si c'est... enfin... si c'est ce à quoi vous pouviez penser...
- Je vois...
Eléria soupira doucement... pour reprendre son calme, presque entièrement.
- Je... je suis désolée de vous ennuyer avec ça... Vous étiez de ses amis... Mais je ne sais même pas ce que vous pensez de lui aujourd'hui... Ce serait peut-être trop... je veux dire... peut-être n'avez vous pas besoin de vous encombrer de ça en plus de tout le reste...
- Oh ! Ca ne m'encombre pas, j'aimerais pouvoir faire quelque chose mais j'ignore quoi.
- On en est tous là aujourd'hui, je crois... enfin... c'est... de toute façon délicat...
- Je crois en effet. Mais... ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Peut-être devrions nous nous coucher ?
Sans s'en rendre compte, cela faisait pas mal de temps que les deux femmes discutaient l'une avec l'autre, et il se faisait tard.
- Oui... pardonnez moi vous devez être fatiguée de votre voyage... enfin, course...
Je vais vous laisser. Merci... en tout cas... pour lui... Et si vous avez envie de rediscuter entre femme, n'hésitez pas à venir me voir...
C'est avec un léger sourire, pour faire bonne impression, qu'elle se leva. Elle allait franchir la toile qui servait de porte à la tente, lorsque Liselle l'interpela.
- Eléria...
- Hm oui ?
- Merci
- Je vous en prie... répondit-elle, alors que son visage s'illumina un peu, puis, d'un geste rapide, écarta la toile, et sorti dehors, pour ne pas revenir avant le lendemain dans la journée.
- En effet. Mais il ne s'est rien passé d'autres je vous assure !
- Je n'en doutais pas, répondit-il de la manière la plus poli possible. Néanmoins, les apparences sont plutôt trompeuse en la matière...
Ce à quoi la Balgurienne ne su quoi répondre, mais Eléria ne s'embla pas s'en inquiéter et lui sourit gentiment.
- Ce n'est pas très grave...
- Sans doute dois-je avouer que ce... baiser ne m'a pas laisser indifférente ? Mais ai-je vraiment besoin de l'avouer ?
- Sans doute... Je ne peux pas répondre à votre place... Je sais qu'au début ça ne laisse pas indifférente, et les affres des sentiments sont trompeurs...
- Et... peut-on rester indifférente à son premier baiser.
Les joues de la guerrière s'enflammèrent en voyant l'air mi amusé mi choqué de la De Profundis.
- Oh... et bien... Non que je trouve ça drôle... Mais... enfin... en tout cas, c'est un beau choix pour un premier baiser...
Liselle n'eut pas le temps de se demander pourquoi elles parlaient de tout ça, qu'Eléria lui posait encore une autre question.
- D'autres ??
- Oui... d'autre... C'est généralement ce qui arrive après un premier baiser...
- Oh...
- Ne... ne me dites pas... non... Il y en a bien eu au moins un autre ?
- Je... Enfin c'est assez gênant...
Eléria soupira très légèrement. Liselle lui rappelait tant de chose, et la voir ainsi l'amusait autant que lui inspirait une légère inquiétude. Des liens tacites étaient en train de naître entre les deux femmes, et l'archère pris les devant en posant sa main sur celles de Liselle, croisées sur ses genoux.
- Rassurez vous, ce sont des choses qui arrive... Et mes questions sont indiscrètes, alors n'y répondez pas...
- Je dois vous paraître bien ridicule n'est-ce pas...
- Hm... en fait non, j'aimerais avoir connu mon premier baiser dans ce genre de condition...
- Sans doute ne vous seriez-vous pas attendu à cela d'une personne... si importante dit-on, que moi...
- Je m'attendais à voir la Soeur de mon parrain... qui, même si c'est un... charmant guerrier... n'en ai pas moins un homme de grande éducation... mais une éducation dont une partie est... moins développée... dira-t-on... Je me suis toujours demandé comment il faisait pour être parfois si aveugle. Et puis bien souvent c'est un grand gamin.
- Vous savez... nous nous sommes retrouvés seuls bien tôt ! Dit une Liselle pour défendre son frère qu'elle adorait tant.
- Oui, je sais... Il m'a raconté bien des choses...
- Livrés à nous même à l'adolescence
- Oui... Il est parfois très responsable... bien plus qu'il ne le montre...
La pointe de mélancolie que ressentit Eléria ne dépassa pas les méandres de son cœur, son visage encore sous contrôle.
- Mais vous... c'est un peu l'inverse... A ce que m'en a raconté Amaï, vous portez sur vos épaules toujours beaucoup trop de chose. Vous êtes une femme comme les autres pourtant... enfin je veux dire... Ne le prenez pas mal, ajouta t-elle alors que Liselle levait un regard surpris vers elle. Mais vous même vous l'avez dit... on ne s'attend pas à ce qu'une personne qui a autant d'importance puisse... Avoir... une vie "normale"... à coté...
- Une vie normale... un bien grand mot... Je ne fais que mon devoir... Je ne pourrais de toute façon plus avoir de vie normale...
- Justement... non, je ne crois pas. Vous ne pourrez pas faire votre devoir si vous n'avez pas une vie en dehors de vos obligations... Je vois vos insignes de Balgur... mais autant que je sache, vous n'êtes pas cloîtré dans les murs d'un couvent... Alors profitez en. En tout cas, ne faites pas l'erreur que certains ont fait... prenez le temps de vivre...
Il se passa un léger moment de flottement, alors que les deux femmes méditaient légèrement les paroles de la De Profundis.
- Vous parlez comme si vous aviez plusieurs vies derrière vous.
- C'est... c'est sans importance, dit-elle un peu plus froid qu'elle ne l'aurait voulu. Liselle senti l'embarra de sa compagne de discussion, et voulu s'excuser. Finalement, Eléria reprit de plus belle.
- Je connais peu de personne qui oserait poser des questions à une Kyroi de Balgur aussi connue que vous... Sauf peut-être Amaï et Carole... qui ne se privent de rien. Et le ton de léger reproche qu'elle utilisa fi baisser les yeux à Liselle, qui se remémorait certainement des moments d'embarras à tenter d'esquiver les traîtresses questions de Carole.
- La charge religieuse pousse à la solitude de par sa nature, je le crains...
- Peut-être... peut-être... Mais ici vous êtes entouré de personne qui ne semblent pas vraiment s'en soucier. Moi même... j'avoue que ça m'importe peu. Bien que ce soit plus parce que vous êtes la sœur de mon Parrain que grâce à autre chose.
Il n'en fallu pas plus pour dériver sur Galarion. Eléria ne savait comment réagir en face de la sœur de son parrain, ce dernier l'énervant à peu près autant qu'elle l'appréciait. Quant à la Kyroi, elle ne tarissait ni d'éloge ni d'admiration pour son frangin en armure, au grand désespoir de l'Archère qui dû se retenir de lui expliquer gentiment que les histoires d'honneurs et autre ne l'intéressait pas vraiment. Les deux femmes ergotèrent quelque peu sur la noblesse et l'honneur des dames, les mariages forcés, et de famille. Liselle aborda d'ailleurs un point de l'histoire d'Eléria sur la famile.
- En avez-vous encore ?
- Non... sauf si on considère Amaï comme un père... ou un frère... Enfin quelque chose du genre. Quoi qu'avec lui je me demande toujours qui joue le rôle du parent de l'autre.
- Le connaissez-vous depuis longtemps ?
- Depuis... depuis que j'ai 14 ans...
Soudainement, Eléria ressenti le choc d'une image : celui du visage d'Amaï, souriant et rayonnant, du jour où il l'avait sauvé d'un morbelin, alors qu'elle n'avait qu'à peine 14 ans. Cela faisait si longtemps qu'elle croyait avoir oublier ce visage, souriant, encore rempli d'un certain amour pour la vie et pour les autres...
- Oui... longtemps on peut dire. Il a remplacé ma famille depuis ce jour...
- Que lui arrive-t-il exactement ? Je ne sais plus rien de lui. Des rumeurs ont laissé entendre, qu'un... démon... le possédait, est-ce vrai ?
- C'est... la stricte vérité... Ou plutôt... il... cohabite... avec... un... ... démon...
C'est... très... étrange... Peut-être avez vous eu l'occasion de lui parler, sans même le savoir...
- De lui parler ?
- Hm... vous ne savez... vraiment... rien ? Dit-elle en voyant l'ignorance de la Balgurienne.
- Je... je crains que non. Je n'ai que peu parler à Amai cette dernière année... J'imagine qu'il a du beaucoup souffrir de la mort de Nenya
Eléria se fit plus petite, ramenant ses mains sur ses genoux. Elle parla à voix basse.
- Il a beaucoup souffert... Le... l'autre comme nous l'appelons... cohabite avec Amaï, avec son esprit, dans le même corps et ils peuvent échanger leur personnalité... à peu près comme ils le désirent... on ne sait jamais à qui on s'adresse vraiment…
C'est plus souvent Amaï... et quand c'est le démon il ne met pas longtemps à le révéler... Chacun a... comme ils le disent eux même... déteint sur l'autre
Liselle resta pensive quelque instant.
- Je ne sais quoi dire.
- Alors ne dites rien... le mieux serait encore que vous lui parliez...
Il est... étrange... oui, mais il ne refuse pas... pas encore... le dialogue.
- Mais que pourrais-je bien lui dire ? Que je regrette de ne pas avoir été là quand ils auraient pu avoir besoin de moi ?
- Il vous rirait au nez... Il ne semble pas se soucier de ça... J'ai... j'ai parfois l'impression qu'il n'a plus aucune émotion... Il doute même de mon amitié envers lui... Pourtant...
Ses yeux la piquèrent un peu, elle se retint encore et continua sur le même ton.
- Pourtant... il accepte tout ce qu'on lui dit... il répond toujours aux questions... il... agit... il agit de manière étrange, on ne sait jamais comment il va réagir.
- En effet c'est ce qu'il semble.
- Et puis... il a cette façon... de... comment dire... je... c'est... enfin c'est étrange, vous verrez... on a toujours l'impression qu'il sait ce que vous voulez dire mais qu'il attend juste patiemment que vous le disiez vous même... comme s'il savait... s'il lisait dans les pensées... et le plus agaçant... ou le plus déstabilisant... c'est qu'il refuse qu'on l'aide, mais trouve toujours le moyen pour vous faire parler de vos problèmes... C'est insupportable... on a l'impression de ne plus avoir aucun secret... aucun problème dont il ne soit pas au courant...
Et je ne sais pas de quoi ils parlent tout le temps avec Carole.
- Carole... Elle aussi semble avoir changée... être devenue plus triste... :S
- Oui... Amaï refuse de me dire quoi que ce soit à son sujet. Et à chaque fois que je l'ai vu sortir d'une entrevue avec lui, soit elle pleurait, soit elle avait l'air chamboulée...
Vous voyez... je ne sais pas s'il est dangereux... Mais en tout cas... Enfin...
Elle chercha ses mots, sous le regard interrogateur de Liselle.
- Tout a changé en lui... son physique même a changé...Et il a une manière d'influencer les choses qui sont autour de lui... Je lui fais confiance... mais... Mais...
- Mais ?
- Mais j'ai peur... parfois...
Sa voix s'étrangla dans un souffle d'impuissance, tandis qu'elle réprimait une violente envie de lâcher ses larmes. Liselle posa sa main sur celle d'Eléria, qui était encore près de la sienne. Elle sursauta, et la guerrière cru l'avoir gênée, mais elle retint sa main tout de même au dernier moment.
- Ne vous inquiétez pas... je suis sûre que vous comptez encore beaucoup pour lui...
- Je... Peut-être... je ne peux pas vous dire... Je n'ai pas envie de vous conseiller de lui parler directement... Mais... en tout cas je sais qu'il est généralement disposé à discuter...
Et je crois... je crois que c'est le seul moyen de comprendre...
- L'aimez-vous ? Lui dit-elle, doucement, pour ne pas l'effrayer.
- Comme... comme la personne qui a été toute ma famille pendant plus de 7 ans... Mais... mais ce n'est pas l'amour auquel on pourrait penser...
C'est certainement la personne qui compte le plus à mes yeux en cet instant... mais ce n'est pas de l'amour qui puisse exister entre un homme et une femme... si c'est... enfin... si c'est ce à quoi vous pouviez penser...
- Je vois...
Eléria soupira doucement... pour reprendre son calme, presque entièrement.
- Je... je suis désolée de vous ennuyer avec ça... Vous étiez de ses amis... Mais je ne sais même pas ce que vous pensez de lui aujourd'hui... Ce serait peut-être trop... je veux dire... peut-être n'avez vous pas besoin de vous encombrer de ça en plus de tout le reste...
- Oh ! Ca ne m'encombre pas, j'aimerais pouvoir faire quelque chose mais j'ignore quoi.
- On en est tous là aujourd'hui, je crois... enfin... c'est... de toute façon délicat...
- Je crois en effet. Mais... ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Peut-être devrions nous nous coucher ?
Sans s'en rendre compte, cela faisait pas mal de temps que les deux femmes discutaient l'une avec l'autre, et il se faisait tard.
- Oui... pardonnez moi vous devez être fatiguée de votre voyage... enfin, course...
Je vais vous laisser. Merci... en tout cas... pour lui... Et si vous avez envie de rediscuter entre femme, n'hésitez pas à venir me voir...
C'est avec un léger sourire, pour faire bonne impression, qu'elle se leva. Elle allait franchir la toile qui servait de porte à la tente, lorsque Liselle l'interpela.
- Eléria...
- Hm oui ?
- Merci
- Je vous en prie... répondit-elle, alors que son visage s'illumina un peu, puis, d'un geste rapide, écarta la toile, et sorti dehors, pour ne pas revenir avant le lendemain dans la journée.
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???