L'empoisonnement de l'archidiacre Siméon

[Evolena]

(Mi-août 2004 - Chaos final)

Tout à coup, le corps de Liselle sembla devenir éthéré, avant de disparaître totalement alors que son chevalier servant Assassin se précipitait vers elle. Dans le même temps, Asboïn, Panzer et quelques autres aventuriers envoyés à la suite de Leohan le bavard et de Moradin pour explorer les caves du dispensaire sud ressurgirent des escaliers y menant, le visage marqué. Panzer annonça rapidement que tout tremblait dessous, et que les nonnes retenaient Leohan le bavard et Liselle prisonniers, mais que Moradin avait réussi à s'échapper. Il pressa les escorteurs de protéger l'Archidiacre de la fausse Liselle, car c'était en réalité la Mère Supérieure Lisbeth qui avait emprunté ses traits afin de faciliter la fuite du Père Trall qui était bien le traître ! Il possédait en outre une boule de cristal lui permettant de voir les mouvements de l'Escorte... Il chercha ensuite des volontaires pour redescendre avec lui délivrer les prisonniers restants.

Simultanément, la terre trembla au alentours du dispensaire dans un bruit effroyable. Tous les escorteurs de regardèrent, inquiets au plus haut point et se demandant ce qu'il se passait. Soudain, un rire effroyable retentit au nord, à proximité du dispensaire de Lisbeth de Millepertuis. Et une voix féminine, aux consonnances et à la force surnaturelles, s'éleva alors :

Soyez tous maudits malheureux pécheurs ! Vous n'échapperez pas au jugement divin, et vous payerez pour avoir offensé les volontés célestes. Nul ne va à l'encontre des Dieux tout puissants sans en payer le prix ! Mourez, MOUREZ TOUS comme les chiens hérétiques que vous êtes !

Au même instant, des plaintes lugubres s'élevèrent partout dans le dispensaire : son caractère sacré avait été profané, et de viles créatures mortes-vivantes de Malkiar s'y propageaient comme la peste, poussant de grands cris lancinants qui résonnaient dans les têtes des aventuriers présents, qui ne pouvaient que se demander s'ils étaient tous damnés...

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(Mi-août 2004 - Fin de l'histoire)

L'explosion retentit jusque dans les caves glauques du temple, réveillant Leohan et inquiétant Liselle : il devait être trop tard... Et Assassin qui devait être aux côtés de Lisbeth ! Il courait un grand danger... cela redonna la force à Liselle de hurler son nom vers la porte d'acier, seul endroit d'où ils pouvaient espérer voir venir des secours :
"- ASSASSIN !"

Sur le champ de bataille, Assassin se ressaisit en entendant la voix de Liselle :
"-Où êtes vous ?"
En se tournant vers les autres, il ajouta :
"- Je vous laisse quelques temps, le temps d'aller chercher Liselle. Je reviens dès que possible. Tachez de rester debout, même si le temple ne nous protège plus, les prêtres peuvent encore soigner.
Quand au ramassis d'immondices qui est là bas * désigne Lisbeth du doigt *, laissez m'en un morceau, j'ai un compte à régler."

Alors que les hordes mort-vivantes s'avançaient vers le dispensaire dont la protection magique avait été pulvérisée par la magie impie de Lisbeth, une chape de terreur s'abattit sur toutes les personnes aux alentours. Ceux qui maîtrisaient la magie sentirent sans aucune peine qu'un être ayant atteint un niveau magique innimaginable laissait éclater ses pleins pouvoirs dans les environs...
La panique éclata dans le dispensaire, et les prêtres se mirent à courir en tout sens... il fallait lutter contre le chaos !

Siobhan était perplexe.
Elle venait d'entrer dans les souterrains, et dès qu'elle avait vu l'archidiacre, malade, elle avait senti qu'il était de son devoir de le protéger dans sa quête, malgré son peu d'expérience.
Dame Lhaurana lui avait fait don d'une épée, dont elle eu très vite l'usage, puisque le temple, désacralisé, était infesté de morts-vivants !
Maintenant que la menace immédiate avait été repoussée, et qu'elle ne voyait plus de morts-vivants à l'horizon, elle se demandait que faire. Rester aux côtés de l'archidiacre pour continuer à le protéger, ou aller voir du côté du dispensaire plus au nord où on lui avait raconté que la bataille faisait encore rage ?
Dans son coeur, la fougue et le courage s'opposaient à la prudence... Elle pensait à tous les plus valeureux guerriers qui étaient partis pourchasser ces morts-vivants, laissant l'archidiacre un peu moins bien protégé...

Assaillie notamment par une Liselle en fureur d'avoir été maintenue en captivité, Lisbeth succomba rapidement, achevée par l'aventurier aventureux Bokaryn, non sans maudire ses exécuteurs.

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(22 août 2004 - Le calme après la tempête)

Siméon, à peine remis de ses mésaventures, avait quitté le temple Sud, et, aidé de Maître von Bloomfish s'était rendu au dispensaire sur lequel avait veillé, à sa manière bien particulière, Lisbeth de Millepertuis durant de longues années. Il y prenait un repos bien mérité : en effet, durant son apathie magique, il avait été torturé sans cesse par des cauchemars, et il n'avait su trouver qu'un repos épisodique grâce aux soins discontinus d'escorteurs dévoués et emplis d'abnégation.

Là, de nombreuses personnes avaient sollicité son aide, et l'Archidiacre avait eu la plus grande peine du monde à les satisfaire tous dans des délais raisonnables.

Liselle avait été la première à vouloir lui parler, et leurs conversations n'avaient pas encore connu un dénouement satisfaisant. Siméon fit remarquer à Maître von Bloomfish qu'il allait devoir planifier un nouvel entretien avec la jeune femme.

Avec l'aide de Maître Von Bloomfish qui ne le quittait plus, et en compagnie de Ferdinant l'herboriste, l'Archidiacre ouvrait une à une les nombreuses missives qui lui avaient été expédiées, et il s'était astreint à faire délivrer une réponse à chacune de ces lettres. Ainsi, il apprit qu'Eluma, Dame des Aventuriers Aventureux, lui conseillait de demeurer au dispensaire en attente de l'arrivée d'une tête maudite. Siméon eut un léger sourire quand il lu le passage parlant du lapin tueur, et songea que ces souterrains n'avaient pas fini de le surprendre.

Mais, sous des dehors détendus, Siméon nourrissait une inquiétude grandissante, son empoisonnement avait considérablement ralenti la progression de l'escorte, et cela avait probablement donné le temps à Malkiar et ses sbires de mettre au point de multiples moyens de lui nuire. Alors qu'il se perdait dans de sombres pensées, le Père d'Urth mit la main sur une enveloppe frappé du sceau de la Main. Il la décachetta, et prit connaissance du contenu. Une expression d'étonnement envahit alors son visage d'ordinaire serein.

Aussitôt qu'il l'eut terminée, il se plongea dans un volumineux ouvrage qu'il avait emporté avec lui, et travailla une bonne partie de la nuit ....

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(Fin août 2004 - La tête maudite)

Enfin, comme on le lui avait annoncé, Maluje et Branwenn, un nain et un homme des Aventuriers Aventureux, apportèrent à l'archidiacre une tête de lapin qu'on disait maudite, afin qu'il l'exorcise. Cependant, le saint homme était d'humeur chagrine, car il avait l'intime conviction que cette tête malfaisante avait déchainé de bien néfastes passions. Les premiers à s'être emparés de la tête de Caerbannog avaient en effet été les Cruns Deguns (plus particulièrement un dénommé Tyuiop), qui ne tardèrent pas à réclamer leur trophée, tout en donnant leur accord pour qu'un rituel d'exorcisation soit effectué sur la tête, à la condition qu'ils puissent y participer.
Afin de démêler cet épineux problème et dans un souci d'équité qui lui était propre, Siméon d'Urth fit convoquer les divers acteurs de cette épopée pour pouvoir entendre la version de chacun et décider d'une ligne de conduite. Après d'âpres discussions, les Cruns Deguns acceptèrent que la tête soit exorcisée, si celle-ci, en tant que trophée leur appartenant, leur était rendue ensuite.

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(Fin août 2004 - La cérémonie d'exorcisation)

Enfin, la cérémonie d'exorcisation de la tête maudite put avoir lieu. En début de soirée, un espace rituel sommaire fut élaboré non loin du temple Nord : la végétation fut brûlée, le sol béni par trois fois, et un autel de pierre fut dressé en superposant de larges dalles. Puis Siméon choisit Tyuiop et Branwenn comme assistants : le premier fut chargé de maintenir la tête décharnée sur une pique tandis que le second entonnait une mélopée que lui avait enseignée le Saint Père. L'archidiacre entama alors une litanie aux étranges échos.
Tout en psalmodiant des formules de consécration et d'appel à la bienveillance divine, l'archidiacre tendait ses mains ridées vers la tête. Peu à peu, des volutes de fumée noirâtres et malodorantes s'en échappèrent, avant que des lambeaux de chair ne s'en détachent, tombant en poussière sur le sol brûlé. Lentement, la tête autrefois maintenue dans un abominable état de conservation surnaturel retrouvait le rythme logique de la putréfaction. Alors qu'une force impie semblait vouloir envelopper l'assistance, Siméon, dans un ultime chant de supplication, invoqua la puissance et la clémence d'Orthar le Magnanime, dieu du Passage qui veille au respect des lois de l'Après-vie bafouées par Caerbannog. Plus le Père d'Urth priait, plus la tête perdait de sa substance, et plus l’aura maléfique qui la cernait s’évaporait en une odeur viciée.

Une fois le rituel achevé, Siméon, épuisé, se fit reconduire dans ses appartements par ses escorteurs. Arrivé dans sa cellule, Siméon se vit remettre une missive portant le sceau de la dynastie royale, qui lui apprit notamment que Friedriech Ruthbörn, le clerc subversif qui s’était caché dans les souterrains sous le nom de Père Trall, avait été aperçu par un espion de la couronne sur les terres d’un monarque voisin à la sulfureuse réputation. Siméon ne sut trop quoi penser de tout cela, mais il était persuadé qu’il n’avait pas fini d’entendre parler de ce terrible ennemi. Au moins, Lisbeth semblait avoir été mise hors d’état de nuire, les escorteurs et les Gilead avaient fait un excellent travail.

Siobhan, quant à elle, avait suivi la cérémonie de loin, son arc bandé prêt à servir si le moindre maléfice se présentait, ce qui fort heureusement n'avait pas été le cas.

A des lieues de là, Maluje ressentit les effets bénéfiques de la cérémonie. En effet, la tête n’avait pas arrêté d'appeler les forces du mal pour revenir là où le lapin tueur était né, et ces ondes maléfiques agissaient comme un poison pour lui. Cela l'avait incité à laisser ce fardeau à un autre porteur et à s'éloigner du temple dans l'espoir de retrouver un peu ses esprits, mais en vain. Cependant, le jour du rituel, Maluje constata que ses douleurs et ses malaises avaient disparus. Apprenant la nouvelle de la cérémonie, il fit le lien et comprit que c'était grâce au père Siméon qu'il pouvait à présent revivre. Il lui envoya une missive pour le remercier, en affirmant qu'il avait permis aux porteurs de la tête de retrouver une vie normale en les libérant de leurs tourments.

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(2 septembre 2004 - Départ mouvementé)

Après la cérémonie, l'archidiacre était encore un peu resté aux abords du temple Nord, alors que la majeure partie des escorteurs partait en reconnaissance vers l'étape suivante pour dégager la route, ou se regroupait à une journée de marche du dispensaire.

Siobhan, restée près de l'archidiacre, s'était alors sentie bien impuissante quand deux aventuriers sans scrupules avaient pris l'archidiacre pour cible, tandis que deux autres s'en prenaient à Maître Von Bloomfish qui restait là, étrangement impassible et sans réaction aucune. Fort heureusement, les menaces et l'aide bienvenue d'aventuriers étrangers à l'escorte présents à ce moment-là eurent raison du danger, tandis que des renforts de l'escorte arrivaient suite à son cri d'alarme, sans oublier l'à-propos des soins procurés par Sapho Mado, apprentie de l'archidiacre.

Dans le même temps, une vague aussi soudaine qu'importante de conversions à Malkiar avait infesté les environs du dispensaire de monstres, rendant la situation bien précaire, surtout pour Siobhan qui essuya une attaque qui failli bien la blesser gravement. Prudente en l'absence d'autres escorteurs mieux aguerris au combat qu'elle, elle conseilla au père Siméon de se replier dans l'enceinte protectrice du dispensaire, où un prêtre pansa les plus grosses blessures de la jeune fille avant qu'ils ne rejoignissent à la nuitée, en marche forcée, le reste de l'escorte, pour de nouvelles aventures.

FIN