Voila quelques semaines que l'alliance hétéroclite qui s'était composée suite à la guerre contre les orks cherchait le grand escalier de la Moria. Les Seigneurs Elfes des Epées du Vent accompagnaient les soldat de la 7e compagnie, les valeureux membres des Mythes guerriers , les redoutables Redoutés et quelques membres des triskèles d'argent ; quelques membres des anciens vikings, Renards et aventuriers aventureux complétaient le groupe. Une relative tranquillité était installée depuis la victorieuse libération de la partie Est de la Moria, tranquillité qui n’était perturbée que par la chute des lourds rochers que lançaient les trolls sur la troupe : les chutes des pierres étaient en général suivies des beuglements de Pinguin Magique qui pleurait les restes de ses familiers.
"Au moins, ils ont des pierres tombales", commenta Gauvain moqueur.
Cela faisait quelques semaines que la troupe était harcelée près d'un dispensaire ou tout le groupe campait plus ou moins.
Gwenilin pestait : J'en ai marre! J'aime les petites pierres gravées, pas ces menhirs qui tombent du ciel! Quand est-ce qu'on part? La jeune elfe était devenue aigre depuis que son amie ailée et chantante, Régine la harpie, s'étant endormie quelque part dans un coin sombre de la Moria
Le sentiment de lassitude était général : ils pouvaient rester des mois dans le coin, à combattre les trolls, sans jamais s'approcher du grand escalier.
Mai, un elfe des mythes guerrier partit en éclaireur, évitant les trolls, finit par trouver l'escalier tant recherche.
La troupe se mit alors en branle, des passages magiques déchirèrent l'espace et la troupe s'y engouffra, contente d'enfin avancer. A la sortie, l'escalier était enfin en vue, le moral remonta aussitôt. L'alliance commença à sécuriser les alentours efficacement, se dirigeant doucement vers l'escalier.
Ce fut l'esprit léger que les premiers arrivèrent au pied des imposantes marches.
Mais alors que tous commençaient à faire des projets et en discuter, 5 spectres sortirent de nulle part et glacèrent d'effroi, tous les aventuriers présents au pied des marches. La surprise et la frayeur paralysèrent tout le monde ou presque, rares étaient ceux qui avaient eu le temps de monter les marches.
A peine le temps de se remettre, qu'une apparition plus terrible vint troubler l'air glacial, une forme sombre, plus grande et terrifiante que les 5 esprits maudits qui attaquaient déjà les aventuriers. Un visage sortit des ténèbres, ou plutôt un masque noir aux traits indéfinissables. Un nom vint alors à l'esprit de tous, les plus vieilles légendes en parlaient: Belphégor!
Quelques brèves secondes étaient juste écoulées. La surprise et la peur laissèrent la place à une douleur extrême. Une vague de feu se brisa sur le groupe des aventuriers. Du plus vieux des nains ou plus jeune des elfes tous la subirent. Les plus forts mirent un genou a terre, les plus faibles, calcinés comme des vulgaires volailles sur une broche, moururent.
La panique saisit la troupe, certains échafaudaient des stratégies suicidaires, mais tous se rendirent à l'évidence qu'il fallait se replier en haut de l'escalier pour panser les plaies et brûlures. La remontée aux pas perdus ne fut pas célébrée dans la joie mais dans un concert de soins magiques et de plaintes. Les mages, familiers et clercs soignaient les blessés et les mourants. Peu a peu le groupe retrouvait la forme. Au fur et à mesure que les plaies étaient pansées, les aventuriers commencèrent à retrouver le moral, déjà des plans échafaudaient et des cris de vengeance étaient lancés : Gérard réclamait vengeance pour son tonneau de bière qui avait tournée, les nains ridicules avec leurs barbes calcinées n'en tenaient plus de rage ...
Mais en bas les quelques malheureux qui n'avaient pu monter, subissaient le courroux des esprits damnés. Leurs force et courage retrouvés, les aventuriers redescendirent dans la Moria. La situation avait empirée, aux terribles spectres s’étaient ajoutés des trolls qui lançaient des rochers tandis que Belphégor chassait les égarés autour de l'escalier.
Les spectres et les trolls empêchaient la troupe de s'occuper de Belphégor. Ils tinrent donc le siège sur l'escalier, le combat faisait rage entre les trolls qui catapultaient les rochers mortels sur eux, les autres trolls, les restes de l'armée ork, les sorcières qui bloquaient au corps au corps les guerriers tandis que les terribles spectres sapaient leur force et leur moral. De nombreuses victimes furent à déplorer, mais le groupe tint bon, la magie était palpable dans l'air tellement les mages faisaient fuser les sorts, le sang des trolls éclaboussaient les premiers rangs.
Enfin le prince Gauvain et Maelog son vieil ami nain, purent achever le premier spectre. La victoire montait le bout de son nez. Balgur avait choisi son camp!
Les 4 autres finirent par s'évanouir sous les coups et les sorts. Restaient quelques trolls lanceurs et Belphégor qui chassait les blesses revenant du dispensaire plus loin. L'un deux, Misha un mage de la 7e, plus téméraire, captiva l'attention de Belphégor et appâta l'apparition vers le gros de la troupe. Saisissant l'opportunité, la troupe se prépara a l'assaut, les magiciens préparèrent leur sortilèges.
Au petit matin, Pinguin Magique et Gwenilin ouvrirent le bal. Le feu d'artifice mortel commença et une pluie de feu arrosa le suaire de Belphégor, les autres mages suivirent.
Les boules de feu semblaient l'atteindre sans pour autant lui faire grand mal. Un espoir montait chez les aventuriers. Mais Gwenilin, frustrée, vint calmer tout le monde, Belphégor semblait s'être éveillé et d'un coup, il bloquait la nouvelle vague de sortilèges, même les plus puissants ! L'heure n'était plus à la magie mais à l'acier et au fer!
Les archers de toute les guildes criblèrent le fantôme qui se complaisait dans un silence méprisant, insensible ou presque aux attaques! Les guerriers se lancèrent alors dans le corps a corps, même la lame des plus forts semblaient frapper dans le vide, Dinas, Angylus, Alien, Gauvain, Gorku ... s'obstinaient presque en vain, le masque restant impassible, comme insensible aux coups.
Mais enfin le prince d'Orcanie poussa un cri d'espoir : "il a crié!" s'exclama Gauvain. Il y avait en effet comme un rictus de douleur sur le masque! Le monstre n’était pas invincible! Le 2e jour dans la sombre Moria vit se poursuivre l'assaut, La valse de mort reprit, tous se mirent à contribution, les mages à défaut d'attaquer directement le spectre, soutenaient et décuplaient les forces des guerriers! Les vagues de coups de lames enchantées ou de simple acier re-déferlèrent sur le damné, chacun attaquait puis se repliait pour céder la place à un autre attaquant. La bête cédait. Le rictus sur le masque augmentait, la silhouette devenait de plus en plus consistante. Gorku le nain des triskèles d'argent, s'avança à son tour et attaqua Belphégor et récompensa les efforts : Un dernier coup d'épée et le masque grimaça une dernière fois. La silhouette sembla devenir plus consistante puis s'évanouit, et retourna presque aussi vite au silence eternel dont elle était sortie.
Gorku le nain, fut félicité par tout le monde. Quelques visages exprimaient la déception du peu de récompense qu'avaient entraînée tant de morts et d'efforts.
La mort de Belphégor sonnait la fin de l’alliance, les projets divergeaient et les guildes commencèrent à se séparer. Mais les liens d'amitié et de respect forgés resteraient...
Eärendil regroupa sa troupe, et les Epées du Vent, comme les autres, reprirent leur marche exploratrice.