L'innocence perdue
Qu'ai-je fait ? QU'AI-JE FAIT ?
J'avais dévoué ma vie à Apiéra. J'étais une flamme ardente et pure. Ma vie était service, je voulais être un brillant étendard, un exemple.
Et puis, ...
J'ai entendu parler de Tonto. Apiéra me soit témoin que je n'ai jamais contesté la validité des autres religions. J'ai toujours éprouvé le plus profond respect pour les adorateurs des frères et des soeurs d'Apiéra, mais, quand j'ai appris à le connaître, j'ai particulièrement apprécié la personnalité de Tonto.
Est-ce lui qui m'avait envoyé la folie guerrière qui m'a pris ces derniers jours ? Ou n'ai-je aucune excuse à faire valoir pour ma conduite ?
Les ménestrels avaient voulu m'apprendre des 'pas de danse'. Le résultat, prévisible, me ramena au temple que je quittais. Pourquoi n'ai-je ravalé ma morgue, n'ai-je enfoui ma fierté ?
Je ne le pouvais.
Moi, Artano de Valinor, haut-elfe dont la généalogie sans tache remonte jusqu'à l'éveil des premiers nés, n'allait pas baisser le regard devant quelques vauriens. Je me présentai à eux et les défiai, non pas aux armes, domaine dans lequel je n'aurais eu aucune chance, mais bien dans les mots.
Les échanges furent vifs, violents, sanglants même à l'occasion, mais, peu à peu, une forme de respect mutuel s'installa. Je pris, ... plaisir à ces échanges, j'en vins à, ... apprécier ces gens, à les comprendre.
La milice vint, les menaça.
Loin de se cacher, les ménestrels montèrent leur campement et invitèrent les miliciens à les rejoindre. Ceux-ci restèrent à distance, mal à l'aise. Quelques-uns, plus téméraires s'approchèrent et succombèrent dans le mortel ballet des armes.
Je, ... foudroyai même l'un d'eux, avec la puissance que m'avait confié ma déesse et achevai une naine avec mon arc. Le pas était franchi. Quand les miliciens firent mine de battre en retraite, je m'élançai avec les autres, poussai le même cri de guerre, fit sonner mon arc et invoquai la puissance divine sur les mêmes ennemis.
Il était trop tard pour faire marche arrière, ... bien trop tard.
J'avais dévoué ma vie à Apiéra. J'étais une flamme ardente et pure. Ma vie était service, je voulais être un brillant étendard, un exemple.
Et puis, ...
J'ai entendu parler de Tonto. Apiéra me soit témoin que je n'ai jamais contesté la validité des autres religions. J'ai toujours éprouvé le plus profond respect pour les adorateurs des frères et des soeurs d'Apiéra, mais, quand j'ai appris à le connaître, j'ai particulièrement apprécié la personnalité de Tonto.
Est-ce lui qui m'avait envoyé la folie guerrière qui m'a pris ces derniers jours ? Ou n'ai-je aucune excuse à faire valoir pour ma conduite ?
Les ménestrels avaient voulu m'apprendre des 'pas de danse'. Le résultat, prévisible, me ramena au temple que je quittais. Pourquoi n'ai-je ravalé ma morgue, n'ai-je enfoui ma fierté ?
Je ne le pouvais.
Moi, Artano de Valinor, haut-elfe dont la généalogie sans tache remonte jusqu'à l'éveil des premiers nés, n'allait pas baisser le regard devant quelques vauriens. Je me présentai à eux et les défiai, non pas aux armes, domaine dans lequel je n'aurais eu aucune chance, mais bien dans les mots.
Les échanges furent vifs, violents, sanglants même à l'occasion, mais, peu à peu, une forme de respect mutuel s'installa. Je pris, ... plaisir à ces échanges, j'en vins à, ... apprécier ces gens, à les comprendre.
La milice vint, les menaça.
Loin de se cacher, les ménestrels montèrent leur campement et invitèrent les miliciens à les rejoindre. Ceux-ci restèrent à distance, mal à l'aise. Quelques-uns, plus téméraires s'approchèrent et succombèrent dans le mortel ballet des armes.
Je, ... foudroyai même l'un d'eux, avec la puissance que m'avait confié ma déesse et achevai une naine avec mon arc. Le pas était franchi. Quand les miliciens firent mine de battre en retraite, je m'élançai avec les autres, poussai le même cri de guerre, fit sonner mon arc et invoquai la puissance divine sur les mêmes ennemis.
Il était trop tard pour faire marche arrière, ... bien trop tard.
Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour un robinet.
- Boris Vian -
- Boris Vian -
Alors c'était donc ca...
Moi qui ai cru à ta bonne foi quandtu t'es présenté au tribunal...
Suis-je sotte...
Tout ce carnage, tu en es à l'origine.
Que t'ont-ils promis en échange de ta collaboration ? D'autres pas de danse ?
Je pense bien que tu t'en fiches, mais si tu veux regagner un tant soit peu d'estime de ma part et de celle de mes collègues morts au combat sans avoir pu esquisser le moindre pas de danse, tu as intérêt à devenir un sacré bon troubadour...
Moi qui ai cru à ta bonne foi quandtu t'es présenté au tribunal...
Suis-je sotte...
Tout ce carnage, tu en es à l'origine.
Que t'ont-ils promis en échange de ta collaboration ? D'autres pas de danse ?
Je pense bien que tu t'en fiches, mais si tu veux regagner un tant soit peu d'estime de ma part et de celle de mes collègues morts au combat sans avoir pu esquisser le moindre pas de danse, tu as intérêt à devenir un sacré bon troubadour...
Comment pourrais-je oublier ces yeux, noirs, ardents, de Dame Sheeha, lorsqu'elle me vit parmi les assaillants ?
Je m'arrêtai quelques instants, troublés, mais très vite son regard de la magistrate s'était détournée pour faire face à un adversaire et je repris ma route. Je n'aurais pu lui faire du mal, je ne pouvais écarter son destin.
Peut-être est-ce trop facile de refuser toutes responsabilités quand l'on se sent si peu de choses face à un ouragan. Dame Sheeha sera certainement de cet avis.
Pourtant, ...
Pourtant les choses auraient pu tourner autrement, si seulement elle avait prononcé un mot. Une phrase, au procès, lorsque Bhlown m'avait tenté en me proposant de m'aider dans ces souterrains, un encouragement lorsque, sortant du temple, je lui offris mes services, un regard enfin lorsque, parmi les Ménestrels, nous lui faisions face.
Comprenez-moi bien, ô passants qui vous écartez de moi, Artano, qui murmure au vent, comprenez que j'assume la pleine responsabilité de mes actes. Mais s'il est trop tard pour revenir sur le choix qui m'avait été offert, il fut un temps où un soupir aurait pu le faire basculer.
"Dame Sheeha, ô, Dame Sheeha,
Sans doute ne comprenez-vous pas.
Moi, qui auprès de vous m'étais plaint,
Voilà que je suis à mon tour un vaurien.
Je vous supplie de trouver dan votre coeur
Un peu de compréhension pour mes erreurs.
Le chemin funeste que j'ai pris est sans retour,
Il me reste à devenir enfin un sacré troubadour."
Je m'arrêtai quelques instants, troublés, mais très vite son regard de la magistrate s'était détournée pour faire face à un adversaire et je repris ma route. Je n'aurais pu lui faire du mal, je ne pouvais écarter son destin.
Peut-être est-ce trop facile de refuser toutes responsabilités quand l'on se sent si peu de choses face à un ouragan. Dame Sheeha sera certainement de cet avis.
Pourtant, ...
Pourtant les choses auraient pu tourner autrement, si seulement elle avait prononcé un mot. Une phrase, au procès, lorsque Bhlown m'avait tenté en me proposant de m'aider dans ces souterrains, un encouragement lorsque, sortant du temple, je lui offris mes services, un regard enfin lorsque, parmi les Ménestrels, nous lui faisions face.
Comprenez-moi bien, ô passants qui vous écartez de moi, Artano, qui murmure au vent, comprenez que j'assume la pleine responsabilité de mes actes. Mais s'il est trop tard pour revenir sur le choix qui m'avait été offert, il fut un temps où un soupir aurait pu le faire basculer.
"Dame Sheeha, ô, Dame Sheeha,
Sans doute ne comprenez-vous pas.
Moi, qui auprès de vous m'étais plaint,
Voilà que je suis à mon tour un vaurien.
Je vous supplie de trouver dan votre coeur
Un peu de compréhension pour mes erreurs.
Le chemin funeste que j'ai pris est sans retour,
Il me reste à devenir enfin un sacré troubadour."
Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour un robinet.
- Boris Vian -
- Boris Vian -
Des puissants ensorceleurs, de nobles guerriers,
Ce souterrains regorge de nobles aventuriers,
Qui, jours après jours, suivent leur destinée.
Pas un instant d'indécision pour les arrêter.
Avec les ménestrels, je chante et danse,
Mes pieds légers suivent leur cadence,
Et je frappe l'adversaire, qui avance.
Est-ce que ma vie y trouve un sens ?
Je suis bien conscient de sa futilité,
Qu'aucun butin ne peut combler.
Je suis las d'être un meurtrier,
Mais je ne peux plus reculer.
Que dire pour ma défense ?
La fin de mon existence,
Serait celle, je pense,
De mes souffrances.
NON ! Succomber,
Serait accepter
Et cautionner
Leur vérité.
Vengeance !
Cohérence !
Souffrance !
Arrogance !
Ce souterrains regorge de nobles aventuriers,
Qui, jours après jours, suivent leur destinée.
Pas un instant d'indécision pour les arrêter.
Avec les ménestrels, je chante et danse,
Mes pieds légers suivent leur cadence,
Et je frappe l'adversaire, qui avance.
Est-ce que ma vie y trouve un sens ?
Je suis bien conscient de sa futilité,
Qu'aucun butin ne peut combler.
Je suis las d'être un meurtrier,
Mais je ne peux plus reculer.
Que dire pour ma défense ?
La fin de mon existence,
Serait celle, je pense,
De mes souffrances.
NON ! Succomber,
Serait accepter
Et cautionner
Leur vérité.
Vengeance !
Cohérence !
Souffrance !
Arrogance !
Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour un robinet.
- Boris Vian -
- Boris Vian -
Qui oserait nous nommer meutriers?
Tu es devenu un artiste, un voltigeur,
Un ménestrel ne saurait être amateur,
Qui avec nous ne voudrait pas danser?
L'essence même de nos actions
Tu le sais c'est leur protection.
Apprendre et devenir plus fort;
Tel est le sens de leur mort
Vous éliminerez demain
Hormande et ses milichiens
Le prêtre démago ou le roi schizo
Malkiar et bien d'autres rigolos
Luttons!
Valsons!
Balayons!
Emancipons!
Bhlown
rejoignez tonto
Tu es devenu un artiste, un voltigeur,
Un ménestrel ne saurait être amateur,
Qui avec nous ne voudrait pas danser?
L'essence même de nos actions
Tu le sais c'est leur protection.
Apprendre et devenir plus fort;
Tel est le sens de leur mort
Vous éliminerez demain
Hormande et ses milichiens
Le prêtre démago ou le roi schizo
Malkiar et bien d'autres rigolos
Luttons!
Valsons!
Balayons!
Emancipons!
Bhlown
rejoignez tonto

(^o^)Bhlown/dalak/BH nains des ménestrels, Valsez valsez c'est pour votre bien
Tontoïste convaincu et convainquant...
Tontoïste convaincu et convainquant...
Artano ?
Artano, est-ce toi ?
Que fais-tu parmi ces gens ? Que fais-tu cette arme à la main parmi ces assassins ?
Dis-moi que mes yeux se trompent, dis-moi qu'un haut elfe de Valinor n'a pu s'acoquiner avec ces vilains.
Ô, s'il te plaît, dis-moi qu'ils te tiennent en otage, qu'ils te forcent à agir comme cela, ...
Mais je ne vois pas les liens qui t'attachent, je ne vois la menace qui t'empêche de tenter de t'enfuir, ...
Je voudrais tant être aveugle pour ne plus être témoin de ce spectacle !
Je voudrais tant être sourde pour éviter que l'on me confirme cette horreur !
Je voudrais mourir, ...
Artano, est-ce toi ?
Que fais-tu parmi ces gens ? Que fais-tu cette arme à la main parmi ces assassins ?
Dis-moi que mes yeux se trompent, dis-moi qu'un haut elfe de Valinor n'a pu s'acoquiner avec ces vilains.
Ô, s'il te plaît, dis-moi qu'ils te tiennent en otage, qu'ils te forcent à agir comme cela, ...
Mais je ne vois pas les liens qui t'attachent, je ne vois la menace qui t'empêche de tenter de t'enfuir, ...
Je voudrais tant être aveugle pour ne plus être témoin de ce spectacle !
Je voudrais tant être sourde pour éviter que l'on me confirme cette horreur !
Je voudrais mourir, ...
Au loin, une silouhette familière, ...
Ces souterrains, ... cette obscurité, ... nuisent à ma vision, mais pourtant, ... une ombre, un mouvement au loin et ma mémoire me rappelle ton souvenir.
Ô Vardalena, mon amie, ma mie, nous avons fuis ensemble, nous avons combattus ensembles, nous avons ris ensembles, nous avons pleurés ensembles, nous avons même péris ensembles, ...
Pourquoi notre dispute, pourquoi ? Qu'es-tu allé te commettre avec des marchands ? Un haut elfe de Valinor de se mèler aux basses affaires de ce monde ?
Mais, ... peut-être aurais-je dû mieux te protéger, peut-être aurais-je pu être plus convaincant.
Si c'est toi, Vardalena, mon amie, ma mie, ... attends-moi.
Ces souterrains, ... cette obscurité, ... nuisent à ma vision, mais pourtant, ... une ombre, un mouvement au loin et ma mémoire me rappelle ton souvenir.
Ô Vardalena, mon amie, ma mie, nous avons fuis ensemble, nous avons combattus ensembles, nous avons ris ensembles, nous avons pleurés ensembles, nous avons même péris ensembles, ...
Pourquoi notre dispute, pourquoi ? Qu'es-tu allé te commettre avec des marchands ? Un haut elfe de Valinor de se mèler aux basses affaires de ce monde ?
Mais, ... peut-être aurais-je dû mieux te protéger, peut-être aurais-je pu être plus convaincant.
Si c'est toi, Vardalena, mon amie, ma mie, ... attends-moi.
Un homme digne de ce nom ne fuit jamais. Fuir, c'est bon pour un robinet.
- Boris Vian -
- Boris Vian -