Autonomie et libération

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La Conscience
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Autonomie et libération

Message par La Conscience » 28 juil. 2005 10:27

S’appuyant sur les créneaux du chemin de ronde, Notrak contempla ses troupes qui s’activaient au cœur du Château. Les morbelins s’affairaient en tout sens. Des ordres clairs avaient été donnés : la forteresse devait être restaurée et nettoyée, elle devait permettre à la faction libre de la Tribu des Fils d’Huruk de bénéficier d’une base d’opération sure et confortable et plus que tout, il s’agissait de manifester à tous que la nation morbeline n’entendait pas être comptée pour rien.

Notrak ne connaissait que trop bien la haine qu’inspiraient les siens. Laissant voguer ses pensées, il se remémora la chute d’Arach le fou et la terrible scission de la principale tribu morbeline des souterrains. Il se souvint, comme s’il les avait prononcé quelques jours auparavant, des terribles imprécations de Trikt qui jura allégeance à Celui qu’on ne nomme pas et emmena à sa suite plus de la moitié des Fils d’Huruk. Notrak vit toujours dans la folie de Trikt l’écho de celle de son père et pleurait parfois amèrement les jours fastes.

Mais l’heure n’était plus aux souvenirs comme il se plaisait à le répéter. L’heure était au renouveau. La fierté morbeline méritait à nouveau un écrin digne de ce nom. Pour cette raison, Notrak emmena les siens jusqu’au sixième sous-sol. Par l’entremise d’émissaires, il fit savoir à tous les aventuriers qui erraient dans le Château que ce dernier était désormais à nouveau la propriété des morbelins et les invita à quitter les lieux. Tous ou presque obtempérèrent.

Très vite, les Fils d’Huruk s’établirent dans les murs qu’avaient jadis souillé d’une magie impure le Prince autoproclamé Arach, et les travaux commencèrent. Epaulé par un conseil de sages shamans et d’une finesse d’esprit remarquable, Notrak édicta alors les règles relatives à la cohabitation avec les autres espèces occupant les souterrains. Il fut décidé que toute tentative de pénétrer sans permission dans le Château serait considérée comme un acte d’agression et une négation de la souveraine autonomie des Fils d’Huruk. Un tel acte, casus belli par excellence, serait sévèrement châtié.

Néanmoins soucieux d’éviter aux siens les affres d’une guerre sans fin, Notrak fit également promulguer une loi qui donnerait à tout aventurier soucieux de traverser le sixième sous-sol, la possibilité de s’adresser au poste de garde rénové à cet effet afin de demander l’autorisation officielle de fouler les dalles du Château pour se rendre en Moria. Les travaux étant extrêmement coûteux, il fut décidé de demander aux aventuriers de s’acquitter d’un droit de passage.

Lorsque toutes les dispositions furent prises, Notrak rassembla les siens. Il leur expliqua que dorénavant les Fils d’Huruk seraient libres de toutes contraintes, qu’ils n’auraient à rendre compte qu’à eux même et qu’ils n’auraient plus jamais à souffrir des affres dans lesquels les avaient plongé les associés de l’Innommable. Il leur expliqua le principe de fonctionnement du Château et les somma de n’attaquer que les aventuriers qui se refuseraient à reconnaître l’irréductibilité de l’autonomie morbeline.


Il termina son discours en jurant de faire son possible pour aider les morbelins qui, en dehors des murs du Château, se refusaient encore à servir le Noir Démon. Ses pensées allèrent alors vers son ami Vofur et ceux de la Tribu des Marcheurs qui partageaient ses idées. Lorsqu’il eut finit, il se retira au sommet de la plus haute tour du Château et porta son regard au loin : déjà, les aventuriers arrivaient aux portes de son territoire…
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Message par La Conscience » 01 août 2005 15:21

Enfin, ils avaient réussi à reprendre ce qui leur appartenait de droit. Enfin, ils pourraient profiter de ce temps de répit, et de la possibilité de faire vivre leur peuple dans la voie de leurs coutumes, sans compte à rendre.

Notrak ne souhaitait pas la guerre avec les aventuriers, et pourtant, quelques uns se risquèrent aux abords des remparts. Ils déchantèrent rapidement.
Mais Notrak savait que ce temps de paix ne pouvait exister que si les morbelins n'entravaient pas la lutte contre Malkiar.

Alors, les travaux commencèrent, et pour preuve de sa bonne foi, Notrak mis en place cette porte qui guiderait les aventuriers sur la voie de la Moria sans craintes pour eux. Le prix de son passage devrait alors permettre de payer les biens qui leur étaient nécessaires, et son prix fut fixé dans un premier temps à 3000 brouzoufs par personne.

Mais Notrak savait aussi que la cupidité de ceux qui découvraient ces lieux serait leur premier guide pour tenter de les chasser. Et ses espoirs se firent alors bien minces pour un temps de paix ... Notrak lorgna alors sur les trésors de son peuple, et se dit qu'il leur faudrait encore beaucoup de courage pour espérer vivre sans craintes eux aussi ...
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Profanations ...

Message par La Conscience » 14 déc. 2005 10:25

De l’extérieur, tout pouvait sembler relativement calme. Pourtant, un murmure grandissant se fit entendre à l’intérieur du château …

Notrak pris place sur une des tours de son château, et entrepris de réunir les morbelins fidèles à ses convictions.


« Enfin, notre héritache nous reviench, che qui était à nouch est de nouveau notre. Mais notre tache n’est pach encore terminée ! Car les shamans ont montré notre hichtoire, ont montré nos chennemis, cheux qui ont profané le chardin paradichiaque de Nekta. Cheux là doivent payer, et leurs temples profanés !

Mes frères, mettons bach ches bâtiments qui chont un affront à notre hichtoire. Et un chour, chelui qui nous chaima chera parmis nouch ! »



Ainsi s’acheva le discours, et les morbelins, pris de frénésie, se mirent en chemin pour faire tomber toutes les idolâtries qui pouvaient croiser leur route. Les coups résonnèrent, et les premiers murs tombèrent …
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Message par La Conscience » 13 janv. 2006 12:55

Les ruines fumantes des différents temples gisaient deci delà. La nation morbeline, appaisée maintenant, formait un cercle autour de ce qui jadis faisait la fierté des adorateurs d'idolatries.

Notrak repris alors la parole :

Ainchi, Netrak m'est apparue, et Netrak a dicté notre conduite.
Les tourmenteurs de notre peuple n'auront plus l'occachion de che cacher, et plus rien ne chera protégé dans notre demeure, chi che n'est notre paix.

Maintenant, un autre dechtin nous chattend, et Netrak chaura encore nous guider.


Ainsi disparurent les temples de Balgur, Io, Elian, Galthée et d'Apiéra au sein de ce qui était et est le chateau des morbelins.
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Message par La Conscience » 07 févr. 2008 08:22

Bien que perclus d’arthrite, Moklar, second de Notrak le chef défunt de la Nation Morbeline Libre, s’évertua à regagner l’étage du dispensaire au sein duquel il vivait depuis que la cupidité des aventuriers avait totalement ruiné la tentative d’émancipation des siens.

S’appuyant lourdement sur sa lame, il avançait péniblement dans les couloirs du grand bâtiment désert. Les soigneurs s’étaient habitués à sa présence et ils vivaient en bonne entente. Plus les jours s’écoulaient, plus Moklar sentait la fin arriver. Il était l’unique vestige d’une période révolue. Seul témoin d’un âge béni où, sous la tutelle sagace de Notrak, les morbelins s’étaient délivrés de l’emprise du Rouge Démon Mauvais et de la folie meurtrière du Prince Arach et avaient pris en main leur destin.

Malheureusement, tout cela s’était effondré. Le Château du sixième sous-sol n’était désormais que l’ombre de ce qu’il avait été. Les morbelins qui l’occupaient encore, désespérés et rendus ivre de colère par l’assassinat honteux de leur monarque bien aimé, étaient retournés à un état d’animosité totale qui ne les différenciait que peu de leurs cousins servant Malkiar.

L’immense bâtisse qui fut un jour la gloire de toute la Nation Libre, tombait en morceaux, la brèche spectrale ouverte par Arach le Félon crachant toujours plus d’horreurs fantomatiques. A la vue de ce paysage dévasté, Moklar sentit son cœur se serrer. Il toussa violemment dans sa paume et l’élevant pour l’inspecter, il y vit couler un sang poisseux et grumeleux. Ses jours étaient comptés, il le savait.

Soudain, l’attention du vieux champion fut retenue par un étrange scintillement qui semblait courir sur toute la surface des pavements du Château. Instantanément, il comprit. Les shamans qui régissaient les clans disparates du sixième sous-sol devaient avoir mis un terme à l’existence des glyphes qui scellaient l’éther. Les pavages morbelins étaient donc voués à disparaître. Cependant, les traces indélébiles laissées par les manipulations shamaniques avaient tant marqué la zone que les passages y resteraient à jamais voués à l'échec.

Moklar en conclut que ses frères devaient avoir abandonné toute velléité d’indépendance et en conçut une immense tristesse. Alors qu’il sentait s’étioler sa flamme de vie, il contemplait le déclin de sa race. Pour la première fois de sa vie, alors qu’il redescendait dans la salle commune, le rude guerrier sentit une larme couler le long de joue.
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