Marché aux armes

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Marché aux armes

Message par La Conscience » 30 avr. 2007 15:31

Delainville, le marché aux armes, rassemblement qui réunit de nombreuses personnalités et de nombreuses origines. Tous les pays se retrouvent dans la capitale du royaume, la ville voit ses activités gonfler démesurément en cette période de l'année et nombre de commerçants attendent avec impatience ce moment de l'année synonyme pour eux de profit. Les étals se font plus garnis, les plus belles pièces d'étoffes et les plus beaux atours sont vendus lors du marché aux armes. Car même si l'attraction principale reste l'échange d'armes et de matériels de guerre, les esprits avisés ont bien su vite profiter de la situation pour étendre les "échanges" qui ont lieu. Chaque quartier est maintenant le théâtre d'une guerre des prix et des matériaux suivant les activités. Les voisins de toute une année sont les adversaires du mois accueillant le marché, chacun cherchant à écouler ses marchandises avant son concurrent. Bijoux, parfums, cordes, torches, bougies, herbes, gâteaux exotiques, fruits, le brassage de marchandises rassemblées est colossal.

Les marchands des pays lointain de Loth-Kira et du Pays Nain partent des semaines avant le début du rassemblement afin de se garantir un emplacement de choix. Les services de sa majesté ont dû faire face à un engorgement des rues, c’est pourquoi depuis la milice de la capitale s'occupe de faire régner l'ordre. En souverain avisé, Hormandre troisième du nom, en plus d'avoir définit des zones réservée pour chaque marchand a mis en place un système de location indexé sur la position favorable ou non de l'emplacement. Bien entendu ces critères sont purement définis par le palais et les prix ne cessent de monter et les pots de vin vont bon train parmi les capitaines peu scrupuleux et soucieux de gonfler leurs soldes Il n'est pas rare que de nombreux marchands se retrouvent sur le même emplacement, devant s'arranger à l'amiable sous les regards détournés des miliciens occupés à fouetter d'autres chats.

Cependant, le marché aux armes est aussi l'occasion pour l'ensemble de la population de Delainville de jouir d'un mois de festivité offert par le château. De nombreux ménestrels, troupes de troubadours et dresseurs viennent de partout pour faire montre de leurs talents à qui voulait. L'honneur de pouvoir chanter ou animer l'une des réceptions du roi était farouchement débattu et il n'était pas rare que des prétendants égarent leurs harpes ou brisent leur luth quelques heures avant leur performance, remplacé au pied levé par un autre artiste disponible fort à propos.

Le mois de mai est également l'occasion pour de nombreux jeunes garçons et filles de sentir leurs sentiments exploser et de vivre pleinement leurs jeunesses. Une danse, un repas, une oeillade échangée et les esprits et les corps entraient en ébullition. Nombre d'adolescents exploraient un univers qui leur était jusque là inconnu ou interdit par leurs parents. Aucun d'entre eux n'aurait manqué ce marché, les festivités étaient l'occasion d'oublier leur vie quotidienne et monotone. Les filles gloussaient quand elles croisaient un groupe de garçons, eux ne manquaient pas de tenter d'imposer leur valeur. Les baisers échangés, les étreintes et les promesses allumaient des feux ardents que seule la passion de la jeunesse peut embraser.

Le palais royal s'était paré d'atours extravagants, de nombreuses fontaines avaient été ajoutées cette année. Des tentures somptueuses venus d'Orlanthi ou des fabriques du royaume ornaient chaque mur et chaque colonne étaient richement décorée. L'or et le rouge paraient les pierres blanches du château, il semblait paraître accueillant et plein de chaleur dans cet ensemble mordoré. Les serviteurs du palais avait également revêtu des étoffes simples mais accordé aux couleurs du palais : une tunique d'un brun très clair avec des chausses rouges, coincées dans des fines bottes de cuir. Les candélabres déjà très nombreux d'ordinaire avaient poussés partout débordants aux abords extérieurs du palais, ainsi les festivités pouvaient suivre leur cours une fois la nuit tombée.
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Message par La Conscience » 05 mai 2007 13:58

Les 3 jours de festivité pour l'ouverture du marché avait laissé la ville endormie au petit matin de ce quatrième jour. Les rues remplies d'agitation et de badauds profitant de la fête étaient maintenant désertes, seuls quelques rares chiens fouillant dans les détritus arpentaient encore les pavés de la cité.

La cérémonie d'ouverture avait été grandiose, comme chaque année, le discours d'Hormandre troisième du nom avait reçu un accueil chaleureux auprès de ses sujets, accueil qui se transforma en ovation lorsqu'il fit distribuer des espèces par sacs entiers à la population. Une masse grouillante s'était jetée sur l'occasion, le combat pour la donation avait donné lieu à quelques échauffourées mais elles furent bien vite maîtrisées par la milice. Sa majesté avait ensuite déclaré ouvert le marché aux armes et c'était le signal que chaque commerçant attendait, avide de pouvoir écouler son stock. Toute la journée le vacarme des cris et des appels aux passants avaient animé les places, les étals étaient remplis et les marchandises s'échangeaient et s'achetaient à un rythme impressionnant. Les meilleurs vendeurs savaient que les meilleures affaires se faisaient dans les premiers jours quand le cours des marchandises n'étaient pas encore fixé par les nombreuses ventes. Aussi, les premiers jours étaient le théâtre d'une guerre des prix féroce entre les revendeurs.

Le premier repas au château fut d'une splendeur semblable aux réceptions organisées par la cour. Les nombreux convives étaient installés dans la grande salle et purent apprécier toute la soirée le repas gargantuesque servi par les cuisines du château. Les plats les plus exotiques avaient été présentés, de nombreuses volailles et poissons accompagnés des légumes les plus communs aux plus rares. Personne n'avait pu ressortir du dîner sans avoir mangé plus que de raison. L'alcool avait également coulé à flot, de multiples tonneaux des vins les plus fins avaient été servis comme s'ils avaient été puisés d'une source intarissable. Les convives purent appréciés leur digestion et laisser errer leurs esprits dans les vapeurs d'alcool quand vint l'heure des spectacles et des prestations des ménestrels. Au fur et à mesure de la soirée, nombre d'entre eux laissèrent exploser leur talent à l'ensemble de la cour et ses invités, les notes cristallines et les voix mélodieuses bercèrent jusque tard dans la nuit le château. Et au petit jour, tous avaient rejoints leurs appartements et s'apprêtaient à jouir du mois de festivités.
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Message par La Conscience » 05 mai 2007 15:17

Il était tard, Herbert se dépêchait de longer l’interminable couloir empli de dorures qui menait aux appartements du Premier Ministre d’Hormandre. Le secrétaire humain était pressé. Le Premier Ministre n’était pas du genre à attendre lorsqu’il voulait dicter une lettre. Herbert se rengorgea ; si le Premier Ministre réclamait spécifiquement Herbert, c’était non seulement car ce dernier écrivait vite et avait une belle écriture, mais aussi car le Premier Ministre lui faisait parfois l’insigne honneur de lui demander son avis à lui, l’humble secrétaire. Herbert se flattait ainsi d’être dans les petits papiers de son maître.

L’humain filiforme s’apprêtait à prendre un couloir de traverse lorsqu’il freina brutalement. D’un des salons particuliers du palais d’Hormandre, des voix rapides et flûtées jaillissaient, au milieu de gloussements. Si le secrétaire s’était arrêté, c’est qu’il avait entendu prononcer le nom du roi.

« - Comme je vous le dis, très chère, le duc le mène par le bout du nez, il suit toutes ses directives, un vrai pantin. Tss, tss, tss, vraiment, nous voici bien marris d’avoir un roi pareil !

- Oh, Ygerne ! répliqua une voix faussement choquée, Vous ne devriez pas parler de notre suzerain de la sorte ! »


Herbert sourit. Il lui avait fallu à peine deux répliques pour identifier les voix des deux pires langues de vipère de la cour : Ygerne de Malendriac au nez de fouine et la blonde et grasse Mahaut d’Ilorelle. Le secrétaire se cala contre le mur et se prépara à écouter en toute discrétion les derniers cancans de la cour. Ygerne et Mahaut étaient peut-être les plus détestables mégères qui soient, elles n’en étaient pas moins les mieux informées sur les rumeurs qui couraient dans le palais. Et le Premier Ministre appréciait toujours de savoir ce qui se disait dans les couloirs et les boudoirs.

Les deux quinquagénaires continuaient de la sorte :
« - Il parait même que le duc apprécie beaucoup la reine, confia Ygerne d’une voix faussement confidente. On l’aurait surpris avec elle à discuter dans un a parte qui semblait bien trop intime pour des personnes de leur position ! »
« - Pffff. »

Tout le mépris que pouvait ressentir Mahaut, et elle en avait de grandes réserves, jaillit dans ce soupir dédaigneux.
« - Ma chère, cela dit entre nous, nous savons bien toute deux que la reine est bien la parvenue qu’elle s’efforce pourtant de cacher. Elle ne peut renier ses origines vulgaires et chacun de ses actes le prouve. Quelle idée le roi a eu d’épouser cette aventurière, cette ancienne Maîtresse Marchande ! Une elfe qui a traîné dans ces Souterrains mal famés pendant des années, et qui y a fait Io sait quoi ! De plus, ce n’est pas la première fois que courent des rumeurs sur sa conduite pour le moins... légère ! »
Ygerne gloussa comme une dinde, se rengorgea et renchérit, avec la voix sucrée de quelqu’un qui a une nouvelle croustillante à divulguer :
« - Savez-vous la dernière ? Il parait qu’on a vu la reine se promener au marché aux armes. Un marché aux armes, pour une reine !!! Quelle inconvenance ! Le pire est qu’elle n’a pas daigné s’intéresser aux armes. Elle n’a fait que dévorer des yeux les jeunes hommes de la place. Je ne sais ce qu’il se passera si l’un d’entre eux s’enhardit... »
Mahaut ricana méchamment et coupa la parole de son amie :
« - Mais elle cèdera avec plaisir, elle n’attend que cela, la garce ! Ce ne serait pas le premier amant qu’elle prendrait ! Elle a épousé le roi Hormandre pour le prestige, mais ce bon roi est bien trop mou pour la satisfaire. »
Mahaut renifla de façon méprisante, baissa d’un ton et poursuivit :
« - Savez-vous, ma chère, que même la petite princesse est susceptible de ne pas avoir le moindre sang royal dans les veines ? »
« - Ohhh ! »
Outrée, Ygerne ne savait plus que dire, pour une fois.

Herbert s’éloigna en se frottant les mains. Il en avait suffisamment entendu pour faire un rapport fourni au Premier Ministre. Le secrétaire eut un sourire sarcastique : nul doute qu’il y aurait de l’ambiance pour la fin des festivités du marché aux armes, à Delainville !
Dernière modification par La Conscience le 31 mai 2007 18:46, modifié 1 fois.
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Message par La Conscience » 31 mai 2007 18:42

Un nouveau mal de crâne, des bruits sourds qui martèlent les tempes et un froid mordant qui semblent déchirer la peau, cette matinée n'était pas propice à une journée radieuse. Mais les devoirs de la cour ne s'encombraient pas de l'état de santé de son souverain. Emergeant avec peine de sa courte nuit arrosée, Hormandre troisième du nom, rassemblait avec peine ses pensées. Si seulement ces bruits sourds pouvaient arrêter…

« - Majesté ? » Une voix s'ajouta au vacarme qui assaillait ses pensées. « - Majesté ? Le seigneur Breumiz demande à vous voir. Et il dit que c'est urgent Majesté. »

Tournant la tête avec difficulté, les yeux mi-clos, le roi parvint à distinguer la silhouette de Fidéon, son valet. Celui-ci s'était apparemment réveillé aux premiers tambourinages du premier conseiller de la couronne, il attendait, hésitant sur la conduite à suivre, la réponse de son maître.

Hormandre leva finalement la main et répondit d'un geste vague :

« - Fais le entrer mais amène moi une tenue décente avant, Fidéon. Et par pitié, somme le d'arrêter de frapper à la porte. » Il joignit sa dernière phrase une moue qui soulignait l'état vaseux dans lequel se trouvait son esprit.

Le serviteur se hâta d'aider son maître à enfiler une tenue simple sans les broderies et froufrous habituels qu'imposait le code vestimentaire. Il savait que son maître préférait les tenues confortables et solides quand il ne recevait pas de hauts dignitaires ou les représentants de la noblesse. Hormandre troisième du nom enfila donc avec peine les vêtements, la soirée de clôture avait été en tout point grandiose, comme tout le reste du mois. Et pour faire honneur à ses invités, le roi n'avait pas lésiné sur les boissons et l'opulence des repas. Il payait maintenant le prix fort de ses excès de boisson.

Une fois son souverain présentable, Fidéon se hâta de lui dresser une table avec quelques biscuits et fruits à grignoter et servit une rasade de vin tout en posant une deuxième chope à l’attention du seigneur Breumiz. Une fois son maître assis à la table fraîchement dressée, le dévoué serviteur alla ouvrir au premier conseiller. Ce dernier entra prestement dans les appartements de son roi, l’air visiblement soucieux. Il déclara d’une voix qu’il ne put maîtriser :

« - Majesté, nous avons à parler. J’ai enfin reçu des nouvelles de nos messagers de l'ouest. Et l’affaire est plus grave que nous ne le craignions je le crains. » L’inquiétude du seigneur Breumiz pointait dans sa voix.

Hormandre eut une moue de dégoût, autant pour l’état de ses pensées que pour les paroles de son conseiller. La matinée allait vraiment être très longue…
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Message par La Conscience » 03 juin 2007 22:43

Jaugeant l'état de son souverain, Breumiz s'adressa à Fidéon :

« - Pars aux cuisines chercher de quoi faire une décoction, et hâte toi. Notre roi a besoin de remettre son esprit au clair. »

Hormandre et son premier conseiller restèrent donc seuls. D’un nouveau geste vague de la main, le roi désigna un fauteuil pour Breumiz, celui-ci s’empressa de s’y installer. Le souverain ferma les yeux et se frotta le front pour chasser la douleur qui vrillaient ses pensées mais en vain. Dans un souffle il demanda :

«- Alors parle. Dis moi pour quelle raison tu me tires de mon lit de si bon matin après une telle fête. Que peut il s’être passé de si dramatique ? Le baron Ludien s’est tordu la cheville ou le petit chien de sa baronne a t’il une nouvelle fois disparu ? ». Il joignit une moue de dégoût à ses interrogations.

Le conseiller Breumiz gardait un air sombre et il répondit gravement :

« - Non Majesté. Vous rappelez vous que vous aviez fait remarqué que les ambassadeurs Orlanthi vous semblaient moins nombreux que vous ne le pensiez. Vous rappelez vous avoir noté votre étonnement à les voir si peu nombreux et m’avoir demandés si je pensais détenir une réponse ?
- Hum... Oui il me semble. »
répondit le souverain d’un ton vague, la mine toujours tirée.
« - Et bien, je sais à présent pourquoi Majesté. »

Ses propos éveillèrent l’attention d’Hormandre qui malgré le tonnerre à ses tempes demanda avec empressement :

« - Et bien, parle, qu’attends tu ! »

Déglutissant péniblement, l’homme de confiance de la couronne, chercha ses mots avant de répondre :

« - Des rapports nous ont indiqués qu’une importante colonne de caravanes, à laquelle de nombreux représentants du conseil s'étaient joint. Elle était également escortés par des gardes de chacune des factions Orlanthi. Et bien, cette caravae serait tombée dans une embuscade non loin de la frontière ouest avec notre royaume. A une centaine de pieds de la frontière plus exactement, en pleine nuit, une vaste horde de brigands aurait fondu sur eux. Les empêchant ainsi de parvenir à Delainville pour venir se joindre au marché aux armes. »

La nouvelle parut rafraîchir les pensées du roi.

« - Et qu’est il advenu des caravanes et du butin ? Comment réagit le conseil Orlanthi à tout ceci ?

- Je n’ai pas fini de tout vous raconter, Majesté. »
Reprenant sa respiration , il continua :

« - Il se trouve que les brigands étaient très nombreux mais l’escorte Orlanthi s’est battue comme une lionne. Les morts furent nombreux mais la moitié de la colonne a finalement pu être sauvée et les brigands ont été massacrés, au prix d’une quantité impressionnante de matériel et de nombreuses vies. Peu de brigands ont échappés à la battue qui s’en est suivie et nous ne savons pas à l’heure actuelle d’où ils venaient et comment savaient ils que la colonne passerait par ce chemin.

- C’est une terrible nouvelle mais ceci ne m’explique en aucune manière l’absence des survivants dans notre cité.

- J’y arrive, Majesté. Après l’attaque et le temps de soigner les blessés, de sauver ce qui pouvait être sauvé, les membres du conseil présent ou leurs représentants ont pris cette agression comme un affront envers leurs personnes et leurs marchandises et accusent maintenant la couronne de ne pas avoir pris de mesures nécessaires pour protéger leurs intérêts en sécurisant notre royaume comme il se devait pour des ambassadeurs de leur importance. Vous savez que nos relations avec le conseil Orlanthi sont toujours délicates Majesté. J’ai bien peur que nous ayons besoin de réparer ce qu’ils estiment être une erreur. »


Hormandre troisième du nom réfléchit quelques instants aux informations. Il ne connaissait que trop bien la fragilité des relations avec le conseil Orlanthi et ses terres. La frontière ouest était maintenue mais au prix de relations diplomatiques sur le fil du rasoir. De plus, la situation actuelle ne lui permettait en aucune manière d’entrer dans un conflit ouvert.

« - Bien et que me suggère tu de faire ?

- Envoyons un messager porteur d’une missive de votre main. Exprimez tout le chagrin que porte notre royaume à leurs hommes et que nous comprenons la perte immense qu’ils ont du subir. Proposez leur un soutien en marchandise et en hommes si le besoin s’en fait sentir et assurez les que la couronne s’engage à quadriller chaque montagne et chaque forêt de l’ouest de notre royaume pour les nettoyer de sa vermine. Peut-être serait ce également le moment d’envisager une visite diplomatique, sinon en personne mais par une personne influente. La reine peut-être. »


Alors que Fidéon revenait avec un plateau chargé de fruits et de gâteaux odorants. Une théière fumante également libérait ses fragrances épicées. Dès que le souverain aperçut son fidèle serviteur, il le hêla :

« - Fidéon, apporte moi mon écritoire et mon sceau. Nous avons un message de la plus haute importance à faire parvenir. Et va me chercher notre meilleur coursier. Hâte toi. »
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Message par La Conscience » 11 juin 2007 17:43

Alors qu'Herbert courrait pour rejoindre son maître et son roi, il surprit de nouveau les deux plus grandes colporteuses de ragots de la cour en pleine discussion Les libidinages de la reine n'étaient plus la plus grande source de railleries des deux mégères. L'effervescence du mois dernier avait laissé place à une tension palpable dans le château. Partout on ne parlait plus que de l'attaque massive des brigands de l'ouest et leur chef cruel et sanguinaire. Partout on parlait des pauvres Orlanthis qui avaient sacrifiés leurs vies afin de permettre à leurs compagnons de rejoindre leurs familles. Cependant, entendre ces deux vipères parler d'un sujet qu'il jugeait comme capital et de la plus haute importance, irritait Herbert, cet incident avait coûté la vie à de nombreuses personnes et les brigands devaient être mis à mort. Il se hâta donc de reprendre sa route dans les dédales du château.

Arrivé devant les appartements royaux, il s'inclina et demanda à entrer. Le page rentra en refermant derrière lui afin d'avertir de la présence du scribe et reparut quelques instants plus tard pour tenir la lourde porte ouverte :

"Entrez messire, sa majesté et messire le premier ministre vous attendent." Et le page exécuta une révérence parfaite.

Sans un regard ni un mot pour le serviteur, Herbert s'engouffra dans la pièce. La longue table de chêne remplissait la pièce, un feu brûlait dans l'âtre sur sa gauche et de nombreux candélabres se consumaient afin de dispenser l'indispensable lumière. Hormandre III et son conseiller Breumiz étaient assis à l'extrémité de la table la plus proche de la cheminée, un verre posé devant chacun d'eux. Un plateau rempli de fruits et de pâtisseries s'étalait à portée de bras du premier ministre. A son entrée, le roi leva la tête et héla le scribe :

"- Allons Herbert approche, nous avons besoin de tes talents d'écriture. Et assieds toi." A ses injonctions, il se leva pour dégager les parchemins qui s’étalaient sur la table avant de se rasseoir prestement.

Sans un mot et flatté une nouvelle fois de l'intérêt que lui portait son souverain, le copiste se rapprocha des deux hommes.

"- Prends ta plume et un parchemin de belle facture et écris ce que je te dis." Herbert fouilla habilement sa sacoche et tira sa plus belle plume ainsi que son encrier. Il déroula soigneusement un beau rouleau de parchemin, coinça tout aussi habilement les coins sous des cales et attendit les paroles de son roi.

"- La missive est à envoyer dans les souterrains Herbert. Monseigneur l'évêque Comte Varifus et très respectés Maîtres Mar..."

Le poing de Breumiz s'abattit violemment sur la table faisant sursauter Herbert qui manqua d'un cheveu de déraper.

"- Majesté, non il ne faut pas ! Nous ne pouvons courber l'échine et céder à leurs pressions et à ce chantage ignoble ! Nous trouverons un moyen ! Nous ne pouvons abandonner de la sorte !
- Ma décision est prise Breumiz, nous ne pouvons nous permettre une guerre avec l'empire Orlanthi.
- Mais Majesté, si vous leur cédez ce réseau, nous perdons une source de revenu pour la couronne et nous leur permettons de faire circuler des espions et des marchandises dans notre royaume. Ils en profiteront assurément pour installer des contacts partout dans le royaume !
- N'est ce pas déjà le cas mon ami ? Allons tu sais aussi bien que moi que leurs espions sont infiltrés parmi nous depuis bien longtemps déjà. De plus, ce réseau n'est plus si prospère que ce qu'il a été, la disparition du forgeron a signé le déclin de nos affaires en ces lieux. Nous ne pourrions les maintenir bien longtemps sans nous ruiner.
Si nous devons cesser nos activités, autant utiliser les entrepôts et les étals afin de renforcer nos liens avec l'un de nos voisins. De plus, nous ne pouvons pas refuser l'offre des Orlanthis sans déclencher un conflit que nous n'avons pas voulu. Rien ne serait plus dramatique pour notre royaume qu'une guerre.
- Mais quand même, abandonner notre implantation et nos engagements envers ces valeureux combattants ridiculisera la couronne…
- En aucune manière, regarde la situation d'un autre oeil. Si le royaume s’allie avec l’empire Orlanthi qui dispose de forges en parfait état de marche et est capable de forger de nombreuses réalisations que nous ne sommes plus en mesure de produire, ces valeureux guerriers n’en seront que plus ravis. Ils verront dans cette action, que la couronne se soucie bien plus d’eux et feront taire les rumeurs affirmant le contraire. »


Herbert ne perdait pas une miette de l’échange, manifestement une page importante de l’histoire du royaume se jouait et il allait être l’un des acteurs principaux. Plus tard, les ménestrels raconteront que c’est lui qui a écrit cette missive, ils écriront que c’est sa main qui a permis que tout ceci soit possible. Le château tout entier parlera de lui et ces deux commères de Mahaut et Ygerne ne pourront que se gorger d’éloge pour lui. Son cœur se gonfla d’orgueil à ces pensées et il attendit avec une impatience non feinte la suite de la dictée de son roi.

« - …. plus le choix Breumiz, nous devons le faire. »

Résigné le premier conseiller capitula :

« - Bien Majesté, je vais faire le nécessaire afin de régler tout ceci. »

Hormandre se tourna à nouveau vers le scribe et reprit :

« - Bien reprenons, Herbert. Monseigneur l'évêque Comte Varifus et très respectés Maîtres Marchands….»
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