La réponse d'un type qui aime un peu plus moliaire que Galthée
Le refus de « par contre » est une vieille antienne puriste depuis Voltaire (« par contre » étant repris du langage commercial).
Il est pourtant passé dans l'usage courant.
On notera que Gide s'en faisait le défenseur préférant, pour des raisons
d'opportunité, « par contre » à « en revanche » dans un exemple du type
« Mes deux fils sont morts à la guerre ; par contre, mon neveu n'a été
que légèrement blessé » (dans le cas inverse, on verrait mieux, en effet:
« Mes deux fils n'ont été que légèrement blessés à la guerre ;
en revanche, mon neveu a été tué).
Péchoin et Dauphin (Larousse des difficultés) notent à juste titre que
« Naguère critiqué, "par contre" est désormais admis dans le registre
courant. RECOMM[andation] Dans l'expression soignée préférer "en revanche, au contraire, du moins", en fonction du contexte. »
Cette sage préconisation vous préservera de l'ire des puristes
(que j'attends personnellement sur le pré. Je choisis mon arme : les
subtilités d'accord du participe passé... Hi hi !). Naturellement, vous
trouverez encore des ouvrages puristes à la Capelovici (« Tends tes
doigts que je te donne un coup de badine », tel est leur principe de
défense d'une langue momifiée, donc morte) qui vous diront que «Gna gnagna ».
Il faut regarder la date. On ne le reprochera pas à Adolphe
Thomas (un état de la langue et de sa normalité déjà ancien). Mais
Girodet (Bordas des difficultés), qui penche (quoi qu'il en dise) du
côté des puristes, se garde bien de condamner (ce qu'il fait dans
d'autres cas). Il écrit (nuance importante chez lui) : « À éviter dans
la langue surveillée » (penser notamment à l'écrit ou aux discours
préparés, aux échanges un peu formels).
A ceci s'ajoute celà :
L'expression "par contre " a longtemps été mise à l'index et vilipendée. Aujourd'hui la position des grammairiens et lexicologues est généralement celle-ci :
– On peut dire par contre quand il y a opposition entre deux idées, l'une étant le contraire de l'autre : Pierre est coléreux et agressif dans ses rapports avec les autres. Par contre il est doux comme un agneau lorsqu'il parle à son chat.
– On emploie en revanche quand il n'y a pas opposition entre deux idées : Pierre est très susceptible et n'admet pas la contradiction. En revanche, c'est un garçon très serviable qui se met en quatre pour vous être agréable.
Il reste cependant des irréductibles qui condamnent par contre.
En plus, Voltaire il faisait pipi au lit quand il était petit ! D'où un manque total de confiance en soi, comment peut-on alors lui faire confiance quand il dit que par contre n'est pas français !