Je serai Ton ombre

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Othillie
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Je serai Ton ombre

Message par Othillie » 08 nov. 2005 11:57

Depuis que je suis toute petite, Elle me parle. Sa voix est ma compagne. Mon père n’a jamais éprouvé de surprise quand je lui disais ce qu’Elle me racontait. Il savait accepter Ses desseins avec humilité, et prenait cela comme un honneur. Mon père était barde. C’était un homme merveilleux. C’est lui qui m’apprit à chanter, à danser, à jouer. J’étais profondément heureuse avec lui. Jamais il ne s’interrogeait sur mon humeur, jamais il ne me jugeait, comme les autres habitants du village. Tout était naturel avec lui.

J’aimerais beaucoup le revoir…

Un jour, alors que je jouais de la mandoline assise dans le pommier derrière chez nous, Elle est revenue. Cette fois-ci, Elle ne m’a pas laissée entendre une de ses ballades mélancoliques, Son ton était sérieux, bien qu’affectueux.

« - Othillie, fantasque jouvencelle,
L’heure est venue de répondre à Mon appel.
Pars sur le champ, n’emmène rien,
Rejoins les Souterrains de Delain.
Là-bas, Je te confierai ta mission.
Promets-tu de M’obéir avec abnégation ? »

Je ne pus que répondre avec ferveur :

« - Emmène-moi dans la pénombre,
J’y serai Ton ombre. »

Je suis allée voir mon père. Comme à son habitude, il a compris. Nul mot ne fut utile, mon visage transfiguré parlait pour moi. Avec tendresse, il prépara un panier dans lequel il plaça quelques unes des pommes de notre jardin. Pendant ce temps, je ramassais mes maigres affaires, enveloppait ma précieuse mandoline. Sans effusion inutile, je lui fis mes adieux et me mis en route. J’étais euphorique, portée par la joie de savoir que j’étais Sa protégée, et que j’allais enfin Lui être utile. Arrivée à l’orée de la forêt qui jouxtait notre jardin, je m’étendis par terre, bras en croix et observait le ballet des nuages. Brusquement, j’eus l’impression que ceux-ci tournoyaient. Un rire de liesse monta du fond de ma gorge, mes paupières se fermèrent et je me laissais emporter par ce tourbillon d’ivresse. Elle était là, Elle me prenait la main. Le voyage commençait.
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Message par Othillie » 09 nov. 2005 21:44

Cela faisait quinze jours que j’étais cloîtrée dans cet endroit sordide. Il n’y avait plus de soleil, plus de jour ni de nuit, seule cette obscurité épaisse et poisseuse qui envahissait tout. J’avais bien essayé de sortir… Las, je sentais autour de mes chevilles les anneaux reptiliens se faufiler, m’arrachant des cris de dégoût. Un colosse hideux avait tonné de sa grosse voix pour me menacer… J’étais vite rentrée dans ma prison.
Inoccupée, je traînais mon ennui de pièce en pièce. Il n’y avait nul humain pour me divertir, ou pour me captiver. Accablée par l’oisiveté, je passais mon temps dans une alcôve. Je chantais un doux air mélancolique. Les notes d’égrenaient et voltigeaient sous la voûte, avant de s’écraser inexorablement contre les parois de mon asile, tels mes espoirs envolés.

Mais que faisais-je ici ? Pourquoi m’avait-Elle emprisonnée, puis délaissée ?

Dans un dernier sursaut d’espoir, j’entonnais le cantique inventé par mon père, celui qui La glorifiait dans toute sa splendeur.
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Message par Othillie » 11 nov. 2005 20:04

Elle avait entendu la longue mélopée de ma plainte, Elle m’avait répondu ! Et dire que je doutais d’Elle ! Je suis Sa protégée, l’instrument de Sa gloire. Comment ai-je pu douter ?

Sa douce voix me sortit de ma longue léthargie. Avec Son tact, Elle avait compris ma solitude et m’apportait de quoi la combler. Avec quelle joie je recevais ce cadeau délicat et mélodieux !

Puis Elle m’avait guidé vers un coffre. Sous ses ordres, je me suis chargée. Ma mission prenait forme. Le chemin serait long, les recherches laborieuses, mais Elle serait là, Elle ne me quitterait pas des yeux. Elle me porterait à chaque pas.

Je fermais les yeux et m'élançais vers Ses protégés.
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Message par Othillie » 16 nov. 2005 16:02

J'étais lasse. J'avais rencontré déjà neuf d'entre eux. Leur diversité m'avait séduite d'emblée : c'était bien une marque de Son choix. Au début, leur enthousiasme débordant me plut. Ils étaient dignes d'Elle, prêts à tout pour La satisfaire.

Mais peu à peu, le découragement me prit. Ils ne comprenaient pas Ses desseins. Ils ne cherchaient pas au bon endroit. Pourtant, tout était sous leurs yeux. Ils leur suffisait de rassembler les morceaux de leur connaissance individuelle, et la lumière pénètrerait leurs esprits. Pourquoi n'apprenaient-ils pas à regarder ?

Mais je les laissais. J'avais encore tant de monde à voir. Ajustant mon fardeau sur mon épaule, je me remis en route.
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Message par Othillie » 21 nov. 2005 17:52

Ses fidèles se réunissaient. Grâce à l'opiniâtreté des plus fervents, ils avaient trouvé quelle était leur mission. Il ne leur restait plus qu'à mettre en oeuvre le premier de ce qui assurerait Sa pérénité dans les Souterrains.

Je me laissais à nouveau emporter par le souffle de ma déesse, laissant derrière moi les douze fidèles sur la bonne voie. Elle m'emportait dans les profondeurs, je m'abandonnais à Sa volonté.

Lorsque j'ouvris les yeux, le spectacle que je découvris me désola. J'appelais Trille et le serrais contre moi. Comment pouvaient-ils survivre avec un esprit intact dans un tel lieu de mort ? Je me sentais contaminée par l'atmosphère putride de décomposition, provenant de tous les êtres qui hantaient cet endroit. D'emblée, j'en vins à haïr ce lieu. Il me tardait de le quitter. Alors j'entamais ma nouvelle marche sans attendre.
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Sunetra
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Message par Sunetra » 03 janv. 2006 00:50

Le Village - Le Temple d’Apiera.

Le village du premier contact rassemblait la plupart des bâtiments communs des souterrains. On y trouvait bien sûr une auberge, la fameuse auberge de Momo, où se réunissaient des aventuriers nombreux et variés pour échanger les derniers potins. Bien sûr, la Caravane marquait également ce lieu de sa présence, leur échoppe du village étant peut-être la place commerciale la plus importante des souterrains. Les fonctionnaires d’Hormandre avaient eux aussi leur bâtiment, ainsi que les guérisseurs, et l’on trouvait également un centre d’entraînement. Mais derrière toutes ces structures, s’élevaient au fond du village les temples des dieux de Delain. De même que chacun des dieux étaient uniques, aucun temple ne ressemblait à un autre. Tous étaient à l’image de la divinité à laquelle ils étaient dédiés, tous majestueux à leur façon. Mais pour Sunetra, un seul lieu importait : le temple d’Apiera.

Ce dernier était à l’image de la déesse, à la fois discret et très présent. Situé dans le coin extrême sud-est, il était en grande partie masqué par l’ombre des parois sur lesquelles il s’appuyait. Mais il s’élevait jusqu’au plafond de la caverne et dominait le village. On dit que les détails architecturaux de la structure dépendent de la personne qui regarde le temple et qu’ils changent selon l’humeur de la Déesse. Un commerçant verra certainement un bâtiment luxueux, tandis qu’un assassin ne verra aucune décoration. Cependant, si l’on fait fi des détails, il est une chose qui ne change jamais dans le temple d’Apiera : son cœur. Une tour creuse immense, aux multiples balcons, passages secrets et fausses portes, transperçant le plafond de la caverne jusqu’aux extérieurs des souterrains. S’infiltrant par le dôme magique qui surplombe la tour, la lumière de la Lune vient éclairer les balustrades intérieures, les statues des milles visages de la Déesse et les escaliers élancés, pour finalement venir frapper l’autel situé dans le grand Hall du temple, au rez-de-chaussée, et illuminer les colonnades.

Agenouillée sur la pierre fraîche devant l’autel, Sunetra priait avec ferveur. Autour d’elle, s’étaient réunis en cercle plusieurs de ses confrères, Sélénites et Entropistes. La lumière de la pleine Lune inondait le hall, le silence régnait.

Enfin, Sunetra sortit les présents qu’Othillie leur avait remis, à elle et ses amis. Durant des jours, les prêtres d’Apiera avaient cherché la signification de ces cadeaux inattendus. Aujourd’hui, ils étaient sur le point d’accomplir leur quête. Tout d’abord, Sunetra étala le morceau de cuir souple beige, la Faveur d’Apiera. Elle appliqua ensuite sur le cuir un peu de la substance collante de la fiole que lui avait remis personnellement Othillie, le Leg d’Apiera. Puis elle sortit l’Ombre de la Déesse, un parchemin, qu’elle colla sur le cuir. Sunetra modela alors l’ensemble de sorte à confectionner la forme du masque, avant que la colle ne séche et ne durcisse. Une fois cela fait, elle sortit les autres présents d’Othillie, qui allaient permettre de décorer le masque : du brouet de noix et des feuilles d’indigotier pour la Grâce d’Apiera, la poudre de cochenille, le bois de santal et la racine de garance pour le Bienfait d’Apiera. A l’aide de ces divers colorants, Sunetra donna vie au masque. Sur un fond bleu sombre, elle plaça des points jaunes pour représenter le ciel étoilé. Elle laissa une grande partie en blanc, en plein milieu du masque. La Lune. Enfin, sur les côtés du masque, elle utilisa intensivement le vert, tandis que sur le front, elle dessina un petit scorpion rouge. Elle sortit ensuite le dernier Présent d’Apiera : quelques toises de corde fine. Sunetra enlaça plusieurs morceaux de corde autour du masque, afin de brouiller ce qu’il représentait, tout en le renforçant également. Elle garda un peu de corde pour assurer le maintien du masque sur la tête. Une fois tout cela fini, elle contempla un instant le résultat. Le silence régnait toujours, ponctué seulement par les prières chuchotées par ses amis autour d’elle. Enfin, Sunetra se releva et plaça le masque sur l’autel, donnant ainsi le départ de la cérémonie qui allait investir le masque de la foi du clergé en Apiera et de sa puissance.


La musique s’éleva dans le temple. Tout d’abord lente et imperceptible, le rythme s’accéléra ensuite légèrement, tandis que les notes s’élevaient au cœur du temple. Alors les voix des prêtres se firent entendre, dans un chant tantôt pur et harmonieux, tantôt chaotique et discordant. Comme par magie, d’innombrables banderoles, rideaux et drapeaux apparurent dans les airs. Faits de la soie la plus fine, les tissus rouges, bleus, noirs, jaunes et verts flottaient dans les airs, poussés par un vent imperceptible venu de nulle part. Dansant et chantant parmi les voiles, les prêtres furent à la fois isolés et réunis, manifestant leur foi individuelle tout en participant au rituel commun. Au centre, le masque grossièrement réalisé se mit à luire sous les rayons lunaires. Le halo s’intensifia jusqu’à en devenir aveuglant, tandis que le feu de lune se déversait sur l’autel et sur le sol du temple.
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Kipketo
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cérémonie du premier masque

Message par Kipketo » 03 janv. 2006 12:32

L’heure de la cérémonie était venue.
Une parade, une feinte, et le long sabre de Kipketo décapita son assaillant.
Celui que ses amis surnommaient «le lynx » jeta un dernier coup d’œil au champ de bataille pour jauger la situation de ses frères d’armes… ils se passeraient de lui sans problème.
Kipketo prononça une rapide prière à l’attention de l’esprit de celui qu’il avait combattu, puis rituellement comme après chaque combat nettoya la lame de ses deux sabres et vérifia leur tranchant.

A son arrivée au temple, il repéra une petite niche dans la pénombre en léger surplomb de l’autel, et s’y installa.
Par habitude, il sortit de sa besace une feuille de parchemin, son encrier et commença l‘ébauche d’une estampe.
La solennité du moment et la prégnance de la Déesse en ce lieu sacré semblèrent l’inspirer, et ses mains figèrent la scène presque inconsciemment.
Nombreux étaient ceux venus partager leur foi envers Elle, ils étaient à son image : multiples dans leur diversité et un dans leur foi. Comme les autres Kipketo entonna sa prière, laissant son esprit vagabonder, espérant que le masque reflèterait les subtiles différences de chacun et révèlerait à leur Divinité toute l’étendue et la richesse de leur foi.
Absorbé par sa prière et ces instants de communion partagée, Kipketo ne percevait pas réellement ce qui se passait au niveau l’autel… quand soudain l’odeur du sang troubla ses sens et l’extirpa de cet état de béatitude. Il chercha à se concentrer... mais pour lui le charme était rompu...
Troublé, il posa alors un regard empli d’admiration et de compassion sur Sunétra. Elle était désormais entièrement vouée à sa Divinité, …puisse-t-elle remplir au mieux les devoirs incombant à sa charge.
Il l’admirait d’avoir pu mettre toute son ambition au service de sa Déesse, il l’admirait sans toutefois l’envier car il savait au fond de lui qu’il ne serait jamais capable d’un tel sacrifice.

La beauté du masque irradiait l’autel, même si sa personalisation très forte et notamment l'insecte y figurant n'évoquait rien pour lui, Kipketo se dit que l'essentiel était qu'Elle en soit satisfaite. Puis il s’éclipsa discrètement pour se remettre de ses émotions et en espérant que les autres masques évoqueraient des visages plus en adéquation avec sa foi.
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Sunetra
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Message par Sunetra » 03 janv. 2006 17:36

Au milieu de cette scène étrange, Sunetra s’était dévêtue, ne gardant que le strict minimum. Les yeux fermés, elle dansait parmi la soie, au rythme de la musique divine. Ses mouvements lents et sensuels auraient hypnotisé le plus insensible des hommes. Sa voix aux accents si particuliers se mêlait à celle des autres prêtres. Mais son esprit était ailleurs, concentré sur le masque qu’ils étaient en train de fabriquer. Apiera était une déesse aux multiples visages, cependant le masque ne pouvait être le reflet de toutes ces facettes. Aussi, Sunetra, mettant tout son cœur et tout son amour dans cette tâche, ne retint que les aspects qu’elle vénérait le plus chez sa déesse. Ses idées dérivant au fil du chant, l’esprit de Sunetra s’obscurcit. Elle redevint l’Ame Damnée, la Reine des Ombres, l’Assassin. Elle redevint la Maîtresse des Secrets, la Dame du Illusions, la Championne du Clan Caché du Scorpion. Sa danse devint plus rapide, plus vive, plus mortelle alors qu’elle dégainait ses deux poignards maudits de sa ceinture. Un nuage passa, la Lune fut cachée, et l’ombre reprit ses droits dans le temple, seulement brisée par la lueur du feu de lune qui s’écoulait de l’autel, sur le masque et la pierre du temple. Rouvrant les yeux, Sunetra s’avança alors vers l’autel. Le chant des prêtres diminua, tandis que les étoffes flottantes retombaient mollement sur le sol, libérant l’espace. Le silence se fit lorsque le cercle des adorateurs de Dame Lune se reforma autour de l’autel et de Sunetra. Un silence pesant, un présage. Les bras en croix, chacun tenant un tanto, la tête baissée au dessus de l’autel, le visage caché par ses longs cheveux d’obsidienne, Sunetra murmura une prière à Apiera. Alors, dépliant les bras dans un geste plus rapide que l’éclair, elle s’entailla par deux fois la poitrine tout en jetant au loin ses armes dans un même élan. Le sang gicla sur l’autel et le masque. Rejetant la tête en arrière, Sunetra poussa un hurlement de douleur qui se répercuta dans tout le cœur du temple, et attrapa le masque éclaboussé de son sang ainsi que celui de la Déesse, pour le brandir bien haut. A ce moment, la Lune réapparut, et vint frapper le masque d’un dernier rayon aveuglant, baignant tout le temple d’une lumière blanche bienfaitrice, tandis que les prêtres joignirent leur voix à celle de Sunetra pour crier les dernières prières.

Puis ce fut la fin. Les prêtres se turent, la lumière disparut, pour de bon. Seul point encore lumineux dans l’obscurité du temple, le masque brillait d’une pâle lueur magique. Finalement, elle s’éteignit elle aussi. Sunetra, faible, blessée, mais fière de ce qu’ils avaient fait, s’effondra sur l’autel, libérant le masque de Lune, d’Ombre et d’Illusions.
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Gippel
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Message par Gippel » 07 janv. 2006 15:53

Pendant des jours, il avait cherché avec les autres Selenites et Entropistes la signification de ces présents. Et le devoir l'avait appelé peu de temps avant la ceremonie, les monstres de Malkiar envahissaient le village. Il fallait tenir la ligne de front et essayer de la faire avancer dans le bon sens, c'est-à-dire vers la sortie. Avec ses amis il combattit donc repoussant les monstres. Quand ceux ci furent acculés, il sentit que le combat avait définitivement tourné en la faveur des habitants et visiteurs du village, mais en une fraction de seconde, la ligne se brisa et le monstres reprirent du terrain, se rependant dans les rues, anéantissant tous leurs efforts.


Finalement, il furent chassé, une fois la zone tranquille, il se rendit au temple. En passant devant chez Momo il entendit un cri retentissant semblant provenir du temple d'Apiera. Il accéléra donc le pas, pour voir ce qui avait provoqué ce cri, et surtout qui avait crié. Il arriva un peu essouflé sur le parvis, reprit son souffle et poussa la lourde porte .Il était trop tard, la cérémonie était déja bien entamée.


Il vit Sunetra, appuyée sur l'autel, et le cercle autour d'elle dans un drôle d'état. Et aussitot un objet à l'étrange eclat lumineux s'offrit à sa vue. C'était donc cela, le résultat de tant d'effort. Il se rapprocha du cercle de fidèles. "Pourquoi l'avait vous laissée s'automutiler ? N'y avait-il pas moyen de pratiquer une cérémonie moins... sanglante ?" Il se porta aussitot volontaire pour mener Sunetra à un endroit plus calme, et plus aproprié a une convalescente.


Sa tache au village était accomplie, et son groupe l'attendait, il devait réassurer son rôle de chef. Après une nuit de repos au temple, il sortit du village en passant par la rue principale qui portait encore des traces des affrontements de jours précedents. Il ferait la route avec une jeune recrue qu'il présentera au groupe une fois sur place.
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Message par Exirel » 17 janv. 2006 09:32

Depuis plus d’une semaine désormais, Codisius, et bien d’autre fidèle, attendait la cérémonie qui aurait bientôt lieu. Il avait confié ce qu’il avait reçu d’Othillie à Sunetra, sachant qu’elle en ferait le meilleur usage possible. Elle s’était portée volontaire la première, et il reconnaissait chez elle cet élan, cette fougue, qu’elle semblait mettre dans toutes les actions qu’elle entreprenait.

Ainsi donc, le jours où devait se dérouler la cérémonie, il revint des brouhahas du village pour se mêler aux prêtres du temple, ainsi qu’aux fidèles présents et venu des quatre coins des souterrains. Il savait qu’il en manquait, mais cela n’était pas important, car ceux-ci seraient, ou même avaient déjà été visité par la protégée de la Déesse.

Lorsque la cérémonie commença, il se tenait parmi les plus proches de l’hôtel, il ne voulait manquer en aucun cas ce qui allait se passer. Il senti en lui la force des chants de tous les prêtres réuni, cette force de l’unité, cette force de la foi vivante dans ces murs du temple de la Déesse.

Il se laissa presque porté par ce qu’il voyait, la grâce de l’Entropiste dépassant ce qu’il avait vu d’elle au combat. Il regarda la dernière scène avec un mélange de crainte et d’admiration. Cela lui donna a réfléchir sur le masque qu’il ferait lui... il serait difficile d’égaler l’éblouissante performance de Sunetra, et cela ne fit que le ravir, à voir ainsi que la Déesse était suivi en ces souterrains maudis...
-- Epilogue --
[Amaï Ethen] Disparu
[Eléria Doucepluie] Décédée
[Les autres] ???
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Message par Othillie » 17 janv. 2006 15:00

J'avais voyagé longtemps, visité de nombreux étages, et même des étages cachés. Il ne me restait que deux cadeaux d'Apiera sur les trente-six que je devais distribuer.

J'avais rencontré tous les Entropistes, et la plupart des Sélénites. Il était temps pour moi de les rejoindre sur le lieu de rendez-vous. Une fois rassemblés, nous irions tous ensemble au temple d'Apiera. je me mis en route et cheminait avec Spike, Sidonie orc et Priscilla folle du delain. Trille nous tenait compagnie, de son chant joyeux.

Nous arrivâmes sur le dispensaire, des Sélénites et Entropistes étaient déjà là. Alors commença une longue attente... La mélancolie me prenait, une torpeur que l'obscurité ambiante accentuait. L'inactivité nous pesait. De plus, nous recevions des nouvelles des autres, certains étaient en avance sur nous, d'autres en retard, rien de bien réjouissant.

Un matin, je me sentais tellement oppressée par les murs du dispensaire, les râles des blessés, l'odeur de la mort, que je sortis et m'assis sur un rocher. Je sortais ma flûte et commençais à en jouer. Je me rappelais mon père, ma tristesse face à son absence, et la musique reflétait mon chagrin. Je continuais longtemps à jouer ainsi, jusqu'à ce qu'une violente douleur me sorte de mes sombres pensées. Un rat venait de me mordre la chevilles. J'étais entourée de rats ! Partout ! D'horribles bêtes poilues avec leurs sales petits yeux vicieux et leurs dents pointues. Je montais sur le rocher immédiatement pour me mettre à l'abri de ces immondes créatures.
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Message par Othillie » 26 janv. 2006 11:11

Heureusement, Cosidius, Priscilla et Sidonie vinrent très vite à mon aide. Mais Cosidius était étrange. Il semblait avoir peur. Cela faisait bizarre venant d'un humain grand et musclé comme lui. Les rats furent rapidement éliminés.

Nous nous mîmes en route. Nous longions un mur quand Trille s'agita, voleta en mouvements désordonnés et alla se cogner dans le mur. Je ramassais mon rossignol, inquiète à l'idée qu'il s'était peut-être blessé. Je ne vis pas au départ les ondes se propager sur le mur jusqu'à devenir une sorte de disque liquide. Trille venait d'ouvrir un passage. Curieuse je m'engouffrais dedans sans attendre. Les six adeptes d'Apiera qui étaient avec moi suivirent bientôt.

A la sortie, nous nous trouvâmes dans une petite pièce assez sombre. Pourtant, malgré l'obscurité, nous vîmes des yeux briller, des dizaines d'yeux. Il y avait des monstres partout.

Un grondement terrible se fit entendre, nous distinguâmes une masse compacte et immense qui s'avança vers nous en poussant un grondement qui fit tressaillir chacun de nos os. Un troll comme je n'en avais encore jamais vu dominait la masse grouillante de dizaines de basilics, trolls et chauve-souris en tous genre. Il faisait rebondir son immense masse dans sa main, comme si elle eût été un simple fétu de paille.

Nous allions nous faire massacrer. Nous appelâmes les autres adeptes à l'aide mais ils étaient trop loin. Kipketo, varigo et Calinnor, déjà sur le temple, se mirent à prier Apiera afin qu'elle nous vienne en aide.

Le combat commença. J'entendis les cris de douleur de chacun de mes compagnons résonner avant de sombrer moi-même dans l'inconscience, sous le nombre des blessures. Nous étions condamnés.
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Message par Othillie » 27 janv. 2006 15:30

Les prières de Kipketo, Varigo et Calinnor furent entendues. Mais Apiera est déesse de la lune, capricieuse et inattendue. Elle exauça leur demande de secours. Kipketo, Varigo, Calinnor, Maitresse Naine, Spike, tgvoleur, Sunetra, Griffind, Glandor, DarkEvil, Hershe Las Palmas et Snake Plisken sentirent une sorte de bourrasque les envelopper, au même moment. Apiera, ma déesse, les avait emmenés près de moi et de Cosidius, Kesta?, Sidonie ork, Priscilla folle du Delain. Peut-être allions-nous être de taille à lutter contre ces monstres, finalement ? Je me relevais difficilement. Je ne savais pas me battre, je ne pouvais que prier, ce que je fis le plus sincèrement du monde.

En tous cas, ma facétieuse déesse nous avait désormais tous réunis. Nous devions maintenant rester en vie. Or le troll immonde s'approcha de moi et me faucha de sa masse. Je hurlais de douleur. Ma jambe était brisée. Trille voleta, affolé autour de moi, mais rien n'y fit. De mes nombreuses blessures s'échappaient mon sang, et ma vie, je sombrais à nouveau dans une noire inconscience.
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Message par Othillie » 03 févr. 2006 11:28

Je ne vis quasiment rien du combat qui fit rage. Lorsque je repris conscience, la plupart des monstres avaient succombé. Malheureusement, plusieurs d'entre nous aussi, dont Maitresse Naine. Cette dernière nous écrivit une lettre du village où elle s'était réveillée, et nous assura qu'elle ferait son possible pour nous rejoindre au plus vite.


Trille m'avait prodigué des soins diligents. Je me relevai doucement, sous le regard inquiet de Cosidius, et tentait de m'appuyer sur ma jambe qui avait été brisée. Pendant ce temps, Priscilla, encore essoufflée par les combats, entreprenait de fabriquer le deuxième masque d'Apiera.
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Message par Othillie » 04 févr. 2006 08:42

Priscilla :
Priscilla commença à prier, là, sur le champ de bataille. l'odeur nauséabonde du sang de troll mélée à celle des basilics remplissait l'atmosphère. Les frères et soeurs s'étaient relevés et pensaient leurs plaies. La plus pure d'entre eux avait faillit mourrir, c'était celle que Priscilla considérait comme la plus proche d'elle de par sa destinée. D'autres étaient morts, terrassés par la terrible force de RhAgn Moar et de son armée. Au moment de leur mort elle avait ressenti cette haine, la même qu'autrefois, la haine sans considération, celle qui fait oublier que l'on est humain, celle qui vous installe à l'état de bête enragée.

Priscilla priait, la tête de RhAgn Moar à ses pieds, la tête de celui qui avait osé se mettre en travers de la route de notre foi à toutes et à tous. Elle avait achevé la bête, rouée de coup par Spike, il n'y avait pas d'autre mot pour cet immondice de la nature.Priscilla avait placé sur le scalp de la bête les ingrédients pour rentrer en contact avec la déesse :

-un rouleau d’un parchemin souple, un peu humide et collant
-un morceau de cuir souple beige
- de la poudre de cochenille, du bois de santal et une racine de garance.
- du brou de noix et des feuilles d’indigotier
- une fiole d’un liquide transparent et collant qui sent la résine
- quelques toises de corde fine

Elle avait en premier lieu ouvert le parchemin où se trouvait la prière enchanteresse et avait commencer le cantique. Ce faisant, elle avait étalé le cuir couple devant ses genoux ensanglantés, puis Priscilla avait broyé la poudre, le bois et la racine pour en faire une mixture sirupeuse. Une partie de la mixture avait servit pour les couleurs du masque, elle but l'autre partie afin que l'âme du masque rentre en elle. Ensuite elle avait prit le brou et les feuilles et avait imaginé le relief du masque qu'elle voulait. Enfin elle avait placé la corde fine à travers le masque et ouvert la fiole.

Priscilla était là, sur le champ de bataille et elle priait, mais elle n'avait pas vu que le sang et l'odeur des morts s'étaient mélangés avec les présents de sa déesse...
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