Délia

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Message par Mélisande » 27 juil. 2005 12:12

Korgrim imposa à tous la présence de Sandria. Cet excès d'autorité déplut fortement à nombre d'entre eux. Même s'ils étaient prêt à prendre sous leurs ailes la jeune fille sans défense, les paroles impérieuses de Korgrim jetèrent quelques remous dans le groupe.

Athalante voyait d'un très mauvais oeil l'arrivée de cette gamine et de son regard d'adoration dès qu'elle regardait Korgrim. La jeune femme en parla au Conseiller, qui ne comprit pas vraiment où résidait le problème. Cet incident fut vite oublié par les deux jeunes gens.

Cependant, la bataille faisait rage. Pris entre deux portails, le groupe ne cessait de se défendre vaillamment contre les horde de démons qui les assaillaient. L'organisation entre eux étant maintenant bien rôdée, aucune perte ne fut cependant à déplorer.

Pris par le combat, ils ne firent pas trop attention au nouveau groupe d'aventuriers qui s'installa à côté d'eux, d'autant plus que Korgrim leur demanda de le laisser leur parler.
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Message par Mélisande » 28 juil. 2005 08:03

Korgrim aperçut deux silhouettes qu'il ne connaissait que trop bien, les deux mercenaires s'étaient approchés de leur groupe aux prises avec une troupe de monstres. Korgrim cessa ses attaques quelques instants pour s'adresser à eux, il fit signe à tout le monde de le laisser prendre la parole :

"- Kaali.... Vikash.... Je ne pensais pas vous voir en ces lieux. La croisade de Balgur vous occupe encore ou bien êtes vous simplement de passage ?

Je regretterais d'avoir à lever mon bras contre vous pour nous défendre aussi j'espère que vous venez sans intentions belliqueuses à l'égard de l'un d'entre nous. Tout ceux ici présents, sont sous ma protection et m'accompagnent."

Kaali répondit aussitôt :

« - Humm.... Je te trouve bien large dans ta protection et je ne pense pas que tu aies les moyens de tes ambitions à ce niveau. Pas plus que tu n'aies les moyens de me dicter ma conduite. Qu'importe, je vais vous laissez pour un temps au moins affronter vos démons, il me faut prier. La puissance de Balgur s'amenuise chaque, les "fidèles" usant d'elle sans lui retourner les prières nécessaires. »

Apaisés par ces paroles, l’escorte se concentra sur le combat contre les monstres sans plus s’occuper du Mercenaire et de ses compagnons. Kaali, par contre, ne perdait pas de vue ce groupe étrange. Une nuit, alors que les combats devenaient moins acharnés et que l’escorte avait décidé de monter le camp, afin de prendre un peu de repos, Kaali et ses amis se glissèrent subrepticement dans leur campement. Debout, il prit la parole au milieu des corps endormis.

« - Bien, j'espère avoir rétabli la logique des choses. Comme je te l'ai déja dit deux fois au cours des derniers jours (par ma voix et celle de Vikash) très cher Korgrim tu n'es pas à même de me dicter mes actions et ce que je peux ou ne peux pas faire : tu n'es pas Balgur.

Comme je l'ai montré par l'exemple à Nenya être membre du conseil n'est pas non plus une raison suffisante pour se soustraire à l'épreuve de Balgur en ces lieux.

Vous n'avez pas fui et vous avez été bien maigre en matière de négociation jusqu'alors. J'espère pouvoir vous montrer rapidement que votre nombre supérieur ne vous suffira pas en matière de combat. »

Cependant, épuisés par les durs combats menés depuis plusieurs jours, personne ne se réveilla aux discours de Kaali. Le Mercenaire firent alors preuve de leur puissance en inondant le campement de boule de feu. Les armures, déjà bien abîmées par les démons, ne protégèrent pas les aventuriers. Après avoir subi le feu, les cris commencèrent à s’élever sur le campement, cris de douleur pour les guerriers, cris d’horreur pour les mages et les archers, regroupés un peu plus loin. Kaali s’avança alors avec son arme et tua méthodiquement ceux qu’il abhorait le plus. Athalante fut la première à succomber. Sans même comprendre ce qu’il lui était arrivé, dans la douleur des brulures, elle ne vit même pas à qui appartenait la lame qui s’enfonçait dans son ventre, elle mourut aussitôt. Les vaillants nains Duron et Arriom furent les victimes suivantes, sans doute Kaali ne voulait-il prendre aucun risque de les laisser réagir. Puis ce fut le tour des Compagnons du Maul : Démence Précoce, Niaiserie Touchante et Léger Gâtisme. Enfin, Slaine tomba à son tour. Le carnage était complet.



Récit raconté par Korgrim, Kaali et Athalante
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Message par Korgrim » 30 juil. 2005 19:21

Kaali admirait la scène, satisfait.

« - Bien.... Je pense que la démonstration est concluante. Transmettez au conseil tout le cas que je fais de la protection qu'il peut apporter à des aventuriers se promenant ici au cours de l'épreuve. Certains d'entre vous sont morts, n'y voyez aucune haine, vous avez juste échoué et pouvez descendre plus bas acheter votre rédemption en combattant réellement le malin ou remonter vous aguerrir. Pour les autres à chaque jour suffit sa peine et demain il conviendra pour vous de choisir si vous souhaitez combattre, parlementer sur d'autres bases que celle données par maître Korgrim ou fuir. Pour vous l'épreuve continue et comme vous le voyez je suis à votre disposition. Hummm.... Korgrim... conformément à tes "ordres" aucun mal ne fut fait à Délia. »
Délia venait de comprendre le drame qui venait de se jouer autour d'elle. Plusieurs de ses amis étaient morts et c'était ce Kaali qui claironnait fièrement leur mort sous le prétexte d'une épreuve qu'elle ne connaissait pas.

Mais un vide plus grande encore était dans son coeur. Athalante, sa mère, n'était plus là non plus. Elle était au bord des larmes, au bord du gouffre ... Une sensation de nausée et de vertige la prit subitement à l'idée que quelqu'un avait pu la tuer. Elle y résista. La fureur et la rage l’avaient déjà prise une fois et les conséquences avaient été néfastes pour ses compagnons.

Elle ravala donc ses larmes, respira un grand coup et se planta devant Kaali. Elle dut lever la tête pour le regarder droit dans les yeux. Elle pouvait y lire la folie ... Non pas celle des goules du groupe, une plus dévastatrice, malsaine, une de celle qui appelle le sang. Elle avait peur, il pouvait ne faire qu'une bouchée d'elle mais Falis était derrière elle, avec elle ... Elle n'avait rien à craindre.

"Je suis Délia, avatar de la déesse Falis en ces lieux. Kaali, je te somme de cesser cette folie que tu commets au nom de cette épreuve fallacieuse. Mettre à mort des innocents, dans leur sommeil qui plus est, n'est pas une épreuve, c'est du meurtre pur et simple. Une épreuve implique qu'on est une chance d'y résister ... et tu ne daignes pas donner cette chance. Aurais-tu peur de perdre ... de perdre la face ?

Cesse cette folie. Tu sèmes le sang et la haine. Un jour, cette haine te rattrapera et c'est ton sang qui coulera alors."
Kaali toisa la toute jeune fille de treize ans.

»- Delia : tu es une petite fille gâtée et douée pour la magie, probablement moins que ta soeur puisque plus me semble impossible.

La dernière personne autre que Balgur a m'avoir sommé d'un acte est à tes côtés : Korgrim. Je te laisse t'expliquer avec lui sur l'efficacité de la méthode. Qualifier l'épreuve de "fallacieuse" pourrait tout a fait me faire perdre mon calme et utiliser le terme innocent a torts et à travers ne fera que confirmer ton état de petite fille qui a encore beaucoup a apprendre.

Il y a toujours un chance de résister : certains l'ont fait et ont pu quitter ces lieux sans souffrir. Vous avez eu mille fois le temps de me parler : seul Korgrim l'a fait et la nature de ses mots n'était pas satisfaisante.
Vous avez eu encore autant de temps pour fuir : aucun de ne l'a fait. Vous avez donc choisi le combat et échoué.

Delia... cesse d'employer l'impératif avec moi, reprends les livres que tu n'aurais jamais dû laisser et y apprendre les autres modes de conjugaison ne te fera pas de mal. »
Après le discours du serviteur de Balgur, une colère profonde et violente prit Korgrim. Mais sa colère n'était pas dirigée contre les bouchers mais contre lui même, il avait été fou de faire confiance à ses hommes. L'avant veille, il avait retenu Mythrion et Aerielle, tous deux voulaient déchaîner le campement de leurs agresseurs une tempête de boule de feu pour leur signifier de ne pas rester trop près d'eux. Il regrettait maintenant amèrement de les avoir retenus, rien de tout ceci ne se serait passé ou pas comme ça. Tout aurait pu être différent.

Il resta perdu dans ses pensées, se maudissant lui même de son erreur pendant que Délia réagissait vivement aux actes de leurs meurtriers. Il sortit de sa torpeur, une haine brûlante dans les yeux, ses bras tremblaient de colère. Il cacha son visage avec sa capuche, geste qu'il n'avait pas fait depuis longtemps, rompant ainsi sa promesse qu'il avait occultée devant la violence des actes de cette nuit.

Il se dirigea vers Délia et s'interposa, sa voix était atone mais dure :

"Non, Délia arrête ne dis plus rien. Partons, il est inutile de discuter. J'aurais dû être plus prudent c'est tout, c'est ma faute." Il ajouta plus bas pour la fillette, elle fut la seule à l'entendre :"Même si tu as raison sur le principe..." Il posa sa main sur la tête de la jeune fille et ajouta :

"Soigne les blessés, nous partons, occupons-nous de récupérer ceux qui ont péri, nous ne resterons pas ici."
Il se tourna ensuite vers le dynatotai qui empruntait un passage pour partir : "Quant à toi Kaali, nous nous reverrons, toi et ceux qui t'accompagnes. J'ai eu tort de croire que vous ne faisiez que passer. J'ai bien compris la leçon amère que j'ai reçue."
Korgrim, Membre du Conseil de la Main du Mal, Index/Oppression.
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Message par Mélisande » 01 août 2005 21:29

Quand Athalante se réveilla, elle ne reconnut pas les lieux dans lesquels elle se trouvait. Ce n'était pas sa tente, Délia n'était pas à côté d'elle. Elle était seule. Elle se redressa, mais la douleur la fit gémir, son corps était en piteux état, presque... transparent ! La réalité s'abattit sur elle comme une chape de plomb. Elle avait succombé !! Mais comment ? Elle se rappelait seulement s'être couchée tard, la veille après... Que s'était-il passé ?

L'angoisse lui étreignit le coeur. Où était Délia ? Ou étaient tous les autres ? Qu'allait penser Délia ? Elle avait failli à sa promesse faite à Korgrim, bêtement failli... comment allait-il réagir ?

Ignorant la douleur, elle se leva brusquement et chercha partout dans le dispensaire. Bientôt furent réunis Arriom, Duron, Slaine, Démence, Fridorik, Niaiserie et Léger. Ils purent reconstituer les faits, à plusieurs. Ils se mirent en route aussitôt, malgré leurs souffrances, pour rejoindre leur groupe. La petite humaine s'inquiétait tant.


Lorsqu'en fin de journée, Athalante parvint enfin à l'endroit du désastre, la première chose qu'elle fit fut de regarder avidement combien ils étaient, si tout le monde était là. C'est ainsi qu'elle vit Délia, son visage juvénile reflétant son chagrin. La jeune femme se précipita sur Délia et la serra dans ses bras, murmurant quelques paroles à l'oreille de sa fille.

Elles restèrent ainsi un long moment, Athalante ne voulait pas lâcher sa fille, elle avait tant craint pour sa vie ! La mère et la fille échangeaient quelques paroles murmurées à l'oreille. Délia fit agir sa magie pour soigner Athalante, qui la remercia en l'embrassant sur le front. Tenant toujours Délia contre elle, à genoux dans la poussière, elle chercha alors Korgrim du regard, une lueur d'inquiétude le faisant briller. La petite humaine le vit enfin. Elle ne pouvait voir les yeux du conseiller : sa capuche les cachait. Lentement, une larme glissa sur la joue d'Athalante, tandis que le désespoir s'emparait d'elle.


Tard, ce soir-là, Athalante et Korgrim tentèrent de parler. Mais murés chacun dans leur douleur récente, ils ne purent s’expliquer. Chacun resta perdus dans ses a priori. Les deux amants ne se parlèrent quasiment plus et s’évitèrent pendant deux semaines. Kaali avait laissé des lésions bien plus graves qu’il ne le pensait dans l’escorte de Délia.
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Message par Mélisande » 03 août 2005 14:38

Peu après l’attaque de Kaali, les trois goules annoncèrent leur départ à l’escorte. L’ambiance devint morose. Les discussions se faisaient rares. Sandria, intimidée, observait son nouveau groupe en silence. Athalante évitait Korgrim qui l’évitait aussi. Délia devenait taciturne. Sunfire, Puck et Duron ne partait plus dans leur joyeux délire. Bref, l’ambiance était morose. L’escorte se mit tout de même en marche vers le sud. Un matin, ils arrivèrent en vue d’un dispensaire, et de membres de la Compagnie du Ni.
Ce matin-là, après un repas rapide, le groupe hétéroclite se mit en marche, doucement vers le dispensaire. Les aventuriers s’éparpillaient un peu, chacun vaquant à ses occupations. Duron, la bouche en cœur, s’était précipité vers les Compagnons du Ni pour avoir des nouvelles de Tiliane. Sunfire fermait la marche, taciturne. Kharon avait devancé tout le monde, bientôt suivi par Sandria.

Athalante marchait aux côtés de Délia et non loin de Korgrim. Nastywoks, Aerielle, Mythrion, Slaine et Hoeg’ les entouraient. La jeune femme était étrangement silencieuse ce matin. La petite humaine avait des yeux brillants, les joues toutes rouges. Elle respirait vite. Son pas semblait hésitant. A un moment, un observateur aurait même pu la voir tituber.
Nastywoks avançait tranquillement sur la roche volcanique. Depuis longtemps les aventuriers s'étaient habitués aux volutes de vapeur et aux émanation de souffre, si ce n'est à la chaleur ambiante. L'antichambre des enfers portait bien son nom... Mais tous ici avaient bien compris le sens du terme "antichambre". Et si l'on pouvait se faire aux conditions de l'endroit, on imaginait avec peine ce que pourrait constituer les enfers eux-même - pour être précis, pas avec peine, mais plutôt appréhension.

Les bruits de combat n'étaient plus qu'isolés, et le dispensaire proche, lieu de refuge, mettait en confiance le groupe, qui avançait sans grande coordination. Toutefois, à plusieurs moments, quelque chose dans l'attitude d'Athalante, qui marchait non loin de lui, heurta l'attention de l'elfe. Un je ne sais quoi... comme si... comme si elle avait bu

Combien de fois Nastywoks avait pu constater les effets secondaires de la surconsommation, voire de la consommation tout court pour les moins résistants, de boissons alcoolisées... La taverne dans la citadelle des Chevaliers de Justice... Les nains qui dormaient sur les tables en fin de nuit, voire pire... Mais Athalante... De mémoire, jamais il ne l'avait vue dans cet état. Il ne se souvenait pas qu'elle ait même jamais consommé une goutte d'alcool, à la taverne en tout cas. Et pourtant... elle titubait. Les premières fois, cela aurait pu passer comme effet des aspérités et discontinuités du sol : un hasard. Deux fois... une coïncidence. Trois fois... une habitude.

Il s'approcha vers son amie, et au fur et à mesure, il put observer son visage. Le rouge, on peut le mettre sur le dos de l'alcool ; mais le souffle court, non, en aucune façon.

Nastywoks lui prit le bras : "Athalante... Athalante ! Que t'arrive-t-il ?"
Athalante leva un regard fébrile sur son ami. Elle balbutia :

"- Je ne me sens pas très bien, Nasty. J'ai chaud, j'ai mal partout..."

Elle regarda le dispensaire, maintenant tout proche.

"- Les guérisseurs du dispensaire sauront me soigner, il faut que j'y aille."

Soutenue par Nastywoks, la petite humaine parvint au dispensaire. Là, un superbe jeune homme brun, arborant le sigle des guérisseurs la prit en charge et l'allongea sur un lit. Il l'ausculta rapidement.
Sunfire regardait tout cela d’un mauvais œil, il se dit : « - rha non, c'est pas vrai! Les femmes, faut pas les emmener à l'aventure ! »

"-C'est bien beau tout ça, mais il y a Ash pas loin qui a besoin d'aide. Je vais le rejoindre pendant que vous surveillez la malade."

Korgrim remarqua qu'Athalante n'allait pas très bien mais tardivement, il était concentré, absorbé par des missives à mesure qu'ils marchaient. Les nouvelles allaient et venaient en ce moment. Quand le jeune guérisseur se présenta pour s'occuper d'elle, il voulut le retenir, encore plus quand il vit qu'il l'allongeait sur un lit. Mais il se dit qu'il devait faire ce pourquoi il était là après tout. Guérir les maux. Il ne dit rien mais toute cette affaire le travaillait, et il s'adressa au reste du groupe presque détaché, presque indifférent aux derniers évènements. Malgré tout intérieurement il était préoccupé, inquiet mais ne le montrait pas.

Après avoir ausculté avec précaution Athalante, le beau guérisseur s’approcha nonchalamment de Nastywoks, et des autres. Il leur déclara :

« - C’est vous qui accompagnez la jolie brunette là-bas ? Qu’est-ce que vous lui avez fait pour qu’elle arrive dans un état pareil ? Vous n’aviez pas vu qu’elle était fiévreuse ? »

Puis, le jeune homme se radoucit un peu :

« - Bref, elle a attrapé une fièvre maligne, elle en a pour une semaine au moins, à rester clouée au lit, peut-être deux. Et ce n’est pas la peine que vous restiez tous agglutinés ici pendant ce temps-là, vous ne servirez à rien ! On va s’occuper d’elle, ne vous inquiétez pas… »
Un grand sourire rassurant se dessinait sur le visage du jeune homme.
« - Allez, elle n’en mourra pas ! Tout au plus sera-t-elle un peu palôte. »

La jeune femme sombra dans l'inconscience, à peine deux heures plus tard, une révolution était lancée chez les Chevaliers de Justice.


Récit raconté par Athalante, Nastywoks, Sunfire et Korgrim.
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Message par Mélisande » 04 août 2005 22:43

Athalante se réveilla complètement déboussolée, dans un lit du dispensaire. Une montagne de missives ornait son lit, plus ahurissantes les unes que les autres, parlant toute du même sujet : une révolution avait eu lieu chez les Chevaliers de Justice, créant la pagaille et une scission chez les Chevaliers. La jeune femme était atterrée par la nouvelle. Elle écrivit aussitôt des missives, à ses amis, afin d’avoir leur opinion sur ce qu’il se passait. Elle écrivit également à Aerielle pour savoir où était l’escorte de Délia et où elle pouvait les retrouver.

Athalante retrouva rapidement l’escorte, aidée de Mythrion. Elle y croisa de nouvelles têtes : ainsi, Ash Mo et Zirgoss les avaient rejoints, pour un temps. Cependant, Hoeg’ et Nastywoks manquaient à l’appel, ils avaient eux aussi succombé à la fièvre. Athalante, mal à l’aise, se rendit compte qu’il n’y avait quasiment plus qu’Arriom, Délia, Duron et elle-même à ne pas faire partie des guildes alliées à la Main du Mal. Ce malaise se dissipa vite dans la joie de retrouver ses amis, et surtout sa fille.
Athalante serra Délia dans ses bras, tandis que Sunfire émettait une nouvelle réflexion :

"'-Hum, tu as changé, Délia. Tu as atteint un âge où il te faut découvrir la vie... Si tu veux, je peux te... montrer..."

Délia sembla tout de suite intéressée :

« - Je ne te suis pas très bien tonton Sunny quand tu dis : "Tu as atteints un âge où il te faut découvrir la vie". Je croyais que la vie se découvrait à tout age. Qu'est-ce que tu veux me montrer ? Vous m'avez déjà tous appris beaucoup de choses. Donc, à part l'expérience personnelle désormais, je ne vois pas ce qu'il y a à apprendre de plus. Mais je t'écoute. »

Décontenancée, Athalante concentra son regard sur sa petite fille... Petite ? Délia semblait avoir une quinzaine d’années, désormais. C’était une ravissante jeune fille. Le Chevalier de Justice inspecta la taille fine de Délia, les hanches rondes qui se dessinaient sous la jupe trop courte qui dévoilait trop les mollets joliment tournés de la jeune fille, le corsage trop étroit qui moulait la poitrine en plein développement de Délia...

Il fut rapidement convenu qu’une réunion entre femmes de l’escorte aurait lieu, afin de vêtir décemment Délia. Elle concernerait donc Aerielle, Athalante, Délia et Sandria. Sunfire, de son côté, continuait ses avances poussées, ce qui fit bondir Duron, qui s’opposa à ce qu’on touche à un cheveu de la jeune fille, que toute cette agitation amusait beaucoup.

Athalante ne suivait plus que d’une oreille la conversation. Korgrim était en vue. Un sourire radieux éclaira le visage de la jeune femme. Les deux jeunes gens parlèrent. Rapidement, Korgrim serra Athalante dans ses bras. C’était la première fois que les deux amoureux manifestaient de façon publique leur attachement. Ils parlèrent longuement, laissant l’escorte se mettre en marche et les devancer quelque peu. Puis ils se décidèrent à suivre leurs compagnons, et les rejoignirent, main dans la main.

La semaine qui suivit, les deux amoureux ne se quittèrent guère, profitant de chaque moment de la journée pour être ensemble.

Incidemment, le Chevalier de Justice apprit la mort de Kaali, administrée par le fight Club. Elle écrivit donc à Bardamu pour savoir s'il avait récupéré l'anneau de Ventarion, que lui avait pris Kaali. Plusieurs lettres se succédèrent. Le nain, qui s'était montré extrêmement suspicieux, voire insultant au départ, devint plus compréhensif et aimable, au fur et à mesure de l'échange. Il accepta ainsi généreusement de rendre l'anneau. Encore fallait-il qu'Athalante et Bardamu se rencontrent.



Récit raconté par Athalante, Sunfire et Délia.
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Message par Mélisande » 06 août 2005 11:37

Après avoir posé beaucoup de conditions, Bardamu semblait pressé de rendre l’anneau à Athalante, et avait annoncé qu’il ferait lui-même le trajet vers lui. Athalante s’étonna de tant d’empressement, mais Bardamu la soulageait tant par cette attitude, qu’elle ne se posa pas plus de questions. En effet, la perspective de devoir traverser l’antichambre seule l’avait angoissée, ajoutée au fait que Korgrim voyait cette entreprise d’un très mauvais œil, et que la jeune mère ne voulait pas trop s’éloigner de Délia.

Leur troupe avançait prudemment. Sunfire, Slaine et Puck avait quitté l’escorte pour suivre Ash Mo. L’escorte se retrouvait de plus en plus réduite, et cette pensée inquiétait la jeune femme. De plus, ses amis : Oli, Siobhan, Nastywoks, York, lui manquait. Elles se rendaient compte à quel point ses opinions étaient en décalage avec celles de ses compagnons actuels et se sentait isolée.

Il lui suffisait de songer aux essayages dans la tente de Sandria, ou la jeune fille avait exhibé sous les yeux d’Aerielle, Délia et Athalante des tenues plus indécentes les unes que les autres. Aerielle avait trouvé cela adorables, Délia aussi. Athalante n’en revenait pas d’être la seule à penser qu’une femme ne devait pas dévoiler ainsi son corps aux hommes des Souterrains, par des tenues suggestives et provocantes… mais devant l’opposition de ses compagnes, elle n’avait pu que se taire.

Un appel à l’aide leur parvint de deux jeunes femmes, Alina et Faeri, des Enataks que Korgrim connaissait bien. Ils s’élancèrent donc à leur rescousse. Quelques Enataks se joignirent aussi à eux, c'est ainsi que la jeune femme fit la connaissance de Zirgoss et de Farain, qui plut tout de suite à Duron.

Athalante reçut une missive de Bardamu. Il se trouvait tout proche et serait en vue du Chevalier de Justice le lendemain. Athalante attendit avec impatience le moment de leur rencontre.
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Message par Mélisande » 06 août 2005 21:41

Le lendemain soir, tard le soir, Athalante se tournait et se retournait sur sa couche, ne pouvant trouver le sommeil. A ses côtés, Délia dormait tel un ange, comme à son habitude. Mais le sommeil fuyait sa mère, trop énervée par la journée passée pour pouvoir se détendre suffisamment. Athalante fixa le plafond pointu en toile de sa tente. Non, rien n’allait plus, cette journée avait été une catastrophe, et elle n’avait rien pu faire pour en maitriser les évènements. Elle s’était faite menée par le bout du nez d’un bout à l’autre sans rien contrôler ! La jeune femme frappa sa couverture d’un geste rageur.

Dès le matin, elle avait été nerveuse. Pourtant, Duron avait su la détendre par une chanson aux vers bien choisis quoiqu’un peu osés. Quand Bardamu se présenta enfin, Athalante vint vers lui. Le nain avait un regard qui reflétait une extrême confiance en lui. Il salua d’emblée Athalante, qui répondit par un sourire. Ce sourire s’effaça dès la suite des propos de Bardamu : il amenait Ecate avec lui. La jeune mère se retourna aussitôt vers Délia, inquiète à l’idée des réactions. C’est à ce moment-là que tout dérapa.

Un groupe se présenta : les Energyzers. Athalante vint à leur rencontre pour expliquer la particularité de l’escorte, elle saisit la fin d’une discussion, qui sous-entendait que les Energyzers voulaient attaquer quelqu’un dans leur groupe. Paniquée, elle retourna vers Korgrim, qui avait rejoint Bardamu.

Korgrim et Bardamu s’étaient lancés dans une joute verbale agressive sur les défauts et critiques de l’ancienne escorte d’Ecate, composée de Chevaliers de Justice. Entendre leurs critiques sur sa Prima énerva passablement le Chevalier de Justice, elle remit vertement en place les deux adversaires. Korgrim apprécia peu la rebuffade.

C’est alors qu’Ecate fit enfin son apparition. Elle jaugea les différentes personnes d’un rapide regard. Un sourire malfaisant se dessina sur ses lèvres. Dès qu’elle ouvrit la bouche, ce fut pour déverser son fiel sur Bardamu, Athalante et Korgrim. La tension était palpable, Athalante craignait qu’elle ne tourne au conflit ouvert et se tordait les mains, à la recherche d’une solution pour calmer les esprits. En vain.

Bardamu s’approcha et lui remit l’anneau de Ventarion. Tout à sa joie de le retrouver, Athalante le remercia et lui donna ses quelques économies, en guise d’échange, ce que le nain refusa avec une gêne tout à son honneur.

Mais il lui demanda, en contrepartie, de garder Ecate pendant une semaine.

Sandria, de son côté, s’exaltait à l’idée d’avoir maintenant deux compagnes de son âge.

Korgrim et Bardamu se mirent à l’écart pour continuer leur joute verbale.
Athalante commença à paniquer, ils allaient se battre, c’était certain !
Ecate dut comprendre son trouble, et le meilleur moyen de m’amplifier. A la stupeur générale, elle se rapprocha de Korgrim le valeureux. Profitant de la stupéfaction de ce dernier, elle passa les bras autour son cou :

"- Dis-moi mon grand Korgydounet, tu veux bien me prendre ... dans ton escorte pour un temps ..."
La jeune demoiselle fit une petite grimace de reflexion :
"... s'il te plait"

Athalante en resta bouche bée. Les Energyzers en profitèrent pour partir, sans qu'elle songe même à les saluer.

"- Protéger Ecate ?"

Athalante regarda, interloquée, la chipie pendue au cou de Korgrim. Elle était redevable à Bardamu, elle le savait. La petite humaine déglutit péniblement.

"- Bien, je veillerai sur elle, Seigneur Bardamu. Vous pouvez partir sans crainte. Néanmoins... Ne tardez pas trop ! "

Délia n'avait pas encore dit un mot. Elle n'en perdait néanmoins pas une miette. Ecate .... C'était donc elle, celle qu'on appelait aussi sa "soeur". Elle n'avait décidément rien de comparable. Elle ne ressemblait quand même pas à cette furie !

Bardamu regardait aussi Ecate enlacée au cou de Korgrim :
"- Athalante...Je te remercie. Je sais à quel point ce que je t'impose t'est douloureux. Je ne l'oublierai pas."

Cependant, Bardamu n'était pas serein. Il désapprouvait le jeu auquel Ecate se livrait.

"- mmm....Ecate ?? Je ne suis pas encore parti que déjà tu t'agites. Tout n'est pas divertissement..."

La réaction d'Ecate avait surpris le conseiller qui recula quand elle s'était accrochée à son cou. Son visage se voila en une profonde interrogation mêlée de surprise :

"- Te prendre avec ... nous ???" Il tourna la tête vers Athalante et Bardamu pour écouter leurs réponses.

Il jeta un oeil à Ecate toujours pendu à son cou. Voyant qu'elle était dans une posture assez inconfortable, il se pencha et passa son bras gauche afin qu'elle s’asseye dessus. Pour l'instant il donnerait le change.

A partir de là, la fureur envahit Athalante. Elle passa le reste de la journée à tenter de contrôler sa rage afin de ne pas la dévoiler aux autres, et le temps passa comme dans un brouillard.

Dans sa tente, rien que d’y repenser, le cœur de la jeune femme s’emballait sous la colère. Elle se tourna d’un mouvement brusque sur le côté. Décidément, rien n’avait marché. Bardamu était reparti, Korgrim était aveugle. La jeune femme se retrouvait en charge d’une espèce de petite peste lubrique qui prendrait un malin plaisir à lui pourrir la vie. Duron passait son temps à se moquer et à enveminer la situation.

La semaine serait longue, très longue.



Récit raconté par Athalante, Bardamu, Ecate, Délia et Korgrim.
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Message par Mélisande » 08 août 2005 23:52

La semaine ne fut pas longue. Elle fut pire que cela.

Athalante évita Korgrim et s’enferma dans un mutisme boudeur. Ecate n’arrêta pas de monopoliser l’attention du conseiller, qui restait tout à fait courtois avec elle. Le reste du groupe suivait dans un silence pesant. Arriom s’étant trompé de chemin, ils durent s’arrêter pour l’attendre une journée près d’une échoppe. Le moral de chacun s’en ressentait. Korgrim rongeait son frein et le fit savoir ouvertement. Ecate, la perverse, sauta sur l’occasion :

« - Dis moi, mon Korgrim d'amour, si tu manques d'action, je peux venir te rendre une petite visite dans ta tente ce soir, histoire qu'on fasse plus ample connaissance ... ça te tente ? Je te promets que tu ne seras pas déçue du voyage. »

Athalante répondit à Ecate d'une voix atone, sans la regarder :

"- Korgrim n'a pas de tente, comme tous les aventuriers masculins de notre groupe d'ailleurs. Seules les femmes en ont, et encore, même pas une par personne."

Délia regardait Ecate d'un oeil amusé. Comment sa "soeur" pouvait être aussi libertine et naturelle ? Et aussi grossière !! En plus, d'accord, Korgrim était un homme séduisant, mais pas au point de perdre toute retenue. Elle décida de rester dans son coin pour regarder la suite des événements. De plus, sa mère était folle de rage, c'était lisible sur son visage, et il était plutôt risqué généralement de dire quelque chose sans voir Athalante partir en vrille pour un mot malencontreux. Nul doute que Duron allait encore envenimer les débats ... meme sans ses alliés Sunfire et Puck. Sandria était elle aussi bien silencieuse devant les avances d'Ecate. Il semblait pourtant évident que Sandria ressentait plus que de l'affection pour Korgrim. Les autres resteront silencieux, comme toujours tant qu'il n'y avait pas d'écho de bataille ou de partage de butin.

Korgrim parut surpris à la remarque d'Ecate, il leva un sourcil interloqué et demanda :

"- Ton Korgrim ? Et depuis quand je t'appartiendrais ?"

Il croisa les bras et dévisagea la jeune libertine, son regard tomba ensuite sur Délia qui semblait amusée de tout ceci. Il avait de plus en plus de mal à comprendre les deux "soeurs". Il secoua la tête, légèrement exaspéré.

"- De toute façon, comme vient de te le dire Athalante, je n'ai pas de tente... Donc tu ne pourras me -rendre de petite visite-" ses derniers mots furent prononcés sur un ton neutre, détaché.

Korgrim n'avait pas bougé, toujours debout, les bras croisés, son épée pendant dans son dos, son regard ressemblait à la glace de ses yeux.

Le soir même, alors qu’Athalante, isolée, écrivait de nombreuses missives aux Chevaliers de Justice, Korgrim s'inquiéta de la distance qui s'était installé entre eux ces deux derniers jours et la rejoignit. Immédiatement, une violente dispute éclata entre eux, qu’ils ne parvinrent ni l’un ni l’autre à endiguer. Les deux amoureux se séparèrent encore plus fâchés et emplis de rancune qu’avant.


Récit raconté par Ecate, Délia, Korgrim et Athalante.
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Message par Mélisande » 09 août 2005 11:05

Le mercredi matin, ils purent enfin se mettre en route. Korgrim se plaignit du manque d’animation dans les environs et profita de l'excuse pour lever le camp et partir vers le nord. Il n’en fallait pas plus pour que Duron, que la situation amusait fortement, s’en mêle :

« - Korgrim, mais arrête de te plaindre sans arrêt ... Tu as deux femmes qui ne demandent qu'à être comblées et tu râles encore. Alors
soit tu es un véritable étalon et elles vivent le paradis sous terre ... ce qui, au passage, ne semble pas être le cas. :ange: ;

soit tu es un infâme ingrat et dans ce cas, venez me voir les filles, vous ne serez pas déçues ... mais de grâce, pas de bipbip en amour, ça gâche tout
. »

Korgrim serra les dents aux remarques du nain :

"- Duron... Tu as ce don inimitable de m'énerver quand je ne suis pas de bonne humeur. A défaut de conquête, tu es très doué pour les piques… Duron un nain d'expériences ratées ?" ajouta-t-il grinçant.

Il décida de changer de sujet :

"- Tiens, que deviennent les Adamantiums ?"

La question du Conseiller ne fit aucun effet pour alléger l'atmosphère. En effet, la peste dévergondée entra en scène; Ecate déversa son fiel :

« - Laisse le dire mon chéri. Tu vois bien que c'est un nain et qu'il a besoin de compenser ses petitesses (taille et esprit) »

Elle passa derrière Korgrim et se pencha pour lui parler à l'oreille, mais suffisamment fort pour que tout le monde en profite.

« - Alors comme ça, il est tout tendu mon roudoudou. Viens là que je détende tes belles épaules massives pour décharger tout ce stress qui pèse sur elles.
Et si tu es sage, tu pourras même décharger autre chose
."

Sa langue passa langoureusement sur le lobe de l'oreille de Korgrim, tout en regardant droit dans les yeux Duron avec moquerie et Athalante avec défi.

Athalante blémit, mais soutint le regard d'Ecate. Les yeux noirs de la jeune femme devinrent deux lames tranchantes, tandis que ses poings se serraient à en trembler. Ses dents grincèrent et un filet de voix assourdie passa à travers ses lèvres serrées :

"- Petite garce !"

Ne pouvant en supporter davantage, elle partit en trombe sans un regard pour ses compagnons, et prit les devants pour aller vers le nord.
Délia était toujours autant intriguée par Ecate, même si l'amusement avait fait place au désaccord.
Duron était assez grand et malin pour répondre aux piques d'Ecate mais Athalante restait étrangement silencieuse. D'ailleurs son départ la prit totalement au dépourvu. Il fallait qu'elle intervienne :

"- Bon, Ecate, cesse ton petit jeu. Autant cela pouvait être amusant au début, autant cela devient ridicule à présent. Ne vois-tu pas que Korgrim n'est pas intéressé par tes manoeuvres d'approche ? N'est-ce pas, Korgrim ? Et vous autres, pourquoi ne réagissez-vous pas ? Il est temps que vous vous affirmiez pour une fois. Aujourd'hui c'est Athalante et Duron ... demain, ce sera vous si vous ne faites rien."

Puis elle appela plus fort encore :

»- Maman, attends moi ... attends nous, tu ne dois pas t'éloigner comme cela. C'est dangereux."



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Message par Mélisande » 09 août 2005 12:05

Sandria observait les péripéties d'Ecate avec colère et jalousie. Peut être avait-elle bien suivi l'enseignement de son maître Korgrim, car elle ne se laissait pas déborder par ses sentiments. Elle se remémorait certaines phrases de ce dernier : "Sandria, quelque soit la situation, tragique ou heureuse, maîtrise tes sentiments et ne les laisse paraître qu'aux personnes que tu jugeras digne de confiance..." Ces quelques mots résonnait dans sa tête. "Ne te laisse pas submerger par la colère, elle pourrait te rendre aveugle aux plus évidentes des évidences..."
Elle était en train de se remémorer tant de mise en gardes, qu'elle ne semblait plus trop faire attention à ce qui l'entourait... Elle faisait exactement tout le contraire de ce que Korgrim avait tenté de lui inculquer.

Lorsqu'elle retrouva quelque peu ses esprits, elle fut surprise de voir qu'elle était fort à la traîne derrière tout le groupe. Athalante visiblement agacée, avait pris les devants d'une bonne longueur. Sandria venait visiblement de rater quelque chose d'important. Voyant l'importance de son retard, elle s'empressa de ressortir ses notes pour lancer une incantation de déplacement rapide qu'elle mémorisa à sa grande surprise... Son retard refait, elle trouva Délia en train de s'expliquer avec sa sœur. Elle ne lui faisait visiblement pas de compliments sur son comportement. Korgrim... Korgrim et encore Korgrim... il semblait être le centre de toutes les attentions. Les hommes s'amusaient de le voir embarrassé par les avances d'Ecate, particulièrement Duron, alors que Délia et Athalante semblaient plutôt agacées et aigries.

Depuis que Sandria avait retrouvé son maître, elle n'avait point eu droit à un quelconque signe d'affection de la pars de Korgrim, seulement quelques mots gentils même en l'absence d'Athalante... Elle commençait à regretter les moments passés où quand, seule avec Mythrion et Korgrim, ils sillonnaient les Souterrains. Quelques part elle comprenait son comportement mais ne pouvait s'y faire.

Elle voyait faire Ecate avec une telle aisance naturelle que son audace lui donnait des idées mais elle n'osait point encore les mettre en application, surtout lorsqu'elle était amenée à croiser le regard d'Athalante, fort noir en ce moment... La piquante remarque de Délia, qui cherchait apparemment à mettre tout le monde en garde pour sa soeur, la surprit :

"- Tu sais Délia, ce n'est point l'envie qui manque mais la raison qui prend le dessus... Je ne sais si j'aurais les moyens et la capacité d'assumer mon opinion. Il y a des choses qu'il vaut mieux taire pour le bien de tous..."

Mais quelle mouche les avait toutes piquées toutes autant qu'elles sont ? Korgrim comprenait de moins en moins les réactions de la petite troupe et particulièrement de la gente féminine. Seule Aerielle paraissait ne pas prendre part au débat. Korgrim repoussa d'abord gentiment Ecate, gêné il la poussa doucement par les épaules :

"- Allons arrête, je n'ai pas mal à l'oreille, inutile de me le --lécher--." Il bougea les épaules comme si quelque chose le gênait.

"- Par contre c'est vrai que je ressens le manque d'exercice et un bon massage ne serait pas de refus."

Il prononça sur un ton complètement détaché de la 'guerre' qui se livrait dans le groupe, presque nonchalamment. Il ne comprit pas pourquoi Athalante s'était enfuie à toutes jambes, bouillante de colère. Mais ne jugeant pas l'affaire alarmante et vu que la sécurité du groupe n'était pas menacée, il continua de ranger ses affaires comme si de rien n'était.

Korgrim s'adressa ensuite à Délia, il n'avait à l'évidence pas compris non plus pourquoi elle lui disait ça :

"- Quelles manoeuvres d'approche ? Elle essaie juste de s'intégrer à notre groupe voilà tout. Et je suis le seul qu'elle connaisse donc il me semble normal qu'elle reste un peu plus avec moi. Surtout si vous êtes méfiantes à son égard."

De toute évidence il n'avait pas vu les oeillades de la petite peste, il était sur son petit nuage. Il continua toujours aussi détaché :

"- Ne nous séparons pas... Restons groupés... "

Ce que ne fit pas vraiment le groupe. Athalante s’isola à l’avant, avec Aerielle. Le gros de la troupe s’arrêta un peu plus loin pour la nuit, tandis que les retardataires s’établissaient à quelques lieues de là.
Athalante ne parlait plus à personne et rongeait son frein. Elle se concentra à nouveau sur les diverses choses à régler chez les Chevaliers de Justice, afin de se changer les esprits. Au moins, ses échanges fréquents avec Oli lui remettaient du baume au cœur. Plus que jamais, ses amis, York, Oli, Siobhan, Layos, lui manquaient.

Il restait encore une moitié de semaine avant le retour de Bardamu...


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Message par Mélisande » 10 août 2005 08:36

Le lendemain, donc jeudi matin, le Chevalier s’éveilla d’humeur maussade. Athalante avait encore très mal dormi, les propos de sa dernière dispute avec Korgrim tournant sans arrêt dans sa tête, au milieu de la longue liste de tâches à accomplir pour son Ordre. Elle répondit au courrier urgent émanant des Chevaliers de Justice, et repensa aux paroles de Korgrim. Il lui avait, entre autres, vertement reproché de ne pas s’occuper d’Ecate et de la négliger, alors qu’elle s’était engagée auprès de Bardamu. Il se retrouvait donc « obligé » de s’occuper de la « petite »(quelle mauvaise excuse !), puisque personne d’autres ne le faisait. L’argument truffé de mauvaise foi avait fait bondir Athalante, sur le coup. Après réflexion, la jeune femme se dit qu’elle tenait en effet bien mal sa promesse envers Bardamu. La pupille du nain avait beau être la pire garce qu’Athalante ait jamais connue, elle s’était engagée à prendre soin d’elle et s’acquittait bien mal de sa tâche. Elle chercha en quoi elle pouvait aider la jeune fille. Korgrim, (encore lui !) lui avait fait remarquer que c’était une pauvre enfant solitaire (ben voyons !) qui avait subi de nombreux abandons de la part de ses protecteurs. (Il faut dire que vu le caractère qu’elle avait, ce n’était guère étonnant…). Mettant toute sa bonne volonté à trouver comment aider la jeune fille, (et Falis savait qu’il fallait une caravane de bonne volonté pour ça !) Athalante parvint à trouver en quoi elle pourrait être utile à la fille de Nenya.

Réfléchissant ainsi, Athalante se laissa rattraper par le groupe. Elle vit Ecate, comme à son habitude, tournant autour de Korgrim en minaudant (comme une mouche attirée par une b***), et ce dernier faire comme si de rien n’était (quel faux jeton !). La colère enflamma la jeune femme, mais elle se contint. Alors que Korgrim avait éloigné Ecate de lui, afin de combattre un démon, Athalante se dirigea d'un pas ferme vers la réincarnation d’Ecatis :

"- Damoiselle Ecate, il faudrait que je vous parle, je pense. Suivez-moi, s'il vous plait."

« - Pas la peine de prendre des grands airs avec moi Athalante, je sais déjà ce que tu vas me dire. Et jusqu'à preuve du contraire, il ne me semble pas que Korgrim t'appartienne ou qu'il ait rejeté mes avances. Alors, au lieu de t'en prendre à moi et de pleurer sur ton sort, essaie plutôt de le garder. Car moi, je ne lâcherai pas le morceau comme ça. Que la meilleure gagne ! »

Athalante eut l'air sincèrement étonnée par le discours de la jeune fille. Ainsi la petite pimbêche avouait ouvertement ses manigances ! Elle répliqua, fronçant un sourcil, maîtrisant son envie de gifler l’insolente.

"- Vous ne devriez pas croire que vous avez la science infuse, jeune demoiselle. Je ne comptais pas vous parler de Korgrim. Celui-ci est assez grand pour faire ses choix seuls. Quant à me battre contre vous, je ne m'abaisserai pas à le faire, ce serait humiliant pour nous deux.

Non, je désirais vous parler de Nenya, et de vous..."


Entendant le nom de sa mère, Ecate quitta tout expression de défi et d'arrogance.

"- Je t'écoute Athalante"

Athalante hésita, se sentant intimidée, tout à coup.

"- Quand tu es née, ta mère et moi étions dans le même endroit. Te mettre au monde fut un véritable déchirement pour Nenya, pas un déchirement physique, mais moral. Elle était une enfant de la nuit, et savoir qu'elle venait de donner la vie, elle qui l'ôtait d'ordinaire, la bouleversa à un point tel qu'elle resta une semaine dans son lit, sans bouger, le regard vide..."

La voix de la guerrière s'affermissait au fur et à mesure qu'elle plongeait dans ses souvenirs.

"- Tu étais là, à ses côtés, tu pleurais... Je t'ai nourrie pour que tu survives… Puis l'esprit de Nenya a enfin pu combattre ses démons, elle est revenue à elle. Son premier geste fut de te prendre dans ses bras, Ecate."

Athalante regarda Ecate dans les yeux, une lueur intense dans son regard. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle oubliait les plus élémentaires règles de courtoisie et qu'elle tutoyait la jeune fille.

"- Ecate, à cet instant-là, ta mère t'aima profondément, exclusivement. Toutes les personnes qui l'entouraient disparurent de son esprit. Elle ne vivait plus que par toi. Même Amaï ne put rien faire et dut voir l'amour que lui portait jadis Nenya fondre face à celui, brûlant, qu'elle te réservait.

Dans ces conditions, je suis sûre que Nenya n'a pas voulu t'abandonner, elle n'aurait pas pu. Simplement, elle était dépassée par des forces supérieures, qui avaient décidé autre chose pour elle. Mais elle a lutté contre, elle a réussi à revenir pour te retrouver. Quel dommage que sa route ait croisé Kaali..."


Athalante baissa les yeux, le nom avait été prononcé avec rage. Elle sembla sortir de ses souvenirs et vrilla son regard brûlant dans ceux d'Ecate :

"- Bref, ne crois pas ceux qui te diront que ta mère ne voulait pas de toi. Cela n'est pas vrai et ne l'a jamais été, j'en suis convaincue. Garde l'amour de Nenya au fond de toi, Ecate, car elle ne t'a jamais trahie."

Ecate écouta attentivement ce que lui racontait Athalante, les yeux rivés dans ceux de la CdJ. Et c'est à peine si elle se rendit compte que le vouvoiement avait fait place au tutoiement. Fut-ce une intervention divine ou une simple mécanique dégrippée dans son cerveau, difficile à dire... mais une foule de sons, d'images, d'odeurs l’assaillit subitement... brutalement... irrésistiblement. Son cœur battait à tout rompre. Chaque battement ravivait un peu plus les instants passés, les joies avec sa mère, les peines et les douleurs aussi.

Elle revivait le regard que lui portait Nenya à cette époque, le même que celui qu'Athalante adressait à sa fille... le même qui lui manquait tant... Elle leva même la main vers l'image de sa mère dans sa tête, sans s’en rendre compte. Tout était si vrai… Elle resta plongée dans ce torrent d'émotions plusieurs minutes après qu'Athalante eut fini de parler. Elle s'arracha malgré tout à ce tourbillon et c'est les yeux embués qu'elle souffla plus qu'elle ne dit :

"Merci Athalante"

La jeune fille se détourna aussitôt pour aller s'isoler, pour revivre encore une fois ces moments qui lui manquaient tant.

... La petite fille avait repris le dessus... Mais personne ne devait voir, personne ne devait savoir.
Elle était une Déesse, elle n'avait pas le droit à la faiblesse.


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Message par Mélisande » 17 août 2005 01:03

Athalante repartit aussitôt en tête du groupe afin de ne surtout pas avoir sous les yeux le spectacle permanent d’Ecate en train de tourner autour de Korgrim. La jeune femme marchait vite, plongée dans des pensées déprimantes.

Korgrim la rattrapa en lui saisissant la main. Quand il vit l’état dans lequel se trouvait Athalante, il l’emmena s’asseoir sur un rocher, et lui parla doucement. Les deux amants s’expliquèrent tendrement, et se réconcilièrent. Désormais, tout quiproquo semblait écarté.

Ils se remirent en route, main dans la main. Trop préoccupés par eux-même, Korgrim et Athalante ne se rendirent pas tout de suite compte que quelque chose n’allait pas.

Dès le lendemain, Ecate et Délia, qui affichaient toutes les deux de larges cernes, firent des choses étranges : elles lançaient des sorts comme à leur habitude. Délia aidait l’escorte, qui se trouvait en plein combat, Ecate favorisait sa petite peluche. Pourtant, elles lancèrent des sorts qui n’avaient rien à voir avec ceux qu’elles avaient prévus, et leurs sorts frappèrent Korgrim, Arriom, Sandria, Kharon et Aerielle. Ecate rageait d’avoir fait des erreurs, et Délia se sentait complètement déboussolée. Les victimes de leur sort prirent cela avec beaucoup de patience, et calmèrent les jeunes filles, sauf Sandria. Elle fulminait. Mais elle ne pouvait rien dire, étant donné qu’elle avait reçu Bernardo.

Le dimanche matin, le même scénario se mit en place. Les aventuriers perdaient patience : combattre des démons était une chose à laquelle ils s’habituaient bien, recevoir des projectiles magiques dans le dos pendant les combats leur plaisait nettement moins. De plus, les peluches des deux jeunes filles commencèrent à attaquer aussi les membres de l’escorte, échappant au contrôle de leur maîtresse. Tout le monde commença à s’énerver. Délia, en pleurs, avoua enfin qu’elle ne dormait plus à cause d'un rêve qu’elle faisait. En insistant un peu, Athalante obtint le récit de ce rêve.

« - Mes rêves paraissent tellement vrai que je ne parviens plus m'endormir apres.
Ils me hantent toute la nuit.

Ils sont chaque fois un peu différents de la veille. celui de cette nuit était comme cela :


"Au début, il y avait un ciel bleu magnifique. C'était la fin d'apré-midi et le soleil qui avait dardé ses rayons puissants avait rendu la température ambiante chaude et suave. Quelques nuages blancs venaient cassaient l'uniformité du ciel, projetant des ombres rapides et agréables sur le vallon.
Ce dernier était verdoyant, parsemé de fleurs multicolores plus odorantes les unes que les autres. Tout était calme et apaisant. Rien ne venait troubler le chant des oiseaux ou le bourdonnement des abeilles butineuses.

Au milieu de tout cela, une petite fille seule courait aprés les papillons, paraissant prendre beaucoup de plaisir à les voir s'envoler.

Mais elle dénotait dans ce tableau champetre. Sa peau était d'une extreme blancheur, comme si elle n'avait jamais vu le soleil.
Et son regard semblait triste malgré la joie évidente qu'elle mettait à poursuivre les papillons.

Elle se figea soudain devant le plus beau, le plus grand papillon qu'elle n'ait jamais vu. Celui-ci, contrairement aux autres, ne fuyait pas et agitait ses ailes, le rendant plus tentant encore. Cette sorte de provocation ne laissa pas la petite fille insensible.
Elle s'approcha doucement, tendit les mains vers lui ... et l'enferma entre ses mains.

Le ciel gronda alors, les nuages blancs grossirent au point de boucher l'horizon et devinrent noirs et inquiétants.
La température chuta d'un coup.
La vallon, si vert, si frais, fana en un instant et puis devint couleur cendre.
L'herbe haut, à présent disparue, laissa apparaitre les vestiges d'un champs de bataille passé. Tout n'était que rouille et charbon.
Mais l'on pouvait encore distnguer les hampes de lances calcinées, les lames des épées ou encore le reste des armures rongées par le temps.

Le vent se leva, soulevant la poussière de cendres, rendant la visibilité nulle. Et avec lui vinrent des echos de bataille.
Les echos se rapprochaient ... la petite fille était encerclée, le combat était à présent tout autour d'elle. Elle percevait que des mots étaient scandés mais ne les connaissaient pas.

Et elle ne voyait rien. Le vent semblait tourner autour d'elle, l'épargnant de la poussière et des scènes de bataille.
Elle tomba à genou, mi-surprise, mi-effrayée, couverte de chair de poule.
Baissant la tête, elle s'apercut qu'elle tenait toujours le papillon entre ses mains.

Ses mains s'ouvrirent sans qu'elle ne put rien y faire. Mais le papillon ne s'envola pas pour autant.
Il ouvrit ses ailes en grand et apparurent des yeux ... qui semblaient scruter l'ame de la fillette."

Voila, c'est tout, apres, je me reveille et je n'arrive plus a oublier ces yeux.
»

Ecate bouillait de fureur en entendant ce rêve, et ne voulant rien révéler, s'enferma dans un mutisme rageur.


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Message par Mélisande » 17 août 2005 10:33

Le lendemain, dimanche, chacun commençait à être sur les nerfs. Ecate rabroua vertement Mythrion, qui essayait de lui donner des conseils. Son familier ne lui obéissant vraiment plus, elle demanda à l’escorte qu’elle l’en débarrasse. Aerielle s’exécuta sobrement. Ecate ne contrôlait toujours pas ses sorts, et s’isolait du reste du groupe en boudant.

L’avantage de la situation, se disait Athalante, c’est qu’elle ne poursuivait plus Korgrim de ses assiduités, ainsi. Mais Athalante était préoccupée par l’état de Délia. La jeune fille était démoralisée de ne pouvoir contrôler sa magie, et pleurait beaucoup. Sa mère tenta de la faire parler à nouveau de ses rêves, quand une bordée de juron surprit tout le monde. Sandria venait de retrouver sa voix, et ne s’était pas rendue compte que tout le monde pouvait désormais entendre ses injures. Athalante saisit deux ou trois bribes la concernant particulièrement, et se dit qu’il était temps qu’elle ait une petite conversation avec la jeune fille.

Mais pour l’heure, la guerrière s’occupait de Délia.

"- Délia, tu as dit que tu faisais "des" rêves ? Comment sont les autres? En quoi sont-ils différents ? Sont-ce les yeux qui reviennent sans arrêt, à la fin ?"

"- Oui Maman, ils sont un peu différents à chaque fois.

Celui de cette nuit était plus effrayant encore. Ils le sont de plus en plus.

Ca commence toujours pareil. Ce sont des détails qui changent."

Et elle raconte à nouveau son rêve :

"
...
Le vent se leva, soulevant la poussière de cendres, rendant la visibilité quasi nulle. Et avec lui vinrent des échos de bataille.
Les échos se rapprochaient ... la petite fille était encerclée, le combat était à présent tout autour d'elle. Elle percevait que des noms étaient scandés mais ne les connaissaient pas. Elle crut comprendre "labuquer" et "oknios" et d'autres encore mais était-ce vraiment cela ?
Le vent hurlait et déformait les mots.

Et elle distinguait des ombres dans cette tempête de cendres. Le vent semblait tourner autour d'elle, l'épargnant de la poussière et des scènes de bataille.
Elle tomba à genou, effrayée, couverte de chair de poule.
Baissant la tête, elle s'aperçut qu'elle tenait toujours le papillon entre ses mains.

Ses mains s'ouvrirent sans qu'elle ne puisse rien y faire. Mais le papillon ne s'envola pas pour autant.

Il ouvrit ses ailes en grand et apparut une bouche, un sourire, celui de quelqu'un qui vous veut du mal, un sourire sadique et glacial ...
"


Délia assura ensuite que ce n’était pas elle, la petite fille du rêve, qu’elle ne la reconnaissait pas, qu’elle était un spectateur immatériel dans ce rêve. Ecate ronchonna, comme à chaque fois que Délia parlait de son rêve. Korgrim maugréait contre les bêtises que la religion pouvait bien créer. Pour lui, Ecate et Délia étaient de petites filles qu’il fallait protéger, tout comme Sandria. Athalante consola Délia comme elle put, mais elle se sentait impuissante à résoudre son problème. Le Chevalier de Justice passa ensuite son après-midi à parler avec Sandria.


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Message par Mélisande » 21 août 2005 21:53

Le lendemain matin, le lundi, les jeunes filles n’allaient guère mieux. L’humeur du groupe éclata en une dispute collective. Mais au milieu de tout cela, ils apprirent, par une lettre d’Oli relatant les recherches de York, que les rêves de Délia faisaient allusion à une bataille durant laquelle les adversaires criaient « Ogmios » et « Laduguer », noms donnés à Balgur par les peuples nains et Trolls. Athalante et Korgrim reçurent alors des nouvelles de Bardamu, et s’empressèrent d’insister auprès de lui afin qu’ils viennent les aider.

Mardi, l’état des jeunes filles empira. Ecate était désormais inconsciente et Délia, si faible qu’elle ne pouvait plus se lever. Les membres de l’escorte leur firent soin sur soin, mais cela ne suffisait pas à les guérir. Délia pleurait en disant qu’elle avait peur de mourir. En insistant bien, Athalante, angoissée, parvint à arracher le récit du rêve que Délia avait fait cette nuit-là.

« - "...
Le vent se leva, soulevant la poussière de cendres, rendant la visibilité difficile. Et avec lui vinrent les echos d'une armée en marche.
Les echos se rapprochaient ... la petite fille était encerclée, l'armée était à présent tout autour d'elle. Elle percevait que des noms étaient scandés et elle n'en reconnut qu'un : Balgur.

Elle pouvait distinguer des humanoïdes dans cette tempète de cendres. Ils étaient de toutes les tailles, de toutes les formes. Mais ce qui était effrayant, c'était qu'ils étaient déjà morts une première fois.

Le vent semblait tourner autour d'elle, l'épargnant de la poussière et des soldats massés autour d'elle.

Elle tomba à genou, effrayée, couverte de chair de poule.
Baissant la tête, elle s'aperçut qu'elle tenait toujours le papillon entre ses mains.

Ses mains s'ouvrirent sans qu'elle ne pût rien y faire. Mais le papillon ne s'envola pas pour autant.
Il ouvrit ses ailes en grand et apparut le visage d'un homme.

Une voix s'éleva alors de toute part, puissante, profonde, et pourtant, c'était la bouche sur ce visage qui s'animait :
"Ecate, tu n'aurais jamais du t'en prendre à l'un de mes serviteurs.
Tu as mis en doute ma puissance et mes pouvoirs.
Voyons donc qui te sauvera toi !"

La papillon battit une fois des ailes et lorsqu'elles s'ouvrirent a nouveau, le visage avait fait place au crâne humain, une fois encore.

Au même instant, comme par magie, le décor changea et c'est dans un salle aux murs couverts de livres que je me suis retrouvée.
Un homme de haute taille se tenait devant une table, un livre ouvert devant lui, récitant une litanie.
Une fois terminée, il a refermé le livre et s'est tourné vers la petite fille qui était là elle aussi, prostrée.
L'homme avait le même visage que celui sur les ailes du papillon.

"Maintenant, Ecate, tes heures sont comptées, si j'étais toi, je me hâterais"


Puis son regard est venu transpercer le mien, son sourire était sadique et glacial.
Il avait senti ma présence alors qu'il n'y avait personne d'autre a part eux 2 dans la pièce.

"Quant à toi Délia, je n'ai rien contre toi. Tu fais malheureusement partie des dommages collatéraux"

Et il se mit à rire, un rire que je ne veux plus entendre mais qui résonne dans ma tête.
» Conclut la jeune fille dans un souffle presque inaudible.

La panique prit possession de la jeune mère. Plusieurs solutions furent proposées : remonter au Masque de Mort, descendre à la Moria, trouver un temple de Balgur…

La seule chose dont l’escorte était sûre, était qu’il ne fallait pas qu’elle reste sur place. Rongée par l’angoisse, Athalante décida d’un ton péremptoire qu’ils devaient tous se rendre sans tarder au Masque de Mort. Plus ou moins convaincus, ses compagnons n’osèrent pas contredire la mère éplorée. Ils se mirent en route aussitôt. Korgrim prit Ecate d’autorité dans ses bras pour la porter, tandis que Duron se chargeait de Délia. Il fut convenu que le soir, les jeunes filles se reposeraient dans la même tente, certains se relayant à leur chevet afin de les soigner, alors que les autres montaient la garde. Athalante et Korgrim prévinrent Bardamu et lui donnèrent rendez-vous sur l’escalier menant au pays des gelées.


Récit raconté par Délia et Athalante.
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