Charéos se faisait de plus en plus de soucis pour Athalante. Elle ne répondait pas, ne semblait plus le reconnaître et l'avait à peine senti réagir lorsqu'il l'avait prise contre son coeur.
N'en pouvant plus il contacta Nastywoks, ami d'Athalante et qu'il appréciait particulièrement, surtout lorsqu'il se retrouvait face à York...
Par deux trois mots ils convinrent d'un arrangement afin d'aider celle qui semblait aller de plus en plus mal.
Au petit matin Nastywoks s'approcha et, comme ils l'avaient décidés, prit une rune dans le sac de Charéos. Ce dernier avait réussi à coucher Athalante et s'était allongé à ses côtés afin qu'elle ne prenne froid loin du feu de camp de la compagnie Phoenix. Il faisait mine de ne pas bouger préservant ainsi le sommeil de sa compagne.
Nastywoks, que les prières de Charéos (pour une fois adressées ailleurs que vers Balgur) accompagnaient, récita une formule dont il n'avait pas l'habitude de se servir. Tout d'un coup les runes brillèrent, vibrèrent puis disparurent... une forme étrange était apparue autour des si jolis pieds d'Athalante.
C'est en poussant le même soupir de soulagement que Nastywoks et Charéos se regardèrent alors qu'Athalante commençait à s'éveiller.
Athalante tenta de se lever, la magie n'avait pas aussi bien fonctionné que prévu et au lieu du bloc solide voulu, il n'y avait qu'une sorte de pâte élastique.
Mais cela ferait tout de même l'affaire, Athalante ne pouvait s'éloigner trop loin maintenant.
Nastywoks et Charéos attendaient, avec quelques appréhensions la réaction de la jeune femme. Mais rien ne vint. Constatant la chose, elle jeta un regard toujours aussi vide à ses compagnons, à peine fronçait-elle les sourcils.
Alors Charéos ne tint plus : même cela ne la faisait pas réagir !
Il avança vers Athalante et lui mit une paire de baffe.
La jeune femme avait maintenant les joues rouges et Charéos voulut la laisser là, partir et s'isoler... mais il n'y arriva pas, comment la laisser seule ici ? Comment l'abandonner dans ses tourments ?
Alors il la prit dans ses bras, la serrant une fois encore contre lui. Et posant son visage sur sa chevelure noire, il se mit à pleurer.
Athalante releva son visage. Elle posa une main sur sa joue douloureuse. Et regarda Charéos dans les yeux. Le voile dans son regard sembla se dissiper quelque peu. Elle avança sa main et essuya d'un doigt léger les larmes sur le visage de Charéos.
Elle articula quelques mots, puis l'ombre s'empara à nouveau de son regard.
Le texte est écrit par Charéos puis par Athalante.
Prétoriens
L’esprit d’Athalante était toujours enfermé dans son rêve. Elle était avec Ventarion, dans le verger de son enfance. A nouveau, la silhouette de la jeune femme s'estompa. Elle sembla attirée par quelque chose à l'extérieur. Ses lèvres bougèrent mais elle ne proféra aucun son dans son rêve. Une larme coula sur sa joue, qui était brusquement marquée de rouge.
Puis son regard troublé se fixa à nouveau sur Ventarion :
"- Je suis déchirée, Ventarion. Ils ne veulent pas. Je... je n'arrive pas à venir vers toi. J'ai déjà perdu un père. Je ne veux pas en perdre un à nouveau..."
"- Ils ont raison, Athalante.
Perdre un parent est peut-être douloureux, mais c'est dans l'ordre des choses.
Perdre un enfant ne l'est pas.
J'ai déjà perdu une fille, et si tu me suivais maintenant, j'en perdrais une autre.
Et toi aussi.
Tu es femme maintenant, et bientôt mère. Ne regarde plus en arrière.
Tu as encore tant d'amour à donner et recevoir. Ne gâche pas tout cela.
Ecoute-les."
Le texte en noir est écrit par Ventarion.
Puis son regard troublé se fixa à nouveau sur Ventarion :
"- Je suis déchirée, Ventarion. Ils ne veulent pas. Je... je n'arrive pas à venir vers toi. J'ai déjà perdu un père. Je ne veux pas en perdre un à nouveau..."
"- Ils ont raison, Athalante.
Perdre un parent est peut-être douloureux, mais c'est dans l'ordre des choses.
Perdre un enfant ne l'est pas.
J'ai déjà perdu une fille, et si tu me suivais maintenant, j'en perdrais une autre.
Et toi aussi.
Tu es femme maintenant, et bientôt mère. Ne regarde plus en arrière.
Tu as encore tant d'amour à donner et recevoir. Ne gâche pas tout cela.
Ecoute-les."
Le texte en noir est écrit par Ventarion.
Double face
-
Nastywoks
Après les quelques artifices magiques auxquels il s'était employé, l'elfe Nastywoks ne savait plus vraiment que faire. Hormis suivre Athalante, et aider Charéos à se déplacer au plus vite quand il s'agissait de la rattraper.
La retenir lui aussi ? Il essaya bien... avec un succès mitigé, cela ne faisait que reporter le problème.
Viendrait un temps où elle réussirait à se mettre en péril, à force de cette folle persévérance.
Lui rendre son esprit. Voila ce qu'il fallait. La présence de Charéos, celle de ses amis, tout cela était déjà favorable, mais non suffisant. Il en fallait plus, beaucoup plus !
Alors que Charéos et York continuaient de retenir la paladine tant bien que mal (plutôt bien avec le recul), Nastywoks prit sa plume, et s'enquit de beaucoup de parchemin. Patiemment il écrivit à chacun des Chevaliers de Justice. Dans cette missive, il leur demanda de montrer, tous, leur soutien à celle qui avait tant subi ces derniers temps. La solidarité des Chevaliers devait pouvoir être invoquée ici. Et, reconnaissant que certains ne devaient pas connaître Athalante, il demanda quand même à chacun de lui envoyer un mot.
Un ptit mot, une bafouille, poétique, ou pas... sans nécessairement de sens clair. Une intention mise à l'écrit, une attention. Le maître mot était d'occulter totalement les derniers évènements, les tensions, les responsabilités. Cela elle aurait tout le loisir, malheureusement, de le retrouver au même moment que son esprit. De l'humour évidemment ! Quel meilleure arme contre la tristesse, la souffrance et la morosité que le rire ?
Tout cela, simplement, naturellement, dans une petite missive.
Submergée sous les animaux magiques, taupes, chats, oiseaux en tout genre, renards, furets pas pouilleux, Athalante serait obligée de réagir ! Un sourire serait déjà une victoire pour tous ceux qui s'occupaient d'elle.
Et c'est ainsi que l'autruche naine qui assurait la distribution de la correspondance de l'elfe se mit en route, à travers tous les souterrains...
La retenir lui aussi ? Il essaya bien... avec un succès mitigé, cela ne faisait que reporter le problème.
Viendrait un temps où elle réussirait à se mettre en péril, à force de cette folle persévérance.
Lui rendre son esprit. Voila ce qu'il fallait. La présence de Charéos, celle de ses amis, tout cela était déjà favorable, mais non suffisant. Il en fallait plus, beaucoup plus !
Alors que Charéos et York continuaient de retenir la paladine tant bien que mal (plutôt bien avec le recul), Nastywoks prit sa plume, et s'enquit de beaucoup de parchemin. Patiemment il écrivit à chacun des Chevaliers de Justice. Dans cette missive, il leur demanda de montrer, tous, leur soutien à celle qui avait tant subi ces derniers temps. La solidarité des Chevaliers devait pouvoir être invoquée ici. Et, reconnaissant que certains ne devaient pas connaître Athalante, il demanda quand même à chacun de lui envoyer un mot.
Un ptit mot, une bafouille, poétique, ou pas... sans nécessairement de sens clair. Une intention mise à l'écrit, une attention. Le maître mot était d'occulter totalement les derniers évènements, les tensions, les responsabilités. Cela elle aurait tout le loisir, malheureusement, de le retrouver au même moment que son esprit. De l'humour évidemment ! Quel meilleure arme contre la tristesse, la souffrance et la morosité que le rire ?
Tout cela, simplement, naturellement, dans une petite missive.
Submergée sous les animaux magiques, taupes, chats, oiseaux en tout genre, renards, furets pas pouilleux, Athalante serait obligée de réagir ! Un sourire serait déjà une victoire pour tous ceux qui s'occupaient d'elle.
Et c'est ainsi que l'autruche naine qui assurait la distribution de la correspondance de l'elfe se mit en route, à travers tous les souterrains...
Ce sont surtout les jeunes écuyers qui répondirent à l’appel de Nastywoks. Lilifleur écrivit quelques lignes poétiques, Layos une longue lettre touchante, et Dorago fit preuve d’humour. Mais les missives arrivaient et s’accumulaient aux pieds d’Athalante. Prisonnière de son rêve, elle ne voyait même pas les messagers déposer les lettres devant elle.
Oli et York tentèrent de la secouer un peu, mais en vain. Alors Charéos, désespéré, se tourna vers celui qu’il avait choisi de vénérer.
« - A toi Terrible Balgur,
Je crois en toi et fais appelle à ta force. Insuffle-moi la volonté de tenir à travers cette épreuve et la force de soutenir Athalante.
Toi parmi les dieux, toi qui connais Falis, attire je te prie son regard vers son Elue afin qu'elle l'aide dans cette sombre période. Que celle-ci se dépêche d'intervenir sinon mon Athalante sera perdue à jamais et je ne pourrai, bien qu'étant insignifiant face à la puissance d'un dieu, jamais lui pardonner.
Balgur, maître guerrier, aide Athalante à remporter cette bataille et rend-la moi telle qu'elle était, je t'en supplie. »
En entendant sa prière, chacun se tut, parmi ceux de la compagnie du Phoenix. Puis une voix s’éleva à son tour, venant de Graam Wuulfson.
« - Falis, ma déesse, je me joins à mon compagnon Charéos pour que dans ton infinie bonté tu aides ma Paladine.
Tu me connais, je ne suis pas un adepte des grands discours et j'essaye de parler uniquement quand je pense cela être utile et là, je ne sais que faire ! Combattre les troupes de Malkiar, je sais faire, secourir mes amis en fonçant au combat pour les aider à ne pas succomber sous les coups de ses séides, je sais faire! Mais là je suis démuni ! Falis Oh ma déesse, aide moi ! Viens en aide à Athalante ! Aide-la à surmonter son chagrin et sa douleur! Ne laisse pas ton élue sombrer dans une douce folie ! Laisse lui un peu de répit et reporte sur moi toutes les épreuves que tu comptais lui faire subir ! »
Le texte en bleu est écrit pat Charéos, celui en rouge par Graam Wuulfson.
Oli et York tentèrent de la secouer un peu, mais en vain. Alors Charéos, désespéré, se tourna vers celui qu’il avait choisi de vénérer.
« - A toi Terrible Balgur,
Je crois en toi et fais appelle à ta force. Insuffle-moi la volonté de tenir à travers cette épreuve et la force de soutenir Athalante.
Toi parmi les dieux, toi qui connais Falis, attire je te prie son regard vers son Elue afin qu'elle l'aide dans cette sombre période. Que celle-ci se dépêche d'intervenir sinon mon Athalante sera perdue à jamais et je ne pourrai, bien qu'étant insignifiant face à la puissance d'un dieu, jamais lui pardonner.
Balgur, maître guerrier, aide Athalante à remporter cette bataille et rend-la moi telle qu'elle était, je t'en supplie. »
En entendant sa prière, chacun se tut, parmi ceux de la compagnie du Phoenix. Puis une voix s’éleva à son tour, venant de Graam Wuulfson.
« - Falis, ma déesse, je me joins à mon compagnon Charéos pour que dans ton infinie bonté tu aides ma Paladine.
Tu me connais, je ne suis pas un adepte des grands discours et j'essaye de parler uniquement quand je pense cela être utile et là, je ne sais que faire ! Combattre les troupes de Malkiar, je sais faire, secourir mes amis en fonçant au combat pour les aider à ne pas succomber sous les coups de ses séides, je sais faire! Mais là je suis démuni ! Falis Oh ma déesse, aide moi ! Viens en aide à Athalante ! Aide-la à surmonter son chagrin et sa douleur! Ne laisse pas ton élue sombrer dans une douce folie ! Laisse lui un peu de répit et reporte sur moi toutes les épreuves que tu comptais lui faire subir ! »
Le texte en bleu est écrit pat Charéos, celui en rouge par Graam Wuulfson.
Double face
Les efforts conjugués de tous ses compagnons commençaient à faire enfin effet. Enfermée dans son rêve, Athalante entendait malgré tout des bribes de voix. Le corps de la jeune femme devenait de plus en plus flou. Elle s'accrocha désespérément aux mains de Ventarion. Une larme coula sur sa joue et ses lèvres tremblèrent :
"- Je ne te reverrai vraiment plus ?"
Il secoua la tête.
"Ceci est un adieu, chère Athalante."
Son image à lui aussi se dissolvait progressivement, et sa voix semblait venir de plus en plus loin.
"L'heure est venue..."
Ses doigts s'attardèrent encore un instant au contact de ceux de la jeune femme, puis, comme aspiré en arrière, il disparut soudainement.
Mais l'écho de sa voix persista un instant encore. Ventarion prodigua un dernier conseil. Puis l'écho aussi mourut.
Le texte en noir est écrit par Ventarion.
"- Je ne te reverrai vraiment plus ?"
Il secoua la tête.
"Ceci est un adieu, chère Athalante."
Son image à lui aussi se dissolvait progressivement, et sa voix semblait venir de plus en plus loin.
"L'heure est venue..."
Ses doigts s'attardèrent encore un instant au contact de ceux de la jeune femme, puis, comme aspiré en arrière, il disparut soudainement.
Mais l'écho de sa voix persista un instant encore. Ventarion prodigua un dernier conseil. Puis l'écho aussi mourut.
Le texte en noir est écrit par Ventarion.
Double face
Alors que la journée se terminait, Charéos, tenant toujours la main d'Athalante, sembla remarquer un changement. Il lâcha sa main et la regarda plus attentivement, pour la première fois depuis longtemps son corps semblait s'animer et regarder Athalante n'était plus une douleur pour Charéos.
"- Ath... Athalante ?"
Le voile sembla s'éclaircir dans son regard. La jeune femme murmura :
"- ...amour..."
Puis, elle fixa son regard perdu dans celui de Charéos.
"- Charéos... il est parti..."
Les larmes inondèrent ses joues, elle enlaça le cou de Charéos, enfouit son visage contre son épaule, et sanglota bruyamment.
Surpris de cette réaction après tant de manoeuvres pour l'éviter, Charéos ne put qu'écarter les bras pour recevoir Athalante. Enfin il la retrouvait, triste mais animée. Ils restèrent ainsi de long instants. Athalante pleurant blottie dans les bras de Charéos, et celui-ci respirant ses cheveux, oubliant les jours passés.
Lorsque les pleurs de la jeune Paladine semblèrent se calmer un peu, Charéos essuya ses joues avec le tissu grenat qu'il portait depuis qu'elle lui avait volé son coeur.
Charéos et Athalante doivent maintenant prendre une décision grave : accepter ou non de donner leur enfant à Falis. Mais ceci ne concerne plus les Prétoriens.
"- Ath... Athalante ?"
Le voile sembla s'éclaircir dans son regard. La jeune femme murmura :
"- ...amour..."
Puis, elle fixa son regard perdu dans celui de Charéos.
"- Charéos... il est parti..."
Les larmes inondèrent ses joues, elle enlaça le cou de Charéos, enfouit son visage contre son épaule, et sanglota bruyamment.
Surpris de cette réaction après tant de manoeuvres pour l'éviter, Charéos ne put qu'écarter les bras pour recevoir Athalante. Enfin il la retrouvait, triste mais animée. Ils restèrent ainsi de long instants. Athalante pleurant blottie dans les bras de Charéos, et celui-ci respirant ses cheveux, oubliant les jours passés.
Lorsque les pleurs de la jeune Paladine semblèrent se calmer un peu, Charéos essuya ses joues avec le tissu grenat qu'il portait depuis qu'elle lui avait volé son coeur.
Charéos et Athalante doivent maintenant prendre une décision grave : accepter ou non de donner leur enfant à Falis. Mais ceci ne concerne plus les Prétoriens.
Double face