Prétoriens

Toutes les quêtes du jeu.
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 16 nov. 2004 07:05

Après sa fuite éperdue, la jeune femme avait eu besoin de faire halte pour se reposer, et elle finit par s'assoupir.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, les Prétoriens étaient là, certains d'entre eux encerclant une monstrueuse créature en forme de citrouille grotesque, les autres montant la garde aux alentours.
Seul Ventarion s'était approché d'elle, mais il maintenait une distance respectueuse.
Lorsqu'il vit qu'elle s'était éveillée, il s'approcha lentement, puis s'arrêta à quelques pas.

"Vous devez avoir raison. Mes yeux me dissimulent la réalité... mais comment expliquer que depuis notre réveil nous n'ayons jamais éprouvé ni faim, ni soif, ni besoin de dormir ? C'est là une sensation vraiment étrange..."

La jeune femme, malgré le fait que son esprit était encore embrumé après son somme et les émotions de la veille, perçut qu'il n'avait fait cette réflexion que pour se donner le temps de contrôler sa voix.
Il y perçait des émotions diverses... Colère, honte, inquiétude, soulagement.

"Très Sainte, je vous en prie, ne commettez jamais plus pareille folie. Votre vie est en péril, et vous devez nous laisser accomplir notre devoir de la préserver."

S'il était encore en vie, il aurait pris une grande inspiration à ce moment, mais il n'en fit que le geste, ce qui eut un effet assez comique.

"Et... je ne supporterais pas de vous perdre."

"Athalante."

Ces dernières phrases avaient dû lui demander beaucoup d'efforts, car il lui fallut un certain temps avant de finir.

"Nous sommes censés prévenir vos compagnons lorsque nous vous aurons retrouvée. C'est chose faite. Mais... si vous préférez rester seule encore un peu, pour vous mettre en accord avec la Déesse, je comprendrais. Aussi ne les ai-je pas encore prévenus, et je vous laisse le soin de le faire lorsque vous le jugerez opportun, Très Sainte."


La jeune femme se laissa retomber sur sa couche, anéantie. Le désespoir envahissait son âme. Ainsi donc, elle ne pourrait leur échapper, elle était condamnée à subir tous les tracas qui l’assaillaient depuis leur arrivée ? L’injustice de la situation, la sensation d’être prisonnière d’un destin qu’elle n’avait pas choisi modifièrent ses émotions. Le désespoir et l’abattement firent place à la rage. Une vague brûlante de colère monta en elle, embrasa ses joues. Repoussant les mèches de cheveux qui occultaient sa vue, elle se leva lentement, et fit face à Ventarion. Ses yeux sombres, habituellement veloutés par la douceur et la maîtrise de soi, se transformèrent en deux lames d’onyx ardentes et tranchantes, qu’elle vrilla dans les orbites vides du squelette.

« - Vous ne supporteriez pas de me perdre ? Tiens donc !! commença-t-elle d’une voix glacée par une ironie mordante. Et maintenant, vous m’appelez « Athalante » au lieu de vos sempiternelles « Très Sainte » ! Vous dites ce qui vous arrange, vous essayez de me manipuler encore une fois, n’est-ce pas ? »

La voix de la jeune femme s’amplifia :
« - Vous croyez que je ne vois pas votre petit jeu ? Vous arrivez sans crier gare et décidez de mon avenir ! Avez-vous songé un instant à me demander mon avis ? Non, bien sûr ! Je ne suis qu’une oie blanche facile à diriger, vous êtes-vous dit ! Un avenir, elle n’en a pas ! Il ne vous est pas venu à l’esprit que je désirais un avenir « normal », dans la mesure où la vie peut être normale dans les souterrains ? Que je souhaitais rester avec mes amis à combattre ? Vous n’avez même pas pensé que je pouvais aimer quelqu’un ? Que je désirais le rejoindre ? »

Athalante cessa de parler pour reprendre son souffle, saccadé par l’ire qui prenait possession d’elle. Tout son corps tendu n’était qu’une flèche de rage qui visait les Prétoriens. Ses ongles imprimaient des lunes de sang dans les paumes de ses mains fermées.

Quand elle reprit la parole, sa voix devint aigue, et retentit autour d’eux :
« - Non, bien sûr ! Vous arrivez vous prenez possession de ma vie ! Vous détruisez la confiance que mes supérieurs avaient en moi, et je deviens suspecte à leurs yeux ! Vous sympathisez avec moi et me placez dans une situation intenable où je me vois forcée, soit de vous trahir, soit de trahir Ré-Münde ! Vous mettez mes amis en danger en les poussant à trahir eux aussi notre guilde pour me soutenir ! Et le pire, le pire … »

Sa voix devint perçante et alerta toutes les créatures aux alentours tant la jeune femme hurlait de rage :
« - Non content de prendre possession de ma vie, vous prenez possession de mon esprit ! Vous m’envoyez des visions ! Vous désirez donc que je devienne aliénée !!!"

Le dernier mot, vociféré d’une voix stridente résonna en écho dans les souterrains.


Le texte en noir est écrit par Ventarion.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 16 nov. 2004 13:55

Ventarion recula d'un pas sous la virulence des propos de la jeune femme. Il la dévisagea avec incrédulité.

Ainsi, tous les efforts qu'il avait fait pour lui rendre plus tolérable la dure réalité n'étaient que tentatives de manipulation ? Comment osait-elle ? Comment osait-elle lui reprocher de manipuler sa vie quand lui-même n'était qu'un pantin, jusque dans la mort ? Ne savait-elle donc pas lorsqu'elle s'était mise au service de la Déesse que les mortels ne sont que jouets entre les mains des Dieux ? Même entre celles d'une Déesse aussi bienveillante que Falis ? Pourquoi lui adresser ce reproche, à lui ?
Oh il savait bien que la jeune femme, tel un petit animal blessé, se sentait acculée et sortait instinctivement les griffes. Il était là, c'était donc lui qu'elle griffait.
Mais bien que sachant pertinemment cela, il n'avait pu s'empêcher de se sentir profondément blessé par les paroles de la jeune femme. Et il ne voulait pas à son tour réagir sur le coup de la blessure.

Aussi ne répondit-il pas.
Le silence.

Il avait commis la même erreur avec Basilius. Il s'était pris d'amitié pour lui. D'affection, même. Il en était venu à considérer le vieil entêté comme son père, et avait accédé à bien trop de ses caprices. Et cela les avait conduit à la mort.
Il ne devait pas reproduire cette erreur. Il avait eu tort de se laisser gagner par la sympathie et le respect envers la jeune femme. Il fit taire l'affection naissante qu'il éprouvait pour elle.
Sa mission se bornait à la protéger. Il n'avait pas à chercher à la soutenir, il n'avait pas à lui parler. Juste à la protéger. Tout le reste était superflu dans le meilleur des cas, obstacle souvent, catastrophique hélas parfois.

Athalante perçut que quelque chose s'éteignait en Ventarion. Elle ne l'avait pas remarqué jusqu'à présent... mais les Prétoriens étaient subtilement différents des autres squelettes animés qu'elle avait pu rencontrer jusqu'à présent. Ils avaient l'air... vivants.
Elle ne prit conscience à ce moment de cette différence que par contraste.
Car ce "quelque chose" de "vivant" venait de disparaître en Ventarion.

Le guerrier squelette leva ses mains devant ses orbites vides, et examina un court instant les membres squelettiques qu'il voyait désormais comme tels. Puis il les laissa retomber à ses côtés.

Le geste lent et résigné du Prétorien surprit Athalante dans sa diatribe. Il ne l’écoutait pas, il ne l’écoutait plus. Sa colère s’effondra aussitôt, la vidant de toute énergie, la laissant pantelante. Elle comprit instinctivement qu’elle ne pouvait plus compter sur lui. Le pont fragile qui s’était établi entre Ventarion et elle venait de se briser.

Un long soupir s’exhala de sa poitrine. Elle était seule, terriblement seule. Un instant, elle pensa rejoindre la Compagnie du Phoenix, retrouver le réconfort auprès de ses amis : York, Nastywoks, Lilarhiel, Thanael et Graam. Mais la guerrière renonça bien vite à cette idée. Après sa fuite, elle ne pouvait plus se tourner vers eux, comme si rien ne s’était passé. La jeune fille s’assit près du feu, tournant ostensiblement le dos à Ventarion qui ne la regardait plus, et maintenait sa tête baissée.

Sentant les larmes envahir ses yeux, Athalante raffermit sa pensée. Il ne fallait plus qu’elle se laisse aller. Elle ne devait plus jamais laisser le désespoir ou la colère la dominer, ou quelqu’autre sentiment que ce soit. Alors, joignant ses mains, Athalante chercha conseil auprès du seul guide qui ne pouvait la tromper.

Elle pria.


Le texte en noir est écrit par Ventarion.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 16 nov. 2004 22:10

Après une nuit de prières, Athalante s’effondra près du feu mourant, à mi-chemin entre le sommeil et l’évanouissement. Durant son inconscience, elle eut une seconde vision.

Le jardin, entouré d'une colonnade, respirait la quiétude. Une brise légère le caressait, et l'eau qui coulait des quelques fontaines le berçait d'un bruit apaisant. La jeune fille de la vision précédente, celle dont les traits évoquaient les siens, était présente. Athalante la voyait déambuler aux côtés d'un vieil homme, encore robuste, doté d'une aura d'autorité naturelle, le front ceint du symbole du Primus.
Ils s’arrêtèrent près d'un bassin. La jeune fille lui sourit... puis ses traits se convulsèrent de rage, et d'un geste aussi soudain qu'inattendu, elle lui plongea dans le coeur un poignard qu'elle dissimulait dans sa manche. Il s'effondra.

Le point de vue d'Athalante se déplaça au dessus de l'épaule de la jeune fille qui s'était agenouillée pour contempler le résultat de son forfait. C'est alors que les traits du vieil homme s'altérèrent... pour devenir ceux du soldat qu'elle avait vu dans sa première vision. Sa vie le quittait, mais par un miracle incompréhensible, il respirait encore, imperceptiblement.

A nouveau, le point de vue d'Athalante changea. Cette fois-ci, c'était elle qui était agenouillée auprès du mourant. Une douce chaleur prit naissance en elle, au niveau de son abdomen, et alors qu'elle l'envahissait, elle sentit le pouvoir qui l'accompagnait. Ses mains se nimbèrent d'une aura divine, alors qu'elle les approcha de l'homme qui baignait dans son propre sang.
Elle hésita.


Lorsqu’elle reprit conscience, Athalante se sentit réconfortée. Il y avait longtemps qu’elle n’avait ressenti un apaisement si intense ! Il était désormais inutile de lutter, elle devait s’en remettre à sa foi en Falis, et accepter son destin.

Le texte en noir est écrit par les Prétoriens.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 17 nov. 2004 15:55

Elle vit York qui était là. Attiré par les bruits de son altercation avec Ventarion, il avait accouru vers Athalante, et avait prévenu les autres membres de la Compagnie du Phoenix de l’endroit où elle se trouvait. Lorsqu’elle se réveilla, il s’approcha d’elle et la serra dans ses bras. L’elfe regardait les Prétoriens aux alentours, l’ambiance était pesante, tout semblait mort. Voyant sa mine défaite, York demanda à son amie si elle allait bien. La jeune femme jeta un regard plein de souffrance et de regrets vers Ventarion, puis sourit avec détermination :

« - ça ira, maintenant, York, je te remercie. »

Toute la journée, elle attendit, patiemment, le moment où Ventarion se mettrait un peu à l’écart. Ventarion s’avança vers le sud-ouest, et inspecta le portail démoniaque de ses yeux vides. Athalante se plaça à ses côtés, et murmura d’une voix douce.

« - Je vous prie de pardonner les paroles malheureuses que j’ai eues envers vous, Ventarion. Même si une ire effroyable me dominait, je n’avais pas le droit de vous accuser d’évènements dont vous n’êtes pas responsable. Je sais que je ne pourrai réparer le mal que j’ai fait en vous… »

Sa voix se fit feutrée, Ventarion pouvait percevoir le regret intense contenu dans ses intonations. Elle prit timidement dans sa main les os de celle du squelette. Malgré les ondes glacées qui faisaient frissonner sa peau, elle garda la main inerte du squelette dans la sienne, comme pour lui offrir un peu de chaleur et de vie.

« - Je ne serai plus une source d’inquiétude pour vous, désormais. Les puérilités sont terminées. J’obéirai à Falis et ne contredirai plus le destin qu’elle veut pour moi. »

Ces paroles achevées, Athalante lâcha délicatement la main de Ventarion, toujours immobile et insensible. La jeune combattante retourna près du campement, non sans jeter un regard douloureux vers le guerrier-squelette imperturbable.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 17 nov. 2004 16:10

En deux jours, les Chevaliers de Justice s’étaient éparpillés pour retrouver Athalante. Leur Compagnie était à nouveau en situation de faiblesse.

Athalante savait que York, les prétoriens et elle devaient tous quitter cet endroit, ils étaient beaucoup trop près d’un portail démoniaque. Et même si, étrangement, peu de monstre en sortaient pour l’instant, leur vie étaient en danger.

C’est alors qu’elle se fit héler par un guerrier, Astyrial, des Aventuriers Aventureux. Il luttait contre une dizaine de monstres. L’aventurier avait sombre et fière allure, et portait son courage et sa vaillance inscrit sur son visage déterminé. Il était en revanche accompagné d’une jeune femme au regard fuyant, portant sur son bras le symbole de la guilde des Mercenaires. Ses bourses bien remplies indiquaient clairement qu’elle ne manquait pas de contrats.

Astyrial lui parla en ces termes
:

« - Bonjour à vous!
Je vois que vous avez une "belle" armée à votre service.
Et je crois qu'ici on a bien besoin d'un coup de main, le portail crache vague de monstres après vague de monstres et je ne sais pas si nous pourrons résister longtemps.
On va tenter de tenir aussi longtemps qu'on pourra mais je n'attends aucun renfort, je suis isolé ici et le combat est perdu d'avance
. »

La jeune guerrière hésita quelques temps. Les Prétoriens craignaient que la Mercenaire n’ait un contrat contre Athalante. Après quelques tergiversations, elle décida tout de même de porter secours à Astyrial. Elle entra dans le combat, immédiatement suivie des Prétoriens qui mirent en œuvre leur tactique de combat impressionnante. Nastywoks arriva sur ces entrefaites, il fit un clin d’œil complice à Athalante, et sans ajouter mot, se mit au combat également.

En quelques jours, la horde de monstres fut quasiment réduite à néant. C’est alors que deux autres portails apparurent au nord et à l’est. Ils seraient bientôt pris dans une nasse. La jeune guerrière ne risquait rien, les Prétoriens veillaient sur elle avec tant d’attentions que quiconque la frappait mourait dans l’heure qui suivait. Mais la vie des Prétoriens et de ses Compagnons, était plus précaire. Il fallait se mettre à l’abri. Elle décida donc de fuir, pendant que c’était encore possible. Elle prévint ses compagnons, les Prétoriens et Astyrial. L’humain au visage sombre, refusa net la fuite :


« - Merci pour votre aide, mais je dois rester à combattre, c'est la mission de ma guilde. Si nous partons en retraite, les monstres envahiront les souterrains, je dois tenir coûte que coûte et renvoyer ces pourritures de Malkiar au néant dont elles n'auraient jamais dues sortir !
Votre aide a été grandement appréciée, si je peux vous être utile un jour, n'hésitez pas à m'appeler
. »

C’est donc le cœur lourd qu’Athalante et ses compagnons abandonnèrent Astyrial et la Mercenaire. Ils partirent tous vers le sud. Les supérieurs de la guilde avaient demandé à rencontrer les Prétoriens, il fallait organiser l’entrevue. La Compagnie du Phoenix se rassembla et se mit en route.

Les textes en rouge sont écrits par Astyrial.
Double face
Nastywoks

Message par Nastywoks » 17 nov. 2004 17:13

La vie est un long fleuve tranquille ? Sûrement pas dans les souterrains, dans lesquels d’ailleurs il n’y a pas de fleuve. Et actuellement, la Compagnie du Phoénix subissait plutôt de forts remous qu’un doux courant. Peu de réjouissances, une tension depuis longtemps sortie de l’impalpabilité. Bien que certainement pas leur intention, la présence même du groupe de Prétorien compliquait très nettement le quotidien de la compagnie. Autant le dire simplement : ils plombaient l’ambiance.
La confiance n’était pas spécialement établie; qu’ils n’aient pas tenu leurs engagements lors de la fugue d’Athalante n’ajoutait rien en leur faveur. Et ce froid entre les deux « factions » n’était pas pour réjouir Athalante. Celle-ci, déjà accablée par la présence des Prétoriens et l’intérêt qu’ils lui portaient, se sentait parfois responsable de ces tensions entre ses amis et les guerriers éternels.
Les chevaliers étaient quelque peu désemparés face à cette situation, et cela amena malheureusement à de malencontreux malentendus.
Un soir, Athalante s’entretint quelques instants avec Graam Wuulfson. Celui-ci avait récemment accédé au cercle des dirigeants de la délégation de Chevaliers de Justice dans les souterrains. Peu après, ils rejoignirent le centre du campement, où autour d’un feu étaient réunis les chevaliers. Elle prit la parole :

Mes chers compagnons,

Graam Wuulfson, qui est devenu aujourd'hui l'un des cinq supérieurs de notre guilde, a demandé que je lui remette le commandement de la Compagnie du Phoenix. Il estime en effet que la présence des Prétoriens alourdit par trop la charge qui pèse sur mes frêles épaules et qu'il est de son devoir de m'en soulager.
Il est vrai que j'ai failli dans la confiance que vous m'accordiez, et que je vous ai lâchement abandonnés, il y a quelques jours, erreur dont je me repens amèrement.
Je vais maintenant me diriger vers l'Est. Ré-Münde, Connu, Azaghal et une petite dizaine d'autres Chevaliers de Justice souhaitent s'entretenir de vive voix avec les Prétoriens.
Il revient maintenant à Graam de décider si la compagnie du Phoenix m'accompagnera ou pas.
Quoi qu'il décide, je tiens à vous dire que j'ai été heureuse et fière de diriger des Chevaliers et des Ecuyers aussi honorables que vous tous. J'espère que Falis nous protègera d'un affrontement qui serait désastreux.



Les chevaliers l’écoutaient attentivement, surpris de la chose. Le visage d’Athalante exprimait une certaine résignation, mais il était clair si l’on y prêtait attention que cette résignation n’était qu’un masque pour la tristesse qu’elle ressentait.
A ses côtés, sur la fin de la tirade, Graam commença à secouer la tête l’air gêné. De toute évidence ils s’étaient mal compris, et à son tour il dit :

Pour être bien clair, je proposais juste à notre Paladine, que je sentais accablée par le poids des responsabilités, de l'aider quelques jours et je n'avais nullement en tête l'envie que tu nous quitte bien au contraire!
Pour ce qui s'est passé il y a peu, je parle en mon nom mais je ne vois là aucune faute! Je souhaite, mais les autres s'exprimeront à ce sujet que la compagnie du Phoenix t'accompagne mais surtout, je considère que tu es toujours membre de cette compagnie et que tu es même celle qui la dirige!
En ce qui concerne les prétoriens, je ne sais encore si leurs visions sont justes ou non, ce que je sais c'est qu'il s'agit de serviteur de Falis à n'en pas douter!
Nous avons connu maints obstacles ensembles et toujours nous avons affrontés les dangers côte à côte, ne nous tourne pas le dos au moment où nous te proposons notre aide! Nous ne le faisons pas par devoir ou nécessité mais parce que nous en avons envie!



C’est un grand soulagement qui s’empara d’Athalante et des chevaliers à l’écoute de Graam. Tous s’accordaient sur le fait qu’Athalante était partie intégrante de la compagnie. Et qu’il n’était sûrement pas question de la laisser à ses soucis seule avec sa « garde d’honneur ». Si il était un moment où l’amitié qui existait entre les compagnons devait se resserrer, c’était bien celui là…
Et la vie de continuer de plus belle, avec ses belles choses, et ses désagréments. Ce futur qu’ils avaient définitivement choisi d’affronter unis et solidaires.

Texte en bleu écrit par Athalante, texte en rouge de la main de Graam Wuulfson
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 18 nov. 2004 14:07

Comme chaque soir depuis qu’Athalante avait tué l’âme de Ventarion, elle alla se placer à ses côtés, lui tint la main en lui parlant doucement, puis le laissa. Chaque soir, depuis six jours, elle l’entretenait ainsi, espérant convaincre son âme de revenir à la vie. Elle avait décidé de réparer son erreur, et s’obstinait, malgré un silence désespérant. Chaque soir, elle lui tenait la main, souhaitant de tout cœur que sa propre vie puisse passer ainsi dans le corps vide du squelette. Elle ne sentait même plus les aiguilles de glace qui entrait dans sa chair lorsqu’elle le touchait. Cela n’avait pas d’importance par rapport à la mission que la guerrière déterminée s’était donnée. Mais ce jour-là, le désespoir et la mélancolie enveloppaient son esprit lorsqu’elle saisit la main de Ventarion. Sa voix rauque s’éleva entre eux.

« - Je ne sais pas si je vous l’ai dit, Ventarion, j’ai été élevée par des femmes. Mon père…ajouta-t-elle d’une voix plus basse, mon père est mort quand j’avais deux ans, environ, avec ma mère. Il était jardinier. Ils taillaient tous les deux des rosiers le long du mur qui entouraient les jardins du temple dans lequel ils travaillaient. Le mur était délabré, il s’est écroulé sur mes parents… »

La jeune femme demeura muette un instant, puis reprit, la voix chargée d’émotion.

« - Je fus élevée par les prêtresses du temple, qui me donnèrent affection et une solide instruction, elles prirent le rôle que tenait ma mère dans mon esprit, mais personne ne vint combler le vide que la disparition de mon père avait laissé en moi.
Plus tard, lorsque j’arrivais dans les Souterrains, il m’a semblé naturel de me tourner vers les Chevaliers de Justice. J’y ai rencontré Connu, qui veilla discrètement sur moi… je l’appelais « Papa Connu » parfois
! »

Athalante laissa échapper un petit rire qui ressemblait presque à un sanglot. Elle inspira profondément, puis reprit d’une voix chargée de tristesse.

« - Aujourd’hui, il n’en est plus question, il me considère comme suspecte, toute complicité a disparu entre nous ».

La guerrière fit à nouveau une pause, puis recommença à parler, les efforts qu’elle faisait pour contrôler sa voix et ses larmes étaient palpables :

« - Et depuis peu, je vous ai rencontré, j’ai cru un instant que… que vous étiez de ma famille en quelque sorte…. Et j’ai commencé à ressentir pour vous des sentiments filiaux… c’est probablement pour cela que je me suis emportée contre vous, avec toute la violence qu’une fille peut avoir quand elle se révolte contre son père, qui tente de la faire devenir adulte, comme vous essayiez de le faire à se moment-là …"

La jeune femme fragile inspira longuement afin de reprendre le contrôle d’elle-même. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi.

« - Je ne crois pas être faite pour ce genre de relation, en fin de compte, puisque j’arrive toujours à les détruire, et que cela ne cesse d’empirer... »

Athalante se tut, elle abandonna la main de Ventarion et lui tourna le dos. Elle essuya une larme qui pointait au coin de son œil. Puis elle conclut :

« - Pardonnez-moi d’avoir vu en vous le père que je n’ai pas eu. »
Sa voix se brisa sur le mot « père », et elle s’en fut.


Un peu plus tard, la jeune femme fut surprise par une présence dans son dos.
Ventarion se tenait là.
Il posa brièvement une main squelettique sur l'épaule d'Athalante, puis s'en retourna brusquement vers les autres Prétoriens.


L’espoir naquit à nouveau dans l’âme d’Athalante. Ses efforts portaient leurs fruites, elle réussirait à ramener Ventarion à la vie ! C’est avec un cœur allégé qu’elle s’endormit, ce soir-là.

Le texte en noir est raconté par Ventarion.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 20 nov. 2004 00:07

Cela faisait bientôt deux semaines que les Prétoriens avaient chamboulé leur vie à tous, et les Chevaliers de Justice commençaient tout juste à s’accommoder de leur présence. Le silence obstiné de Ventarion n’arrangeait rien, même si Achab, son second, et le grand mage des Prétoriens, déployaient des efforts méritoires pour améliorer la situation.

Alors qu’ils marchaient depuis quelques jours à un rythme soutenu, vers leur point de rendez-vous, une mangouste courut à vive allure vers leur groupe, sauta avec agilité sur l’épaule d’Athalante. L’animal frotta son museau contre la joue de la jeune femme qui la caressa, un sourire impatient aux lèvres, et décrocha le parchemin attaché au cou de la petite bête affectueuse. Elle lut la missive rapidement tandis que son cœur accélérait, puis elle se tourna vers ses compagnons et leur annonça d’une voix joyeuse :

« - Charéos arrive ! Nous allons enfin nous retrouver ! »

Tout à son bonheur, elle ne remarqua pas les expressions dubitatives des elfes l’entourant. La guerrière exhorta tout son entourage à accélérer le pas. Ils se retrouvèrent bientôt à l’angle de la croix en os. Achab annonça à Athalante qu’un guerrier portant sa ceinture accroché au bras venait vers eux par le sud. Impatiente, la jeune femme partit avec les Prétoriens à la rencontre de l’homme qu’elle chérissait, laissant pour quelques heures le reste des Chevaliers.




[Edit by Blade ...Ceci est un forum RP, alors ... J'ai aucun scrupule à virer des messages dans ces cas là...]
Double face
Avatar de l’utilisateur
Dingzu
Dieu du forum
Messages : 2028
Inscription : 06 nov. 2003 21:55

Message par Dingzu » 23 nov. 2004 15:04

Athalante était enfin en vue. Ré-Münde ne l'avait plus revue depuis que sa protégée s'était engouffrée dans un passage pour l'île aux enfants. Mais c'était aujourd'hui en de bien particulières circonstances qu'avaient lieux leurs retrouvailles..Douze puissants guerriers squelettes accompagnaient la Paladin de la compagnie du phénix. Ré-Münde espérait pouvoir tirer cette affaire au clair une bonne fois pour toute...Mais la situation risquait d'être tendue. D'un côté, ces squelettes étranges et farouches, Athalante et la compagnie du phénix qui semblaient s'y être attaché..de l'autre, elle, Ré-Münde...Connu l'avait quitté pour aller s'entrainer, sa présence lui manquait..pourquoi était-il parti maintenant alors qu'elle avait justement besoin de lui...Mais à ses côtés se trouvaient ses deux frères et ses trois cousins. Si elle doutait de leurs talent de diplomate, elle savait qu'elle pouvait compter sur les haches en cas de problème. Quoiqu'il en soit elle était plus que ravi de leur présence. La compagnie de la Licorne était également présente. Ce qui dans un sens ne lui faciliat pas la tâche. La bouillante Idle qui la dirigeait semblait restreindre difficilement ses instincts belliqueux et Ré-Münde craignait que la rencontre ne tourne en bain de sang si l'un des protagoniste faisait un geste trop agressif ou mal interprété...Mais néanmoins elle était joyeuse, elle allait revoir Athalante...
Ray
Petit joueur
Messages : 28
Inscription : 18 févr. 2004 18:59

Message par Ray » 23 nov. 2004 23:07

Un peu plus loin dans les souterrains, Boray essayait sa lame du sang de la goule qu'il venait d'occire.

Ils étaient trois contre une dizaine de morts-vivants de toutes sortes, zombis, goules, guerriers squelette. Mais ils avaient tenu bon face à la déferlante. Le combat le plus rude était celui d'Actaray contre le guerrier squelette. Tout le monde pensait que ce dernier allait vite trépasser – comme les autres monstres avant lui – mais dans un effort incroyable, il évita les trois premiers coups d'épée. Alors, Actaray, vexé car il n’avait jamais vu aucun mort-vivant réussir à esquiver autant d'attaques consécutives, concentra toutes ses forces et plaça un de ses coups spéciaux dont il a le secret. A la grande surprise de tous les combattants, le guerrier squelette évita également ce coup !

Mais il ne se contentait pas d'éviter les attaques fulgurantes d'Actaray. Il tapait également incroyablement fort, et plusieurs fois, Actaray faillit rendre l'âme. Heureusement, Sylviaray veillait sur lui avec sa magie elfique. Mais cela ne pouvait durer, et la chance finit par abandonner le mort-vivant, qui retourna à la poussière quelques instants plus tard.

A la mort du dernier monstre qui agressait le groupe, les trois compagnons décidèrent qu’il était temps de prendre un peu de repos, avant de rejoindre les autres membres de leur guilde. Actaray resta figé devant le spectacle qui se dressait devant lui. Non loin de là, une armée de guerriers squelettes approchaient à grands pas. Lui qui venait d’avoir du mal à n’en tuer qu’un seul. Il ne se sentait pas capable d’en combattre autant. Dans son désespoir, il n'avait même pas remarqué le paladin à la beauté invraisemblable qui marchait en tête de la troupe.

Où couraient-ils comme cela ? Pourquoi un paladin était-elle à leur tête ? Dans un élan général, ils décidèrent de s’écarter, de se faire aussi petits que possible afin de ne pas gêner la marche de cette assemblée aussi improbable. Tous prièrent pour que ces guerriers portant les armoiries des Chevaliers de justice passent à côté d’eux sans les remarquer… Mais ceux-ci stoppèrent à quelques pas de leur position.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains guerriers squelettes commencèrent à monter un bivouaque, pendant que d’autre s’affairaient à lancer des sorts de soutien sur toutes les personnes présentes.

Devant toute cette agitation, ils n’avaient même pas remarqué l’arrivée d’un homme peu avant l’arrivée de l’armada. Il semblait que Athalante ( c’est comme cela que semblait se nommer le paladin à la tête de cette armée ) venait pour rejoindre cet homme, dont la présence leur avait échappé : Charéos. Ils avaient l’air de bien se connaître.

Mais au loin, le cliquetis des armes et des armures sortait nos acolytes de leur stupéfaction. Leurs compagnons combattaient toujours l’invasion de morts-vivants. Mais ce n’était pas contre simplement dix monstres qu’ils se battaient. Ils avaient été piégés par un portail démoniaque, et celui-ci déversait toujours plus de monstres heures après heures.

Les trois aventuriers profitèrent de l’hospitalité des morts-vivants ( ça fait toujours bizarre de dire ça ! ) pour se reposer avant d’aller rejoindre leurs amis, et c’est complètement frais et détendus qu’ils prirent la route en direction du nord-est. Et curieusement, ils n’avaient pas peur de ce qui les attendait. Ils se demandaient surtout ce que signifiait cette alliance, et ce qu’il allait bien pouvoir se passer…
Ray
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 24 nov. 2004 13:47

Avec l’arrivée de Charéos, la compagnie du Phoenix s’arrêta quelque temps. Le Renard Mercenaire, tout à sa joie de revoir enfin Athalante, après sept mois de séparation, n’en oublia pas moins les compagnons de son aimée. Il fit connaissance avec Achab, le mage des Prétoriens, qui l’accueillit aimablement. Puis il se dirigea vers les Chevaliers de Justice qui le regardaient avec circonspection. Chacun l’accueillit avec plus ou moins de bonne volonté selon les dispositions de son esprit. Quelques uns craignaient qu’Athalante ne les délaisse, ou ne les quitte, maintenant que le Renard Argenté était auprès d’elle. Il est vrai que la jeune femme était exaltée, et n’avait d’yeux et de pensées que pour Charéos. C’est dans cet état d’esprit qu’elle rejoignit tardivement Ventarion, deux jours après la venue de Charéos, pour son monologue quotidien. Elle espéra qu’elle ne l’avait pas fait attendre, puis changea d’opinion aussitôt et espéra qu’il l’avait attendue. C’est donc avec un éclair de malice dans les yeux que la guerrière lui prit la main et l’aborda.

« - Ventarion, avez-vous déjà vécu des instants de pur bonheur ?

Aujourd’hui, j’ai beaucoup discuté avec Charéos. Il est si intelligent ! Si sage ! Et son visage est encore plus beau que dans mon souvenir ! Lorsqu’il pose son regard bleu glacier sur moi, je n’arrive même plus à penser tant il me fascine… Charéos est un homme réellement impressionnant… et j’avoue qu’il m’intimide un peu aussi…
»

La guerrière resta plongée dans ses pensées, son regard extatique perdu dans le lointain. Puis il se modifia devint songeur, sans s’en rendre compte, elle fronça un sourcil, figeant son visage dans la perplexité.

« - Que se passe-t-il exactement entre un homme et une femme, une fois qu’ils sont mariés ? »

La jeune femme se rendit compte immédiatement qu’elle avait parlé à voix haute, au lieu de garder ses pensées pour elle. Ses joues se colorèrent aussitôt d’une belle teinte pivoine. Elle jeta un regard honteux vers le guerrier-squelette, imperturbable. Embarrassée, elle lâcha la main de Ventarion et alla retrouver Charéos.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 24 nov. 2004 14:30

Quelques jours plus tard, la compagnie se remit en marche. Il était grand temps en effet. En tant que Chevaliers de Justice, la Compagnie avait été invitée à un mariage. Athalante avait hésité quelques temps à s’y rendre, car la présence des Prétoriens à ses côtés risquait de perturber la cérémonie, mais l’insistance courtoise d’Aeliae et l’amabilité de Sulinwë l’avait convaincue. Avec l’accord de tous, ils se préparèrent donc au voyage. Quelques missives échangées avec Ré-Münde Tarazak permirent de se donner rendez-vous.
Athalante craignait cette rencontre. Elle redoutait plus que tout une confrontation entre les Prétoriens et Ré-Münde, ne sachant quel parti elle prendrait s’il y avait affrontement. Ces sombres pensées amoindrissaient quelque peu la félicité qu’elle ressentait depuis que Charéos était près d’elle.

Après plusieurs jours de marche intensive, les aventuriers arrivèrent près du temple de Balgur. Ils décidèrent de s’y reposer pour la nuit. Dormir dans un vrai lit était un luxe dont ils étaient privés depuis si longtemps !

C’est en proie à un trouble particulier qu’elle parla à Ventarion, ce soir-là. Comme à l’accoutumée, elle avait glissé sa main dans celle du squelette, ignorant la douleur que les lames glacées infligeaient à sa paume crevassée. Quelques jours auparavant, elle avait renoncer à porter son glaive, tant les engelures s’étaient aggravées. Ses compagnons, et surtout Charéos, s’inquiétait de sa vaine obstination à vouloir faire revenir l’âme de Ventarion. Toutefois, Athalante s’accrochait désespérément à cet espoir irréel, persuadée que seul le retour de l’âme de Ventarion parviendrait à convaincre les Chevaliers de Justice de l’humanité des Prétoriens, et leur sauverait ainsi leur seconde vie.

Ce soir-là, Ventarion regarda Athalante. Les quelques mots qu’il murmura à son intention récompensèrent son obstination.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 04 déc. 2004 21:16

Athalante et les Prétoriens se présentèrent en retard à la cérémonie civile du mariage d’Aeliae et de Sulinwë. Leur arrivée provoqua quelques remous dans l’assistance, au grand dam de la jeune femme. Ils suivirent le mouvement de la longue file des invités qui se dirigeaient vers le temple pour la cérémonie religieuse. Athalante et Charéos regardaient le nombre impressionnant d’aventuriers qui s’étaient déplacés pour l’évènement. Les Epées du Vent devaient vraiment être bien considérés pour avoir autant d’alliés.

Charéos et Athalante se placèrent côte à côte, main dans la main pendant la cérémonie religieuse. La jeune femme regardait le couple auréolé de leur bonheur. Elle s’étonnait qu’on puisse prendre un engagement d’une telle importance dans les Souterrains. Comment faire des projets à long terme alors que la mort pouvait cueillir chacun d’entre eux à chaque instant ? L’avenir était bien trop précaire pour elle, pour envisager des projets de cette envergure. L’achèvement de la cérémonie arracha la guerrière à ses pensées. Chacun sortait maintenant pour rejoindre l’auberge où devait avoir lieu, quelques jours plus tard, le festin. Ils devraient pour cela combattre les hordes de monstres qui empêchaient l’accès à l’auberge. Les aventuriers se répartirent pour un combat plus efficace. En quelques jours, ce problème serait réglé.

Alors qu’ils finissaient les derniers monstres autour d’eux, la Compagnie du Phoenix reçut un appel à l’aide ! Azaghal, Ré-Münde, et toute sa famille risquaient leur vie non loin de là. Avec plusieurs membres des Epées du Vent, la Compagnie se précipita à leur rescousse, malgré une légère hésitation de la part d’Athalante. Elle avait échangé quelques missives houleuses peu de temps auparavant avec Darnikouille Tharazak, et ne souhaitait pas vraiment le rencontrer. De plus, Ré-Münde l’avait prévenu que les Prétoriens ne devaient pas s’approcher de sa famille, qui pouvait réagir violemment à leur contact.

La compagnie s’arrêta à quelques distances du groupe de Ré-Münde, et attendit. Visiblement, le danger qui les menaçait était une fausse alerte. Khorhil, des Epées du Vent, n’apprécia pas du tout d’avoir été appelé pour rien, et ne se priva pas de le faire savoir.
Ré-Münde désira profiter de la proximité de la compagnie pour s’entretenir avec les Prétoriens. Chacun installa donc le camp en vue des pourparlers.

L’attente se prolongea.

Athalante discuta avec Achab. Elle craignait que Ventarion ne soit pas en état de discuter calmement avec Ré-Münde. De fait, le second de la Garde Prétorienne lui apprit que ce serait lui-même qui prendrait la parole. Cette décision soulagea Athalante en même temps qu’elle la désola. Elle avait toute confiance en Achab, qui était un homme posé, d’une sagesse et d’une compréhension remarquables. Mais elle se rendait compte qu’en tuant l’âme de Ventarion, elle lui avait non seulement ôté toute capacité à ressentir des émotions, mais aussi qu’elle avait amoindri son efficacité à gérer la Garde.

Elle poussa un soupir et regarda sa main droite. York, attentionné comme toujours, l’avait soigné quinze jours auparavant. Mais depuis, de nouvelles crevasses s’étaient élargies à côté des cicatrices. Elle devrait bientôt à nouveau abandonner son glaive.

Quelques jours passèrent sans que rien n’arrive. L’attente et l’inaction exaspéraient les esprits. Chacun attendait que les discussions commencent. Athalante voyait les Prétoriens se renfrogner devant cette attente qu’ils prenaient pour un manque de respect envers la Garde. Finalement, Ré-Münde, sa famille et Azaghal remontèrent vers le Nord, espérant trouver un meilleur endroit pour discuter. Ils ordonnèrent à tous de les suivre.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 11 déc. 2004 14:31

Charéos et Athalante discutèrent un moment tous les deux. Certes, le Paladin de la Compagnie devait suivre Ré-Münde, mais cette dernière était très occupée à combattre une armée de monstres, elle ne pourrait donc pas parler aux Prétoriens avant une semaine. Les deux amoureux décidèrent donc de s’offrir une escapade pour participer au festin du mariage d’Aeliae et de Sulinwë. Ils arrivèrent le soir même à l’auberge, et y demeurèrent deux nuits et un jour. Ce fut un séjour hors du temps. Plus de monstres, plus de Malkiar, seules régnaient la liesse et la félicité parmi les convives. Cette parenthèse insuffla une nouvelle force à Athalante et Charéos.

Mais il ne pouvait s’attarder davantage. Ils se remirent en route avec les Prétoriens qui s’assombrissaient de jour en jour, pour retrouver Ré-Münde Tarazak. En chemin, Athalante discuta avec un aventurier, Elson. Comme beaucoup, la présence des Prétoriens l’intriguait. Il demanda des précisions à la jeune femme qui satisfit sa curiosité dans la mesure de ses connaissances.

Ils rejoignirent avec joie la Compagnie du Phoenix. Ses amis avaient beaucoup manqué à la jeune femme. En chemin, les Prétoriens soulagèrent un aventurier, Pythaikan de quelques monstres, à sa demande. Puis ils se dirigèrent vers Ré-Münde. Arrivée non loin d’elle, les aventuriers installèrent leur camp, la discussion risquaient de se prolonger. C’est alors qu’un furet particulièrement pouilleux vint se frotter désagréablement aux jambes d'Athalante et de Charéos. Avec répugnance, Charéos prit le parchemin accroché au cou de la bestiole. Il le déroula et se mit à le lire avec Athalante.
Les deux amoureux offrirent alors un tableau saisissant : tandis que Charéos blémissait de rage, Athalante rougissait de honte. A la fin de leur lecture, Charéos serra les poings à s'en faire blanchir les articulations.

Athalante, voyant les regards interrogateurs de leurs compagnons, leur tendit d'un geste sec le parchemin. Il provenait de Sunfire. Puis, elle sortit rageusement son nécessaire et se mit à écrire frénétiquement. Relevant la tête pour chercher l’inspiration, son regard s’arrêta sur Ventarion. Elle avait promis au squelette qu’elle ne se laisserait plus aller à la colère, et avait déjà failli une fois. Sa colère se calma instantanément, et c’est en termes posés qu’elle répondit au Maraudeur.
Double face
Avatar de l’utilisateur
Mélisande
Dieu du forum
Messages : 2035
Inscription : 20 déc. 2003 17:39

Message par Mélisande » 19 déc. 2004 22:02

Une fois de plus, le furet miteux vint se frotter aux jambes d’Athalante. Sans répugnance, la jeune femme prit l’animal dans ses bras et détacha le parchemin. Elle le lut avec une sorte de fascination, provoquant la réprobation de Charéos. Il décida de discuter un peu au sujet des lettres de Sunfire avec elle.

Ils reprirent leur marche vers le rassemblement des Chevaliers de Justice. En arrivant non loin de Ré-Münde Tarazak, d’Azaghal, et de la famille de Ré, la Compagnie du Phoenix s’approcha pour saluer leurs supérieurs. Goury Tête Dure, qui avait rejoint les Phoenix quelques temps auparavant, salua Ré avec joie. Les Prétoriens, Athalante et Charéos s’arrêtèrent à quelques distances. Le camp fut monté rapidement.

Quand Ré-Münde, suivie d’Azaghal, s’approcha des Prétoriens, avec toute la gravité qu’exigeait la situation, Athalante se posta d’instinct auprès de Ventarion. Dans un geste protecteur, Charéos se plaça légèrement devant la jeune femme. Ils attendirent ainsi que Ré-Münde prît la parole.
Double face
Verrouillé