Prétoriens

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Prétorien Eternel
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Message par Prétorien Eternel » 23 oct. 2004 19:42

Il ouvrit les yeux.
Un violent spasme l'avait ramené à la conscience. Instinctivement, il baissa les yeux vers son abdomen où le trident du démon lui avait infligé une blessure qu'il savait fatale. Il hoqueta de surprise : il n'y avait plus aucune trace du terrible coup qu'il avait reçu. La douleur d'ailleurs avait également disparue. Louée soit la Déesse, elle avait entendu ses prières.
Il étudia confusément les alentours.
L'endroit était familier, il le reconnaissait... et pourtant il semblait subtilement différent... vieilli ? Comment cela aurait-il pu être ? Le plus étrange, de loin, était les bâtiments qu'il apercevait. Sa mémoire était certes engourdie et encore brouillée, mais il savait que ces bâtiments n'auraient pas dû être ici. Plus incompréhensible encore : il était entouré des serviteurs du Démon qu'il combattait, mais aucun ne faisait mine de vouloir l'attaquer. Ils se ruaient vers des combats plus lointains, n'accordant à sa présence pour seul crédit que le pas de côté qu'ils faisaient pour l'éviter dans leur course.

Il secoua la tête en un vain effort pour s'éclaircir les idées. Quelque chose lui échappait. Mais avant de tirer ces mystères au clair, il devait retrouver ses frères d'arme. Il avait une mission, une mission importante. Il le savait. Mais quelle mission ? Il ne parvenait à s'en souvenir. Cela lui reviendrait, en temps utile. La Déesse qui l'avait sauvé lui montrerait la voie, il en avait la certitude.

D'abord, retrouver et rassembler ses compagnons...
Prétorien Eternel
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Message par Prétorien Eternel » 26 oct. 2004 00:23

Le sergent en charge de l'unité de Gardes Royaux qui protégeaient l'établissement des Maîtres Marchands se sentait complètement décontenancé. La créature qui lui faisait face, ainsi que celles qui l'accompagnaient, n'avait pas été stoppée par les puissants sceaux sacrés activés depuis quelques jours. Et elle ne semblait pas hostile. En tout cas, elle n'avait pas profité de leur surprise totale pour essayer de les exterminer. C'était là une grande première... qui fut bientôt suivi d'une autre lorsque la créature lui adressa la parole.
"Comme oses-tu, soldat ! Je devrais te châtier pour l'impudence qui te pousse à nous barrer le chemin au lieu de t'agenouiller devant l'insigne sacré, mais nous ne sommes ici que pour affaires, et la mort est assez présente en ces lieux. Laisse-nous passez, maintenant : j'oublierai ton outrecuidance, et tu vivras."
A ces mots, le regard du sergent se porta sur l'insigne terni par les âges qui ornait les épaulières de son interlocuteur. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il finit par en reconnaître le symbole.
Il était complètement dépassé par la situation. Mais il prit la décision de baisser les armes, intima à ses hommes l'ordre de s'écarter.

Caché derrière son comptoir, le frêle boutiquier ferma les yeux et attendit la mort. Il ne comprenait pas comment ces créatures avaient pu pénétrer en ces murs, ni quelle folie avait pu pousser les soldats à abaisser leur garde, mais il était trop tard pour les questions. Autrefois, il était l'un des fiers Caravaniers. Mais le danger permanent de cette vie avait eu peu à peu raison de sa volonté de contribuer à la lutte. Et lorsque les Maîtres Marchands étaient venus, il avait immédiatement saisit la chance de se montrer encore utile... tout en restant bien à l'abri. Mais cette sécurité s'avérait bien illusoire maintenant.
"Lève-toi, petit homme !"
Il tressaillit, attendant recroquevillé le coup fatal.
Une main le saisit par le col et le souleva de terre, par-dessus le comptoir.
"Pourquoi trembles-tu ? Nous n'avons pas de temps à perdre avec ces enfantillages ! Ceci est bien une échoppe ? Je ne sais par quel miracle elle est apparue ici aussi soudainement, ni quelle folie a pu te pousser à t'installer au coeur de la bataille, mais nous avons besoin de tes services. Maintenant."
Deux autres des créatures s'avancèrent et déposèrent armes, armures, et sacs de monnaie sur le comptoir.
"Prends ceci. Et nous prendrons ces armures."
La créature désignait un lot de cotte de mailles.
Le boutiquier, encore paralysé d'effroi, se contenta d'acquiescer faiblement de la tête.

Le sergent regarda les créatures nouvellement équipées quitter les lieux. L'une d'elles croisa son propre reflet dans les panneaux vitrés d'une fenêtre et eu un bref mouvement de recul. Puis elle leva son bras à hauteur de son regard, eut l'air de l'examiner un instant, et sembla se détendre. Elle tourna la tête à nouveau en direction de la vitre et ricana.
"Sorcellerie de pacotille. En es-tu réduit à cela, Démon ? Pitoyable !"
Puis elle rejoignit ses compagnons.
Le soldat secoua la tête.

Pourquoi les guerriers squelettes n'avaient-ils pas attaqué ? Comment avaient-ils pu franchir les sceaux ?
Et surtout, comment pouvaient-ils arborer le symbole sacré de Falis, et l'insigne de Chevaliers de Justice ?
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Message par Prétorien Eternel » 26 oct. 2004 01:18

La mission... ils s'en souvenaient maintenant...
Protéger...
Protéger la Dame.

Les portes du dispensaire s'ouvrirent violemment, et les créatures d'outre-tombe chargèrent à l'intérieur. Le jeune novice se jeta au sol, enfouissant sa tête dans ses bras, en une vaine tentative de se dérober à la réalité. La magie dont les combattants squelettiques avaient usé à l'extérieur du dispensaire avait dû en briser les défenses. Perdus, ils étaient tous perdus !
Les créatures l'ignorèrent complètement lorqu'elles passèrent à sa hauteur.

Elles se dirigèrent droit vers la figure d'une combattante qui avait trouvé refuge dans le dispensaire assiégé. La surprise, teintée d'effroi à l'idée que le sanctuaire ait pu être violé, fit réagir ses compagnons avec un temps de retard. Lorsqu'ils dégainèrent leurs armes, la jeune femme était complètement encerclée par les squelettes...
...qui mirent tous le genou à terre, et inclinèrent le crâne en sa direction, en signe d'obédience.
D'une seule voix, ils s'exprimèrent alors.

"Les Prétoriens te saluent, Dame Athalante, Elue de la Déesse, Très Sainte Prima des Chevaliers de Justice. Nous accomplirons notre devoir et ne faillirons point. Nous vous protègerons de vos ennemis et des traîtres, sur notre vie et par-delà la mort si nécessaire.
Gloire à Athalante la Très Sainte Prima !
Gloire à la Déesse !
"
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Mélisande
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Message par Mélisande » 26 oct. 2004 09:11

A l'effroi qui avait envahi Athalante en voyant surgir tous les monstres dans le dispensaire, succéda l'incompréhension la plus totale !

La Prima ! Mais qu'était devenue Ré-Münde, son amie, sa supérieure ?

Déesse de guerrier-squelette ! Athalante ne voulait certainement pas devenir quoi que ce soit pour ces monstres, elle ne voulait avoir aucun lien avec eux !

Qu'allaient penser ses superieurs en apprenant la situation, surtout avec les rumeurs folles qui circulaient sur la guilde en ce moment !

Qu'allait penser son cher Charéos, au moment où ils devaient enfin se retrouver?

La situation était catastrophique. Elle jeta un regard plein de désarroi et de détresse vers ses fidèles amis Graam, Lilarhiel, Oli, Tshai, puis vers leurs compagnons d'infortune,Malliar, Azanael, Jarina, et Géloé.

Elle ne savait que faire, quelle réaction avoir...
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Message par Mélisande » 26 oct. 2004 09:14

Baissant son regard sur les guerriers-squelettes, Athalante remarqua l'insigne que l'un d'eux portait... Il était vraiment étrange qu'un monstre porte une telle marque sacrée, à moins que ce ne soit pas véritablement un monstre...

Prenant une grande inspiration, la jeune fille déclara d'une voix posée :

"- Je vous remercie pour les soins que vous m'avez prodigués, ainsi qu'à mes compagnons. J'avoue être dans la stupéfaction la plus totale devant votre déclaration. Néanmoins, votre insigne me pousse à vous faire confiance.

Pourriez-vous tout de même me dire pourquoi vous m'appelez Elue de la Déesse et Prima ? Vos affirmations me font ressentir de grandes craintes pour la vie de Ré-Münde.

De plus, j'aimerai savoir qui vous êtes et pourquoi votre aspect me semble vaguement familier..."

Athalante se tut, retenant sa respiration en attendant la réponse de ceux qui pouvaient les broyer en quelques instants.
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Thanael Rouge Pierre
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Message par Thanael Rouge Pierre » 26 oct. 2004 12:21

Lorsque les monstres surgirent dans le temple, aucun des aventuriers présents en ces lieux n'eut le temps d'esquisser un seul geste.
L'effroi laissa place à l'étonnement lorsque le Guerrier squelette s'adressa à Athalante.
L'Elue de la Déesse ? Leur Prima ?

Thanahel ne savait que faire.

Lilariel, son compagnon de toujours fut le premier à réagir.
Calmement mais fermement, il vint se placer entre les monstres et Athalante, les mains crispées sur la garde de sa lourde épée, les muscles bandés, prêt à tout.
Il garda cependant la pointe de son épée sur le sol, ne souhaitant pas que la situation s'envenime avant d'en avoir appris plus
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Message par Prétorien Eternel » 28 oct. 2004 07:45

"Très Sainte, nous ne vous confondons pas avec la Déesse !"
Les sons qui sortirent alors de la bouche du squelette qui venait de se faire porte-parole de tous devaient s'apparenter à un rire surpris.
"Vous êtes l'Elue de la Déesse. C'est vous qu'elle a choisi pour remplacer le Primus Basilius tombé au combat. Elle a soigné nos blessures et nous a guidé vers vous, Très Sainte, pour que nous reprenions notre tâche qui consiste à protéger le Primus.
Cette fois-ci, nous ne faillirons point.
La Garde Prétorienne vous préservera en ces temps sombres. La Déesse ne nous a pas seulement guéris, Elle nous a prêté la Vision, et une partie de son Pouvoir.
Dites-nous maintenant la route que vous désirez emprunter, Très Sainte, et nous la dégagerons pour vous.
"

Après être restée longtemps crispée, Athalante se détendit quelque peu, et respira longuement. Mainfestement, les guerriers-squelettes ne représentaient pas une menace, pour le moment.
"Prétoriens,
Je vous remercie pour l'aide que vous me proposez, mais je refuse le titre que vous tentez de me donner. Je ne suis ni "Très Sainte" ni surtout "Prima". Notre Prima est Ré-Münde Tarazak, c'est mon amie. Je ne comprends pas pourquoi vous tentez de me faire usurper son titre.
Mais j'aimerai en apprendre davantage sur vous. Depuis quand êtes-vous dans les souterrains de Delain ? Vous semblez être des guerriers expérimentés...
Vous dites que la Déesse vous a octroyé des pouvoirs, ce que nous avons pu constater. Est-ce la Déesse elle-même qui vous en a fait don ? Vous a-t-elle parlé ? Je ne pensai pas qu'Ecatis était si généreuse avec ceux qui la servaient fidèlement.
J'espère que vous ne vous sentez pas noyé sous le déluge de mes questions, mis comprenez que votre arrivée impromptue soulève en nous beaucoup d'interrogations."
" Vous pourriez vous redresser vous savez. Ne restez pas à terre, comme ça, c'est gênant.
"


Sur l'injonction de la jeune femme, les guerriers se redressèrent à l'unisson. Ils échangèrent des regards vides. Le nom "Ecatis" semblait les avoir surpris et... troublés ?
L'un d'eux, le même, se fit à nouveau le porte-parole des autres.
"Très Sainte, certaines de vos questions et certains de vos dires me laissent à penser que la Déesse n'est pas intervenue trop tôt pour nous amener à vous.
Qui est cette 'Re-Münde Tarazak' qui se prétend Prima ? A-t-elle tenté de faire de vous des adorateurs d'Ecatis ?
"
Il prononça ce nom avec... crainte ?
"Vous êtes l'élue de la Déesse, Très Sainte. Et à ce titre, vous êtes la Prima légitime de l'Ordre, et la Garde Prétorienne est à Votre service.
Nous sommes certainement restés agonisants et inconscient plusieurs jours après le combat funeste qui a vu la chute du Primus Basilius... mais même si les événements se sont bousculés en ces quelques jours, certaines de vos questions n'ont que peu de sens pour nous. Les forces Alliées ne mènent le siège du dernier retranchement du Démon que depuis quelques semaines, et l'assaut n'a été ordonné qu'il y a peu. Pourquoi nous demander depuis combien de temps nous sommes ici ?
Très Sainte, nous pourrons éclaircir ces questions en route. Mais vous devez nous indiquer vos intentions. Ce lieu est assiégé, et le temps presse. Voulez-vous le défendre, ou voulez-vous partir ?
"

Eldriss s'avança et murmura quelques mots à l'oreille d'Athalante, puis se plaça à ses côtés. Rassurée sur le soutien de ses Compagnons, Athalante reprit la parole.
"Seigneurs, quels sont vos noms ? Votre récit me fait penser que vous êtes d'un âge réellement exceptionnel. Je ne sais qui est le Primus dont vous parlez. Néanmoins, j'affirme que vous vous trompez : je ne suis pas Elue de la Déesse, je ne suis pas Prima, et ne veux pas le devenir. Jamais je ne m'élèverai contre Ré-Münde, jamais je n'apporterai le chaos au sein de ma guilde en me proclamant pour ce que je ne suis pas.
Une dernière question. Pourriez-vous nommer la Déesse ?
Vous avez raison, il est temps pour nous d'agir. J'attends vos réponses, puis nous pourrons sortir de ce lieu.
"


"Nos noms ? Veuillez accepter de nous pardonner, Très Sainte, nous ne nous sommes pas présentés personnellement.
Je suis... Je suis...
"
Il pencha le crâne de côté, à la recherche d'un souvenir qui visiblement lui échappe. Ses compagnons ne semblent pas avoir plus de succès.
"J'ai peur... j'ai peur d'avoir oublié mon nom, Très Sainte. Il me reviendra certainement. Seul l'essentiel nous est révélé. Le reste est encore flou..."
Puis sa voix, qui s'était faite hésitante, redevint ferme, et pleine d'assurance.
"Sept fois béni soit le nom de Falis. Et nous ne faisons pas erreur. Vous avez été choisie, Très Sainte, et la Grâce de la Déesse s'est portée sur vous, et nulle autre.
Et cela fait de vous la Prima légitime de l'Ordre, et de nous vos serviteurs attitrés.
Quant à cette Re-Münde dont vous parlez... si elle est de bonne foi, elle s'inclinera de bonne grâce devant l'Elue de la Déesse. Mais si, comme certaines de vos paroles le laissent craindre, c'est une apostat au service de la Soeur du Chaos, alors... ce qui devra être fait le sera.
"

"Je n'accepte pas vos paroles, Chevaliers. Je ne suis pas et ne serai pas Prima des Chevaliers de Justice. C'est à Ré-Münde que revient cet honneur et je ne l'usurperai pas.
Et qu'est-ce que la garde prétorienne ?
Cependant le temps presse. Devant les portes du dispensaire, deux Caravaniers combattent et sont au plus mal. Il nous faut les aider. De plus, un Chevalier de Justice a tenté de nous rejoindre cette nuit, mais il a été attaqué par un basilic géant juste derrière le dispensaire.
Nous devons nous séparer en deux groupes équilibrés, afin de les secourir. Que chacun, mage ou guerrier se rende au secours d'un des trois combattants.
Prétoriens, vous êtes habitués à combattre ensemble, faites vos groupes et allez au secours des trois aventuriers en détresse. Et prouvez-nous que c'est bien notre déesse Falis que vous servez, avec honneur et sagesse !",
ajouta-t-elle, un soupçon d'hésitation dans la voix.
Athalante se retira près des tables des scribes du dispensaire. Elle écrivit rapidement trois lettres, alla chercher dans la réserve des animaux une mangouste et deux furets. Elle attacha une lettre au cou de chacun des animaux, leur murmura quelques mots à l'oreille, les caressa. La jeune guerrière ouvrit les portes du dispensaire, relâcha doucement les trois animaux, puis sortit dans la tourmente des bruits de lutte.


Ils attendirent qu'elle en eu fini avec ces tâches pour répondre à sa question.
"Très Sainte, vous ne pouvez ignorer que la Garde Prétorienne a pour seule mission de protéger le Primus de l'Ordre ?
C'est là sa définition et sa raison d'être.
Nous sommes les Prétoriens. Et la Déesse nous a confié pour tâche de vous protéger, vous. Cela est en soit une preuve suffisante que vous êtes l'Elue et la Prima légitime de l'Ordre.
Mais si cela ne vous suffit pas... Je ne doute pas que la Déesse saura bientôt vous éclairer en vous fournissant une nouvelle preuve de la Grâce qui vous a touchée.
Interrogez votre Foi, Très Sainte.
"
Il fit une pause et considéra les instructions qu'ils avaient reçues de la jeune femme.
"Très Sainte, nous ne pouvons nous scinder en plusieurs groupes. Cela aussi vous devez le savoir ?"
Puis sa voie s'éclaira, comme s'il venait d'avoir une révélation.
"Oh mais bien sûr. Il s'agit sans doute d'un test.
Les Prétoriens ont pour tâche de protéger le Primus, et s'y consacrent pleinement. Il nous est interdit de quitter ses côtés, même sur son ordre. Mais cela, vous le savez certainement, Très Sainte.
"


Atterrée, Athalante vit les guerriers-squelettes surgir du temple à sa suite et se ruer sur le basilic qu'elle venait de frapper, avec un tel acharnement que le serpent allait trépasser à coup sûr. Elle secoua la tête en signe d'incrédulité.
"Ce n'est pas vrai ! Mais qu'est-ce que je vais faire d'eux ? Pourquoi veulent-ils me manipuler ? Comment vais-je faire pour me sortir d'un traquenard pareil ?"
Sentant la panique la gagner, et les larmes poindre aux coins de ces yeux, elle chassa ces pensées et tenta de se concentrer sur le combat
.


Texte en bleu: texte écrit par Athalante
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Mélisande
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Message par Mélisande » 01 nov. 2004 17:57

Au petit matin, Athalante décida de prendre son courage à deux mains, et d’en apprendre plus sur les mystérieux guerriers-squelettes. Après quelques recherches, elle se dirigea vers le guerrier qui semblait commander les autres. Elle engagea la conversation en lui demandant s’il se rappelait son nom. Le guerrier-squelette fut heureux de pouvoir lui répondre. Il se nommait Ventarion. Athalante posa alors les questions qui l’intriguaient :
« - Je vous remercie de m'apporter votre aide, même si je ne trouve toujours pas d'explications à votre présence.
Vous dites que la déesse vous a parlé. Pouvez-vous m'en dire plus ? L'avez-vous vue ? Comment est-elle ? Comment est sa voix ?
»
Ventarion prononça d’une voix douce qui contrastait avec son aspect physique :

« - Je n'ai pas vu la déesse, elle ne m'a pas parlé. Un instant j'agonisais sur le champ de bataille, errant sur les rivages de la conscience, puis l'instant suivant la douleur avait disparu, mes blessures étaient refermées.
J'ai senti la présence de la Déesse, et c'est elle qui a levé peu à peu les voiles de mon esprit, me révélant ma mission auprès de vous, Très Sainte.
Comment vous décrire la sensation de cette présence ? Vous êtes encore jeune, Très Sainte, mais peut-être avez-vous déjà aimé ? Peut-être aimez-vous ? Imaginez-vous, assise, perdue dans vos pensées, et soudain vous ressentez une présence derrière vous. Sans vous retournez, vous savez qu'il s'agit de votre aimé. Vous sentez l'amour qui émane de lui, des picotements vous parcourent la peau, vous ressentez une impression de bien-être.
La présence de la Déesse, Très Sainte, c'est cela... mais bien au-delà de ce que les mots peuvent évoquer."

Athalante laissa un peu le silence prendre la place des paroles émouvantes de Ventarion. Sa déclaration l'avait touchée. Elle regarda le visage osseux du guerrier avec ce qu'il semblerait être une pointe de sympathie, puis annonça :

" - Il y a quelque chose que vous ne semblez pas comprendre. Vous dites que vous vous êtes réveillé l'instant après votre agonie. Or, d'après votre récit, je crains qu'il n'y ait eu en réalité 1474 années écoulées durant votre mort...

- Que dites-vous, Très Sainte ?
Je ne comprends point, en effet...
"
la jeune femme brune se concentra quelques instants, puis déclara, un léger sourire aux lèvres :

- Je crois qu'il faut que je me rappelle les histoires que racontaient les trouvères de mon enfance.

Voilà, il y a 1474 ans, un jeune apprenti-mage, totalement inconscient, invoqua un démon et fit apparaître Malkiar sur la terre. Il engendra un tel cataclysme sur la contrée de Delain que tous les habitants s'assemblèrent pour le combattre. Je suppose que vous faisiez partie de ces courageux habitants, Ventarion."

Athalante fit une courte pause et regarda le squelette en souriant.

"De nombreuses races furent exterminées, mais les trois races survivantes unirent leurs forces magiques et scellèrent Malkiar dans ces souterrains."
La jeune femme brune marqua à nouveau une pause.

"Ventarion, des années et des siècles ont passé depuis cet évènement. Vous êtes restés morts durant tout ce temps. D'autres personnes ont eu le temps de naître et de passer une vie d'homme sur terre. Pendant tout ce temps, vous erriez dans les limbes de la mort. Vous ne vous en rendez pas compte, mais lorsque je vous regarde, je contemple un squelette. Il n'y a aucun oeil dans vos orbites vides, aucune lèvre n'orne votre mâchoire, vos bras, vos jambes n'ont pas de chair. Je ne vois que des os !"


Tout comme lorsqu'il avait surpris son reflet dans la vitre de l'échoppe, Ventarion leva ses mains devant ses yeux, et cette fois-ci resta longuement à les contempler...
Puis il hocha la tête, et prit la parole, son débit lent et mesuré.

"Très Sainte, mes yeux démentent vos dires... et pourtant, j'ai foi en la Déesse et son Elue, et ne puis donc remettre vos paroles en doute.
Et cela expliquerait bien des choses... comme par exemple pourquoi tout est si familier et si changé à la fois. Il faudra, lorsque les circonstances s'y prêteront mieux, que vous m'en narriez plus, si cela vous sied, Très Sainte.
Il me faudra aussi du temps pour absorber cette révélation... mais elle ne change que les circonstances. Pas notre mission, ni qui vous êtes.
».


Les textes en noir sont écrits par le Prétorien Eternel Ventarion.
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Message par Mélisande » 01 nov. 2004 20:36

Il fallait commencer par les détails, avant de passer aux affaires plus importantes. Athalante s’avança d’un pas décidé vers le squelette :
"- Ventarion, j'ai une requête à vous faire : pourriez-vous m'appeler Athalante ? Je ne m'habitue décidément pas au titre que vous voudriez me voir porter.


- Je ne puis accéder à votre requête, Très Sainte. Ce serait renier la vision que la Déesse nous a conférée. En revanche, je puis vous appeler Très Sainte Athalante, si cela vous est gré."

Etait-ce l'esquisse d'un sourire ? Athalante poussa un soupir excédé :
"- Non cela ne me grée pas du tout !"

Puis, regardant le rictus moqueur du squelette, elle songea :
"- Par la grande déesse Falis, Ventarion se gausse de moi ! Ces squelettes sont vraiment trop humains, je vais finir par m'attacher à eux..."
Soudain, un vacarme inapproprié pour un lieu de repos attira brusquement l’attention de tous les aventuriers assemblés.


Les texte en noir sont écrits par le Prétorien Eternel Ventarion.
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Nastywoks

Message par Nastywoks » 04 nov. 2004 21:34

Comme chaque jeudi matin, mère Credi sort de son alcôve à 5h03. Elle se dirige tranquillement vers le local technique du dispensaire.
Là, elle récupère le balai et le seau, ainsi que quatre petits cailloux brillants, issus du succès des dernières revendication syndicales.
Arrivée dans le grand hall, elle commence une brève incantation, puis brise violemment les runes. La magie du ménage. Une combinaison mystérieuse découverte par un certain M. Javel et sa fille Aude. L'eau dans le seau commence à s'agiter, à bouilloner, puis soudainnement elle se déverse, écoulant une fine pellicule de liquide de manière uniforme sur toute la surface marbrée du grand hall.

** grumble, grumble **
Mère Credi grogne quelque peu. En effet, elle a oublié la dose de parfum aux fleurs, a mélanger à l'eau avant incantation. Tant pis, il faudra se contenter de la morne odeur de base.
En quelques minutes, le marbre est redevenu propre et brillant, aucunement taché de quelconque trace de sang...
Mère Credi retourne dans son alcôve... le flot des aventuriers va bientôt commencer.

-------------------------------------------------------------------------------

Les esprits se calmaient un peu au dispensaire, après l'entrée truculente et remarquée de la compagnie de squelettes prétoriens.
Les Chevaliers de Justice, qui avaient trouvé refuge, voir soins au dispensaire, se trouvaient au milieu du hall, Athalante toujours entourée de sa si étrange garde.
Entre deux sorties, plus ou moins couronnées de succès, ils se retrouvaient là, tous ensemble.
Les esprits se calmaient, mais une légère tension affleurait de chacun, facilement palpable même pour un nouvel arrivant (eu égard à ces dames). Chaque chevalier gardait un oeil sur ces "prétoriens", qui eux en revanche n'en avaient plus (d'yeux), mais uniquement pour celle qu'ils appelaient leur déesse.

C'est très soudainement qu'un cri fut entendu par tous, faisant sursauter ceux qui ne risquaient pas à ce genre de manoeuvre brusque pour leur intégrité physique.
"J'arrivveeeeeeeeeeee".
La porte du dispensaire s'ouvrit en fracas, laissant passer une sorte de trombe humanoïde (c'est le mieux auquel on puisse s'accorder jusqu'à présent).
Une trombe bien imprudente de pénétrer un lieu de repos et de calme aussi rapidement... Ce qui fut visible très rapidement, quand l'elfe sus-cité (maintenant on le sait), se retrouva à glisser de manière complètement... incontrolée.

Et ce qui devait arriver arriva : le choc frontal, un AHP (accident du hall publique). Celui que les connaisseurs avaient reconnu à sa tenue étrange venait de s'encastrer dans un prétorien, les deux ayant chu sous le poids, et se retrouvant à terre dans une position qui en tout autre circonstance aurait pu paraître osée, du moins en public.

L'elfe tâcha tant bien que mal de se dépêtrer, puis se rapprocha, sous les "regards" soupçonneux voir agressifs des prétoriens, de la dame Athalante, et mis genou à terre.

Oh Athalante, notre dé...
Non, c'est une plaisanterie de mauvais gout en ces circonstances... Bonjour, Athalante

dit-il en se relevant, un sourire aux lèvres.

Bonjour à tous, heureux de vous revoir enfin. Il faut dire, c'est un peu la surcharge là dehors... on se sent plus à l'aise ici.

Enfin, retournant vers Athalante, à voix basse
Bon, la situation semble étrange, et drôlement tendue... j'espère que ça va bien pour toi
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Mélisande
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Message par Mélisande » 06 nov. 2004 17:33

Nastywoks et Athalante s’entretinrent quelques instants ensemble. L’amitié qui les soudait s’était renforcée récemment par les aventures qui les avaient amenées dans ce dispensaire. L’elfe jovial rassura son amie humaine sur sa loyauté. Elle pouvait compter sur son soutien de façon inconditionnelle. Mais une remarque peu aimable d’un guerrier-squelette interrompit leur a parte. Nastywoks, le regard soudainement sombre, s’élança vers le guerrier et un échange houleux s’en suivit.

Athalante se frotta les yeux pour se réveiller. La nuit avait été très courte. Entre les combats qu’elle menait, la venue des Prétoriens qui la tracassait, les nombreux rapports que ses supérieurs lui demandaient, la jeune femme ne pouvait trouver le sommeil, et se sentait lasse et nerveuse. Elle décida de profiter de l’altercation entre Nasty et son guerrier-squelette, pour engager à nouveau la conversation avec Ventarion.
"- Ventarion, pouvez-vous me dire exactement pourquoi la déesse vous a relevés d'entre les morts ? J'avoue que je ne comprends toujours pas votre présence ici.

Vous dites que vous devez me protéger, mais me protéger de quel danger ?
Est-ce un danger précis ? Falis vous a-t-elle dévoilé ce qui allait arriver ?

Je m'interroge.
.."

un instant, on put lire le doute dans le regard de la jeune femme brune. Elle hésita, puis poursuivit :

"- Il faut que je vous informe, Ventarion. Votre venue a créé diverses réactions au sein des Chevaliers de Justice. Mes supérieurs ont décidé d'envoyer vers nous des chevaliers pour enquêter sur votre venue. Je crains qu'ils ne me soupçonnent de trahison, ou de complot. Je dois dire que votre venue ne fait que me causer des soucis, et que je ne comprends pas où tout cela va nous mener."


Ventarion inclina la tête vers la guerrière et répondit :
"Très Sainte, ainsi que vous pouvez le constater, notre venue à ce moment n'a pas été totalement inopportune pour vos compagnons et vous-mêmes.
Peut-être faut-il y voir plus qu'une heureuse coïncidence, et un premier signe de la faveur de la Déesse ?

Je sens qu'un événement va se produire, Très Sainte, un événement qui vous placera en grave danger, un événement qui prouvera à tous que vous êtes l'Elue, et concentrera sur vous l'attention de tous nos ennemis.
Je n'en sais pas plus, Très Sainte. Je pense... je crois que cela ne nous sera révélé qu'en temps et heure.

Très Sainte, je suis conscient que c'est là une lourde charge qui est placée soudainement sur vos épaules. Mais la Déesse ne vous aurait pas choisie si elle ne savait que vous sauriez vous en acquitter
."

Il hésita... et baissa un peu la tête.

"Très Sainte, m'autorisez-vous à vous faire part d'observations et de commentaires plus... personnels ?"

Les yeux de la jeune femme lui jouèrent des tours à ce moment. En effet... comment un squelette aurait-il pu avoir légèrement rougi ?
La dernière remarque aiguillonna la curiosité d'Athalante. Elle se passa brièvement la main sur les yeux, comme pour rectifier sa vision, et déclara rapidement au squelette gêné :

"- Mais, je vous en prie, Ventarion, n'hésitez pas !"
"
- Très Sainte, j'espère que vous voudrez bien me pardonner pour ce que je vais dire, mais puisque j'ai votre accord...

Ce n'est pas ma place ni mon rôle de vous "juger", Très Sainte. Mais je n'ai pu m'empêcher d'observer votre comportement.

Vous faites preuve d'humilité. Vous témoignez d'un souci permanent envers ceux dont vous la charge. Vous savez garder la tête froide au milieu du danger, et même lorsque vous êtes assaillies de questions et de doutes. Vous savez donnez des ordres et prendre des décisions. Et vos compagnons vous respectent tous profondément.

Ce sont-là des qualités rares, Très Sainte. Et même si ce serait hérésie que de formuler la possibilité que la Déesse ait pu se tromper, cela renforce ma conviction que son choix est le bon, et bien que mes compagnons et moi-mêmes accomplirions notre devoir quel que fût le choix de la Déesse... vous servir vous, Très Sainte, ne sera pas simplement un devoir, mais également un plaisir et un honneur
."
La demoiselle devint écarlate et, pour une fois, ne sut pas quoi répliquer.

Le récit en noir est raconté par le Prétorien Eternel Ventarion.
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Message par Mélisande » 09 nov. 2004 14:08

Les Chevaliers de Justice ne pouvait se prélasser plus longuement dans le dispensaire. La veille, ils s’étaient séparés en deux groupes afin de soutenir le combat de Malliar et Dwarfor, les deux caravaniers, ainsi que celui de York, Chevalier attaqué par un basilic contre les murs du dispensaire.
Les Caravaniers avaient vu leur charge adverse sérieusement diminuée par l’attaque efficace des Prétoriens. Ils conseillèrent donc à Athalante de se diriger désormais vers York, qui souffrait, ayant attiré entre temps une trentaine de monstres.

La jeune guerrière sortit donc, accompagnée de Lilarhiel et Thanahel, ainsi que des Prétoriens, à la rescousse de York. Graam et Eldriss était déjà sur place, ils tentaient de soulager autant que faire se peut le mage des attaques. Athalante se faufila et frappa à tout hasard les monstres qui assaillaient l’elfe. C’est alors que les Prétoriens, sortis à la suite de la jeune femme, entrèrent en action. D’un même ensemble ils se mirent à frapper méthodiquement chaque monstre qu’avait frappé la combattante, jusqu’à ce qu’il ne reste rien de la bête, même pas son cadavre. Leur détermination était fascinante de froideur et d’efficacité, et impressionna les Chevaliers de la Compagnie du Phoenix. Tous regardaient, les yeux écarquillés, les squelettes se battre.

Malheureusement, ils en oublièrent quelque peu leur propre combat. York succomba alors, s’écroulant sans un bruit sur le sol. Une créature discrète, que personne n’avait vu sortir du temple, se faufila, et fouilla le corps encore chaud de l’elfe. Graam l’aperçut et la prit à parti, tandis que les novices du dispensaire emmenaient le corps de York. Les Chevaliers regrettaient leur inattention et culpabilisaient au sujet de la chute de leur ami. Ils reportèrent leur chagrin dans leur colère contre Dianna, la voleuse, qui se moquait d’eux, et agitait les runes qu’elle avait volées de façon aussi ignominieuse.

Athalante ne prit pas part à la discussion. Elle se sentait mise à l’écart par la présence efficace mais pesante des Prétoriens. Elle devenait un être « intouchable », « craint ». Les aventuriers la regardaient étrangement dorénavant. Elle poussa un soupir. Si seulement elle pouvait se reposer, oublier un instant tous les tracas qui avaient surgi dans sa vie !
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Message par Mélisande » 09 nov. 2004 18:54

En quelques jours, les monstres furent décimés. Comme le combat touchait à sa fin, les Chevaliers profitèrent de leur soirée pour reprendre leur force, réparer leur matériel, ramasser ce qui restait des monstres. Athalante aurait aimé recevoir ce repos mérité, mais ses supérieurs désiraient des réponses au sujet des Prétoriens. Elle s’avança vers Ventarion, qu’elle regardait désormais non plus comme un squelette, mais comme un humain, et lui demanda doucement.

" - Ventarion. J'aimerai vous parler d'un moment délicat de votre passé, me le permettez-vous ? "


"- Bien entendu, Très Sainte, je m'entretiendrai avec vous du sujet qu'il vous plaira, et ce sera là un honneur pour moi."

La jeune femme hésita quelques instants. Elle ne savait comment formuler ses paroles pour ne pas blesser le chevalier déchu.

"- Et bien... vous avez plus ou moins admis que vous étiez réellement mort. Vous êtes donc, en quelque sorte, un mort-vivant. Or certains se demandent si revenir d'entre les morts n'est pas une malédiction plus qu'une bénédiction. Par conséquent, ils s'interrogent sur la faute que vous auriez pu commettre, de votre vivant, pour mériter une telle punition. Leur soupçon se porte sur votre mission. Avez-vous failli dans la protection du Primus Basilius ?
Je suis désolée de vous poser une question aussi indiscrète et blessante. Seulement, j'essaie de plaider votre cause auprès des membres de ma guilde et la tâche est ardue. J'espère que vous ne m'en voulez pas
?"


"Le Primus Basilius a été tué. Nous avons donc failli. J'ignore ce qu'il est advenu pas la suite au cours de l'histoire de l'Ordre, mais c'était la première fois qu'un Primus périssait de mort violente dans l'exercice de ses fonctions. Pire encore... il y eut trahison.
La bataille se déroulait bien, et les troupes du démon refluaient sans cesse. L'Ordre était en première ligne, et la présence du Primus et de son aura sacrée insufflait ardeur et vaillance dans nos rangs, et terreur chez nos adversaires. Puis un messager est arrivé, signifiant que les combats se déroulaient nettement moins bien pour nos troupes plus à l'Est, et que la présence du Primus et de quelques Chevaliers de l'Ordre pourrait infléchir le cours des combats là-bas. Le Primus n'a pas hésité et s'est mis en route.
Ils sont arrivés de nulle part. Surgis du néant. Une troupe de gigantesques démons, menés par le terrible Ingeloakastimillizan est apparue en notre sein, et le massacre a commencé. Nous n'avons rien pu faire, tout a été trop vite. Le corps d'armée que nous venions de quitter était à portée de vue, mais c'était trop loin. J'ai succombé avec la certitude que ce message était un piège et que nous étions attendus. Quelqu'un avait trahi. J'ai juré dans mon dernier souffle que je pourchasserai éternellement ce traître, qui qu'il fût.
Les siècles ont passé, Très Sainte. Mais je crois que la Déesse m'a accordé une chance de tenir ma dernière promesse et de découvrir enfin qui nous tendit ce traquenard... et nous a accordé à tous une chance de nous racheter de notre faute. Nous avons failli dans notre mission. Nous ne faillirons pas cette fois-ci.
Très Sainte, nul ne pourra vous atteindre tant que la Déesse nous prêtera vie. Je fais ce serment en Son Nom Sacré
."

Ventarion se tut.
C'est alors que la jeune femme eut une brève vision. A la place du combattant squelette, se tenait un homme d'âge mur, les tempes grisonnantes. Ses traits sévères étaient marqués par les épreuves, mais demeuraient réguliers. Le casque sous le bras, il était en tenue militaire d'apparat, et parlait à une très jeune femme, presque une jeune fille. Le lien de parenté qui les unissait était évident au premier regard. Puis la vision cessa brusquement.
Mais pas avant qu'Athalante n'eût le temps de constater avec stupeur la ressemblance étonnante de la jeune fille avec... elle-même. Elle aurait pu facilement passer pour sa propre soeur.
La frêle jeune femme s'éloigna sans mot, particulièrement troublée par le récit de Ventarion, et bouleversée par la vision qu'elle venait d'avoir.

Le récit en noir est relaté par le Prétorien Ventarion.
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Message par Mélisande » 09 nov. 2004 22:25

Comme les combats étaient moins intenses, les chevaliers avaient pu profiter d'une nuit calme et réparatrice. Pourtant, lorsque Athalante se leva, chacun put voir que ses traits étaient tirés, et que son visage pâlissait de jour en jour. La jeune femme éprouvait visiblement des difficultés à trouver le sommeil.

Elle ne parla presque pas, ce matin-là, et s'isola un peu à l'écart du camp, le regard préoccupé et songeur en même temps.


Alors que son tour de garde venait de se terminer et que le jour se levait, Thanael se dirigeait vers sa couche pour prendre un peu de repos.
Il passa à proximité d'Athalante en lui disant bonjour, mais celle ci, visiblement ailleurs ne lui répondit pas.

"Athalante ? Ca va ? Je te trouve très fatiguée. Que se passe-t-il ?"


La jeune femme leva des yeux brillants vers son ami elfe. Elle secoua la tête, en signe d'incrédulité.

"- Thanahel, la situation empire de jour en jour. La mission dont nous nous sommes chargée stagne. Je.."
Athalante refoula un sanglot puis continua bravement.

"- Je ne vois pas comment faire face à tout ça... je n'en peux plus... Je ne veux pas vous entraîner dans mes problèmes..."

Elle rompit la conversation, pour éviter de pleurer, et s'éloigna quelque peu.


L'ambiance n'était pas bonne. C'est le moins que l'on pouvait dire depuis l'arrivée des prétoriens. Mais depuis que les combats étaient finis, depuis que les esprits n'étaient plus préoccupés par le choc des armes...
Les compagnons profitaient de la proximité du dispensaire pour dormir plus confortablement que l'habitude. Mais tous ne semblaient pas goûter à ce confort.
Athalante en particulier, le paladin de la compagnie, et celle à qui arrivaient toutes ces misères depuis quelques temps.

La voyant au matin particulièrement préoccupée, Nastywoks s'approcha d'elle et entama la conversation.

"Athalante, je conçois que les événements ne sont pas des plus réjouissants. Cette lutte d'autorité au sein des Cdjs a laquelle tu te trouves confrontée n'a rien pour aider. Je te vois fatiguée, affaiblie. Y'a-t-il encore un autre tracas dont je n'aurais pas idée ? Nous souhaitons tous t'aider... mais il est vrai que nous aussi sommes assez incertains sur la manière de le faire."

Il lui mit la main sur le front :
"Tu ne serais pas malade par hasard ? Si ce soir tu rencontres les même difficultés, nous irons voir un des médecins du dispensaire."

Puis, lui prenant les mains :
"Athalante, je serais, nous serons tous, toujours à tes côtés, quoiqu'il puisse se passer. Demande quoi que ce soit, et tout sera fait pour l'exécuter. Pas au nom de ta fonction, mais au nom de l'amitié qui nous lie."


Athalante leva un regard embué de larmes vers Nastywoks. Elle tenta de parler mais sa phrase se noya dans un sanglot. Elle se jeta dans ses bras en pleurant. Nastywoks parvenait à saisir quelques bribes de phrases parmi les pleurs :

"- Trop dur.... peux pas... plus de force... je ne veux pas qu'ils soient assassinés... je ne veux pas trahir la guilde.... pas quoi faire.....pas vous entraîner dans cette histoire sordide...il ne faut pas.... deviens folle.... pas quoi faire....ne sais pas quoi faire..."

la jeune fille fragile pleura ainsi un long moment dans les bras de son ami.


Graam à son tour se rapprocha de la paladine !
"Que se passe-t-il? Est ce les Prétoriens qui vous ont fait une révélation ou bien la pression qu'ils vous mettent avec cette histoire de prima?
A moins que ce ne soit de mauvaises nouvelles concernant un ami très proche...
Dites m'en plus, je ferais tout mon possible pour vous venir en aide et ôter de vos épaules, les soucis qui s'accumulent
. »


Thanael s'approcha de nouveau :

"Sèche tes larmes Athalante, et ne va pas croire que ce ne sont que tes problèmes.
Nous prions la même déesse, nous combattons depuis une éternité ensemble, pour vous tous je donnerais ma vie.
Plus que des compagnons, j'ai trouvé en vous des frères et des soeurs.

Alors que nous avons perdus des nôtres, il est temps de resserrer nos liens et personne ne te demande de supporter sur tes épaules le poids de cette épreuve.
Ne crois pas que nous te laisseront te débrouiller seule alors si notre avenir est la cause de ton chagrin, tu peux te ressaisir, nous sommes prêts à marcher à tes côtés.

Par contre si tu sais des choses que nous ignorons encore, mieux vaut nous en parler.
Je ne prétends pas parler au nom de tous, mais dans ces temps obscurs, je puis au moins t'affirmer que Lilarhiel, Rilifaniriel et moi même te suivront jusqu'au bout de cette épreuve, quel qu'en soit le prix à payer
. »


Les sanglots se calmèrent mais la jeune femme ne dit plus un mot.
York s’était inquiété toute la journée pour sa frêle amie. De trop grosses responsabilités pesaient soudainement sur ses épaules, il n’était pas étonnant qu’elle se laisse aller à quelques larmes aujourd’hui ! Il ne savait comment la réconforter, il fallait qu’il la fasse réagir, c’était certain ! Il regarda vers l’endroit où Athalante avait passé toute la journée, prostrée…

Quelle ne fut sa surprise en constatant qu’elle n’était plus là. Son regard perçant parcourut rapidement le campement : il n’y avait plus de trace d’elle !

Il aperçut toutefois une forme, au loin, qui courait. La gracile silhouette s’arrêta un court instant, se retourna vers le campement, puis disparut dans l’obscurité opaque des souterrains.

Les Prétoriens se redressèrent tous d’un seul mouvement, sur le qui-vive.


Le récit en rouge foncé est écrit par le Chevalier Thanahel, le récit en rouge par le Chevalier Graam Wuulfson, et celui en vert par le Chevalier Nastywoks.
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Message par York » 16 nov. 2004 04:38

York eu a peine le temps de murmurer : « qu’est ce qui lui arrive ?? » pour que l’humaine disparaisse de son champ de vision. Ses compagnons se regardèrent tous dans les yeux pour tenter d’y trouver une explication… mais en vain. Ces mêmes yeux se tournèrent tous vers les Guerriers Prétoriens : n’étaient ils pas sensé la suivre partout ? Étaient-ils au courrant des intentions de la jeune femme ?
Les mouvements de tête des Squelettes semblaient indiquer qu’ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait ! L’un d’eux était tellement affolé qu’il faisait faire des tours à ce qui lui servait de tête pour essayer désespérément de retrouver la paladin. :mdr:

Le plus prompt à réagir fut Nastywok, il sorti rapidement de ses pensées tournées vers un misérable lézard (Falis seule sait ce qu’un lézard peut penser à ce moment) et sans demander à quiconque si il avait vu la direction prise par Athalante il organisa une battue :

Chevaliers, Prétoriens !
L'heure est grave, il nous faut au plus vite retrouver Athalante. Je ne l'ai pas vue partir, un lézard était bien malgré moi entrain d'accaparer mon attention.
Mais les seules directions possibles sont l'est et le nord. Je propose que les Prétoriens partent vers le nord, et la Compagnie vers l'est. Si il était possible à ceux d'entre vous qui connaissent des alliés à l'étage, demandez leur s'ils l'ont vu passer.
Enfin, il est temps de faire temporairement fi de la défiance entre nos deux groupes. Le premier qui retrouve Athalante averti au plus vite l'autre...
Cela vous convient-il ?


Ventarion s'empressa de répondre :

Ce plan m'a l'air raisonnable, et me convient, Chevalier. Mais prévenez-nous dès que vous l'aurez en vue. Car si vous manquiez de le faire et qu'il lui arrive quelque malheur que ce soit, il vous en cuirait !

Le ton du Prétorien ne laisse aucun doute quand au sérieux de l'avertissement. La colère était sous-jacente... mais aussi une pointe... d'inquiétude sincère ?

Puis il rassembla ses troupes en vue de leur départ en direction du nord.

D’une part, au Nord il y avait un portail démoniaque, versant dans ce bas monde une horde de créatures maléfiques, d’une autres part, à l’Est se trouvait la compagnie de la licorne, dirigée par l’illuminée et brutale Idle la Sanglante…
Imaginant mal Athalante se jeter dans les bras d’Idle et ses compères, il devenait de plus en plus évident qu’Athalante s’était élancée en direction du portail démoniaque. Pourtant les ordres de Nastywoks étaient clairs, les Prétoriens iraient vers le Nord.

Dans le même temps, Thanael s'apprêtait à regagner le temple après une journée de rudes combats, une dernière goule se mit en travers de son chemin.
Sur de lui, la tête déjà tournée vers sa couche, Thanael pris son arc, visa et tira.
A la 2eme flèche, son attention fut attirée par un mouvement, semble-t-il une silhouette sortant en courant du temple.
Mais les râles de la goule le ramenèrent à la réalité.
Quelques instants plus tard, de retour sain et sauf au temple, Thanael remarqua qu'Athalante n'était plus là.
Il s'approcha de ses compagnons, pour savoir si l'un d'eux savait où elle se trouvait…


York se hasarda à une tentative d’explication :

Thanael j'ai bien peur qu'elle ne nous ai quitté, visiblement un poids trop important pesait sur ses épaules depuis quelques jours...
Je ne crois pas que ce soit de la faute des Prétoriens, mais il faut bien avouer que les pressions répétés de la part de Ré-Münde et Azaghal à leur sujet peuvent avoir une part de responsabilité dans cette fuite brutale…


Avant de s’élancer, York demanda à Ventarion si il avait vu la direction exact prise par la paladin… c’est en ces termes qu’il s’adressa pour la première fois au chef des prétoriens :

Mais peut être avez vous aperçu Athalante lors de sa fuite Ventarion ? Sait tu quelle direction elle a pris ??


Le blanc de l'orbite du prétorien fixa le blanc de l'oeil de l'elfe :

Je comprends votre émotion et la partage, mais ne tutoyez pas je vous prie, Chevalier. Un membre de l'Ordre doit savoir rester formel, même dans les pires circonstances.
Si nous l'avions vue partir, croyez-vous que nous serions ici sans bouger ?


Après quelques heures de recherche vers l’Est, York décida de prendre la direction du Nord pour tenter de rattraper le groupe de prétoriens… C’est alors qu’il entendit des cris de femme au loin, proche du portail démoniaque.
Haï… les prétoriens doivent passer un mauvais quart d’heure se dit-il… A l’aide du sort consacré, il s’élança rapidement entre les monstres médusés pour rejoindre la jeune femme, entourée, comme ca devenait maintenant une habitude, des 12 prétoriens, tels les 12 voleurs de Baba le Ali ou tel les 12 doigts de la main autour de leur victime… :cherche: :mad:

textes en mauve : Ventarion, en vert : Nastywoks, en Bleu : York et en rouge : Thanael Rouge-pierre
York - Ordre d'Hermes
Oli - Chevalier de justice

Adresse CdJ : http://delain.cdj.free.fr/forum/
Verrouillé