[!] Pile ou Face

[Pretre de la deesse Noire]

Voici l’histoire d’un aventurier voyageant dans les souterrains de Delain à la recherche du Mal suprême hantant ces lieux. Suite aux malheurs que subirent sa famille et lui-même pendant son enfance, il s’était juré de punir les responsables de sa condition en croisant le fer avec tous ceux qui lui barrerait la route. A son arrivée dans les souterrains, il fut choqué par le chaos,le désespoir et la détresse des nombreux aventuriers nourris par ce même sentiment de vengeance. La mort et les appels désespérés à l’aide étaient le lot quotidien de tous les aventuriers. Certains perdant totalement la notion de Bien et de Mal allant jusqu'à frapper leurs frères et servir le Mal pour survivre. Après des combats acharnés, le désespoir commençait à le gagner quand il fit la rencontre qui illuminera son existence. L’aura que cet inconnu dégageait ainsi que la prévenance de cet allié mystérieux allait bouleverser sa destinée. Vous l’aurez compris, il fit la rencontre d’un paladin, un nain généreux et bon vivant qui n’hésitait pas à donner de sa personne pour défendre les opprimés. Bien qu’étant totalement étrangers , de contrées et de races différentes, leur but était identique : annihiler l’incarnation du Mal de ces souterrains. Inséparables, ils affrontèrent de nombreux dangers avec une incroyable témérité. Ils ne connurent plus jamais la peur tant leur complémentarité et leur habileté aux combats étaient frappante. Les monstres qui se mirent en travers de leur chemin tombèrent les uns après les autres et l’espoir commençait à renaître. De nombreux aventuriers s’alliaient pour former des groupes très organisés. La coordination et la confiance était la clef de voûte du système. Notre homme apportait sa connaissance pointue de la stratégie qu’il étudia longuement dans des manuscrits anciens et le nain, sa force,sa témérité et son optimisme infaillible. Très proches, une grande amitié était née et vouée à demeurer éternelle. Rien ne présageait ce qui allait ensuite se passer.

[Pretre de la deesse Noire]

Comme a leur habitude, nos deux inséparables défenseurs des opprimés s’étaient rendus dans une taverne pour se reposer et prendre du bon temps autour d’une chopine. Leurs nombreuses visites dans cet établissement leur avait valu un accueil particulier de la part du tavernier qui leur servait sa meilleure bière et était à l’écoute de leurs moindres désirs. Comme à son habitude, le nain buvait beaucoup plus qu’il ne pouvait en supporter. C’est ainsi qu’il s’assoupit à la consommation de sa 37ème bière. Son compagnon avait été plus raisonnable bien qu’un peu déboussolé et subissant les effets secondaires d’un abus d’alcool. La taverne était extrêmement bruyante et enfumée mais l’ambiance était réellement à la fête. Nul ne s’en plaignait ; en effet cela permettait d’oublier quelques instants les sbires de Malkiar et les combats qui faisaient rages dehors.

A une table voisine, d’autres voyageurs avaient élu leur quartier général dans cette taverne et semblait vouloir imiter le nain vu leur consommation exponentielle de bière. Alors qu’il se dirigeait vers le comptoir, il fut interpellé par un autre homme dans un coin de la taverne. L’homme était plutôt âgé, il se distinguait par une cicatrice profonde sur sa joue gauche. Pas très rassuré, notre compagnon s’approcha de cet étranger qui tenait plusieurs dés d’une main, ainsi qu’un sac encombrant de l’autre. Lui aussi avait profité de l’excellent breuvage du tavernier. En effet, son regard vitreux ne trompait personne. Le balafré, habitué de la taverne, ayant deviné que notre défenseur du bien était un riche voyageur lui proposa de s’essayer aux dés avec lui. Les enjeux étant peu importants, d’ailleurs aucun des deux joueurs ne prenait réellement l’avantage sur l’autre.

Le temps passant et les bières se succédant, le balafré proposa de monter les enchères. Habitué à être sur la corde raide, cela n’attiserait que d’avantage la soif de gagner de notre aventurier. Il savait également qu’en cas de pépin, il pourrait compter sur son fidèle ami. Le jeu reprit et les bières se succédèrent mais le balafré était de moins en moins lucide. Il perdit plusieurs parties de dés d’affilés, le mettant dans une situation financière plutôt critique. Très éméché, le vieil homme peinait à garder son emprise sur son mystérieux sac. Devant cette attitude inhabituelle envers un vulgaire sac de voyage, son compagnon de jeu sentait que ce sac contenait quelque chose de très important aux yeux du vieil homme. Sa curiosité était attisée. Il n’en pouvait plus il fallait qu’il sache ce que contenait ce sac. Il trouvait n’importe quel prétexte pour au moins deviner son contenu mais le vieil homme était très évasif et ne semblait pas disposer à s’en séparer de si tôt. La chance semblait avoir complètement tourné pour le balafré qui commençait à vendre tout ce qu’il possédait sur lui pour espérer avoir une chance de se refaire. L’espoir de pouvoir récupérer sa mise illuminait ses yeux à chaque lancé de dés. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement et le vieil homme n’avait plus grand-chose de valeur lui appartenant. Notre aventurier, pensant toujours de manière obsessionnelle au contenu du sac du vieil homme, n’avait toujours pas découvert ce qu’il cachait. Il pensa un moment que le contenu de ce sac serait dérisoire ou sans aucun intérêt mais cela n’avait pas d’importance pour lui : seul le savoir l’importait.

Il proposa donc une ultime partie avec son compagnon de jeu. Ils joueraient une ultime fois sans regret ni remords. Les règles étaient simples, toutes les sommes seraient remises en jeu. Si le vieil homme gagnait, il empocherait la totalité des gains mais laisserait a son compagnon de jeu le droit de jeter un coup d’œil sur le contenu de son sac. Dans le cas contraire, notre ami empocherait le contenu du sac mais il perdrait la totalité des gains qu’il a pu acquérir depuis le début du jeu. Le vieil homme ne pouvait refuser … une telle aubaine pour se refaire ne se présenterait pas deux fois dans une vie. Ils décidèrent de s’accorder quelques minutes de réflexion et de repos bien mérité avant de s’affronter une dernière fois dans une ultime et hasardeuse bataille de dés. Notre aventurier se demandant si le jeu en valait la chandelle et le vieil homme si la chance allait enfin lui sourire …

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Pendant cette période de flottement où les deux adversaires réfléchissaient à une manière d’augmenter leurs chances de victoire, la taverne commençait un peu à se vider. Il ne devait rester qu’une dizaine d’aventuriers tout au plus et la plupart étant plus ou moins endormis. A ce sujet, d’ailleurs notre ami nain était encore en train de cuver. Son visage était paisible ressemblant au visage insouciant d’un enfant endormi.

Requinqués, les deux compères de jeu invitèrent le tavernier à arbitrer la dernière joute puisque l’enjeu était de taille et que chacun des adversaires avait peur d’être victime d’une tricherie quelconque. Ils s’attablèrent en reprenant la place qu’ils avaient quittés peu de temps auparavant. Le balafré en avait profité pour se procurer un gris gris qui était censé avoir un pouvoir démultiplicateur de chance. C’était d’ailleurs à lui de lancer les dés en premier : la chance su enfin lui sourire étant donné le score mirobolant que le hasard avait voulu lui laisser.

A cette vue, notre ami commençait à désespérer, ses chances de victoire étaient infimes. En effet, peu de combinaisons pouvaient lui garantir la victoire. Profitant d’une inattention de son adversaire, il appela la tavernier et lui glissa deux mots à l’oreille qui, complice, acquiesça de la tête. En effet, il avait quelque chose en tête. Pendant que la tavernier détourna l’attention de l’autre joueur qui n’était de toute façon plus très lucide, il sortit 2 runes de sa poche et lança un sort qu’il trouvait auparavant inutile et qui pourrait le sauver de cette situation. Malheureusement , sa connaissance magique étant limité, le sort échoua. Sa ruse ne servira point. Il ne pourra compter que sur la chance qui l’a suivi toute la soirée. Serrant les poings sur ces dés, il je jeta les dés sans conviction et ce fut à la stupeur et à la surprise générale qu’il obtint le meilleur score du jeu dont la probabilité est infime.

Dépité, son adversaire se résigna à pousser le moindre scandale mais son désespoir de ne pouvoir garder son sac en sa possession n’était pas si grand. L’alcool était peut être arrangeant sur ce point de vue ; le réveil ou la prise de conscience du lendemain serait sûrement plus difficile à supporter. Il se disait sûrement qu’en fin de compte il n’avait pas si perdant que ça. Après tout , il avait récupéré tout ce qu’il avait misé (hormis le contenu du sac).Grand vainqueur du duel, notre ami prit le sac des mains de son adversaire déchu se demandant toujours ce que contenait le sac.

Impatient d’ouvrir le sac, il attendit que son adversaire parte. Les minutes semblaient êtres des heures. Il plongea la main dans le sac qui d’après le poids contient un objet lourd et encombrant. Ainsi, Il en sortit un livre poussiéreux très richement orné avec en couverture une inscription imprononçable et d’un dialecte très ancien. Heureusement, il avait eu la chance d’étudier les langues et traduisit : De veris mysteriis. I Et c’est ainsi qu’il se demanda s'il s’était fait avoir : « Tout ça pour un livre poussiéreux sans intérêt ? » se dit-il.

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Le livre était merveilleusement conservé. Les ornements et la décoration du livre s’apparentait à un livre mystique relatant une époque révolue où les dieux et déesses influençaient le monde. Le livre, « De veris mysteriis », que l’on peux traduire par « la lumière véreuse » paraissait à première vue être un ouvrage théologique narrant l’histoire d’une déesse servant les desseins du Mal. Sur la page de garde du livre, aucun nom ni lieu n’apparaissait comme s’ils avaient eu été purement et simplement effacés du livre. Ceci rendait le livre encore plus mystérieux qui ne l’était. Sa curiosité d’avantage attisée, le nouvel acquéreur de cet ouvrage s’attabla et commença à le lire. Sa lecture fut lente et difficile car il ne maîtrisait pas totalement le dialecte utilisé. De plus, beaucoup d’informations nominatives manquaient. Datant de 1200 ans, le manuscrit restait très vague sur l’histoire qu’il narrait. Au fur et à mesure des pages, l’histoire semblait s’éclaircir mais toujours aucune information nominative. Cette histoire lui paraissait être familière mais il ne se souvenait plus en quel lieu ni en quelle circonstance il en avait eu vent. Fatigué par cette difficile traduction, il s’arrêta pour se rafraîchir et obtenir un repos bien mérité. Il rangea son livre dans son sac déjà bien rempli et retourna auprès de son fidèle ami nain. Quelques heures plus tard, cette histoire de déesse le hantait encore et occupait toutes ses pensées. Au réveil de son ami, ils saluèrent le tavernier et repartirent pour accomplir leur tâche dégainant leurs armes et revêtissent leur armure dès la porte franchie. Il n’échangea aucun mot à propos de cette histoire de déesses a son ami tant qu’il n’avait pas élucidé le mystère autour de ce manuscrit. S’agissait-il d’une vulgaire histoire pour enfants, d’un fait réel du passé ou bien d’un canular orchestré par un groupe sectaire ?

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Après avoir répondu favorablement à une demande d’assistance d’un aventurier isolé, nos 2 compères en profitèrent pour établir leur campement pour la nuit. L’ambiance était devenue sereine. Le nain consultait ses cartes et établissait leur parcours jusqu’au prochain temple ou a la taverne suivante. Le périple serait long et difficile mais c’était devenu une routine. Ils avaient connus tous types de situations critiques sans pour autant succomber ni faillir. Notre homme en profita pour s’isoler un peu et continuer sa lecture. Il n’avait pas encore trouvé de réponse à ses questions. Peu à peu, l’énigme et les circonstances s’éclaircissaient. Il pouvait en effet recouper certains faits relatés dans d’autres compositions. Cependant, cette version lui paraissait complètement différente tant du point de vue des protagonistes que dans les actes réalisés. Le manuscrit mettait la lumière sur des passages sombres de celle qu’avait pu consulter notre ami. C’était d’ailleurs son compagnon de route qui lui avait procuré ce document lui expliquant qu’il contenait ses croyances,sa raison d’être, son code de conduite bref sa bible.

Or, notre camarade comprit rapidement que cet ouvrage remettait en cause le message qu’avait voulu lui faire passer cet allié de longue date. Il avait tant d’admiration pour son compagnon de route qu’il avait du mal à croire ce qu’il lisait. Hésitant à lui en parler, il décida de terminer d’abord sa traduction afin de s’en faire une idée, seul. Cependant, sans le savoir, le livre avait un pouvoir sur son lecteur. En effet, les mots et les formules utilisés par le(s) auteur(s) du manuscrit étaient prévus pour pouvoir s’insinuer dans le moindre doute du lecteur, qui, rapidement, comme hypnotisé, adhérait totalement à la cause défendue par l’ouvrage. Plus il avançait dans son déchiffrage, plus son lecteur devenait perplexe. Les questions fusaient de plus en plus dans son esprit … Son ami était-il au courant de l’existence d’un tel ouvrage ? Etait-il impliqué dans ce massacre ? Si tel est le cas, pourquoi ne lui a-t-il rien dit ? Il remit sa lecture à plus tard entendant son ami s’approcher bruyamment de lui d'un pas décidé. Il rangea rapidement son livre en prenant soin de le positionner au fond du sac. Tant d’interrogations sans explications, il ne pouvait les laisser sans réponses. Il s’attellerait à les poser au moment opportun mais ce serait après un bon repas chaud.

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Le soir venu, il reprit la lecture de cet étonnant manuscrit. Il devenait de plus en plus perplexe sur les croyances de son ami. Pouvait-il être ignorant de cette frappante vérité ? « Invraisemblable », se dit-il. Il était de plus en plus alarmé et troublé face à cette criante vérité. Rien que la page d’avant-garde et le titre qu’il traduisait par : « la lumière véreuse » lui faisait froid dans le dos. Lui qui n’avait peur de rien était méconnaissable. Son compagnon s’aperçut de quelque chose mais se convint que cela lui passerait. Il n’était pas inquiet outre mesure. Mais les jours passant, notre lecteur devenait de plus en plus renfermé sur lui-même devenant convaincu que son ami lui cachait quelque chose. En effet, il fit plusieurs tentatives pour questionner son ami sur ses croyances et la déesse qu’il chérissait mais aucune réponse ne lui semblait admissible. La foi du nain était telle que ce harcèlement de questions bizarres sur ses convictions commençaient à l’agacer. Il n’admettait pas qu’on remette sa parole et sa foi en doute. Observant l’embarras du nain face à ces interrogations et n’ayant pas réponse recevable à celles-ci, notre homme insistait encore d’avantage. L’ambiance du bivouac était des plus froides. Pendant que l’un parachevait sa lecture, l’autre grommelait dans son coin en jurant. Le point de rupture était proche. Leurs discussions avaient manqué à plusieurs tentatives de s’achever à un duel aux mains. Le nain ne savait pas comment ils avaient pu en arriver là cependant, secrètement, il admettait que les questions de son camarade étaient des plus pertinentes. Il n’avait jusqu’ici jamais été repoussé dans ses retranchements de cette manière et la prière était la solution à ce doute. De son côté, notre ami, toujours obsédé par cette soif de vérité, réfléchissait à un moyen de la découvrir. Il se décida à envoyer une missive à un aventurier qu’il avait plusieurs fois croisé et pour qui il avait beaucoup d’estime malgré leurs desseins opposés.

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Reprenant ses esprits et rassuré de ne plus être le seul à connaître l’existence d’un tel manuscrit, son fardeau s’allégeait quelque peu. Son attitude était redevenue presque celle d’un aventurier lambda : incohérente parfois mais sans être alarmante. Ce qui l’était d’avantage, c’était ses crises passagères et de plus en plus fréquentes de colère et de rage comme celle qu’il venait d’avoir avec son ami. Jusque là, la méditation et la prière lui permettait de gérer ses crises. Ce n’est que depuis sa nouvelle acquisition qu’elles devenaient de plus en plus incontrôlables.

De son côté, rancunier, le nain n’en était pas moins inquiet pour son ami. Toujours isolé, notre homme en profita justement pour méditer sur les derniers événements et eut un éclair de lucidité. En effet, il chercha la cause de ses troubles et se remémora sa rencontre avec ce vieil homme dans la taverne. Il ne lui restait qu’un vague souvenir car ajouté au fait qu’il n’était plus très sobre celui-ci était attablé dans une partie non éclairée de la taverne. Il ne saurait d’ailleurs affirmé s’il s’agissait d’un nain ou d’un homme. Quelques flashs visuels et l’odeur corporel de son compagnon de jeu lui fit exclure la possibilité qu’il s’agisse d’un elfe. Son odeur répugnante l’aurait alarmé. Cependant à son regard et à son sens tactique pendant la joute, il ne pouvait s’agir que d’un vieux briscard réactif tel un renard rusé.

Cependant ce n’était pas suffisant pour l’identifier. Il pensait que ce n’était qu’une question de temps, d’autres images allaient sûrement lui revenir. Ainsi il s’assoupit dans ses pensées …

[Pretre de la deesse Noire]

Malgré plusieurs jours d’attente depuis l’envoi de cette missive, il n’avait eu aucune réponse ni de son destinataire ni de l’homme qui en avait la mission. L’impatience commençait à le gagner … tout comme la folie au vue des regards que portait son compagnon nain. Méconnaissable, colérique, violent, et désobligeant envers tous ceux qui tentent de l’approcher et lui porter assistance dans ses moments de crise, il songea à un moment à mettre fin à ce supplice définitivement. Mais, dans ses rares moments de lucidité, il n’en trouvait pas la lâcheté (ou le courage) d’y parvenir.

Complètement déboussolé, il avait même participé à l’exécution d’un autre aventurier grâce à un sort bénéfique lancé sur un démon déchaîné. Une bonne raison pour cette folie ? Il n’en avait aucune ; quoi que peut être le blason, représentant du Bien de cet aventurier, qu’il ne pouvait plus supporter. Concernant ses relations avec son ami, les sujets de discorde ne manquait pas mais depuis quelques jours c’était l’ignorance mutuelle qui perdurait. Distants, ils ne s’adressaient la parole que pour les usages dus à leur rang. Hors de lui, comme bien souvent quand il consultait le grimoire, il achevait difficilement sa lecture quotidienne. Examinant du regard le manuscrit, il ne s’aperçut pas immédiatement qu’il en était venu à bout. Bien que quelques pages paraissaient avoir été déchirées, il était soulagé : la lecture du manuscrit s’achevait enfin. Et, comme pour répondre à une envie de rejet , il le lança vigoureusement au sol.

Il sortit l'épée de son fourreau et commenca à taillader quelque chose qui ressemblait un arbre avec sa lame. Pendant ce défoulement, il parlait à haute voix et criait des choses incompréhensibles ou qui n'avaient pas de sens littéral. Epuisé devant tant d'efforts et apaisé, il prit rapidement conscience que ce secret devait être dévoilé. Evidemment, chaque jour était une épreuve de plus à passer. Trahi, il ne pouvait partager ce fardeau avec son ancien ami (qui de toute façon était déjà à plusieurs lieues de lui). Un morceau de pain rassit à la main, il s’interrogeait sur l’éventualité de l’existence d’un aventurier encore digne de confiance. Il dévoilerait alors peut être quelques passages choisis du manuscrit afin que la vérité éclate bientôt au grand jour. Seulement voilà, qui ?

[HRP] Si vous voulez vous mettre en relation avec le prêtre, je vous prie de faire cela par en RP et MP UNIQUEMENT via le forum. Qui parviendra a gagner sa confiance a tel point que, malgré sa paranoïa habituelle, il vous laisse consulte un passage du manuscrit ? [/HRP]

[Pretre de la deesse Noire]

Depuis quelques jours l’homme s’était éloigné de ses compagnons. Prétextant un champ de runes à piller, il avait laisse ses amis, et surtout lui, seuls avec leurs interrogations. Ils commençaient a poser trop de questions sur le livre...ils projetaient sûrement de le lui voler. Hier déjà il avait intercepte deux diablotins fouillant dans ses affaires pour le compte d’un membre des De Profundis qui cherchait à s’approprier son bien. D’autres avaient été plus malins, ils lui avaient écrit. Il avait pu trouver un certains réconfort dans certains des mots qui lui avaient été adressés. D’autres lui avaient proposé de les rejoindre dans leur propre descente vers la noirceur et la folie...Il hésitait encore...fallait-il réellement divulguer ce qu’il savait? Et a qui...il attendait encore un peu...

Une nouvelle nuit commençait...enfin si ce mot avait encore un sens dans ce tourbillon d’ombres et de lave. L’homme s’était trouvé un nouveau compagnon. D’un trident et d’une maille rouillée, il s’était fabriqué un mannequin qu’il toisait comme s’il fut confronté à son pire ennemi. Un casque terminait de donner une vague forme humanoïde à l’assemblage de ferraille. Sur celui-ci, des traits grossiers étaient dessinés à l’aide de ce qui semblaient être des excréments...les siens peut-être...Il avait maintenant son paladin à combattre...les oripeaux ou s’affichaient auparavant le blason de sa guilde pendaient sur la cuirasse encrassée...

[Pretre de la deesse Noire]

Entre deux ramassages de runes, l’homme croulait sous les missives qui montraient un intérêt certain à son manuscrit. Il avait répondu à certaines d’entre elles de manière assez brouillon parfois et recherchées pour d’autres. Ainsi, après une relecture rapide de son courrier (reçu et envoyé), il décida de les retranscrire à haute voix pour bien s’en imprégner. Il commenca par une missive qu'il recut d'un aventurier au moins aussi fou que lui :

Je tombe...oui je tombe...mon esprit s'effrite et se recompose sans cesse...ce maelstorm infernal me tue...mais..je suis déja mort...non je ne tombe pas...je flotte...un rêve...un cauchemars...

Mère...vous pleurez...comment...oui bientot vous verrez, nous danserons a nouveau vous et moi...Père...vous nous regarderez...vous le urs montrerez...comment...oui je leurs montrerais...ils verront....

NON...c'est eux...oui eux qui nous montrerons...enfin nous existerons...a travers eux...par eux et pour eux...ils seront nous...nous serons eux...et enfin nous rêverons a nouveau...non c'est faux nous rêvons déja...

Qu'elles sont ces voix...il les a entendu...enfin...mais...et nous...un ocean de solitude nous sépare...je veux continuer a flotter...l'heure n'est pas venu...la famille s'agrandit...elle nous appelle...mais je ne veux pas...non pas encore...bientot oui bientot...je vous le promet Mère...je vous le promet Père...

Comment...les autres...eux...tous...les égarés...que faire pour eux...tout et rien...les sauver...les damner...les oublier...les aimer...les haïrs...vous me faites souffrir...je ne veux plus les entendres...je veux les sentir...trops tôt..bientot...

Nous existerons...mais nous existons déja...ils ne nous entendent pas...non Père...je suis seul...il n'y a personne..seulement nous trois...ils sont là...non...c'est faux...je ne les vois pas...je ne les entends pas...ils ne nous entendent pas...ils ne nous voient pas...je n'existe pas...

Ne pleurez pas Mère...bientot...oui très bientôt...la croisée des chemins est proche...laissons nous porter...encore un peux...la mer est encore calme...quelques vaguelettes...le miroir n'est pas encore brisé...seulement rayé...bientot...oui très bientot...nous EXISTERONS !!!

Et nous ne serons plus seuls...

Puis il continua avec la réponse qu'il lui apporta:

C’est juste une petite voix, une toute petite voix qui sussure. Chaque phrase, chaque mot est tel un chuchotement qui s’enfonce en mon ventre, parcourt mes tripes pour venir eclater dans mon crane. Mes yeux se posent sur les pages parcheminees et c’est l’univers qui penetre mon ame, la fracasse, la tord, la dechire et la disloque en des milliers de particules qui s’eparpillent comme une nuee de papillons dores dans un espace noir qu’aucune lumiere jamais n’atteint. Les apparences se fissurent, les illusions se dissipent. Et toujours ce chuchotement....qui inexorablement remonte le temps, remonte la memoire, pour aller au-dela de ces mensonges que les hommes ont patiemment batis depuis que cette Reine blanche recut la visite de l’Enfant.
La petite voix se fait grave et mes sens s’ennivrent. Mon esprit n’est plus que leur disciple. Sous mes mains, les pages parcheminees degagent une tiede chaleur. Les battement d’un coeur aux abois rythme ce qui est devenu une sourde melopee. Est-ce le mien que j’entend ainsi? Les pulsations animent pourtant distinctement le papier qu’a present j’empoigne. Revenir dans le temps, revenir dans la matiere....Les pages se gonflent et s’entrelassant entre les mots, des veines irriguent deja un sang que je sens chaud contre mes paumes. Une forte odeur de musc monte a mes narines. Les battements resonnes tel une maree de tambours de guerres frappes par un seul musicien dement...
Mes mains sont redenues celles d’un enfant. Le fracas a laisse la place au chant melodique d’une voix de femme. Une jeune veau se tient devant moi. Le livre a disparu...ou plutot non...il a termine sa metamorphose...les choses sont redevenues ce qu’elles furent. Le veau oblique la tete et de sa langue rapeuse se leche les flancs. Devant mes yeux terrifies d’enfant, chaque coup de langue lui arrache des lambeaux de chair. Sur ces cotes ensanglantees, les memes mots reapparaissent, les memes phrases, le meme livre, la meme verite. Tremblant sur ses pattes ruissellantes de sang, l’animal cesse enfin de se mutiler et pose sa tete entre mes mains. M’agenouillant devant lui, je porte mon oreille a son museau rouge et poisseux...dans un murmure, il me chuchote son nom, le nom de l’unique : EeeeCAAaaaaTiiiiiiSSSSS....

Continuant avec la réponse de la missive précédente qu'il venait de recevoir, il restait abasourdi par sa réponse :

Je ferme les yeux.

Je me bouche les oreilles.

Mes mains sont gantées.

Mon nez est bercé de milles senteurs de roses.

Ma bouche est amère du goût du sang.

Je ne vois, n'entend, ne touche, ne sent ni ne goûte rien.

Comment? Que dis-tu?

...

Aaaah, il y a du beau dans cette âme là. Du doux et du fort à la fois.

Ouvrons nos bras et laissons passer le torrent, car nul ne stoppe le flux de l'eau claire et furieuse sans y être emporté.

Je m'enfonce...je m'engouffre dans ce néant de Ténèbres....NON....Je flotte, les vagues éthérées de la nuit bercent mon sommeil...oui se laisser porter par ce doux rêves...Ne plus penser....ne plus êtres...disparaitre...enfin je suis en Paix...

Qu'elle est cette voix ??? NON, je ne veux point m'éveiller...Père...l'heure n'est pas venue...Acceuillir l'enfant ??? Mais c'est un Homme...non je ne veux pas...il est trop tôt....mais qu'est ce donc ??? Des larmes ??? Mère ??? Pourquoi pleurez vous ??? Un frère....quel magnifique engeance, marche t'il déja???

Non...je ne veux plus laissez moi....je veux flotter...encore un peu...Mère bercez moi...Père guidez moi...Je veux voir...sentir...EXISTER !!!

Je m'enfonce...je flotte...mon esprit se perd en lui même...mon rêve n'est point achevé...la croisée des chemins est proche....nous nous reverrons et peut être existerons nous ensembles...

Enfin...je dors de nouveau...la Paix est revenue !!!

Fatigué par cette lecture éprouvante pour son esprit, il décida de remettre la lecture de la suite de son courrier avec les autres aventuriers à plus tard; la cueillette de runes l'intéressant d'avantage

[Pretre de la deesse Noire]

Toujours isolé, il continua ce qu'il avait entrepris ... si longue cette tâche fut elle. En effet, il avait plusieurs jours de retard entre la réception et la lecture des missives.

Cher aventurier. J'ai entendu parler de votre état d'esprit suite à la lecture d'un mystérieux livre, livre qui pourrait être lié à l'un des divers Maux présents dans ces souterrains. Etant plus ou moins lié à une des branches du Mal, ce livre pourrait intéresser l'Organisation et les Membres de notre Conseil. C'est donc pour cela que cette missive vous est destinée.

Et puis vous avez l'air de perdre totalement la boule, alors si vous pouvez faire confiance à des gens, ce sont bien à d'autres psychopathes, non? Votre état vous fait devenir un paria aux yeux de l'aventurier moyen et des justiciers prônant une vie régie par des lois l'emprisonnant totalement. Alors que parmi nous, vous aurez l'air normal, vous pourrez être vous-même et laisser votre folie vous envahir. Folie qui bien sûr vous fera nous donner ce livre...

En tout cas, moi et ma bande avons hâte de vous rencontrer, alors, si vous pouviez nous dire où vous trouver...

Sunfire

Bonjour Sunfire, aventurier du Mal,

J’ai en effet entre mes mains, un manuscrit bien mystérieux dont les pouvoirs et les révélations semblent immenses bien au-delà de mes propres considérations. Ce livre m’est très cher et je ne m’en séparerais ou l’offrirais si facilement sans garanties exceptionnelles. Bien que cela ne soit pas impossible, mon avenir et l’éclatement au grand jour de la vérité me préoccupent d’avantage. De plus, nous ne pouvons pas parler pour l’instant de sentiment de confiance entre nous, le doute m’assaille d’avantage. Et mes doutes a votre sujet sont fondés puisque ma vie de paladin m’a fait croiser votre route et celles de votre bande pour diverses raisons. Les guerres du -2 et du -4 ont été le théâtre de nos affrontements mutuels il y a de cela plusieurs lunes. Dans le même temps, j’éprouve , dans mes rares moments de lucidité, des difficultés à envisager le départ de ma guilde faisant partie de l’une des plus respectées et puissantes des souterrains. Et même si , dans l’antichambre de l’enfer, la folie me gagne et le temps joue contre moi, votre proposition actuelle ne me plait guère. A vous de réfléchir avec vos membres du Conseil à quelque chose de plus honorable pour les desseins que vous projetez et ceux qui seront probablement les miens.

Vous souhaitant bonne réception,

Prêtre de la déesse Noire.

Alors comme ça nous nous connaissons? Si c'est le cas je vais donc te tutoyer, ça permettra de devenir un peu plus proche encore. Ne veux-tu pas me dire qui tu es? Si j'ai souvenir de toi, nous pourrions négocier à vif.

Ca me désole de voir que tu ne souhaites pas alléger ton fardeau en nous confiant le livre maudit. Au pire, tu peux venir nous voir, tenir le livre pour nous et tourner les pages lors denotre lecture. Comme ça, tu restes plusou moins maître de la situation, et tu auras toujours le livre entre tes mains.

Tu sais, le fait d'être quelqu'un de chaotique ne prouve pas forcément que nous sommes vriament les ennemis. Nous sommes là pour la liberté de chacun, que tout le monde puisse avoir son libre arbotre et puisse faire ce qui lui plait. Alors qu'un un paladin, c'est : "fais comme ça ou crève". Alors qui mérite le plus d'avoir le livre? Eux ou nous. Eux les futurs guerriers qui vont te pourchasser àcause de ta folie, ou nous, qui allons t'accepter pour ce que tu es?

Je pense qu'ensemble, nous pourrons faire de grandes choses. Les souterrains souhaitent le changement, et c'est ce que nous allons leur apporter. Sunfire

Il marqua un temps d'arrêt, rangea sa pile de lettres et commença à discuter avec son "paladin" empaillé ... la discussion, ou devrais je dire le monologue, avait l'air passionnée et haletante. Apparemment, la solitude commençcait à lui peser ...

[Pretre de la deesse Noire]

Lassé par des discussions sans échanges avec le paladin qu’il s’était fabriqué et par le ramassage de runes continuelles, il échangea beaucoup de missives avec Sunfire et d’autres aventuriers plus recommandables. La plupart soit intéressés par les révélations du manuscrit soit par son état de santé mentale. Depuis plusieurs jours, il s’amusait à traverser le champ de runes tout en narguant de par sa présence les nombreux basiliques et momies présents non loin de là. Souvent, il fut rattrapé par ceux-ci … assoiffés de chaires fraîches. Cependant, ce n’était pas au goût de notre ami que de ce laisser ainsi intercepté. Son entraînement drastique, son sens stratégique et son instinct de survie lui permirent de ne pas trop prendre de risques tout en lui offrant un sursaut d’adrénaline très motivant. Tout allait à peu près pour le mieux jusqu’à un portail démoniaque apparaisse et répande les sbires de Malkiar un peu partout. Seul, il était une proie facile …..ainsi encerclé il résista plusieurs jours un peu touché à l’épaule ce qui l’handicapait grandement pour combattre les monstres de plus en plus nombreux. Sa fierté ravalée et son désespoir grandissant, il envoya une missive à ses anciens compagnons qu’il savait relativement proches les ayant espionné une semaine auparavant. Etride fut la première à répondre à son appel !!! Elle était son compagnon depuis son entrée dans les souterrains. Ils étaient très proches jusqu’à la découverte du livre. Inquiète à la réception de cette missive alarmante, elle ne pouvait rester sans agir. Connu, son ami de toujours, était quant à lui beaucoup moins entrain à l’aider. Ré-Münde, elle-même, ainsi que quelques compagnons en combat avec plusieurs momies et démons mineurs, n’avaient guère envie de risquer leur vie pour une vulgaire farce.

Connu savait très bien que Snakouz était en proie actuellement à de vils plaisanteries … étant lui-même tombé dans le panneau il y a de cela quelques semaines. Or, il n’avait guère le temps à l’amusement. Déjà qu’il s’amuse à se faire appeler « Prêtre » l’horripilait au plus haut point. D’ailleurs, il avait fait table rase du passé. Qu’il n’ose s’approcher de sa hache … un accident serait vite arrivé.

Cependant et malgré les mises en garde de Connu, Etride choisit de répondre présent à cet appel de détresse. Plusieurs lieues les séparait … elle incanta un sort magique dont elle avait le secret et se téléporta en un instant à l’endroit voulu. Sa maîtrise magique n’était pas parfaite et elle du terminer le reste du parcours à pied. Entourée de monstres et n’apercevant point son ami, Etride se sentait vraiment seule … Snakouz avait-il déjà péri ?

Soudain, elle entendit des bruits de pas pressés. Un homme qu’elle pourrait prendre pour son ami l’invita à courir avec lui … il était gravement touché mais semblait insensible à la douleur tant il s’empressait à fuir. Pourchassés par plusieurs démons et monstruosités gigantesques, ils se réfugièrent après plusieurs changement de direction et d'esquives dans une grotte très étroite. Ainsi en sécurité, Etride constatait les entailles profondes de son ami.

Consciencieusement, elle soigna ses blessures … la magie fait des miracles de nos jours. Ils se reposèrent et décidèrent d’attendre que la lumière laisse la place à la froideur de l’obscurité pour repartir. Dans un moment de lucidité, Etride n'aperçut pas le manuscrit que son ami chérissait tant. Elle ne s'en inquiéta pas ... pensant qu'il était confortablement installé dans le sac de son compagnon de nuit.

[Pretre de la deesse Noire]

Quand la voie fut libre, ils se précipitèrent à l’extérieur et rejoignirent leurs compagnons à vive allure. Aucun incident ne fut à déplorer mais le silence était de mise. La retrouvaille avec Connu fut d’une froideur jamais égalée entre les deux anciens amis. Connu ne lui offrit même pas un regard de toute la soirée. Ce serait sûrement le calme avant la tempête car ils avaient bien l’intention, l’un comme l’autre de s’expliquer dès que tous les autres seraient assoupis. Autour du bivouac, Sirkin était comme à son habitude en train de se plaindre de sa malchance à l’apprentissage magique. Ré-Münde, touchée par plusieurs momie, attirait toujours autant de monstres sur sa personne. Il fallait bien avoué qu’elle avait une aura particulère très attrayante. Quant à Connu, il s’était essayer à ces prétendus cailloux magiques …. D’ailleurs par le biais d’un curieux hasard, il lançait le sort de célérité … qui lui laissa comme seul souvenir sa barbe frisant. Il n’en décolérait pas.

Le repas terminé, d’un regard, Snakouz et Connu convinrent de s’isoler des autres. Ce qui devait être une discussion intelligente entre deux amis aux avis divergents, ressemblait plus à une dispute voire un conflit sans retour. Les reproches s’accumulaient … et les réponses de Snakouz n’étaient pas du tout satisfaisantes. Parmi les griefs, son silence, sa non-assistance quand ses compagnons avaient besoin de lui, son départ des Renards Mercenaires, et d’autres encore … Mais la plus grosse mésentente concernait le grimoire qu’il détenait. Connu, voulait absolument le récupérer et vu son insistance tous les moyens semblait être envisageable. Peut-être Connu répondait il à une requête de son Patriarche Théodus ? Peu importe, Snakouz devait fuir … une nouvelle fois pour préserver son intégrité physique et son bien le plus précieux.

Ainsi, et grâce à l’ensorcellement de Connu, il disparut de sa vue en un instant. Le nain n’en croyait pas ses yeux, Snakouz aurait-il tant évolué depuis son départ ? Déçu d’avoir échoué dans sa tentative de soulager son ami de son grimoire et aussi d’accomplir sa mission, il rejoignit les autres, qui ne s’étaient même pas aperçu qu’il était parti.

[Pretre de la deesse Noire]

La vie reprenait son cours mais on sentait Connu troublé par les récents événements. Il avait failli dans sa mission et il savait que la Patriarche Théodus lui exprimerait vigoureusement son mécontentement. Ainsi, il ne se hâta point de l’en avertir, repoussant ainsi l’échéance. Il avait une certaine crainte de ce représentant officiel des templiers de Falis.

Snakouz, quant à lui, avait désormais un but précis. Isolé dans ce labyrinthe, il espérait secrètement un peu de compagnie. Devenu très facilement irritable et en proie à des transes toujours plus violentes dont il n’avait jamais aucun souvenir, la solitude ne pouvait qu’être salutaire pour ses éventuels compagnons. Cependant, à la fin de chacun de ses coups de folie, il ressentait une force surnaturelle se dissiper … son corps en sueur … comme s’il venait d’accomplir un effort monumental. Parmi ses nombreux voyages, il avait déjà rencontrer un tel maléfice. Ce n’était d’ailleurs pas pour le réjouir à cette pensée : le sort de ce malheureux ayant été scellé depuis bien longtemps. Celui-ci était atteint par Furie … sa force décuplée, une rage inconsolable, ses muscles décuplés à l’extrême et un regard dévastateur. Rien n’indiquait pour le moment que ce fut le cas pour le prêtre mais c’ était suffisamment inquiétant pour l’alarmer.

Peut-être espérait-il au grés du hasard de rencontrer un mage puissant qui pourrait l’informer de son état. Toujours est-il qu’il se déplaçait à vive allure vers un lieu que lui seul en ait connaissance. D’ailleurs à ce sujet, comment ont finalement évolués les relations avec les représentants du Bien et ceux du Mal s’étant présentés à lui ?

[Pretre de la deesse Noire]

Le divorce entre eux était clairement entamé. Chacun feignant d'ignorer l'autre ... ce fut comme si leur esprit avait occulté les bons moments pour ne garder que les plus difficiles.

Snakouz faisait quelques rencontres de temps en temps mais il ne s'attardait jamais. Sa nouvelle condition de prêtre lui monopolisant beaucoup de son temps avec les prières quotidiennes et l'élaboration de ses futurs desseins.

Le livre qui l'accablait tant n'étant plus en sa possession ... il espérait chaque jour d'avantage que la vérité éclate au grand jour afin d'être en parti libéré par le Mal qui le ronge. Son anxiété était telle qu'il lui arrivait de jurer. Que pouvait bien faire celui en qui il avait placé sa confiance ? Avait il succombé a ses puissantes révélations ?

Toujours est-il qu'il se devait de faire une partie du travail. La réflexion a laissé la place à l'action. Un nouvel Ordre allait voir le jour. Elitiste, il ne tolérait en son sein que des hommes ou créatures droits et justes. L'honneur devait être le maitre mot. Leur supériorité se devait d'être indiscutable.

Les écrits s'arrêtent ici pour le moment ... la suite n'étant pas encore réalisé