Un étrange spectacle...

[La Conscience]

L’Homme était assis à une table, dans un coin du rez-de-chaussée de l’auberge de Momo. Sa chope vide commençait à prendre la poussière. A vrai dire, l’Homme était là depuis un bon bout de temps déjà. Personne ne savait ce qu’il faisait là. On prétendait qu’il recherchait des aventuriers pour on ne sait quelle mission. Mais à ce jour, une seule personne avait osé l’aborder, et cela n’avait visiblement rien donné. Le mystérieux Homme restait toutefois dans l’auberge. Il observait, Il écoutait et Il apprenait.

Ce jour là, cependant, quelque chose vint troubler les habitudes de l’Homme. Ce jour là, il sortit de l’auberge et se campa en plein milieu du village. Il portait toujours sa large tunique noire et sa capuche lui couvrait toujours le visage. Planté au milieu de l’activité bourdonnante du village, l’Homme en Noir leva la tête vers le plafond de la caverne. Il émit une sorte de grognement, mélange d’avalanche et de cascade.

Sans crier gare, l’Homme commença à psalmodier dans une étrange langue. Les passants, surpris, tournèrent leur attention vers cet étrange individu. La prudence étant la leçon numéro une de ces souterrains, la plupart d’entre eux se prépara à un éventuel grabuge. L’Homme levait maintenant les bras au ciel. Sa cape ondulait légèrement sous les bourrasques magiques qui se levaient petit à petit. Continuant sa litanie au ton inquiétant, l’Homme baissa ensuite les bras pour s’agenouiller à même le sol. D’un violent coup de poing, il enfonça son bras dans la pierre devenue molle. Une secousse balaya le sol des environs, assez forte pour faire basculer les bouteilles qui se trouvaient par terre, mais pas au point d’affecter les aventuriers présents.

Le chant de l’Homme se muait peu à peu en un rire satanique. Son bras était auréolé d’une lueur blafarde qui allait en s’intensifiant. Consternés, les témoins virent le sol s’assombrir autour de l’Homme, tandis qu’un liquide noirâtre s’échappait de ses manches et coulait le long de ses jambes pour aller s’étaler tout autour de lui. L’Homme en Noir remontait peu à peu son bras plongé dans la pierre. Ce faisant, des stries foncées filérent vers les parois de la caverne où était niché le village. Lentement mais sûrement, les raies remontèrent le long des murs pour finalement s’enfoncer dans le plafond. Des fissures s’ouvrirent, suitant ce même liquide noir malodorant qui se répandait aux pieds de l’Homme en Noir. Ce dernier retira définitivement son bras de la pierre. Se redressant, il contempla un instant son œuvre, puis il marmonna de sa voix glougloutante :

« Le temps presse… »

Dans un claquement de cape sec, il pivota sur lui-même et retourna à l’auberge préparer ses affaires…

[kroum]

Ca faisait deux jours que l'homme en noir préparait ses affaires. Ca faisait deux jours que Arnould et ses copains se pelaient sur les premières marche de l'escalier (ben oui, la chambre à l'hôtel, c'est confortable, mais les brouzzoufs, on préfère les garder pour s'acheter des armes). Ils avaient écumé le village dans tous les sens, et maintenant, ils attendaient que quelque chose se passât enfin. Mais en dehors des bruits d'orgie sortant de la taverne, à laquelle ils n'avaient pas été conviés (bien qu'il se fussent tous soigneusement acquités de leur droit d'inscription, cette tournée des bars, franchement, quelle arnaque), en dehors de l'himidité glacée qui leur perçait les os, il ne se passait vraiment rien de rien. Il restait par terre deux ou trois flaques du liquide noir malodorant.

Arnould eut une idée : il ramassa une pierre plate, attrapa un peu du liquide noirâtre, et alla montrer la chose aux sages du dispensaire.

[Evolena]

En longeant un rempart, le regard d'Eldarielle fut attiré par une ombre immobile. L'homme était tout de noir vêtu, et semblait attendre là, allez savoir quoi. Mais la mage avait d'autres chats (roux, pas noirs) à fouetter, et ne s'attarda pas plus longtemps à étudier le mystérieux personnage.

[Sunfire]

Quelque part, dans la Moria.

La petite troupe se reposait autour du feu après une journée encore une fois mouvementée. Les membres qui la composaient s’étaient aventurés dans une partie qui n’avait pas été visitée depuis des lustres, et ils s’étaient faits surprendre par une quantité de monstres assez impressionnante. A cela, ajoutons les bourdes que 85% des aventuriers commettaient, et on obtenait un groupe épuisé par les combats, les sauvetages et les boulets que constituaient leurs journées.

Les rations circulèrent entre les mains, et bientôt, tous purent casser la croûte. Les discussions allaient bon train jusqu’à l’arrivée d’une missive. Elenaelle informa les autres de son contenu. Enfin ! Leurs compagnons étaient proches, à peine à quelques lieux d’ici. Après plusieurs mois de séparation, ils allaient enfin pouvoir retrouver le reste des Bardes et leurs alliés.

Après une nuit qui se déroula sans incident, Merduile invoqua un passage et chacun s’y engouffra. Sauf Mickt, Arriom et Newra qui préférèrent y aller à pieds. Certaines choses restent sans explication, c’est comme ça et il faut s’y faire…

Ils débouchèrent dans une zone pleine de monde. Monstres et aventuriers s’affrontaient, mais il était clair que le danger était minime. Puck, Slaine et Sunfire s’approchèrent du gros des Bardes et les saluèrent, bientôt imités par le reste de leur groupe.
Slaine indiqua à son ami humain une silhouette perdue au milieu de tout ce monde. Sunfire fronça les sourcils. Qui était donc cette personne vêtue de noir ?

Il posa la question à Artanis et Smaug et la réponse le décontenança. Ils l’avaient rencontré au Château et depuis ils voyageaient ensembles. A priori, le but de cet homme concerne le culte de Galthée et des trucs qui s’appellent Lums. Le tout pouvant amener à un désastre qui pourrait détruire l’équilibre de l’univers.
Puck interrogea Sunfire du regard mais il n’obtint qu’un haussement d’épaules avouant son ignorance de ces choses, ces « Lums ». Jamais entendu parler.

Malheureusement Luthien, une des Bardes, était une initiée de Galthée, et Slaine, Puck et Sunfire comprirent vite qu’elle allait aider l’homme en noir dans sa tâche, et ce jusqu’au bout. Super. Surtout que ce type avait l’air d’être quelqu’un sur qui il fallait veiller constamment.
Ils interrogèrent les Bardes sur l’éventuelle récompense qui pourrait découler de cette histoire. Bah oui, on ne risque pas sa peau bien gentiment pour les autres sans espérer un petit quelque chose en retour. Artanis ne put s’empêcher de rire et leur annonça que la récompense était justement le maintien de l’équilibre de l’univers.

Morose, Sunfire se dit qu’au moins, il y aurait la « distinction » au bout et la reconnaissance qui pourrait en découler.

[La Conscience]

Ainsi donc, ils l’avaient tous abandonnés. Sur ce dispensaire isolé de la Moria, au milieu des hordes de Malkiar… Jamais l’Homme en Noir n’avait ressenti une telle colère depuis son arrivée dans les souterrains. Rien n’avait fonctionné comme il l’avait prévu. Les calomnies avaient eu raison de lui. Plus personne ne lui faisait confiance… Les adeptes de la catin le paieraient très cher . Mais pour l’ heure, il avait une mission . Tant bien que mal, il était parvenu dans les profondeurs de la Moria. Il était tout près, il le sentait. Puisqu’il était désormais seul, alors c’était seul qu’il finirait sa mission. Quels qu’en fussent les risques. Il n’avait plus le choix.

L’Homme en Noir sortit prudemment du havre de paix, lorgnant les créatures de Malkiar mais aussi les aventuriers de passage. « Tous des traîtres », pensa-t-il en s’enfonçant dans les ténèbres de la Moria…

[Acid]

Sereniel se promenait tranquillement à la recherche de runes quand elle reroisa cet étrange individu, elle l'avait déjà aperçu de loin mais il ne lui inspirait aps confiance, un être vêtu de noir de la tête au pied. Au bout d'un oment, elle se décida et fit chemin inverse. Et c'est la qu'elle tomba sous le coup.

L'homme était aux prise contre un groupe d'aventurier qui s'appretait à le tuer.
Sereniel avançait vers le groupe en leur demandant d'arrêter sur le champ.

[Iuchi_Ozogi]

Iuchi Ozogi accueillit les invectives de Sereniel avec un haussement de sourcil amusé… ou peut-être intéressé.

Épargner celui qui, non content de servir le démon, offense aussi l'orthographe ?
Pour cela il faudrait vraiment en tirer quelque chose digne d’intérêt.
Qu’en penses-tu Vorbis ?



J'en pense que je fatigue très vite à garder ma lame en dessous de sa gorge... je me sens comme une faiblesse, vous savez un geste maladroit est si vite arrivé parfois.
Vas-y, parle pour ta vie raclure, t'as intérêt à débiter des trucs intéressants...
Il y a aussi moyen de s'arranger si t'as un peu de monnaie sur toi, mais ma pitié n'est pas donnée.

[Acid]

Sereniel regarde la troupe présente

Dic donc les aventuriers, vous avez pas assez de troll à massacrer ?

Aller plutôt combattre des trolls lanceurs de rochers ou des dragonnets, on verra si vous faites autant les fiers ...

C'est facil de jouer les gros bras devant un combat inégal ...

Quand à gagner des espèces sonnantes et trébuchantes, il n'y en a pas assez par terre ?

Allez je vous en donne 500 bzfs si vous le laissez tranquille ...

[La Conscience]

[il y a un peu plus d’une semaine…]


Il tombait. Tous ces jours de recherche perdus. Si proche du but. C’était la fin.

Le temps comme ralenti, il vit le sol froid de la Moria s’approcher lentement. Il savait qu’il ne le sentirait jamais. Il ressentait déjà le rappel faire son office. Le large manteau sombre s’ouvrit durant la chute, tandis que sa capuche se rabattait. Une immense masse gélatineuse couleur obsidienne se déversa de tous les pores du costume de l’Homme en Noir. Une odeur fétide se répandit à des lieux à la ronde alors que le liquide nauséabond percutait la pierre, éclaboussant ses bourreaux. Mais il n’en avait cure. Plus maintenant. Il avait été rappelé. Ailleurs. Les vêtements souillés finirent de s’affaisser tandis que les flaques noirâtres fumantes disparaissaient pour toujours dans le sol.


Bien des minutes plus tard, alors que plus aucune âme vivante ne rodait dans les parages, l’air sembla miroiter un court instant. Une éclatante lumière blanche apparut soudainement, et avec elle, l’une des plus fantastiques créatures des légendes anciennes. La licorne contempla les restes de l’ennemi, prenant bien garde à ne pas trop s’approcher. Quand elle fut sûre que le danger était passé, elle huma l’air stagnant de la Moria, l’espoir renaissant en son coeur. De légers tintillements ponctuèrent sa joie. Juste derrière les oreilles de l’animal sacré, deux petites boules lumineuses, l’une noire, l’autre immaculée, tourbillonnaient lentement sur elles-mêmes.

La licorne et les lums disparurent aussi soudainement qu’ils étaient apparus. Un long chemin les attendait…