Que se passe-t-il au pays des pas perdus ?

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Prologue
La quête du pouvoir enfin achevée, les blessures soignées, les embrassades et autres adieux terminés, le moine Arfpaynte de Galthée, le Dioikétei Collan le barbare de Balgur, et Aznaïpa, soeur de Collan, remontèrent au Pays des pas perdus en compagnie de quelques Sentinelles Oubliées.

Les deux prêtres comptaient bien regagner au plus vite les temples de leurs dieux respectifs, afin de participer en toute humilité aux prières collectives dans le but de trouver la raison du déchaînement des cieux dont ils avaient entendu parler.

A leur arrivée à l'étage en question, grande fut leur surprise d'être accueilli par des gelées bleues et un élémentaire de terre. Que faisaient de tels monstres si près des extérieurs ? Etait-ce encore un des effets de la pluie incessante et surnaturelle qui continuait à tomber dehors, l'eau s'infiltrant lentement mais sûrement dans les souterrains ?

Il fallait en avoir le coeur net. Le moine Arfpaynte de Galthée prit contact avec le clerc Grossbaff de Galthée : ils se retrouveraient dans les plus brefs délais au temple de Galthée au pays des pas perdus afin de participer à une cérémonie spéciale en compagnie de la chanoinesse Betina.

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Peu avant son arrivée au temple, le moine Arfpaynte de Galthée - qui avait déjà vu le vaillant clerc Grossbaff succomber à quelques pas de lui sous les coups d'une horde de monstres enragés - reçut un message de la part de ce dernier, qui avait repris le combat dès que les médecins du dispensaire eurent le dos tourné.

Il apprit également l'existence d'une "source noire" près de l'escalier remontant au -1. Les templiers avaient décidé de la détruire avant d'aller au temple.

Cher moine, pourvu que votre voyage se passe bien, de notre coté nous rencontrons énormément de difficulté à rejoindre la source noire pour terminer notre travail. Lorsque vous serez au temple, demandez à voir le père Kaélios (ou le bibliothéquaire si celui-ci n'est plus au temple), ils me connaissent. Demandez-leur des renseignements sur le déchainement des cieux qui a lieu dans les extérieurs et plus particulièrement si Galthée est elle aussi en colère. Pouvez-vous aussi leur demander si ils ont déjà eu affaire a des sources d'un liquide noir, très toxique qui contamine les etres vivants et engendre de profonde mutation dans leur morphologie et sur leur mentale.

Père Grossbaff

Voici ce qui était nouveau : une ou plusieurs sources noires ? Cela expliquait la présence de monstres anormalement puissants, mais qu'est-ce qui pouvait expliquer la presence de telles sources ? Il hâta le pas vers le temple.

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Arrivée au temple des pas perdus

Epuisé, inquiet du sort de ses compagnons laissés aux prises avec les monstres anormalement agressifs des sources noires, le moine Arfpaynte arriva enfin au temple et fut accueilli comme d'habitude par l'elfe maigrichotte. Il accepta la collection qu'elle lui proposa et lui dit :
"Je voudrais parler au père Kaélios, révérende mère, c'est urgent"

Après quoi, il avala les fruits avec l'impression de n'avoir jamais mangé quelquechose d'aussi délicieux depuis des siècles, et consacra le reste de la matinée à la prière.

Juste après le déjeuner, le nain fut mené par un jeune prêtre dans une petite chapelle attenante aux appartements des dignitaires du temple.
Une des portes s'ouvrit pour laisser passer un homme d'âge mur, habillé très sobrement dans une soutane beige.

"Bonjour mon fils, je suis le père Kaelios, responsable du temple des extérieurs. Je ne suis plus trop surpris que l'on cherche audience avec moi en ces lieux, j'ai déjà rencontré un des dignitaires des Templiers de Galthée dans ces souterrains il y a peu. Sans doute venez vous pour une raison liée ? Enfin, que puis-je faire pour vous ?"

Le vieux nain s'agenouilla et inclina respectueusement la tête devant le saint homme.

"Très révérend père, je devais justement retrouver des Templiers ici, notamment le clerc Grossbaff, mais il m'a fait parvenir un message prévenant que lui et ses compagnons sont retenus par ce qu'ils appellent une source noire au sud d'ici. Je me présente donc seul devant vous pour vous faire part de nos inquiétudes à tous.

Monseigneur, vous n'ignorez sans doute pas les cieux se sont déchaînés aux extérieurs et l'orage est d'une telle violence que l'eau s'infiltre même jusqu'ici. Certains disent que les dieux sont en colère : Galthée serait-elle mécontente de nous ? Si oui, que devons-nous faie pour nous racheter à ses yeux ?

Quant à cette source noire, d'où coule d'après sieur Grossbaff un liquide toxique qui contamine les êtres vivants, engendrant de profondes mutations dans leur physique et leur mentale, avez-vous déjà eu affaire à cette manifestation ? Y en a-t-il d'autres (je le crains, car à mon arrivée en remontant de l'étage inférieur j'ai été accueilli par des gelées et un élémentaire de terre, des créatures inconnues auparavant si près de la surface. J'ai eu d'ailleurs le plus grand mal à me débarrasser du tas de boue ambulant) ? Connaissez-vous un moyen efficace de les refermer ?

Monseigneur, nous avons le plus grand besoin de conseils. J'ai déjà passé la journée à prier Galthée, mais ma petite voix n'est pas assez forte pour entendue. Je vous supplie de nous faire bénéficier de votre grande sagesse."

Et une petite larme coula le long de sa joue.

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Et le père Kaelios lui répondit :
Hum, oui, j'ai été mis au courant de ces intempéries dramatiques dans les Extérieurs. Je suis informé de leurs évolutions au fur et à mesure, par les prêtres de mon temple...

Nous assurons notre rôle autant que nous le pouvons, en accueillant ceux qui le désirent dans l'enceinte du temple, à l'abri. Mais à propos des origines de ce déluge... aucun prêtre de Galthée de ma connaissance, y compris les plus hautes autorités, personne n'a pu déceler un mécontentement de la Mère. Moi-même dans mes prières... rien. Nous devons en être heureux tout en restant humbles : Galthée semble satisfaite de notre foi, il ne tient qu'à nous de continuer, d'avancer, et de la contenter toujours plus.

A propos de cette source noire dont vous me parlez... C'est étrange. Par le passé, il est déjà arrivé que certains sorciers maléfiques parviennent par les magies les plus sombres, mélange de nécromancie et de magie du sang, à modifier notablement l'état corporel d'une créature, la transformant en monstre hideux... et puissant. Du moins, certains écrits le relatent.

Mais même dans ces légendes à n'en pas douter quelque peu enjolivées, il est question d'une action directe, d'un contrôle évident. Vous semblez décrire une perversion latente, induite qui plus est par une source non consciente... Hum, je crois qu'il nous faudrait plus de recherches à ce sujet... Si tant est que nos archives disposent de quelconques informations à ce sujet.

Le moine Arfpaynte répondit à son tour :
Monseigneur, vos paroles m'emplissent à la fois de joie et de inquiétude. Je suis soulagé d'apprendre que Galthée ne trouve pas nécessaire de nous punir, mais ces histoires de nécromant ne sont pas rassurantes.

Père Kaelios, si vous le voulez bien, je vous aiderais volontiers dans vos recherches documentaires pendant quelques jours, après quoi, si vous permettez, je repartirai essayer de rejoindre les Templiers de Galthée dans leur lutte contre cette source noire. Je vais de ce pas envoyer un messager aux Templiers pour les informer de ce qui se passe et leur demander s'ils ont besoin d'autres renforts : je pense savoir à qui on pourrait faire appel si nécessaire. Pendant que j'y suis, je préviendrai mes compagnons d'armes, car ils accompagnent des jeunes qui ne seraient pas tous de taille devant les horreurs dont parle le clerc Grossbaff.

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Pendant ce temps :

Le Centre de Formation Neutre s'était fait coupé en deux par le flux anormalement élevé de monstres. Certains purent aider le clerc Arfpaynte de Galthée échapper à ses agresseurs dans une des grandes salles afin qu'il puisse retrouver le temple de Galthée, le reste fut piègé près de l'escalier remontant du sud-est de l'étage par un flot apparemment inexhaustible de monstres affamés. Toutefois, il finirent par venir à bout de leurs agresseurs et entamèrent la longue marche pour retrouver leurs camarades lorsque Aznaïpa à la vue perçante, qui scrutait les environs avec inquiétude depuis d'un coursier lui avait apporté un message prévenant de l'existence d'au moins une source noire, poussa un cri : elle venait de répérer la source noire, légèrement blessée et tapie dans une petite salle à l'ouest.

Suora Hinata n'hésita même pas, et donna l'ordre d'attaquer.

Et voila qu'à nouveau des aventuriers se mettaient à taper dans l'eau avec leurs épées. Les éclaboussures du liquide noir et vicié brulaient leur peau, les vapeurs toxiques irritaient leurs poumons... Mais ils s'évertuaient tout de même.

Arriveraient-ils à dépasser le rythme "naturel" d'écoulement de la source ?

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Au temple de Galthée
Arfpaynte n'en pouvait plus.
Le temps passait, les recherches dans la bibliothèque ne semblaient rien donner de concret, et les nouvelles de la source noire étaient de plus en plus inquiétantes. Bien que sensible aux coups et aux sorts, la moindre goutte du liquide qui en coulait faisait des dégâts terribles. Impossible donc de s'en approcher sans faire courir de gros risques à soi-même ainsi qu'aux gens alentour.

Pire, d'après le message qu'il avait reçu le matin même un portail démoniaque venait de s'ouvrir dans le dos des attaquants. Il ne pensait pas que ce soit une coïncidence.

Arfpaynte avait été "confié" au père Antemonis, responsable de la bibliothèque du temple. Cela faisait maintenant quatre jours qu'ils passaient toute leur journée, hors office et repas, le nez dans les manuscrits divers, les vieilles tablettes... Ils avaient cherché partout, dans tous les recueils traitants des observations faites des arts nécromanciens, démoniaques... Sans succès.

Selon quelques témoignages il aurait déjà existé de puissants sorciers maléfiques dont le sang même n'était que poison. Mais distinguer le vrai de l'exagération n'était jamais chose aisée, et il n'était nullement fait allusion de phénomène de l'ampleur de celle constatée par les Templiers puis par le CFN.

Le père Antemonis se résigna bientôt, et fit part de ses hésitations au moine nain : "Mon frère, je doute malheureusement que nous trouvions quelque chose de concluant céans. Je peux, si vous le souhaitez, faire mander un coursier pour les bibliothèques des autres temples... et vous recontacter pour vous dire si quoi que ce soit d'abouti est trouvé..."

Arfpaynte soupira et répondit : "Je crains que vous n'ayez raison, père Antemonis. Je vais passer encore une nuit en prière ici, et je repartirai demain matin pour la source noire. Si en effet vous voulez bien envoyer des coursiers vers les bibliothecaires des autres temples, je vous en serais reconnaissant. Pour ma part, je vais examiner cette phénomène de plus près et vous faire part de mes observations. Peut-être à plusieurs on réussira à en savoir plus."

Après avoir célébré une dernière cérémonie en honneur de Galthée, Arfpaynte prépara son sac pour le voyage de retour et ensuite voulut aller se coucher. Mais à ce moment un coursier arriva, portant le recit qu'avait rédigé le clerc Grossbaff lors de son séjour forcé au dispensaire. Ce parchemin, destiné à être rangé dans la bibliothèque du temple, raconta la découverte de la source noire et les monstres qu'elle avait engendrés.

Le vieux nain pâlit en parcourant le texte. "Quelle horreur ! Louée soit Galthée que les monstres difformes aient été détruits, sinon je n'ose pas imaginer ce qui serait arrivé aux CFN. Mais il faut qu'on les aide : parmi eux, beaucoup sont encore à peine adolescents. Ils ignorent à quoi ils ont affaire !"

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Dans l'antre de la source noire

Peu après que le CFN ait commencé à essayer de reboucher la source noire, un portail s'ouvrit à proximité. Mais rien n'en sortit.

Les Templiers de Galthée arrivèrent, regaillardis après les fêtes de Yule, et l'on se bouscula autour de la source. Plusieurs aventuriers furent blessés par inadvertance. Le clerc Grossbaff de Galthée tenta de prendre les choses en main. Debout près de la source il essaya de parler haut et distinctement pour que tout le monde puisse l’entendre:

Chers Templiers et Membre du CFN,

La source qui est là est une abomination pour nous autres, fidèles de Galthée, elle souille la vie que Galthée s’efforce de faire prospérer, même dans ces sombres souterrains. Nous devons arrêter le déversement de ce liquide nauséabond. Mais nous devons rester sur nos gardes, cette source n’est pas apparue toute seule et qui sait se qu’il adviendra si son créateur se rend compte de ce que nous faisons. Il faut également agir avec un minimum d’organisation, les combattants les plus valeureux doivent se porter près de la source et la boucher avec tout ce qu’il trouveront sous la main (rocher, équipement abandonné, etc….), les archers doivent rester aux alentours et fournir les combatants avec du matériel et enfin les mages doivent se tenir prêt à soigner ceux qui sont au contact et qui se font brûler par le liquide toxique et corrosif. Ceux qui sont au bord de la source doivent également se dégager de la zone après avoir fini leur travail pour permetre à d’autre de venir les remplacer et surtout pour que les archers ne soient pas gênés par le surnombre de personnes autour de leur cible.

Si nous réussions à obstruer cette source, nous aurons fait un grand pas dans la lutte contre le mal qui afflige ces souterrains, bon courage à tous et que Galthée nous garde.

La chanoinesse Betina de Galthée, les bottes rongées par l'acidité du liquide noir, son armure portant les marques de corrosion avancée,
écouta avec attention le frère Grossbaff. Une fois son discours fini, elle acquiesça de la tête, lui chuchota quelques mots à l'oreille et prit la parole:

Voisins, nous sommes ici-bas en présence d’une abomination de la nature. Une source de non-vie, qui souille les souterrains.

Elle fit un léger pivot sur elle-même pour regarder la troupe d’aventuriers.

Je vois que le dieu Elian est représenté par un bon nombre de ses fidèles ; je vois que des représentants de Balgur, Io et Falis sont aussi présents.

Joignez-vous à notre prière. Galthée n’est pas jalouse : elle accepte les morts de tous les dieux. Elle acceptera aussi que vous vous joignez à nos voix pour une prière commune.

Betina grimpa sur le haut de l’amas de rochers, enleva sa cagoule,
remis de l’ordre dans sa chevelure rougeâtre et se mit à prier.

Mère, écoute les voix qui montent vers toi,
Mère, nous sommes réunis pour combattre le mal,
Mère, ouvre ton cœur à nos prières,
Mère, aide-nous à comprendre les signes.

Se tournant vers l’endroit d’où la source s’écoulait :

Galthée, toi la gardienne de la vie,
Resserre les racines et entrave la source de ces immondices
Gatlhée, toi la gardienne du grand cycle,
Purifie ces lieux afin que le mal ne s’en extirpe plus
Gatlhée, toi la gardienne de la Terre,
Comble cette crevasse béante par la roche et la glaise
Gatlhée, toi la gardienne de la mort,
Fais reculer ses flots et tarir le débit de cette source.

Pivotant à nouveau pour faire face aux aventuriers, qui s’affairaient à combler cette mare :

Aventuriers de tout rang, de tout horizon, fidèles à vos dieux, fidèles de Galthée. Priez, priez, que votre foi sature cette salle des pas perdus !

Ho Déesse, mère de la vie,
Ecoute nos cœurs ici réunis.
Ho Déesse, mère de notre monde,
Protège-nous du mal qui rode.
Ho Déesse, mère de la Terre,
Exauce nos prières.
Ho Déesse, Fléau des deux fois nées
Montre-nous comment t’adorer
Gloire à notre Mère, Gloire à Galthée

Betina regarda l’assistance, remit son casque, et sauta au bas de l’amas de roches, pour continuer à aider au comblement de la source.

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A peine Betina eut-elle le temps d'enoncer cette prière que Skarab poussa un cri d'alarme : il venait de réparer un gros troupeau de monstres qui sortait tout juste du portail jusque-là étrangement inactif. La première pensée des aventuriers fut que le sorcier maléfique inconnu avait eu vent des tentatives de reboucher sa source noire et envoyait une compagnie de morbelins surentraînés et suréquippés pour la défendre. Sous les directives de Grossbaff, les combattants se préparent pour l'assaut... qui, étrangement, tarda à venir.

Cyanure fut première à dire tout haut ce que plusieurs pensaient déjà. Le comandant morbelin n'avait pas l'air stupide : peut-être qu'on pouvait parlementer avec lui ? Il se pouvait qu'il sache quelque chose à propos de cette source étrange. Alors Betina s'avança, pour se dégager de la masse d'aventuriers, et s'adressa à eux :

Pour l'instant rien ne nous dit qu'ils viennent pour nous ou pour la source. Ils sont sur une des routes qui mênent au masque de mort. Je conçois que ce n'est pas la plus rapide mais c'en est une.

Restez tous vigilants : leur attaque sera rapide, ciblée et devastatrice. Gardez vos actions en reserve et ne soyez pas prompts à lancer des sorts inutilement.

Puis elle se tourna vers l'armée de morbelins...

Holà morbelins ! Que signifie votre présence ici bas ?

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Dans le campement morbelin
Ce n'était pas une marée... Pas une marée dans le sens que, contrairement à l'habitude, peu de chaos transparaissait des mouvements des morbelins en approche. Ils oeuvraient avec une rigidité militaire, même si celle là aurait peut-être pu paraitre laxiste à des officiers humains.

A chaque étape, un campement était monté, fortifié avec de la caillasse trouvée aux environs et de longs pieux de bois manifestement acheminés sur le dos des basilics que Betina avait pu entrevoir. La nuit, les sentinelles se relayaient à un rythme soutenu, accompagnées de grands loups flairant la présence de tout indésirable à proximité. Indésirable qui était sommé de s'écarter par une volée de flèches d'entrainement en guise d'avertissement.

Au petit matin, le campement avait été démonté, et les morbelins se tenaient prêts au départ, quand Betina hêla celui qu'elle pensait être le chef, le Commandant Traghirch. Celui-ci murmura tout d'abord quelques mots aux morbelins les plus proches de lui, qui s'empressèrent d'aller d'organiser la troupe. Puis il se retourna vers la Templière.

"Holiach, niaventuriech, que chignifie votre préchenche ichi bas ?", répondit-il.

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Le sous-lieutenant morbelin et deux de ses soldats eurent l'imprudence de s'aventurer dans le campement des aventuriers. Découverts, ils furent aussitôt exécutés comme espions.

Un morbelin arriva en courant dans la tente du commandant Traghirch. les aventuriers entendirent des bribes de la conversation manifestement houleuse...

"- Commandianch ! Commandianch ! Le chous commandianch a mené... ...

- Comment ? ! Quechque ? Et... ...

- ... morts ... ... ... touch... ... brutach..."

Le commandant Traghirch sortit alors de sa tente, pour observer le chaos qui règna parmis ses troupes. Pour quelle raison certains de ses hommes s'étaient-ils laissé ainsi berner ? Aux aventuriers :

"Aventuriech. Le souch commandianch Erchat était un morbelinch impulchif. Je ne chais ce qui lui a prich... Mais je vois ce qui vous à prich également.

Comme mes rapports me l'annonchaient... Chette malédictchion... est puichante. Elle chemble avoir commenché chon travail chur mes morbelinch... Et à coup chur, elle l'à bien commenché chur vouch."

Il se retourna, à l'attention de son lieutenant d'archerie :

"Lieutenant, abattech chans chommachion quiconque ch'approcheriach du camp... Et quiconque en chortiriaich chans ma permichion."

Puis, se retournant vers un des morbelins du campement :

"Erzgat, je vous promieuch chéance teniante au grade de chou commandianch. Choichichez un morbelinch pour prendre votre plache à votre pochte. Et un remplachant pour le Lieutenant d'infianterich."

"Grand Shaman, je compte chur vouch pour éloigner chette malédictchion du campemiench. Vous ch'avech toute latitude."

Enfin, che retournanch vers les aventuriers (désolé, déformation narrative professionnelle) : [HRP que j'ai gardé parce que trop drôle]

"Voyez comme la malédictchion vouch à chaisi. Voyez la furiech qui coule dans votre chang. Ch'est le débuch... Fuyech tant que vous le pouviech encore !"

Betina essuyait sa lame couverte du sang du lieutenant, et adressa un regard noir vers le commandant morbelin.

Montrant les 3 commandos placé devant les aventuriers : "Et ceux là ils n'obeissent pas à vos ordres??!!"

"Vous aviech tuiech leur lieutenianch devant leurs yeuch. Ils cheront mich à l'écart, mais comment pourraich en vouloir à mes morbelinch. Vous ne chemblez pas vouch en rendre compte... Mais le temps vouch en ech comptech..."

Un jeune barbare avança pour se placer aux côtés de Betina.

"Holà, puissant commandant ! Je suis Collan de Balgur, et je représente ici mon église. Inutile de dire aux fidèles de Galthée que leurs jours sont comptés, ils répondront que c'est le cas de tout le monde et vous ne serez pas plus avancé.

En ce qui me concerne, j'ai bien vu que vos soldats trop prompts à l'action ont été punis, et que vous agissez en soldat honorable. C'est à notre tour de vous présenter des excuses pour notre nervosité excessive.

Je vous invite à casser la croûte avec nous, car il se fait tard et il est bientôt l'heure du repas. Bien qu'aimant la bagarre autant que vous, nous avons peut-être des choses à se dire, car je vois que vous vous méfiez de cette source maudite autant que nous.

Ensuite nous irons chacun de notre côté, ou nous nous étriperons dans la joie et la bonne humeur pour la gloire de nos dieux. Qu'en dites-vous ?"

Et avec un grand sourire le barbare brandit une chope de bière moussante.

Betina observa le jeune barbare prendre la parole, elle resta placide, un léger sourire aux coins des lèvres. Elle scrutait la réaction du commandant morbelin.

"Voyez commandant, nous sommes en pleine fête de Yule!"

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Le commandant morbelin répondit dignement : "En che qui me concherne, je ne quiteraich pas che camp, et la protectchion que nos shamans chavent y maintenir. Nouch avons touch vu quels pouvaient être lech effets de chette... Che les aich vuch... Mais vouch ? Chette maledictchion ne fera pas de clivache entre les fidèles du dieu trichte et les autres.

Vouch êtes auchi vulnérabliech que nouch... Mes morbelinch qui niavaich chuivi mon sous commandianch m'ont rapportiech cha dépouille. Et ch'ai vuch...

Vous ne devriech pas rester dans sa proxchimitiech plus longtemps..."

Grossbaff fut obligé de reconnaître que les dires du commandant était vrai. Le frère Sokar Maath commençait a ressentir un mal étrange.

Collan inclina la tête.
"Commandant Traghirch, vous avez certainement raison. Nous devrions faire preuve de la même sagesse que vous pour éviter de nous faire corrompre par cette horreur. Toutefois, nous voici bien embêtés : il n'est pas question de laisser cette chose sévir librement ici, elle représente un bien trop grand danger pour tous, sans distinction de race.

Vos chamanes connaissent-ils un moyen de faire tarir cette source ?"

Grossbaff joigna sa voix à celle du barbare : "Commandant Traghirch, que savez vous de cette source noire? Vous n'etes pas ici pour la protèger sinon vous seriez déjà passé à l'offensive!!

Au nom de Galthée, pour le salut de la vie de ces souterrains dites nous ce quelle est, qui l'a crée et comment la détruire?"

[sQuonk]

(Pendant ce temps, la chanoinesse Betina, méfiante envers la compagnie morbeline - "Cette raclure ne dira rien il est là pour la source" - donna l'ordre d'organiser une cérémonie pour tenter de purifier la source nocive)

Le Commandant Traghirch :
"Qui a criech chette maledictchion ? Commient le chauriaich ? Che qu'elle peut engrancher... Che l'ai décha vu, de mes chieux.
Et vouch avech du le voir auchi, ils n'étiaich plus lach quand nous chommes z'yarrivech...

Vous nietes pas les cheuls être conchient à "vivre" dans ches chouterriainch, chavez vouch ? Le peuple morbelinch était présent bien avant voch arriviech. Che ne connait que trop biench le destin de chertains des notres, qui ont reniés le dieuch trichte pour chervir le démon. Arach...

Quand ach vaincre chette maledictchion ? Vos dieuch ne peuvent-ils rien pour protégiech leurs fidèles ? Vous n'arriveriech jamais à tarir la chourche à coup d'épée... il vous faudra autre choche..."

[sQuonk]

Tout à coup, Sokar Maath se lève et attaque Collan le barbare
Sokar affichait cette expression malicieuse quand il s'était relevé, ne semblant plus souffrir du mal qui jusqu'à maintenant l'accablait.
Et il avait gardé la même expression quand, d'un seul mouvement ample, il avait attaqué par deux fois Collan le barbare.
De son côté, l'Esprit de Terre avait porté plusieurs terribles coups parmis les aventuriers présents.

Puis soudain, Sokar rompit le combat et commença à marcher calmement vers le campement morbelin...

Surpris, mais sans la moindre égratignure, Collan - qui se préparait à adresser un discours à l'intention du commandant morbelin - vit avec horreur Sokar Maath se diriger vers la compagnie morbeline. Visiblement il n'était plus maître de lui-même.

Il se jeta sur le dos de Sokar en criant "Non !" et tenta de l'immobiliser par terre.

[sQuonk]

La cérémonie de purification commence
Betina se dirigea vers la source, aux pieds de l’amas rocheux,
elle était suivie par les autres templiers de Galthée. Ils avançaient religieusement dans un silence pesant, chacun tenant devant lui, au creux de ses mains jointes, une pierre de couleur de la taille d’un poing.

Betina se tourna vers les aventuriers présents.

"Nous allons procéder à une cérémonie de purification,
Je vous invite toutes et tous à faire une prière au nom de votre dieu"

Betina leva, à deux mains, vers le plafond de la grotte, la pierre qu’elle portait. Rouge magenta, elle était gravée de petits symboles.

"Mère Galthée, devant l’impuissance de nos actes physiques,
Nous implorons ton aide et ta bénédiction divine
Mère Galthée, le mal qui règne ici bas est doté de pouvoir hors du commun,
Nous implorons ton intervention pour le respect de vie
Mère Galthée, notre foi est la seule arme véritable face à une telle corruption,
Nous te demandons de purifier cette source maudite."

Betina fixa la colonne des templiers, baissant les mains, tenant, sa pierre à la hauteur de son ceinturon d’arme. Elle sortit légèrement sa lame de son fourreau, et se saigna le poignet. Laissant son sang couler sur la pierre, elle s’adressa à l’assemblée.

"Rien de sacré en ces lieux, rien que notre foi en notre déesse,
Pas d’eau pure en ces lieux, rien que nos cœurs et nos âmes

Alors par mon sang voici ma contribution personnelle à la purification de cette source"

Puis montrant la pierre, rougie :

"Voici le cadeau de notre Mère, une pierre symbole d’union d’amour et d’équité,
Voici le sang d’une prêtresse, d’une fidèle de Galthée

Que par cet acte cette source soit purifiée !"

Et elle jeta la pierre dans la source.

"Amis, sœurs, frères, fidèles de Galthée je vous invite à faire de même. Et vous tous, priez, priez votre dieu. Priez pour qu’il ne vous arrive pas la même chose (montrant Sokar). Priez pour le salut de nos âmes !
Priez pour que cette source soit purifiée !"

Un par un, les fidèles de Galthée suivirent son exemple, se saignant et jetant la pierre tachée de sang dans la source noire. Cassandra, Cybelin, Elisabeth, Mélyssa, MyriaM...

[sQuonk]

Le commandant Traghirch réagit vivement à l'approche de Sokar Maath, suivi de près par l'Esprit de Terre :

"Quel est chet imprudiench qui ch'approche de notre camp ? N'avaich pas étiech assez exchplichite ? Et chette mache de terre ?"

Le commandant dégaine son glaive, le pointe vers l'humain qui continue son mouvement vers le camp morbelin...

"Lieutenianch d'archerich, à vous."

Les archers morbelins se positionnent en ligne à l'entrée du campement, tandis que derrière eux s'activent les shamans et les warlocks.

"Compagniech de la Roche Rouche... A mon commiandemench... Encochech... Bandech... Visech...", puis, au commandant : "A vos ordre mon commandianch."

Betina HURLA dans la salle des pas perdus au commandant morbelin : "NE tirez pas, pour vos vies. Ne tirez pas, laissez nous tenter notre chance."
Grossbaff rajouta : "Non ne tirez pas!! Le frère Sokar semble sous l'emprise du maléfice engendré par la source noire. La source est presque tarie, laissez nous le temps de regler cela avant de tuer un innocent."Il se précipita à son tour vers Sokar Maath et fit écran de son corps contre les flèches morbelins qu'ils craignaient voir pleuvoir à tout moment.

La cérémonie continua : Souchemorte...

Les fidèles des autres dieux prièrent également, chacun à sa façon. A leur tour, furent invoqués Balgur, Elian, Falis...

Tout en luttant pour ne pas blesser Sokar, Collan regarda le commandant morbelin dans les yeux et lui dit : "Nous tentons une cérémonie de purification de la source. Si votre dieu triste est un dieu juste, joignez-vous à nous et ensemble nous libérerons les souterrains de ce fléau. A moins que vous n'ayez une meilleur idée ?"

Le Commandant semblait hésiter à donner l'ordre de tir. Mais au fur et à mesure que Sokar se rapprochait, il voyait la noirceur de ses yeux...

D'un signe il convoqua le grand Ork qui commandait la troupe de mercenaires trolls, et lui tint des propos à voie basse. Puis il en fit de même avec le lieutenant d'archerie, ainsi qu'avec le grand shaman.

Quand les brèves discussions furent finies, il lança aux aventuriers.

"Choit. Qu'il en choit ainchi. Lieutenianch...

- Oui commandianch. Archers, vichech, lachech !"

La bordée de flèche s'envola en un instant, accompagnée d'un énorme rocher projeté par un des trolls mercenaires. Mais... quelque chose n'allait pas...

Dans le même temps, un petit morbelin s'approcha du commandant, désigna Sokar, et entama une brève incantation magique. Aux pieds de Sokar et Grossbaff, le sol devint boueux, mais d'une espèce de boue collante, gluante...

Le chef des mercenaires désigna de son bâton l'immense masse de l'Esprit de Terre, et avec une surprenante agilité, un énorme troll bondit du rang, et s'agrippa à l'Esprit, tâchant tant bien que mal de l'enserrer dans une puissante étreinte.

... Les flèches... leur trajectoire...

Le commandant assistait à la scène, sans bouger, ni frémir des cris de rage à son attention.

La cérémonie continua : Maradras, Yskithyrwynn...

Les aventuriers étaient absorbés par le combat entre l'Esprit de Terre et le Troll des cavernes... Tellement absorbés qu'ils en avaient oublié les flèches...

Le commandant esquissa un sourire... un sourire triste, et, à ses morbelins :

"Morbelinch ! Je croich qu'il est trop tard pour chez niaventuriech. La maledictchion les a atteinch. Ils ne chont plus à même de comprendre che qui che pache. Préparez le campemiench pour une récheptchion d'achaut. Archers, continuiech votre oeuvre."

Le campement se mit en effervescence soudaine... sauf les archers, qui continuaient à lâcher bordée sur bordée...

... Qui tombaient toutes dans la source, avec une précison impressionante. Maradras fut le premier à le remarquer : la source n'était plus aussi sombre qu'avant !

Le fidèles redoublèrent d'efforts dans leurs prières. On ne comptait plus ceux qui venaient faire offrande de leur sang, symbole de la vie pour Galthée ou qui imploraient l'intercession d'un autre dieu. Même Collan priait en retenant Sokar.

Tout à coup, le commandant morbelin leva sa main.
"Archers, cechez le tir !
En posichion de défenche !"

A ses lieutenants : "Je penche que nioch efforts n'auront pach été vains. Maintenianch, que chacun che conchentre sur la défenche du campemient. Mercenaire, gardiech votre troll au contact du monticuliech, le plus longtemch pochible. Notre grand shaman ch'ocupperiach de luich dès chon retour.

Morbelinch, je ne chais combiench d'euch chont pervertich par la maledictchion. Nous devrons chans doute nous battre. Pour nouch, et nos frère morbelinch qu'elle a déjà emportiech. A vos pochtes, Morbelinch !"